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MANIFESTE POLITIQUE : “REPRENDRE LE NUMÉRIQUE POUR LA COMMUNE”/shaare/fZkTIg

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🟥 1. La technologie n’est pas neutre

Le numérique est aujourd’hui au service des puissances financières, des États sécuritaires, et de la marchandisation intégrale de nos vies. Mais la technologie, libérée du capital, peut redevenir outil d’émancipation collective.

Nous refusons que nos usages soient exploités pour enrichir quelques plateformes.
Nous refusons que la rareté énergétique alimente la spéculation algorithmique.
Nous affirmons que l’infrastructure numérique peut être réappropriée démocratiquement.

đźź§ 2. Revaloriser les contributions invisibles

Les soins, l’écoute, l’éducation, la cuisine, la réparation, le jardinage : ce sont là les véritables fondements de la vie. Et pourtant, ces activités sont souvent non reconnues, invisibilisées ou dévalorisées dans l’économie capitaliste.

CommuNet propose une autre logique : la monnaie est émise par la valeur d’usage, pas par le profit.
Un système où l’utilité sociale est validée par la communauté, et non par le marché.

🟨 3. L’énergie est un bien commun, pas une matière à profit

Alors que des milliards d’humains vivent dans des conditions précaires, des fermes de minage engloutissent des gigawatts pour produire de la spéculation numérique.

CommuNet inscrit l’usage énergétique dans une gouvernance collective et une limite matérielle.
Chaque communauté choisit ce qui vaut la peine d’être alimenté, ce qui mérite d’être priorisé.

🟩 4. Souveraineté technologique et démocratie directe

Les logiciels doivent ĂŞtre lisibles, auditables, modifiables par toutes et tous.
La production de code ne peut plus être séparée de la vie démocratique locale.

CommuNet propose un modèle où :

Chaque nœud décide pour lui-même.

Chaque utilisateur est un co-créateur, pas un “client”.

La technique est au service du politique, et non l’inverse.

🟦 5. Vers un nouvel internationalisme numérique

CommuNet n’est pas un îlot isolé. Il vise à fédérer des expériences similaires, à construire des ponts entre ZAD, quartiers populaires, villages en transition, territoires auto-organisés.

Un réseau des Communs numériques, fondé sur la solidarité, la résilience, et la pluralité.
Un réseau sans centre, sans chef, sans maître algorithmique.

Nous appelons toutes les communes libres, toutes les coopératives numériques, tous les hackers émancipateurs et toutes les habitantes en lutte à contribuer à CommuNet. Reprenons ensemble les câbles, les ondes, les serveurs et les idées. Faisons du numérique un outil de vie, pas d’extorsion.

Texte: Chat-GPT
Prompt: LePartisan

Permalien
June 7, 2025 at 4:36:34 PM GMT+2

Analyse "marxiste" du cryptomining par Chat-GPT/shaare/jHBZVw

  • IA
  • Ecosocialisme
  • IA
  • Ecosocialisme

Note : Intervention humaine : Nous nous sommes limités à trouver un nom de remplacement ( "Communalia") pour le "projet de Réseau coopératif numérique pour la production et la redistribution de valeur d’usage" produit par ChatGPT, le nom fourni par l ' IA existait déjà et pouvait prêter à confusion.

En tant qu’économiste marxiste, j’analyserais le cryptomining à travers les prismes fondamentaux du marxisme : la critique de l’économie politique, les rapports de production, la valeur, et l’aliénation. Voici une analyse structurée selon ces concepts :

1. Le cryptomining comme forme de valorisation fictive du capital

Le minage de cryptomonnaies consiste à allouer des ressources matérielles (ordinateurs, électricité) pour obtenir une marchandise numérique (ex. : Bitcoin). Du point de vue marxiste :
Il ne produit aucune valeur d’usage réelle :
Le Bitcoin n’a pas d’utilité intrinsèque en dehors de l’échange. Il est l’exemple d’un bien purement spéculatif. La création de cryptomonnaies ne repose pas sur le travail vivant, mais sur le travail mort (machines), accentuant la tendance du capital à s’autonomiser de la production matérielle. Cela incarne le capital fictif : des actifs qui prétendent à une valorisation sans ancrage direct dans la production de biens ou services utiles.

2. Une nouvelle forme d’aliénation et de fétichisme de la marchandise

Le fétichisme de la marchandise, selon Marx, désigne le fait de percevoir les rapports sociaux comme des rapports entre choses. Le Bitcoin pousse ce processus à l’extrême :

Il dissimule les rapports sociaux derrière une façade technique : algorithmes, décentralisation, “preuve de travail”…

Il donne l’illusion d’un argent “neutre” ou “émancipé de l’État”, alors qu’il repose sur une infrastructure matérielle très concrète (extraction minière de composants, serveurs, exploitation de main-d’œuvre).

3. Rapports de production : décentralisation ou capitalisme 2.0 ?

La promesse du cryptomining est celle d’un système monétaire décentralisé, échappant au contrôle des banques et des États. En réalité, Le minage est aujourd’hui hautement centralisé : quelques grandes entreprises (souvent en Chine, au Kazakhstan, ou au Texas) contrôlent la majorité du hashrate. Il crée de nouveaux monopoles technologiques : accès préférentiel à l’électricité bon marché, à du matériel informatique spécialisé (ASICs).
On assiste donc à une reconcentration capitaliste autour d’une nouvelle rente technologique.

4. Exploitation et externalisation des coûts

Le cryptomining consomme une énorme quantité d’énergie, souvent issue de sources fossiles, sans produire de biens tangibles.
Les coûts environnementaux sont externalisés vers la société. Dans certains cas, les installations de minage déplacent l’accès à l’électricité au détriment des populations locales, accentuant les inégalités Nord/Sud et la prédation énergétique.

5. Une bulle spéculative au service de la financiarisation

Le Bitcoin est intégré aux circuits de la finance mondiale, utilisé comme actif spéculatif, voire refuge, par les élites financières. Le minage devient une manière de transformer de l’électricité en capital fictif, tout en renforçant l’idéologie libertarienne du marché pur. Cela alimente ce que Marx appellerait une crise de suraccumulation : le capital cherche désespérément de nouvelles sphères où se valoriser, même virtuelles ou improductives.

