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01.11.2025 à 09:19

Elon Musk – Des chats écrasés aux voitures volantes, le grand cirque de la distraction

Romain Leclaire

Entre deux tentatives pour devenir le premier trillionnaire au monde, l’expansion de son entreprise de contrats de défense, sa lutte acharnée contre le « virus mental woke », ses querelles avec Sam Altman et la supervision d’une demi-douzaine de sociétés technologiques, Elon Musk a miraculeusement trouvé le temps de s’immiscer dans un débat local à […]
Texte intégral (1271 mots)

Entre deux tentatives pour devenir le premier trillionnaire au monde, l’expansion de son entreprise de contrats de défense, sa lutte acharnée contre le « virus mental woke », ses querelles avec Sam Altman et la supervision d’une demi-douzaine de sociétés technologiques, Elon Musk a miraculeusement trouvé le temps de s’immiscer dans un débat local à San Francisco. Le sujet ? Un chat de quartier bien-aimé, écrasé par un robotaxi Waymo.

Si vous l’aviez manqué, un drame félin s’est noué cette semaine. KitKat, surnommé « le maire de la 16e rue » et pilier du Randa’s Market, a été tué. Waymo, l’entreprise responsable, a plus ou moins admis sa culpabilité, expliquant que l’animal s’était précipité sous l’un de ses véhicules alors qu’il démarrait. Une tragédie locale, certes, mais qui aurait dû le rester.

C’était sans compter sur l’intervention du grand oracle de la tech. Alors que la communauté pleurait KitKat, Elon Musk a choisi son camp. Il a retweeté un compte affirmant que l’autonomie sauverait les animaux, citant que « 5,4 millions de chats sont heurtés par des voitures chaque année aux États-Unis ». La réponse du milliardaire ? Un laconique et suffisant: « C’est vrai, de nombreux animaux de compagnie seront sauvés par l’autonomie ».

Quelle magnanimité. C’est formidable que Elon ait pu dégager quelques minutes dans son emploi du temps de sauveur du monde pour participer au discours sur un chat. Mais ne soyons pas dupes. Il est surtout sur le point de lancer son propre service de robotaxi. Il n’est donc pas un observateur neutre mais un concurrent direct de Waymo qui utilise cette tragédie pour vanter sa propre technologie, encore inexistante sur le marché.

Mais si commenter la mort d’un chat pour un gain commercial est mesquin, le véritable talent du patron de Tesla réside dans l’art de la distraction à grande échelle. Et pour cela, rien ne vaut une apparition chez Joe Rogan (un podcasteur américain controversé). Vendredi dernier, au milieu de sujets déjà ressassés, il a décidé de lâcher une « nouvelle »: il veut faire la démonstration d’une voiture volante d’ici la fin de l’année.

Arrêtez-nous une seconde. Musk parle de voitures volantes depuis au moins 2014. Le Roadster de deuxième génération, promis pour 2020, est devenu l’Arlésienne de l’industrie automobile. Interrogé par le podcasteur sur son statut, Musk a lentement admis qu’il voulait le faire voler. « Nous approchons de… », dit-il avec une longue pause, « …la démonstration du prototype. Une chose que je peux garantir, c’est que cette démo de produit sera inoubliable. Inoubliable. » Il a fallu un certain temps pour que Rogan comprenne. « Que ce soit bon ou mauvais, ce sera inoubliable », a ajouté le milliardaire en riant. Il a ensuite évoqué son ami Peter Thiel, un autre milliardaire d’extrême-droite, qui se plaignait que l’avenir n’ait pas tenu sa promesse de voitures volantes.

Il ne faut pas être grand clerc pour décoder la manœuvre. Musk adore déployer des prototypes et des idées bien avant qu’ils ne soient prêts. Vous souvenez-vous de l’Hyperloop, ce système de transport de masse autonome à 250 km/h ? Il a accouché d’un tunnel à Las Vegas où des chauffeurs humains conduisent des Teslas à faible vitesse. Une démonstration n’est pas un produit. C’est du spectacle. Et pourquoi ce spectacle maintenant ? La réponse est simple, les ventes de Tesla sont dans les choux. Depuis que Musk a aligné sa marque sur le trumpisme et s’est permis des saluts de style nazi, le cœur de sa clientèle s’est érodé. La voiture volante n’est pas une innovation, c’est un écran de fumée, une distraction clinquante pour faire oublier que l’empereur est nu et que ses affaires périclitent.

Et quand la distraction terrestre ne suffit plus, il y a toujours l’espace. L’IA exige une puissance de calcul et de stockage colossale et l’intérêt pour les centres de données spatiaux explose. Eric Schmidt et Jeff Bezos y investissent. Alors, qui voilà sur X ? Elon Musk, bien sûr. Répondant à un article sur le sujet, il déclare: « Il suffirait de mettre à l’échelle les satellites Starlink V3… SpaceX le fera. » Son intérêt réhausse le profil de l’industrie, mais le schéma est le même. Elon Musk se positionne sur chaque nouvelle frontière technologique, non pas nécessairement pour innover, mais pour posséder le narratif.

