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13.10.2025 à 18:12

Corse : un projet lumineux au service de la transition énergétique

Alexandra Lesur

La Corse se mobilise pour lutter contre la pollution lumineuse et obtenir le prestigieux label "Réserve Internationale Ciel étoilé". Cette initiative illustre la capacité des territoires insulaires à innover pour répondre aux enjeux climatiques et écologiques. Une rénovation ambitieuse pour "éclairer juste" Depuis dix ans, la Corse a lancé un vaste chantier de modernisation de […]

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Texte intégral (999 mots)
Avec le soutien de l’Union européenne, Bastia prévoit de réduire de plus de 70 % la consommation d’énergie de son éclairage public - Crédits : GrigoryLugovoy / iStock

La Corse se mobilise pour lutter contre la pollution lumineuse et obtenir le prestigieux label "Réserve Internationale Ciel étoilé". Cette initiative illustre la capacité des territoires insulaires à innover pour répondre aux enjeux climatiques et écologiques.

Une rénovation ambitieuse pour "éclairer juste"

Depuis dix ans, la Corse a lancé un vaste chantier de modernisation de son éclairage public. L’objectif : moderniser les installations d’éclairage dans une optique de sobriété énergétique et de respect du ciel nocturne. Ce projet, piloté par l’Agence d’Urbanisme de la Corse (AUE), s’inscrit dans une démarche baptisée "Éclairer juste", qui consiste à adapter les niveaux d’éclairement aux besoins réels des communes, tout en réduisant les nuisances lumineuses.

Contrairement aux idées reçues, Il ne s’agit pas seulement de remplacer les ampoules par des LED, mais de repenser tout le système : éclairage intelligent, horaires programmés et intensité ajustable. En 2021, des études menées sur 9 communes, soit 6 083 points lumineux, ont permis de définir des solutions sur mesure et d'aboutir à une réduction moyenne de 82 % de la consommation énergétique.

En 2023, de nouvelles études ont été menées dans 25 communes supplémentaires, soit 3 300 points lumineux. Le Syndicat Intercommunal d’Énergie et d’Équipement du Pays Haute-Corse (SIEEPHC) a porté un projet exemplaire, avec une économie moyenne estimée à 77 %. Ces deux opérations ont été soutenues dans le cadre de l’appel à projets "Éclairage public" lancé par l’AUE, en cohérence avec les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et du Schéma régional climat air énergie (SRCAE).

La Ville de Bastia, quant à elle, a initié un contrat de performance énergétique pour rénover son parc lumineux communal. Ce contrat, structuré en deux phases, prévoit une réduction de plus de 70 % de la consommation énergétique, avec une garantie de performance intégrée. Tout comme les deux premiers chantiers, cette démarche financée par le Fonds européen du développement régional, d'abord au titre de la programmation 2014-2020, puis de celle de 2021-2027, illustre l’engagement des collectivités corses dans la transition énergétique.

Une île en route vers le label "Réserve Internationale de Ciel étoilé"

Au-delà des économies d’énergie et des bénéfices environnementaux, ce projet s’inscrit dans une ambition plus large : faire de la Corse un territoire pionnier en matière de préservation du ciel nocturne. L’ensemble des actions menées constitue une étape préalable au dépôt de la candidature de l’île au label "Réserve Internationale de Ciel étoilé", décerné par l’International Dark-Sky Association.

Ce label prestigieux récompense les territoires engagés dans la réduction de la pollution lumineuse et la valorisation du ciel étoilé, tant pour les habitants que pour la faune insulaire. Il implique une gestion rigoureuse de l’éclairage, une sensibilisation des populations et une coopération entre les acteurs locaux. En visant cette reconnaissance, la Corse affirme sa volonté de concilier développement durable, attractivité touristique et protection de son patrimoine naturel.

Ce projet montre l’impact concret de l’Europe sur les territoires. Il offre à la Corse une démarche exemplaire, susceptible d’inspirer d’autres régions.

Article cofinancé par l'UE, en partenariat avec l'ANCT

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13.10.2025 à 16:19

Israël-Palestine : les grandes dates du conflit depuis le 7 octobre 2023

Eve Bachler

Engagée depuis longtemps en faveur du processus de paix dans cette région du Proche-Orient, l’Union européenne cherche à maintenir un équilibre en apportant son soutien à Israël et en favorisant la paix avec la Palestine. Cette chronologie non exhaustive se concentre sur les événements du conflit entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre […]

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Texte intégral (7943 mots)
Gaza
L’Union européenne est favorable à une solution à deux États au Proche-Orient - Crédits : 200mm / iStock.

Engagée depuis longtemps en faveur du processus de paix dans cette région du Proche-Orient, l’Union européenne cherche à maintenir un équilibre en apportant son soutien à Israël et en favorisant la paix avec la Palestine.

Cette chronologie non exhaustive se concentre sur les événements du conflit entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre 2023 et met en avant les positions de l'Union européenne.

Les dates européennes importantes du conflit entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre 2023 :

7 octobre 2023 : attaque du Hamas contre Israël

Baptisée "déluge d’Al-Aqsa" par le Hamas, une attaque sans précédent cible à la fois des civils et des installations militaires. Des massacres ont lieu dans plusieurs kibboutz proches de la bande de Gaza et lors d'un festival de musique près de Réïm. On dénombrera plus tard plus de 1 140 morts, tandis que 240 otages sont capturés. Il s’agit de l’attaque terroriste la plus meurtrière qu’ait connue Israël depuis sa création en 1948. En représailles, le Premier ministre israélien jure d'"anéantir" le Hamas et ordonne des frappes massives contre Gaza le lendemain.