Conclusion

Le cryptomining n’est ni une révolution économique, ni un outil d’émancipation. Il est un symptôme avancé du capitalisme tardif, où la création de valeur tend à se détacher toujours plus du travail humain et de la production matérielle. Derrière le vernis de la technologie décentralisée se cache une dynamique bien connue : accumulation du capital, extraction de valeur, exploitation des ressources et aliénation généralisée.


1. Impacts du cryptomining dans le Sud global

a. Nouvelle forme d’extractivisme numérique

Le cryptomining, dans le Sud global (Amérique latine, Afrique, Asie centrale), s’inscrit dans la continuité des rapports impérialistes, mais avec une nouvelle forme : Infrastructure énergétique colonisée : les entreprises de mining s’installent dans des pays disposant d’électricité bon marché (souvent subventionnée par l’État) et de faibles régulations environnementales. Exemple : des fermes de minage au Paraguay (barrage d’Itaipu) ou en Iran utilisent l’électricité à bas coût destinée à la population. Cela constitue une nouvelle rente énergétique néocoloniale : les ressources naturelles (barrages, charbon, gaz) sont détournées pour alimenter une activité spéculative au profit du capital international.

b. Spoliation énergétique et déséquilibres sociaux

Détournement de l’énergie publique : dans plusieurs pays, les cryptomineurs accaparent l’électricité en quantité, créant des coupures pour les ménages ou des hausses de prix. Pollution et destruction écologique : dans des régions sans énergie renouvelable, on relance des centrales thermiques ou on consomme du carburant fossile, exacerbant les injustices climatiques. Ceux qui subissent les effets du minage sont souvent les populations les plus pauvres. Inégalités d’accès aux infrastructures : des millions de personnes n’ont pas d’électricité stable, pendant que les fermes de minage tournent en continu pour enrichir une minorité transnationale.

c. Travail informel et exploitation

Dans certaines zones, des jeunes s’improvisent mineurs en ligne, souvent dans des conditions d’exploitation numérique : accès instable à Internet, travail 24h/24 dans des “crypto sweatshops” (notamment dans des pays comme le Venezuela, le Nigeria ou le Ghana). Le minage domestique devient un filet de survie précaire, exposé à la volatilité des cryptos et à la répression étatique ou policière.

2. Y a-t-il des alternatives socialistes au cryptomining ?

Du point de vue marxiste, une alternative socialiste ne peut reposer ni sur l’individualisme libertarien de la blockchain, ni sur la financiarisation de la monnaie. Mais on peut envisager plusieurs pistes :

a. Systèmes monétaires locaux, autogérés et déconnectés du profit.

Des projets comme les monnaies locales complémentaires (ex. : SOL-Violette à Toulouse, Chiemgauer en Allemagne) peuvent être réinterprétés dans un cadre numérique coopératif, où la monnaie est adossée à des biens ou services concrets, pas à une “preuve de travail” énergétique. Une monnaie numérique socialiste devrait être :

-Gérée démocratiquement par des communs numériques.
-Liée à des objectifs écologiques (par exemple, comptabiliser les droits à l’énergie ou à l’eau).
-Inconvertible en capital spéculatif.

b. Blockchain écosocialiste ou “proof-of-usefulness”

Des chercheurs marxistes et écologistes explorent des alternatives au Proof of Work (PoW) énergivore, comme des blockchains à usage social : par exemple, valider des blocs en contribuant à des tâches utiles (calculs scientifiques, stockage décentralisé, etc.).
Idée émergente : une blockchain socialiste pourrait être un registre décentralisé de ressources, non pas un marché spéculatif mais un outil de planification coopérative (par exemple, pour gérer la distribution de ressources dans des ZAD ou des éco-communautés).

c. Socialisation de l’infrastructure numérique

Au lieu de laisser les fermes de mining aux mains du capital, une perspective socialiste impliquerait :

  • Une nationalisation ou communalisation des serveurs, data centers, rĂ©seaux Ă©lectriques.
  • Une gouvernance collective de la production numĂ©rique, fondĂ©e sur les besoins sociaux, pas sur l’accumulation privĂ©e.

Conclusion

Le cryptomining dans le Sud global renforce les dynamiques néocoloniales et extractivistes, aggravant les inégalités sociales, énergétiques et écologiques. Sous une apparence technique et décentralisée, il reproduit des logiques impérialistes et capitalistes bien connues. Les alternatives socialistes ne passent pas par une meilleure blockchain ou un "crypto rouge", mais par une réinvention de la monnaie, de la valeur et des infrastructures numériques au service des besoins humains et écologiques, dans une logique coopérative, planifiée et désaliénée.


Voici un exemple concret et détaillé d’un projet numérique à visée socialiste, fondé sur les principes évoqués précédemment : coopération, utilité sociale, gouvernance collective, sobriété énergétique. Le projet s’appelle :

COMMUNALIA – Réseau coopératif numérique pour la production et la redistribution de valeur d’usage.

🎯 Objectif principal

Créer une infrastructure numérique décentralisée, autogérée par des communautés locales, qui permette :

  • La gestion collective de ressources (Ă©nergie, alimentation, transport, santĂ©).
  • La production de valeur d’usage (savoirs, services, solidaritĂ©)
  • Une forme de monnaie numĂ©rique locale (non spĂ©culative), indexĂ©e sur la contribution utile Ă  la collectivitĂ©

🏗️ Architecture générale du système

1. Infrastructure : serveurs communautaires + mini-data centers

Chaque quartier, ZAD, ou coopérative locale dispose d’un nœud physique (serveur) hébergé dans une école, une bibliothèque, ou un centre social. Ces serveurs utilisent des ordinateurs de récupération et sont alimentés par des sources renouvelables locales (solaire, éolien, micro-hydro…).

2. Logiciel libre et blockchain d’utilité

Communalia repose sur une blockchain coopérative (basée sur un consensus de type Proof of Usefulness) : Chaque “bloc” validé correspond à une contribution réelle : cours donné, heures de soins, partage de matériel, réparations, etc. Ces contributions sont certifiées par des pairs humains (réputation, vote, traçabilité), et non par des calculs énergivores.

3. Token local de réciprocité (non spéculatif)

Le système génère des unités d’échange appelées “Communs”. Ces “Communs” ne peuvent pas être convertis en euro/dollar, mais sont utilisables localement pour accéder à des biens/services :

  • ex. 5 Communs = 1 panier bio, 1 trajet solidaire, 1 passage chez le dentiste coopĂ©ratif.

