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29.04.2024 à 19:11

Elections européennes 2024 : qu’indiquent les sondages pour la France ?

Hugo Palacin

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Alors que les principaux partis ont tous désigné leur tête de liste pour mener la campagne électorale, les sondages sur les élections européennes se succèdent. Autant de sources de satisfaction, d’inquiétude, d’espoir ou de mécontentement pour les candidats et les militants engagés dans cette campagne. Pour mieux s’y retrouver parmi les dizaines de sondages sur […]

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Texte intégral (4821 mots)

Alors que les principaux partis ont tous désigné leur tête de liste pour mener la campagne électorale, les sondages sur les élections européennes se succèdent. Autant de sources de satisfaction, d’inquiétude, d’espoir ou de mécontentement pour les candidats et les militants engagés dans cette campagne.

Pour mieux s’y retrouver parmi les dizaines de sondages sur les intentions de vote des Français, qui se succèdent en prévision des élections européennes, nous vous proposons cet agrégateur. Il permet de visualiser plus finement l’évolution des intentions de vote des Français, de sondage en sondage, jusqu’au scrutin, le 9 juin.

L’écart se creuse entre le RN et Renaissance

Depuis mai 2023, nous avons recensé 69 études d’opinion dans notre agrégateur de sondages. Des sondages dont la publication s’est intensifiée depuis janvier 2024, permettant d’observer plus finement et sur une période plus condensée l’évolution des intentions de vote pour les différentes listes candidates aux élections européennes. Depuis avril, la publication de nouvelles études d’opinion est quasi quotidienne.

Première observation, la liste du Rassemblement national (RN), menée par Jordan Bardella, a toujours fait la course en tête. Donné aux alentours de 25 % d’intentions de vote en mai 2023, le RN a depuis largement consolidé sa place de leader dans les sondages, dépassant désormais la barre des 30 %. Dans un sondage réalisé début mars pour le Huffington Post, YouGov plaçait même le parti lepéniste à 33 %.

De fait, l’écart avec la majorité présidentielle se creuse, la liste macroniste ne parvenant pas à progresser dans les sondages. Donnée à environ 19 % en mai 2023, elle a entamé une lente remontée avant de repasser sous la barre des 20 % courant novembre. Depuis, Renaissance et ses alliés baissent peu à peu : testée depuis fin février dans les sondages, Valérie Hayer est donnée à environ 17 % d’intentions de vote. Elle était même créditée fin avril de 16 % d’intentions de vote par Elabe et Harris interactive, son score le plus faible.

Le PS se détache

La liste alliant le mouvement Place publique et le Parti socialiste (PS-PP) s’affirme depuis plusieurs semaines comme le troisième acteur de cette campagne. Donnée entre 9 et 10 % d’intentions de vote courant février, elle progresse depuis, atteignant désormais autour de 13 % en moyenne. Petit à petit, l’écart avec la majorité présidentielle semble se réduire. Fin avril, l’Ifop place la liste menée par Raphaël Glucksmann à 14,5 %, un point et demi seulement derrière celle de Valérie Hayer (16 %).

Derrière le RN, Renaissance et les socialistes, plusieurs listes se tiennent dans un mouchoir de poche. Depuis les premiers sondages, Les Républicains oscillent entre 7 et 8 % d’intentions de vote, sans vraiment décoller. La France insoumise, sondée au départ aux alentours de 10 %, a depuis chuté dans les études d’opinion et alterne également entre 7 et 8 % en moyenne.

La liste d’Europe Ecologie Les Verts, elle, a longtemps chuté dans les sondages. Au-dessus de la barre des 10 % l’été dernier, les écologistes sont tombés en-dessous des 6 % et peinent désormais à passer les 7 %. Reconquête, enfin, ne décolle pas : le parti d’Eric Zemmour oscille entre 5 et 6 % d’intentions de vote.

Ces 7 listes sont les seules à être constamment créditées de plus de 5 % des voix dans les sondages, ce qui leur permet d’espérer être représentées dans l’hémicycle européen à l’issue du scrutin. Le Parti communiste français vient ensuite avec environ 2,5 % d’intentions de vote en moyenne, légèrement en-dessous du seuil (3 %) qui permet de voir une partie des frais de campagne de la liste remboursée, bien qu’il ne soit pas qualificatif.

Notre méthodologie

Les listes présentes sur cette infographie sont celles qui sont testées dans les études d’opinion des instituts de sondage concernant les élections européennes de 2024. A chaque liste est attribuée une courbe. Celle-ci est obtenue par “rolling” : elle suit la moyenne des cinq derniers sondages en date et évolue donc à chaque nouvelle étude d’opinion publiée. Concrètement, si un parti a obtenu 24 %, 25 %, 26 % et 27 % d’intentions de vote lors des quatre derniers sondages et qu’un nouveau sondage le place à 28 %, sa courbe d’évolution se situera désormais à hauteur de 26 %, ce qui équivaut à la moyenne des cinq sondages.

Cette méthode permet de “lisser” les résultats des sondages successifs et d’éviter de trop grandes variations d’une étude d’opinion à l’autre. La tendance des intentions de vote pour chaque parti permet alors d’être observée plus finement, sur le moyen terme et non à plusieurs instants donnés, offrant ainsi une photographie plus large de l’évolution des intentions de vote des Français aux élections européennes du 9 juin 2024.

Sur l’infographie, les résultats des différentes listes pour chacun des sondages pris en compte sont consultables sous forme de points, au second plan. Ils peuvent ainsi être comparés avec la courbe d’évolution de la tendance d’intention de vote de chaque liste.

Les sondages retenus dans cet agrégateur :

