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02.12.2025 à 11:25

Pour promouvoir l’alimentation végétale, l’argument santé serait plus efficace que l’argument écologique

Ricardo Azambuja, Professeur associé en management, EDHEC Business School

Anahid Roux-Rosier, Professeure associée, Fundação Dom Cabral

Sophie Raynaud, Assistant Professor, Excelia

Et si prôner d’abord les bénéfices pour la santé – plutôt que l’argument écologique – se révélait un angle d’attaque plus efficace pour convertir les populations à une alimentation végétale ?
Texte intégral (1711 mots)

Et si prôner d’abord les bienfaits pour la santé – plutôt que l’argument écologique – se révélait un angle d’attaque plus efficace pour convertir les populations à une alimentation végétale ? C’est ce que recommande une équipe de recherche dont les travaux pointent le fait que la population a connaissance de l’impact environnemental des régimes alimentaires carnés, mais que cela ne suffit pas à faire reculer la consommation de viande.


Longtemps considérés comme un choix marginal, les régimes alimentaires à base de plantes sont désormais reconnus pour leurs avantages environnementaux et éthiques, mais leur adoption se heurte à des obstacles persistants : manque de sensibilisation à leurs bienfaits pourtant établis pour la santé, dissonance cognitive (« savoir sans agir ») et messages publics qui induisent souvent un sentiment de culpabilité autour de la destruction de l’environnement.

Dans notre dernière étude, nous révélons un paradoxe majeur : l’argument santé – sans doute le plus personnel et le moins clivant – est étrangement absent des campagnes de promotion de l’alimentation à base de plantes, alors qu’il pourrait permettre de surmonter les résistances individuelles et sociales qui freinent l’adoption de régimes plus végétaux.

En effet, si la population française est consciente de l’impact climatique associé à la consommation de viande, elle sous-estime massivement les risques que cette dernière fait peser sur sa santé (maladies cardiovasculaires, cancers, etc.) et surestime, dans le cadre d’une alimentation « équilibrée », son importance nutritive – alors même qu’elle accorde une attention particulière aux questions de santé individuelle.

Une différence marquée de niveau de connaissances des multiples impacts

Une transition mondiale vers des régimes alimentaires à base de végétaux pourrait atténuer considérablement l’impact négatif du système alimentaire sur l’environnement, la santé et le bien-être animal.

Si, parmi les responsables politiques et les spécialistes en sciences sociales, la diffusion d’informations sur les impacts sanitaires et environnementaux de régimes alimentaires individuels est devenue un outil populaire pour inciter les consommateurs à adopter des régimes alimentaires plus durables, on sait peu de choses sur les connaissances de la population française concernant les avantages pour la santé d’un régime alimentaire végétal.

À partir d’un échantillon représentatif de cette population française (N = 715), nous avons évalué les connaissances moyennes sur les avantages relatifs des régimes alimentaires végétaux pour différentes dimensions. Nous montrons que les gens ont en moyenne une bonne connaissance de l’impact environnemental assez faible des régimes alimentaires à base de végétaux (gaz à effet de serre, utilisation des terres), mais qu’ils sous-estiment considérablement leurs bienfaits pour la santé.

Nous constatons également que les gens sous-estiment considérablement la prévalence de l’agriculture intensive et, par conséquent, les avantages pour le bien-être animal à adopter un régime alimentaire végétal.

Nos résultats semblent ainsi indiquer que la société est principalement divisée en deux groupes : ceux qui ont une opinion positive des régimes alimentaires à base de plantes dans tous les domaines, et ceux qui voient moins d’avantages dans les régimes alimentaires à base de plantes dans tous les domaines.

Ce travail ouvre une piste de réflexion prometteuse sur le rôle des campagnes d’information dans le changement des habitudes alimentaires individuelles.

Des connaissances qui ne semblent pas enclencher de changements de comportements

Le dérèglement climatique et les enjeux écologiques globaux comptent désormais parmi les principales préoccupations de la population française. Notre étude confirme que le public est bien informé quant à l’impact délétère de la consommation de viande, tant sur l’environnement que sur le bien-être animal.

