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Le Travailleur Alpin

 

Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français

Publié le 09.08.2025 à 19:11

Luc Renaud

« Cette gratuité serait une mesure de justice fiscale, dans un territoire qui compte presque un tiers d’habitants et d’habitantes qui exercent un métier dans l’agglomération grenobloise, et pour lequel la voiture constitue souvent le seul moyen de transport viable. »

Sandrine Nosbe, députée de la 9e circonscription de l’Isère , Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère, deux conseillers départementaux et huit maires dont les communes sont directement concernées ont écrit une tribune pour demander, une nouvelle fois, la gratuité de l’autoroute A 49, entre Vinay – voire Saint-Marcellin – et Tullins.

Le 25 juillet 2024, un éboulement d’un million de mètres cubes a coupé la départementale 1532, au niveau de la commune de la Rivière, en bas Grésivaudan. Depuis les habitants de quatorze communes sont contraints d’emprunter la rive droite de l’Isère pour se rendre à Grenoble. Un itinéraire qui traverse les centres bourg de Vinay, l’Albenc et Tullins, avec les encombrements et les nuisances que cela occasionne..

L’autre solution consiste à prendre l’autoroute A 49. Les résidents concernés peuvent certes bénéficier sur ce tronçon d’une réduction de 50% du tarif applicable aux véhicules légers pour les détenteurs d’un télépéage – dont la souscription et les frais de gestion sont pris en charge par Area.

Quarante à soixante euros par mois

Il n’en demeure pas moins que « le coût de ce trajet reste une charge financière importante pour les foyers, qui déboursent entre une quarantaine et une soixantaine d’euros par mois, pour un total de cinq aller-retours par semaine », constatent les signataires.

S’adressant à la préfète de l’Isère, ils lui demandent d’organiser une négociation avec Area pour obtenir la gratuité de ce tronçon d’autoroute pour les habitants de ce territoire et le remboursement des frais engagés depuis un an pour emprunter ce tronçon d’autoroute.

Cette tribune a été adressée à la préfète de l’Isère, Catherine Seguin ; au directeur général d’APRR-Area, Guillaume Hérant ; ainsi qu’aux présidents du conseil départemental et du conseil régional.

Les signataires de cette tribune

Sandrine Nosbe, députée de l’Isère ; Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère ; Thierry Badouard, conseiller départemental de l’Isère ; Jérôme Cucarollo, conseiller départemental de l’Isère ; Alex Brichet-Billet, maire de Notre-Dame-de‑l’Osier ; David Charbonnel, maire d’Izeron ; Philippe Charbonnel, maire de Têche ; Didier Chéneau, maire de Saint-Gervais ; Didier Corvey-Biron, maire de Beaulieu ; Patrice Ferrouillat, maire de Cognin-les-Gorges ; Joël O’Baton, maire de Saint-Just-de-Claix ; et Natacha Petter, maire de Beauvoir-en-Royans.

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Publié le 03.08.2025 à 21:43

Maryvonne Mathéoud

Ce vendredi 1er août place Notre-Dame à Grenoble un rassemblement contre la faim à Gaza a eu lieu. La consigne était de venir avec des casseroles pour faire du bruit afin d’alerter sur le génocide en cours à Gaza. « Nous tapons sur des gamelles vides comme le sont les gamelles désespérément vides des Gazaouis », dénonce Anne Tuaillon présidente nationale de l’Association France Palestine solidarité. Puis elle poursuit : « Les mots sont trop faibles pour décrire l’horreur absolue de la situation à Gaza. Aujourd’hui les enfants de Gaza commencent à mourir de malnutrition sévère en grand nombre tandis qu’Israël continue d’affamer la population de Gaza. Les nourrissons sont les plus gravement touchés, car la faim dévore leur corps jusqu’à ce qu’ils atteignent « un point de non-retour » »

En l’espace de 24 heures, dix-neuf personnes sont mortes de malnutrition à Gaza, a déclaré le 27 juillet le ministère de la Santé de Gaza. Au total, 86 décès dus à la malnutrition ont été enregistrés depuis le début du génocide, dont 76 enfants. Le ministère qualifie ces décès de « massacre silencieux ».