  • 69. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 25 au 29 avril 2024 auprès de 1 345 électeurs.
  • 68. Eurotrack OpinionWay pour Les Echos et Radio Classique, réalisé du 24 au 25 avril 2024 auprès de 1 011 électeurs.
  • 67. BVA Xsight pour RTL, réalisé du 25 au 26 avril 2024 auprès de 1 434 électeurs.
  • 66. Ipsos pour le Cevipof, Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et l’Institut Montaigne, réalisé du 19 au 24 avril 2024 auprès de 10 651 électeurs.
  • 65. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 23 au 26 avril 2024 auprès de 1 345 électeurs.
  • 64. Cluster17 pour Le Point, réalisé du 23 au 25 avril 2024 auprès de 1 767 électeurs.
  • 63. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 21 au 25 avril 2024 auprès de 1 350 électeurs.
  • 62. OpinionWay pour CNews, réalisé du 23 au 24 avril 2024 auprès de 1 007 électeurs.
  • 61. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 20 au 24 avril 2024 auprès de 1 335 électeurs.
  • 60. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 19 au 23 avril 2024 auprès de 1 335 électeurs.
  • 59. Harris interactive et Toluna pour Challenges, M6 et RTL, réalisé du 19 au 22 avril 2024 auprès de 2 005 électeurs.
  • 58. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 18 au 22 avril 2024 auprès de 1 339 électeurs.
  • 57. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 16 au 19 avril 2024 auprès de 1 371 électeurs.
  • 56. Eurotrack OpinionWay pour Les Echos et Radio Classique, réalisé du 17 au 18 avril 2024 auprès de 1 021 électeurs.
  • 55. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 15 au 18 avril 2024 auprès de 1 376 électeurs.
  • 54 OpinionWay pour CNews, réalisé du 16 au 17 avril 2024 auprès de 1 002 électeurs.
  • 53. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 13 au 17 avril 2024 auprès de 1 364 électeurs.
  • 52. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 12 au 16 avril 2024 auprès de 1 349 électeurs.
  • 51. Harris interactive et Toluna pour Challenges, M6 et RTL, réalisé du 12 au 15 avril 2024 auprès de 2 005 électeurs.
  • 50. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 11 au 15 avril 2024 auprès de 1 326 électeurs.
  • 49. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 9 au 12 avril 2024 auprès de 1 347 électeurs.
  • 48. Cluster17 pour Le Point, réalisé du 9 au 11 avril 2024 auprès de 1 782 électeurs.
  • 47. Ipsos pour Radio France et Le Parisien, réalisé du 10 au 11 avril 2024 auprès de 1 500 électeurs.
  • 46. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 8 au 11 avril 2024 auprès de 1 355 électeurs.
  • 45. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 6 au 10 avril 2024 auprès de 1 343 électeurs.
  • 44. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 5 au 9 avril 2024 auprès de 1 335 électeurs.
  • 43. YouGov pour le Huffington Post, réalisé du 3 au 9 avril 2024 auprès de 1 028 électeurs.
  • 42. Harris interactive et Toluna pour Challenges, M6 et RTL, réalisé du 5 au 8 avril 2024 auprès de 2 018 électeurs.
  • 41. Euro-Rolling Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, réalisé du 4 au 8 avril 2024 auprès de 1 343 électeurs.
  • 40. OpinionWay pour CNews, réalisé du 3 au 5 avril 2024 auprès de 1 509 électeurs.
  • 39. Elabe pour BFM TV et La Tribune Dimanche, réalisé du 2 au 4 avril 2024 auprès de 1 391 électeurs.
  • 38. Harris interactive et Toluna pour Challenges, M6 et RTL, réalisé du 28 au 29 mars 2024 auprès de 1 976 électeurs.
  • 37. BVA Xsight pour RTL, réalisé du 27 au 28 mars 2024 auprès de 1 398 électeurs.
  • 36. Harris interactive et Toluna pour Challenges, M6 et RTL, réalisé du 22 au 25 mars 2024 auprès de 2 027 électeurs.
  • 35. Ifop-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio, réalisé du 19 au 20 mars 2024 auprès de 1 112 électeurs.
  • 34. Harris interactive et Toluna pour Challenges, M6 et RTL, réalisé du 15 au 18 mars 2024 auprès de 2 124 électeurs.
  • 33. Eurotrack OpinionWay pour Les Echos et Radio Classique, réalisé du 13 au 14 mars 2024 auprès de 1 008 électeurs.
  • 32. Cluster17 pour Le Point, réalisé du 8 au 9 mars 2024 auprès de 1 399 électeurs.
  • 31. YouGov pour le Huffington Post, réalisé du 26 février au 7 mars 2024 auprès de 1 008 électeurs.
  • 30. Elabe pour BFM TV et La Tribune Dimanche, réalisé du 5 au 7 mars 2024 auprès de 1 397 électeurs.
  • 29. Ipsos pour le Cevipof, Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et l’Institut Montaigne, réalisé du 1er au 6 mars 2024 auprès de 11 770 électeurs.
  • 28. Ipsos pour Euronews, réalisé du 23 février au 5 mars 2024 auprès de 2 000 électeurs
  • 27. Ifop pour Le Journal du Dimanche, réalisé du 29 février au 1er mars 2024 auprès de 1 111 électeurs.
  • 26. BVA pour RTL, réalisé du 27 au 28 février 2024 auprès de 1 344 électeurs.
  • 25. Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale, réalisé du 21 au 22 février 2024 auprès de 939 électeurs.
  • 24. Eurotrack OpinionWay pour Les Echos et Radio Classique, réalisé du 14 au 15 février 2024 auprès de 1 009 électeurs.
  • 23. Elabe pour BFM TV et La Tribune Dimanche, réalisé du 7 au 9 février 2024 auprès de 1 426 électeurs.
  • 22. Ifop-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio, réalisé du 7 au 8 février 2024 auprès de 1 356 électeurs. Hypothèse retenue pour cet article : “Valérie Hayer tête de liste Renaissance”.
  • 21. YouGov pour le Huffington Post, réalisé du 29 janvier au 7 février 2024 auprès de 1 001 électeurs.
  • 20. Eurotrack OpinionWay pour Les Echos et Radio Classique, réalisé du 17 au 18 janvier 2024 auprès de 1 019 électeurs.
  • 19. Ifop pour Le Nouvel Economiste, réalisé du 16 au 17 janvier 2024 auprès de 1 348 électeurs.
  • 18. YouGov pour le Huffington Post, réalisé du 8 au 15 janvier 2024 auprès de 1 004 électeurs.
  • 17. Ifop pour L’Itinérant, réalisé du 12 au 15 janvier 2024 auprès de 875 électeurs. Hypothèse retenue : “Olivier Véran tête de liste de la majorité présidentielle”.
  • 16. Harris interactive pour Challenges, réalisé du 12 au 15 janvier 2024 auprès de 1 030 électeurs.
  • 15. Cluster17 pour Le Point, réalisé du 13 au 14 janvier 2024 auprès de 1 955 électeurs.
  • 14. Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche, réalisé du 10 au 12 janvier 2024 auprès de 1 400 électeurs.
  • 13. Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale, réalisé du 13 au 14 décembre 2023 auprès de 913 électeurs.
  • 12. Eurotrack OpinionWay pour Les Echos et Radio Classique, réalisé du 13 au 14 décembre 2023 auprès de 1 005 électeurs.
  • 11. Ipsos pour Le Monde et le Cevipof, réalisé du 29 novembre au 12 décembre 2023 auprès de 11 691 électeurs.
  • 10. Ifop-Fiducial pour Sud Radio, réalisé du 8 au 11 décembre 2023 auprès de 1 062 électeurs.
  • 9. Eurotrack OpinionWay pour Les Echos et Radio Classique, réalisé du 15 au 16 novembre 2023 auprès de 1 004 électeurs.
  • 8. Ipsos pour La Tribune Dimanche, réalisé du 9 au 10 novembre 2023 auprès de 1 412 électeurs. Hypothèse retenue : “Stéphane Séjourné tête de liste Renaissance”.
  • 7. Ifop-Fiducial pour Le Figaro et Sud Radio, réalisé du 11 au 12 octobre 2023 auprès de 1 375 électeurs. Hypothèse retenue : “Stéphane Séjourné tête de liste Renaissance”.
  • 6. Ifop-Fiducial pour le Journal du Dimanche et Sud Radio, réalisé du 30 au 31 août 2023 auprès de 1 026 électeurs. Hypothèse retenue : “NUPES listes séparées”.
  • 5. Ifop-Fiducial pour Sud Radio, réalisé du 4 au 5 juillet 2023 auprès de 921 électeurs.
  • 4. Ipsos pour Le Monde et le Cevipof, réalisé du 16 au 26 juin 2023 auprès de 10 631 électeurs. Hypothèse retenue : “NUPES listes séparées”.
  • 3. Elabe pour L’Opinion, réalisé du 19 au 21 juin 2023 auprès de 1 397 électeurs. Hypothèse retenue : “NUPES listes séparées”.
  • 2. Cluster17 pour Le Point, réalisé du 17 au 19 mai 2023 auprès de 1 760 électeurs. Hypothèse retenue : “NUPES listes séparées”.
  • 1. Ifop-Fiducial pour le Journal du Dimanche et Sud Radio, réalisé du 10 au 12 mai 2023 auprès de 1 310 électeurs. Hypothèse retenue : “NUPES listes séparées”.

Les listes testées dans les sondages et leurs sigles :

AR : L’Alliance rurale (liste menée par Jean Lassalle, qui a remplacé Willy Schraen)
Aut. : Autres listes/partis
DLF : Debout la France (liste initialement menée par Nicolas Dupont-Aignan, ayant finalement annoncé son retrait de la campagne des élections européennes)
EAC : Ecologie au centre (liste menée par Jean-Marc Governatori)
EELV : Europe Ecologie Les Verts (liste menée par Marie Toussaint)
EPT : Ecologie positive et Territoires (liste menée par Yann Wehrling)
LFI : La France insoumise (liste menée par Manon Aubry)
LO : Lutte ouvrière (liste menée par Nathalie Arthaud)
LP : Les Patriotes (liste menée par Florian Philippot)
LR : Les Républicains (liste menée par François-Xavier Bellamy)
ND : Nouvelle Donne (liste menée par Pierre Larrouturou)
NE : Notre Europe (liste menée par Jean-Christophe Fromantin)
NPA : Nouveau parti anticapitaliste (liste menée par Selma Labib)
PA : Parti animaliste (liste menée par Hélène Thouy)
PCF : Parti communiste français (liste menée par Léon Deffontaines)
PRG : Parti radical de gauche (liste menée par Guillaume Lacroix, avec Régions et peuples solidaires, et Volt France)
PP : Parti pirate (liste menée par Caroline Zorn)
PS - PP : Parti socialiste et Place publique (liste menée par Raphaël Glucksmann)
Rec. : Reconquête ! (liste menée par Marion Maréchal)
Ren. : Renaissance, avec le Mouvement démocrate, Horizons, le Parti radical et l’Union des démocrates et indépendants (liste menée par Valérie Hayer)
Res. : Résistons ! (liste initialement menée par Jean Lassalle, qui a finalement rejoint la campagne de l’Alliance rurale)
RN : Rassemblement national (liste menée par Jordan Bardella)
UPR : Union populaire républicaine (liste menée par François Asselineau)

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29.04.2024 à 16:40

Elections européennes 2024 : qui sont les candidats de la liste Rassemblement national (RN) ?