L’accumulation est limitée par un mécanisme de démurrage (perte progressive des unités non utilisées), ce qui invalide la thésaurisation et la spéculation.

🌱 Fonctions clés et cas d’usage

A. Planning coopératif

Plateforme de planification décentralisée : qui cultive quoi, qui répare quoi, qui a besoin de quoi ?
Une logique inspirée de la planification socialiste cybernétique (ex. : le projet Cybersyn au Chili), mais décentralisée et locale.

B. Gestion collective de l’énergie

Visualisation en temps réel des capacités de production locale d’électricité. Les usagers adaptent leurs usages ou priorisent des services (ex. santé, froid alimentaire) selon une gouvernance collective.

C. Économie du care et du commun

Les soins, la garde d’enfants, l’aide alimentaire, le soutien psychologique sont reconnus et valorisés dans le système. Cela permet une reconnaissance économique du travail reproductif, souvent invisible dans l’économie capitaliste.

D. Souveraineté numérique

Tous les outils (code, matériel, documentation) sont open source. Les données sont hébergées localement, chiffrées, et accessibles selon des protocoles démocratiques.

🤝 Gouvernance

  • Chaque communautĂ© dispose d’une assemblĂ©e numĂ©rique et physique (modèle de dĂ©mocratie directe).
  • Les Ă©volutions du protocole sont dĂ©cidĂ©es collectivement (modèle proche du fĂ©dĂ©ralisme libertaire numĂ©rique).
  • Des commissions mixtes (techniques, politiques, sociales) assurent l’interopĂ©rabilitĂ© entre les nĹ“uds.

⚖️ Principes fondamentaux (version résumée)

Principe Mise en œuvre
Utilité sociale Preuves de travail réellement utiles (care, savoir)
Démocratie numérique Assemblées + logiciel libre + gouvernance partagée
Sobriété énergétique Low-tech, énergie verte, matériel recyclé
Anti-spéculation Monnaie locale, inconvertible, limitée dans le temps
Autonomie collective Planification participative, données locales

🛠️ Inspirations réelles pour ce projet

FairCoin et le réseau FairCoop (tentative de crypto-communalisme)

Mondragon (coopératives basques)

Reseau EnCommuns (France)

Projet Holochain (infrastructure distribuée alternative à la blockchain classique)

Cybersyn au Chili d’Allende (cybernétique et planification démocratique)

📍Conclusion

COMMUNALIA n’est pas un projet utopique de science-fiction : c’est une matérialisation pratico-technique d’un socialisme numérique ancré dans la sobriété, la solidarité et l’autogestion. Il se fonde sur la réinvention des infrastructures numériques au service de la vie, pas du profit, et pourrait constituer un laboratoire de résistance concrète dans un monde en crise énergétique, sociale et climatique.

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June 7, 2025 at 3:51:11 PM GMT+2

GAFAM, intelligence artificielle et surveillance de massehttps://lepartisan.info/l/shaare/O0bSqQ

  • gafam
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[ GAFAM, artificial intelligence and mass surveillance - work in progress human-generated ] MĂ j 06.06.2025

I. Un monde sans contacts régulé par des algorithmes


francis_addiction

Les cinq plus grosses capitalisations boursières mondiales sont cinq firmes géantes côtées au Nasdaq (USA) : Alphabet (Google), Apple, Meta, (Facebook, WhatsApp, Threads, etc.), Amazon et Microsoft. Alphabet et Meta prospèrent sur des services en ligne "offerts". Apple et Microsoft dominent le marché des systèmes d'exploitation propriétaires, smartphones, gadgets connectés, consoles de jeu. Amazon détient pour sa part 46% du marché mondial des services d'infrastructures cloud (chiffres 2021).

Assises sur un trésor de guerre égal au PIB de la France et de l'Allemagne réunies, les cinq captent 25% du marché publicitaire mondial, en monétisant de gigantesques quantités de données personnelles. En dernier ressort, elles n'ont de comptes à rendre qu'à leurs actionnaires, tout en travaillant en bonne intelligence avec la NSA (Google, Facebook), l'armée israélienne (Google) ou les services secrets britanniques (Amazon). Les victimes consentantes de la loi de Metcalfe (ou « effet de réseau » ) qui scrollent leurs notifications cent fois par jour n'en ont cure. La perception qu'ont d'eux-mêmes et de la société les milliards d'individus connectés à ces plateformes signe un changement civilisationnel dont la génération précédente se formait une idée bien naïve; si l'on se souvient de la réception du Minitel en France...

Les « habits neufs de l’hégémonie américaine » 1 font face au conglomérat chinois BATHX, hégémonique en Asie. Depuis 2020 en effet, la Chine a élevé officiellement les données au rang de « cinquième facteur de production » après la main-d’œuvre, la terre, le capital et la technologie...

Pour prendre la mesure des mutations du capital à l'ère numérique :
► « Bifurquer avant l’impact : l’impasse du capitalisme de surveillance » Christophe Masutti , 29.08.22
► L'essai de Shoshana Zuboff, « L'âge du capitalisme de surveillance » 2 .

« L’insoutenable vérité sur la situation actuelle, c’est que les États-Unis et la plupart des autres démocraties libérales ont abandonné la propriété et l’exploitation des données numériques aux acteurs du capitalisme de surveillance, qui, mus par des intérêts politico-économiques, concurrencent désormais la démocratie sur la question des droits et des principes fondamentaux qui définiront l’ordre social de ce siècle. »
Soshana Zuboff

Les dirigeants de la Silicon Valley aiment se présenter sans rire comme des entrepreneurs "citoyens", or leurs décisions ne laissent pas d'inquiéter. Pour chevaucher la croissance exponentielle des flux, ils ont adopté les moyens et méthodes du trading à haute fréquence, basé sur des algorithmes ultrasophistiqués qui relèvent du secret défense. Les algorithmes maintiennent le système à flot en lui évitant la congestion et l'auto-destruction.