Le gouvernement israélien déclare officiellement l'état de guerre, et l'armée évacue les civils proches de la bande de Gaza​. L'Union européenne condamne fermement les attaques du Hamas, qualifiées de terroristes, et exprime son soutien à Israël, affirmant son droit à l'autodéfense. Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, dénonce la prise en otage “effroyable” de civils et appelle à leur libération “immédiate”.

9 octobre 2023 : la Commission européenne annonce revoir son aide aux Palestiniens

La Commission européenne annonce "un réexamen urgent de l'assistance de l'Union européenne à la Palestine". Si l'aide humanitaire d'urgence n'est pas concernée, les autres formes de soutien financier aux territoires palestiniens doivent être scrutés de près.

La Commission dément toutefois le message envoyé plus tôt par le commissaire responsable de la Politique de voisinage, Olivér Várhelyi. Sans concertation avec ses collègues, celui-ci avait déclaré suspendre tous les paiements prévus à la Palestine dans le cadre de cette aide au développement.

13 octobre 2023 : première évacuation de la ville de Gaza, Israël intensifie son offensive

Israël ordonne l'évacuation de la ville de Gaza, entraînant le déplacement de près de 1,9 million de personnes, selon l'ONU​. Les Nations unies demandent à l’État hébreu de revenir sur sa décision, "impossible [à appliquer] sans conséquences humanitaires dévastatrices", selon un porte-parole de l'organisation internationale. L’ONU estimera plus tard, en juillet 2024, que 80 % de la population a été déplacée.

Le 13 octobre 2023, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et la présidente du Parlement européen Roberta Metsola se rendent en Israël. Lors de cette visite, la première affirme qu’Israël a "le droit" et "même le devoir de défendre et de protéger sa population". Une position assumée sans mandat des États de l'Union européenne, et critiquée par beaucoup d'entre eux ainsi que de nombreux responsables et membres des institutions européennes. Le lendemain, elle publie une déclaration soutenant "le droit d'Israël à se défendre contre les terroristes du Hamas, dans le plein respect du droit humanitaire international".

Quatre jours plus tard, l'hôpital Ahli Arab à Gaza est frappé par une attaque d'Israël, causant des centaines de morts. L'événement suscite des réactions internationales, dont l'Union européenne qui appelle à une enquête et à la retenue​. "Rien n'excuse une frappe sur un hôpital rempli de civils", déclare notamment la cheffe de l'exécutif européen.

26 octobre 2023 : réunis en Conseil européen, les dirigeants de l'UE divisés sur la réponse à apporter

Les États membres condamnent fermement le conflit mais peinent à se coordonner sur la réponse à apporter concernant la bande de Gaza, en proie à une situation humanitaire critique, selon l’ONU. Le choix entre "pause” au singulier ou au pluriel, “fenêtres humanitaires” ou “cessez-le-feu”, donne lieu à de nombreuses discussions. Dans ses conclusions, le Conseil européendemande [finalement] que l’accès humanitaire soit continu, rapide, sûr et sans entrave et que l’aide parvienne à ceux qui en ont besoin au moyen de toutes les mesures nécessaires, y compris des couloirs et des trêves humanitaires pour répondre aux besoins humanitaires”. En choisissant le pluriel, les dirigeants européens appellent à des interruptions temporaires de la réplique israélienne à Gaza pour livrer l’aide humanitaire, dans un conflit qui s’annonce long selon eux.

Le 27 octobre, Israël lance une offensive terrestre majeure dans le nord de Gaza, ciblant des infrastructures militaires du Hamas.

15 novembre 2023 : le Conseil de sécurité de l'ONU adopte son premier texte pour demander des pauses humanitaires et la libération des otages par le Hamas

Après avoir discuté de plusieurs projets de résolution depuis le 7 octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte un texte dans lequel il appelle à des "pauses et des couloirs humanitaires" dans la bande de Gaza et la libération immédiate des otages détenus par le Hamas. La résolution préparée par Malte est adoptée par 12 voix pour et 3 abstentions (États-Unis, Royaume-Uni, Russie). Washington reproche au texte de ne pas mentionner le "droit d'Israël à se défendre". Cette position s'inscrit dans la ligne historique de Washington à l'ONU, marquée par un soutien solide à l’État hébreu. La Russie souhaitait quant à elle un cessez-le-feu complet.

Pour être adoptées, les décisions votées par le Conseil de sécurité, appelées résolutions, nécessitent l'approbation d'au moins neuf des 15 membres du Conseil, sans veto d'un des cinq membres permanents.

24 novembre 2023 : première trêve et libération d'otages

Une trêve de sept jours entre Israël et le Hamas permet la libération de 80 otages contre 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël et l'acheminement d'aide humanitaire via l'Égypte.

22 décembre 2023 : l'ONU demande un renfort de l'aide humanitaire

Après de nombreuses discussions, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution demandant l'acheminement "à grande échelle" de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, sans toutefois formuler d’appel au cessez-le-feu. La résolution est adoptée par 13 voix pour, 0 contre et 2 abstentions de la part des États-Unis et de la Russie.