Hugo Palacin

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Le Rassemblement national dévoile ses candidats pour les élections européennes au compte-goutte. Comme en 2019, le premier d’entre eux est Jordan Bardella. Celui qui est devenu depuis président du RN en succédant à Marine Le Pen, mènera une nouvelle fois la bataille européenne pour le parti d’extrême-droite. Derrière lui, on retrouve plusieurs personnalités dont certaines […]

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Texte intégral (3002 mots)
Autour de l'eurodéputé sortant Jordan Bardella (au centre), deux novices en politique figurent sur la liste du RN pour les européennes : l'ancien patron de Frontex Fabrice Leggeri (à gauche) et l'essayiste Malika Sorel (à droite) - Crédits : Lukasz Kobus / Commission européenne | BootEXE / Wikimedia Commons, CC BY-SA 4.0
Autour de l’eurodéputé sortant Jordan Bardella (au centre), deux primo-candidats figurent en 2e et 3e position sur la liste du RN pour les européennes : l’ancien patron de Frontex Fabrice Leggeri (à gauche) et l’essayiste Malika Sorel (à droite) - Crédits : Lukasz Kobus / Commission européenne | BootEXE / Wikimedia Commons, CC BY-SA 4.0

Le Rassemblement national dévoile ses candidats pour les élections européennes au compte-goutte. Comme en 2019, le premier d’entre eux est Jordan Bardella. Celui qui est devenu depuis président du RN en succédant à Marine Le Pen, mènera une nouvelle fois la bataille européenne pour le parti d’extrême-droite. Derrière lui, on retrouve plusieurs personnalités dont certaines se soumettront pour la première fois au suffrage des électeurs.

Des profils “d’ouverture”

Au 2e rang, le RN a annoncé la candidature de Malika Sorel-Sutter. Cette essayiste française d’origine algérienne, diplômée de Sciences Po, est à l’origine de plusieurs ouvrages sur l’immigration dans lesquels elle dresse le constat d’une “décomposition française”. Elle a travaillé par le passé avec Dominique de Villepin, François Fillon ou Nicolas Sarkozy. Ce dernier l’a par ailleurs nommée en 2009 au sein du Haut Conseil à l’intégration. Lors de la campagne présidentielle de 2017, Malika Sorel-Sutter s’était affichée en soutien de François Fillon, tout en estimant alors que “Marine Le Pen regarde un certain nombre de réalités en face”. Pas novice en politique donc, elle ne s’est toutefois jamais présentée à une élection.

Lui non plus n’a jamais candidaté à un scrutin. Et au contraire de sa colistière, Fabrice Leggeri n’a aucune carrière politique à son actif. C’est pourtant pour son CV que le RN a souhaité l’enrôler dans la campagne des élections européennes, le plaçant en 3e position sur sa liste. Ce haut fonctionnaire, qui a longtemps travaillé pour différents services du ministère de l’Intérieur, était entre 2015 et 2022 le directeur de Frontex, l’agence européenne des garde-frontières et des garde-côtes. Un profil de poids pour le parti lepéniste qui fait reposer une grande partie de son discours sur la lutte contre l’immigration. Cependant, le passage de Fabrice Leggeri à la tête de Frontex n’a pas laissé que de bons souvenirs puisqu’il a été entaché de scandales, avant qu’il ne démissionne alors qu’une procédure disciplinaire le guettait.

Autre profil “d’ouverture” figurant sur la liste du RN, le policier syndiqué Matthieu Valet. Âgé de 38 ans, cet ancien porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), habitué aux plateaux de télévision, a confirmé qu’il serait candidat aux élections européennes en 7e position sur la liste nationaliste. L’avocat Alexandre Varaut, qui fut député européen entre 1999 et 2004, élu sur la liste du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, sera lui aussi sur la liste du RN. Tout comme l’ancienne magistrate pénaliste, Pascale Piera. Leurs positions sur la liste ne sont pas encore connues, mais elles devraient être dévoilées, comme pour le reste des candidats, à l’occasion du rassemblement du RN à Perpignan le 1er mai.

C’est à la 25e place que devrait quant à lui figurer Pierre Pimpie. Ce haut fonctionnaire âgé de 53 ans, diplômé de l’ENA et aujourd’hui directeur général adjoint de l’établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF), collaborait déjà avec le RN depuis 2021. Il avait notamment rédigé le volet consacré à la lutte contre la fraude fiscale et sociale dans le programme de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle de 2022. L’ex-présidente du Rassemblement national figurera de son côté en avant-dernière position sur la liste, devant Louis Aliot, maire de Perpignan et premier vice-président du parti.

La liste des candidats du Rassemblement national

En gras figurent les eurodéputés sortants.

CandidatÂgeProfession/EngagementDépartement
1Jordan Bardella28Président du Rassemblement national, député européen depuis 2019-
2Malika Sorel-Sutter64Essayiste, ancienne membre du Haut Conseil à l’intégration-
3Fabrice Leggeri56Haut fonctionnaire, ancien directeur de Frontex-
4A définir---
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6A définir---
7Matthieu Valet38Policier, syndicaliste-
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24A définir---
25Pierre Pimpie53Haut fonctionnaire, directeur général adjoint de l’établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF)-
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41A définir---
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56A définir---
57A définir---
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61A définir---
62A définir---
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64A définir---
65A définir---
66A définir---
67A définir---
68A définir---
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70A définir---
71A définir---
72A définir---
73A définir---
74A définir---
75A définir---
76A définir---
77A définir---
78A définir---
79A définir---
80Marine Le Pen55Présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale-
81Louis Aliot54Maire de Perpignan, premier vice-président du RN-

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29.04.2024 à 12:51

Emmanuel Macron favorable à l’ouverture du “débat” sur une défense européenne incluant l’arme nucléaire française

Matthieu Quentin

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“Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible”, a déclaré Emmanuel Macron au sujet de la défense européenne, dans un entretien avec des jeunes Européens publié samedi 27 avril par les journaux régionaux du groupe Ebra, à l’instar des Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA). “Je suis pour ouvrir ce […]

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Texte intégral (2204 mots)
Depuis la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, la France, présidée par Emmanuel Macron (ici en février), est le seul Etat membre à être doté de l'arme nucléaire - Crédits : Union européenne
Depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la France, présidée par Emmanuel Macron (ici en février), est le seul Etat membre à être doté de l’arme nucléaire - Crédits : Union européenne

Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible”, a déclaré Emmanuel Macron au sujet de la défense européenne, dans un entretien avec des jeunes Européens publié samedi 27 avril par les journaux régionaux du groupe Ebra, à l’instar des Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA).

Je suis pour ouvrir ce débat, qui doit donc inclure la défense anti-missile, les tirs d’armes de longue portée, l’arme nucléaire pour ceux qui l’ont ou qui disposent sur leur sol de l’arme nucléaire américaine”, affirme-t-il. Le Figaro rappelle que depuis le Brexit et la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la France est “le seul de ses Etats membres à disposer de la dissuasion nucléaire”.

Défense du sol européen

Au sujet de “l’arme nucléaire”, “la doctrine française est qu’on peut l’utiliser quand nos intérêts vitaux sont menacés. J’ai déjà dit qu’il y a une dimension européenne dans ces intérêts vitaux, sans les détailler car cette dissuasion concourait à la crédibilité de la défense européenne”, a souligné le chef de l’Etat [DNA]. S’il a expliqué que la France garderait sa “spécificité”, le président a toutefois déclaré qu’elle serait “prête à contribuer davantage à la défense du sol européen”, relève Politico.

Dans son discours prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, Emmanuel Macron avait ainsi plaidé pour “la constitution d’une Europe de la défense ‘crédible’ aux côtés de l’Otan et face à la Russie devenue beaucoup plus menaçante depuis son invasion de l’Ukraine en février 2022″, note Le Monde. “Etre crédible, c’est avoir aussi des missiles de longue portée qui dissuaderaient les Russes”, a notamment estimé Emmanuel Macron au cours de l’entretien publié samedi, relève le journal du soir.