Que ce soit sur le bitume ensanglanté de San Francisco, dans les studios enfumés de Joe Rogan ou dans le vide de l’espace, l’objectif reste le même. Il s’agit pour cet oligarque de s’assurer que, quelle que soit la conversation sur l’avenir, il en est le centre. La voiture volante de James Bond, comme il la décrit, n’est peut-être qu’un VTOL (un hélicoptère glorifié), mais peu importe. L’important n’est pas ce qu’il livre, c’est ce qu’il promet, nous faisant oublier les controverses d’aujourd’hui.

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01.11.2025 à 08:18

Bluesky réinvente ses conversations – Le bouton « J’aime pas » et le « quartier social »

Romain Leclaire

Bluesky, l’alternative décentralisée, vient de franchir fièrement le cap des 40 millions d’utilisateurs. Loin de se contenter de sa croissance, elle est en pleine phase d’expérimentation, cherchant activement à améliorer la qualité des conversations en son sein. L’annonce la plus surprenante ? L’introduction imminente d’un bouton « Je n’aime pas » (dislike). Mais ne vous y trompez […]
Texte intégral (1679 mots)
Ciel bleu clair avec quelques nuages blancs épars et des rayons de soleil illuminant la scène.

Bluesky, l’alternative décentralisée, vient de franchir fièrement le cap des 40 millions d’utilisateurs. Loin de se contenter de sa croissance, elle est en pleine phase d’expérimentation, cherchant activement à améliorer la qualité des conversations en son sein. L’annonce la plus surprenante ? L’introduction imminente d’un bouton « Je n’aime pas » (dislike).

Mais ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas de céder à la tentation d’un indicateur de popularité négative. Ce nouvel outil, qui sera testé en version bêta, vise à redéfinir la manière dont nous interagissons en ligne. Bluesky ne veut pas seulement que vous voyiez moins de publications indésirables, l’entreprise veut que vous vous sentiez chez vous. Cette nouvelle option fait suite à une période de troubles où certains utilisateurs ont vivement critiqué la plateforme pour sa gestion de la modération, lui reprochant de ne pas bannir assez fermement les « mauvais acteurs » ou les personnalités controversées qui enfreindraient les directives de la communauté.

Fidèle à sa philosophie décentralisée, elle ne répond pas par une modération centralisée accrue, à la manière de l’ancien Twitter. Elle préfère se concentrer sur les outils qu’elle fournit à ses utilisateurs pour leur permettre de contrôler leur propre expérience. L’objectif affiché est de cultiver un espace propice aux échanges amusants, authentiques et respectueux.

Logo de Bluesky représentant un papillon blanc sur un fond bleu.

La pierre angulaire de cette nouvelle vision est un concept fascinant que Bluesky nomme la « proximité sociale », ou plus poétiquement, le « quartier social » (social neighborhood). L’idée est simple en théorie mais complexe en pratique: cartographier votre place au sein d’un écosystème d’interactions. Le système cherche à comprendre qui sont les gens avec qui vous interagissez déjà ou que vous aimeriez probablement connaître.

Une fois ce « quartier » défini, l’algorithme s’efforcera de donner la priorité aux réponses et aux publications provenant des personnes qui en font partie. L’entreprise est convaincue qu’en favorisant la familiarité, les conversations deviendront plus pertinentes, plus agréables et, surtout, moins sujettes aux malentendus qui naissent souvent d’interactions hors contexte avec de parfaits inconnus.

C’est ici que le fameux bouton « J’aime pas » entre en scène. Bluesky précise qu’il s’agira d’un signal privé, non visible publiquement par les autres utilisateurs. Son rôle premier sera d’aider le système à comprendre ce que vous ne voulez pas voir, affinant ainsi la personnalisation de votre fil principal « Discover ». Mais son influence ne s’arrête pas là. Ce signal pourrait également affecter le classement des réponses, non seulement dans vos propres fils de discussion, mais aussi dans ceux des autres membres de votre quartier social. C’est une manière douce et collective de réguler le ton des échanges au sein d’une communauté connectée.

D’autres ajustements viennent renforcer cette logique. Bluesky s’attaque par exemple à la réponse impulsive. Nous avons tous déjà répondu à une publication sans lire l’intégralité de la conversation. Pour y remédier, le bouton « Répondre » va être modifié. Désormais, un clic sur ce dernier vous présentera d’abord l’intégralité du fil de discussion, plutôt que de vous jeter directement dans un écran de composition vide. L’objectif est d’encourager la lecture avant l’écriture, afin de réduire l’effondrement du contexte et les réponses redondantes, un fléau bien connu des réseaux de microblogging. Parallèlement, un nouveau modèle de détection est en cours de déploiement pour identifier plus efficacement les réponses toxiques, relevant du spam, hors sujet ou postées de mauvaise foi. Ces commentaires indésirables seront automatiquement déclassés dans les fils, les résultats de recherche et les notifications.

