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La Lettre de Philosophie Magazine

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26.11.2025 à 13:30

“Je me désencombre du désir de tout contrôler” : ce que signifie “se préparer à la mort” pour la philosophe Nathalie Sarthou-Lajus

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“Je me désencombre du désir de tout contrôler” : ce que signifie “se préparer à la mort” pour la philosophe Nathalie Sarthou-Lajus nfoiry

Dans notre nouveau numéro à retrouver chez votre marchand de journaux, six penseurs exposent ce que signifie pour eux se « préparer à la mort ». Nous vous proposons de découvrir le témoignage de la philosophe Nathalie Sarthou-Lajus, autrice, entre autres, de Sauver nos vies (Albin Michel, 2016) et de Vertige de la dépendance (Bayard, 2021).

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26.11.2025 à 11:06

“Peut-être n’y aurait-il pas de vie sociale sans un peu d’hypocrisie” : retrouvez la vidéo de Géraldine Muhlmann

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“Peut-être n’y aurait-il pas de vie sociale sans un peu d’hypocrisie” : retrouvez la vidéo de Géraldine Muhlmann nfoiry

« Que faire de nos vices ? » L'émission Avec philosophie sur France Culture est en partenariat avec Philosophie magazine, toute la semaine ! Quatre volets présentés par Géraldine Muhlmann, du lundi au jeudi, à l'occasion de la parution de notre hors-série : « Petit traité des vices à l'usage des honnêtes gens ». Pour l’occasion, la journaliste et productrice s’est livrée face à notre caméra. Elle évoque l’émission de jeudi sur l’agacement et l’hypocrisie, et nous dit aussi quel est son vice préféré...

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25.11.2025 à 21:00

Les consommateurs de drogue ont-ils du sang sur les mains ?

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Les consommateurs de drogue ont-ils du sang sur les mains ? nfoiry

« “Non, je ne me tairai pas. Je dirai la violence du narcotrafic.” Le combat d’Amine Kessaci contre les violences liées au trafic de drogue a bouleversé la France et suscité une prise de conscience inédite. Il a aussi donné lieu à des débats houleux sur les moyens pour engager cette lutte. J’aimerais revenir ici sur une dimension qui me semble avoir été un peu négligée : la responsabilité des consommateurs.

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Je dois d’abord faire une confession, pour expliquer d’où je parle. Oui, comme des millions de Français, j’ai déjà pris de la drogue : du cannabis à l’adolescence et de la cocaïne dans ma vingtaine (pour tester). Dans mon entourage, je ne dirais pas que tout le monde en prend, mais pas loin. Ecstasy, MDMA, champis… Toutes les semaines, quelqu’un me raconte une soirée sous influence. J’écoute, curieuse et amusée, tant les récits sont bon enfant et égaient un quotidien déprimant – l’époque va mal. Si je reste spectatrice, c’est que j’ai la “chance” d’aimer l’alcool et de ne pas ressentir le besoin de passer à autre chose. Surtout, la drogue me fait peur. Je crains qu’elle ne me fasse perdre les pédales comme elle l’a fait chez tant de gens : apprendre que le premier chanteur des Pink Floyd, Syd Barrett, n’était jamais redescendu d’un trip m’a sans doute immunisée.

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Régulièrement, j’éprouve quand même un malaise. Je sens que certains sujets sont compliqués à aborder. Et le livreur de 17 ans que tu as contacté via WhatsApp, tu ne penses pas que tu ruines un peu son avenir ? Et la dernière fois que tu as “pris une trace” et que, le même jour, deux hommes ont été fusillés à Marseille, tu ne t’es pas dit qu’il y avait un petit lien ? Et tu ne crois pas que tu prends de la drogue parce que tu aimes le frisson de l’interdit et que, du coup, tu participes d’un système qui ne peut que mal tourner ? Évoquer la responsabilité des consommateurs dans la violence générée par le narcotrafic paraît tabou. Même quand j’ai proposé un article dessus, en conférence de rédaction, j’ai vite été soupçonnée de vouloir faire la morale aux gens. 

