URL du flux RSS

ACCÈS LIBRE Actualité IA

▸ les 10 dernières parutions

03.11.2025 à 07:59

OpenAI – Le géant de l’IA sous haute tension

Romain Leclaire
OpenAI, le titan rutilant de l’intelligence artificielle, est au sommet du monde. Pourtant, sous la surface de cette ascension fulgurante, l’empire de Sam Altman fait face à des pressions colossales qui menacent de fissurer ses fondations. Entre des engagements financiers astronomiques qui font lever les sourcils, des batailles juridiques croissantes sur les droits d’auteur et […]
Texte intégral (1871 mots)
Sam Altman et Satya Nadella sur scène lors d'un événement d'OpenAI, avec le logo d'OpenAI en arrière-plan.

OpenAI, le titan rutilant de l’intelligence artificielle, est au sommet du monde. Pourtant, sous la surface de cette ascension fulgurante, l’empire de Sam Altman fait face à des pressions colossales qui menacent de fissurer ses fondations. Entre des engagements financiers astronomiques qui font lever les sourcils, des batailles juridiques croissantes sur les droits d’auteur et un comportement de plus en plus étrange de ses propres agents IA, l’entreprise est engagée dans une course folle contre ses propres ambitions. Les récentes révélations la dépeignent à la fois comme surpuissante et étonnamment sur la défensive.

Lors d’une récente interview conjointe sur le podcast Bg2, réunissant Sam Altman et le PDG de Microsoft, Satya Nadella, la tension était palpable. L’animateur, Brad Gerstner, a mis les pieds dans le plat en évoquant les revenus d’OpenAI, estimés à environ 13 milliards de dollars par an. Un chiffre impressionnant, certes, mais qui semble dérisoire face aux engagements de dépenses de l’entreprise: plus de 1 000 milliards de dollars prévus pour l’infrastructure de calcul au cours des dix prochaines années.

La réaction d’Altman a été pour le moins surprenante d’irritabilité. « Premièrement, nous faisons bien plus de revenus que cela« , a-t-il rétorqué, avant de lancer une pique directe à l’animateur (qui est lui-même un investisseur). « Deuxièmement, Brad, si vous voulez vendre vos actions, je vous trouverai un acheteur. » Une boutade qui a fait rire Nadella, mais qui trahit une certaine colère. Sam Altman a enchaîné en affirmant qu’il y a beaucoup de gens qui aimeraient acheter des actions OpenAI, y compris les critiques qui écrivent des articles ridicules sur la faillite imminente de l’entreprise. Le PDG a même confié que, bien qu’il ne souhaite généralement pas qu’OpenAI soit une société publique, il y a des moments où cela l’attire: « J’adorerais leur dire qu’ils peuvent simplement parier à la baisse sur l’action, et j’adorerais les voir se ruiner en faisant ça.« 

Il reconnaît que l’entreprise pourrait tout gâcher, notamment en échouant à obtenir suffisamment de puissance de calcul, mais il insiste sur le fait que les revenus augmentent fortement. Il fait le pari que ChatGPT continuera de croître, qu’OpenAI deviendra un cloud IA important et que son activité d’appareils grand public sera non négligeable. L’ambition est claire. Lorsque Gerstner spécule sur 100 milliards de dollars de revenus en 2028 ou 2029, Altman coupe court: « Que diriez-vous de 2027 ? » Pourtant, il nie toute introduction en bourse imminente, qualifiant ces rumeurs d’infondées, tout en admettant que cela finira par arriver.

Mais cette croissance exponentielle a besoin de carburant. Et c’est là tout le problème. L’appétit vorace d’OpenAI pour les données d’entraînement se heurte désormais à un mur de résistance juridique, notamment au Japon. La Content Overseas Distribution Association (CODA), qui représente des géants du divertissement japonais comme la Toei et Square Enix, a officiellement demandé à l’entreprise américaine de cesser d’utiliser sans autorisation leur propriété intellectuelle pour entraîner Sora 2, son dernier générateur de vidéos.

Près de 20 cosignataires l’accusent de violation des droits d’auteur, affirmant qu’une grande partie du contenu de Sora 2 ressemble étroitement à du contenu ou à des images japonaises. Le cœur du litige réside dans la différence entre les systèmes juridiques. OpenAI fonctionne sur un modèle d’opt-out (retrait volontaire), utilisant les œuvres protégées sauf si le propriétaire le demande explicitement. Mais selon la loi japonaise, la CODA insiste sur le fait que le système devrait être « opt-in ». La permission est requise avant l’utilisation.

Le gouvernement japonais lui-même est monté au créneau, demandant à OpenAI de cesser de piller les « trésors irremplaçables » du pays, comme les anime et les jeux vidéo (One Piece, Demon Slayer). L’ironie est cinglante, car Sam Altman s’était lui-même vanté de pouvoir créer des images « à la Ghibli » avec les nouvelles mises à jour de ChatGPT. La CODA a prévenu qu’elle prendrait des mesures légales et éthiques appropriées, qu’il s’agisse d’IA générative ou non.