Bien entendu, cette approche soulève un débat fondamental. D’un côté, on peut y voir une interprétation charitable: Bluesky continue d’étendre sa philosophie de contrôle utilisateur. La plateforme offre déjà des listes de modération, des filtres de contenu, des mots masqués et même la possibilité de détacher les citations pour limiter le « dunking » toxique. D’un autre côté, une lecture moins charitable y voit le risque de renforcer les bulles de filtre. Ce concept de quartier social, s’il est mal équilibré, pourrait se transformer en un moyen d’enfermer les utilisateurs dans leur propre chambre d’écho, plutôt que de s’attaquer aux problèmes de modération à la racine. Dans un quartier socialement homogène et protégé, les critiques ne verraient plus les publications problématiques et les auteurs de ces publications ne seraient plus confrontés à leurs critiques. Si cela peut effectivement réduire le niveau de conflit apparent, cela risque aussi d’étouffer les désaccords productifs et la confrontation d’idées, pourtant essentiels à la vitalité d’un espace public.

Three smartphone screens displaying the Bluesky social media interface. The left screen shows a user profile with the name 'Appoline' and a brief bio. The center screen features a feed of interactions and replies, showcasing various user comments. The right screen presents a text box for composing a new post.

Cette stratégie de quartier vise aussi à résoudre un problème qui handicape Threads de Meta, son concurrent direct. Le fil de Threads peut être incroyablement déroutant, jetant les utilisateurs au milieu de conversations sans aucun contexte. Il est souvent impossible de savoir qui répond à qui et pourquoi vous voyez certains messages. Le système de cartographie sociale de Bluesky, s’il est bien exécuté, pourrait élégamment résoudre ce problème de pertinence à grande échelle.

Face à la crise de la modération qui secoue l’ensemble du web social, Bluesky choisit de ne pas être l’arbitre suprême. Il préfère se positionner comme un fournisseur d’outils sophistiqués, donnant à ses 40 millions d’utilisateurs les clés pour construire leurs propres clôtures, leurs propres places publiques et, désormais, leurs propres quartiers. L’avenir dira si ces derniers deviendront des communautés florissantes ou des ghettos idéologiques.

GIGAWATTS est sur Bluesky

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31.10.2025 à 16:32

Course vers la Lune – SpaceX peut-il tenir sa promesse face à la pression chinoise ?

Romain Leclaire

La tension est palpable dans le monde de l’exploration spatiale. Alors que le sentiment grandit que la Chine pourrait bien coiffer les États-Unis au poteau pour le retour des humains sur la Lune, SpaceX vient de briser un silence de près de deux ans. La société d’Elon Musk a publié une mise à jour détaillée […]
Texte intégral (1670 mots)
Une pleine lune illuminée sur fond noir, dégageant une lueur bleue.

La tension est palpable dans le monde de l’exploration spatiale. Alors que le sentiment grandit que la Chine pourrait bien coiffer les États-Unis au poteau pour le retour des humains sur la Lune, SpaceX vient de briser un silence de près de deux ans. La société d’Elon Musk a publié une mise à jour détaillée de son contrat de plusieurs milliards de dollars avec la NASA pour l’alunissage des astronautes du programme Artemis. Dans une longue déclaration, l’entreprise américaine se positionne comme le catalyseur central qui réalisera la vision du projet, établir une présence durable sur la Lune et, à terme, ouvrir la voie vers Mars.

Cette distinction a son importance. L’objectif ultime de SpaceX, martelé par son PDG depuis la création de l’entreprise, a toujours été la planète rouge. La Lune, dans cette optique, est une étape. Elon Musk a d’ailleurs parfois critiqué le programme Artemis de la NASA, le jugeant peu ambitieux et trop dépendant des contractants aérospatiaux traditionnels. Lorsque le milliardaire parle de Starship, son véhicule de nouvelle génération, c’est presque toujours avec Mars en ligne de mire, la Lune n’obtenant que peu de temps d’antenne.

Pourtant, en coulisses, les ingénieurs de SpaceX travaillent d’arrache-pied sur une version lunaire du Starship. Le plan actuel de la NASA est complexe, les astronautes décolleront de la Terre à bord de la capsule Orion de Lockheed Martin. Une fois en orbite lunaire, ils s’amarreront au Starship qui les attendra pour descendre vers le pôle sud de la Lune. Après leur mission, ils utiliseront ce même Starship comme ascenseur pour remonter vers Orion et rentrer chez eux.

Représentation numérique d'une mission spatiale avec des vaisseaux dans l'espace, sur fond de la Terre.

Mais il y a un obstacle technique notable, le ravitaillement, un véritable éléphant dans l’orbite. Le Starship est une bête colossale, mais il consomme tout son carburant simplement pour atteindre l’orbite terrestre basse. Pour aller plus loin, il doit être ravitaillé dans l’espace. Le plan lunaire exige que SpaceX lance d’abord un dépôt de carburant en orbite, puis le remplisse à l’aide d’une flotte de Starships « tankers » (peut-être une douzaine de vols ou plus) avant que le vaisseau lunaire ne puisse faire le plein et partir. C’est cette manœuvre, que Blue Origin avait qualifiée d’immensément complexe et à haut risque lors de sa protestation contre l’attribution du contrat initial, qui constitue le goulot d’étranglement du programme.

