Ramy Shaath est libre !https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/ramy-shaath-militant-egyptien-palestinien-libere-apres-deux-ans-et-demi-de-prison
AprÚs plus de 900 jours passés dans la prison de Tora (Egypte) sans procÚs, Ramy Shaath a été libéré grùce à une formidable campagne de solidarité internationale. Ramy se bat pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien et pour les libertés civiques et politiques élémentaires en Egypte. Expulsé de son propre pays, Ramy a retrouvé son épouse, Céline Lebrun-Shaath à Paris, ce 8 janvier 2022. En échange de sa libération, les autorités égyptiennes l'ont contraint à renoncer à sa nationalité égyptienne.
Ramy est un militant Ă©gyptien-palestinien ; il fait campagne pour amener IsraĂ«l Ă rendre des comptes pour les violations des droits humains et autres violations du droit international, en usant de moyens non violents pour y parvenir. Dans le cadre de ses activitĂ©s militantes, Ramy Shaath sensibilise le public aux droits des Palestiniens et dĂ©nonce dans les mĂ©dias lâoccupation israĂ©lienne des territoires palestiniens. Par son action, Ramy sâefforce Ă©galement de rĂ©affirmer le droit des Egyptiens de pouvoir sâexprimer librement et de participer aux affaires publiques sans craindre la rĂ©pression des autoritĂ©s.
En novembre 2010, aprĂšs des Ă©lections parlementaires Ă©gyptiennes, dĂ©criĂ©es par nombre dâobservateurs internationaux pour qui le scrutin avait Ă©tĂ© entachĂ© de violences et dâirrĂ©gularitĂ©s, Ramy rejoint la coalition de militants Ă©gyptiens qui sâorganise et appelle deux mois plus tard au soulĂšvement populaire pacifique et pro-dĂ©mocratie de janvier 2011. Au lendemain du dĂ©part de Moubarak et au cours des annĂ©es suivantes, il contribue Ă la crĂ©ation d'un ensemble de mouvements et de coalitions qui jouent un rĂŽle crucial dans la transition dĂ©mocratique du pays, comme le Parti Al-Destour, dont il exerce les fonctions de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral par intĂ©rim jusquâĂ son Ă©tablissement officiel.
En 2013, et en dĂ©pit de son opposition aux politiques menĂ©es par le gouvernement des FrĂšres musulmans, il refuse de participer aux manifestations du 30 juin contre le prĂ©sident Morsi craignant une intervention de lâarmĂ©e, ce qui arrivera le 3 juillet 2013. Il participe alors en septembre 2013 Ă la crĂ©ation de la coalition âFront de la RĂ©volutionâ, derniĂšre tentative de rassembler les forces progressistes pour dĂ©fendre les libertĂ©s acquises en 2011. Mais celle-ci Ă©chouera. DĂšs novembre, les manifestations de lâopposition sont interdites et rĂ©primĂ©es. Des dizaines de milliers de manifestants et de militants sont arrĂȘtĂ©s.
En juillet 2014, alors que lâarmĂ©e israĂ©lienne bombarde intensivement Gaza pendant plusieurs semaines, Ramy organise un convoi humanitaire. A partir de ce moment-lĂ , et face Ă la fermeture de la scĂšne politique Ă©gyptienne, Ramy dĂ©cide de dĂ©dier son action politique pour dĂ©velopper et renforcer lâexpression de la solidaritĂ© Ă©gyptienne avec le peuple palestinien. Autre façon aussi pour lui de concilier ces deux identitĂ©s, Ă©gyptienne et palestinienne, et son combat pour la libertĂ©, la justice et la dignitĂ©, dans ses deux pays.
En 2015, il devient ainsi le co-fondateur du mouvement Boycott, DĂ©sinvestissement, Sanctions (BDS) en Egypte, qui appelle Ă exercer un boycott et diverses pressions Ă©conomiques, acadĂ©miques, culturelles et politiques sur IsraĂ«l afin d'aboutir Ă la rĂ©alisation de trois objectifs : la fin de l'occupation et de la colonisation des terres palestieniennes, l'Ă©galitĂ© complĂšte pour les citoyens arabo-palestiniens dâIsraĂ«l, et le respect du droit au retour des rĂ©fugiĂ©s palestiniens.
En juin 2019, Ramy participe Ă de nombreux Ă©vĂ©nements publics et donne Ă la presse des interviews dans lesquelles il exprime sa vive opposition au plan amĂ©ricain visant Ă rĂ©soudre le conflit israĂ©lo-palestinien, baptisĂ© « deal du siĂšcle », et Ă la participation de lâĂgypte Ă la confĂ©rence de Manama les 25 et 26 juin 2019, consacrĂ©e Ă des discussions sur ce plan. Le 5 juillet 2019, Ramy est arrĂȘtĂ© Ă son domicile au Caire. Son Ă©pouse prĂ©sente lors de son arrestation, est expulsĂ©e arbitrairement dâEgypte oĂč elle rĂ©side lĂ©galement depuis plus de 7 ans. (...)