Derniers podcasts parus sur Spectre
mis en ligne le 04.11.2025 à 09:52
.Ce soir, les Oreilles loin du front reçoivent Arthur Duhé pour parler de son livre « Fraternité » paru aux éditions Anamosa dans la collection le mot est faible. Nous retracerons l’histoire du troisième mot de la devise de la République française, sans doute le moins évident, en étudiant notamment les inclus et les exclu.es de ce terme.
mis en ligne le 31.10.2025 à 11:00
.« Le fascisme, ça commence avec les fous, ça se réalise grâce aux salauds et ça continue à cause des cons. » Cette phrase dit la vérité d’un temps, celui où le fascisme commence à exister vraiment. C’est le temps où les masques tombent, le temps des ralliements et des dîners en ville, où l’extrême droite devient fréquentable parce qu’on commence à la fréquenter. Ce soir, on en parlera en plateau avec Hugues Jallon qui vient de publier "Le temps des salauds – Comment le fascisme devient réel", aux éditions Divergences. Pour aller plus loin sur le travail d’Hugues Jallon vous pouvez consulter son site : https://letempsdessalauds.substack.com/
mis en ligne le 30.10.2025 à 16:07
.Cette semaine, nous étions avec la philosophe Jeanne Guien pour parler de son livre « Le désir de nouveautés - L’obsolescence au cœur du capitalisme (XVe-XXIe siècle) » paru aux éditions La découverte. Nous avons détricoter avec elle les ressorts qui font de la nouveauté un argument de consommation qui entraîne une concurrence entre les marques ainsi qu’une destruction humaine et environnementale. De la conquête des Amériques aux réseaux sociaux en passant par le commerce triangulaire, le rôle de la presse et la fast fashion, nous chercherons à saisir les logiques de l’obsolescence comme un miroir du fonctionnement capitaliste.
mis en ligne le 28.10.2025 à 11:04
.Dirigeante des Fratelli d'Italia ("Frères d'Italie") et héritière du néofascisme d'après-guerre, Giorgia Meloni est à la tête du gouvernement italien depuis près de trois ans maintenant. Ce second volet de notre épisode est l'occasion de faire un premier bilan de cette expérience de pouvoir avec des militants italiens de passage à Paris, Salvatore Prinzi et Maurizio Coppola, tous deux membres de la direction nationale de l'organisation politique Potere al Popolo ("Pouvoir au peuple"). On aborde également les résistances dans la société italienne, en particulier du mouvement populaire qui a récemment pris une dimension radicale et de masse, en solidarité avec le peuple palestinien qui fait face à la guerre génocidaire menée par l’État colonial israélien à Gaza et à l'accélération du nettoyage ethnique en Cisjordanie. Enregistrement et mixage : Aurélien Thome.
mis en ligne le 27.10.2025 à 22:08
.Dans ce troisième épisode de la série consacrée aux monuments contestés, nous nous intéressons à la statue du sergent Blandan à Nancy. Cette statue, inaugurée en Boufarik en Algérie en 1887, fait partie des monuments « rapatriés » en France au moment de l’indépendance du pays. Remisée dans la caserne Thiry à Nancy à partir de 1963, elle est réinstallée dans l’espace public de cette ville en 1990. C’est là que la retrouve le réalisateur Malek Kellou, qui l’avait côtoyée enfant en Algérie. En compagnie d’Etienne Augris, professeur d’histoire-géographie, il engage une enquête avec des élèves du lycée Jeanne d’Arc de Nancy sur l’histoire du monument. Il réalise alors un film : « Mange ton orange et tais-toi ». Malek Kellou et Etienne Augris nous racontent l’histoire de la statue du sergent Blandan, dans un épisode qui interroge les traces du passé colonial dans l’espace public aujourd’hui.
mis en ligne le 16.10.2025 à 07:00
.Dirigeante des Fratelli d'Italia ("Frères d'Italie") et héritière du néofascisme d'après-guerre, Giorgia Meloni est à la tête du gouvernement italien depuis près de trois ans maintenant. L'occasion de faire un premier bilan de cette expérience de pouvoir avec des militants italiens de passage à Paris, Salvatore Prinzi et Maurizio Coppola, tous deux membres de la direction nationale de l'organisation politique Potere al Popolo ("Pouvoir au peuple"). Mais on revient d'abord, pour ouvrir ce double épisode, sur le processus qui a conduit Meloni et son organisation au pouvoir, en mettant en évidence à la fois les fortes continuités dans la politique italienne depuis 30 ans, l'émergence du berlusconisme, qui avait déjà intégrer les néofascistes dans sa coalition et travaillé à discréditer l'antifascisme, et les trahisons des gauches. On revient également sur la base sociale et électorale de la coalition des droites extrêmes au pouvoir, et de Fratelli d'Italia en particulier. Dans le second volet de cet épisode, on parlera plus spécifiquement du bilan du gouvernement Meloni mais aussi des résistances dans la société italienne, en particulier du mouvement populaire qui a récemment pris une dimension radicale et de masse, en solidarité avec le peuple palestinien qui fait face à la guerre génocidaire menée par l'Etat colonial israélien à Gaza et à l'accélération du nettoyage ethnique en Cisjordanie. Enregistrement et mixage : Aurélien Thome.