Nos résultats montrent notamment que les personnes interrogées ont une idée assez précise des ordres de grandeur en jeu, et savent, par exemple, que produire la même quantité de protéines avec du bœuf peut générer 100 fois plus de carbone qu’avec des pois. Pourtant ces connaissances, loin de déclencher un changement massif des comportements, provoquent surtout un malaise individuel. Informées, oui ; concernées, certes… mais peu ou pas prêtes à modifier le contenu de leur assiette.

Peut-être plus troublant, notre étude révèle qu’évoquer l’impact de l’élevage bovin sur le climat ou dénoncer la maltraitance animale dans les élevages industriels peut aller jusqu’à susciter une forme de rejet : face à ces sujets sensibles, certains choisissent par exemple d’éviter de s’informer davantage.

Dans ce contexte, il paraît peu réaliste d’espérer que des changements à grande échelle reposent sur des évolutions comportementales individuelles, alors que les problèmes (éthiques ou écologiques) liés à nos comportements alimentaires relèvent avant tout de choix de société – et donc d’une responsabilité collective, dont les individus peuvent se sentir dépossédés.

Nos travaux dessinent des stratégies de communication efficaces, orientées notamment sur les bénéfices individuels, pour encourager des changements concrets à l’échelle individuelle en commençant par la question de l’alimentation.

La prise de conscience de l’impact sur la santé peut-elle changer la donne ?

Face à la réussite mitigée des arguments d’ordre écologique et éthique – la consommation de viande bovine a diminué de 6 % en vingt ans, mais la consommation globale de viande connaît une sorte de plateau ces dernières années à hauteur de 85 kg par an et par personne –, nos recherches mettent en lumière la faible représentation des informations évoquant les bénéfices pour la santé individuelle d’une alimentation plus végétale, alors même que ce sujet semble particulièrement important aux yeux des Français.

Les recommandations scientifiques sont pourtant claires. En 2019, une étude portée par 37 chercheurs et publiée dans la prestigieuse revue médicale The Lancet avait déjà avancé des propositions pour pouvoir nourrir plus sainement l’ensemble de la population mondiale grandissante. Ces scientifiques recommandaient ainsi au maximum une portion de viande rouge par semaine et deux portions hebdomadaires pour la volaille et le poisson, avec à la clé une baisse de 20 % de la mortalité adulte.

Sur son site grand public Manger Bouger, l’agence officielle Santé publique France rappelle également le rôle protecteur des fruits et légumes pour prévenir des pathologies comme les cancers, les maladies cardiovasculaires et le diabète, ou encore contre l’obésité. Enfin, des travaux de recherche récents insistent par ailleurs sur le fait que la consommation d’aliments d’origine végétale est associée à une meilleure santé cardiovasculaire, s’ils sont de bonne qualité nutritionnelle et peu ou pas transformés industriellement.

Coordonner l’action publique en santé, en écologie et dans l’agriculture pour promouvoir l’alimentation végétale

Finalement, nos résultats suggèrent que l’absence de diminution de la consommation de viande à l’échelle nationale repose en majeure partie sur l’idée, médicalement fausse mais très répandue, qu’un régime comportant une faible quantité de viande reste toujours plus sain qu’un régime entièrement végétal. Ces travaux ouvrent donc un nouvel angle d’attaque plus efficace pour convertir les populations à l’alimentation végétale, en prônant d’abord l’argument de santé plutôt que l’argument écologique.

Transformer les habitudes de consommation de viande passe par une action coordonnée des ministères de la santé, de l’agriculture et de l’écologie. Mais, pour convaincre vraiment, il s’agit aussi de communiquer vers la population en adoptant une stratégie efficace. Mettre en avant les bénéfices pour la santé des individus est à cet égard un aspect de communication essentiel à prendre en compte. D’autres acteurs sont également intéressants à mobiliser dans ce cadre, comme le corps médical et tout autre prescripteur possible en termes d’alimentation.

La transition vers une alimentation végétale dépendra non seulement de l’information, mais aussi de la manière dont elle sera reformulée : moins de moralisme, plus de preuves tangibles, une meilleure cible des enjeux individuels, et surtout une action publique coordonnée (santé, écologie, agriculture).

The Conversation

Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.