La construction d’une Europe de la défense est depuis très longtemps un objectif de la France qui s’est souvent heurtée aux réticences de ses partenaires qui jugeaient plus sûr le parapluie de l’Otan”, explique Le Monde. Toutefois, “la rhétorique atomique agitée par Vladimir Poutine pour dissuader les alliés de l’Ukraine de réagir, la possible réélection de Donald Trump qui sème le doute sur une intervention américaine et le réarmement mondial” ont relancé le débat sur “l’autonomie stratégique européenne”, fait remarquer Libération.

Une proposition clivante

Un chef de l’Etat français ne devrait pas dire ça”, a immédiatement réagi la tête de liste des Républicains (LR) aux prochaines élections européennes François-Xavier Bellamy, cite Le Figaro. Et d’ajouter qu’il s’agissait d’une déclaration d’une “gravité exceptionnelle parce que là nous touchons au nerf même de la souveraineté française”, rapporte La Croix.

Nous l’avions annoncé, il a nié, il mentait. Emmanuel Macron souhaite bien partager avec l’Union européenne notre dissuasion nucléaire”, a quant à elle asséné la cheffe de file du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen sur X. “Après l’arme nucléaire, suivra le siège permanent de la France au conseil de sécurité de l’ONU qui sera lui aussi bradé à l’Union européenne”, a renchéri le candidat sur la liste du RN pour les élections européennes Thierry Mariani, cité par Le Figaro.

Comme à droite et à l’extrême droite, La France insoumise (LFI) a estimé dimanche dans un communiqué de son groupe parlementaire que le président de la République venait de “porter un nouveau coup à la crédibilité nucléaire française” [La Croix]. “Sous couvert de défense du sol européen, [Emmanuel] Macron veut liquider l’autonomie stratégique française”, a de son côté critiqué sur X le député de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud (LFI), spécialiste des questions de défense, ajoutant que celle-ci “ne se partage pas” [Le Monde].

Cependant, le chef de l’Etat peut compter sur “le soutien du président du MoDem François Bayrou”, selon lequel “il peut y avoir des circonstances dans lesquelles un gouvernement français décide qu’une menace sur l’Europe est une menace contre la France” [Le HuffPost]. “Les intérêts vitaux de la France aujourd’hui, c’est l’Europe”, a-t-il martelé dimanche sur LCI [Le Monde].

La tête de liste des Ecologistes aux élections européennes Marie Toussaint s’est par ailleurs dite favorable, sur France 3, à un “saut fédéral européen”, considérant que cela signifiait “le partage de cette force qu’est l’arme française, donc le nucléaire aussi”, relève La Croix.

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29.04.2024 à 12:29

Qu’est-ce que la Journée de l’Europe ?

Rédaction Toute l'Europe

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La Journée de l’Europe est célébrée tous les ans le 9 mai, et ce depuis 1985. C’est en effet le 9 mai 1950 que Robert Schuman a présenté sa proposition relative à une organisation de l’Europe, dans le but de pacifier les relations entre les nations du Vieux Continent dans la période d’après-guerre. La Journée […]

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Texte intégral (1702 mots)
Robert Schuman, lors de l'ouverture des négociations intergouvernementales pour la mise en oeuvre du plan Schuman le 20 juin 1950, au Ministère des Affaires étrangères à Paris.
Robert Schuman, lors de l’ouverture des négociations intergouvernementales pour la mise en oeuvre du plan Schuman le 20 juin 1950, au Ministère des Affaires étrangères à Paris - Crédits : Commission européenne

La Journée de l’Europe est célébrée tous les ans le 9 mai, et ce depuis 1985. C’est en effet le 9 mai 1950 que Robert Schuman a présenté sa proposition relative à une organisation de l’Europe, dans le but de pacifier les relations entre les nations du Vieux Continent dans la période d’après-guerre.

La Journée de l’Europe a été instaurée par les dirigeants européens lors du Conseil européen de Milan en juin 1985 et fêtée la première fois en 1986.

Chaque année, les institutions européennes, les collectivités, les associations, les écoles et les citoyens célèbrent le 9 mai par des manifestations diverses.

La Journée de l’Europe est également l’occasion de mettre en avant les symboles de l’unité de l’Union européenne : un drapeau à douze étoiles, un hymne et une devise. Dans les pays de la zone euro, la monnaie unique (pièces et billets) est un autre symbole de cette unité.

De nombreux événements sont également organisés durant tout le mois de mai, à l’occasion du Mois de l’Europe.

Qu’est-ce que la déclaration Schuman ?

Le 9 mai 1950, sur proposition de Jean Monnet, Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, fait une déclaration historique dans le salon de l’Horloge du Quai d’Orsay : il appelle à la mise en commun sous une autorité supranationale des productions française et allemande de charbon et d’acier.

Ce projet, visant à développer l’économie du continent au sortir de la guerre et à assurer la paix entre ses pays, est aujourd’hui considéré comme l’acte de naissance de la construction européenne. Il est à l’origine de la première communauté européenne, la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) qui voit le jour en 1951.

Six années plus tard, la Communauté économique européenne est créée (1957). Créatrice de “solidarités de fait” entre Etats, pour reprendre les mots de Robert Schuman, cette union d’abord économique s’est peu à peu élargie à d’autres domaines, et a consolidé les rapports entre les Etats européens. L’Union européenne telle que nous la connaissons aujourd’hui en est le fruit.

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29.04.2024 à 12:22

Etienne Hirsch, Georges Berthoin, Pierre Uri : portrait de trois bâtisseurs français du projet européen

Rédaction Toute l'Europe

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Etienne Hirsch (1901-1994) Ingénieur, résistant et haut fonctionnaire français, Etienne Hirsch est considéré comme l’un des principaux maîtres à penser de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Engagé dans les Forces françaises libres (FFL), l’ingénieur des mines Etienne Hirsch travaille en 1943 et en 1944 à Alger auprès du commissaire pour l’armement […]

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Texte intégral (1450 mots)
Etienne Hirsch
Etienne Hirsch, président d’Euratom en 1959. Crédits : European Communities, 1959 / EC - Audiovisual Service

Etienne Hirsch (1901-1994)

Ingénieur, résistant et haut fonctionnaire français, Etienne Hirsch est considéré comme l’un des principaux maîtres à penser de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA).

Engagé dans les Forces françaises libres (FFL), l’ingénieur des mines Etienne Hirsch travaille en 1943 et en 1944 à Alger auprès du commissaire pour l’armement Jean Monnet. En avril 1950, il participe avec ce dernier à l’élaboration de la doctrine Schuman et de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), en tant qu’adjoint au commissariat général au Plan. Avec Jean Monnet et Pierre Uri, il rédige le texte de la déclaration Schuman du 9 mai 1950.

Il prend ensuite part ensuite aux négociations sur la Communauté européenne de Défense (CED). En septembre 1952, Etienne Hirsch succède à Jean Monnet comme Commissaire général au Plan (ce dernier devenant président de la CECA). Il devient ensuite président d’Euratom, de 1959 à 1962.

Opposant au régime gaulliste et proche de François Mitterrand, ses convictions le portent à la présidence du Mouvement fédéraliste européen en 1964, puis à la présidence d’honneur de l’Union des Fédéralistes européens.

Pierre Uri (1911 - 1992)

Economiste français, Pierre Uri a joué un rôle essentiel dans l’élaboration des traités de Rome.

Après des études à l’Ecole normale supérieure et un poste de professeur de finances publiques à l’ENA, Pierre Uri rejoint en 1947 l’équipe du Plan français de Modernisation et d’équipement conduit par Jean Monnet. Devenu membre de la délégation française pour les négociations sur le plan Schuman, Pierre Uri prend une large part dans les négociations qui se tiennent dans le cadre de la conférence de Paris en 1950-1951 et qui donnent naissance à la CECA. Dès l’installation de la Haute Autorité en 1952, il organise la mise en route de la CECA comme directeur de la division Economie générale.

Il joue ensuite un rôle fondamental dans l’introduction du Marché commun à la conférence de Messine de 1955. Déterminés à poursuivre la construction européenne après l’échec de la CED en 1954, Jean Monnet et Paul-Henri Spaak reçoivent le concours décisif de Pierre Uri, qui a l’idée de construire un marché commun et plaide pour fonder une communauté atomique. Le rapport Spaak qu’il contribue grandement à rédiger pose les bases de la CEE : union douanière, fixation d’un tarif extérieur commun, création d’une Banque européenne d’investissement (BEI) et de quatre institutions (Commission européenne, Conseil, Cour de justice et Parlement européen).

