flux Ecologie

Le collectif STOP Croisières mobilise autour de la lutte contre l’industrie de plaisance des navires de croisières. Ses conséquences sur la qualité de la mer et de l’air entraînent de graves problèmes sanitaires pour les habitants qui vivent à proximité du trafic maritime, des zones de débarquement et en ville. Nous luttons pour permettre à la population locale de vivre sereinement sans atteinte à sa santé et à préserver le milieu marin.

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12.02.2024 à 02:01
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (2774 mots)

European Cruise Activist Network #4 arrive à Marseille

Après la construction du réseau européen anti-croisière à Venise en septembre 2022, après une nouvelle rencontre donnant naissance au manisfeste du réseau à Barcelone en avril 2023, puis à un nouveau rendez-vous vénitien au Camp Climat de sept 2023

Les 9 et 10 mars 2024, 18 collectifs engagés dans la lutte contre les bateaux de croisières se sont réunis à Marseille. Intitulée “Stop Croisières Everywhere”, cette rencontre est la première de cette ampleur en Europe. Elle a permis de rassembler, pendant deux jours, une trentaine de militant.es venu.es d’Allemagne, d’Espagne, de France, de Grèce, d’Italie, du Royaume-Uni et des Pays-Bas.

18 collectifs présents les 9 et 10 mars 2024 à Marseille

Liste des 18 collectifs (8 français et 10 européens) présents les 9 et 10 mars 2024 à Marseille

  • France : Marseille, La Ciotat, Toulon, Le Havre, Douarnenez, Concarneau, Lorient, Menton
  • Espagne : Valencia, Tarragona, Barcelona
  • Italie : Livorno, Trieste, La Spezia
  • Grèce : Piraeus
  • Angleterre :Contested Ports
  • Allemagne : Kiel
  • Pays-Bas : Rotterdam

Convaincus que la lutte contre cette industrie délétère se joue autant à l’échelle locale qu’à l’échelle européenne, les collectifs ont travaillé sur l’élaboration d’un agenda commun de revendications et d’actions. Pour Stop Croisières Marseille, organisateur de l’événement, “l’objectif de cette rencontre était aussi de démontrer qu’un peu partout en Europe, des collectifs de citoyen.es se mobilisent pour dénoncer les ravages de l’industrie de la croisière. Nous constatons toutes et tous les mêmes problèmes, subissons les mêmes nuisances de ces bateaux de croisière gigantesques dans nos villes.”

“Nous avons donc décidé d’unir nos forces pour lutter ensemble contre ces bateaux de croisière, synonymes de catastrophes écologiques et sociales. À ce jour, à Marseille comme ailleurs, aucune politique publique n’est sérieusement envisagée pour en contrer les méfaits et les villes continuent d’accueillir quotidiennement ces navires aux impacts absolument désastreux pour le climat, l’environnement et la santé. Il est urgent que cela change.”

Un manifeste commun

Un Manifeste conjoint aux différents collectifs réunis, a été rendu public à cette occasion, les organisations participantes appelant à “des actions politiques qui tendent à supprimer l’activité des croisières, à promouvoir des alternatives économiques moins polluantes dans les territoires affectés, à une meilleure réglementation environnementale du secteur maritime ainsi qu’à une sensibilisation générale de la population.”

La rencontre à Marseille marque par ailleurs l’élargissement de l’European Cruise Activist Network (ECAN), coalition des mouvements anti-croisières fondée en 2022 à Venise, par No Grandi Navi Venezia (Venise), Stop Croisières (Marseille), Comissió ciutat port València (Valence), Plataforma contra els mega creuers Mallorca (Mallorque), Stop Creuers Barcelona (Barcelone), Stop Creuers Tarragona (Tarragone), Ecoloxistas en Acción Rías Baixas e Coruña (La Corogne) ou encore Mar de Fábula (Galice), rejoints par de nouveaux collectifs ce weekend.

Télécharger le Manifeste d’ECAN (European Cruise Activist Network) ici dans toutes les langues des ports mobilisés

Stop Croisières en a aussi profité pour passer son argumentaire en outil de médiation ludique, un carnet de coloriage et quiz, édité dans toutes les langues de nos invités : Français English Deutsch Español Italiano Greek (à imprimer en livret A4)

Samedi 9 mars

Après avoir participer à la manif féministe du 8 mars pour celleux arrivés la veille, le local de Sud Solidaire accueille nos retrouvailles et rencontres. Chacun prépare l’affiche permettant de présenter à toustes de son collectif, avant un temps presse qui permettra aux groupes de témoigner de la situation dans leurs ports respectifs. S’en suit un échange de drapeaux symbolique pour sceller l’alliance, puis des travaux en atelier pour s’accorder sur les messages communs à porter aux décideurs dans les prochains mois.