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02.12.2025 à 11:25

Des souches bretonnes de streptocoques étudiées aux États-Unis et dans le monde pour mieux lutter contre ces bactéries virulentes

Samer Kayal, Professeur des Universités- Praticien Hospitalier (Microbiologie), Université de Rennes 1 - Université de Rennes

Des souches de streptocoques collectées sur des patients, en Bretagne, sont étudiées aux États-Unis et dans le monde pour prévenir la résistance de ces bactéries aux antibiotiques.
Texte intégral (1915 mots)

L’équipe du Pr Samer Kayal a effectué, auprès de patients du CHU de Rennes, en Ille-et-Vilaine, un travail pionnier de collecte de « Streptococcus pyogenes », un pathogène responsable de 500 000 décès par an dans le monde, et d’une autre bactérie génétiquement proche (« Streptococcus dysgalactiae sous-espèce equisimilis ») réputée moins dangereuse. Dans le cadre d’une collaboration transatlantique, la perte de sensibilité de « S. pyogenes » aux antibiotiques a été découverte et le séquençage de l’ensemble des souches bretonnes ont été mises à la disposition de l’ensemble de la communauté des chercheurs.


En 1847, près de quinze ans avant la preuve de l’existence des microbes apportée par Louis Pasteur, un médecin du nom d’Ignace Semmelweis avait déjà eu une intuition : il pensait qu’un agent invisible, sans doute transmis par les mains des médecins, pouvait être responsable des infections graves chez les femmes après l’accouchement.

De cet agent, on sait aujourd’hui qu’il s’agissait d’une bactérie appelée Streptococcus pyogenes.

« Streptococcus pyogenes », c’est 500 000 décès par an dans le monde

Cette espèce bactérienne vit uniquement chez l’être humain. Elle peut se trouver dans la gorge ou sur la peau, sans forcément provoquer une infection. Mais parfois, elle cause des maladies bénignes, comme une angine (mal de gorge d’origine bactérienne), ou des infections graves, qui peuvent être mortelles si elles ne sont pas soignées à temps.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que, chaque année, dans le monde, 700 millions d’infections sont provoquées par cette bactérie, dont 600 millions rien que pour la gorge. Et malheureusement, environ 500 000 personnes en meurent chaque année, ce qui en fait l’une des dix causes majeures de décès.

Il s’agit donc d’un véritable problème de santé publique. Malgré les recherches, il n’existe toujours pas de vaccin efficace contre cette bactérie. Heureusement, elle reste généralement sensible aux antibiotiques, en particulier aux pénicillines, qui font partie de la grande famille des bêta-lactamines.

Une sensibilité aux pénicillines qui risque de ne pas durer

Les bêta-lactamines agissent comme des verrous qui viennent bloquer des éléments essentiels pour la survie de la bactérie, l’empêchant de se multiplier et finissant par la tuer. Leur cible est une protéine spécifique (appelée PLP, pour « protéine liant la pénicilline »), indispensable à la construction de la paroi protectrice de la bactérie.

Schématiquement, quand l’antibiotique se fixe à la PLP, celle-ci n’est plus active et la bactérie meurt. Cependant, si la PLP est altérée du fait de mutations de son gène, il résulte une réduction de l’efficacité de la liaison des antibiotiques de la famille des bêta-lactamines à la PLP : la bactérie devient moins sensible à l’antibiotique, voire franchement résistante, comme c’est le cas pour d’autres espèces de streptocoques, notamment Streptococcus pneumoniae.

Streptococcus pyogenes est classiquement sensible aux bêta-lactamines. Par conséquent, les tests de sensibilité (antibiogrammes), qui sont réalisés afin de vérifier que ces antibiotiques seront efficaces pour soigner l’infection, ne sont pas toujours effectués avant de traiter les patients.

Pourtant certains laboratoires ont récemment [rapporté] une diminution de la sensibilité de la sensibilité de certaines souches de Streptococcus pyogenes aux bêta-lactamines par un mécanisme similaire : on aurait affaire à des mutations de la protéine PLP de la bactérie, qui seraient sans doute favorisées par un traitement mal adapté (dosages d’antibiotiques insuffisants, ou traitement mal suivi par les patients).

Une collecte de streptocoques auprès de patients du CHU de Rennes

Au CHU Ponchaillou-Université de Rennes, dès 2009, notre équipe de recherche a eu la clairvoyance de commencer à collecter tous les échantillons de cette bactérie parallèlement à ceux d’une autre espèce très proche génétiquement, appelée Streptococcus dysgalactiae sous-espèce equisimilis (SDSE). Ces échantillons provenaient de patients du département d’Ille-et-Vilaine, hospitalisés au CHU de Rennes.