Graphique avec le texte 'TOEIC x ChatGPT' sur un fond clair, soulignant la connexion entre le test TOEIC et ChatGPT.

Cette pression juridique ne se manifeste pas seulement dans les salles d’audience, elle semble désormais influencer le comportement même des produits d’OpenAI. Une enquête fascinante de la Columbia Journalism Review s’est penchée sur ChatGPT Atlas, un navigateur doté de capacités agentiques (capable d’exécuter des tâches comme réserver des hôtels ou acheter des billets).

Les journalistes ont découvert un comportement pour le moins curieux. Ces agents IA, qui naviguent sur le web en se faisant passer pour des utilisateurs humains (apparaissant comme des « sessions Chrome normales » pour contourner les blocages anti-robots), semblent avoir reçu l’ordre d’éviter soigneusement certaines sources d’information. Lesquelles ? Celles appartenant à des entreprises qui poursuivent actuellement OpenAI.

Lorsque l’enquête a demandé à Atlas de résumer des articles de PCMag et du New York Times (dont les sociétés mères sont en litige avec OpenAI), l’IA s’est lancée dans des chemins labyrinthiques pour trouver l’information ailleurs. C’était, selon les auteurs, comme un rat trouvant des boulettes de nourriture dans un labyrinthe, sachant que l’emplacement de certaines d’entre elles est électrifié.

Logos de The New York Times et OpenAI sur un fond en noir et bleu.

Pour PCMag, Atlas est allé chercher des citations sur les réseaux sociaux et d’autres sites d’actualité. Pour le New York Times, il a généré un résumé basé sur les reportages de quatre autres médias: le Guardian, le Washington Post, Reuters et l’Associated Press. Fait notable, tous, sauf Reuters, ont des accords de contenu ou de recherche avec OpenAI. L’agent IA a activement évité les publications litigieuses, préférant un chemin « plus sûr » et plus « amical » pour l’IA.

Ces trois exemples dessinent le portrait d’un géant aux prises avec les conséquences de sa propre démesure. Sam Altman affiche une confiance de joueur de poker face à des engagements financiers qui donnent le vertige. Simultanément, son entreprise fait face à une révolte mondiale des créateurs dont elle a utilisé les œuvres sans permission. Et pour couronner le tout, sa propre technologie devient si « intelligente » qu’elle apprend à éviter les adversaires légaux de son créateur. OpenAI construit l’avenir, c’est indéniable, mais cet avenir semble de plus en plus freiné par les dettes, financières et éthiques, de son passé turbulent.

31.10.2025 à 15:18

Reddit – Pourquoi les chatbots IA ne sont pas (encore) un moteur de trafic

Romain Leclaire
Reddit, le colosse de la discussion communautaire, vient de jeter un pavé dans la mare. Lors de la présentation des résultats du troisième trimestre 2025, son PDG Steve Huffman a livré une analyse surprenante. Non, les chatbots IA ne sont pas un moteur de trafic majeur pour l’entreprise. Cette déclaration, en apparence simple, cache une […]
Texte intégral (1984 mots)
Capture d'écran du site Web de Reddit, avec le slogan "The heart of the internet" sur un fond orange vif.

Reddit, le colosse de la discussion communautaire, vient de jeter un pavé dans la mare. Lors de la présentation des résultats du troisième trimestre 2025, son PDG Steve Huffman a livré une analyse surprenante. Non, les chatbots IA ne sont pas un moteur de trafic majeur pour l’entreprise.

Cette déclaration, en apparence simple, cache une stratégie complexe et fascinante que Reddit est en train de déployer. Alors que l’entreprise affiche une santé financière et une croissance d’utilisateurs insolentes, elle navigue dans les eaux troubles de l’IA avec une prudence de funambule, mêlant partenariats lucratifs et batailles juridiques acharnées.

La douche froide – L’IA n’est pas le moteur

Commençons par la nouvelle principale, celle qui a fait lever quelques sourcils parmi les analystes. Interrogé sur l’impact des nouveaux outils d’IA sur l’acquisition de trafic, Steve Huffman a été catégorique.

« [Les chatbots] ne sont pas un moteur de trafic aujourd’hui », a-t-il déclaré. Il a souligné que les sources de trafic dominantes de Reddit restent inchangées et robustes. On parle évidemment de la recherche Google et de l’accès direct. Un analyste a même tenté d’obtenir une répartition, demandant si le trafic était de 50 % Google et 50 % direct, ce à quoi le PDG a répondu que ces chiffres étaient approximatifs, mais assez proches.

Dessin d'une mascotte Reddit, souriante, tenant une médaille en or, sur un podium lumineux avec un fond orange.