SpaceX affirme avoir franchi plusieurs étapes en avance sur le calendrier, notamment sur les systèmes de survie, l’adaptateur d’amarrage avec Orion et les tests de train d’atterrissage. Mais le plus dur reste à faire. Le premier test de transfert de propergol cryogénique entre deux Starships en orbite, prévu au départ pour fin 2025, est désormais repoussé à l’année prochaine. Si l’entreprise surmonte cet obstacle, la récompense est transformationnelle. Le Starship lunaire est gigantesque, offrant un volume habitable de plus de 600 mètres cubes, soit les deux tiers de la Station Spatiale Internationale. Il sera doté d’un ascenseur pour descendre les astronautes et le matériel du haut de la cabine (perchée à 15 étages) jusqu’au sol lunaire. En mode cargo, il pourrait livrer 100 tonnes de matériel (des rovers, des habitats, voire des réacteurs nucléaires) en un seul voyage.

Mais le temps presse. Les échecs répétés des premiers vols d’essai cette année, bien que faisant partie de la méthode de développement itératif de SpaceX, ont accumulé les retards. Ces revers, couplés à l’ampleur de la tâche, font craindre que le programme Artemis ne prenne un retard irrattrapable sur l’initiative chinoise, qui vise un alunissage d’ici 2030 avec une architecture plus traditionnelle, ressemblant à Apollo.

Un vaisseau spatial de SpaceX décollant avec des flammes et de la fumée, entouré de lumières d'une installation de lancement.

Le calendrier officiel de la NASA pour Artemis III, le premier alunissage américain, est fixé à 2027. Cependant, plus personne n’y croit. Le Starship et les nouvelles combinaisons spatiales (développées par Axiom Space) ne seront tout simplement pas prêts. Le chœur des voix affirmant que les États-Unis vont perdre cette seconde course à la Lune s’amplifie. Jim Bridenstine, l’ancien administrateur de la NASA sous Trump, a déclaré au Congrès américain que la défaite était probable. Charlie Bolden, son prédécesseur sous Obama, partage ces doutes, tout en tempérant: « Ce n’est pas grave si nous arrivons en 2031, tant que nous le faisons mieux qu’eux.« 

Cette perspective ne satisfait pas l’administration actuelle. Sean Duffy, l’administrateur par intérim de la NASA, a récemment lancé un appel aux contractants pour trouver des moyens d’accélérer le calendrier. SpaceX et Blue Origin ont confirmé avoir soumis de nouveaux plans. Blue Origin, qui développe son propre atterrisseur (le Blue Moon) pour une mission ultérieure (Artemis V), propose désormais une approche incrémentale utilisant une version modifiée de son plus petit atterrisseur, le Mark 1, qui n’a pas besoin de ravitaillement en orbite.

De son côté, SpaceX a également proposé une architecture simplifiée, sans en dévoiler les détails. La société se dit constamment réactive aux changements d’exigences de la NASA, tout en réaffirmant que le Starship reste la voie la plus rapide pour retourner sur la Lune. L’entreprise a bâti sa réputation sur sa rapidité, et elle a récemment enchaîné les succès avec son vaisseau, réalisant des exploits comme le transfert de propergol dans l’espace et des rallumages de moteurs Raptor. La course est lancée, mais la route est encore longue et le principal adversaire n’est peut-être pas Pékin, mais la complexité vertigineuse du ravitaillement en orbite.

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31.10.2025 à 15:40

Creative réinvente l’audio de bureau avec le surprenant hub Re:Imagine

Romain Leclaire

Si vous avez connu l’informatique des années 90, votre cœur va probablement battre un peu plus vite à la simple évocation du nom Creative. Cette entreprise est indissociable de sa gamme légendaire de cartes son Sound Blaster, qui a littéralement donné une voix (et des bandes-son épiques) à nos PC de l’époque. C’était le temps […]
Texte intégral (1683 mots)
Un hub audio modulaire de Creative avec des boutons personnalisables, un écran tactile et des curseurs, conçu pour les créateurs de contenu et les audiophiles.

Si vous avez connu l’informatique des années 90, votre cœur va probablement battre un peu plus vite à la simple évocation du nom Creative. Cette entreprise est indissociable de sa gamme légendaire de cartes son Sound Blaster, qui a littéralement donné une voix (et des bandes-son épiques) à nos PC de l’époque. C’était le temps où l’audio n’était pas un acquis, mais une mise à niveau excitante.

Eh bien, préparez-vous à un sérieux voyage nostalgique, car la marque est de retour. Mais ne vous y trompez pas, elle ne se contente pas de dépoussiérer un vieux nom. Elle cherche à le « Re:Imaginer ». Creative vient de dévoiler un tout nouveau produit qui fait la synthèse de son héritage audio et des besoins des créateurs, joueurs et audiophiles modernes avec son hub Re:Imagine. À première vue, cet appareil peut faire penser aux célèbres contrôleurs Stream Deck d’Elgato, devenus incontournables pour les streamers. Mais là où ce dernier se concentre sur les raccourcis visuels, le Re:Imagine place votre équipement audio au centre de l’expérience. Et il le fait avec une ambition remarquable.

