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29.04.2024 à 12:22

Etienne Hirsch, Georges Berthoin, Pierre Uri : portrait de trois bâtisseurs français du projet européen

Rédaction Toute l'Europe

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Etienne Hirsch (1901-1994) Ingénieur, résistant et haut fonctionnaire français, Etienne Hirsch est considéré comme l’un des principaux maîtres à penser de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Engagé dans les Forces françaises libres (FFL), l’ingénieur des mines Etienne Hirsch travaille en 1943 et en 1944 à Alger auprès du commissaire pour l’armement […]

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Texte intégral (1450 mots)
Etienne Hirsch
Etienne Hirsch, président d’Euratom en 1959. Crédits : European Communities, 1959 / EC - Audiovisual Service

Etienne Hirsch (1901-1994)

Ingénieur, résistant et haut fonctionnaire français, Etienne Hirsch est considéré comme l’un des principaux maîtres à penser de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA).

Engagé dans les Forces françaises libres (FFL), l’ingénieur des mines Etienne Hirsch travaille en 1943 et en 1944 à Alger auprès du commissaire pour l’armement Jean Monnet. En avril 1950, il participe avec ce dernier à l’élaboration de la doctrine Schuman et de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), en tant qu’adjoint au commissariat général au Plan. Avec Jean Monnet et Pierre Uri, il rédige le texte de la déclaration Schuman du 9 mai 1950.

Il prend ensuite part ensuite aux négociations sur la Communauté européenne de Défense (CED). En septembre 1952, Etienne Hirsch succède à Jean Monnet comme Commissaire général au Plan (ce dernier devenant président de la CECA). Il devient ensuite président d’Euratom, de 1959 à 1962.

Opposant au régime gaulliste et proche de François Mitterrand, ses convictions le portent à la présidence du Mouvement fédéraliste européen en 1964, puis à la présidence d’honneur de l’Union des Fédéralistes européens.

Pierre Uri (1911 - 1992)

Economiste français, Pierre Uri a joué un rôle essentiel dans l’élaboration des traités de Rome.

Après des études à l’Ecole normale supérieure et un poste de professeur de finances publiques à l’ENA, Pierre Uri rejoint en 1947 l’équipe du Plan français de Modernisation et d’équipement conduit par Jean Monnet. Devenu membre de la délégation française pour les négociations sur le plan Schuman, Pierre Uri prend une large part dans les négociations qui se tiennent dans le cadre de la conférence de Paris en 1950-1951 et qui donnent naissance à la CECA. Dès l’installation de la Haute Autorité en 1952, il organise la mise en route de la CECA comme directeur de la division Economie générale.

Il joue ensuite un rôle fondamental dans l’introduction du Marché commun à la conférence de Messine de 1955. Déterminés à poursuivre la construction européenne après l’échec de la CED en 1954, Jean Monnet et Paul-Henri Spaak reçoivent le concours décisif de Pierre Uri, qui a l’idée de construire un marché commun et plaide pour fonder une communauté atomique. Le rapport Spaak qu’il contribue grandement à rédiger pose les bases de la CEE : union douanière, fixation d’un tarif extérieur commun, création d’une Banque européenne d’investissement (BEI) et de quatre institutions (Commission européenne, Conseil, Cour de justice et Parlement européen).

Quittant les institutions communautaires en 1958, Pierre Uri n’en préside pas moins plusieurs groupes d’experts sur les pays de la Communauté ou la compétitivité, conseille les Nations unies sur des projets de marché commun pour l’Amérique latine et l’Asie, ainsi que des associations telles que le Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe et le Mouvement européen. Il ne cessera de participer à diverses associations à vocation européenne.

Georges Berthoin (1925)

Né le 17 mai 1925, Georges Berthoin entre dans la Résistance française en octobre 1940 durant la Seconde Guerre mondiale. A partir de 1947 il participe, comme étudiant de doctorat à Harvard puis membre du cabinet du ministre des Finances, à la mise en œuvre du Plan Marshall pour la reconstruction du continent européen.