Concert de casseroles vides, comme le sont celles des Gazaouis.

Le 27 juillet, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a déclaré que les forces israéliennes avaient ouvert le feu sur des civils affamés qui se précipitaient vers un convoi humanitaire entré dans Gaza par le Nord. Le ministère de la Santé a rapporté que 90 personnes ont été tuées dans ce seul massacre. Ce chiffre n’inclut pas les centaines de blessés qui succomberont plus tard à leurs blessures en raison du manque de soins médicaux appropriés. Les gens meurent faute d’aide humanitaire. La malnutrition augmente ; 90 000 femmes et enfants ont besoin d’un traitement urgent. Près d’une personne sur trois ne mange pas depuis des jours.

Les mots d’ordre « stop génocide, stop famine organisée » « enfants de Gaza, enfants de Palestine c’est l’humanité qu’on assassine » « so so so solidarité avec le peuple palestinien » fusaient, partiellement couverts par le vacarme assourdissant des casseroles pour faire entendre la douleur du peuple palestinien. Parmi les manifestants se trouvaient Sandrine Nosde, députée LFI-NFP, et Cyrielle Chatelain députée EELV.

Sandrine Nosde, députée LFI-NFP, de Voiron Saint-Marcellin.

Des politiciens extrémistes israéliens et des colons de droite ont tenu mardi une conférence au Parlement israélien, au cours de laquelle ils ont déclaré que les États-Unis leur avaient donné leur « feu vert » pour transformer la bande de Gaza assiégée en une « station balnéaire » une fois qu’ils auraient achevé le nettoyage ethnique de plus de deux millions de Palestiniens.

« Depuis le début de la guerre, le 7 octobre le nombre de tués a dépassé les 60 000 personnes, il s’agit d’une punition collective. Les dirigeants israéliens ont décidé de faire disparaître le peuple palestinien à Gaza mais aussi en Cisjordanie », déclare Anne Tuaillon.

Place Notre-Dame, à Grenoble.

Chaque semaine, les bilans macabres des victimes de l’armée israélienne et des groupes de colons armés s’amplifient en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est. 476 Palestinien·nes ont été tué·es en 2024 en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée. On en décomptait déjà 179 après six mois en 2025, le nombre de victimes mortelles est désormais de 189.

Ce 24 juillet, Emmanuel Macron annonçait une nouvelle fois qu’il allait reconnaître l’État de Palestine. On est donc autorisé à dire : « enfin ! », s’exclame Anne Tuaillon, puis elle explique que l’annonce du largage de quarante tonnes de nourriture en quatre jours sur Gaza par la France, outre le fait que c’est dangereux, représente l’équivalent d’un camion alors qu’il en faudrait six cents par jour pour enrayer la famine. « La France doit prendre des mesures non palabrer. La France a l’obligation de prendre des mesures envers les colons français et les 4 000 soldats franco-israéliens. Tant qu’il n’y aura pas de sanctions envers Israël pour qu’il respecte le droit international, Israël continuera. »

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Publié le 31.07.2025 à 16:08

Luc Renaud

« Ceux qui promettent la gratuité ne sont pas honnêtes, ils ne disent jamais que la gratuité amènerait forcément à la dégradation du service, et dans le contexte actuel, ce serait désastreux. » Ainsi s’exprimait récemment Sylvain Laval, président du Syndicat mixte de l’aire grenobloise (SMMAG), dans les colonnes du Dauphine libéré.

L’argument est évidemment financier. La billetterie représente un cinquième des recettes des transports publics de l’agglomération – chiffre peu ou prou identiques à celui des réseaux comparables – et il faudrait trouver des recettes supplémentaires.

Ce qui se passe à Montpellier

Ce qui n’est pas apparu impossible à la métropole de Montpellier ou la gratuité est en vigueur depuis décembre 2023 – la fréquentation du réseau y a augmenté d’un tiers en un an. Les deux métropoles sont de taille équivalente : 450 000 à Grenoble, 500 000 à Montpellier. Pour le SMMAG, il faut y ajouter les ressources issues des territoires du Grésivaudan et du Voironnais.