Quittant les institutions communautaires en 1958, Pierre Uri n’en préside pas moins plusieurs groupes d’experts sur les pays de la Communauté ou la compétitivité, conseille les Nations unies sur des projets de marché commun pour l’Amérique latine et l’Asie, ainsi que des associations telles que le Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe et le Mouvement européen. Il ne cessera de participer à diverses associations à vocation européenne.

Georges Berthoin (1925)

Né le 17 mai 1925, Georges Berthoin entre dans la Résistance française en octobre 1940 durant la Seconde Guerre mondiale. A partir de 1947 il participe, comme étudiant de doctorat à Harvard puis membre du cabinet du ministre des Finances, à la mise en œuvre du Plan Marshall pour la reconstruction du continent européen.

Dès 1950, Georges Berthoin est chargé entre autres de la réélection de Robert Schuman aux législatives. En 1952, alors que se met en place la création de la Communauté européenne (CECA), il dirige le cabinet du premier président de la Haute Autorité, Jean Monnet.

A propos des futures institutions de la Communauté économique européenne, il déclare dans une interview réalisée en 2010 : “J’ai eu le privilège d’être de ceux qui les établirent en quelques semaines, fin 1952 et début 1953. Elles se sont développées selon une technique quasi automatique de déséquilibres constructeurs. Chaque avancée plaçait les gouvernements devant un choix de plus en plus contraignant : soit aller de l’avant pour éliminer le déséquilibre, soit revenir en arrière en payant un prix de plus en plus fort au fur et à mesure qu’on avançait. On avait choisi le charbon et l’acier pour de multiples et bonnes raisons. Mais on a vite reconnu qu’on ne pouvait pas traiter le charbon en ignorant le pétrole ou le nucléaire. D’où la poussée vers un marché commun de l’énergie et Euratom. De même avec le Marché Commun.

En peu de semaines, notre petite équipe de quelques douzaines de personnes a mis sur pied, à l’état embryonnaire, toutes les institutions [européennes] qui existent encore aujourd’hui”, poursuit-il.

Chef-adjoint de la CECA en 1956, il occupe ensuite la fonction de Haut-Représentant adjoint de la Commission de la Communauté économique européenne au Royaume-Uni de 1959 à 1970.

Aujourd’hui âgé de 98 ans, il est le seul (proche) collaborateur de Jean Monnet encore en vie.

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29.04.2024 à 12:20

Biographie d’Altiero Spinelli, partisan du fédéralisme européen

Rédaction Toute l'Europe

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Altiero Spinelli naît à Rome en 1907. Initié aux questions politiques par son père, socialiste convaincu, il adhère très tôt aux Jeunesses Communistes et participe à la lutte clandestine contre le fascisme. Arrêté en 1927, il est incarcéré pendant 10 ans puis assigné à résidence pendant 6 ans aux confins du territoire italien. C’est dans […]

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Texte intégral (1622 mots)
Altiero Spinelli
Altiero Spinelli - Crédits : Commission européenne

Altiero Spinelli naît à Rome en 1907.

Initié aux questions politiques par son père, socialiste convaincu, il adhère très tôt aux Jeunesses Communistes et participe à la lutte clandestine contre le fascisme.

Arrêté en 1927, il est incarcéré pendant 10 ans puis assigné à résidence pendant 6 ans aux confins du territoire italien. C’est dans une petite île de la mer Tyrrhénienne qu’il rédige en 1941, avec Ernesto Rossi, le manifeste fédéraliste de Ventotene.

A la chute de Mussolini, il crée en 1943 le “Movimento federalista Europeo” (Mouvement fédéraliste européen, MFE) dont il devient le secrétaire général jusqu’en 1962. Délégué général de l’Union européenne des fédéralistes (UEF, que le MFE rejoint en 1946) et fondateur de l’Institut des Affaires Internationales à Rome, Altiero Spinelli n’entre que tardivement dans le jeu politique classique.

Après avoir abandonné le MFE dans les années 1960, il devient le conseiller de Pietro Nenni, président du Parti socialiste unifié et vice-président du Conseil à plusieurs reprises. Il entre à la Commission des Communautés européennes en 1970, et prend en charge jusqu’en 1976 les secteurs de la politique industrielle et de la recherche.

Elu sur la liste du Parti communiste italien, il siège à la Chambre italienne de 1976 à 1983, mais également à l’Assemblée parlementaire européenne de 1976 à 1979 puis à son successeur, le Parlement européen, de 1979 jusqu’à sa mort en 1986.

Sa conception de l’Europe

Membre des congrès de Montreux (1947) et de La Haye (1948), Altiero Spinelli joue un rôle majeur dans la genèse du projet de Communauté européenne de défense (CED) en proposant que son Assemblée commune reçoive un mandat à caractère constituant.

Après le refus de l’Assemblée nationale française de ratifier le projet en 1954, il contribue à la relance du processus de construction européenne, continuant de croire en un possible accord des pays européens sur un projet fédéral.

Dans le discours qu’il prononce en 1957 au Congrès du peuple européen à Turin, Altiero Spinelli questionne avec véhémence la légitimité de l’Etat-nation. En défenseur du fédéralisme, il estime que l’Europe ne peut se réaliser qu’à deux conditions : d’une part, que les Etats renoncent à une partie de leur souveraineté nationale ; d’autre part, que le peuple européen participe à la définition d’une constitution qui fixe les responsabilités et la forme d’une nouvelle union entre les Etats.

Cependant, c’est au Parlement européen que le combat d’Altiero Spinelli marque l’histoire de la construction européenne.

Le projet Spinelli

Sur l’initiative du “Club du Crocodile”, fondé en 1980 par 8 députés européens dont Altiero Spinelli, le Parlement européen décide de la création d’une nouvelle commission chargée de la réforme institutionnelle de la Communauté. Cette dernière, présidée par Spinelli, aboutit au projet de traité d’Union européenne, adopté le 14 février 1984 par le Parlement européen avec 237 voix contre 31.

Le texte vise à renforcer sensiblement le rôle du Parlement européen : celui-ci serait doté d’un pouvoir budgétaire et législatif, dans certains domaines, et devrait approuver le programme politique de la Commission européenne. Deux nouveautés de grande envergure seraient introduites : le principe de subsidiarité et la conciliation, au sein du processus de décision, des stratégies concurrentes de coopération intergouvernementale et de l’intégration communautaire.

Bien que le Conseil des Communautés n’y ait pas donné suite, le projet fournira l’une des bases de la relance européenne de la deuxième moitié des années 1980, qui conduira à la création de l’Union européenne avec le traité de Maastricht en 1992.

Propos choisis

Le projet de la Communauté européenne présente la particularité de pouvoir parvenir à l’union, non pas au moyen de la force et de la conquête, mais sur la base du libre consentement des nations. La Communauté constitue ainsi l’une des aventures politiques les plus extraordinaires de l’esprit humain, et il est difficile, sinon impossible d’en comprendre la signification profonde si l’on ne perçoit pas cette caractéristique”.

(1962) in Altiero Spinelli et Jean Monnet de Maria Grazia Melchionni, Les cahiers rouges, Centre de recherches européennes, Lausanne, 1993, p.14.


Pour faire le marché commun européen, il faut une technique et une âme politique : il faut, en un mot comme en mille, un gouvernement européen, doté de tous les instruments nécessaires à un gouvernement pour se faire obéir, et une loi européenne en conformité avec laquelle ce gouvernement agisse”.

in Altiero Spinelli : appunti per una biografia de Paolini Edmondo, Bologne, Il Mulino, 1988, p.119-120.


Œuvrer à la création de la fédération européenne aurait signifié travailler à la création d’un pouvoir réel et fort, mais cette fois-ci, cette construction aurait de par sa nature coïncidé avec la lutte contre les caractéristiques non libérales de l’Etat national ; elle aurait servi à consolider les libertés humaines et à leur donner un élan nouveau” .

in Les grandes figures de la construction européenne, François de Saint-Ouen, p.200.