Cette répartition 50/50 est intéressante. Elle montre que Reddit bénéficie à la fois d’une puissance de référencement (SEO) immense, captant les recherches de niche sur Google (pensez à toutes les fois où vous avez ajouté « reddit » à votre recherche pour obtenir de vrais avis), et d’une loyauté de marque massive, avec des millions d’utilisateurs qui tapent directement l’URL ou ouvrent l’application par habitude. Huffman a tenu à préciser que cela ne signifiait pas une rupture des relations avec les acteurs de l’IA.

« Je pense que nos relations avec les entreprises avec lesquelles nous travaillons directement sont saines, et nous avons tous deux beaucoup appris au cours des deux dernières années, notamment sur la valeur des données de Reddit […]. Je suis donc impatient de continuer à travailler sur ces sujets avec ces partenaires. »

Mais le message est clair, à l’heure actuelle, les utilisateurs ne passent pas massivement par un chatbot pour atterrir sur un subreddit.

Le jeu dangereux – Vendre l’or tout en protégeant la mine

Cette déclaration sur le trafic devient encore plus passionnante lorsqu’on la met en contexte avec la stratégie de données de Reddit. L’entreprise sait qu’elle est assise sur une mine d’or. Pendant des années, ses forums ont été le terrain d’entraînement de facto pour les grands modèles de langage, qui se sont nourris de ses millions de conversations humaines authentiques pour apprendre à parler, raisonner et débattre. En mai 2024, la plateforme a décidé de fermer le robinet. Conscient de la valeur commerciale immense de ce contenu, elle a modifié sa politique, verrouillant son API et stipulant que toute utilisation commerciale de ses données nécessiterait désormais une licence payante.

C’est là que réside sa relation compliquée avec l’IA. D’un côté, l’entreprise a signé un accord majeur avec OpenAI pour lui permettre d’utiliser les données maison pour l’entraînement de ses modèles. Un partenariat similaire existe avec Google. Reddit monétise donc son atout le plus précieux auprès des plus grands noms du secteur. De l’autre côté, le réseau social a sorti les griffes. Il est engagé dans des batailles juridiques féroces avec d’autres sociétés d’IA, notamment Anthropic et Perplexity, probablement accusées d’avoir pillé ses données sans autorisation ni compensation. Reddit joue un double jeu, il se positionne comme le fournisseur officiel et payant de « l’âme d’Internet » pour les géants de l’IA tout en poursuivant agressivement ceux qui tentent de s’emparer de ces mêmes données gratuitement.

Une stratégie validée par les chiffres

Et cette stratégie semble payer. Loin d’être une simple plateforme de discussion, Reddit est devenu une puissance financière. Les résultats du T3 2025 sont éloquents:

  • Revenus: 585 millions de dollars, soit une croissance spectaculaire de 68 % d’une année sur l’autre.
  • Utilisateurs: 116 millions d’utilisateurs actifs uniques quotidiens et 444 millions d’utilisateurs actifs uniques hebdomadaires, en hausse de 20 %.
  • International: La croissance internationale est un moteur clé, avec une augmentation de 31 % des utilisateurs quotidiens en dehors des États-Unis.
  • Portée: Plus de 190 millions d’Américains visitent le réseau chaque semaine.

Ces chiffres montrent une entreprise en pleine expansion qui n’a pas besoin des chatbots pour assurer sa croissance. Elle a le luxe de pouvoir choisir ses partenaires et de dicter ses conditions.

La véritable révolution IA se passe à l’intérieur

Si Steve Huffman minimise l’impact de l’IA externe sur son trafic, il mise tout sur celle interne pour transformer l’expérience utilisateur. La véritable ambition de Reddit n’est pas d’être une source pour les chatbots externes, mais de devenir lui-même un moteur de réponse. L’entreprise continue d’investir massivement pour faire de la recherche une partie centrale de l’expérience. Et les résultats sont déjà là. Le PDG a révélé que la société traite déjà 20 % de ses volumes de recherche via sa nouvelle fonctionnalité « Answers » alimentée par l’IA et via la barre de recherche principale.

Un homme parlant avec passion lors d'une interview, entouré de verdure.

Le volume est considérable, au troisième trimestre, 75 millions de personnes ont utilisé la fonction de recherche chaque semaine. L’objectif, annoncé par Huffman, est de fusionner complètement l’IA et l’expérience de recherche de base au cours des prochains trimestres. En d’autres termes, Reddit est en train de construire son propre concurrent de Perplexity ou de la recherche IA de Google, directement intégré à sa plateforme. Au fond, pourquoi iriez-vous demander à un chatbot externe « quel est le meilleur casque audio selon de vrais utilisateurs » quand vous pouvez poser la question directement à Reddit et obtenir une réponse synthétisée par l’IA, basée sur des millions de discussions authentiques ?

L’accueil avant tout

Pour finir, cette croissance doit être soutenue par une capacité à retenir les nouveaux venus. Parallèlement à ses ambitions en matière d’IA, Reddit expérimente un nouveau flux d’intégration (onboarding) plus simple. L’objectif est de réduire la friction pour les nouveaux utilisateurs, souvent intimidés par la structure unique de la plateforme.