La métropole de Montpellier n’en construit pas moins une nouvelle ligne de tram – sa mise en service est programmée pour le 20 décembre – ainsi que le prolongement d’une autre ligne de tram jusqu’à la gare TGV. Julie Frêche, vice-présidente aux transports de Montpellier Méditerranée métropole, évoque encore la réalisation de 170 km de pistes cyclables, l’achat de 77 rames de tram et la création de cinq lignes de bustram électriques.

Difficile de maintenir le slogan qui voudrait que la gratuité soit synonyme de dégradation. Ou de suivre Sylvain Laval lorsqu’il affirme : « Dire qu’on va mettre la gratuité, c’est dire que l’on va renoncer au développement de nos lignes, au remplacement de nos bus, et à un meilleur cadencement. »

Cette prise de position de Sylvain Laval a suscité la réaction de trois collectifs associés dans la revendication de la gratuité des transports à Grenoble : le collectif pour la gratuité, Alternatiba et Grenoble citoyenne.

Agir contre le réchauffement climatique

Ils rappellent que la gratuité est déjà en vigueur dans une cinquantaine de villes, dont plusieurs métropoles, à l’image de Dunkerque ou de Montpellier. Ils soulignent que « partout où elle est mise en place, la gratuité augmente de façon importante la fréquentation des transports publics , ce qui améliore la qualité de vie » de tous les habitants, usagers ou non des transports, et rappellent qu’il s’agit là d’une « amélioration concrète du pouvoir d’achat ». Ils insistent sur une évidence : « Les transports en commun jouent un rôle central dans la lutte contre le changement climatique, dont les conséquences deviennent chaque jour plus visibles. »

Les trois collectifs formulent une demande : « La convention citoyenne de la métropole a proposé un premier pas simple, réaliste et peu coûteux : la gratuité des transports le week-end. »

Le versement mobilité

Ajoutons encore que le versement mobilité – réglé par les entreprises de plus de onze salariés pour financer les transports publics – est de 2 % de la masse salariale dans la métropole de Grenoble, de 1,7 dans le Grésivaudan, et de 1,1 % dans le Voironnais. Que ST Micro à Crolles ou Thales à Moirans contribuent au financement des transports publics à hauteur de 2 % comme Caterpillar à Grenoble permettrait sans doute de dégager des moyens supplémentaires pour le SMMAG.

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Publié le 25.07.2025 à 13:02

Manuel Pavard

« Cette décision nous satisfait pleinement », commente sobrement la coordination Bouge ta préf 38, qui regroupe 56 organisations, associations et collectifs locaux. Sans verser dans le triomphalisme — les écueils restant très nombreux -, celle-ci savoure néanmoins l’ordonnance rendue le 21 juillet 2025 par le tribunal administratif de Grenoble. Une réelle victoire dans le duel judiciaire qui l’oppose à la préfecture depuis de longs mois.

Il est ainsi « enjoint à la préfète de l’Isère de mettre en place, à titre provisoire, des mesures alternatives aux procédures dématérialisées » pour les demandes de délivrance et renouvellement de titre de séjour. Et ce, « dans un délai de deux mois à compter de la notification de la présente ordonnance ». Pour couronner le tout, « cette injonction est assortie d’une astreinte de 500 euros par jour de retard », avertit le tribunal.

Le collectif Bouge ta préf en procession le 24 mars, place de Verdun, pour l’enterrement des droits.

Un peu moins d’un mois après l’audience du 27 juin, le juge des référés donne donc raison aux associations requérantes, toutes membres de Bouge ta préf. L’Accueil des demandeurs d’asile (Ada), l’Association de parrainage républicain des demandeurs d’asile (Apardap), l’Observatoire des discriminations et des territoires interculturels (ODTI), l’Institut de défense des droits de l’Homme (IDH) et la Cimade avaient en effet déposé un recours en référé devant le tribunal administratif, afin de faire constater la non-application par la préfecture d’une précédente décision de la juridiction.

