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01.07.2025 à 12:43

🔴 BOOMERANG DU JOUR

la Rédaction
La réforme Dati rejetée : la Macronie et le RN manœuvrent pour sauter encore l’Assemblée « Surprise » pour Le Monde : la réforme de l’audiovisuel public portée par Rachida Dati a subi un « camouflet ». Les écologistes ont déposé une motion de rejet préalable, votée par le NFP et… par le RN. Mais il y a un…
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La réforme Dati rejetée : la Macronie et le RN manœuvrent pour sauter encore l’Assemblée

« Surprise » pour Le Monde : la réforme de l’audiovisuel public portée par Rachida Dati a subi un « camouflet ». Les écologistes ont déposé une motion de rejet préalable, votée par le NFP et… par le RN. Mais il y a un diable, l’Assemblée était vide : 132 votants, 94 votes pour le rejet et 38 contre. La Macronie était déjà en vacances – et ça n’est pas un oubli de leur part ! Car ce rejet n’est rien d’autre qu’une manœuvre. La réforme saute simplement la case « Assemblée nationale » et on la retrouvera dès la semaine prochaine au Sénat. Et le RN ? Lui qui était plutôt enclin à voter cette réforme la rejetterait soudainement ? L’extrême droite souhaite privatiser l’audiovisuel public, Rachida Dati leur assure que ça sera plus facile à mettre en œuvre après sa réforme, d’après Patrick Cohen. On fait disjoncter l’Assemblée et ses hordes de gauchos ? Tope-la !

01.07.2025 à 12:41

Censure tactique, crise politique

la Rédaction
La lettre du 1er juillet 📨
Texte intégral (1914 mots)

La lettre du 1er juillet 📨

par Pablo Pillaud-Vivien

Ce mardi sera votée la motion de censure déposée par le Parti socialiste. Une motion pour prouver son opposition… mais qui ne cache pas que la gauche parlementaire s’enfonce dans l’éclatement stratégique. L’acte est politique mais le moment révèle surtout l’impasse institutionnelle et le cynisme des jeux de rôle à l’Assemblée.

C’est une motion de censure qui n’en est pas vraiment une, ou plutôt : une motion de censure sans censeur crédible, sans stratégie claire. Cet après-midi, le Parti socialiste a déposé une motion de censure contre le gouvernement Bayrou. Et contrairement aux lectures hâtives, il ne s’agit pas du début d’un sursaut unitaire de la gauche parlementaire. Il faut plutôt y voir une nouvelle manière d’organiser la concurrence interne à la gauche.

En première ligne, Olivier Faure. Réélu à la tête du PS sur la promesse de maintenir son parti à gauche et reprendre le leadership à LFI de ce côté-là de l’échiquier politique, le premier secrétaire se doit d’en apporter les gages. Sa motion de censure est l’un d’eux. Un geste pour prouver, à ceux qui doutent encore, que les socialistes savent se dresser contre le pouvoir en place – surtout quand celui-ci est affaibli, illisible, et, surtout… quand la censure n’a aucune chance d’être adoptée.

Le paradoxe n’échappe à personne : aucune motion de censure commune de la gauche n’a été déposée. Les socialistes ont fait le choix de la déposer seuls. Aucun élan commun, aucune stratégie partagée. Ce n’est pas la gauche qui se ressoude : c’est chacun pour soi, chacun pour sa ligne, chacun pour son espace. Olivier Faure ira bien à la réunion organisée par Lucie Castets, ce mercredi, visant à rassembler toute la gauche – sauf LFI qui ne veut pas s’y associer et le PCF qui reste mystérieux – mais là encore, il s’agira d’une autre tentative de recomposition sans commun. Dans l’hémicycle, chacun se compte ; dans les couloirs, chacun se contourne.

Pourquoi alors les socialistes censurent-ils ? Parce que François Bayrou les a trahis, tout simplement. Ils affirment qu’il s’était engagé à faire retourner dans l’hémicycle la réforme des retraites de 2023. Ce n’est donc pas le fond ou l’échec du « conclave » qui motivent la sanction, mais la rupture d’un pacte, d’une parole donnée. En un sens, c’est un rétrécissement de la politique. De toute façon, un texte pourra toujours être examiné dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Bref, tout est encore possible, tout est encore flou – donc tout peut continuer, même l’improvisation.

