Publié le 30.06.2025 à 17:24
Plus loin
Exploration souterraine en famille
/ Par Jérémy Tronc
Tout proche de Grenoble, un sommet est particulièrement convoité par les spéléologues du monde entier : la Dent de Crolles. Ses quelque 70 kilomètres de galeries, sculptées par l’eau au fil des millénaires, autorisent toutes les fantaisies souterraines : marche dans de vastes halls, traversées horizontales, verticales, ramping, longs rappels, exploration de deux heures ou de plusieurs jours… Un labyrinthe exceptionnel pour les spécialistes mais aussi pour les familles curieuses de vivre une expérience forte et originale.
Pour s’y frotter, nous avons appelé Cyrille Mathon. Guide passionné, la Dent de Crolles est son terrain de jeu privilégié. Alors quand on lui dit que l’on recherche une sortie familiale, il y a du répondant. « La Dent de Crolles propose plein d’options pour les familles, dès 6 ans, de la simple marche dans une grotte immense à des parcours plus techniques, avec ou sans corde. Par exemple, on peut aller jusqu’à la salle des Douches par le trou du Glaz. Cette exploration de 3 à 4 h propose des passages techniques mais jamais trop durs et un final spectaculaire. »
En général, les sorties débutent sous le col du Coq, avec une montée dans l’alpage des Ayes d’1 h à 1 h 30, avec tout le barda des spéléologues : casque et frontale, combinaison, baudrier et cordes selon la sortie. On comprend alors qu’on part pour une vraie immersion. Pour des explorations familiales, trois entrées principales sont identifiées : le trou du Glaz, dans la face ouest de la Dent, la grotte Annette et la grotte Chevalier à l’est.
Une sortie débute par un temps d’équipement et de consignes. Puis c’est le moment d’explorer. Et on s’aperçoit très vite que les galeries ne sont pas aussi oppressantes qu’on l’imaginait. « Il y a plein de peurs et de clichés liés à la spéléo, explique Cyrille. Mais la plupart du temps, on progresse debout, et les volumes sont bien plus grands qu’on ne l’imagine. » La grotte Chevalier, par exemple, déroule 800 mètres de progression dans une salle aux allures presque cathédralesques. C’est la plus accessible malgré son entrée plutôt étroite.
Dans le trou du Glaz ou la grotte Annette, les passages se font plus techniques : on rampe, on se contorsionne, on se glisse entre les dalles inclinées. À ce jeu, les enfants sont plus habiles et véloces que les adultes. Les étroitures, forcément redoutées, se franchissent plus sereinement avec le guide qui ouvre la voie.
Au fil des pas et des passages aux noms insolites – puits de la Gnôle, passage de l’Escargot, salle des Douches –, on découvre un monde minéral fascinant. Les lampes dévoilent concrétions, stalactites, cascades souterraines et parois sculptées, comme dans les grottes touristiques mais avec le frisson de l’exploration. Moment fort de la sortie : l’extinction volontaire des lampes. Le noir est total, l’ouïe en alerte, l’imaginaire en roue libre, inquiétant ou apaisant selon les sensibilités.
Quand on ressort après plusieurs heures sous terre, le contraste est saisissant. On a l’impression d’avoir voyagé très loin. L’expérience physique, mentale et sensorielle réveille le goût de l’aventure chez petits et grands et donne envie de replonger.
ATTENTION : le milieu souterrain est un milieu à risque nécessitant un matériel spécifique. L’exploration des grottes, dont celles citées dans l’article, doit être entreprise accompagné par un guide spécialisé.
Photo © Cyrille Mathon
Publié le 30.06.2025 à 17:24
Plus loin
4 bonnes idées pour s'évader (localement)
/ Par Jérémy Tronc
Sur l’ancienne voie ferrée du petit train de La Mure, le Vélorail des Alpes offre 14 km d’évasion en aller-retour au départ de Saint-Georges-de-Commiers. À l’aller, allure tranquille et montée en douceur grâce à l’assistance électrique qui gomme la déclivité. L’occasion d’apprécier l’environnement grandiose, les vieilles gares et les ouvrages d’art. On traverse quatre tunnels (frais) et des paysages sauvages entre montagnes et Drac avant d’atteindre le belvédère de Notre-Dame-de-Commiers et son lac (tables à pique-nique, fontaine et ombre agréable). À 30 km/h, la descente est plus forte en sensations. Frissons garantis dans l’obscurité des tunnels (on crie pour l’écho !) et aux aiguillages. Ludique, insolite, accessible à tous : un sympathique bol d’air en tribu.