« Facebook a permis à la Russie d'interférer dans nos élections en 2016 et d'aider Trump. »
(Déclaration de la présidente lors d'une audition de Marc Zuckerberg devant une commission du Congrès)

« La direction de Facebook a cédé aux pressions d’Ankara lors de la campagne turque contre les forces kurdes syriennes en 2018. (...) C’est la directrice des opérations de Facebook elle-même qui a scellé le sort de la page officielle des forces kurdes syriennes (YPG), sur fond d’une campagne militaire turque sanglante sur le territoire syrien. » 3

En octobre 2020, les membres démocrates de la commission anti-trust à la Chambre des Représentants votaient un rapport au vitriol prônant le démantèlement pur et simple des "Big Five"... Après la victoire de Joe Biden, qui s'attirait nettement les faveurs et le soutien des GAFAM, l'idée a vite été enterrée.

"Compte tenu du modèle économique de Facebook, fondé sur la violation de la vie privée et l'exploitation des consommateurs, Facebook n'aurait jamais dû être autorisé à acquérir WhatsApp. L'heure du démantèlement de Facebook a sonné. Il est temps d'agir. " ("The time to break up Facebook has come. The time to act is now.") pouvait-on lire dans le Guardian du 14 mai 2021.

Il faut réguler les Big Tech continuent de répéter en coeur les mieux-disants de tous bords. D'accord. Mais à la cadence sidérante de 43 milliards de publications par jour sur Facebook (estimation), 1000 milliards d’heures de vues par jour sur YouTube (dont 700 milliards choisis par l’algorithme) de quoi parle-t-on, là ? La prétention à "réguler" quelque chose sans toucher aux clés de ce business-model forcené a-t-elle encore un sens ? (non).

Et l' IA dans tout çà ? (deux mots) 4


halucination

« l’intelligence artificielle est une entreprise de gangrène de la puissance publique »
Thibault Prévost, Les Prophètes de l’IA - Pourquoi la Silicon Valley nous vend l’apocalypse.

« (...) La question d’une informatique émancipatrice ne peut aujourd’hui se réduire à un débat binaire « pour ou contre l’IA ». Il faut reconnaître la diversité des IA – génératives, prescriptives, symboliques, décisionnelles, etc. – et la pluralité de leurs usages. L’enjeu est de comprendre leur place dans les systèmes techniques, reflets des rapports socio-économiques, et des visions du monde.»
C. Masutti, Docilités numériques

Le débat fait rage... Et s'il est vrai qu' aucune question complexe ne peut se réduire à un débat binaire -on évitera donc toutes conclusions définitives- les retombées concrètes et immédiates de la course à la puissance de calcul ne s'avèrent pas moins globalement négatives. Son impact éco-énergétique en particulier est désastreux .

Un coût environnemental, humain et politique exhorbitant

  • Dans les limites technologiques actuelles, l' amĂ©lioration des performances de l' IA rĂ©sulte in-fine de la quantitĂ© d'Ă©nergie consommĂ©e. Avec son « Projet Stargate » Ă  500 milliards de dollars -trois fois plus que le programme Apollo - l'administration Trump 2.0 s'apprĂŞte Ă  couvrir les Etats-Unis de centres de donnĂ©es gĂ©ants (5 GW chaque) qui accroĂ®tront drastiquement la demande en Ă©nergies fossiles, la consommation d'eau et de minerais rares, et les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. L' U.E et d'autres pays lui emboĂ®tent le pas, Macron voudrait relancer la filière nuclĂ©aire. 5
  • La course Ă  la puissance alimente une bulle financière gĂ©ante, les investisseurs nourrissent l’espoir illusoire d’aboutir Ă  des IA super intelligentes (IA GĂ©nĂ©rale) qui signeraient la fin de l’emploi qualifiĂ©. L' IA sert donc parfaitement la logique d'airain du capitalisme : faire tourner h24 les machines (cryptomining, etc) permet d'intensifier au maximum le travail vivant "rĂ©siduel" crĂ©ateur de valeur, et par suite de profit, tout en diminuant l'emploi. 6
  • Tous les modèles d’IA reposent sur l’utilisation massive d’une main-d’œuvre sous-payĂ©e, employĂ©e Ă  des tâches d’étiquetage des donnĂ©es, qui servent ensuite Ă  l’entraĂ®nement des modèles.
    Les systèmes décisionnels automatisés imposent « le travail sous contrainte algorithmique » (ibid.) qui se traduit par une introjection profonde de la charge mentale.
    La main d'oeuvre ubérisée (asservie aux plateformes numériques) s'élève déjà à plus de 200 millions de travailleur·ses.
    CAF, France-Travail, CNAM, Assurance-Vieillesse... la gestion algorithmique des populations marginalise les personnes précaires, les personnes âgées, étrangères ou en situation de handicap. La Quadrature du Net documente cette politique depuis 2021.
  • Les observateurs critiques ont introduit le concept de slop pour dĂ©crire l’impact dĂ©lĂ©tère de l’IA gĂ©nĂ©rative sur nos sociĂ©tĂ©s. Le slop, c'est cette marĂ©e de contenus artificiels (images, textes, sons) qui pollue l’espace informationnel mondial. L'ère Trump en fait un usage intensif pour distraire l’opinion, affaiblir la vĂ©ritĂ© et instaurer un chaos Ă©pistĂ©mique. Ă€ travers cette confusion permanente, l’IA gĂ©nĂ©rative devient un outil de pouvoir et de domination substituant le vide symbolique Ă  l'action dĂ©mocratique. 7

À long terme, un scénario plausible est que la concurrence en matière d’IA porte moins sur celui qui dispose du meilleur algorithme que sur celui qui peut intégrer le plus efficacement l’IA dans sa structure de pouvoir national. Texte : Chat GPT 4.0/0.3 - Au prompt: Paul Jorion

A plus long terme encore (?) lorsque plus aucun champ d'activité spécifiquement humain n' échappera aux machines « superintelligentes » notre espèce franchira-t-elle un cap de civilisation ? C'est probable. Lequel ? On en sait rien.

Les sociétés industrielles semblent obéir à une logique suicidaire. Celle-ci, bien sûr, ne résulte pas plus de l' apparition de l' IA que la guerre n'a résulté de l'apparition de la massue. Pour sortir de l'extractivisme capitaliste et des guerres impéralistes qu'il nourrit, de l' illibéralisme, des délires égoïstes des ultrariches qui profitent de ce système en accélérant la destruction de la planète, il faut donc briser cette logique. Autrement dit, il faut abolir le régime despotique du capital.

