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15.12.2025 à 06:00

“Mon épouse et mon meilleur ami se détestent… Que puis-je faire ?” Charles Pépin vous répond !

nfoiry
“Mon épouse et mon meilleur ami se détestent… Que puis-je faire ?” Charles Pépin vous répond ! nfoiry

Chaque mois, Charles Pépin vous donne des clés pour résoudre vos cas de conscience. Dans notre nouveau numéro, Jean est tiraillé entre sa femme et son meilleur ami… qui ne peuvent pas se voir en peinture ! Notre chroniqueur lui donne des arguments pour tenter d'enterrer la hache de guerre.

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14.12.2025 à 07:00

Pas de philo, pas de choco ! Les philosophes et le chocolat

hschlegel
Pas de philo, pas de choco ! Les philosophes et le chocolat hschlegel

À l’approche des fêtes de fin d’année, peut-être ressentez-vous une envie grandissante de chocolat. Mais quel rapport les philosophes entretiennent-ils avec le chocolat ? Le consomment-ils également ou s’en détournent-ils comme d’un plaisir coupable ? Réponses goûtues. 

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Le chocolat n’est bien sûr pas un concept philosophique, ni même un sujet sur lequel les philosophes se sont épanchés, et la Philosophie du chocolat reste à écrire. On trouve cependant ici et là quelques formules où il en est question… quitte à ce que les références soient apocryphes, comme dans cet aphorisme attribué (à tort, puisqu’il n’a jamais rien écrit de tel) à La Rochefoucauld et qui lui fait dire : « Aimez le chocolat à fond, sans complexe ni fausse honte, car rappelez-vous : sans un grain de folie, il n’est point d’homme raisonnable. »

De Voltaire à Nietzsche : un stimulant pour l’esprit

Aussitôt qu’il a été introduit en Europe au XVIIᵉ siècle, le chocolat n’a pas seulement éveillé la curiosité des médecins et des nutritionnistes comme Brillat-Savarin, il a aussi suscité l’intérêt de plusieurs savants et philosophes. Parce qu’il passait pour un stimulant intellectuel, au même titre que le thé ou café ? Exactement, surtout à une époque où il était d’ailleurs consommé sous forme de boisson chaude et non sous forme de tablette. C’est parce qu’il est censé vivifier l’esprit que plusieurs auteurs, comme Voltaire – un grand buveur de chocolat, qu’il mélangeait à son café –, le consommaient. C’est aussi le cas de Nietzsche, qui voyait dans le chocolat un aliment particulièrement sain et vertueux, du moins dans sa version dégraissée. À Turin, on dit qu’il appréciait le gianduja du café Fiorio, une pâte à base de chocolat et de noisette (dont la légende veut qu’elle ait été fabriquée dans un atelier de la Piazza San Carlo, autrement dit au même endroit où le philosophe connaîtra sa crise de folie, le 3 janvier 1889). Dans Ecce Homo (posth., 1908), il évoque le chocolat dans le cadre de considérations plus générales sur son austère hygiène de vie et le lie à ce qu’il appelle sa « morale » :

“Encore quelques préceptes tirés de ma morale. Un repas copieux est plus facile à digérer qu’un repas léger. Il faut que tout l’estomac travaille pour que la digestion se fasse bien, on doit connaître la dimension de son estomac. Pour la même raison, il faut déconseiller ces interminables ripailles, ces suicides écourtés que l’on célèbre à table d’hôte. Rien entre les repas, pas de café : il altère. Le thé n’est bon que le matin. Buvez-en peu, mais prenez-le fort : pour peu qu’il soit trop faible, il vous fait du mal et vous indispose pour la journée. Le degré de concentration à choisir dépend du tempérament de chacun, il est souvent très délicat à déterminer. Dans un climat énervant, le thé est mauvais à jeun : il faut le faire précéder une heure avant d’une tasse de cacao épais et déshuilé. – Rester assis le moins possible ; ne se fier à aucune idée qui ne soit venue en plein air pendant la marche et ne fasse partie de la fête des muscles. Tous les préjugés viennent de l’intestin. Le cul de plomb, je le répète, c’est le vrai pêché contre l’Esprit”

Friedrich Nietzsche, Ecce Homo (posth., 1908), « Pourquoi j’en sais si long », section I, trad. fr. A. Vialatte

On peut s’étonner de voir ce régime alimentaire assez strict, voire sévère, vanté par un philosophe qui est par ailleurs un chantre de la vitalité et de la grande santé (qui chez lui ne se réduit pas à la santé du corps). À moins que ce ne soit précisément sa constitution fragile qui le rende si soucieux de diététique. Mais le chocolat relève-t-il pour autant de la morale, comme le veut le penseur allemand ? Il est vrai qu’avant de passer pour un aliment sain, le chocolat a dû surmonter une autre réputation qu’il a longtemps traînée – à savoir celle d’être un aphrodisiaque puissant, aussi attirant que dangereux et qui soulevait à ce titre un questionnement proprement moral sur la nature du plaisir qu’il procure. 