Cette situation est le symptôme d’une crise politique qui s’approfondit dans les détails. Elle se mesure dans les positions de ceux qui votent pour des raisons inversement tactiques à ce qu’ils déclarent. François Hollande l’a reconnu : il votera la censure uniquement parce qu’elle ne passera pas. Il le dit, il l’assume. Que dire alors des manœuvres du Rassemblement national ? Lundi, le RN a voté une motion de rejet sur la loi audiovisuelle pour mieux pouvoir, plus tard, voter le texte amendé. Ce n’est pas qu’ils veulent ou non la loi : ils veulent surtout garder la main sur le calendrier et l’image. Le RN ne votera pas la censure, non pas pour soutenir le gouvernement, mais pour éviter que celui-ci ne soit remplacé par un autre.

Le sujet du vote n’est plus qu’un prétexte. Ce n’est pas nouveau, bien sûr, mais cela devient une méthode généralisée, épuisante, insupportable. Le billard à quinze bandes est désormais la norme. Et le cynisme parlementaire est devenu si visible qu’il n’a même plus besoin de rideau. Il y a une fatigue qui monte, dans le pays, mais aussi dans l’hémicycle. Le gouvernement, lui, est suspendu à des équilibres précaires, maintenu en vie par l’absence d’alternative. Mais pendant ce temps, la gauche n’avance pas. Elle mesure ses angles, ses pertes et ses marges. Et chacun continue de faire mine de croire que l’union viendra… plus tard.

Pablo Pillaud-Vivien

🔴 BOOMERANG DU JOUR

La réforme Dati rejetée : la Macronie et le RN manœuvrent pour sauter encore l’Assemblée

« Surprise » pour Le Monde : la réforme de l’audiovisuel public portée par Rachida Dati a subi un « camouflet ». Les écologistes ont déposé une motion de rejet préalable, votée par le NFP et… par le RN. La surprise serait donc là. Mais derrière le « revers », la « défaite » (dixit les députés de gauche), il y a un diable. Premièrement, l’Assemblée était vide : 132 votants, 94 votes pour le rejet et 38 contre. La Macronie et ses alliés étaient déjà la tête en vacances – et ça n’est pas un oubli de leur part ! Car ce rejet n’est rien d’autre qu’une manœuvre. Se faisant, la réforme n’est pas le moins du monde morte. Elle saute simplement la case « Assemblée nationale », ses milliers d’amendements, ses heures de débats… On la retrouvera finalement dès la semaine prochaine au Sénat. Et le RN ? Lui qui était plutôt enclin à voter cette réforme la rejetterait soudainement ? C’est le second atout de ce tour de passe-passe : l’extrême droite souhaite privatiser l’audiovisuel public, Rachida Dati leur assure que ça sera plus facile à mettre en œuvre après sa réforme, d’après Patrick Cohen. On fait disjoncter l’Assemblée et ses hordes de gauchos ? Tope-la !

L.L.C.

ON VOUS RECOMMANDE…


« Mécaniques de la politique : Jean-François Mattei face à la canicule de 2003 », sur France Culture. Un podcast en quatre épisodes avec le ministre de la santé de l’époque, Jean-François Mattei, pour comprendre comment la France a pu connaître 15 000 morts à cause de la chaleur… Histoire de ne pas recommencer les mêmes erreurs !

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01.07.2025 à 12:15

Sachez-le, Les Républicains sont des « opposants » à Macron

Loïc Le Clerc
Le président rêverait d'avoir une telle opposition !
Texte intégral (1018 mots)

Le président rêverait d’avoir une telle opposition !

Bruno Retailleau est content, son parti, Les Républicain, a réussi un « défi qui n’était pas gagné […] celui de participer au gouvernement ». Car, dit-il ce samedi 28 juin lors du conseil national du parti, « il n’y avait aucune évidence ». Et le patron de la droite va même plus loin : « Nous sommes et nous étions des opposants à Emmanuel Macron. Et nous ne sommes pas devenus des macronistes. »

« Nous étions des opposants à Emmanuel Macron », vraiment ?

Le parti du ministre de l’intérieur est tellement « opposant » que le premier des premiers ministres de la Macronie venait des rangs LR : Édouard Philippe. Dans son équipe gouvernementale, on a vu défiler Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Jean-Baptiste Lemoyne et Jean-Paul Delevoye, tous issus des rangs de la droite.

Vient ensuite Jean Castex (vous ne devinerez jamais à quel parti Emmanuel Macron l’a débauché !) et quelques nouvelles têtes intègrent l’exécutif : Roselyne Bachelot, Brigitte Klinkert, Sarah El Haïry et Olivia Grégoire. Emmanuel Macron féminise sa droite !