Dimanche 10 mars

Tables rondes publiques sur la soutenabilité du tourisme, les alliances à construire et les fausses solutions avancées par l’industrie des croisières.

Puis balade dans Marseille jusqu’à la mer, et photo pour dénoncer l’impact climatique de l’utilisation du GNL et de ses fuites de méthane par les bateaux de croisière, bien plus responsable de cette pollution que les vaches.

Revue de presse du WE

Reporterre

https://reporterre.net/Marseille-Barcelone-Venise-Ils-s-unissent-contre-la-pollution-des-croisieres

Maritima

https://maritima.fr/actualites/economie/marseille/391/les-collectifs-stop-croisieres-se-mobilisent-a-marseille

France 3

https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/croisieres-ni-ici-ni-ailleurs-17-collectifs-europeens-se-mobilisent-contre-la-pollution-liee-au-tourisme-des-paquebots-de-croisieres-2937231.html

France bleu

https://www.francebleu.fr/infos/environnement/un-week-end-de-mobilisation-contre-les-bateaux-de-croisiere-venue-de-toute-l-europe-a-marseille-6571452

La Provence

https://www.laprovence.com/article/region/49007396216402/il-faut-arreter-cette-incoherence-les-anti-croisieres-de-toute-l-europe-reunis-a-marseille

La Marseillaise

https://www.lamarseillaise.fr/societe/stop-cruise-une-vague-qui-gagne-l-europe-BI15599697

Le Parisien

https://www.leparisien.fr/bouches-du-rhone-13/marseille-plaque-tournante-des-anti-croisieres-les-memes-nuisances-aux-quatre-coins-de-leurope-09-03-2024-CUQ375W7LBA6JHXUGYWS7KGZEU.php

Primitivi

https://www.primitivi.org/ (à venir)

12.02.2024 à 01:19
Collectif Stop Croisières
Lire plus (270 mots)

Pour la seconde fois, Stop Croisières a reçu l’invitation de nos camarades italiens de No Grandi Navi, au Venise Climate Camp. Souvenirs de l’édition précédente ici.

Une première rencontre lors de l’édition précédente, en sept 2022, avait permis une grande table ronde sur les croisières, réunissant en particulier des luttes de Venise bien sûre, mais aussi Barcelone et Marseille. Cet échange fructeux avait permis le lancement d’un réseau européen anti-croisières, baptisé ECAN, pour European Cruise Activist Network, suivant l’exemple du réseau internationnal GCAN, pour Global Cruise Activist Network.

Il s’agit donc des 3ème rencontres du réseau, après celle du Venise Camp de septembre 2022, et celle de Barcelone d’avril 2023. Un réseau plutôt actif donc !

Retrouver le Manifeste ici : manifeste-ecan-european-cruises-activitst-network

8, 9 et 10 Septembre 2023 – Rencontres ECAN au Camp Climat à Venise
12.02.2024 à 00:37
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (910 mots)

Suite au lancement du mouvement ECAN à Venise le 10 septembre 2022, une réunion des mouvements contre les croisières en Méditerranée s’est tenue le 15 avril 2023 à Barcelone. Dans ce cadre, les organisations participantes ont décidé de s’accorder sur un cadre commun contre cette industrie touristique. L’essor du tourisme de croisière en Méditerranée coïncide avec la manifestation évidente d’une triple crise : climatique, énergétique et des ressources. Ces crises sont intrinsèquement liées à un modèle économique qui permet, légitime et promeut le tourisme de masse et creuse les inégalités. Les organisations participantes appellent à des actions politiques qui tendent à supprimer l’activité des croisières, à promouvoir des alternatives économiques moins polluantes dans les territoires affectés, à une meilleure réglementation environnementale du secteur maritime ainsi qu’à une sensibilisation générale de la population.

Les croisières sont le moyen de transport le plus polluant par personne et par kilomètre, selon l’International Council of Clean Transportation. Le grand nombre de personnes qu’ils transportent et les activités de loisirs qui s’y déroulent, axées sur la consommation, génèrent une immense quantité de pollution, de déchets et de résidus. La pollution atmosphérique, causée par des carburants extrêmement toxiques est un problème à la fois pour les riverains et pour l’environnement. C’est une contradiction flagrante : les villes promeuvent des mesures plus ou moins efficaces pour réduire la pollution générée par le trafic routier, mais autorisent des niveaux de pollution astronomiques générés par les croisières. Il s’agit là d’une nouvelle démonstration que les atteintes à l’environnement sont négligées au profit d’intérêts privés de court terme. 