« Nous voulons qu’ils voient dès leur première session que Reddit est incroyable et qu’il a du contenu pour eux. Notre objectif est donc de connecter les utilisateurs avec du contenu pertinent très rapidement », a expliqué Huffman.

L’image qui se dessine est celle d’une entreprise remarquablement stratégique. Reddit comprend que sa valeur ne réside pas dans le trafic de clics généré par l’IA, mais dans les données brutes qui alimentent cette dernière. La société monétise ces données auprès de partenaires triés sur le volet, tout en utilisant ses revenus explosifs pour construire ses propres outils d’IA internes. L’objectif final n’est pas d’être une note de bas de page dans les réponses de ChatGPT, mais de devenir la destination unique où la recherche IA et la communauté humaine authentique fusionnent.

31.10.2025 à 14:54

Recherche de brevets – Comment l’IA de Perplexity veut simplifier l’innovation pour tous

Romain Leclaire
Le monde de l’innovation repose sur le brevet, une pierre angulaire souvent sous-estimée. C’est le Graal pour tout inventeur, la protection juridique d’une idée, le document qui transforme une étincelle de génie en un actif tangible. Mais avant de pouvoir célébrer une nouvelle invention, il existe une étape redoutée, un véritable parcours du combattant que […]
Texte intégral (1963 mots)
Une illustration numérique représentant des élements graphiques futuristes avec une vue de paysage à travers des formes géométriques, suggérant un thème d'innovation et de technologie.

Le monde de l’innovation repose sur le brevet, une pierre angulaire souvent sous-estimée. C’est le Graal pour tout inventeur, la protection juridique d’une idée, le document qui transforme une étincelle de génie en un actif tangible. Mais avant de pouvoir célébrer une nouvelle invention, il existe une étape redoutée, un véritable parcours du combattant que tous les ingénieurs, chercheurs et entrepreneurs connaissent bien. Il s’agit de la recherche d’antériorité. Savoir si une idée est réellement nouvelle, si quelqu’un d’autre n’a pas déjà eu la même illumination il y a cinq ou dix ans, est un art obscur.

Traditionnellement, ce processus est, pour le dire poliment, notoirement difficile. Il s’agit d’un labyrinthe de bases de données gouvernementales, de codes de classification complexes et d’un jargon juridique qui découragerait même les esprits les plus motivés. C’est un monde où un simple oubli, un mot-clé manquant dans une requête de recherche, peut coûter des millions en frais de justice ou anéantir un projet. Mais cette époque de friction et d’incertitude pourrait bien être en train de changer. L’intelligence artificielle, qui transforme déjà notre façon d’écrire, de coder et de créer, frappe désormais à la porte des offices de brevets. Perplexity, l’un des noms les plus en vue dans le domaine de l’IA conversationnelle, vient de lancer un outil qui promet de dynamiter cette ancienne forteresse et de rendre la recherche de brevets enfin accessible.

Image of a patent document for methods of online language learning using artificial intelligence and avatar technology. The document includes sections such as the patent number, inventors, filing date, and an abstract describing the technology.

Pour saisir la portée de cette annonce, il faut d’abord comprendre la complexité de la recherche de brevets « à l’ancienne ». Cela ne se fait pas comme pour une recette de cuisine sur internet. Les avocats en propriété intellectuelle et les chercheurs spécialisés passent des jours, voire des semaines, à naviguer dans des bases de données massives comme celles de l’OEB (l’office européen). Le succès dépend de la maîtrise d’opérateurs booléens complexes, ces fameux « ET », « OU », « SAUF ». Il faut jongler avec des chaînes de mots-clés précises, anticiper tous les synonymes possibles et imaginables qu’un inventeur aurait pu utiliser.

Par exemple, une invention pour un « dispositif de suivi d’activité » pourrait être classée sous « podomètre électronique », « moniteur de fréquence cardiaque portable » ou « accéléromètre de poignet ». Oubliez l’un de ces termes, et vous manquez une partie importante de l’information. À cela s’ajoutent les classifications internationales (IPC ou CPC), des codes abscons qui catégorisent chaque invention. Si vous ne connaissez pas les bons codes, vous passez à côté de pans entiers de la connaissance technique. C’est un travail fastidieux, extrêmement coûteux lorsque sous-traité et à très haut risque. L’échec à trouver un « art antérieur » pertinent peut invalider un brevet des années après son octroi.

C’est précisément sur ce mur de complexité que Perplexity concentre sa puissance de feu. L’entreprise vient de déployer un nouvel agent de recherche de brevets alimenté par l’IA. La promesse est simple, remplacer la complexité des requêtes par l’intuition du langage naturel. Fini les chaînes de mots-clés cryptiques et les opérateurs booléens. L’outil est conçu pour comprendre ce que vous voulez dire, pas seulement ce que vous tapez.