II. Modération privée et législation publique ne sont pas conciliables


Pour modérer les contenus, Facebook flanque ses algorithmes de 15.000 modérateurs humains parlant au total 70 langues (? source officielle). On estime que Twitter emploie 2 000 modérateurs dans le monde entier. Toutes plateformes confondues, plus de 150.000 philippins modérent des contenus, pour des salaires variant entre 2 et 6 dollars de l’heure. Pas besoin d'être polyglotte pour trier essentiellement des images. Ces forçats du clavier sont chargés d'arbitrer le revenge porn ou le cannibalisme en dix secondes chrono. Les consignes du "guide interne FB des règles de modération" de 300 pages ne sont que partiellement publiques, afin de ne pas tout dévoiler aux malfaisants qui cherchent à passer sous les radars. L' un des objectifs importants de ce document est de dégager la responsabilité juridique et morale de la firme dans le vrai monde : les autorisations de diffusion des vidéos de morts violentes sont accordées avec "pragmatisme", les photos d’agression physiques, de harcèlement, notamment des enfants, n’ont pas à être supprimées, à moins qu’elles ne révèlent "un comportement sadique", les animaux peuvent être battus, attaqués et tués en direct. La nudité sous toutes ses formes est généralement censurée, mais les « œuvres d’art » artisanales réalisées à la main montrant la nudité ou une activité sexuelle sont acceptées. A l'inverse, les contenus qui posent un problème légal ne disparaissent jamais et ne font jamais l’objet de sanction. Le harcèlement par exemple, passe totalement entre les mailles du filet.

[EDIT : Les normes de modération de Facebook sont désormais pratiquement inexistantes :
Modération sur Facebook : de nouvelles règles tortueuses détaillées dans des documents internes, Le Monde - 10.01.2025 ]

« Le problème, c’est que les réseaux sociaux veulent faire eux-mêmes leur modération. Mais ça se passe mal, pour des raisons politiques et managériales. Ils ont trop misé sur l’IA. Facebook et YouTube rêvent de supprimer la modération faite par l’humain. Mais comme je vous le disais, l’IA est comme une boite noire. Par exemple, les Chinois ont créé des bots qui sur YouTube, suppriment tout commentaire critiquant le parti en place. Ils sont parvenus à manipuler l’algorithme de YouTube pour lui faire faire ce qu’ils voulaient. C’est de la censure algorithmique. À la Silicon Valley (j’y ai déjà travaillé un an) les algorithmes de modération automatisée font consensus : tout le monde veut revenir à une modération manuelle. Mais c’est un travail mal payé, au SMIC (parfois moins) aux États-Unis, et on a réalisé que la modération manuelle était très orientée pro-Trump… »
Olivier, Ingénieur en Intelligence Artificielle.

III. Le temps d'attention, nouvel eldorado du capitalisme de surveillance


post_sponsor
L' exploitation des foules sentimentales tire parti d'une ressource humaine inépuisable : le vortex émotionnel. Radicalement étrangère aux notions de morale et de temps humain, la combinaison du deep learning (algorithmes d’apprentissage) et du big data (l'extraction des données) constitue la formule technique la plus performante pour s'acquiter de cette tache au meilleur coût. C'est donc bel et bien une guerre de l'attention qui est menée actuellement. On en mesure encore mal les conséquences à long terme, mais il semble évident que le langage, le sommeil, la capacité à se concentrer et à dialoguer, à exercer une pensée critique, à lire (vraiment) en font les frais, notamment chez les plus jeunes. 8.

Pour que les capitaux continuent d'affluer vers l'I.A 9 il y a un impératif : étendre toujours plus la possibilité de croiser les données des individus, des entreprises et des services publics. Les Big Five doivent donc en permanence capter de nouvelles générations d'utilisateurs et retenir ceux qui sont déjà dans la boîte (un bon gros tiers de l' humanité). Automatiser à fond la machine à cash, virtualiser la vie à outrance en entraînant avec eux l'humanité dans la course à l'abîme, c'est leur dope.

La promotion massive de réseaux sociaux décentralisés s'appuyant sur l'interopérabilité et sur des standards de messagerie ouverts tel que XMPP ou ActivityPub constituerait un contre-poids au décervelage et à la privatisation-disciplinarisation-flicage de l'internet 10. Pour l'heure, aucune instance internationale, pas un seul gouvernement ni la moindre commission officielle n'en soutiennent l'idée.

En marge des réseaux mainstream, des initiés, des réfractaires, les groupes complotistes et les mafias, s'efforcent non sans succès de passer inaperçus au moyen du cryptage et de chaînes de serveurs décentralisés 11 avec par définition, zéro impact sur les habitus grand public. Le darknet est un bac à sable. Et le populo gavé de Netflix peut continuer d'échanger des photos de chatons et s'endormir sur ses deux oreilles. Parfait.

Le refus individuel et les appels à la désertion pure et simple apparaîssent dès lors comme la seule option pratique pour s'exfiltrer (partiellement) de l'emprise du capitalisme de surveillance. Mais pour la plupart des pionniers désabusés du Net, "rien ne dit que ce sera efficace" (Laurent Schemla) 12 tant l'usage est massif, intergénérationnel, et addictif. À un journaliste qui s'entretenait avec lui et qui hésitait à fermer son compte Twitter, Jaron Lanier répondit : « Vous ne pouvez pas lutter face à l’algorithme de Twitter qui est construit pour exciter vos émotions négatives et vous transformer en trou du cul. C’est le meilleur moyen de vous rendre dépendant, ce sont les mêmes ressorts comportementaux que les machines à sous dans les casinos » (Jaron Lanier, Wikipedia) La marginalisation des voix critiques, éliminées - Aaron Swartz, E. Snowden, J. Assange...- ou noyées dans la masse, est assurée. RIP Aaron Swarz.

Liens

Communiqué commun APIG/Google du 21 janvier 2022.
Facebook va rémunérer une partie de la presse française au titre des « droits voisins » - Le Monde du 21 Octobre 2021.