Au-delà des effets sur la santé et l’environnement, l’impact négatif des croisières se traduit également dans la ville sous la forme du tourisme de masse. L’expulsion de la population en raison de la hausse des prix et du manque de services de base sur le lieu de résidence, les effets de stress sur l’espace public (concentration des flux touristiques aux mêmes endroits), la transformation du commerce – devenu touristique – et les problèmes de mobilité en sont les signes les plus courants et les plus évidents. Aussi, le modèle de la croisière repose sur des règles injustes : les retombées économiques sur les territoires ne compensent pas les frais que ceux-ci doivent débourser pour les dégâts sur la santé des travailleur.eus.s et des habitant.e.s. Le jeu des pavillons de complaisances permet également aux armateurs de se soustraire aux impôts et aux réglementations sur le travail qui ont lieu en Europe.

Enfin, dans un contexte de pénurie et de rationnement énergétique, il est urgent et prioritaire d’intervenir dans les secteurs climaticides et fortement consommateurs d’énergie, en particulier dans le secteur des croisières, en raison des impacts sociaux, environnementaux et sanitaires élevés et inacceptables qu’il génère. D’autant plus que des alternatives bas carbone et plus inclusives existent (train, bus, voiliers, …).

La crise climatique nous oblige à des changements qui doivent primer sur la recherche du profit. C’est pourquoi nous pensons que la Méditerranée doit rejeter les croisières et opter pour un autre modèle. Nous pensons que cette transition doit se faire avec les travailleurs du secteur

En tant que réseau de mouvements et de collectifs qui subissent les effets de l’industrie des croisières, nous avons décidé de lutter ensemble. En conséquence, les organisations signataires se sont mises d’accord sur la nécessité de s’organiser pour obtenir les mesures suivantes :

  • La réduction drastique de l’activité des croisières en Méditerranée et en Europe, en planifiant leur disparition.
  • Le lancement de campagnes de sensibilisation et d’explication des conséquences de l’industrie des croisières, tant pour les habitants des villes qui en subissent les conséquences que pour les clients et les travailleurs eux-mêmes. 
  • La l’interdiction immédiate des extensions portuaires destinées à la filière des croisières.
  • La dénonciation des fausses solutions telles que le GNL, les scrubbers ou  l’électrification des quais, car aucune de ces technologies actuelles et futures n’empêchera un navire de polluer.
  • La reconversion du secteur touristique dans les villes, afin d’améliorer les modes de mobilité plus durables et de renforcer les secteurs économiques plus justes d’un point de vue social et environnemental. Nous proposons de travailler sur ces processus avec les travailleurs et leurs syndicats. 
  • Promouvoir l’entrée en vigueur avant 2025 des zones de contrôle des émissions de soufre et d’azote (SOx et NOx) sans scrubber en Méditerranée.
  • L’expansion et le maintien d’un effort commun dans toute la Méditerranée pour faire de ces demandes une réalité, en tenant compte des inégalités Nord-Sud globales.

Cliquer ici pour lire le manifeste en Anglais, Espagnol ou Français

09.08.2023 à 11:48
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (1763 mots)

LE GNL = NOUVEL AVATAR DU GREENWASHING DE LA CROISIÈRE

Stop Croisières a organisé le 17 juin 2023 après midi un rassemblement nautique pour alerter sur l’usage du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) par les bateaux de croisière, carburant représentant une véritable bombe à retardement climatique. Alors que la haute saison des croisières débute, nous sommes déterminés à faire entendre la voix critique des Marseillaises et Marseillais sur cette industrie adepte du greenwashing. Plus de 100 personnes étaient présentes sur l’eau, en canoës kayaks ou sur des voiliers.

Présenté comme un “nouveau” carburant miracle (il existe pourtant depuis 2003), le Gaz Naturel Liquéfié est l’une des fausses solutions les plus souvent mises en avant par l’industrie de la croisière.