Madame de Sévigné et la sensualité du chocolat, entre Éros et Thanatos

Il suffit pour s’en convaincre de lire la correspondance qu’entretient Madame de Sévigné (1626-1696) avec sa fille Madame de Grignan, au sujet de cette boisson alors en vogue à la cour de Versailles en tant que symbole de raffinement et de luxe réservé à la noblesse. Tantôt Madame de Sévigné s’en délecte, tantôt elle s’en méfie, comme si elle entretenait avec cette substance une relation amoureuse tumultueuse. Le 15 avril 1671, elle écrit : « Le chocolat n’est plus avec moi comme il était ; la mode m’a entraînée comme elle fait toujours. Tous ceux qui m’en disaient du bien m’en disent du mal. On le maudit ; on l’accuse de tous les maux qu’on a. Il est la source des vapeurs et des palpitations ; il vous flatte pour un temps, et puis vous allume tout d’un coup une fièvre continue, qui vous conduit à la mort. » Elle le soupçonne d’être à l’origine de la couleur de l’enfant qu’a eu l’une de ses amies (!) et met en garde sa fille enceinte :

“J’ai aimé le chocolat, comme vous savez ; il me semble qu’il m’a brûlée, et depuis, j’en ai bien entendu dire du mal ; mais vous dépeignez et vous dites si bien les merveilles qu’il fait en vous, que je ne sais plus qu’en penser. La marquise de Coëtlogon prit tant de chocolat, étant grosse l’année passée, qu’elle accoucha d’un petit garçon noir comme le diable, qui mourut” 

Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, lettre du 25 octobre 1671

Outre les connotations racistes de la formule, on peut s’étonner de voir le chocolat considéré comme un aliment si sensuel qu’il jouisse de vertus proprement sexuelles, étrangement magiques (ou plutôt démoniaques). Du moins le plaisir qu’il apporte favorise-t-il la sociabilité, à en croire cette autre injonction où, quelques mois plus tard à peine, Madame de Sévigné recommande cette fois à sa fille de « prendre du chocolat, afin que les plus méchantes compagnies vous paraissent bonnes » (lettre du 15 janvier 1672) : au lieu d’être un excitant, le chocolat passe alors pour un désinhibiteur qui met de belle humeur.

Le chocolat comme réconfort existentiel : Simone Weil et Emil Cioran

Le chocolat apporte de la convivialité – parce qu’il est une sorte de substitut à l’amour et un vecteur d’humanité ? Il est vrai qu’il rassemble les gourmands autour de la faiblesse qu’ils ont pour lui (encore plus quand il se présente sous forme de carrés prêts à être découpés, comme une invitation au partage). Mieux, le chocolat s’offre volontiers en cadeau, comme l’a bien compris Simone Weil qui, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, envoyait son sucre et son chocolat aux soldats du front pendant la Première Guerre mondiale dans l’espoir d’adoucir un peu la dureté de leurs conditions de vie. Celle qui toute sa vie a refusé le confort que pouvait lui offrir son milieu plutôt bourgeois (décidant plus tard d’aller travailler comme ouvrière à l’usine) montrait ainsi toute la grandeur de son âme généreuse par cette attention aux souffrances des autres.

Les matérialistes diront que c’est parce qu’il stimule la production de sérotonine ; toujours est-il que le chocolat est d’un grand réconfort pour les âmes en peine. Il paraît même qu’Emil Cioran, l’auteur de De l’inconvénient d’être né taraudé par la vanité de l’existence, en était gourmand. On raconte que lorsqu’il lui rendait visite dans sa mansarde ascétique de la rue de l’Odéon à Paris, son ami, éditeur et biographe Gabriel Liiceanu avait pris l’habitude d’apporter à son compatriote – qui vivait pourtant de manière très frugale – le fameux gâteau hongrois dobostorta, composé de multiples couches de génoise et de crème au chocolat. Dans Itinéraires d’une vie. E.M. Cioran, il raconte son étonnement de voir avec quelle gourmandise enfantine et quelle joie de vivre celui qui dissertait par ailleurs sur le néant et le suicide se jetait sur cette pâtisserie et s’en délectait… Le chocolat n’est-il pas le meilleur des antidépresseurs s’il a été capable de réconcilier, même provisoirement, Cioran avec la condition humaine ? Il ne faut y voir aucune contradiction : nous vivons sur plusieurs niveaux de conscience, et assurément, le chocolat nous aide à passer de l’un à l’autre, pour notre plus grand plaisir.

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14.12.2025 à 06:00

L’“hypothèse jizz” : le philosophe Baptiste Morizot livre une nouvelle clé d'interprétation de l'art préhistorique

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L’“hypothèse jizz” : le philosophe Baptiste Morizot livre une nouvelle clé d'interprétation de l'art préhistorique nfoiry

Avec une audace réjouissante, le philosophe Baptiste Morizot propose, dans son nouvel essai Le Regard perdu (Actes Sud), une clé d’interprétation de l’art préhistorique, qu’il appelle l’« hypothèse jizz ». Dans notre nouveau numéro, nous l’avons invité à partager ses réflexions en s’appuyant sur quelques images.

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