  • Essais critiques

Internet et libertés, 15 ans de combat de la Quadrature du Net de Mathieu Labonde, Lou Malhuret, Benoît Piédallu et Axel Simon, Éditions Vuibert, 270 pages, 2022, 19,90 €
La fin des choses. Bouleversements du monde de la vie , de Byung-Chul Han, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni, Actes Sud, 144 p., 16 €
Affaires privées, Aux sources du capitalisme de surveillance de Christophe Masutti, C& F éditions, Collection Société numérique, mars 2020, 475p, 29€

  • Synthèses

Économie des plateformes, de Maya Bacache-Beauvallet et Marc Bourreau, La Découverte, Coll. Repères, 2022, 128p.
Questions internationales - N° 109, 14 sept. 2021. Les GAFAM : une histoire américaine (7 à 9 €)
La puissance des GAFAM : réalités, apports et dangers par Jacques Fontanel et Natalia Sushcheva, Annuaire français de relations internationales, Paris : La Documentation française, 2019, XX. hal-02196915. (gratuit)

  • Alternatives

L’interopérabilité contre la haine - La Quadrature du Net, 12 juin 2019

  • Articles en ligne

GAFAM Nation. La toile d’influence des géants du web en France Observatoire des multinationales - 13.12.2022
Réseaux sociaux, les temps modèrent Fr.Culture 18.05.2022
La Quadrature du Net : « En France, la surveillance de la population est extrêmement développée » Ballast, 02 Mars 2022.
Les médias sous la domination de Google et Facebook - Laurent Mauduit, Mediapart,5 jan.2022
Qui contrĂ´le Facebook ? par Romain BADOUARD, AOC, 08 juin 2021
Déconstruire les dénis de l’I.A par Hubert GUILLAUD, internetactu.net, 15 Avril 2021
Facebook m'a banni par P.O.L - Blog Mediapart, 01.01.2021
Libre à Lire > GAFAM > Articles liés - Voir notamment : « GAFAM, Faut-il en finir ? » Jérôme Keinborg, 22.12.2020
Facebook-sans-boussole-morale par Tristan NITOT, mis Ă  jour:19.02.2018
Stop aux réseaux sociaux - 10 bonnes raisons de s'en méfier et de s'en libérer de Jaron LANIER, 2018 ( titre original plus direct : "Ten Arguments for Deleting Your Social Media Accounts Right Now")
Le désir mimétique de Mark Zuckerberg par Pierre TERRAZ - Philomag (payant)
Critique de facebook Wikipedia
Comment se protéger des GAFAM ? le Wiki d'Herminien
Contre le business des réseaux sociaux et leurs nuisances par LePartisan, 2 sept.2017.


[ Annexes ]

A. Politiques de protection des données personnelles et de régulation des services numériques dans l' Union européenne.

✓ Le Règlement Général sur la Protection des Données (2018)

"relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données".

Le RGPD, cette ceinture de contention juridique qu'il suffirait de boucler en cliquant sur le bouton "accepter" ou "refuser", a largement raté sa cible. Les négociations et les mises à l'amende n'affectent pas le coeur de métier des Gafam, le profilage des utilisateurs (5). Elle ne les contraignent pas non plus à réviser en profondeur leurs «conditions générales d'utilisation »(CGU). Pourquoi ? En dernière analyse, parce que leur développement est étroitement et exclusivement lié à l'industrie de l'extraction et du traitement des données (IA + big data), et qu'au final tout le monde aimerait un peu en croquer. Hors de la juridiction européenne, les utilisateurs repentis continueront encore quelque temps de réclamer en vain le droit à l'oubli, et la garantie que les données liées aux comptes "fermés" sont effectivement effacées.

En multipliant les propositions d'assouplissement de la législation sur les services et les marchés numériques, l' UE ne s'oppose pas, elle s'adapte. En France, au terme de trois ans de procédure kafkaïenne auprès de la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés, l'autorité de "régulation") l'association La Quadrature du Net tire de ses démarches une conclusion sans appel : Cette commission officielle ne fait pas son travail pour simplement faire appliquer le RGPD. Bien au contraire, les GAFAM échappent au RGPD avec sa complicité active !

Les grands groupes de presse européens, pénalisés par l'évaporation de leurs revenus publicitaires et le pillage de leurs publications tirent leur épingle du jeu au prix d' un resserrement de leurs alliances avec les grandes plateformes américaines, et en conséquence, "d'une mainmise encore plus forte de celles-ci dans la chaîne de valeur de l’information numérique" (6). En clair, la pieuvre resserre le noeud. Un service comme "Subscribe with Google" par exemple, installé directement sur sa plateforme, permettra au journal Le Monde de monnayer une partie de sa base d'abonnés...
« Google s’est engagé au titre des droits voisins à verser au groupe Le Monde, pour Le Monde, Télérama, Huffington Post, Courrier international, Le Monde diplomatique et La Vie, la somme de 1 502 468 euros par an à partir du 1er janvier 2022. Et pour la période qui va du 24 octobre 2019 (date d’entrée en vigueur de la loi) au 31 décembre 2021, le même groupe a empoché rétroactivement 2 944 277 euros.» (Mediapart, " Comment l'Etat et les GAFAM financent les milliardaires " , 22.06.22)

✓ Le Règlement sur les Services Numériques (Digital Services Act - 2022)

"All online intermediaries offering their services in the single market, whether they are established in the EU or outside, will have to comply with the new rules."

Le DSA est une refonte de la directive européenne sur le commerce en ligne datant de 2000, totalement dépassée aujourd'hui. Il « modifie notamment le régime de responsabilité des intermédiaires numériques et leurs obligations en termes de modération des contenus » (Clément Perarnaud, "Pour automatiser la censure cliquez ici", le Monde Diplomatique, Juillet 2022)
C 'est un projet ambitieux -au moins sur le papier- qui vise à encadrer juridiquement l'ensemble des contenus échangés en ligne (!). Son esprit tient dans la formule : « Tout ce qui est illégal hors ligne doit également être illégal en ligne ».

Autres références :

  • What are the key goals of the Digital Services Act ? (En)
  • Paquet lĂ©gislatif relatif aux services numĂ©riques (Fr)

✓ Le Règlement sur l' Intelligence Artificielle (AI Act - Août 2024)


B. Le pire est déjà là...

I. Dans les démocraties policières "à l'occidentale", une palanquée de poissons-pilotes tous plus nuisibles les uns que les autres -influenceurs, lobbyistes, chasseurs de têtes, startups débiles, communiquants et escrocs en tous genre- s'affaire dans le sillage des géants de la Tech. C'est dire que les problèmes posés par leur emprise ahurissante sur nos vies débordent largement la censure des contenus, et ne se réduisent pas à la fraude fiscale scandaleuse qu'ils pratiquent à grande échelle.