19 janvier 2024 : vers un cadre de sanctions contre le Hamas

Le Conseil de l'Union européenne institue un cadre spécifique de mesures restrictives qui permet à l'Union de faire en sorte que toute personne ou entité qui soutient, facilite ou autorise des actions violentes du Hamas et du Jihad islamique palestinien (JIP) ait à en répondre. Ce régime complète également les mesures restrictives précédemment adoptées à l'encontre du Hamas et du JIP.

26 janvier 2024 : décision de la Cour internationale de justice

Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de Justice, saisie par l’Afrique du Sud, appelle Israël à prévenir tout acte éventuel de "génocide" à Gaza. L’Union européenne attend une mise en œuvre "complète, immédiate et effective" du verdict. Les décisions "de la CIJ sont contraignantes pour les parties, et celles-ci doivent s’y conformer", indique un communiqué commun du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et de la Commission européenne.

21-22 mars 2024 : les dirigeants européens demandent une "trêve humanitaire immédiate", le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à un cessez-le-feu

Le Conseil européen appelle à une "trêve humanitaire immédiate" entre Israël et le Hamas qui doit conduire à un "cessez-le-feu durable" afin de protéger les civils dans la bande de Gaza. "Un accès humanitaire complet, rapide, sûr et sans entrave à toute la bande de Gaza par toutes les routes est essentiel pour fournir à la population civile une aide vitale et des services de base à grande échelle", déclarent les 27.

25 mars 2024 : le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à un cessez-le-feu immédiat

Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution appelant à un cessez-le-feu, avec à nouveau l’abstention des États-Unis. Israël indique qu’il n’appliquera pas cette résolution.

28 mars 2024 : l'Espagne, l'Irlande et la Norvège reconnaissent l’État de Palestine

L’Espagne, l’Irlande et la Norvège (qui n’appartient pas à l’UE) reconnaissent l’État de Palestine. La Slovénie fera de même le 4 juin portant à 11 sur 27 États membres de l'UE le nombre de pays reconnaissant cet État. La France n'en fait pas partie.

12 avril 2024 : l'UE prend de nouvelles sanctions contre le Hamas

L'UE impose des sanctions directes contre des branches militaires spécifiques du Hamas, incluant les Brigades al-Qassam et l'unité Nukhba, accusées de violences sexuelles durant l'attaque du 7 octobre. Ces mesures incluent le gel des avoirs et des interdictions de voyage au sein de l'Union européenne​. Le 28 juin, les ministres des Affaires étrangères renforcent les sanctions de l'UE contre ces groupes.

13 avril 2024 : l'Iran lance une attaque de drones et missiles en Israël

Les craintes d'un embrasement régional sont attisées quand l’Iran lance une attaque sans précédent de drones et missiles sur le territoire israélien, en représailles à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, attribuée à Israël.

18 Juillet 2024 : Ursula von der Leyen demande "la fin du bain de sang à Gaza"

Devant les députés européens à Strasbourg, Ursula von der Leyen prononce son discours programmatique et demande la confiance des parlementaires. Alors candidate à sa réélection comme présidente de la Commission européenne (2024-2029), elle réclame l'arrêt des combats.

"Je veux être très claire : le bain de sang à Gaza doit cesser maintenant. Trop d'enfants, de femmes et de civils ont perdu la vie à cause de la réponse d'Israël à la terreur brutale du Hamas. La population de Gaza n'en peut plus. L'humanité ne peut plus le supporter", déclare-t-elle.

Depuis la mi-juillet 2024 en particulier, la communauté internationale craint un embrasement du Moyen-Orient à la suite de plusieurs événements comme la mort du responsable militaire du Hezbollah Fouad Chokr, dans une frappe israélienne le 30 juillet et celle du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh dans une attaque à Téhéran imputée à Israël.

17 et 18 septembre 2024 : des bipeurs et des talkies-walkies explosent au Liban

Vagues d'explosions de bipeurs et de talkies-walkies piégés, utilisés par des membres du Hezbollah, à Beyrouth (Liban). Ces explosions font 37 morts et 3 000 blessés dans des espaces publics très fréquentés. Ces attaques, attribuées à Israël, auraient été causées par des explosifs directement cachés dans les batteries des appareils, selon les premières conclusions de l'enquête menée par le Liban.

27 septembre 2024 : Hassan Nasrallah est "éliminé"

Ennemi juré d'Israël, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est tué dans la banlieue sud de Beyrouth. Cette "élimination" intervient alors qu'Israël intensifie ses frappes contre le Hezbollah au Liban, entraînant un exil du peuple libanais, principalement chiite, habitant dans le sud du pays. L'armée israélienne annonce lancer des opérations terrestres "limitées" en territoire libanais.

1er octobre 2024 : l'Iran lance une salve de missiles sur Israël

Près de 180 missiles iraniens sont lancés sur Israël en “réponse aux assassinats des chefs du Hamas et du Hezbollah, revendiquent Les Gardiens de la révolution. Si le Dôme de fer (système de défense aérienne israélien) contient cette attaque, Benyamin Netanyahou promet de répliquer sévèrement.