Perplexity donne des exemples concrets. Au lieu de construire une requête syntaxiquement parfaite, vous pouvez simplement demander: « Existe-t-il des brevets sur l’apprentissage des langues par l’IA ? » ou « Quels sont les brevets clés en informatique quantique depuis 2024 ?« . C’est un changement de paradigme fondamental. L’IA ne se contente pas de chercher les mots « quantique » et « 2024 », elle s’efforce à comprendre l’intention derrière la question et le concept technologique sous-jacent.

La véritable magie de l’outil réside dans sa capacité à voir au-delà des correspondances exactes de mots-clés. C’est ce qu’on appelle la recherche sémantique. Si un utilisateur recherche « trackers de fitness », l’IA de Perplexity ne se limitera pas à ce terme précis. Elle comprendra le concept et étendra intelligemment la recherche pour inclure des termes connexes tels que « bandes d’activité », « montres compteuses de pas » ou « montres de surveillance de la santé ». C’est la fin de l’angoisse du synonyme manquant. L’IA ratisse plus large et plus intelligemment, en se basant sur le sens plutôt que sur la terminologie.

Mais trouver le bon brevet n’est que la moitié du combat. L’autre moitié, souvent tout aussi ardue, est de le comprendre. Le langage des brevets est un dialecte à part entière, conçu pour être blindé juridiquement, souvent au détriment de la clarté la plus élémentaire. Perplexity s’attaque aussi à ce problème. Pour chaque résultat pertinent, l’outil fournit un résumé clair et concis généré par l’IA. Cela permet à un entrepreneur, un ingénieur ou un journaliste de saisir l’essence d’un brevet en quelques secondes, au lieu de devoir déchiffrer des dizaines de pages de descriptions techniques et de revendications juridiques alambiquées.

Tampon ou sceau indiquant un brevet déposé, avec les mots 'BREVET DÉPOSÉ' et 'PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE' entourés d'étoiles.

L’innovation ne s’arrête pas aux portes des bases de données de brevets. La validité d’une invention ne se mesure pas seulement par rapport à d’autres brevets, mais par rapport à l’ensemble de « l’art antérieur ». Cela inclut tout ce qui a été rendu public avant la date de dépôt. Une idée décrite dans un article académique, un projet sur un dépôt de logiciels public comme GitHub, ou même une présentation lors d’une conférence peut suffire à invalider un brevet. Historiquement, rechercher cet art antérieur « non-brevet » était encore plus complexe, car il est dispersé aux quatre coins du web. Perplexity affirme que son outil peut également fouiller ces sources critiques. En intégrant les articles académiques et les référentiels de code, l’IA offre une vue à 360 degrés de l’état de l’art, réduisant considérablement le risque de réinventer la roue.

Pour encourager l’adoption et tester son outil à grande échelle, l’entreprise rend cet agent de recherche gratuit pour tous pendant sa phase bêta. Vous pouvez simplement vous rendre sur le site de Perplexity et taper votre requête en langage naturel pour l’essayer. Elle précise que les abonnés à ses formules payantes, Pro et Max, bénéficieront de quotas d’utilisation supplémentaires et de davantage d’options de configuration, ce qui sera sans doute nécessaire pour les utilisateurs intensifs comme les cabinets d’avocats ou les départements de R&D des grandes entreprises.

En s’attaquant au bastion notoirement complexe de la recherche de brevets, Perplexity propose une nouvelle philosophie: l’intelligence artificielle comme traducteur universel, capable de rendre les connaissances les plus denses et les plus techniques accessibles à tous. Si la promesse est tenue, ce ne sont pas seulement les avocats en brevets qui verront leur travail quotidien transformé, mais potentiellement tout l’écosystème de l’innovation, qui pourrait devenir plus rapide, plus informé et, finalement, plus ouvert.

31.10.2025 à 09:07

Apple change de cap – Pourquoi l’intégration de Gemini et ChatGPT n’est qu’un début

Romain Leclaire
Longtemps, Apple a cultivé l’image d’un jardin clos, un écosystème magnifique, performant, mais résolument fermé. La firme de Cupertino préférait maîtriser chaque aspect de l’expérience utilisateur, du matériel au logiciel. Mais dans la course effrénée à l’intelligence artificielle générative, même les portes les plus hautes commencent à s’ouvrir. Tim Cook vient de confirmer ce que […]
Texte intégral (2035 mots)

Un homme présente sur scène devant un grand logo Apple coloré, entouré d'un public prenant des photos.

Longtemps, Apple a cultivé l’image d’un jardin clos, un écosystème magnifique, performant, mais résolument fermé. La firme de Cupertino préférait maîtriser chaque aspect de l’expérience utilisateur, du matériel au logiciel. Mais dans la course effrénée à l’intelligence artificielle générative, même les portes les plus hautes commencent à s’ouvrir. Tim Cook vient de confirmer ce que beaucoup pressentaient, l’avenir de la pomme ne se construira pas seul. La nouvelle stratégie est de s’ouvrir aux meilleurs outils d’IA tiers pour transformer ses systèmes d’exploitation.