Dissonance cognitive dans la brume

Les consommateurs de drogue ont-ils du sang sur les mains ? La question – certes provocatrice – a de quoi déranger, mais il me semble important de pouvoir la poser. Non pas pour défendre illico une société du “tout répressif” (spoiler : ce n’est pas ma position) mais pour tenter de comprendre pourquoi, précisément, les débats sur la drogue semblent viciés. C’est comme si, soudain, la chaîne de causalité entre la production d’un objet et sa consommation disparaissait. J’entends les objections : “Ce n’est pas mon problème, l’État n’a qu’à réussir sa mission… Et puis d’abord, qui te dit que c’est ce gramme-là de coke qui est responsable de la fusillade à Marseille ?” En effet, impossible de le savoir. Mais impossible de l’ignorer non plus.

Dressons un parallèle avec Shein, autre grand débat du moment. Lorsque la marque de vêtements s’est installée au BHV, la question de la responsabilité des consommateurs s’est posée. À ce moment-là, tout le monde paraissait d’accord : il ne fallait pas alimenter le succès d’une entreprise qui employait des enfants et dont des employés mouraient au travail. Là aussi, les informations ne permettaient pas d’établir un lien absolu entre létalité de la production et responsabilité de la consommation. Mais ce flou artistique n’était pas considéré comme un argument recevable pour justifier de soutenir Shein. Alors, pourquoi serait-ce différent avec la drogue ? Je crois que cette dissonance cognitive est l’une des composantes du problème – pas la seule évidemment, les logiques internes au marché de la drogue demeurant essentielles. 

Liberté et responsabilité

Que faire de notre responsabilité ? Philosophiquement, cette notion est liée à celle de liberté. Je suis libre car je suis responsable de mes choix, et je dois en rendre compte quand ils nuisent à autrui. Or, aujourd’hui, concernant la drogue, on constate un double malentendu. D’un côté, les personnes qui revendiquent la liberté de consommer de la drogue nient en même temps leur responsabilité personnelle dans les ravages causés par le narcotrafic. D’un autre côté, la droite, attachée à l’idée de liberté lorsqu’il s’agit de défendre le monde de l’entreprise ou la liberté d’expression, semble d’un coup se méfier comme de la peste de cette notion. Emmanuel Macron a lui-même plongé dans cette contradiction : alors qu’en 2016, il vantait les mérites de la légalisation du cannabis, il se fait aujourd’hui le héraut de la “tolérance zéro” – abandonnant la cohérence libérale au profit d’un calcul électoral bien facile. 

Dire à quelqu’un : “tu es responsable” ne devrait pas être considéré comme une insulte. Oui, les consommateurs de drogue sont en partie responsables de la violence du narcotrafic. Ils ne sont pas les premiers responsables, ni les seuls, ni les pires, et ce ne sont pas d’horribles personnes pour autant. Surtout, si l’on croit que les humains sont capables de faire des choix éclairés qu’ils jugent bons pour eux-mêmes, et même si l’on désapprouve moralement ces choix, alors il faut avoir le courage de croire à la liberté jusqu’au bout. Et donc d’examiner sérieusement l’idée d’une dépénalisation des drogues dont a minima, ni la production, ni la consommation ne nuiraient à autrui. Quelles seraient de telles drogues ? Sous quelles conditions pourraient-elles être fabriquées et consommées en France ? Ce sont des questions importantes, trop peu évoquées dans le débat public, qui ne sauraient être éludées par les responsables politiques authentiquement attachés à la liberté.  »

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25.11.2025 à 17:00

Pourquoi l’affaire Epstein ébranle le mouvement Maga

hschlegel
Pourquoi l’affaire Epstein ébranle le mouvement Maga hschlegel

Les revirements de Donald Trump sur les « Epstein files » ont semé la zizanie chez ses partisans, très impliqués sur le sujet. Le président américain aurait-il quelque chose à cacher ? Retour sur des mois de polémiques et ce qu’elle dit du rapport à la vérité chez les partisans de Trump.