  • Cambridge Analytica n'a pas abusĂ© de Facebook, ils ont utilisĂ© les services que FB avait mis en place, et commercialisĂ©s auprès des malfrats politiques pour diffuser de la dĂ©sinformation. C'est le système qui a fonctionnĂ© comme prĂ©vu. (Cory Doctorow, trad. automatique deepl.com)

  • IsraĂ«l est le premier fournisseur du monde occidental en matĂ©riel de contrĂ´le de masse tous systèmes confondus : drones, tĂ©lĂ©phone etc. Dans un premier temps ce matĂ©riel a servi pour contrĂ´ler les Palestiniens, ensuite leurs produits ont Ă©tĂ© vendus Ă  toutes les “dĂ©mocraties” comme aux dictatures.

  • Frontex (les garde-frontières de U.E) a passĂ© des marchĂ©s de surveillance avec IsraĂ«l en MĂ©diterranĂ©e, afin de mieux barrer le passage aux migrants qui tentent la traversĂ©e embarquĂ©s sur des rafiots sordides.

  • Aux États-Unis, Amazon licencie les livreurs de sa filiale (Prime) qui refusent d’être filmĂ©s toute la journĂ©e dans leur camion, parce qu'une clause d'acceptation est stipulĂ©e dans le contrat qu'ils ont dĂ» signer pour ĂŞtre embauchĂ©s.

II. Dans les régimes totalitaires, de Moscou à Pékin, les réseaux et la hight-tech sous contrôle d'Etat surclassent les pires imprécations d'Orwell. Loin devant tous les autres, la Chine de Xi-Jinping mixe plusieurs moyens de contrôle : notation sociale, surveillance numérique, désinformation et propagande, dans une forme de concurrence à peine voilée avec le modèle ultralibéral-individualiste Etasunien.

  • L’élĂ©ment le plus important de la surveillance des OuĂŻghours par le Parti Communiste chinois est la Plateforme d’opĂ©rations interarmĂ©es intĂ©grĂ©es (IJOP). Ce système est pilotĂ© par l’IA et recueille des donnĂ©es de sources multiples, y compris les millions de camĂ©ras de vidĂ©osurveillance installĂ©es dans tout le Xinjiang, les adresses MAC des pĂ©riphĂ©riques, les numĂ©ros d’immatriculation des voitures et les pièces d’identitĂ© des citoyens enregistrĂ©s aux points de contrĂ´le de sĂ©curitĂ©, et ainsi de suite. (InfoAsie - Comment la Chine utilise l’intelligence artificielle pour rĂ©primer les OuĂŻghours)

  • Dans l'ensemble de la population chinoise, les individus les moins bien notĂ©s peuvent se voir refuser le droit d’acheter des billets d’avion.

  • La plate-forme chinoise TikTok se donne le droit de faire ce qu'elle veut des vidĂ©os publiĂ©es : les utiliser, les modifier, les reproduire sans que les utilisateurs n'aient leur mot Ă  dire. (UFC-Que Choisir)

« La déviation est ciblée comme la faute sociale, grâce aux outils de connaissance de la population notamment numériques (tout fait trace) et à l’IA (chacun est prévisible). Les techniques pour décider ce qui atteindra le cerveau (largement héritées des technologies occidentales) plus la propagande classique, les techniques pour remplir le cerveau, le tout ouvertement. » François-Bernard Huyghe,1984 : quand la Chine réécrit les textes sacrés
« D'autres régimes totalitaires sont tombés, mais le PCC est toujours là. Il continue de nier la liberté de penser et de réécrire l'histoire, tout en embrassant avec de plus en plus de ferveur le capitalisme que Mao s'acharnait à éliminer. » Ma Jian, écrivain en exil.

C. X Twitter Twich, Facebook, l'abjection en Live

  • Le 14 mai 2022, la tuerie raciste de Buffalo (USA) a Ă©tĂ© diffusĂ©e en direct sur Twitch, puis massivement partagĂ©e sur Twitter et Facebook.
    Souvenons-nous...
  • En France, le compte Twitter du tueur de Samuel Paty, typique d'un salafisme radical, n’a pas Ă©tĂ© suivi ni fermĂ© malgrĂ© plusieurs signalements, dont un signalement Pharos le 30 juillet 2020, deux mois et demi avant son passage Ă  l'acte (depuis juin 2020) . La revendication du crime sur le compte immĂ©diatement après les faits jeta l'effroi (et entraĂ®na l'arrestation de l'assassin 15 minutes plus tard).
  • Le meutrier d' Hichem Miraoui, un coiffeur tunisien tuĂ© de cinq balles en 2025 Ă  Puget-sur-Argens, a Ă©talĂ© publiquement sa haine raciste sur Facebook pendant dix ans, sans qu’aucun de ses propos n’aient fait l’objet de signalements.

D. De l'ingérence des GAFAM dans les mouvements sociaux : un exemple français

A l'hiver 2018-2019 on a pu observer les effets pervers, directs ou indirects, de l'utilisation ultra-majoritaire de FB dans le mouvement des Gilets Jaunes en France. FB y tint le double rôle d'indicateur de police et de grand «organisateur» : pugilat virtuel permanent, main-mise des "admins", exclusions, éclatement en listes concurrentes, diffusion de fakes à vitesse intersidérale, manipulations diverses. Tout ceci contrebalançant largement l'effet "mobilisation": le mouvement s'est pour ainsi dire auto-intoxiqué, malgré les avertissements et diverses tentatives de démocratie directe (Assemblée des Assemblées) qui résultaient d'une exigence tout-à-fait légitime, mais étaient loin d'être représentatives.

E. Ma bagnole m'a envoyé un texto...

Qu' arrivera-t-il dans le monde réel, quand une part substantielle du trafic routier tombera entre les mains d'Alphabet, Tesla, Lexus, Mercedes-Benz ?

De relatives, la dépendance aux injonctions des instruments de géolocalisation et la sujétion aux assistants automatiques embarqués deviendront totales. Sur les autoroutes françaises privatisées on y est presque, en fait. Dans cette logique on peut tout-à-fait envisager l'apparition de voies de ciculation "optimisées", i.e réservées en fait à leurs bagnoles "intelligentes", comme il existe des zones aéroportuaires réservées aux jets privés...