Appareil audio modulaire avec boutons et molettes, conçu pour les créateurs et gamers.

La modularité comme philosophie

La caractéristique la plus frappante du Re:Imagine est sa conception modulaire. Nous ne parlons pas de quelques options de couleur mais d’une personnalisation physique profonde. L’appareil est conçu pour que vous puissiez mélanger, assortir et réorganiser à volonté des boutons, des molettes, des curseurs et même des écrans. Ces modules sont magnétiques, vous permettant de cliper les commandes dont vous avez besoin, là où vous en avez besoin. Vous êtes podcasteur ? Mettez en avant les curseurs pour gérer vos différentes pistes audio. Vous êtes streamer ? Privilégiez les boutons pour lancer des scènes ou des effets sonores. Vous êtes un audiophile ? La molette de volume de précision et l’écran tactile seront vos meilleurs amis. Le Re:Imagine s’adapte à votre flux de travail et non l’inverse.

Un véritable « Hub » pour tout votre son

Le mot « hub » n’est pas utilisé à la légère. Le Re:Imagine est conçu pour être le cerveau central de votre installation audio. La connectique est pléthorique: on y trouve de l’USB-C, des entrées micro, ligne et optique, une prise casque 3,5 mm, et un port USB dédié pour la connexion à l’ordinateur. Mais ce n’est pas tout. Il intègre également le Wi-Fi 6 et le Bluetooth, ouvrant la voie à tous vos appareils sans fil, comme votre casque favori.

Image d'un hub audio Re:Imagine de Creative, avec un écran tactile de 3 pouces, des boutons modulaires et des connexions variées. Le design montre plusieurs ports, y compris USB-C et des entrées audio, ainsi que des spécifications techniques comme un DAC haute résolution et un processeur octa-core.

Le véritable atout pour les puristes du son se cache à l’intérieur. Creative, fidèle à sa réputation, a intégré un DAC (convertisseur numérique-analogique) et un amplificateur de haute qualité. L’entreprise affirme que cet ensemble est capable d’alimenter de gros haut-parleurs de bureau de qualité studio. La promesse est de pouvoir acheminer le son d’un appareil à l’autre via les boutons du hub ou son écran tactile, sans plus jamais avoir à jongler avec les câbles derrière votre bureau.

Plus qu’un simple contrôleur audio

Si le Re:Imagine s’était arrêté là, il serait déjà un produit intéressant. Mais Creative a vu beaucoup plus grand. Lorsqu’il est connecté à un PC, ses divers boutons et commandes peuvent être personnalisés pour lancer des applications, déclencher des raccourcis (comme couper le micro lors d’un appel ou démarrer un enregistrement) ou même exécuter des macros programmables complexes.

Et voici la surprise, il peut également contrôler les appareils domestiques intelligents compatibles Matter. Votre hub audio devient soudainement une télécommande pour votre éclairage de studio ou votre thermostat. Pour les plus technophiles, Creative lâche une bombe, l’appareil fonctionne sous Linux, et les utilisateurs auront un accès root complet au matériel. C’est une invitation ouverte aux développeurs pour créer leurs propres applications, trouver des utilisations alternatives et repousser les limites de l’appareil.

Vue d'un hub audio modulaire Creative, affichant les modes 'Standalone' et 'PC Tethered', avec un écran tactile et plusieurs boutons.

Une puissance autonome surprenante

L’appareil n’est pas totalement dépendant d’un PC. Il est alimenté par un processeur octa-core, soutenu par 8 Go de RAM et 16 Go de stockage (extensible via une carte microSD). C’est, en substance, un mini-ordinateur. Il peut faire tourner des applications directement sur son écran tactile de 3 pouces. Creative a même inclus des fonctionnalités étonnantes, un émulateur DOS pour jouer à des jeux rétro (un clin d’œil parfait à l’héritage Sound Blaster !), des assistants alimentés par l’IA et même un « DJ IA » capable de générer de la musique basée sur un thème.

Prix et disponibilité

Pour un projet aussi ambitieux, Creative s’est tourné vers le financement participatif. Une campagne Kickstarter a été lancée. Le prix de vente au détail devrait commencer à 500 $ pour un kit de base comprenant l’unité horizontale, un écran tactile, des modules de boutons, de molette et de curseur. Les participants à la campagne peuvent actuellement le précommander pour 329 $ pour une durée limitée. Il faudra être patient, la livraison est prévue pour juin 2026.

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31.10.2025 à 15:18

Reddit – Pourquoi les chatbots IA ne sont pas (encore) un moteur de trafic

Romain Leclaire

Reddit, le colosse de la discussion communautaire, vient de jeter un pavé dans la mare. Lors de la présentation des résultats du troisième trimestre 2025, son PDG Steve Huffman a livré une analyse surprenante. Non, les chatbots IA ne sont pas un moteur de trafic majeur pour l’entreprise. Cette déclaration, en apparence simple, cache une […]
Texte intégral (1982 mots)
Capture d'écran du site Web de Reddit, avec le slogan "The heart of the internet" sur un fond orange vif.