La « mauvaise foi totale » de la préfecture

D’après les associations, les services de l’État n’avaient tout simplement « pas exécuté l’ordonnance du 28 mars 2025 ». Laquelle leur intimait déjà de permettre un accès physique aux guichets et d’offrir des alternatives à la prise de rendez-vous en ligne. De son côté, la préfète soutenait avoir respecté l’injonction du tribunal, notamment en instaurant un nouveau système de demande de rendez-vous.

Robert Seassau, co-président de l’Apardap, fustige sa « mauvaise foi totale ». Certes, reconnaît-il, « les personnes peuvent désormais venir retirer leur titre de séjour mais ce n’est qu’une petite partie de la question ». Car malgré certaines « améliorations », il subsiste « encore de gros points noirs », souligne le militant. Illustration avec le nouveau système vanté par la partie adverse. « La préfecture dit qu’il est possible de prendre rendez-vous avec le point d’accueil numérique (PAN). Mais il faut prendre rendez-vous par mail car au numéro de téléphone indiqué, ça ne répond pas, dénonce Robert Seassau. Et même par mail, on n’a souvent pas de réponse. »

Près de 150 personnes étaient venues soutenir Bouge ta préf lors de l’audience du 24 mars.

Que ce soit via le PAN ou le téléservice « démarches simplifiées », la procédure relève bien souvent du parcours du combattant. Exemple pour les premières demandes de titre de séjour, avec « à peine 30 % de rendez-vous donnés », indique le militant, qui accuse la préfecture de « filtrer selon le motif de la demande », bafouant ainsi le droit.

Et que dire des délais de traitement des dossiers ? « Pour les régularisations, il y a plein de gens qui attendent depuis un an et demi ou deux ans », s’indigne Robert Seassau. Des retards presque toujours synonymes de situations individuelles et familiales dramatiques. Reste maintenant une question : que va faire la préfecture ?

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Publié le 24.07.2025 à 18:46

Manuel Pavard

Pour la famille de Lilian Dejean, « il n’y a pas de mots », assure Nessé. « Lilian est enterré en Guadeloupe mais ici, ils peuvent se retrouver avec lui. Son frère me l’a dit, maintenant quand il aura un petit moment, il viendra se poser là pour voir son frère, le regarder. » L’artiste de rue grenoblois rapporte, avec une émotion et une fierté non feintes, les compliments reçus des proches de l’agent municipal assassiné. Lesquels ont soutenu et accompagné son projet depuis le départ.

Ce jeudi 24 juillet, Nessé (Jérôme Fabre de son vrai nom) met la touche finale à sa peinture murale, entamée le week-end dernier, sur un mur du marché de l’Estacade, à l’angle de l’avenue de Vizille et du cours Jean-Jaurès. La fresque représente Lilian Dejean vêtu d’un tee-shirt blanc, la main sur le cœur et le visage fendu d’un large sourire. À côté du portrait, plusieurs cocotiers symbolisant sa Guadeloupe adorée, terre d’origine de sa famille, et une citation de l’ancien syndicaliste CGT, transmise par son petit frère : « Quand on veut, on peut ; quand on peut, on fait ; quand on fait, on doit ; quand on doit, on gagne ».

L’idée d’une telle œuvre a germé chez Nessé quasiment dès le lendemain du meurtre de Lilian Dejean, ce funeste 8 septembre 2024. Témoin d’un accident de voiture boulevard Jean-Pain, à deux pas du Stade des Alpes et de l’hôtel de ville de Grenoble, l’agent de la propreté urbaine, alors en service, avait tenté d’empêcher le délit de fuite du chauffard. Mais ce dernier avait dégainé une arme de poing et ouvert le feu, puis pris la fuite — avant d’être interpellé fin novembre au Portugal. Touché au thorax, le père de deux enfants, âgé de 49 ans, avait succombé à ses blessures quelques heures plus tard, sa mort provoquant une émotion considérable à Grenoble.

« Ce pont, ça représente la ‘trime’ : les cheminots, les gens du marché qui se lèvent à 3 heures du matin, les habitants du quartier… »

Jérôme Fabre, alias Nessé.