La ligne de démarcation entre partis progressistes et partis réactionnaires ne suit plus désormais la ligne formelle de la démocratie la meilleure, ou du socialisme le plus avancé, mais la ligne toute nouvelle et substantielle qui sépare ceux qui conçoivent comme fin essentielle de la lutte la vieille ambition de conquête du pouvoir politique national - et qui feront, même involontairement, le jeu des forces réactionnaires […] - et ceux qui verront comme devoir central la création d’un solide Etat international, qui dirigeront vers ce but les forces populaires et, même après avoir conquis le pouvoir national, qui s’en serviront en tout premier lieu comme d’un instrument pour réaliser l’unité internationale”.

in Le Manifeste de Ventotene, Bologne, p.50, Ibid.

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29.04.2024 à 12:20

Biographie de Joseph Bech

Rédaction Toute l'Europe

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Joseph Bech est né en 1887 à Diekirch au Luxembourg. Issu d’une famille de notables, il fait des études de droit et s’établit à Luxembourg comme avocat. En 1914, à l’âge de 27 ans, il est élu au Parlement luxembourgeois en tant que député du Parti populaire chrétien-social (droite). En 1921, Joseph Bech est nommé […]

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Texte intégral (919 mots)
Joseph Bech
Joseph Bech - Crédits : Commission européenne

Joseph Bech est né en 1887 à Diekirch au Luxembourg.

Issu d’une famille de notables, il fait des études de droit et s’établit à Luxembourg comme avocat. En 1914, à l’âge de 27 ans, il est élu au Parlement luxembourgeois en tant que député du Parti populaire chrétien-social (droite).

En 1921, Joseph Bech est nommé ministre de l’Intérieur et de l’Instruction publique. De 1926 à 1937, il préside le gouvernement tout en gérant le portefeuille des Affaires étrangères. Il s’exile à Londres durant l’occupation allemande (1940-1944).

Tirant les leçons des deux guerres mondiales, Joseph Bech est le principal artisan de la redéfinition de la politique étrangère du Luxembourg à travers l’abandon de la neutralité et l’adhésion à l’Otan.

En 1953, il reprend la présidence du gouvernement jusqu’en 1958.

De la CECA aux traités de Rome

Après avoir notamment obtenu que le siège de la Haute Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) s’installe à Luxembourg, Joseph Bech préside du 1er au 3 juin 1955 la Conférence de Messine à laquelle participent Antoine Pinay pour la France, Walter Hallstein pour l’Allemagne, Paul-Henri Spaak pour la Belgique, Jan Willem Beyen pour les Pays-Bas et Gaetano Martino pour l’Italie.

Après l’échec, en août 1954, du projet de Communauté européenne de défense (CED) en raison du rejet français, cette rencontre permet de redynamiser l’intégration européenne.

La conférence de Messine de 1955 porte essentiellement sur une note présentée par les pays du Benelux, dont Joseph Bech est le représentant luxembourgeois.

Celle-ci fait la synthèse du projet de Jean Monnet, et propose à la fois d’entreprendre des actions nouvelles dans les domaines des transports et de l’énergie, plus particulièrement nucléaire, et un Marché commun général. L’accent est mis surtout sur la nécessité d’une autorité commune ayant des pouvoirs réels.

Les Six demandent à un comité d’experts d’étudier, sous la présidence de Paul-Henri Spaak, les potentialités d’une union économique générale et d’une union dans le domaine nucléaire.

Ils affirment reconnaître “que la construction d’un Marché commun européen exclusif de tout droit de douane et de toute restriction quantitative est l’objet de leur action”.

La relance de Messine débouche sur la signature du Traité de Rome en 1957 par les six Etats membres de la CECA.

En 1959, Joseph Bech abandonne définitivement le portefeuille des Affaires étrangères. Puis, de 1959 à 1964, il préside la Chambre des députés avant de quitter la scène politique à l’âge de 77 ans. Il meurt onze ans plus tard, en 1975.

Propos choisis

La primauté, la prééminence même intégrale du juridique sur le politique, tel est l’axe directeur de la politique extérieure des petits pays” .

Il importe de ne pas créer de peuples parias, […] il est nécessaire de faire sortir l’Allemagne de son tragique et inhumain isolement moral pour l’intégrer dans l’ensemble de la collaboration européenne, […] cela doit être le but primordial, supérieur de toute politique visant à la reconstruction de l’Europe et à la paix du monde” .

Il y aura toujours une Angleterre, une France, une Allemagne, une Italie, même dans une Europe anarchique” .

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29.04.2024 à 12:20

Biographie d’Alcide De Gasperi

Vincent Lequeux

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Président du Conseil italien après la Seconde Guerre mondiale, Alcide de Gasperi fut un fervent militant de l’idée européenne.

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Alcide de Gasperi
Alcide de Gasperi. Crédits : EC - Audiovisual Service (1953)

Né en 1881 à Trente, Alcide De Gasperi commence sa carrière politique en 1911 en tant que membre du Parlement autrichien. Après la Première Guerre mondiale et le rattachement de Trente à l’Italie, il participe à la création du Parti populaire italien, le PPI.

Redevenu membre du Parlement en 1919, il joue un rôle important en tant que président du groupe parlementaire du PPI jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Mussolini.

Après la chute du régime fasciste en 1943, Alcide de Gasperi devient la grande figure de la démocratie chrétienne en Italie. Il dirige huit gouvernements italiens successifs entre 1945 et 1953 en tant que président du Conseil des ministres. Il occupe simultanément, de 1945 à 1946 et de 1951 à 1953, le poste de ministre des Affaires étrangères.

Il est notamment à l’origine de l’adhésion de l’Italie à l’Otan en 1948 et de la participation de l’Italie à la création de la CECA en 1952. Juste avant sa mort en 1954, Alcide De Gasperi a été nommé président de l’Assemblée commune de la CECA.

On décrit également Alcide De Gasperi comme un médiateur des relations franco-allemandes et un fervent défenseur de la Communauté économique européenne (CEE). Il meurt avant la création de cette dernière.

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29.04.2024 à 12:20

Biographie de Paul-Henri Spaak, père fondateur de l’Union européenne

Rédaction Toute l'Europe

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Paul-Henri Spaak est né à Schaerbeek, un quartier de Bruxelles, le 25 janvier 1899. Après des études de droit, il débute en 1932 sa carrière politique en Belgique, où il occupe de nombreux postes ministériels dont celui des Affaires étrangères. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est membre du gouvernement belge en exil à Londres, […]

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Texte intégral (1203 mots)
Paul-Henri Spaak

Paul-Henri Spaak est né à Schaerbeek, un quartier de Bruxelles, le 25 janvier 1899.

Après des études de droit, il débute en 1932 sa carrière politique en Belgique, où il occupe de nombreux postes ministériels dont celui des Affaires étrangères.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est membre du gouvernement belge en exil à Londres, au sein duquel il plaide pour une alliance de l’Europe occidentale lorsque la guerre sera terminée.

Dès 1941, il est l’un des initiateurs d’une union douanière entre la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Celle-ci donne naissance au Benelux en 1948 et préfigure, à une échelle plus limitée, la Communauté européenne.

Sa présence sur la scène internationale

Paul-Henri Spaak devient le premier président de l’Assemblée générale des Nations Unies à sa création en 1946. Il redevient la même année ministre et chef du gouvernement belge, poste qu’il occupera jusqu’en 1949.

Il devient ensuite secrétaire général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan) de 1957 à 1961, avant d’être à nouveau ministre des Affaires étrangères de 1961 à 1966.

Il adhère au Mouvement européen, fondé en 1948 par les pionniers de l’Europe tels que Winston Churchill, Konrad Adenauer et Alcide de Gasperi, où se rassemblent hommes politiques et autres acteurs désireux de rapprocher les pays d’Europe.

Son ambition est d’ancrer la Belgique dans le camp des grandes puissances occidentales, en fondant une alliance avec la France et la Grande-Bretagne, et en adhérant à l’Alliance atlantique.

Son engagement européen

Président de l’Assemblée consultative du Conseil de l’Europe de 1949 à 1951, il démissionne après le refus du Royaume-Uni d’accepter le plan Schuman. Puis, il défend l’approbation de la Communauté européenne de Défense (CED) devant la Chambre des Représentants de Belgique, le 19 novembre 1953.

Estimant que la création de liens contraignants entre les pays est le moyen le plus efficace de garantir la paix et la stabilité, il s’engage activement dans la construction de l’Europe des Six. Il devient président de l’Assemblée parlementaire de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) de 1952 à 1954.