Reddit, le colosse de la discussion communautaire, vient de jeter un pavé dans la mare. Lors de la présentation des résultats du troisième trimestre 2025, son PDG Steve Huffman a livré une analyse surprenante. Non, les chatbots IA ne sont pas un moteur de trafic majeur pour l’entreprise.

Cette déclaration, en apparence simple, cache une stratégie complexe et fascinante que Reddit est en train de déployer. Alors que l’entreprise affiche une santé financière et une croissance d’utilisateurs insolentes, elle navigue dans les eaux troubles de l’IA avec une prudence de funambule, mêlant partenariats lucratifs et batailles juridiques acharnées.

La douche froide – L’IA n’est pas le moteur

Commençons par la nouvelle principale, celle qui a fait lever quelques sourcils parmi les analystes. Interrogé sur l’impact des nouveaux outils d’IA sur l’acquisition de trafic, Steve Huffman a été catégorique.

« [Les chatbots] ne sont pas un moteur de trafic aujourd’hui », a-t-il déclaré. Il a souligné que les sources de trafic dominantes de Reddit restent inchangées et robustes. On parle évidemment de la recherche Google et de l’accès direct. Un analyste a même tenté d’obtenir une répartition, demandant si le trafic était de 50 % Google et 50 % direct, ce à quoi le PDG a répondu que ces chiffres étaient approximatifs, mais assez proches.

Dessin d'une mascotte Reddit, souriante, tenant une médaille en or, sur un podium lumineux avec un fond orange.

Cette répartition 50/50 est intéressante. Elle montre que Reddit bénéficie à la fois d’une puissance de référencement (SEO) immense, captant les recherches de niche sur Google (pensez à toutes les fois où vous avez ajouté « reddit » à votre recherche pour obtenir de vrais avis), et d’une loyauté de marque massive, avec des millions d’utilisateurs qui tapent directement l’URL ou ouvrent l’application par habitude. Huffman a tenu à préciser que cela ne signifiait pas une rupture des relations avec les acteurs de l’IA.

« Je pense que nos relations avec les entreprises avec lesquelles nous travaillons directement sont saines, et nous avons tous deux beaucoup appris au cours des deux dernières années, notamment sur la valeur des données de Reddit […]. Je suis donc impatient de continuer à travailler sur ces sujets avec ces partenaires. »

Mais le message est clair, à l’heure actuelle, les utilisateurs ne passent pas massivement par un chatbot pour atterrir sur un subreddit.

Le jeu dangereux – Vendre l’or tout en protégeant la mine

Cette déclaration sur le trafic devient encore plus passionnante lorsqu’on la met en contexte avec la stratégie de données de Reddit. L’entreprise sait qu’elle est assise sur une mine d’or. Pendant des années, ses forums ont été le terrain d’entraînement de facto pour les grands modèles de langage, qui se sont nourris de ses millions de conversations humaines authentiques pour apprendre à parler, raisonner et débattre. En mai 2024, la plateforme a décidé de fermer le robinet. Conscient de la valeur commerciale immense de ce contenu, elle a modifié sa politique, verrouillant son API et stipulant que toute utilisation commerciale de ses données nécessiterait désormais une licence payante.

C’est là que réside sa relation compliquée avec l’IA. D’un côté, l’entreprise a signé un accord majeur avec OpenAI pour lui permettre d’utiliser les données maison pour l’entraînement de ses modèles. Un partenariat similaire existe avec Google. Reddit monétise donc son atout le plus précieux auprès des plus grands noms du secteur. De l’autre côté, le réseau social a sorti les griffes. Il est engagé dans des batailles juridiques féroces avec d’autres sociétés d’IA, notamment Anthropic et Perplexity, probablement accusées d’avoir pillé ses données sans autorisation ni compensation. Reddit joue un double jeu, il se positionne comme le fournisseur officiel et payant de « l’âme d’Internet » pour les géants de l’IA tout en poursuivant agressivement ceux qui tentent de s’emparer de ces mêmes données gratuitement.

Une stratégie validée par les chiffres

Et cette stratégie semble payer. Loin d’être une simple plateforme de discussion, Reddit est devenu une puissance financière. Les résultats du T3 2025 sont éloquents:

  • Revenus: 585 millions de dollars, soit une croissance spectaculaire de 68 % d’une année sur l’autre.
  • Utilisateurs: 116 millions d’utilisateurs actifs uniques quotidiens et 444 millions d’utilisateurs actifs uniques hebdomadaires, en hausse de 20 %.
  • International: La croissance internationale est un moteur clé, avec une augmentation de 31 % des utilisateurs quotidiens en dehors des États-Unis.
  • Portée: Plus de 190 millions d’Américains visitent le réseau chaque semaine.

Ces chiffres montrent une entreprise en pleine expansion qui n’a pas besoin des chatbots pour assurer sa croissance. Elle a le luxe de pouvoir choisir ses partenaires et de dicter ses conditions.