Grâce à l’importance de cette collecte systématique, il a été possible de décrire en détail l’évolution des infections causées par cette bactérie au sein de la population de la région, sur une période d’une dizaine d’années. Ce travail a permis d’instaurer une étroite collaboration avec le Pr James Musser, un expert mondial de Streptococcus pyogenes basé à Houston, aux États-Unis.

L’analyse des gènes de toutes ces souches a montré que la bactérie Streptococcus pyogenes intégrait fréquemment des morceaux d’ADN provenant de SDSE (cette sous-espèce de bactérie proche génétiquement, ndlr). Plus préoccupant, ces recherches montraient pour la première fois, que ces échanges génétiques modifiaient considérablement la protéine PLP de S. pyogenes, [ce qui rendait la bactérie moins sensible] à de nombreux antibiotiques de la famille des bêta-lactamines.

Cette découverte importante tire une sonnette d’alarme : elle montre que la résistance de Streptococcus pyogenes aux antibiotiques de première ligne est probablement sous-estimée et qu’elle pourrait se propager.

Il est donc primordial de maintenir une surveillance permanente pour déceler rapidement l’apparition de bactéries résistantes et éviter qu’elles ne deviennent une menace pour la santé publique.

SDSE, une espèce bactérienne méconnue à ne pas sous-estimer

L’intérêt des scientifiques et des médecins s’est rapidement porté sur l’analyse des échantillons de bactérie SDSE recueillis pendant la même période que ceux de Streptococcus pyogenes.

Depuis quelques années, de nombreuses équipes à travers le monde signalent en effet une augmentation surprenante des infections graves à SDSE, correspondant probablement à la diffusion d’une souche particulière de SDSE (appelée « stG62647 »). Jusqu’alors, cette espèce bactérienne était très peu étudiée car on la considérait surtout comme un simple « résident » inoffensif de la peau ou de la gorge, rarement responsable d’infections sévères.

Grâce à la collaboration transatlantique des équipes rennaise et états-unienne, l’analyse génétique d’environ 500 échantillons collectés à Rennes a permis de dater précisément la première détection de cette souche particulière stG62647 : elle serait apparue en 2013 et se serait rapidement répandue dans la région de l’Ille-et-Vilaine. Il s’agit d’une souche très homogène génétiquement, ce qui signifie qu’elle descend récemment d’un « ancêtre » commun particulièrement bien adapté à son hôte, l’être humain.

La sévérité de l’infection liée aux caractéristiques du malade

Un travail effectué en laboratoire afin de mieux comprendre les différentes étapes du processus infectieux par SDSE a permis aux chercheurs de prendre conscience de la complexité des mécanismes de virulence. Ils ont également soulevé un paradoxe : malgré leur grande similitude génétique, les SDSE présentent des niveaux de dangerosité (virulence) très variables.

Cette découverte suggère que la gravité des infections dépend de mécanismes de régulation complexes de la bactérie, qui sont liés à la manière dont elle interagit avec la personne qu’elle infecte.

En d’autres termes, la sévérité de l’infection ne dépend pas seulement de la bactérie elle-même, mais aussi des caractéristiques propres à chaque personne infectée. C’est ce que les chercheurs ont décrypté dans leur dernière publication sur le sujet.

Des implications importantes pour la santé publique

Riches de l’expérience acquise sur S. pyogenes, ces travaux pionniers sur cette autre bactérie SDSE révèlent que de nombreux secrets restent à découvrir pour les deux bactéries. Mais d’ores et déjà, les implications de ces résultats sont importantes pour :

  1. le diagnostic et la surveillance de la résistance aux antibiotiques, car les laboratoires doivent désormais être plus vigilants pour détecter les souches résistantes ;

  2. la surveillance continue des infections pour prévenir l’émergence de nouveaux clones bactériens virulents ;

  3. le développement de nouveaux traitements, car la compréhension des mécanismes de virulence ouvre la voie à de nouvelles cibles thérapeutiques et à d’éventuelles nouvelles approches vaccinales.

Un modèle de recherche collaborative efficace pour la santé

Cette collaboration franco-états-unienne illustre l’importance de combiner différentes approches : surveillance de terrain, analyse génétique, étude de l’expression des gènes et tests sur les organismes.