mis en ligne le 01.10.2025 à 17:51
.Dans ce second épisode de la série consacrée aux monuments contestés, nous nous intéressons à la statue de l’abolition de l’esclavage à Nantes. Cette statue a été conçue en 1998 par l’artiste Liza Marcault Derouard à la demande du Collectif du 150e, pour commémorer l’abolition de l’esclavage dans l’empire français obtenue en 1848. Installée de manière sauvage Quai de la Fosse, la statue est renversée peu de temps après son inauguration. A partir de cette statue, nous abordons l’histoire des combats pour la célébration de la liberté et la commémoration de l’esclavage dans la ville de Nantes, avec le militant Octave Cestor, et les historiennes Thaís Tanure et Sophie-Anne Leterrier.
mis en ligne le 30.09.2025 à 14:47
.Dans ce nouvel épisode, on revient sur l'extrême droite française et, plus spécifiquement, sur les stratégies mises en œuvre par le FN/RN pour s'implanter localement. Le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella réalise aujourd'hui de très bons scores à toutes les élections mais, dans la plupart des départements - même ceux où il obtient d'excellents résultats -, il dispose d'un appareil militant faible et fragile, pour ne pas dire insignifiant dans certains cas. En outre, l'organisation attire bien peu de membres des classes populaires et continue d'être dominée par des membres des élites locales, issues dans certains cas de vieilles familles nobles et plutôt ancrées dans les sphères catholiques traditionalistes. Loin de l'image d'un parti enraciné dans les classes populaires que le RN cherche souvent à projeter. C'est ce que montrent les enquêtes menées dans deux départements (la Mayenne et l'Yonne) par le sociologue Guillaume Letourneur, que je reçois dans cet épisode. Ces enquêtes permettent d'aller au-delà des stratégies de communication et de l'opposition binaire entre FN/RN du Nord et FN/RN du Sud, en donnant à voir le fonctionnement concret du parti, les relais dont il dispose localement, les hiérarchies internes, mais aussi la manière dont le noyau dirigeant autour de Marine Le Pen domine sans partage l'organisation et monopolise les ressources, sans espace de démocratie interne. Enfin, on s'interroge ensemble sur les moyens d'enrayer leur implantation locale et leur progression nationale. Mixage : Aurélien Thome.
mis en ligne le 25.09.2025 à 16:09
.À deux mois de la COP30 à Belém, que peut-on encore attendre de ces grands sommets internationaux ? Les luttes pour la justice climatique doivent-elles plutôt être ancrées localement ? De la France au Brésil, du Nord au Sud, comment les développer ?
mis en ligne le 09.09.2025 à 07:30
.Les antifascistes demeurent largement méconnus et souvent stigmatisés, en France et ailleurs. Plusieurs décennies de reculs idéologiques et de dépolitisation néolibérale conduisent même certains à les assimiler aux fascistes, au nom d'un prétendu goût pour la violence qu'ils auraient en partage. On omet alors ce qui est au cœur du militantisme antifasciste : organiser la défense active, par tous les moyens nécessaires, contre les groupes qui prônent et/ou pratiquent la violence, la discrimination et l'exclusion contre l'ensemble des opprimé-es et les mouvements d'émancipation, et ainsi dégager le terrain pour une politique de l'égalité sous toutes ses formes (anticapitaliste, féministe, antiraciste, etc.). Dans cet épisode, je discute avec des militants du Comité antifa de Saint-Étienne, une ville à l'histoire singulière, ouvrière et populaire mais aussi une ville d'immigration. Ils me racontent aussi bien la manière dont, chacun avec son histoire, ils sont entrés dans le militantisme, mais aussi la constitution du Comité, ses modes d'action et le travail antifasciste de veille, sa participation aux mobilisations sociales sur la ville, les alliances qu'il a noué au fil du temps et les solidarités qu'il a contribué à forger à Saint-Étienne. Ils me racontent enfin le projet dans lequel s'investissent certain-es de ses militant-es, avec d'autres organisations, de tenter de reprendre la ville à la droite dans le cadre d'une coalition ("Sainté populaire"). Ils sont par ailleurs en train de réaliser un documentaire sur l'antifascisme en France, "par celles et ceux qui le vivent". Un projet en phase avec "Minuit dans le siècle" et qu'il faut soutenir, y compris financièrement : https://www.helloasso.com/associations/kosmopolitprod/collectes/realisation-d-un-documentaire-sur-l-antifascisme. Mixage de l'épisode : Aurélien Thome.