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Du pain bénit pour les complotistes

L’affaire Epstein obsède depuis des années l’opinion publique américaine. Elle est rapidement entrée en résonance avec certaines théories du complot véhiculées dans le camp républicain. Au sein du mouvement QAnon, très proche de la nébuleuse « Maga », beaucoup sont en effet convaincus de l’existence d’un réseau mondial d’élites s’adonnant sans vergogne à la pédophilie, récoltant l’adrénochrome – substance prétendument rajeunissante – à partir de sang d’enfants. L’homme d’affaires et célèbre criminel sexuel américain Jeffrey Epstein, mort en prison en 2019, est présenté comme un maillon central de ce réseau.

“Donald Trump figure dans les dossiers Epstein. Cest pour ça qu’ils nont pas été rendus publics” Elon Musk

 

En promettant de rendre publics les « Epstein files », le « dossier Epstein », pendant la campagne présidentielle de 2024, Donald Trump est devenu le héraut de ces complotistes en guerre contre ce qu’ils pensent être une cabale pédophile et sataniste. Pour l’« influenceur » QAnon Mama Wolf, certains « message secrets codés » de Trump indiquaient sa volonté de démanteler ce grand système. Au début du second mandat de Trump, Peter Thiel, magnat de la Silicon Valley, allait jusqu’à annoncer une apocalypse – une grande « révélation », au sens étymologique : « Le retour de Trump à la Maison-Blanche augure lapokálypsis des secrets de lancien régime. »

Une “révélation” qui se fait attendre…

Sauf que le grand dévoilement n’a pas lieu. En mai 2025, Pam Bondi, ministre fédérale de la Justice, informe le président que son nom figure dans le dossier Epstein – l’information sera publiquement confirmée le 23 juillet. Elon Musk, brouillé avec le chef d’État, en profite pour l’attaquer sur X, mobilisant à nouveau une rhétorique complotiste : « Donald Trump figure dans les dossiers Epstein. Cest la véritable raison pour laquelle ils nont pas été rendus publics. Bonne journée, Donald Trump ! »

“Je connais Jeff depuis quinze ans. C’est un type formidable, qui aime les belles femmes autant que moi” Donald Trump

 

Trump est pris à son propre piège. Face au refus réitéré de l’administration de publier le dossier, le camp républicain se divise. En juillet, 36% des soutiens du parti dénoncent la gestion de ce scandale, selon un sondage réalisé par l’université de Quinnipac, quand 40% l’approuvent. Des déclarations passées de Donald Trump refont surface : « Je connais Jeff depuis quinze ans. Cest un type formidable. Cest un plaisir de le fréquenter. On dit même quil aime les belles femmes autant que moi, et beaucoup dentre elles sont plus jeunes. » La mort d’Epstein en prison pendant le premier mandat de Trump, classée comme un suicide, refait l’objet de thèses conspirationnistes.

… et un véritable panier de crabes

À la fin de l’été, une proposition de loi imposant la publication du dossier est lancée, le Epstein Files Transparency Act. Trump demande dans un premier temps aux Républicains de ne pas la voter. Il dénonce, à qui veut l’entendre, un « canular démocrate ». Dans la dernière ligne droite, une partie des documents incriminant le président fuitent. « Bien sûr, [Trump] était au courant pour les filles », écrit Epstein, qui glisse encore : « J’ai rencontré des gens très mauvais. Aucun ne l’était autant que Trump. Il n’y a pas une seule cellule décente dans son corps. » Dans un autre e-mail, Epstein le qualifie de « chien qui na pas aboyé ». La base électorale de Trump se déchire un peu plus. Mi-novembre, la représentante Marjorie Taylor Greene, figure importante du mouvement Maga, rompt avec le président, dénonçant de manière véhémente son manque de transparence sur l’affaire.

