19.06.2025 à 08:25
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Deux heures de direct, et en public, pour faire du Au Poste pur jus: parler du fond. Union de la gauche, Martinique, droit à l'avortement, apologie du terrorisme, des médias qu'il faut contrer, et des médias que LFI nourrit quoiqu'il en soit, de Gaza, du travail parlementaire, de VIe République, et de «JLM 1PB?»
Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Les causeries & itws fleuves de David Dufresne
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Dans un fauteuil trop présidentiel à son goût, Mathilde Panot débute l’émission en terrain connu : celui du combat. Un mot qui revient comme un tambour tout au long de la conversation, sur fond de colère sociale, de confiscation démocratique et de mépris institutionnel. La présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, visiblement chez elle dans la dynamique du direct, oscille entre lucidité tranchante et tendresse militante, avec le tchat, avec David Dufresne, avec l’époque. et surtout avec les invisibles. « Ceux qui ont sauvé la République », dit-elle, ce sont les jeunes, les militants, les quartiers populaires.
À ce moment-là, impossible de ne pas la suivre.
Les sujets sortis d’un chapeau vont se succéder: Loiret, Union de la gauche, Martinique, droit à l’avortement, apologie du terrorisme, des médias, le travail parlementaire, la VIe République,Jean Luc Mélenchon , la Pologne, la Meute, la situation au Proche Orient… en présence d’un public et un tchat qui ne se tient « pas toujours sage» pour faire du Au Poste pur jus, parler du fond.
Mathi Panot, est passée par Sciences Po Paris, Notre entretien commence par un retour sur son parcours militant pas via l’UNEF, comme souvent écrit à tort, mais via un Front de gauche Sciences Po très actif. « Il y a toujours eu des gens de gauche radicale à Sciences Po. » Elle raconte aussi ses années de terrain,elle est née en 1989 à Saint Pryvé -Saint-Mesmin, elle évoque alors ses luttes aux côtés des collectifs. locaux , sa conscience politique forgée à l’écoute, dans les marges, pas dans les bureaux.
Elle dit son attachement au travail parlementaire, souvent décrié, parfois ignoré. « C’est là qu’on peut faire entrer la voix des gens, même s’ils tentent de nous étouffer. » Les milliers d’amendements déposés, les discours à 2h du matin, les offensives contre les violences policières ou la réforme des retraites elle y croit encore, malgré l’asphyxie.
« À l’Assemblée, ils veulent nous réduire au silence. Alors on parle encore plus fort. »
Mathilde Panot
Panot ne lâche rien : le gouvernement actuel est illégitime aux yeux de ceux qui l’ont empêché de tomber à l’extrême droite, et c’est là que le bât blesse. Le paradoxe est violent : des millions de personnes se mobilisent, votent « utile », espèrent un barrage, et découvrent une continuité néolibérale teintée de racisme. Elle dénonce frontalement les opérations policières menées au faciès, le discours de Retailleau sur les « Français de papier », et plus globalement une atmosphère délétère où le cynisme politique se déguise mal en fermeté républicaine.
« On attaque les services publics, on méprise les citoyens, on insulte les étrangers », résume-t-elle, la voix tendue par l’urgence. Une phrase du tchat revient plusieurs fois dans les échanges : « Les vrais casseurs, ce sont ceux qui détruisent nos vies », signée « Talion ». Panot acquiesce en souriant. Une complicité naît entre l’invitée et la salle virtuelle.
« Quand on ne peut même plus voter contre une réforme, où est encore la démocratie ? »
Mathilde Panot
Tirage au sort dans le jeu improvisé de l’émission : un papier orange mentionne le Loiret, terre natale de l’invitée. L’anecdote devient récit politique. Elle parle de la Loire comme colonne vertébrale affective, de sa famille éparpillée de Tours à Angers, mais surtout de l’apprentissage de la dissidence dans un territoire de droite. « On n’est jamais condamnés aux idées qui nous entourent. » Une phrase qui claque, qui réconcilie origines et engagement.Et là encore, ça résonne fort avec une partie du public.
Petit moment de répit : le fameux fauteuil de l’invitée est changé . Le running gag devient métaphore. Elle rit, le public aussi. « Faudra en trouver un pour les vrais combats », lâche-t-elle, mi-sérieuse, mi-ironique. Derrière l’anecdote, un symbole : celui d’un pouvoir mal assis, trop sûr de lui, et d’une gauche prête à le remettre d’équerre.