Gros tournant en 2022 avec la nomination d’une première ministre « de gauche », Élisabeth Borne. Tellement de gauche qu’elle prend pour ministre : Catherine Colonna, Damien Abad, Christophe Béchu, Aurore Bergé et Agnès Firmin-Le Bodo.

Nous avons ensuite eu le joli virage à droite de Gabriel Attal, qui vire tous les ministres « de gauche » pour prendre : Catherine Vautrin, Rachida Dati, Marie Lebec, Marie Guévenoux et Frédéric Valletoux.

Vient ensuite Michel Barnier – vous ne devinerez jamais à quel parti Emmanuel Macron l’a débauché ! #ComiqueDeRépétition. Après la dissolution, la Macronie est de plus en plus faible et l’étoile filante de Matignon invente le « socle commun ». Et Les Républicains font une entrée en force dans l’exécutif : Bruno Retailleau, Paul Christophe, Gil Avérous, Patrick Hetzel, François-Noël Buffet, Benjamin Haddad, Marie-Claire Carrère-Gée, François Durovray, Nicolas Daragon, Alexandre Portier, Sophie Primas, Marie-Agnès Poussier-Winsback, Agnès Canayer, Othman Nasrou, Laurence Garnier, Salima Saa et Jean-Louis Thiériot.

Tant de noms qui nous rappelle tant de souvenirs politiques… NON.

« Nous sommes des opposants à Emmanuel Macron », vraiment ?

Reste François Bayrou. Au sein de son gouvernement, on compte toujours pas mal de Républicains. Pour les découvrir, rien de tel que de se rendre sur le site de… LR. Vautrin, Lecornu, Dati, Buffet, Bergé, Primas, Haddad, Darmanin et Retailleau sont toujours là. Parmi les petits nouveaux : Laurent Marcangeli, Yannick Neuder, Véronique Louwagie, Philippe Tabarot et Annie Genevard.

Depuis 2017, Emmanuel Macron a eu 158 ministres, selon le décompte de franceinfo. Et le taux issu des rangs de LR est donc de quasi 25%… Tu parles d’une bande d’opposants ! Bruno Retailleau se prend pour Chirac en 1986, comme si nous étions en pleine cohabitation. Or, Emmanuel Macron, depuis le début de sa présidence, ne cohabite avec personne mais compose avec de nombreux partenaires, dont LR.

Et à l’Assemblée, ça donne quoi l’opposition LR ?

On a regardé les votes des députés depuis 2022. Si l’on se concentre sur les « gros » votes, soit les scrutins publics solennels et les motions de censure, les parlementaires se sont prononcés 101 fois. Et voici les moyennes de leurs suffrages…

À titre de comparaison, on vous glisse aussi les « votes types » des macronistes, du RN, de LFI et du PS. Alors, c’est qui l’« opposant à Emmanuel Macron » ?

30.06.2025 à 12:30

Debout les damnés de la terre

Catherine Tricot
Quelle surprise d’entendre de nouveau ce chant révolutionnaire à la fin de la réunion de lancement du mouvement de François Ruffin, "Debout !".
Texte intégral (983 mots)

Quelle surprise d’entendre de nouveau ce chant révolutionnaire à la fin de la réunion de lancement du mouvement de François Ruffin, « Debout ! ».

« Debout les damnés de la terre
Debout les forçats de la faim
La raison tonne en son cratère
C’est l’éruption de la faimjuel
Du passé faisons table rase
Foule esclave debout debout
Le monde va changer de base
Nous ne sommes rien soyons tout »
L’Internationale

L’initiateur (avec Frédéric Lordon) de « Nuit debout », le réalisateur (avec Gilles Perret) de « Debout les femmes » et le fondateur de « Picardie Debout » tient à la fois son mantra, sa continuité personnelle et historique. Cet homme-là veut que tous ceux qui aiment le travail, la France et « les travailleurs essentiels » se lèvent !


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Samedi, François Ruffin donnait le coup d’envoi à son mouvement « Debout ! » à l’issue d’une journée de travail de militants. Sur scène, à ses côtés, Sébastien Jumel, l’ancien maire puis député communiste de Dieppe organisait le moment. On découvrait sa brillante suppléante Hayat Matboua, AESH (accompagnante d’élèves en situation de handicap), qui donnait corps et visage à tous ces travailleurs dont François Ruffin se fait le hérault. François Ruffin se lance. D’emblée, il conforte ce qui est et sera son axe politique : « Nous sommes des travaillistes, pas au sens anglais du terme. Au sens où nous croyons que c’est le travail salarié ou bénévole qui fait la société ». C’est à partir de cette conviction profonde qu’il brocarde tout ce qui le détruit, le méprise, le vide de sens. François Ruffin veut que le « peuple de gauche » ne soit plus un oxymore comme il l’écrit dans le manifeste fondateur de 50 pages qui marque cette étape.