Nous ciblons le « MSC World Europa », premier navire neuf propulsé au GNL de l’armateur MSC, en escale hebdomadaire à Marseille.  Plus gros paquebot de croisière en Europe, il coche toutes les cases de la démesure tristement habituelle de la croisière : 333 mètres de long, pouvant accueillir jusqu’à 6 762 passagers, des parcs d’attraction, piscines, bars et restaurants à foison… Une aberration de plus sur nos mers, à l’heure de l’appel des scientifiques du GIEC à une sobriété vitale pour notre planète. Cerise sur le gâteau illustrant le cynisme sans borne de MSC :  le navire a été inauguré à l’occasion de la coupe du monde de football au Qatar, marquée par les scandales écologiques et sociaux. Pourtant, l’amateur met particulièrement en avant le caractère « plus durable » de ce bateau grâce à l’utilisation d’une « énergie nouvelle génération » : le GNL[1].

crédits : Air One

Pourquoi cibler le GNL ?

Cette manifestation fait écho à la sortie d’un rapport de l’ONG Belge Transport & Environment[2] sur le sujet. Soyons clairs : l’utilisation du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) est bénéfique du strict point de vue de la pollution de l’air par rapport au fioul lourd, généralement utilisé par le secteur maritime. Il supprime quasi intégralement le rejet des oxydes de soufre (SOx), et diminue les émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de particules fines[3].

Pour autant, le GNL n’est en aucun cas une solution « durable ». Il constitue au contraire une véritable bombe climatique et les conditions de son extraction génèrent des impacts considérables sur l’environnement.

Le GNL ne diminue aucunement l’impact climatique du transport maritime

Avec le GNL, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) sont réduites de 20 % par rapport au fioul lourd[4][5] ; mais comme le démontre l’ONG Transport & Environment dans son tout récent rapport, la diminution de CO2 est plus que compensée par les fuites de méthane[6]. Et comme le note l’ONG, “lorsque le méthane (CH4) est libéré dans l’air – même en très petites quantités – son impact sur le climat est désastreux”. En effet, l’extraction du gaz naturel, le processus de liquéfaction, son transport et sa combustion comme carburant marin produisent inéluctablement des fuites de méthane[7], dont l’effet de serre est beaucoup plus élevé que celui du CO2[8]. Globalement, le bilan climatique est ainsi négatif par rapport aux carburants actuellement utilisés !

L’extraction du gaz naturel cause de graves impacts sur l’environnement

Comme l’indique le rapport de Transport & Environment, ​​”il est probable qu’une part substantielle du GNL utilisé par les navires qui s’approvisionnent en Europe soit issue de la fracturation hydraulique”[9].

Une part conséquente du GNL utilisé en Europe est donc très probablement du gaz de schiste. Les États-Unis, qui développent actuellement leurs exportations de GNL, le produisent à partir de cette méthode de fracturation hydraulique, dont les impacts environnementaux sont dévastateurs. L’impératif européen de sortir de la dépendance au gaz russe à la faveur de la guerre en Ukraine a conduit les Etats-Unis à devenir un fournisseur stratégique de GNL pour l’Europe (à hauteur de 44% des importations européennes en 2022).

Par ailleurs, les projets d’extraction de gaz dans le monde défraient la chronique par leurs impacts environnementaux majeurs. Pour ne citer que l’entreprise française Total Energies, qui espère devenir le leader mondial du GNL, les exemples suivants sont édifiants  :

  • L’exploitation des gisements de gaz dans l’Arctique s’avère catastrophique pour les milieux naturels, à l’instar du développement d’un programme d’extraction du gaz dans la péninsule de Yamal[10].
  • Le projet offshore porté au large de l’Afrique du Sud, au sein d’une zone abritant une vie marine particulièrement riche, a fait l’objet d’une mobilisation des ONG BLOOM et The Green Connection[11].
crédits : Christophe Oudelin

CONCLUSION

Malgré ces éléments, le lobby de la croisière continue de faire passer ses nouveaux navires alimentés au GNL, combustible fossile, comme une transition écologique du secteur, alimentant volontairement la confusion entre pollution de l’air et impact climatique. Une fois de plus, l’industrie de la croisière fait diversion et nie l’évidence : la croisière durable est et restera de la poudre aux yeux.

L’impasse que constitue le GNL d’un point de vue climatique et environnemental renforce la position de fond de notre collectif : “Stop Croisières !”. La bonne croisière est comme le bon déchet : celle que l’on ne produit pas.