mis en ligne le 26.08.2025 à 07:35
.Le nazisme fait l'objet d'une fascination morbide mais il est en réalité largement méconnu. En particulier, on ignore bien souvent - et les idées les plus fausses circulent sur - la manière dont les nazis sont parvenus au pouvoir. Qu'on prétende qu'ils auraient gagné les élections, pris le pouvoir par la force ou par la faute de la gauche (notamment communiste), on méconnaît le fait que Hitler ne serait jamais devenu chancelier le 30 janvier 1933 sans le soutien d'une bonne partie des élites allemandes (économiques, militaires, politiques, médiatiques). C'est cette histoire que restitue l'historien Johann Chapoutot dans son dernier livre "Les irresponsables", paru aux éditions Gallimard au début de l'année 2025. Dans cet épisode, qui reprend sous forme podcast une interview vidéo réalisée pour le site Hors-Série, je l'invite notamment à revenir sur la manière dont certains individus, représentant des forces sociales et politiques identifiables et ancrées dans les classes dominantes, ont travaillé ardemment d'abord à nouer une alliance avec les nazis puis à les installer au pouvoir, avec toutes les conséquences que l'on sait. Nous abordons d'autres points de l'ouvrage et concluons sur la manière dont nous pouvons apprendre de cette histoire, à l'heure où progressent et parviennent au pouvoir des mouvements néofascistes.
mis en ligne le 21.07.2025 à 12:14
.Dans ce nouvel épisode de "Minuit dans le siècle", je reçois Omar Alsoumi, militant franco-palestinien et l'un des principaux animateurs de l'organisation Urgence Palestine. Centrale dans l'organisation des mobilisations en solidarité avec Gaza et la Palestine au cours des deux dernières années, Urgence Palestine est menacée de dissolution par le gouvernement actuel. Avec lui, nous abordons son parcours et la trajectoire des mouvements de solidarité avec la Palestine au cours des vingt-cinq dernières années en France, revenant sur l'importance de faire place aux récits palestiniens, de Palestiniens qui résistent et combattent, loin de l'image paternaliste de "victimes parfaites" (Mohammed El-Kurd). Nous revenons sur ce que représente le combat pour la libération de la Palestine pour des millions de personnes à l'échelle globale, en particulier dans un pays comme la France marquée à la fois par la vigueur du racisme colonial (islamophobie) et par une forte immigration postcoloniale, la portée à la fois singulière et universelle de ce combat, sa dimension matérielle, géostratégique, mais aussi spirituelle. Nous discutons enfin du lien indissociable entre fascisme et colonialisme, mais aussi des menaces auxquelles fait face Urgence Palestine dans un contexte de fascisation de l'ordre capitaliste-néolibéral, particulièrement marqué en France. Enregistrement le 17 juin 2025. Mixage : Aurélien Thome.
mis en ligne le 10.07.2025 à 12:30
.Quelques semaines après le retour au pouvoir de Trump, j'avais rencontré pour ce podcast l'historienne Sylvie Laurent (autrice notamment de "Capital et race, une hydre moderne", aux éditions du Seuil). Nous avions essayé de comprendre ensemble ce qu'il fallait savoir et attendre du pouvoir trumpiste dans les quatre années à venir, le type de projet qui caractérise actuellement le Parti Républicain, le niveau d'attaque qu'il fallait anticiper de sa part à l'encontre des minorités, des immigrés, des mouvements sociaux ainsi que des droits sociaux et démocratiques. Dans ce nouvel épisode, je la retrouve pour faire un bilan des premiers mois de la présidence Trump (y compris des résistances populaires), mais aussi - à partir de son dernier livre "La Contre-révolution californienne" (au Seuil également) - pour revenir sur le rôle spécifique qu'ont joué les acteurs de la Big Tech, depuis les années 1980, dans la grande offensive réactionnaire en cours. Enregistrement et mixage : Aurélien Thome.
mis en ligne le 04.07.2025 à 15:18
.Réprimer c'est faire des choix politiques et c’est aussi une méthode de gouvernement. De la protection de la "chose publique" à la lutte antiterroriste, en passant par la gestion carcérale de la délinquance ordinaire, on retrace ce soir les transmutations de la répression d'État avec la chercheuse Vanessa Codaccioni qui vient de publier "Comment les États répriment" aux éditions Divergences
mis en ligne le 27.06.2025 à 17:53
.Ce soir nous ferons une socio-histoire des féminicides avec la chercheuse Margot Giacinti qui vient de publier "Le commun des mortelles" aux éditions Divergences. Présentation de l’éditeur : Les meurtres de femmes parce qu’elles sont des femmes, autrement dit les féminicides, ont une histoire trop longue. Plusieurs générations de féministes, depuis la fin du 19e siècle, ont dénoncé à leur façon le caractère genré de ces phénomènes. C’est d’abord à elles que cet ouvrage rend hommage en retraçant leurs combats et leur pensée. C’est ensuite à l’expérience des victimes qu’il s’intéresse. Loin de subir passivement ces formes extrêmes de la domination masculine, celles-ci se sont souvent efforcées de dénoncer, de résister, d’agir contre leurs agresseurs. L’examen des archives (policières, judiciaires, médiatiques) met en lumière, de la Révolution française à aujourd’hui, des centres-villes aux campagnes, des classes bourgeoises aux classes laborieuses, des relations intimes aux meurtres crapuleux, les grands traits d’un fait social tristement structurel.