L’émission prend une tournure plus personnelle quand on aborde la Pologne. Panot en parle peu d’habitude, mais là elle évoque ce lien lointain mais réel avec l’exil ouvrier, les luttes de dignité, la mémoire ouvrière. Le propos devient intime, comme une suture invisible entre histoire familiale et vocation politique. « Je viens de cette France invisible, pas de ceux qui ont toujours été sûrs d’être écoutés. »
Jean-Luc Mélenchon, lui, est cité avec affection et respect. Elle ne s’en cache pas : sans lui, elle ne serait pas là. Mais elle s’en distingue aussi, par ses mots, son style, sa façon d’enraciner la lutte dans une génération. « Jean-Luc a ouvert une brèche. À nous de la tenir. »
À cet instant, le tchat rebondit sur le livre La Meute paru récemment, un récit glaçant d’une machine médiatique déchaînée contre LFI et ses figures. La députée confirme : « Ce livre est important, parce qu’il montre à quel point on cherche à nous isoler, à nous diffamer. » Elle évoque la brutalité des attaques, l’invisibilisation de la parole des femmes politiques de gauche, les calomnies. Et l’importance de ne pas céder. Jamais.
« Ce que La Meute raconte, c’est comment on tente de tuer politiquement les insoumis. »
Mathilde Panot
Les aupostiens se souviennent encore d’un live bouillant lors de la venue Au Poste des deux auteurs.
Quand Panot évoque la Martinique, sa voix se charge d’une gravité immédiate. Pas de détour : « Ce qu’on fait subir aux territoires ultramarins, c’est une honte nationale. » Elle rappelle la mobilisation massive lors des dernières législatives pour faire barrage à l’extrême droite, alors même que l’État méprise ces citoyens avec une constance glaçante. Elle cite le scandale du chlordécone, les hôpitaux à l’abandon, les taux de pauvreté qui explosent, tout en soulignant la dignité intacte d’un peuple qui continue de se battre. « La Martinique, comme la Guadeloupe ou la Guyane, ce sont des terres de lutte. Elles mériteraient l’écoute, elles ont l’oubli. » Dans le tchat, Léa971 écrit simplement : « Merci de ne pas nous oublier. » À cet instant, l’émission s’arrête un peu. L’émotion passe l’écran
« Mathilde, tu redonnes du courage.» Karim LFI
« Qu’on soit d’accord ou pas, elle mouille la chemise. Merci.» Natachabis
Le tchat en ébullition joue sa partition des critiques, des bravos, des doutes parfois, mais toujours de l’attention. L’échange est vivant,parfois virulent, comme si toute une agora numérique voulait reprendre la main sur le débat public.
L’émission touche à sa fin, mais l’invitée reste connectée. On sent chez elle une forme de lucidité énergisante. Elle ne croit pas aux ruptures spectaculaires venues d’en haut, mais aux jonctions lentes et puissantes, entre luttes sociales, colère électorale et résistance quotidienne. Elle parle des Soulèvements de la Terre, des syndicats, des caisses de grève. Elle rappelle que la transformation ne viendra que par l’organisation.
« Le pouvoir a peur des gens organisés, pas des opinions individuelles. » Cette phrase claque. C’est une leçon, une boussole, un appel.
« Je ne suis pas dans la résignation. Je suis dans la construction. »
Mathilde Panot
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Parce qu’elle dénonce une démocratie vidée de sa substance : votes ignorés, mobilisations méprisées, réformes imposées sans majorité populaire.
Elle considère cette mesure comme emblématique du mépris du gouvernement pour la volonté populaire. La réforme a suscité une mobilisation historique, mais les élus n’ont pas pu voter son abrogation. Elle y voit un déni démocratique supplémentaire.
Elle dénonce une opération de police avec 4000 agents mobilisés pour contrôler et expulser des personnes sans papiers. Selon elle, ces contrôles sont largement discriminatoires, fondés sur des critères de faciès. Elle y voit une politique de terreur racialisée.
Pour elle, LFI est un rempart clair contre les dérives autoritaires et discriminatoires.
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Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par Rolland Grosso et la rédaction.
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