Tél. 07 63 85 42 16
Dormir en tipi, cueillir son dîner, compter et soigner les vaches avec un berger : à Tréminis, Freddy Melmoux partage son métier et bien plus. Ce séjour familial, perché à 1600 m d’altitude, invite à comprendre le quotidien d’un éleveur et les défis qu’il affronte, entre chiens de protection, fréquentation touristique et cohabitation avec les loups. « Beaucoup de citadins ont des comportements inadaptés, mais dès qu’on explique, ça change », confie le berger. C’est toute l’ambition de cette expérience : apprendre, s’émerveiller, et peut-être voir la montagne autrement. Bonus : une veillée astronomie, allongé sous les étoiles, et la découverte de la faune sauvage.
Tél. 06 78 21 42 62
L’aviron, c’est ce sport élégant qu’on imagine réservé aux initiés. Et pourtant, sur le lac de Paladru, tout le monde peut s’y mettre, dès 11 ans. Encadrées par des pros, les séances permettent de glisser sur l’eau en solo ou en équipe. Après un passage obligé sur ergomètre pour apprendre la gestuelle, place à la mise à l’eau. Première réaction : comment a-t-on pu concevoir une embarcation aussi instable ? L’équilibre semble précaire au début, mais la sensation de glisse est magique. Le cadre, lui, est idyllique : des eaux calmes dans un écrin de verdure. Et puis… les possibilités de baignade. Imparable !
Tél. 06 42 72 16 45
Envie de redécouvrir Grenoble ? Mettez-vous à l’eau ! Avec Isère Canoë, on embarque pour une balade au ras de la rivière. Vue imprenable sur les berges, ponts, graffs et façades de la ville : la perspective change tout. Le parcours visite guidée permet même de mêler nature et culture. Une option que nous n’avons pas testée mais qui nous branche bien : la descente aux flambeaux en canoë, avec Grenoble qui s’illumine et les montagnes qui flamboient. Une escapade rafraîchissante, à faire en famille ou entre amis, pour voir Grenoble autrement.
Tél. 07 82 70 43 04
Photo © OT Pays Voironnais
Publié le 30.06.2025 à 17:24
Plus loin
Nos balades fastoches à vélo, le long de l'Isère ou du Drac
/ Par Jérémy Tronc
Au fil d’une courte portion de la Belle Via (lire ci-contre), enfourchez votre vélo depuis Grenoble jusqu’à Voreppe pour une escapade ombragée et presque entièrement plate le long de l’Isère. Seuls les deux derniers kilomètres grimpent doucement, à partir de l’étang de la Roize, lorsque l’on quitte le lit de la rivière. L’histoire locale est étonnamment riche. Commencez par le chemin de croix en plein air, fraîchement restauré, visible dans l’allée principale du cimetière. Ses stations sculptées sont l’œuvre d’un personnage haut en couleur, figure locale photographiée par l’ethnographe Hippolyte Müller au début du XXᵉ siècle : Bibi, ermite et tailleur de pierre. Il vivait dans une grotte voisine et organisait d’étonnants banquets avec “L’association des fous”. Curiosité : la dernière station montre le Christ vivant ! Poursuivez votre découverte avec le circuit du vieux bourg, jalonné de maisons anciennes, pigeonniers, cadrans solaires, fontaines, de la belle église romane du XIIᵉ siècle et de l’église néogothique Saint-Didier, dont les peintures murales sont signées Alexandre Debelle. Et ne manquez pas le château de Siéyès (fermé au public), avec sa façade en trompe-l’œil : Choderlos de Laclos y a séjourné, utilisant ses habitants pour créer les personnages des Liaisons dangereuses.