[1]https://www.msccroisieres.fr/nos-croisieres/navires/msc-world-europa

[2]“Gaz fossile : la pilule empoisonnée du transport maritime” – mai 2023 – Transport et Environment ; lien

[3]« Schéma national d’orientation pour le déploiement du gaz naturel liquéfié comme carburant marin » – 2016. Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer ; lien

[4]« Le GNL et carburant maritime : état des lieux et perspectives » – gaz mobilite.fr ; lien

[5]« Informations méthodologiques pour la Base Carbone > Scope 1 > Combustibles > Liquides » – ? ; bilan-ges.ademe.fr ; lien

[6]“Gaz fossile – La pilule empoisonnée du transport maritime” – mai 2023 – Transport et Environment. Lien

[7]« Exploitation des hydrocarbures : des chercheurs identifient plus d’un millier de fuites majeures de méthane dans le monde » – 2022. France Info ; lien

[8]« Méthane et changements climatiques : un danger négligé qui s’accroît » – 2017. Réseau Action Climat France ; lien

[9]“L’exploitation du gaz de schiste dévaste les Etats-Unis” – 2019 – Reporterre ; lien

[10]« Yamal LNG : comment les intérêts de l’industrie pétrolière continuent à primer sur la sauvegarde du climat… et même sur les sanctions commerciales » – 2018. Observatoire des multinationales ; lien

[11]“L’océan : destruction TOTAL” – octobre 2022 – BLOOM et The Green Connection ; lien

Crédits photo à la une : Grégoire Edouard.

30.05.2023 à 12:39
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (719 mots)

#MarégionSud : La mauvaise foi éhontée au détriment d’un débat démocratique éclairé sur la croisière à Marseille (et ailleurs…)

Marseille, le 5 mai 2023
Cela pourrait paraître anodin, mais la publication, le jeudi 4 mai 2023, de posts sur les réseaux sociaux de M. Renaud MUSELIER (et d’autres élu-es régionaux) prétendant à un soutien populaire à la croisière à Marseille est révélatrice de l’état du débat actuel sur le devenir de cette activité..


Le Président de la Région Sud, soutien notoire de la croisière, y prétend qu’une étude l’INSEE prouverait un soutien populaire « massif » des marseillais à cette industrie.
D’abord les faits :

● L’étude de l’INSEE publiée le 2 mai 2023 porte sur le poids du cluster industrialo-portuaire de Marseille-Fos en matière d’emploi. Elle n’aborde À AUCUN MOMENT l’opinion des marseillais sur la croisière.
● Cette soi-disant opinion marseillaise émane en réalité d’un sondage réalisé par la société Mars Marketing sur une commande… du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) lui-même ! En termes de garantie de neutralité, on a connu mieux… Et nous sommes bien loin de l’autorité de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques dont se prévaut le Président de la Région.
● 500 personnes ont été interrogées, dont moins de la moitié marseillaises (236).
Parmi ces personnes interrogées, 66% se déclarent favorables à la croisière, soit 330 personnes (dont 165 marseillais-es). Faut-il rappeler que la pétition de la ville de Marseille contre la pollution des navires a récolté plus de 50 000 signatures et la pétition de soutien aux victimes de la pollution des navires (Alternatiba Marseille, Cap au Nord et Stop Croisières) plus de 5 000 ? Quelle valeur donner à ces résultats au regard de l’échantillon et surtout du commanditaire de l’étude ?

Au-delà du GPMM qui cherche à auto-légitimer sa stratégie par un pseudo soutien populaire qui ne trompe personne, c’est la manipulation éhontée des informations par nos élus qui nous semble dramatique.

Le collectif Stop Croisières le revendique depuis sa création : l’avenir de la croisière devrait faire l’objet d’un débat public, démocratique et éclairé. Nous ne pouvons que déplorer les manipulations criardes de la majorité régionale, la surdité aux protestations des riverains du port impactés par la pollution dans leur chair (40% des oxydes d’azote à Marseille sont liés au trafic maritime selon Atmosud), et l’absence de prise en compte du consensus scientifique international sur la nécessité de réinterroger nos activités au regard de l’enjeu climatique (cf. 6 ème rapport du GIEC).
Nous continuerons de demander à ce que des études INDÉPENDANTES soient conduites sur l’impact de la croisière à tous les niveaux : santé, environnement, emploi, retombées économiques, fiscalité (ou absence de fiscalité…), investissements publics… La qualité du débat public sur ce sujet brûlant en dépend.

