Découvrez notre dernière analyse basée sur les sondages de sortie des urnes
Le 24 novembre dernier, le premier tour de l’élection présidentielle plaçait en tête Călin Georgescu, le candidat d’extrême droite peu connu du public.
- Le 6 décembre 2024, la Cour constitutionnelle roumaine décidait, après la déclassification des rapports des services de renseignement, d’annuler l’intégralité du processus électoral, y compris les résultats du premier tour.
- Elle s’était appuyée sur ses prérogatives constitutionnelles pour garantir l’intégrité du scrutin et avait motivé sa décision en arguant qu’elle a constaté que l’ensemble du processus électoral avait été altéré par des irrégularités et des violations des règles électorales, compromettant le caractère libre et équitable du vote. Selon les juges, la Roumanie avait fait l’objet d’une campagne agressive menée en contournant la loi électorale nationale, visant les infrastructures démocratiques et exploitant les algorithmes des réseaux sociaux.
- Le 26 février, Călin Georgescu — auquel nous avons consacré une longue enquête dans la revue — est arrêté à Bucarest après plus de 47 perquisitions pour des motifs présumés de « troubles à l’ordre constitutionnel, troubles à l’ordre public, création d’une organisation à caractère fasciste, fausses déclarations concernant les sources de financement des campagnes électorales ».
- Sa candidature pour le nouveau scrutin a été invalidée par la commission électorale le 9 mars, car elle aurait enfreint « les règles démocratiques d’un suffrage honnête et impartial » 1.
Sans Georgescu, le vote d’aujourd’hui se déroule à l’ombre de l’extrême droite et des ingérences de Moscou et Washington.
- Selon les derniers sondages, le candidat d’extrême droite George Simion serait en tête avec environ 30 % d’intentions de vote. Il est suivi de près par deux candidats de centre droit au coude à coude : Crin Antonescu (PNL, PPE soutenu par les 3 partis au gouvernement, PSD-PNL-UDMR) avec 24,3 % et Nicusor Dan (Indépendant, ancien USR) avec 22,4 %.
- Elena Lasconi (USR) — arrivée deuxième en novembre — n’obtiendrait quant à elle que 6 % des intentions de vote. Son propre parti, fondé par Nicușor Dan, lui a retiré son soutien pour se rallier à ce dernier — sans toutefois parvenir à la convaincre de se retirer de la course.
- Un nouveau candidat, Victor Ponta, ancien Premier ministre socialiste (PSD, S&D) de 2012 à 2015 reconverti en candidat anti-système, se présente quant à lui comme Indépendant et est crédité d’environ 10 % des intentions de vote.
Si les sondages se confirment et que George Simion arrive en tête au premier tour, l’issue du scrutin dépendra largement de son adversaire au second tour.
- Selon les dernières enquêtes d’opinion, Crin Antonescu serait alors le mieux placé pour remporter le scrutin, avec 10 points de pourcentage de plus par rapport à Simion. Il est suivi par Lasconi (+8pp), et Dan (+3pp) 2.