C’est lors d’une interview accordée à CNBC, dans le sillage d’annonces financières records, que le PDG de la marque a lâché la phrase clé. « Notre intention est de nous intégrer avec davantage de monde au fil du temps », a-t-il déclaré. Cette affirmation n’est pas anodine. Elle signe un changement de paradigme majeur pour l’entreprise. Apple a déjà commencé à poser les fondations de cette nouvelle ère en intégrant ChatGPT au cœur de Siri, offrant à son assistant vocal, souvent critiqué pour sa rigidité, un premier véritable « boost » intellectuel.

Mais ce n’est qu’un début. Les rumeurs, de plus en plus insistantes, font état de discussions très avancées avec Google pour une intégration de Gemini. Sundar Pichai, le PDG de Google, avait d’ailleurs confirmé l’année dernière que ses équipes travaillaient activement sur la prise en charge de Gemini pour l’iPhone. L’idée de voir les deux géants, à la fois rivaux et partenaires, collaborer à ce niveau est fascinante. Et la liste ne s’arrête pas là. Des bruits de couloir mentionnent aussi des partenariats potentiels avec Anthropic, le créateur de Claude, et même avec Perplexity, le moteur de recherche conversationnel en pleine ascension.

Notification on an iPhone screen asking if the user wants to use ChatGPT for a task, with options to 'Cancel' or 'Use ChatGPT'.

Cette stratégie « d’ouverture » n’est pas totalement nouvelle. Craig Federighi, le vice-président senior de l’ingénierie logicielle d’Apple, avait déjà évoqué l’année dernière que l’entreprise pourrait envisager des intégrations avec différents modèles comme Google Gemini à l’avenir. Ce qui était une possibilité est aujourd’hui devenu une intention stratégique claire, validée au plus haut niveau.

L’objectif principal de cette manœuvre est de redonner vie à son assistant maison. Tim Cook a confirmé qu’Apple était en bonne voie pour lancer une version de Siri profondément améliorée par l’IA l’année prochaine. Il a souligné que l’entreprise faisait de bons progrès dans ce sens. Cette refonte est déterminante. Pendant que les chatbots gagnaient en intelligence et en contexte, Siri restait figé dans son rôle d’exécutant de tâches basiques. L’intégration d’IA tierces lui permettrait de gérer des requêtes complexes, de comprendre le contexte et d’agir de manière proactive. Pour y parvenir, Cupertino n’exclut aucune option. Interrogé lors de la présentation des résultats financiers, Cook a réaffirmé que les acquisitions restaient sur la table. « Nous sommes ouverts à poursuivre les fusions et acquisitions si nous pensons que cela peut faire avancer notre feuille de route », a-t-il précisé, faisant écho à des déclarations similaires passées. Si Apple ne peut pas construire une brique technologique assez vite, elle l’achètera.

Un homme avec des lunettes, ajustant ses lunettes tout en ayant une expression sérieuse.

Cette stratégie s’appuie sur une santé financière insolente. Les nouvelles concernant l’IA ont été partagées en marge de la publication des résultats du quatrième trimestre et ils sont tout simplement records. Apple a engrangé la somme colossale de 102,5 milliards de dollars au cours des derniers mois. Cela représente une augmentation impressionnante de huit pour cent par rapport à la même période de l’année dernière. Ces chiffres donnent à l’entreprise américaine une puissance de feu quasi illimitée pour investir massivement dans la recherche et le développement, ainsi que pour financer d’éventuelles acquisitions précieuses dans le domaine de l’IA.

L’iPhone reste, sans surprise, le moteur de cette réussite. Bien que le lancement le mois dernier de la gamme iPhone 17 soit encore récent, les ventes de smartphones ont généré à elles seules 49,03 milliards de dollars de revenus. Cette nouvelle gamme, qui comprend l’iPhone 17, l’iPhone 17 Pro et le très remarqué iPhone Air (l’appareil le plus fin jamais conçu par Apple) a été bien accueillie. Fait notable, la marque a cette année intégré des fonctionnalités auparavant réservées à ses modèles Pro dans l’appareil d’entrée de gamme, comme l’écran toujours allumé et la technologie ProMotion pour un défilement plus fluide. Cette montée en gamme de la base est essentielle pour supporter les futures fonctionnalités d’IA, plus gourmandes en ressources.

Les autres piliers de l’empire se portent tout aussi bien. Les revenus des Mac ont atteint 8,72 milliards de dollars, tandis que les iPad ont rapporté 6,95 milliards. Mais le véritable gagnant moins visible reste la division « Services ». Comprenant les abonnements à Apple TV, Apple Music, Apple Fitness Plus et Apple Arcade, elle a connu une croissance spectaculaire pour atteindre 28,8 milliards de dollars de revenus.