Ruffin condamne et dénonce les faiblesses de la France face au génocide en cours en Gaza… mais le monde reste loin. Il croit à la force de la France et ne parle guère ni de l’Europe ni du reste du monde. Le Picard est un « internationaliste » et ne pense pas l’unité du monde.

Le travail chez François Ruffin, c’est d’abord celui des mal payés, mal considérés, mal formés. Et c’est sur eux que François Rufin compte pour relever les défis qui viennent, pour « faire l’histoire ». Les autres travailleurs, ceux des bureaux et des métiers de l’information, la création, la formation… sont beaucoup moins « racontés ». Soucieux de réunir les « bourgs » et les « tours », il délaisse ceux des centres-villes, qu’il associait hier à la contestation du consumérisme. Le député de Picardie veut faire entendre sa différence : Il laisse à ses concurrents à gauche l’adresse aux classes « éduquées » et centre son propos sur le monde populaire. Mais si François Rufin veut aussi parler de la France « en entier, pas à moitié », il lui faudra embrasser tout le monde du travail, « le prof et le prolo », les deux figures du cœur sociologique de la gauche.  Il lui faudra sans doute renouer avec l’intuition de Nuit debout, quand il avait recherché leur convergence pour inventer une modernité faite « de plus de liens et de moins de biens ». Car l’écologie, « l’a-croissance », reste la finalité qu’il assigne aux mobilisations, aux politiques publiques et au travail.

Le second axe que François Ruffin a martelé une fois encore, c’est son hostilité à la mondialisation. Il ne la qualifie pas de libérale. Celle qui a causé le départ des usines et abîmé les ouvriers, il la honnit, en entier, pas à moitié. Il est fier de ses victoires idéologiques comme le retour du souverainisme dans la conversation publique. Il veut des protections douanières aux frontières. S’il prend soin de parler de nos voisins comme des peuples frères aux histoires partagées, il n’accorde aucun crédit à la construction européenne. Il brandit encore le souvenir du « non » de 2005, ce refus portait par monde populaire. François Ruffin condamne et dénonce les faiblesses de la France face au génocide en cours en Gaza… mais le monde reste loin. Il croit à la force de la France et ne parle guère ni de l’Europe ni du reste du monde. Le Picard est un « internationaliste » et ne pense pas l’unité du monde.

Enfin, son argument politique massue est sa conviction qu’il peut convaincre le fond du pays de faire barrage à l’extrême droite. Il l’a fait par trois fois sur ces terres RN de Picardie. Il pense pouvoir le faire au plan national. Il sera présent au rendez-vous du 2 juillet donné par Lucie Castet pour promouvoir une primaire. 

François Ruffin y croit.

30.06.2025 à 10:54

Debout les damnés de la terre

la Rédaction
La lettre du 30 juin 📨
Texte intégral (1711 mots)

La lettre du 30 juin 📨

par Catherine Tricot

Quelle surprise d’entendre de nouveau ce chant révolutionnaire à la fin de la réunion de lancement du mouvement de François Ruffin, « Debout ! ».

« Debout les damnés de la terre
Debout les forçats de la faim
La raison tonne en son cratère
C’est l’éruption de la faim
Du passé faisons table rase
Foule esclave debout debout
Le monde va changer de base
Nous ne sommes rien soyons tout »
L’Internationale

L’initiateur (avec Frédéric Lordon) de « Nuit debout », le réalisateur (avec Gilles Perret) de « Debout les femmes » et le fondateur de « Picardie Debout » tient à la fois son mantra, sa continuité personnelle et historique. Cet homme-là veut que tous ceux qui aiment le travail, la France et « les travailleurs essentiels » se lèvent !