15 janvier 2025 : un cessez-le-feu est conclu entre Israël et le Hamas

Entré en application le 19 janvier, cet accord porte sur trois phases de cessez-le-feu, qui comprennent la libération des otages retenus dans la bande de Gaza, celle de prisonniers palestiniens, l’entrée d’aide humanitaire dans l’enclave et le retrait progressif des troupes israéliennes. Un mois plus tard, à la fin du mois de février, le Hamas avait libéré 25 otages israéliens tandis que 1 800 prisonniers palestiniens avaient été relâchés.

18 mars 2025 : l'accord de cessez-le-feu est rompu

Déjà fragilisée lorsque, le 2 mars 2025, Israël a empêché toute aide humanitaire d'entrer sur la bande de Gaza, la trêve est rompue par Benyamin Netanyahou et l'armée israélienne. Dans la nuit du 17 au 18 mars, les avions de chasse israéliens bombardent l’enclave palestinienne en de nombreux points. Les frappes se poursuivent dans la matinée. Au moins 200 personnes y trouvent la mort selon selon les autorités palestiniennes.

Avril 2025 : l'UE présente un programme de soutien financier à l'Autorité palestinienne

Le 9 avril 2025, le président français Emmanuel Macron annonce qu'une reconnaissance de l’État palestinien pourrait devenir officielle "en juin" 2025. L'État palestinien est actuellement reconnu comme État souverain par 11 des 27 États membres de l'UE. Quelques jours plus tard, le 14 avril, les dirigeants européens présentent un programme de soutien financier sur trois ans en faveur de l'Autorité palestinienne, d'une valeur de 1,6 milliard d'euros.

22 avril 2025 : Les pourparlers reprennent

Une délégation du Hamas se rend au Caire, en Égypte, afin de reprendre les discussions en vue d'un nouveau cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Cette rencontre se tient quelques jours après le rejet par le Hamas d'une proposition de trêve par Israël. Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1 890 Palestiniens ont été tués depuis la reprise de l'offensive israélienne le 18 mars, portant à 51 266 le nombre de morts à Gaza depuis le début de la guerre.

5 mai 2025 : Israël lance une nouvelle campagne militaire

Fin avril, les combats à Rafah et dans le centre de Gaza s’intensifient. Le 5 mai, le cabinet de sécurité israélien adopte, à l'unanimité, une nouvelle campagne militaire dans la bande de Gaza, qui prévoit "la conquête de la bande de Gaza et le contrôle des territoires", et inclut "le déplacement de la majorité de la population de la bande de Gaza".

20 mai 2025 : l'UE annonce le réexamen de son accord d'association avec Israël

À l'occasion d'un Conseil des ministres des Affaires étrangères, la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité, Kaja Kallas, annonce un réexamen de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël. Cette mesure était envisagée depuis plusieurs mois, et soutenue par une majorité de pays membres, dont la France et les Pays-Bas.

12 au 24 juin 2025 : "guerre éclair" entre Israël et l'Iran

Le 13 juin à l'aube, Israël lance une attaque massive contre l'Iran. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou évoque la "menace existentielle" que représente le régime iranien pour l’État hébreu. L'opération "Rising Lion" est lancée afin d'endommager "le programme nucléaire, les fabriques de missiles balistiques et les capacités militaires iraniennes". Pour Téhéran, l'attaque nocturne est une déclaration de guerre. L'Iran riposte à l'offensive israélienne dans la soirée du 13 juin.

Face à l'escalade du conflit, les Européens tentent de relancer la voie diplomatique à Genève et se posent en intermédiaires entre Washington et Téhéran, alors que Donald Trump entretient le flou sur une éventuelle intervention militaire des États-Unis. Mais les ministres des affaires étrangères français, allemand et britannique, ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, ne parviennent pas à un accord avec Téhéran, qui exige l'arrêt des frappes israéliennes.

Dans la nuit du 21 au 22 juin, les États-Unis frappent trois sites nucléaires iraniens, "une attaque très réussie" selon Donald Trump, qui estime avoir infligé des dégâts majeurs au programme nucléaire iranien. Cette version est nuancée par un rapport du renseignement américain, indiquant que les frappes n’auraient fait que "retarder le programme de quelques mois". À la fois belligérant et négociateur, Donald Trump annonce le 24 juin un "cessez-le-feu total" entre les deux camps.

23 juin 2025 : un rapport interne de l'UE conclut qu'Israël a violé l'article 2 de l'accord d'association

Le 23 juin 2025, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, réunis en Conseil, abordent de nouveau la situation à Gaza, à la suite d’un audit du représentant spécial de l’UE ayant relevé de nombreuses violations du droit international humanitaire, notamment la destruction d'infrastructures médicales, le déplacement forcé de populations et l’expansion des colonies en Cisjordanie. Cette analyse a été menée par le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), à la demande d'une majorité d'États membres de l'UE.

Malgré ces constats, les Vingt-Sept adoptent une position modérée, appelant Israël à entreprendre des efforts concrets sur le terrain, sans décider de sanctions immédiates. "Nous avons examiné aujourd'hui la conformité d'Israël par rapport à l'article 2 de notre accord d'association. Notre premier objectif est de demander [au pays] que la situation sur le terrain change réellement […] Notre intention n'est pas de les punir", déclare Kaja Kallas lors d'une conférence de presse.