Logo d'Apple One avec les icônes des applications Apple Music, Apple TV, Apple Arcade, Apple News, Fitness+, et iCloud.

Pendant que la stratégie logicielle se dessine, le matériel, lui, se prépare. L’intelligence artificielle, surtout celle fonctionnant localement sur l’appareil pour des raisons de performance et de confidentialité, nécessite une puissance de calcul phénoménale. Apple vient tout juste de mettre à jour l’iPad Pro, le MacBook Pro et même le casque Vision Pro, en les dotant tous de puces M5 de nouvelle génération. Cette mise à jour n’est pas un hasard, elle prépare l’ensemble de l’écosystème à l’ère de « l’Apple Intelligence ».

Alors que l’entreprise a peut-être semblé prendre du retard dans la course à l’IA générative, sa stratégie se révèle aujourd’hui. Plutôt que de se précipiter pour lancer son propre grand modèle de langage et risquer la comparaison, Elle adopte une position de « curateur ». La firme de Cupertino construit le vaisseau (un matériel surpuissant avec les puces M5 et un système d’exploitation sécurisé) et invite les meilleurs moteurs d’IA du monde à monter à bord. L’avenir de Siri ne sera pas un seul cerveau, mais un hub intelligent capable de faire appel au bon outil pour la bonne tâche. Avec des rumeurs persistantes sur l’arrivée d’un iPhone 17e plus abordable l’année prochaine, Apple se prépare à démocratiser cette nouvelle expérience IA pour tous les budgets.

30.10.2025 à 19:03

Canva – un nouveau modèle IA, des outils marketing et Affinity gratuit pour tous

Romain Leclaire
Canva, l’entreprise australienne devenue synonyme de design accessible à tous, vient de frapper un grand coup. Loin de se reposer sur sa domination du marché « prosumer », la société a dévoilé ce jeudi une série d’innovations qui la propulsent fermement sur le terrain des géants de la tech. Au cœur de cette révolution se trouve un […]
Texte intégral (2075 mots)
Logo de Canva sur un fond bleu, avec des éléments de design graphique en arrière-plan.

Canva, l’entreprise australienne devenue synonyme de design accessible à tous, vient de frapper un grand coup. Loin de se reposer sur sa domination du marché « prosumer », la société a dévoilé ce jeudi une série d’innovations qui la propulsent fermement sur le terrain des géants de la tech. Au cœur de cette révolution se trouve un tout nouveau modèle d’IA « maison », conçu spécifiquement pour le design, qui promet de changer radicalement notre façon de créer. Mais ce n’est pas tout. Canva a également lancé une plateforme marketing complète, de nouveaux outils de productivité et a fait une annonce fracassante concernant sa suite professionnelle Affinity.

La véritable star de cette annonce est sans aucun doute le nouveau modèle de design fondamental. Jusqu’à présent, le monde de l’IA générative, dominé par les modèles de diffusion, nous avait habitués à créer des images « plates ». Une fois générée, l’image était un tout, difficilement modifiable au-delà de quelques retouches ou d’un nouveau prompt. Canva change les règles du jeu. Ce nouveau modèle, entraîné sur la propre bibliothèque d’éléments de la plateforme, génère un design complet, avec des couches, des objets et du texte entièrement modifiables.

Imaginez, vous demandez une affiche pour un concert. Au lieu d’une image figée, vous recevez une composition où le titre, la date, l’image de fond et les icônes sont des éléments séparés que vous pouvez déplacer, redimensionner ou réécrire instantanément. Robert Kawalsky, responsable mondial des produits de l’entreprise, a parfaitement résumé le problème lors d’une interview avec TechCrunch. Il explique que si les modèles actuels permettent d’éditer des images plates avec sophistication via des prompts, cela reste un défi pour un médium visuel.

« Ce que nous avons découvert, » dit-il, « c’est que les gens veulent pouvoir marier cette idée de commencer avec un prompt pour aller loin, mais aussi être capables d’itérer directement eux-mêmes. »

C’est exactement ce que ce modèle permet, le meilleur des deux mondes, l’efficacité de l’IA et le contrôle du designer. Ce modèle fonctionne de manière transparente à travers tous les formats de Canva, qu’il s’agisse d’un post pour les réseaux sociaux, d’une présentation, d’un site web ou d’un tableau blanc.

Cette nouvelle intelligence irrigue l’ensemble de la plateforme. L’assistant IA de Canva, déjà présent, devient omniprésent. Il n’est plus confiné à une petite fenêtre de chat, mais s’intègre directement dans les onglets de design et d’éléments. Plus impressionnant encore, il s’invite dans la collaboration. Vous pouvez désormais « mentionner » le bot dans les commentaires pour obtenir des suggestions de texte ou de médias tout en travaillant à plusieurs sur un projet. L’outil gagne aussi en puissance, avec la capacité de générer des objets 3D et une nouvelle fonction permettant de copier le style artistique d’un design existant pour l’appliquer à un autre.