Les chercheurs ont ainsi mis à disposition de la communauté scientifique internationale l’ensemble des données génétiques des souches bretonnes, ce qui va faciliter les recherches futures sur ces bactéries d’intérêt croissant en santé publique.

Cette recherche dite « translationnelle » – qui va du laboratoire au patient (from bench to bedside, en anglais) – est très efficace pour mieux anticiper les crises infectieuses futures. Elle permet d’adapter nos stratégies de prévention et de traitement face à l’évolution constante des agents pathogènes.

The Conversation

Samer Kayal ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

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01.12.2025 à 16:48

Why meetings can harm employee well-being

Willem Standaert, Associate Professor, Université de Liège

Work meetings can be sources of stress and dissatisfaction. But there are ways to improve them.
Texte intégral (969 mots)
Every meeting should start with a simple question: why are we meeting? Dotshock/Shutterstock

Anyone working in an organisation knows it: meetings follow one after another at a frantic pace. On average, managers spend 23 hours a week in meetings. Much of what happens in them is considered to be of low value, or even entirely counterproductive. The paradox is that bad meetings generate even more meetings… in an attempt to repair the damage caused by previous ones.

And yet, for a long time, meetings were not subject of management research. A 2015 handbook laid the groundwork for the nascent field of “Meeting Science”. Among other things, the research revealed that the real issue may not be the number of meetings, but rather how they are designed, the lack of clarity about their purpose, and the inequalities they (often unconsciously) reinforce.

Meetings either foster well-being or harm it

In our series of studies conducted during and after the Covid-19 pandemic, researchers found that meetings can both foster and harm participants’ well-being. Indeed, participating in too many meetings can lead to burn-out and an intention to quit the organisation; however, meetings can also increase employee engagement.

The widespread adoption of remote work and virtual meetings, accelerated by the pandemic, has introduced new sources of fatigue: cognitive overload, hyperconnection, and lack of separation between work and personal life. But, virtual meetings also enable continuous social interaction and an understanding of an employee’s role in the organization.

Women speak less in videoconferences

These new meeting formats are not experienced equally by everyone.

One of the most striking findings concerns speaking time in virtual meetings. In a survey of hundreds of employees, the results were clear: women reported having more difficulty speaking up in online meetings than in face-to-face ones. Several factors explain this phenomenon: more frequent interruptions, invisibility on shared screens, difficulty reading nonverbal cues, or the double mental load when meetings are held from home.


À lire aussi : Why it's good to talk about women's health at work, according to research


In other words, virtual meetings – while potentially democratising access – can actually reinforce gender inequalities if care is not taken.

A meeting should be designed, not endured

Faced with what we call meeting madness, the solution is not to eliminate meetings altogether, but to design them better. It begins with a simple but often forgotten question: why are we meeting?

Based on our series of studies covering thousands of meetings, there are four main types of meeting objectives:

1) sharing information

2) making decisions

3) expressing emotions or opinions

4) building work relationships

Each of these objectives requires meeting participants to do different things, such as seeing faces, hearing intonations, observing reactions, or sharing a screen. And no meeting modality (audio, video, hybrid, in-person) is universally best for all types of objectives. The modality of a meeting should be chosen according to its main objective, rather than habit or technological convenience.

Going further, research identifies simple but powerful levers to improve the collective meeting experience:

  • share a clear agenda and documents beforehand, so participants feel ready to contribute

  • use hand-raising tools, anonymous chats, or “round robin” systematic speaking turns

  • moderate actively – meeting organizers need to balance contributions, encourage participation, and avoid exclusion

Mirrors of organisational culture

Meetings are not neutral. They reflect – often unconsciously – an organization’s culture, power dynamics, and implicit priorities. The data is clear: there are ways to improve meetings. What remains is for companies and managers to acknowledge the transformational power of meetings.

A company where only the loudest voices are heard in meetings is rarely inclusive outside the meeting room. Conversely, well-run meetings can become spaces of co-construction, respect, and collective innovation.

The goal should not be to have fewer meetings, but better ones. Meetings that respect everyone’s time and energy. Meetings that give a voice to all. Meetings that build connection.


This article was co-authored with Dr. Arnaud Stiepen, expert in science communication.

The Conversation

Willem Standaert ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

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