La véritable révolution IA se passe à l’intérieur

Si Steve Huffman minimise l’impact de l’IA externe sur son trafic, il mise tout sur celle interne pour transformer l’expérience utilisateur. La véritable ambition de Reddit n’est pas d’être une source pour les chatbots externes, mais de devenir lui-même un moteur de réponse. L’entreprise continue d’investir massivement pour faire de la recherche une partie centrale de l’expérience. Et les résultats sont déjà là. Le PDG a révélé que la société traite déjà 20 % de ses volumes de recherche via sa nouvelle fonctionnalité « Answers » alimentée par l’IA et via la barre de recherche principale.

Un homme parlant avec passion lors d'une interview, entouré de verdure.

Le volume est considérable, au troisième trimestre, 75 millions de personnes ont utilisé la fonction de recherche chaque semaine. L’objectif, annoncé par Huffman, est de fusionner complètement l’IA et l’expérience de recherche de base au cours des prochains trimestres. En d’autres termes, Reddit est en train de construire son propre concurrent de Perplexity ou de la recherche IA de Google, directement intégré à sa plateforme. Au fond, pourquoi iriez-vous demander à un chatbot externe « quel est le meilleur casque audio selon de vrais utilisateurs » quand vous pouvez poser la question directement à Reddit et obtenir une réponse synthétisée par l’IA, basée sur des millions de discussions authentiques ?

L’accueil avant tout

Pour finir, cette croissance doit être soutenue par une capacité à retenir les nouveaux venus. Parallèlement à ses ambitions en matière d’IA, Reddit expérimente un nouveau flux d’intégration (onboarding) plus simple. L’objectif est de réduire la friction pour les nouveaux utilisateurs, souvent intimidés par la structure unique de la plateforme.

« Nous voulons qu’ils voient dès leur première session que Reddit est incroyable et qu’il a du contenu pour eux. Notre objectif est donc de connecter les utilisateurs avec du contenu pertinent très rapidement », a expliqué Huffman.

L’image qui se dessine est celle d’une entreprise remarquablement stratégique. Reddit comprend que sa valeur ne réside pas dans le trafic de clics généré par l’IA, mais dans les données brutes qui alimentent cette dernière. La société monétise ces données auprès de partenaires triés sur le volet, tout en utilisant ses revenus explosifs pour construire ses propres outils d’IA internes. L’objectif final n’est pas d’être une note de bas de page dans les réponses de ChatGPT, mais de devenir la destination unique où la recherche IA et la communauté humaine authentique fusionnent.

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31.10.2025 à 14:54

Recherche de brevets – Comment l’IA de Perplexity veut simplifier l’innovation pour tous

Romain Leclaire

Le monde de l’innovation repose sur le brevet, une pierre angulaire souvent sous-estimée. C’est le Graal pour tout inventeur, la protection juridique d’une idée, le document qui transforme une étincelle de génie en un actif tangible. Mais avant de pouvoir célébrer une nouvelle invention, il existe une étape redoutée, un véritable parcours du combattant que […]
Texte intégral (1961 mots)
Une illustration numérique représentant des élements graphiques futuristes avec une vue de paysage à travers des formes géométriques, suggérant un thème d'innovation et de technologie.

Le monde de l’innovation repose sur le brevet, une pierre angulaire souvent sous-estimée. C’est le Graal pour tout inventeur, la protection juridique d’une idée, le document qui transforme une étincelle de génie en un actif tangible. Mais avant de pouvoir célébrer une nouvelle invention, il existe une étape redoutée, un véritable parcours du combattant que tous les ingénieurs, chercheurs et entrepreneurs connaissent bien. Il s’agit de la recherche d’antériorité. Savoir si une idée est réellement nouvelle, si quelqu’un d’autre n’a pas déjà eu la même illumination il y a cinq ou dix ans, est un art obscur.

Traditionnellement, ce processus est, pour le dire poliment, notoirement difficile. Il s’agit d’un labyrinthe de bases de données gouvernementales, de codes de classification complexes et d’un jargon juridique qui découragerait même les esprits les plus motivés. C’est un monde où un simple oubli, un mot-clé manquant dans une requête de recherche, peut coûter des millions en frais de justice ou anéantir un projet. Mais cette époque de friction et d’incertitude pourrait bien être en train de changer. L’intelligence artificielle, qui transforme déjà notre façon d’écrire, de coder et de créer, frappe désormais à la porte des offices de brevets. Perplexity, l’un des noms les plus en vue dans le domaine de l’IA conversationnelle, vient de lancer un outil qui promet de dynamiter cette ancienne forteresse et de rendre la recherche de brevets enfin accessible.

Image of a patent document for methods of online language learning using artificial intelligence and avatar technology. The document includes sections such as the patent number, inventors, filing date, and an abstract describing the technology.

Pour saisir la portée de cette annonce, il faut d’abord comprendre la complexité de la recherche de brevets « à l’ancienne ». Cela ne se fait pas comme pour une recette de cuisine sur internet. Les avocats en propriété intellectuelle et les chercheurs spécialisés passent des jours, voire des semaines, à naviguer dans des bases de données massives comme celles de l’OEB (l’office européen). Le succès dépend de la maîtrise d’opérateurs booléens complexes, ces fameux « ET », « OU », « SAUF ». Il faut jongler avec des chaînes de mots-clés précises, anticiper tous les synonymes possibles et imaginables qu’un inventeur aurait pu utiliser.