10 juillet 2025 : l'UE et Israël trouvent un accord pour étendre l'aide humanitaire à Gaza

Le 10 juillet, la cheffe de la diplomatie européenne annonce qu'un accord a été trouvé avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa'ar, pour acheminer l'aide humanitaire dans l'enclave. L'accord prévoit qu'une plus grande quantité de camions d'aide et de nourriture entrent dans la bande de Gaza, grâce à l’ouverture de plusieurs autres points de passage dans les zones nord et sud, ainsi que la réouverture des voies d’acheminement de l'aide jordanienne et égyptienne.

Soumise à un blocus total imposé par l’État hébreu pendant deux mois, l’aide alimentaire était confiée depuis la fin du mois de mai 2025 à une organisation privée soutenue par les États-Unis, la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), qui a concentré toutes ses distributions sur quatre sites de la bande de Gaza.

24 juillet 2025 : la France annonce qu'elle reconnaîtra officiellement la Palestine en septembre

Dans une lettre adressée au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, Emmanuel Macron indique que la France procédera à la pleine reconnaissance de la Palestine comme État lors de l'Assemblée générale des Nations unies, prévue du 9 au 23 septembre 2025. "Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine", annonce le président français.

28 au 30 juillet 2025 : conférence internationale à l'ONU pour une solution à deux États

Fin juillet, une conférence ministérielle se tient à l'ONU pour une solution à deux États au conflit israélo-palestinien. Ce sommet devait avoir lieu en juin, avant d'être finalement repoussé lorsque le conflit entre Israël et l'Iran a éclaté. Au lendemain de cette conférence, les ministres des Affaires étrangères de quinze pays, dont la France, le Canada et l’Australie, lancent "l'appel de New York", invitant les pays du monde à exprimer leur volonté de reconnaître un État palestinien.

À l’issue d’une réunion d’urgence du gouvernement britannique le 29 juillet, le Premier ministre Keir Starmer annonce également son intention de reconnaître l’État de Palestine lors de l'Assemblée générale de l'ONU, à moins qu'Israël ne respecte certains engagements : accepter un cessez-le-feu, s'engager en faveur d'un processus de paix vers une solution à deux États, renoncer à annexer la Cisjordanie et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza. Il est imité quelques jours plus tard par le gouvernement portugais.

8 août 2025 : Israël se prépare à prendre entièrement le contrôle de Gaza

Le cabinet de sécurité israélien approuve, dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 août, le plan de sécurité présenté la veille par Benyamin Nétanyahou pour "vaincre" le Hamas dans la bande de Gaza. Selon ce plan, l’armée israélienne "se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza tout en distribuant une aide humanitaire à la population civile en dehors des zones de combat", indique le communiqué du bureau du Premier ministre.

Le cabinet de sécurité – par un vote à la majorité - adopte cinq principes pour conclure la guerre : le désarmement du Hamas ; le retour de tous les otages, vivants et morts ; la démilitarisation de la bande de Gaza ; le contrôle sécuritaire israélien dans la bande de Gaza, ainsi que l’établissement d’une administration civile alternative qui ne soit ni le Hamas ni l’Autorité palestinienne.

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, dénonce cette décision, la qualifiant de "catastrophe qui va entraîner beaucoup d’autres catastrophes". Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, exhorte pour sa part le gouvernement de Benyamin Nétanyahou à "reconsidérer immédiatement" son plan. "Ce dont nous avons besoin, c’est d’un cessez-le-feu, d’une augmentation de l’aide humanitaire et de la libération de tous les otages", ajoute-t-il. Dans la foulée, l'ONU s'exprime également, par l'intermédiaire de son haut-commissaire aux droits de l'Homme, Volker Türk. Le plan présenté par le gouvernement israélien "visant à une prise de contrôle militaire complète de la bande de Gaza occupée doit être immédiatement stoppé", déclare le responsable onusien.

20 août 2025 : feu vert israélien pour la conquête de Gaza

Le 20 août, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, approuve le plan de conquête de Gaza par l'armée. Il acte également "l’émission des ordres de rappel des réservistes nécessaires pour mener à bien la mission", qui concernent environ 60 000 hommes, précise le ministère.

22 août 2025 : déclaration d’un état de famine dans le nord de Gaza

Le 22 août, l'ONU déclare officiellement l'état de famine à Gaza, la première à toucher le Moyen-Orient, après que ses experts ont estimé que 500 000 personnes se trouvaient dans un état "catastrophique". Cette famine "aurait pu être évitée" sans "l'obstruction systématique d'Israël", accuse le responsable de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher.

9 septembre 2025 : frappe israélienne ciblée à Doha sur les dirigeants du Hamas

Le 9 septembre, Israël mène une frappe aérienne majeure sur Doha, la capitale du Qatar, ciblant des chefs du Hamas exilés. Selon le mouvement islamiste, les négociateurs visés ont survécu, mais six personnes sont mortes, dont plusieurs cadres intermédiaires et gardes du corps.

Cette attaque, qui utilise des avions sophistiqués, est la première opération militaire israélienne directe sur un État membre du Conseil de coopération du Golfe. Une offensive qui provoque aussitôt une réaction diplomatique internationale intense et une condamnation presque unanime au sein de l'ONU.

12 septembre 2025 : adoption de la Déclaration de New York sur la paix

Le 12 septembre, l'Assemblée générale des Nations unies adopte à une large majorité (142 États sur 193) la Déclaration de New York, préparée avec la France et l'Arabie saoudite. Ce texte vise à donner un nouveau souffle à la solution à deux États, israélien et palestinien, et exclut pour la première fois explicitement le Hamas.