“J’ai rencontré des gens très mauvais. Aucun ne l’était autant que Trump. Il n’y a pas une seule cellule décente dans son corps” Jeffrey Epstein

 

Face aux pressions, Trump fait finalement volte-face. Le 16 novembre, il appelle les républicains de la Chambre à voter en faveur de la divulgation des dossiers, et il promulgue la loi, tout en annonçant une enquête fédérale sur les liens entre le prédateur sexuel et des démocrates, dont Bill Clinton. Pour Alexander Hinton, professeur en anthropologie cité dans The Conversation : 

“Trump a probablement joué un coup stratégique brillant, en déclarant soudainement : ‘Je suis tout à fait favorable à sa divulgation. Ce sont en réalité les démocrates qui sont ces élites maléfiques, et maintenant nous allons enquêter sur Bill Clinton et les autres.’ Il reprend le contrôle du récit, il sait parfaitement comment faire, et cest intentionnel”

Alexander Hinton

Menteur, menteur

Le retournement n’en apparaît pas moins, pour beaucoup, comme la décision d’un homme acculé. À bien des égards, l’affaire Epstein ébranle certains fondamentaux qui fédérèrent le mouvement Maga. Selon Alex Hinton, ce dernier se structure autour de cinq piliers : l’Amérique ; les frontières à sécuriser ; le rejet du mondialisme ; la liberté d’expression ; la fin des guerres à l’étranger. « Jajouterais linsistance sur “Nous, le peuple”, opposé aux élites, précise l’universitaire dans l’article précité. Chacun de ces piliers est étroitement lié à une dynamique clé du mouvement Maga, à savoir la théorie du complot. Et ces théories du complot sont en général anti-élites et opposant “Nous, le peuple” à ces dernières. »

“Ni le statut de milliardaire ni celui de chef d’État n’ont suffi à convaincre ses soutiens que Trump appartient à cette élite qu’il dénonce”

 

Tant que Trump parvenait à maintenir l’image d’un président défendant les intérêts du peuple contre des élites supposément perverses, ses partisans lui passaient sans trop de problèmes ses innombrables mensonges, ses frasques, ses adultères, ses condamnations pour agression sexuelle. L’ensemble de ces accusations, plutôt que de discréditer Trump, ont pu être perçues par ses supporters comme une tentative de museler un « parrhésiaste » comme le dit Michel Foucault : celui qui dit vrai, parle franchement. La nébuleuse Maga a souvent été galvanisée par ces accusations lancées contre un homme qui dérangeait l’establishment corrompu du soi-disant « État profond ». Un homme qui, assurément, n’était pas parfait, mais dont les travers étaient facilement excusés. Ni le statut de milliardaire ni celui de chef d’État n’ont suffi à convaincre ses soutiens que Trump appartient à cette élite qu’il dénonce.

Trump a-t-il encore des cartes en main ?

Tout change en revanche dès lors que ses mensonges apparaissent au grand jour. Le parrhésiaste peut certes mentir, tant que son mensonge ne concerne pas l’objet même au sujet duquel on attend de lui qu’il dise, non pas « le vrai », mais « vrai ». Il n’a de force que par la conviction qu’il exprime, peu importe que son discours soit objectivement vrai ou faux. Le franc-parler de Trump qui ne ménage d’ordinaire personne, en dépit de son caractère souvent délirant, séduit une grande partie des Américains par cet engagement intime, viscéral. Sur l’affaire Epstein, ses atermoiements marquent une rupture avec la parrêsia foucaldienne. Trump se débat, essaie de se tirer d’affaire, là où le parrhésiaste ne transige pas et dit le fond de son cœur sans se préoccuper des conséquences, au péril parfois de sa vie.

Le camp républicain sera-t-il indéfiniment fracturé ? Difficile à dire. Sans doute faudra-t-il attendre le dévoilement du dossier et l’analyse de son contenu (d’ici un mois environ) pour voir une tendance à long terme se dessiner. Pour Alex Hinton, l’affaire aura sans doute un effet plus limité qu’on ne le pense :

“Beaucoup de membres de Maga ont compris quil fallait rester fidèle à Trump […] La rupture que nous observons est celle de Trump avec lune de ses principales partisanes du Maga, l’élue républicaine de Géorgie Marjorie Taylor Greene, et non celle de la base partisane du Maga avec Trump”

Alexander Hinton

Certaines franges de l’électorat trumpien pourraient être plus affectées : « Il existe une réelle inquiétude, notamment parmi les chrétiens fervents du mouvement Maga, pour qui le trafic sexuel est un sujet central. » Mais à en croire Hinton, le trumpisme a encore de beaux jours devant lui.

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