Par exemple, une invention pour un « dispositif de suivi d’activité » pourrait être classée sous « podomètre électronique », « moniteur de fréquence cardiaque portable » ou « accéléromètre de poignet ». Oubliez l’un de ces termes, et vous manquez une partie importante de l’information. À cela s’ajoutent les classifications internationales (IPC ou CPC), des codes abscons qui catégorisent chaque invention. Si vous ne connaissez pas les bons codes, vous passez à côté de pans entiers de la connaissance technique. C’est un travail fastidieux, extrêmement coûteux lorsque sous-traité et à très haut risque. L’échec à trouver un « art antérieur » pertinent peut invalider un brevet des années après son octroi.

C’est précisément sur ce mur de complexité que Perplexity concentre sa puissance de feu. L’entreprise vient de déployer un nouvel agent de recherche de brevets alimenté par l’IA. La promesse est simple, remplacer la complexité des requêtes par l’intuition du langage naturel. Fini les chaînes de mots-clés cryptiques et les opérateurs booléens. L’outil est conçu pour comprendre ce que vous voulez dire, pas seulement ce que vous tapez.

Perplexity donne des exemples concrets. Au lieu de construire une requête syntaxiquement parfaite, vous pouvez simplement demander: « Existe-t-il des brevets sur l’apprentissage des langues par l’IA ? » ou « Quels sont les brevets clés en informatique quantique depuis 2024 ?« . C’est un changement de paradigme fondamental. L’IA ne se contente pas de chercher les mots « quantique » et « 2024 », elle s’efforce à comprendre l’intention derrière la question et le concept technologique sous-jacent.

La véritable magie de l’outil réside dans sa capacité à voir au-delà des correspondances exactes de mots-clés. C’est ce qu’on appelle la recherche sémantique. Si un utilisateur recherche « trackers de fitness », l’IA de Perplexity ne se limitera pas à ce terme précis. Elle comprendra le concept et étendra intelligemment la recherche pour inclure des termes connexes tels que « bandes d’activité », « montres compteuses de pas » ou « montres de surveillance de la santé ». C’est la fin de l’angoisse du synonyme manquant. L’IA ratisse plus large et plus intelligemment, en se basant sur le sens plutôt que sur la terminologie.

Mais trouver le bon brevet n’est que la moitié du combat. L’autre moitié, souvent tout aussi ardue, est de le comprendre. Le langage des brevets est un dialecte à part entière, conçu pour être blindé juridiquement, souvent au détriment de la clarté la plus élémentaire. Perplexity s’attaque aussi à ce problème. Pour chaque résultat pertinent, l’outil fournit un résumé clair et concis généré par l’IA. Cela permet à un entrepreneur, un ingénieur ou un journaliste de saisir l’essence d’un brevet en quelques secondes, au lieu de devoir déchiffrer des dizaines de pages de descriptions techniques et de revendications juridiques alambiquées.

Tampon ou sceau indiquant un brevet déposé, avec les mots 'BREVET DÉPOSÉ' et 'PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE' entourés d'étoiles.

L’innovation ne s’arrête pas aux portes des bases de données de brevets. La validité d’une invention ne se mesure pas seulement par rapport à d’autres brevets, mais par rapport à l’ensemble de « l’art antérieur ». Cela inclut tout ce qui a été rendu public avant la date de dépôt. Une idée décrite dans un article académique, un projet sur un dépôt de logiciels public comme GitHub, ou même une présentation lors d’une conférence peut suffire à invalider un brevet. Historiquement, rechercher cet art antérieur « non-brevet » était encore plus complexe, car il est dispersé aux quatre coins du web. Perplexity affirme que son outil peut également fouiller ces sources critiques. En intégrant les articles académiques et les référentiels de code, l’IA offre une vue à 360 degrés de l’état de l’art, réduisant considérablement le risque de réinventer la roue.

Pour encourager l’adoption et tester son outil à grande échelle, l’entreprise rend cet agent de recherche gratuit pour tous pendant sa phase bêta. Vous pouvez simplement vous rendre sur le site de Perplexity et taper votre requête en langage naturel pour l’essayer. Elle précise que les abonnés à ses formules payantes, Pro et Max, bénéficieront de quotas d’utilisation supplémentaires et de davantage d’options de configuration, ce qui sera sans doute nécessaire pour les utilisateurs intensifs comme les cabinets d’avocats ou les départements de R&D des grandes entreprises.

En s’attaquant au bastion notoirement complexe de la recherche de brevets, Perplexity propose une nouvelle philosophie: l’intelligence artificielle comme traducteur universel, capable de rendre les connaissances les plus denses et les plus techniques accessibles à tous. Si la promesse est tenue, ce ne sont pas seulement les avocats en brevets qui verront leur travail quotidien transformé, mais potentiellement tout l’écosystème de l’innovation, qui pourrait devenir plus rapide, plus informé et, finalement, plus ouvert.

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