Samedi, François Ruffin donnait le coup d’envoi à son mouvement « Debout ! » à l’issue d’une journée de travail de militants. Sur scène, à ses côtés, Sébastien Jumel, l’ancien maire puis député communiste de Dieppe organisait le moment. On découvrait sa brillante suppléante Hayat Matboua, AESH (accompagnante d’élèves en situation de handicap), qui donnait corps et visage à tous ces travailleurs dont François Ruffin se fait le hérault. François Ruffin se lance. D’emblée, il conforte ce qui est et sera son axe politique : « Nous sommes des travaillistes, pas au sens anglais du terme. Au sens où nous croyons que c’est le travail salarié ou bénévole qui fait la société ». C’est à partir de cette conviction profonde qu’il brocarde tout ce qui le détruit, le méprise, le vide de sens. François Ruffin veut que le « peuple de gauche » ne soit plus un oxymore comme il l’écrit dans le manifeste fondateur de 50 pages qui marque cette étape. 

Le travail chez François Ruffin, c’est d’abord celui des mal payés, mal considérés, mal formés. Et c’est sur eux que François Rufin compte pour relever les défis qui viennent, pour « faire l’histoire ». Les autres travailleurs, ceux des bureaux et des métiers de l’information, la création, la formation… sont beaucoup moins « racontés ». Soucieux de réunir les « bourgs » et les « tours », il délaisse ceux des centres-villes, qu’il associait hier à la contestation du consumérisme. Le député de Picardie veut faire entendre sa différence : Il laisse à ses concurrents à gauche l’adresse aux classes « éduquées » et centre son propos sur le monde populaire. Mais si François Rufin veut aussi parler de la France « en entier, pas à moitié », il lui faudra embrasser tout le monde du travail, « le prof et le prolo », les deux figures du cœur sociologique de la gauche.  Il lui faudra sans doute renouer avec l’intuition de Nuit debout, quand il avait recherché leur convergence pour inventer une modernité faite « de plus de liens et de moins de biens ». Car l’écologie, « l’a-croissance », reste la finalité qu’il assigne aux mobilisations, aux politiques publiques et au travail.

Le second axe que François Ruffin a martelé une fois encore, c’est son hostilité à la mondialisation. Il ne la qualifie pas de libérale. Celle qui a causé le départ des usines et abîmé les ouvriers, il la honnit, en entier, pas à moitié. Il est fier de ses victoires idéologiques comme le retour du souverainisme dans la conversation publique. Il veut des protections douanières aux frontières. S’il prend soin de parler de nos voisins comme des peuples frères aux histoires partagées, il n’accorde aucun crédit à la construction européenne. Il brandit encore le souvenir du « non » de 2005, ce refus portait par monde populaire. François Ruffin condamne et dénonce les faiblesses de la France face au génocide en cours en Gaza… mais le monde reste loin. Il croit à la force de la France et ne parle guère ni de l’Europe ni du reste du monde. Le Picard est un « internationaliste » et ne pense pas l’unité du monde.

Enfin, son argument politique massue est sa conviction qu’il peut convaincre le fond du pays de faire barrage à l’extrême droite. Il l’a fait par trois fois sur ces terres RN de Picardie. Il pense pouvoir le faire au plan national. Il sera présent au rendez-vous du 2 juillet donné par Lucie Castet pour promouvoir une primaire. 

François Ruffin y croit.

Catherine Tricot

🔴 CONTRE-RÉFORME DU JOUR

Rachida Dati veut son ORTF 2.0

Le débat parlementaire sur la réforme de l’audiovisuel public, porté par la ministre de la culture Rachida Dati, a débuté ce lundi à l’Assemblée nationale. Objectif affiché : fusionner France Télévisions, Radio France et l’INA au sein d’une holding unique baptisée France Médias – médias en grève ce lundi, Radio France ayant commencé dès jeudi dernier. Derrière le jargon technocratique, c’est un big bang structurel pour le service public de l’information et de la culture. Avec une double perspective : la réduction des coûts et surtout la mise sous tutelle unique de l’information publique. La ministre de la culture s’en défend, mais les syndicats redoutent un affaiblissement de l’indépendance éditoriale, une logique de concentration qui sert surtout les impératifs budgétaires et une ouverture à terme vers la privatisation. Un projet flou, précipité et qui augure du pire. Mais Rachida Dati tient sa réforme. Et Rachida Dati, on le sait : elle veut ce qu’elle veut…

P.P.-V.

ON VOUS RECOMMANDE…


Le podcast « Le capitalisme est mort ! Vive le techno-féodalisme ! » sur France Inter. Un entretien avec Yanis Varoufakis, ancien ministre des finances du gouvernement Tsipras. Passionnant, comme toujours, l’économiste grec expose sa critique du néolibéralisme et de ces « nouveaux serfs de l’économie »…

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