Etude de l’INSEE :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/7614185

Enquête d’opinion du GPMM auprès d’habitants des Bouches-du-Rhône :
https://www.marseille-port.fr/actualites/enquete-dopinion-des-habitants-des-bouches-du-rhone


Tweet Renaud Muselier :
https://twitter.com/RenaudMuselier/status/1653631933270687744?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet


Linkedin Renaud Muselier :
https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7059414608373006336/


Tweet Isabelle Campagnola Savon :
https://twitter.com/isasavon/status/1653656582738046977

28.04.2023 à 10:20
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (648 mots)

Suite à l’annonce du souhait gouvernement de dissoudre les Soulèvements de la terre, des comités locaux se sont créés partout en France pour montrer qu’un mouvement qui repousse partout ne peut être dissout. Ont répondu à l’appel plusieurs collectifs, associations et syndicats Marseillais qui se sont rassemblés pour une conférence de presse au Parc Longchamps : la Confédération Paysane, ANV Cop 21, Extinction Rébellion, les Ateliers écologiques et politiques d’Aix en Provence, Alternatiba, les scientifiques en rébellion, le collectif anti carrière de Mazaugues, le NPA, Solidaires et Stop croisières.

« Nous faisons face à un gouvernement qui méprise ouvertement toutes les revendications sociales et écologiques, qui se font pourtant de plus en plus pressantes. Que nous fassions des manifestations, des pétitions, des concertations, des lettres, des assemblées citoyennes, rien n’y fait, nous sommes ignoré.e.s pendant que des projets destructeurs sont au contraire promus. Nous n’avons ainsi d’autre choix que celui de s’opposer avec nos corps, face à ces projets qui menacent les conditions d’existence et face à cette politique qui va à l’encontre du vivant.

Nous sommes toutes et tous choqué.e.s par ce qu’il s’est passé à Sainte-Soline. Les scènes auxquelles nous avons assisté ont clairement pour but d’intimider et d’étouffer les mouvements de luttes écologiques et sociales. Dans un climat d’ores et déjà tendu, le gouvernement ne cesse de faire monter la pression. Notamment en tentant d’invisibiliser les personnes blessées lors des manifestations, en refusant d’étudier la question de l’interdiction de la Brav-M, en évoquant la dissolution des soulèvements de la terre, en annonçant la création d’une cellule anti-ZAD, et en allant même jusqu’à remettre en question la Ligue des Droits de l’Homme.

Nous répondons et répondrons à ces oppressions par la multitude. Partout où se dresseront des projets injustes et destructeurs, se forgeront des oppositions, dans l’objectif d’atteindre une société plus équitable, plus juste, plus écologique et plus vivable pour les humains, pour le vivant.

Avec les soulèvements de la terre, nous montrons que l’on peut s’organiser pour la défense de l’intérêt commun. Ce mouvement rassemble, non pas seulement des français et françaises, mais aussi des habitants de nos pays voisins.

Que ce soit des méga-bassines ou des méga bateaux de croisières, c’est une évidence que nous devons nous mobiliser localement et collectivement contre ces aberrations destructrices de futurs.

L’industrie de la croisière met en grave danger les écosystèmes marins, provoque des maladies chez les riverains, consomme des quantités indécentes de ressources et d’énergies et échappe à toute réglementation concernant la droit du travail, la sécurité des personnes et le paiement des impôts.

Pourtant, cette industrie continue à s’imposer et à croitre, d’une part en alimentant le mythe de retombées économiques indispensables au territoire, et d’autre part en présentant de fausses solutions technologiques qui sont en réalité inopérantes.

Les remèdes à ces modèles touristiques, agricoles ou industriels malades reposent sur des principes simples et connus : décroissance, relocalisation, partage. Nous sommes et serons de plus en plus nombreux et nombreuses à défendre ce changement de paradigme.

A Stop croisières, nous faisons partie de cette lame de fond, nous sommes les soulèvements de la mer, avec tous les collectifs et toutes les personnes qui sont venues se mobiliser, nous sommes les soulèvements de la terre. »

Article de presse : https://www.lamarseillaise.fr/societe/les-soulevements-de-la-terre-essaiment-un-peu-partout-PN13696229

26.04.2023 à 15:09
Collectif Stop Croisières
Lire plus (322 mots)

L’alliance méditerranéenne anti-croisières se construit !

Ce week-end se sont réunis différents collectifs anti-croisières du sud de l’Europe, sous la bannière de l’European Cruise Activist Network (ECAN). Nous avons échangé à propos de nos inquiétudes et des problématiques liées au secteur des croisières autour de tables rondes concernant les impacts environnementaux et sociaux, les problèmes dus au tourisme de masse, le contexte politique de nos différentes villes et l’alliance en Méditerranée et en Europe.

Nous travaillons à une ligne d’actions communes à l’échelle de la Méditerranée et avons co-écrit un manifeste (ci-dessous).