Tesla

Chez Tesla, de nombreux incidents mortels ont eu lieu parce que les conducteurs et les passagers ont été piégés à l'intérieur de la voiture après un accident ou un incendie. La BBC et The Guardian rapportent qu'une panne de serveur a déjà empêché certains conducteurs d' accéder à leur véhicule. Toujours chez Tesla, les étiqueteurs de données " ont accès à des milliers de vidéos ou d'images enregistrées par les caméras embarquées des voitures de la marque, et ils identifient les objets. " (Reuters) Il est impossible d'oublier de régler la prime d’assurance avant de prendre le volant d'une Tesla neuve, car la bagnole se charge de vous le rappeler par des messages visuels et auditifs. Au troisième avertissement vous vous exposez au blocage du véhicule à distance. C'est ballot.

Citations & Déclarations

« L’apparition de métavers porte un coup fatal à ce qu’il nous restait de liberté imaginaire. Le capital y est parvenu à nous vendre un ersatz de notre imaginaire, ou plus exactement un imaginaire qui n’en est pas un. Car il s’agit d’une duplication du monde par la fiction. »
Annie Lebrun, propos recueillis par Cédric Enjalbert, PhiloMag, 21 Août 2022
" Facebook, avec WhatsApp et Instagram, est devenu le premier média en Afrique, celui par lequel l'opinion publique s'informe " .
Jean Bruno in Le Monde du 19.05.2022 , Article : « Au Sahel, Paris échoue à contrer la propagande russe » par Cyril BENSIMON et Christophe CHATELOT


Notes :


  1. Expression due Ă  Serge Sur, dans la revue Questions Internationales, dossier "GAFAM, une histoire amĂ©ricaine", cf bibliographie. ↩

  2. « L’âge du capitalisme de surveillance » de Shoshana Zubof, Editions Zulma, 864 p, 26,50 €. On trouvera une minutieuse recension critique de cet ouvrage ici (=> lien) : L’âge du capitalisme de surveillance : vers un capitalisme et une surveillance sans limites ? - Hubert Guillaud, internetactu.net, 20.01.2021. ↩

  3. « Facebook a censurĂ© les Kurdes syriens pour protĂ©ger son business en Turquie » Adrian Branco, 01.net ↩

  4. Une sĂ©lection de ressources critiques autour de l'IA, surtout gĂ©nĂ©rative. Avec des rĂ©sumĂ©s. ↩

  5. Les émissions indirectes de CO2 liées aux activités de quatre des plus importantes entreprises du numérique qui ont investi massivement dans l'IA ont augmenté en moyenne de + 50 % entre 2020 et 2023, indique un rapport publié par l'Union internationale des télécommunications (UIT), l'agence de l'ONU spécialisée dans les questions de numérique. Selon l'AIE, d'ici 2035 la course à la puissance de l' IA fera grimper de 67% les émissions de CO2 liées à la consommation électrique au niveau mondial. En France, Mistral participe à un joint venture avec BPI France et le fonds émirati MGX, qui doit installer un très gros site en Seine-et-Marne, d’une capacité d’1,4 gigawatt de puissance électrique, soit presque autant que le réacteur nucléaire EPR de Flamanville. Références :
    .Le coût environnemental de l’IA par Emma Bougerol, Basta, Février 2025.
    . « Intelligence artificielle: la consommation d’énergie et d’eau des centres de données est jugée affolante» par Armelle Bohineust, Le Figaro, mardi 04 février 2025.
    . « L’intelligence artificielle accĂ©lère le dĂ©sastre Ă©cologique, renforce les injustices et aggrave la concentration des pouvoirs » , tribune de la coalition Hiatus, Le Monde, Jeudi 06 fĂ©vrier 2025. ↩

  6. Lire ici une analyse "marxiste" de la crypto par Chat-GPT 4.0 . Selon une Ă©tude de The Upwork Research Institute citĂ©e par Forbes (2024), “77 % des employĂ©s interrogĂ©s aux États-Unis estiment que l’introduction de l’IA a en rĂ©alitĂ© augmentĂ© leur charge de travail, au lieu de la rĂ©duire” et “Près de la moitiĂ© (47 %) des rĂ©pondants utilisant des IA Gen affirment ne pas savoir comment atteindre les gains de productivitĂ© attendus et 40 % ont le sentiment que l’entreprise a des attentes excessives par rapport Ă  leur usage des IA gĂ©nĂ©ratives.” ↩

  7. Slop: l'IA et l'ère du grand n'importe quoi par Thibault PrĂ©vost, arretsurimages.net, 04.05.2025. ↩

  8. La Guerre de l’attention, comment ne pas la perdre, de Florent Souillot et Yves Marry, Ă©ditions l’ÉchappĂ©e, 2022, Collection « Pour en finir avec », 256 pages, 18 euros. ↩

  9. Les projections font Ă©tat d’une multiplication par 56 des revenus mondiaux gĂ©nĂ©rĂ©s par les produits et services d’intelligence artificielle, passant de 644 millions de dollars en 2016 Ă  36 milliards en 2025. L'Union europĂ©enne a rĂ©cemment estimĂ© la valeur des donnĂ©es des citoyens europĂ©ens jusqu'ici rĂ©coltĂ©es par Facebook Ă  7 000 milliards de dollars. ↩

  10. L'interopĂ©rabilitĂ© dans un rĂ©seau ouvert et dĂ©centralisĂ© est dĂ©fendue aussi par des avocats de la rĂ©gulation par la concurrence libre et non faussĂ©e, en effet quoiqu'elle ne modifie en rien ce modèle Ă©conomique, c'est " la seule solution rĂ©aliste pour limiter le pouvoir de nuisance de ces gĂ©ants, et pour rĂ©tablir un peu de concurrence et de dĂ©centralisation dans un rĂ©seau qui, sinon, n’a plus d’autre raison d’être autre chose qu’un simple moyen d’accĂ©der Ă  ces nouveaux silos (qu’ils devraient donc financer, eux, plutĂ´t que les factures de nos FAI)" (Laurent Chemla) ↩

  11. Tor, I2P, Freenet, ZeroNet... ↩

  12. Laurent Chemla est un pionnier de l'internet, fondateur de Gandi, et premier français inculpĂ© pour piratage en 1986 Ă  partir d'un... minitel ! ↩

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March 9, 2021 at 2:53:10 PM GMT+1
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