Après l’échec de la CED, il est à la tête du comité des experts qui étudient la création d’un Marché commun européen à la Conférence de Messine en juin 1955. Il joue un rôle essentiel dans la négociation du Traité de Rome et la fondation de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957.

Il combat avec persévérance les conceptions gaullistes, sur deux points en particulier : il se fait l’avocat de la supranationalité en opposition à une union politique à caractère confédéral, et soutient l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun.

En 1965, il s’attache à dénouer la crise ouverte par la décision française de ne plus siéger au Conseil (crise de la “chaise vide” provoquée par Charles de Gaulle).

Il se retire de la vie politique en 1966 et décède le 31 juillet 1972 à Bruxelles.

Paul-Henri Spaak est considéré comme l’un des “Pères de l’Europe”. Une aile du Parlement européen de Bruxelles porte aujourd’hui son nom.

Propos choisis

L’Europe occidentale offre cette particularité qu’entre les pays qui la composent, il n’y a pas de compétition territoriale et qu’il y a par contre, une communauté de principes politiques, juridiques et moraux, de même qu’un niveau social comparable. C’est-à-dire qu’il y a tout ce qu’il faut pour une entente étroite” .

Il faudra établir une hiérarchie dans les obligations internationales contractées par les peuples : entre les pays de l’Europe occidentale, des liens très étroits, une défense nationale commune, une politique étrangère commune, une entente économique extrêmement profonde. Cette entité devra elle-même s’entendre sur les problèmes plus généraux avec les autres parties et peut-être fédérations de l’Europe, et cette organisation européenne elle-même devra établir ses rapports avec le reste du monde” .

J’ai été, je suis et je reste un partisan convaincu de ce qu’on appelle ‘l’Europe supranationale’, c’est-à-dire une Europe organisée de telle façon qu’en fin de compte, lorsque les discussions aussi complètes que possible ont eu lieu et que l’on doit prendre une décision, cette décision soit prise à la majorité, afin d’éviter les impasses” .

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29.04.2024 à 12:20

Biographie du chancelier allemand Konrad Adenauer

Rédaction Toute l'Europe

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Konrad Adenauer est né en 1876 à Cologne en Allemagne. Après des études de droit, il entre dans un cabinet d’avocat puis commence sa carrière politique sous la république de Weimar, devenant en 1917 le plus jeune maire de sa ville natale. De 1921 à 1933, il occupe la fonction de président du Conseil d’Etat […]

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Texte intégral (1396 mots)
Konrad Adenauer
Konrad Adenauer, ancien chancelier fédéral d’Allemagne - Crédits : Commission européenne

Konrad Adenauer est né en 1876 à Cologne en Allemagne. Après des études de droit, il entre dans un cabinet d’avocat puis commence sa carrière politique sous la république de Weimar, devenant en 1917 le plus jeune maire de sa ville natale. De 1921 à 1933, il occupe la fonction de président du Conseil d’Etat prussien.

Sa carrière est brusquement interrompue par l’arrivée des nazis au pouvoir à partir de 1933. Plusieurs fois arrêté comme adversaire du régime d’Adolf Hitler, il est interné pendant plusieurs mois à la suite de l’attentat manqué contre le Führer.

Après la Seconde Guerre mondiale, le Parlement fédéral allemand lui confie, en septembre 1949, le premier poste de chancelier de la République fédérale d’Allemagne nouvellement créée. Une fonction qu’il occupera jusqu’en 1963.

1949 : le projet de Communauté européenne de défense

Dès 1949, Konrad Adenauer juge l’Allemagne prête à une collaboration dans le domaine de la défense, au sein d’un cadre européen. L’initiative fait l’objet de discussions internationales dès l’année suivante et se matérialise par le projet d’une Communauté européenne de défense (CED).

L’idée, qui est également celle de Jean Monnet, consiste à créer une armée européenne comprenant des contingents allemands. Son rejet par la France en 1954 gèle le processus d’unification européenne pour un temps.

Une relance se dessine cependant en 1955 lors de la Conférence de Messine qui aboutit, en 1957, aux traités de Rome instituant le Marché commun grâce à la création de la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom).

1949-1955 : la fondation des communautés européennes

Alors chancelier, Konrad Adenauer signe les traités créant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) et la Communauté économique européenne (CEE).

La République fédérale d’Allemagne fait partie des membres fondateurs de la CECA en 1951, puis de la CEE en 1957 lors de la signature des traités de Rome.

Elle entre au Conseil de l’Europe en 1951 et dans l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan) en 1955.

1963 : Le traité d’amitié franco-allemand

Le mandat de Konrad Adenauer, long de 14 années, est marqué par son engagement dans la construction européenne et sa réelle volonté de réconciliation avec la France.

Le chancelier voit dans l’unité européenne un moyen de relever son pays dans l’après-guerre. Et l’entente avec la France lui apparaît comme la clef de la paix en Europe. Cette amitié franco-allemande se concrétise par le traité de l’Elysée en 1963.

Dans ses nombreux discours en faveur de l’Europe, Konrad Adenauer évoque souvent l’idée des Etats-Unis d’Europe et d’une union des intérêts économiques qui devrait naturellement conduire à une union politique.

Son désir d’intégrer l’Allemagne à l’Europe est critiqué et combattu par ceux qui y voient un obstacle à la réunification allemande. Mais selon lui, la séparation de l’Allemagne est une conséquence de l’absence d’entente européenne, de l’éclatement de l’Europe en deux blocs antagonistes. Ainsi, la réunification de l’Europe doit au contraire mettre fin à la division douloureuse de l’Allemagne.

Il démissionne en octobre 1963 et s’éteint quelques années plus tard, en 1967.

Propos choisis

Mon objectif est de rêver qu’un jour nous puissions applaudir les États-Unis de l’Europe.”

Si les intérêts sont communs et si nous ne sommes pas considérés comme esclaves, alors l’approche culturelle, personnelle et politique se déroulera de façon normale et nous pourrons à long terme assurer la paix dans toute l’Europe occidentale.”

L’Europe se trouve aujourd’hui devant le déclin, mais l’Europe ne peut pas régresser, elle doit vivre, pour nous, pour les Européens et pour le monde entier.” (1946)

L’oubli de ses propres fautes est la plus sûre des absolutions.”

L’histoire est le total des choses qui auraient pu être évité.”

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29.04.2024 à 12:20

Biographie de Jean Monnet, père fondateur de l’Union européenne

Rédaction Toute l'Europe

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Jean Monnet naît le 9 novembre 1888 à Cognac en France, où il fait des études brèves (Institut Jean-Monnet). Il commence sa carrière dans l’entreprise familiale de négoce en cognac, pour laquelle il s’installe à Londres, effectue de nombreux voyages en Amérique du Nord et acquiert notamment des compétences en affrètement maritime. 1914-1922 : de […]

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Texte intégral (1713 mots)
Jean Monnet
Crédits : Union européenne

Jean Monnet naît le 9 novembre 1888 à Cognac en France, où il fait des études brèves (Institut Jean-Monnet). Il commence sa carrière dans l’entreprise familiale de négoce en cognac, pour laquelle il s’installe à Londres, effectue de nombreux voyages en Amérique du Nord et acquiert notamment des compétences en affrètement maritime.

1914-1922 : de la coordination des ressources de guerre franco-britanniques à la Société des Nations

De 1914 à 1918, il propose au président français du Conseil (l’équivalent du Premier ministre sous la IVe République) de coordonner les ressources de guerre franco-britanniques. La réussite de ce plan de fusion, son solide réseau de relations et son expérience du domaine économique lui permettent d’accéder au poste de Secrétaire général adjoint de la Société des Nations, créée en 1919 et qu’il quitte en 1922.

Ses nouvelles activités, à nouveau orientées vers les affaires et la finance internationales, le mènent dans les pays de l’Est, aux Etats-Unis et en Chine jusqu’à l’approche de la Seconde Guerre mondiale.

1939 : le projet d’Union franco-britannique

Revenu en France en 1939 en pleine débâcle, il soumet au gouvernement français un projet d’Union franco-britannique. La proposition, qui prévoit ni plus ni moins la fusion des deux pays pendant la durée de la guerre, finit par convaincre Winston Churchill, Charles de Gaulle et le président du Conseil de l’époque, Paul Reynaud, devant la défaite inéluctable qui se profile en France. Elle est finalement abandonnée le 16 juin 1940 avec la prise de pouvoir du maréchal Pétain.