Il appelle à une paix juste fondée sur le droit international, avec le désarmement progressif de l'organisation et la libération des otages. Cette adoption, bien que contestée par Israël et les États-Unis, marque un tournant diplomatique majeur.

16 septembre 2025 : lancement d’une nouvelle offensive israélienne à Gaza

Au lendemain d'un sommet réunissant les dirigeants de 57 pays arabes et musulmans à Doha pour réaffirmer leur soutien à la cause palestinienne dans un contexte diplomatique tendu, Israël lance une nouvelle offensive terrestre majeure sur Gaza.

À Genève, une commission d’enquête mandatée par les Nations unies (ONU) accuse pour la première fois Israël de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza, mettant en cause le premier ministre, Benyamin Netanyahou, et d’autres responsables.

17 septembre 2025 : la Commission européenne propose des sanctions à l'encontre d'Israël

Face à l'escalade des tensions, marquée par l'intensification des frappes sur la principale ville de l'enclave palestinienne, l'UE décide de durcir le ton face à Israël le 17 septembre. Dénonçant une offensive qui "provoquera plus de destructions, plus de morts", la Commission européenne avance des sanctions concrètes contre l'État hébreu, dont certaines inédites.

L'institution prévoit de rétablir des droits de douane sur certains produits israéliens, essentiellement agricoles. Bruxelles entend également sanctionner deux ministres d'extrême droite, Itamar Ben Gvir, chargé de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, chargé des finances. Une décision qui doit encore être validée par une majorité qualifiée des États membres.

22 septembre 2025 : la France reconnaît officiellement l'État de Palestine à l'ONU

Vingt-quatre heures après la décision du Portugal de reconnaître officiellement l'État palestinien, Emmanuel Macron proclame à son tour la reconnaissance française de la Palestine lors d'un discours très attendu devant les membres de l'ONU à New York, le 22 septembre. Cette décision, annoncée dans le cadre d'un sommet coparrainé par la France et l'Arabie saoudite, vise à soutenir la solution à deux États et à donner un nouvel élan diplomatique à un processus de paix en profonde difficulté, alors qu'Israël intensifie ses attaques sur Gaza.

"Fidèle à l'engagement historique de mon pays au Proche-Orient pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien, je déclare que la France reconnaît aujourd'hui l'État de Palestine", prononce le chef d'État français. Outre la France, le Luxembourg, Malte et la Belgique se joignent à la liste des pays ayant fait ce choix, portant le total des membres de l'UE reconnaissant un État palestinien à 16 sur 27. À noter que pour la Belgique, la reconnaissance juridique ne sera formalisée par un arrêté royal qu'après la libération du dernier otage israélien et l'exclusion d'organisations terroristes, telles que le Hamas, de la gouvernance palestinienne.

29 septembre : Donald Trump présente un "plan de paix" en 20 points

À l'issue de leur rencontre à Washington, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président américain Donald Trump présentent un plan de paix contenant 20 mesures pour mettre fin à la guerre qui oppose Israël et le Hamas depuis près de deux ans.

La première phase du plan prévoit que les otages israéliens soient libérés, et les dépouilles renvoyées aux familles des victimes "dans les 72 heures suivant l'acceptation publique de cet accord par Israël". Après quoi l'État hébreu s'engage à libérer 250 prisonniers condamnés à perpétuité, ainsi que 1700 palestiniens détenus depuis le 7 octobre 2023 mais considérés comme 'non terroristes', ainsi que 22 mineurs. Le texte prévoit également qu'au moins 400 camions d'aide humanitaire entrent chaque jour dans la bande de Gaza pendant les cinq premiers jours du cessez-le-feu. La cadence est amenée à augmenter dans les jours suivants.

Une fois cette première phase achevée, le plan prévoit le déploiement d'une 'force internationale de stabilisation' supervisant le cessez-le-feu, à laquelle participera notamment l'Union européenne. Des zones d'ombres persistent quant au statut de la Palestine : celle-ci est reconnue par 150 pays depuis le 22 septembre 2025, mais le texte reste équivoque quant à une solution à deux États. Par ailleurs, le plan prévoit un désarmement complet du Hamas et l'exil de ses combattants, classés comme appartenant à une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne.

9 Octobre 2025 : la première phase d'un accord de cessez-le-feu approuvée par Israël et le Hamas

À partir du 6 octobre 2025, des pourparlers se tiennent à Charm el-Cheikh, en Égypte, entre les négociateurs israéliens et palestiniens, sous la médiation de représentants égyptiens, qataris et turcs. Du côté américain, Steve Witkoff, l'envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, et Jared Kushner, le gendre du président américain, rejoignent les discussions le 8 octobre afin de favoriser la conclusion d’un accord.

Le 9 octobre 2025, Israël et le Hamas approuvent la première phase d'un accord de cessez-le-feu, après 2 ans de guerre. Cet accord s'appuie sur le plan de paix en 20 mesures présenté par Donald Trump, après sa rencontre avec Benyamin Nétanyahou le 29 septembre 2025. Conformément à l'accord, la libération d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens débute, ainsi que le retrait partiel des troupes israéliennes et l'entrée d'aide humanitaire à Gaza.