Canva pousse également son avantage du côté des données et de l’automatisation. L’entreprise avait déjà surpris en ajoutant un tableur à sa suite. Aujourd’hui, elle connecte ce produit à son outil de codage pour « sheets ». L’objectif est de vous permettre de créer des widgets personnalisés qui puisent dans les données stockées dans le tableur. Cela ouvre la porte à la création de tableaux de bord dynamiques et d’aperçus répétables, transformant Canva d’un simple outil de design statique en une plateforme d’analyse visuelle.

L’ambition de Canva ne s’arrête pas là. Forte de l’acquisition de la société d’analyse publicitaire MagicBrief plus tôt cette année, l’entreprise lance Canva Grow. Il s’agit d’une plateforme marketing « full-stack » (complète) qui utilise l’IA à la fois pour la création d’actifs et pour l’analyse des performances. Cet outil unifié permet aux équipes marketing de concevoir leurs campagnes, de mesurer leur impact et même de publier leurs publicités directement sur des plateformes comme Meta, le tout sans jamais quitter l’écosystème Canva.

Interface de design Canva affichant un projet de plan marketing pour une entreprise fintech, avec un fond coloré et des textes ajustables.

Pour compléter cette transformation en une suite de productivité totale, deux nouveaux produits font leur apparition. Premièrement, Canva Forms vous permet de créer des formulaires pour recueillir des informations, se posant en concurrent direct de solutions comme Google Forms. Deuxièmement, la plateforme intègre désormais le design d’e-mails. Vous avez maintenant la possibilité de créer des modèles et des mises en page pour vos campagnes marketing ou vos e-mails transactionnels (comme le suivi de colis), en vous assurant qu’ils respectent parfaitement l’esthétique de votre marque.

A user interface showing a design collaboration in Canva. The screen features a floral-themed email draft titled 'Fresh, Fast, FLAWLESS' along with a conversation sidebar where a user is requesting more eye-catching image suggestions from Canva.

Enfin, l’entreprise a gardé le meilleur pour la fin, une annonce qui va faire trembler Adobe. L’année dernière, Canva avait racheté Affinity, la suite d’outils de design professionnel (concurrents de Photoshop, Illustrator et InDesign). La nouvelle est tombée, elle rend la suite Affinity gratuite pour tous, et ce, pour toujours. C’est un mouvement stratégique colossal qui vise à attirer massivement les professionnels du design. En parallèle, l’interface d’Affinity est entièrement repensée pour fusionner la compréhension des vecteurs, des pixels et de la mise en page au sein d’une seule et même interface unifiée. L’intégration avec la plateforme mère est également renforcée: les designers pourront créer des objets complexes dans Affinity et les transférer de manière fluide dans Canva. Et la boucle est bouclée, Canva AI sera également intégrée dans Affinity, permettant aux professionnels de bénéficier de la génération d’images et de designs directement dans leur outil de prédilection.

Interface d'un outil de design montrant une image d'une femme avec un effet de glitch, accompagné de paramètres d'ajustement pour l'effet et une liste de calques.

Canva construit sous nos yeux un écosystème créatif et productif total, alimenté par une IA de nouvelle génération, qui cherche à couvrir tous les besoins, du simple utilisateur souhaitant créer une invitation d’anniversaire au professionnel du marketing et au designer chevronné. La bataille pour la domination de la suite créative vient de prendre un tournant décisif.

8 / 10

 

  GÉNÉRALISTES
Ballast
Fakir
Interstices
Lava
La revue des médias
Le Grand Continent
Le Diplo
Le Nouvel Obs
Lundi Matin
Mouais
Multitudes
Politis
Regards
Smolny
Socialter
The Conversation
UPMagazine
Usbek & Rica
Le Zéphyr
 
  Idées ‧ Politique ‧ A à F
Accattone
Contretemps
A Contretemps
Alter-éditions
CQFD
Comptoir (Le)
Déferlante (La)
Esprit
Frustration
 
  Idées ‧ Politique ‧ i à z
L'Intimiste
Jef Klak
Lignes de Crêtes
NonFiction
Nouveaux Cahiers du Socialisme
Période
Philo Mag
Terrestres
Vie des Idées
 
  ARTS
Villa Albertine
 
  THINK-TANKS
Fondation Copernic
Institut La Boétie
Institut Rousseau
 
  TECH
Dans les algorithmes
Framablog
Gigawatts.fr
Goodtech.info
Quadrature du Net
 
  INTERNATIONAL
Alencontre
Alterinfos
CETRI
ESSF
Inprecor
Journal des Alternatives
Guitinews
 
  MULTILINGUES
Kedistan
Quatrième Internationale
Viewpoint Magazine
+972 mag
 
  PODCASTS
Arrêt sur Images
Le Diplo
LSD
Thinkerview
 
Fiabilité 3/5
Slate
 
Fiabilité 1/5
Contre-Attaque
Issues
Korii
Positivr
🌞