Départ : Porte de France. Voie verte rive droite de l’Isère. Distance aller : 17,5 km
Depuis le pont de Catane à Grenoble, cap au sud pour une escapade de 18 km jusqu’à Vif. L’itinéraire, plat et accessible, longe d’abord le Drac sur une voie cyclable dédiée, ombragée par la ripisylve. À partir de Varces, on poursuit sur des pistes partagées et de petites routes de campagne. Parfait pour une balade sans stress. À l’arrivée, Vif dévoile ses trésors : l’église Saint‑Jean‑Baptiste abrite des peintures médiévales redécouvertes récemment. On visite ensuite le musée Champollion, consacré au célèbre égyptologue, installé dans sa maison d’enfance entourée d’un charmant parc du XIXᵉ siècle. Ne manquez pas la passionnante exposition temporaire sur les momies, jusqu’au 28 septembre. À 4 km au sud de Vif, le hameau du Genevrey et son église Sainte‑Marie du XIIᵉ siècle valent aussi le détour. Sur le chemin, on aperçoit les anciens fours biberons de la cimenterie Vicat, témoins du passé industriel local. Le 24 juillet, Vif sera ville départ du Tour de France pour l’étape reine jusqu’au col de la Lauze (au-dessus de Courchevel). Une belle occasion d’y aller à vélo, dans l’ambiance et sans les problèmes de circulation.
Départ : Pont de Catane. Voie verte rive gauche du Drac. Distance aller : 17,5 km
Depuis le Stade des Alpes, rejoignez au plus court la voie verte des berges de l’Isère, direction le nord. L’itinéraire est plat, ombragé et bien sécurisé, avec une piste cyclable jusqu’à l’étang de La Bâtie. Ensuite, le parcours alterne entre petites routes de campagne et pistes cyclables urbaines. Le trajet serpente au cœur du Grésivaudan avec de superbes vues dégagées sur la chaîne de Belledonne d’un côté et les reliefs de la Chartreuse de l’autre. Une courte montée permet d’atteindre le marais de Montfort, un espace naturel sensible de 44 hectares, classé pour sa biodiversité exceptionnelle. Ce site abrite plus de 180 espèces végétales, dont des orchidées rares, ainsi que des papillons protégés tels que le Cuivré des marais, le Fadet des laîches et l’Azuré de la sanguisorbe. On explore ce petit monde discret à travers mares, saules et hautes herbes via le Sentier du papillon, accessible à tous, mais pas au vélo. Prévoyez un antivol. Des coins pique-nique ombragés sont aménagés autour du marais pour savourer une pause au calme avant de reprendre la route.
Départ : Stade des Alpes. Voie verte rive gauche puis rive droite de l’Isère. Distance aller : 24 km
La Belle Via est un itinéraire cyclable qui traverse quatre départements : la Haute-Savoie, la Savoie, l’Isère et la Drôme. La plus grande portion se situe en Isère. Elle serpente sur 123 km entre Chanaz et Pont-de-l’Isère en passant par Grenoble. Facile et sécurisé, l’itinéraire comporte peu de dénivelé sauf quelques montées quand on quitte le lit de l’Isère. C’est donc un excellent support pour vos escapades à vélo. De nombreuses gares jalonnent le parcours. Vous pouvez alors vous aventurer assez loin puis revenir aisément en train. Pour une grande aventure de plusieurs jours, une boucle est possible en rejoignant la ViaRhôna.
Gratuite, communautaire et facile à utiliser, l’application (et le site) Geovelo permet de planifier des trajets à vélo en tenant compte de votre type de cycle et de vos préférences : itinéraire direct, sécurisé, touristique ou équilibré. Il suffit d’entrer un point de départ, une destination, et éventuellement des étapes. L’outil privilégie les pistes cyclables et les routes tranquilles, tout en évitant les secteurs à risque. La carte interactive signale également les parkings à vélos, bornes de réparation et stations en libre-service. Si on ne vous donne pas le topo précis de nos balades, faites confiance à Geovelo.