13 octobre 2025 : la première phase de l'accord de paix prend fin, un sommet pour la paix se tient à Charm el Cheikh

La libération des otages se poursuit dans les jours suivant l'accord du 9 octobre. Le 13 octobre, les derniers otages israéliens encore en vie sont remis par le Hamas à la Croix-Rouge, après 738 jours de captivité. Près de 2000 prisonniers palestiniens sont en passe d'être libérés en échange, conformément à la première phase du plan de paix.

Le président américain Donald Trump et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi co-président une réunion à Charm el-Cheikh, en Égypte, réunissant une vingtaine de dirigeants internationaux, dont plusieurs chefs d'État et de gouvernement européens, ainsi que le président du Conseil européen, António Costa. Ce sommet vise à entériner le cessez-le-feu et à instaurer une force internationale de stabilisation pour Gaza. Israël et le Hamas ne sont pas présents, mais l'Autorité palestinienne y participe.

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13.10.2025 à 15:13

Comment le Premier ministre et le gouvernement français sont-ils nommés ?

Vincent Lequeux

L'Assemblée nationale française, issue des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet 2024, est fortement fragmentée. Loin de réunir les 289 élus nécessaires pour former une majorité absolue, aucune des différentes formations politiques n'est en mesure de gouverner à elle seule. Une situation quasi-inédite sous la Ve République, les élections législatives de 2022 […]

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Texte intégral (2551 mots)
Paris : Hotel de Matignon entrance
L'entrée de l'hôtel de Matignon, résidence du Premier ministre français - Crédits : iStock / legna69

L'Assemblée nationale française, issue des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet 2024, est fortement fragmentée. Loin de réunir les 289 élus nécessaires pour former une majorité absolue, aucune des différentes formations politiques n'est en mesure de gouverner à elle seule. Une situation quasi-inédite sous la Ve République, les élections législatives de 2022 n'ayant déjà donné qu'une majorité relative au camp présidentiel.

En juillet 2024, trois principaux blocs ont émergé des urnes : à gauche, le Nouveau Front populaire et ses plus de 190 sièges, au centre les quelque 160 membres du camp présidentiel, et à l'extrême droite les près de 140 élus du Rassemblement National et de ses alliés. En l'absence d'une majorité absolue sur les bancs de l'Assemblée nationale, quelles sont les options possibles pour gouverner ?

Qui nomme le Premier ministre et le gouvernement français ? 

La Constitution française, dans son article 8, confère au président de la République le pouvoir de nommer le Premier ministre. Il s'agit d'un choix discrétionnaire du chef de l’État, sans conditions particulières.

Une fois le Premier ministre nommé, c'est à lui de constituer son gouvernement. L'usage veut que le président de la République s'y implique plus ou moins fortement, notamment au sujet des postes-clés que sont par exemple les ministères des Affaires étrangères ou de la Défense.

Le gouvernement doit cependant être soutenu par un nombre suffisamment large de députés. Une condition indispensable pour que les projets de loi et de budget puissent être adoptés. Dans le cas contraire, il peut être poussé à démissionner, notamment après le vote d'une motion de censure ou le rejet d'un vote de confiance.

Dans quelles circonstances le président de la République doit-il nommer un nouveau Premier ministre ? 

Le gouvernement peut démissionner à tout moment, sur décision du Premier ministre. Le président de la République doit alors nommer un nouveau Premier ministre. En pratique, le chef de l'État prend souvent l'initiative de cette démission. Il peut aussi refuser la démission du Premier ministre ou la différer.

Les élections législatives conduisent aussi généralement à la démission du gouvernement, y compris lorsqu'une majorité est reconduite à l'Assemblée nationale. Il s'agit toutefois d'un usage républicain, la Constitution ne l’imposant pas explicitement. Les scrutins législatifs ont lieu tous les cinq ans ou après dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président de la République (article 12 de la Constitution), dans la limite d'une fois par an.

La démission du gouvernement est en revanche obligatoire dans deux cas : le rejet d'un vote de confiance après une déclaration de politique générale (article 49 alinéa 1 de la Constitution) et le vote d'une motion de censure (article 49 alinéa 2). Le Premier ministre peut également solliciter la confiance de l'Assemblée nationale à tout moment après une délibération du Conseil des ministres : dans ce dernier cas, la Constitution n'impose pas explicitement au gouvernement de démissionner en cas de vote négatif, même si là encore l'usage le préconise.

Dans tous les cas, la Constitution française n'impose aucun délai particulier pour la nomination d'un nouveau Premier ministre. Après les élections législatives de juillet 2024, Gabriel Attal a par exemple continué de gérer les affaires courantes jusqu'au 5 septembre.

Comment fonctionne un vote de confiance ?

Le vote de confiance est une procédure par laquelle le Premier ministre engage la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée nationale, notamment après une déclaration de politique générale. Cette démarche commence par un débat organisé à l'Assemblée, suivi d'un scrutin public. Il s'agit d'un moyen pour le gouvernement de vérifier qu’il dispose du soutien majoritaire nécessaire pour gouverner.

Dans la pratique, cette demande de vote de confiance est souvent liée à la situation politique. Lorsque le Premier ministre dispose d’une majorité absolue à l’Assemblée, son intérêt est de solliciter la confiance à l'issue d’une déclaration de politique générale afin de conforter sa légitimité. Dans le cas d'une majorité relative en revanche, ce choix peut apparaître risqué.