1945-1950 : du plan de modernisation de la France au projet CECA

Trois ans plus tard, Jean Monnet est chargé du premier Plan français de modernisation et d’équipement.

Alors que l’Allemagne se reconstruit plus rapidement que la France, il imagine, en 1950, de souder les destins des deux pays par une mise en commun des productions de charbon et d’acier, matières premières de l’industrie de guerre. Il élabore le projet de Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) dans sa maison d’Houjarray, dans les Yvelines.

1950-1957 : de la CECA au Traité de Rome

Son idée de mise en commun des productions de charbon et d’acier, soumise au ministre des Affaires étrangères Robert Schuman, est rendue publique le 9 mai 1950.

Sa déclaration représente l’acte de naissance de la CECA. Robert Schuman y indique que “l’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait”.

Cette union de l’Allemagne, de l’Italie, de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg et de la France, est officialisée par le Traité de Paris signé le 18 avril 1951. La suppression des droits de douane et des restrictions à la circulation de ces matières premières prend effet le 23 juillet 1952.

Jean Monnet devient le président de la CECA de 1952 à 1955. Mais, après l’échec du plan de Communauté européenne de défense (CED) en 1954, il démissionne de la Haute Autorité et crée le Comité d’Action pour les Etats-Unis d’Europe. Ce mouvement, qui rassemble syndicats et politiques des six pays, milite pour une fédération européenne plus ambitieuse dans sa dimension politique.

En 1957, à l’origine du projet de coopération nucléaire Euratom, il participe étroitement aux négociations de préparation du traité de Rome, signé le 25 mars, et au projet d’élargissement de la Communauté au Royaume-Uni.

L’année 1975 marque sa retraite politique : Jean Monnet dissout son Comité et rédige ses mémoires.

Il meurt dans sa maison d’Houjarray le 16 mars 1979. Ses cendres reposent aujourd’hui au Panthéon.

Une résolution des chefs d’Etats et de gouvernement, réunis en Conseil européen à Luxembourg le 2 avril 1976, a décerné à Jean Monnet le titre de “Citoyen d’honneur de l’Europe”.

Propos choisis

Il n’y aura pas de paix en Europe si les Etats se reconstituent sur une base de souveraineté nationale, avec ce que cela entraîne de politique de prestige et de protection économique (…) Les pays d’Europe sont trop étroits pour assurer à leurs peuples la prospérité et les développements sociaux indispensables. Cela suppose que les Etats d’Europe se forment en une fédération ou en une entité européenne qui en fasse une unité économique commune.” Discours au Comité de Libération Nationale prononcé le 5 août 1943.

Les nations souveraines du passé ne sont plus le cadre où peuvent se résoudre les problèmes du présent. Et la Communauté elle-même n’est qu’une étape vers les formes d’organisation du monde de demain.” Mémoires, Fayard, Paris, 1976, p.617.

La grande révolution européenne de notre époque, la révolution qui vise à remplacer les rivalités nationales par une union de peuples dans la liberté et la diversité, la révolution qui veut permettre un nouvel épanouissement de notre civilisation, et une nouvelle renaissance, cette révolution a commencé avec la Communauté européenne du charbon et de l’acier.

Continuez, continuez, il n’y a pas pour les peuples d’Europe d’autre avenir que dans l’union.”

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29.04.2024 à 12:15

Biographie de Robert Schuman, père fondateur de l’Union européenne

Rédaction Toute l'Europe

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Par sa déclaration du 9 mai 1950, le ministre français des Affaires étrangères a permis le lancement de la première communauté européenne, ancêtre de l'Union.

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Texte intégral (1603 mots)
Schuman Robert
Crédits : European Communities, 1958 / EC - Audiovisual Service

Robert Schuman est né en 1886 au Luxembourg. Après ses études de droit, il s’installe comme avocat à Metz en 1912. Il est élu député de la Moselle en 1919. Arrêté par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, il parvient à s’évader et entre dans la clandestinité.

Il entre au gouvernement français en 1946 comme ministre des Finances. En 1947, il devient président du Conseil (l’équivalent du Premier ministre sous la IVe République) puis ministre des Affaires étrangères de 1948 à 1952 et garde des Sceaux en 1955.

Le plan Schuman

Face à aux difficultés diplomatiques de l’Europe après la guerre, Robert Schuman estime qu’au-delà du démantèlement du militarisme allemand il est nécessaire d’établir et de fortifier de véritables liens européens pour qu’une paix durable soit possible. Il recherche donc une solution qui unisse la France et l’Allemagne non seulement en paroles, mais aussi en intérêts.

Il saisit au vol l’idée prometteuse que lui soumet Jean Monnet : unifier la production du charbon et de l’acier sous une Haute Autorité supranationale. Le projet est annoncé le 9 mai 1950 par Robert Schuman lui-même, au cours d’une grande conférence de presse au Quai d’Orsay.

Cette volonté sera concrétisée par la signature du premier traité entre l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France, le 18 avril 1951. L’association s’enracine dans des réalisations concrètes. La Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA) n’est pas seulement une union douanière : le volume de la production et les prix de vente sont fixés par une Haute Autorité dont le pouvoir est contrebalancé par une Assemblée de la CECA et une Cour de Justice.

Désormais, avec 160 millions d’habitants, 210 millions de tonnes de charbon et 33 millions de tonnes d’acier produites, la CECA devient un interlocuteur de poids dans les relations économiques internationales. L’Allemand Konrad Adenauer, l’Italien Alcide de Gasperi et le Belge Paul-Henri Spaak sont les soutiens indéfectibles de l’entreprise dans leurs pays respectifs.

L’artisan de la construction européenne

Robert Schuman reste ministre des Affaires étrangères quatre ans durant, malgré l’instabilité gouvernementale qui caractérise alors la IVe République. Il quitte ce portefeuille pour assumer, de 1958 à 1960, les fonctions de président de l’Assemblée européenne, appelée à devenir par la suite le Parlement européen. Il s’agit d’un organe exclusivement consultatif, mais ce poste honorifique convient à sa stature d’infatigable promoteur de l’idée européenne. A la fin de son mandat lui est décerné le titre de “Père de l’Europe”. De 1955 à 1961, il est élu Président du Mouvement Européen International.

Pour être concrète et proche, l’Europe qu’envisage Robert Schuman doit s’incarner dans des personnes qui représenteraient les aspirations collectives européennes. L’objectif ultime du processus est la concrétisation d’une communauté supranationale, administrée par une autorité suprême unique, dont la légitimité découlerait de la capacité à garantir la paix, de la recherche de prospérité commune à travers une croissance et un développement harmonieux. Cependant, l’Europe qu’il imagine est aussi un espace de culture et de partage qui assurerait l’épanouissement de la création artistique européenne, l’échange des richesses nationales et l’élévation du niveau scolaire.

Après s’être retiré de la vie publique en 1962, Robert Schuman meurt le 4 septembre 1963.

Propos choisis

Une fois le nationalisme vaincu, il faudra imaginer des formes nouvelles pour unir l’Europe, car dans le passé, certains l’avaient tenté par la force. Sans une réconciliation sincère et définitive entre Français et Allemands, une Europe pacifique n’est pas pensable.

L’Europe, avant d’être une alliance militaire ou une entité économique, doit être une communauté culturelle dans le sens le plus élevé de ce terme.

Les dures leçons de l’histoire ont appris à l’homme de la frontière que je suis à se méfier des improvisations hâtives, des projets trop ambitieux, mais elles m’ont appris également que lorsqu’un jugement objectif, mûrement réfléchi, basé sur la réalité des faits et l’intérêt supérieur des hommes, nous conduit à des initiatives nouvelles, voire révolutionnaires, il importe de nous y tenir fermement et de persévérer.

L’Europe se cherche. Elle sait qu’elle a en ses mains son propre avenir. Jamais elle n’a été si près du but. Qu’elle ne laisse pas passer l’heure de son destin, l’unique chance de son salut.

Nous devons faire l’Europe non seulement dans l’intérêt des peuples libres, mais aussi pour pouvoir y accueillir les peuples de l’Est qui, délivrés des sujétions qu’ils ont subies jusqu’à présent, nous demanderaient leur adhésion et notre appui moral.

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