Photo © Jérémy Tronc
Publié le 30.06.2025 à 17:19
Plus loin
Vercors en lumières : l'appel de la forêt
Nouveauté de l’été, la balade nocturne et immersive proposée par Vercors en lumières sort clairement de l’ordinaire. Casque audio sur les oreilles, on cheminera à travers le Bois Barbu dès la nuit tombée pour découvrir un sentier habillé de jeux de lumières, de projections vidéo et « d’installations discrètes », lit-on sur leur site internet. Le tout en écoutant une histoire, celle d’un grand-père et de sa petite fille (mignon, forcément) qui partent à la découverte des richesses du Vercors : végétaux, animaux, minéraux et… résistants de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, tout cet attirail technologique ne nuit-il pas à la nature dont il est justement question ? Rassurez-vous, les organisateurs ont pris moult précautions : pas de haut-parleurs, éclairage doux et directionnel, itinéraire déjà emprunté en journée… / HV
Photo © Orpheo
Publié le 30.06.2025 à 17:19
Musique
Quelques douceurs estivales (et culturelles) à la Gélinotte
Point de chute des bons vivants (que nous sommes, et que vous êtes aussi, on le sait), La Gélinotte jouit d’une situation géographique des plus enviables. Au bord du lac de Freydières et au pied des sommets de Belledonne. Atout supplémentaire, ce restaurant accueille tout l’été quelques spectacles et de nombreux concerts, avec un certain intérêt pour les musiques du monde, le jazz et la chanson. En vrac, on y retrouvera le trio Goulash Mercenaire, le rock balkanique de Ballast, la fanfare La Mort Subite, ou encore la compagnie La Désarmante qui mêle théâtre et portés acrobatiques. / HV
Photo © Jacques Roulle
Publié le 30.06.2025 à 17:19
Cirque
Belledonne en cirque investit les bords du lac de Freydières
Depuis 2017, l’équipe de Belledonne en Cirque s’installe sur les rivages du lac de Freydières pour célébrer la création circassienne à échelle humaine – petites formes, petites compagnies, jauges raisonnables, tout pour s’inscrire au mieux dans ce paysage précieux. Cette année, on a notamment rendez-vous avec La Baudrière, spectacle pour 3 corps de femmes et 6 cordes en coton, dans lequel il s’agit de « grimper grâce aux autres sans se marcher dessus » (douceur en perspective). On découvrira aussi le solo mêlant clown, rap et beatbox de la compagnie La Dent Drôle qui évoque la disparition des ours polaires… Avec les sommets pour décor, voilà qui prend encore plus de sens… / HV
Photo © Sylvain
Publié le 30.06.2025 à 17:19
Chanson
No Mad en tournée dans le Vercors : musique sur un plateau
Alors ça, ça s’annonce très beau. Le groupe de chansons folk acoustiques No Mad – qui n’a d’autres objectifs que d’atteindre une forme de beauté simple avec quelques voix et instruments – parcourt le Vercors pendant une bonne partie du mois de juillet. Douze dates en tout (à Engins, Chatte, Villard-de-Lans, Cornillon-en-Trièves…) dans le cadre d’un événement baptisé L’Horizon pour s’étendre où sera également présenté le fruit d’une longue enquête menée par le groupe auprès des Vertacomicoriens, sur le thème des transitions touristiques de ce territoire magnifique. Le must de cet été en montagne ! / HV
Photo © Tomas Bozzato
Publié le 30.06.2025 à 17:19
Cirque
Au Vaujany festival, vive les Siamangs !
Connaissez-vous les siamangs ? Des singes d’une habileté et d’une grâce absolues, dévalant les branches en glissades minutieuses et silencieuses, et un regard d’une profondeur exquise qui remet bien les humains à leur place. Oui, on les adore ! Mais les Siamangs, c’est aussi le nom de l’école de trapèze volant qui assurera stages et ateliers lors du Vaujany festival, dans la petite station du même nom, en Oisans. Également au programme de ces six jours, une foultitude de compagnies qu’on ne connaît pas encore : impro, cirque, conte, magie, marionnette, déambulations musicales… Il y en aura assurément pour tout le monde. / HV
Photo © OT Vaujany