Depuis la création de la Ve République en 1958, le vote de confiance a été utilisé à 42 reprises par 23 Premiers ministres différents. Il a été rejeté pour la première fois le 8 septembre 2025, conduisant à la démission du gouvernement de François Bayrou. Auparavant, tous les Premiers ministres avaient obtenu la confiance de l'Assemblée nationale. Le précédent chef de l'exécutif à avoir demandé un vote de confiance après une déclaration de politique générale fut Jean Castex, en juillet 2020.

Si la motion de censure exige une majorité absolue des membres composant l'Assemblée nationale, le vote de confiance ne requiert quant à lui que la majorité des suffrages exprimés.

Comment fonctionne une motion de censure ?

À travers le vote d'une motion de censure, les députés français peuvent mettre en cause la responsabilité du gouvernement. Celle-ci doit être signée par au moins un dixième des députés pour être recevable, puis adoptée par la majorité absolue des membres de l'Assemblée (et non des seuls députés présents lors du vote) pour être adoptée. Le gouvernement est alors renversé et doit démissionner.

Dans une Assemblée nationale fragmentée sans majorité absolue, tout gouvernement est à la merci d'une motion de censure, compliquant sa formation et sa stabilité. À elles seules, les voix combinées des députés de l'opposition atteignent généralement le seuil requis pour l'adoption d'une telle motion. Ce qui contraint le gouvernement à chercher des compromis et des soutiens ponctuels pour éviter d'être renversé.

Bien que les gouvernements d’Élisabeth Borne et de Gabriel Attal n'aient pas obtenu de majorité absolue sous la précédente législature (2022-2024), les motions de censure déposées à leur encontre (31 et 3 respectivement) n'ont jamais atteint le nombre suffisant de voix pour être adoptées. Le Premier ministre Michel Barnier a en revanche subi le vote d'une motion de censure le 4 décembre 2024, près de trois mois après avoir été nommé.

La France peut-elle être gouvernée sans majorité absolue ?

Lorsqu'un parti ou une alliance obtient la majorité absolue des députés à l'Assemblée nationale (au moins 289 sièges sur 577), le Premier ministre est traditionnellement issu de ses rangs. Un choix qui confère une stabilité à son gouvernement, peu susceptible de tomber à la suite du vote d'une motion de censure. À l'exception des gouvernements Cresson (1991-1992) et Bérégovoy (1992-1993), tous les gouvernements français de la Ve République avant 2022 ont été soutenus par une majorité absolue de députés à l'Assemblée nationale, quitte à former des coalitions pour en assurer la stabilité.

En cas de majorité relative en revanche, il est plus difficile pour un gouvernement d'exercer ses prérogatives. Depuis 2022, la France est gouvernée par des exécutifs minoritaires, aucune formation politique ni coalition n’ayant obtenu de majorité absolue lors des législatives de 2022 et de 2024.

Face à la crise politique résultant du scrutin de 2024, d'autres options ont été discutées. Une coalition gouvernementale plus large, recouvrant notamment une partie de la gauche, pourrait par exemple rassembler plus de la moitié des députés derrière un candidat consensuel et un programme gouvernemental commun. Dans le cas présent, elle devrait inclure des députés de divers horizons politiques, du Parti communiste à l'UDI (un gouvernement associant LFI et le camp présidentiel ayant été exclue par les deux camps).

Autre alternative : un gouvernement technique composé de ministres sans affiliation partisane. Celui-ci gèrerait les affaires courantes avec le soutien ponctuel des différentes forces politiques de l'Assemblée. Une solution généralement transitoire, en attendant un consensus plus stable, et qui serait toutefois inédite sous la Ve République.

Les gouvernements minoritaires depuis 2022

De 2022 à 2024, Élisabeth Borne et Gabriel Attal ont gouverné avec un socle commun d'environ 250 députés du centre (Renaissance, MoDem, Horizons…), en négociant le soutien de certains partis ou députés pour chaque projet de loi. Une situation qui implique des compromis constants et une certaine imprévisibilité. L'exécutif a également utilisé l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter certains textes sans majorité absolue, au risque de motions de censure. Enfin, le pouvoir réglementaire du gouvernement permet d’agir dans un certain nombre de domaines, par exemple l'éducation, sans passer par la loi.

Annoncé le 21 septembre 2024 après les élections anticipées de juillet, le gouvernement de Michel Barnier a pris la forme d'une coalition encore plus réduite entre le centre (Renaissance, MoDem, Horizons) et la droite, principalement composée des Républicains. Avec un peu plus de 200 députés, il a été renversé le 4 décembre par une motion de censure votée par le Nouveau Front populaire (193 élus) et le Rassemblement national (126 élus). Nommé le 13 décembre et s'appuyant sur la même majorité relative, son successeur François Bayrou a de son côté survécu à huit motions de censure, avant de perdre la confiance de l'Assemblée : 364 députés ont voté contre lui le 8 septembre 2025, et 194 pour.

Quant à Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre le 9 septembre 2025, il a démissionné le 6 octobre. Annoncée la veille, la composition de son gouvernement avait été publiquement dénoncée par le président LR Bruno Retailleau, remettant ainsi en cause la participation de son parti à l'exécutif. Reposant sur des équilibres politiques similaires, le gouvernement Lecornu II a été présenté une semaine plus tard, le 12 octobre.

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