Ont participé : Stop Creuers Catalunya, Stop Croisières Marseille, Comitato Nograndinavi Commisió ciutat Ciutat Port València et Plataforma contre els Megacreuers de Mallorca

Retrouver le Manifeste ici : manifeste-ecan-european-cruises-activitst-network

Article de presse : https://www.publico.es/public/mobilitzacio-els-creuers-7-maig-barcelona-i-tarragona.html?utm_campaign=twitter

08.01.2023 à 13:53
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (870 mots)

Le 25 novembre,  nous avons rappelé au conseil de surveillance du Grand Port Maritime de Marseille l’aberration que sont les croisières, avec Extinction Rebellion Marseille et ANV-COP21 Marseille.

À 10h40, nos militant-es sont monté-es sur le toit et ont déployé des banderoles sous les yeux des membres du conseil de surveillance, instance décisionnelle du port, pour faire entendre leurs voix et celles des scientifiques.

Cette action a fait suite à la lettre envoyée fin septembre par le collectif, demandant au port de mettre à l’ordre du jour l’arrêt des croisières à Marseille et l’accompagnement de cet arrêt en favorisant la création de nouveaux secteurs portuaires durables.

Nous n’avions pas eu de réponse mais sur le toit, nous avons pu remettre cette lettre en main propre à l’adresse des deux nouveaux membres du conseil fraichement nommés, Messieurs Castaner et Richard, rejoignant ce jour-là le Grand Port Maritime de Marseille.

Sur nos banderoles, il était écrit pourquoi nous demandons cet arrêt : « Pour la mer, Pour l’air, Pour le vivant, Pour le climat et Pour la justice sociale et fiscale » que l’industrie de la croisière met en péril.

Retrouvez plus de détails sur nos revendications (👉 https://www.stop-croisieres.org/argumentaire)

Nous avons dénoncé aussi par un collage que les décisions actuellement prises par le port de Marseille ne sont « PAS À LA HAUTEUR » des enjeux écologiques et mettent en danger la population et le vivant. Par ailleurs, sous la fenêtre du conseil, nous avons étendu une banderole pour leur demander d’opérer le changement nécessaire pour répondre au défi climatique actuelle : « AVIS DE TEMPÊTE, VIRONS DE BORD ».

Nous déplorons que le Grand Port Maritime de Marseille ne s’appuie sur aucun conseil scientifique pour prendre ses décisions et avions interrogé Wolfgang Cramer, directeur de recherche au CNRS et co-auteur du rapport du GIEC. Nous avons alors lu ses mots à propos des croisières : « Les solutions actuellement proposées par les armateurs, comme le remplacement du fioul par du gaz naturel liquéfié, ne répondent en rien à la nécessité de réduire drastiquement les émissions. Remplacer une énergie fossile par une autre énergie fossile n’est pas une solution au problème du climat ».

Devant l’incompatibilité de ce modèle avec les crises que nous connaissons (climatique, énergétique, sanitaire…), nous demandons que l’arrêt des croisières soit pensé dès à présent pour ne pas être subi demain. Nous partageons l’inquiétude des travailleurs du port quant à la mise en danger de leurs emplois. C’est pourquoi nous insistons sur l’importance de planifier dès maintenant la reconversion des postes dépendants de l’industrie des croisières pour ne pas ajouter les travailleurs et les travailleuses à la longue liste des personnes déjà impactées par l’aveuglement et la cupidité de cette industrie polluante.

04.11.2022 à 18:28
Collectif Stop Croisières
Lire plus (172 mots)

Le jeudi 20 octobre 2022 se tenait à Marseille le Blue Maritime Summit pour mettre en avant les efforts du secteur de la croisière avec l’adoption de la Charte « Croisière Durable Méditerranée ».

Le collectif Stop-Croisières a pris le temps d’analyser le contenu de cette charte et ses 13 points formulées. Les acteurs de la croisière y mettent en avant des engagements qui existent déjà dans la Loi ou qui normalisent des pratiques inappropriées. Ils présentent aussi des avancées qui ne sont que des adaptations à de futures réglementations.

Nous ne pouvons pas laisser les armateurs avancer que cette Charte est un progrès, tant elle est vide. Le rôle de l’État lors de cet évènement doit également être questionné. Pour ce faire, nous avons synthétisé notre analyse en vidéo.

10.10.2022 à 22:06
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (971 mots)

A l’attention des organes du Grand Port Maritime de Marseille :

Le Directoire,

Le Conseil de surveillance,

Le Conseil du développement,

Marseille, le 30 septembre,

Depuis les années 1990, l’industrie de la croisière a bénéficié de mesures favorables pour augmenter le nombre et la taille des navires reçus à Marseille. Dans cet intervalle de temps, le nombre de passagers est passé de quelques milliers à plus d’un million et demi cette année.