Très touché par le décès de celui qu’il « connaissait un peu » et croisait régulièrement, Nessé avait aussi « de très bons amis qui étaient des amis personnels de Lilian ». Il a donc contacté l’un d’entre eux à la suite du drame. « Je lui ai demandé ce qu’il pensait de dessiner son portrait, raconte le muraliste. J’ai pensé tout de suite à ce lieu car il y avait un mur vide et car c’était symbolique : c’est l’entrée du marché, un endroit où Lilian travaillait très souvent. J’ai dit à mon pote d’en toucher un mot à la famille, qui m’a contacté et a choisi une image qu’elle m’a donnée. » Ne restait plus alors qu’à trouver le créneau nécessaire sur son planning.

Fresque en hommage à Lilian Dejean réalisée par l’artiste Nessé, sur un mur du marché de l’Estacade.

Avec un tel sujet et un emplacement aussi stratégique, la fresque pouvait difficilement passer inaperçue. Illustration, ce jeudi comme les jours précédents, Jérôme Fabre est sans cesse interrompu — à son grand plaisir — par les éloges des passants. « Bravo, c’est merveilleusement réussi et ça m’émeut vraiment », le félicite ainsi une habitante du quartier. Au même moment, des agents de la ville klaxonnent bruyamment, le pouce levé en direction de l’artiste. De fait, c’est aussi pour honorer le travail de tous ces employés municipaux qu’il a réalisé cette œuvre.

Auteur de nombreuses oeuvres ornant les murs du marché de l’Estacade, Nessé a par exemple réalisé cet hommage au cheminot Jean Molina.

Le visage de Lilian Dejean vient d’ailleurs rejoindre les nombreux autres portraits dessinés au fil des ans — pour la plupart par Nessé — tout le long de l’Estacade, sous la voie ferrée. « Ce pont, ça représente la ‘trime’ : les cheminots, les gens du marché qui se lèvent à 3 heures du matin, les habitants du quartier », souligne-t-il, évoquant, dans le choix de ses sujets, un « hommage à la classe ouvrière et aux immigrés » qui ont construit cette ville.

« Le destin a merdé »

Nessé balaye du regard le pont ferroviaire où « il ne reste plus que 200 mètres de mur à peindre, et pas les plus visibles ». Puis, il revient aux deux portraits partageant le même mur : Ricardo di Aldo, personnage emblématique du marché de l’Estacade, disparu également en 2024, et bien sûr Lilian Dejean. Dans quelques semaines, on commémora le premier anniversaire de son tragique décès.

Le temps passe, pourtant « les souvenirs du drame sont encore vifs, constate l’artiste. Ça ne se réparera jamais. Ce n’est même pas une baffe, un coup de couteau… Deux balles ! Là, on peut dire qu’il y a une injustice. Le destin a merdé (sic) ! »

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Publié le 22.07.2025 à 10:43

Luc Renaud

La CGT et le Tour de France, c’est une longue histoire. Depuis 1947, la CGT est partie prenante de la caravane du Tour, cette année encore avec le véhicule publicitaire de la Nouvelle Vie ouvrière. Mais la CGT sur le Tour, c’est aussi une présence syndicale sur des points de passage remarquables, les cols alpins par exemple. Présence que l’union départementale de l’Isère ne manque jamais d’organiser lors de chaque incursion de la Grande Boucle dans le département.

Un rendez-vous militant qui n’exclut pas les moments de détente, ici pour une partie de pétanque.

Cette année, c’est la 18e étape, qui conduira le peloton de Vif au col de la Loze à Courchevel, qui est concernée. Longue étape qui verra les costauds de l’épreuve s’affronter notamment sur les pentes du col du Glandon.

Col au sommet duquel le stand de la CGT est installé depuis lundi et jusqu’au passage de l’étape, ce jeudi 24 juillet. « C’est l’occasion de rencontrer le public du Tour et de débattre de nos propositions et revendications, commente Nicolas Benoit, secrétaire de l’union départementale CGT, mais aussi de renforcer les liens entre militants de tout le département dans un cadre convivial. »

Le point sur l’organisation du stand et la répartition des responsabilités.