Or, cette croissance ne s’est pas faite sans conséquences. La pollution aérienne des navires contribue aux décès prématurés d’habitants exposés à ces émanations, tandis que les rejets maritimes provoquent la dégradation des écosystèmes marins.

De plus, l’activité pose un problème sociétal : elle est structurellement incompatible avec les objectifs climatiques fixés par les Accords de Paris et ratifiés par la France. L’industrie de la croisière requiert d’énormes quantités de matières et d’énergies, qui, par leur consommation, contribue au réchauffement de l’atmosphère.  Selon les travaux du GIEC, pour rester sous la barre des +1.5°C, il est nécessaire de réduire nos émissions de gaz à effet de serre mondiales avec « un pic au plus tard d’ici 2025 ». Il s’agit par là de limiter au maximum la destruction de nos conditions de vies.

Aucune des technologies annoncées ou déjà mises en place n’offre de réelles solutions. Elles ont tendance à déplacer le problème (scrubber), n’y répondre que partiellement (le GNL est une bombe climatique) ou entraîner une pression supplémentaire sur des ressources aujourd’hui limitées (électrification des quais).

Cependant, aucun des armateurs n’a pris en compte ces enjeux. Au contraire, ils poursuivent la construction et le maintien de navires hors-normes, induisant l’augmentation de toutes ces nuisances.

L’ensemble de ce constat semble partagé puisque les acteurs de la croisière à Marseille en font mention dans leur lettre adressée à la municipalité le 28 juillet 2022 :

« nous serons d’accord sur un point, [l’effort réalisé par les acteurs de la croisière] n’est pas suffisant pour répondre aux urgences climatiques et préserver nos littoraux ».

Néanmoins, l’urgence est telle qu’il est impossible de miser sur de providentielles réflexions ou  solutions techniques – comme proposées – si elles ne s’attaquent pas aux racines du problème : une activité récréative avec de tels impacts écologiques, sanitaires et sociétaux n’est pas acceptable.

Nous le savons, la gravité de la situation demande de prendre des décisions courageuses et immédiates. Nous sommes tous appelés à changer pour garantir à nos sociétés un horizon souhaitable. A ce titre, le Grand Port Maritime de Marseille doit s’y confronter et assumer ses responsabilités.

Ainsi au regard de l’insoutenabilité des croisières, et à travers cette lettre, nous demandons à l’ensemble des organes du GPMM :

  • D’annoncer publiquement l’arrêt des croisières à Marseille pour des motifs sanitaires, écologiques et sociétaux.
  • De mettre à l’ordre du jour des prochaines réunions du Directoire, du Conseil de Surveillance et du Conseil de Développement, l’élaboration immédiate d’une stratégie pour accompagner dans les meilleures conditions l’arrêt de l’activité et favoriser la création de nouveaux secteurs soutenables.
  • De tenir une communication claire et transparente pour que tous les acteurs, publics, privés et associatifs puissent se projeter dans ce nouveau cadre.

Cette ré-orientation permettra de réinjecter les investissements publics initialement prévus dans la croisière pour reconvertir les travailleurs et envisager de nouvelles activités.

Dans le même temps, les efforts pourront être consacrés à l’électrification complète des quais recevant les navires assurant les liaisons maritimes et les navires de fret indispensables, ainsi que le chantier naval de la forme 10, afin de minimiser les nuisances générées.

Cette décision difficile mais cohérente au regard des enjeux sera un signal fort et puissant pour les habitants et les travailleurs, pour la France et le monde comme pour les générations actuelles et futures. Il paraît inconcevable que le GPMM tourne le dos aux consensus scientifiques et ne prenne pas au sérieux l’ampleur de la situation. Nous ne pouvons plus croire aux chimères d’un monde illimité et infini. Au contraire, nous devons nous montrer lucides et organisés.

Dans l’attente de votre réponse.

Le collectif Stop Croisières


Lettre également portée à la connaissance :

De Bérangère Couillard, Secrétaire d’État chargée de l’Ecologie,

De Alexis Vuillemin, Directeur des transports ferroviaires et fluviaux et des ports,

De Christophe Mirmand, Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur,

Du Vice-amiral d’escadre Gille Boidevezi, Préfet maritime

De  Jean-Pierre Chalus, Président de l’Union des Ports Français,

De Renaud Muselier, Président de la Région Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur,

De Martine Vassal, Présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhônes et Présidente de la métropole d’Aix Marseille-Provence,

De Benoit Payan, Maire de Marseille


Télécharger la lettre ici.

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