Avec une dimension sportive : le 24 juillet à partir de 8h30, un peloton CGT partira du barrage du Verney, au bas de la vallée de l’Eau d’Olle, pour rallier le col du Glandon, sur la route qu’emprunteront les pros du Tour quelques heures plus tard.

Un peloton CGT aux couleurs revendicatives. Il portera des maillots aux couleurs de 80 ans de la Sécurité sociale – course collective : les coureurs resteront groupés jusqu’aux abords du col où les plus forts exprimeront leurs qualités athlétiques.

Le maillot qui sera porté par les cyclistes CGT qui graviront le col du Glandon le 24 juillet au matin, juste avant le passage du Tour.

Au cours de ces trois jours, les rencontres – comme celle de ce 21 juillet où un passant au col lançait aux syndicalistes ‘’rendez-vous à la fête de l’Huma’’ – et les discussions avec les spectateurs du Tour ne manqueront pas. La buvette de la CGT saura accueillir le public, à des tarifs compatibles avec cette fête populaire. Rendez-vous militant également. Avec les coureurs du peloton CGT, deux grands repas pris en commun seront organisés (sur inscription) le mercredi soir et le jeudi midi. Plusieurs dizaines de convives sont attendues.

Une initiative tout à la fois revendicative et conviviale.

Et son envers, entre les mains de Nicolas Benoit, secrétaire de l’union départementale CGT de l’Isère.

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Publié le 21.07.2025 à 12:52

Edouard Schoene

Jean-Louis Roux, connu en Isère pour son travail journalistique et littéraire (trente livres), ses nombreux articles sur l’art, son œuvre de photographe et tant d’autres compétences et réalisations, a excellemment présenté l’objet livre illustré par Loustal. Ce dernier est quant à lui intervenu avec simplicité et beaucoup d’anecdotes, permettant au public de comprendre le cheminement qui a abouti, en quatre ans, à la production de 86 panneaux d’autoroute de 20 m² en Drôme, Isère, Savoie et Haute-Savoie.

Jacques de Loustal, de son vrai nom, a une longue œuvre à son actif. Illustrateur, dessinateur de bandes dessinées, co-producteur d’albums, il a également travaillé avec des écrivains, illustré les couvertures de romans, produit des peintures — exposées notamment à Paris et Bruxelles — ou encore des carnets de voyages.

Loustal a dédicacé ses dessins au public lors de cette rencontre voironnaise.

Le projet « autoroutes » remonte à sa découverte d’un panneau d’autoroute entre Paris et Lyon, signé Ted Benoit. Les artistes se rencontrent, puis Loustal se retrouve peu après en discussion avec les commanditaires des sociétés APRR et AREA. Au fil des réunions, commande est faite, mois après mois, de dessins pour la réalisation de panneaux autoroutiers.

Les exigences des commanditaires étaient énormes

« J’ai dû intégrer les contraintes de lisibilité rapide, de codes couleurs (pas de rouge, de bleu, de vert), relate Loustal. J’avais droit à quatre couleurs dont le marron, le noir. J’ai dû épaissir mes traits, réaliser des visuels qui ne sont perceptibles que trois secondes à 120 km/h. Je rendais des dessins sur papier au format A4. »

La couverture du beau livre, paru aux éditions Glénat.

À l’écoute des deux artistes racontant la genèse du livre sorti il y a huit mois, on comprend que les exigences des commanditaires étaient énormes. Ce qui fait dire à Loustal qu’il aime beaucoup réaliser des peintures où le sentiment de liberté est bien plus grand.

Nombre de détails sur l’aventure de la réalisation des panneaux et sur la présentation des œuvres visibles sur les autoroutes sont à admirer dans le beau livre, dont une exposition est visible jusqu’au 27 septembre au couvent Sainte-Cécile, à Grenoble. Le public de la librairie Le Colibri, ravi, a fait preuve de patience, pour attendre en fil indienne — pendant 90 minutes pour certains — les dédicaces généreuses des deux auteurs (dessin et texte).

Le public est venu en nombre à la librairie Le Colibri pour rencontrer les deux auteurs.

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