Dès 1950, Georges Berthoin est chargé entre autres de la réélection de Robert Schuman aux législatives. En 1952, alors que se met en place la création de la Communauté européenne (CECA), il dirige le cabinet du premier président de la Haute Autorité, Jean Monnet.

A propos des futures institutions de la Communauté économique européenne, il déclare dans une interview réalisée en 2010 : “J’ai eu le privilège d’être de ceux qui les établirent en quelques semaines, fin 1952 et début 1953. Elles se sont développées selon une technique quasi automatique de déséquilibres constructeurs. Chaque avancée plaçait les gouvernements devant un choix de plus en plus contraignant : soit aller de l’avant pour éliminer le déséquilibre, soit revenir en arrière en payant un prix de plus en plus fort au fur et à mesure qu’on avançait. On avait choisi le charbon et l’acier pour de multiples et bonnes raisons. Mais on a vite reconnu qu’on ne pouvait pas traiter le charbon en ignorant le pétrole ou le nucléaire. D’où la poussée vers un marché commun de l’énergie et Euratom. De même avec le Marché Commun.

En peu de semaines, notre petite équipe de quelques douzaines de personnes a mis sur pied, à l’état embryonnaire, toutes les institutions [européennes] qui existent encore aujourd’hui”, poursuit-il.

Chef-adjoint de la CECA en 1956, il occupe ensuite la fonction de Haut-Représentant adjoint de la Commission de la Communauté économique européenne au Royaume-Uni de 1959 à 1970.

Aujourd’hui âgé de 98 ans, il est le seul (proche) collaborateur de Jean Monnet encore en vie.

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29.04.2024 à 12:20

Biographie d’Altiero Spinelli, partisan du fédéralisme européen

Rédaction Toute l'Europe

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Altiero Spinelli naît à Rome en 1907. Initié aux questions politiques par son père, socialiste convaincu, il adhère très tôt aux Jeunesses Communistes et participe à la lutte clandestine contre le fascisme. Arrêté en 1927, il est incarcéré pendant 10 ans puis assigné à résidence pendant 6 ans aux confins du territoire italien. C’est dans […]

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Texte intégral (1622 mots)
Altiero Spinelli
Altiero Spinelli - Crédits : Commission européenne

Altiero Spinelli naît à Rome en 1907.

Initié aux questions politiques par son père, socialiste convaincu, il adhère très tôt aux Jeunesses Communistes et participe à la lutte clandestine contre le fascisme.

Arrêté en 1927, il est incarcéré pendant 10 ans puis assigné à résidence pendant 6 ans aux confins du territoire italien. C’est dans une petite île de la mer Tyrrhénienne qu’il rédige en 1941, avec Ernesto Rossi, le manifeste fédéraliste de Ventotene.

A la chute de Mussolini, il crée en 1943 le “Movimento federalista Europeo” (Mouvement fédéraliste européen, MFE) dont il devient le secrétaire général jusqu’en 1962. Délégué général de l’Union européenne des fédéralistes (UEF, que le MFE rejoint en 1946) et fondateur de l’Institut des Affaires Internationales à Rome, Altiero Spinelli n’entre que tardivement dans le jeu politique classique.

Après avoir abandonné le MFE dans les années 1960, il devient le conseiller de Pietro Nenni, président du Parti socialiste unifié et vice-président du Conseil à plusieurs reprises. Il entre à la Commission des Communautés européennes en 1970, et prend en charge jusqu’en 1976 les secteurs de la politique industrielle et de la recherche.

Elu sur la liste du Parti communiste italien, il siège à la Chambre italienne de 1976 à 1983, mais également à l’Assemblée parlementaire européenne de 1976 à 1979 puis à son successeur, le Parlement européen, de 1979 jusqu’à sa mort en 1986.

Sa conception de l’Europe

Membre des congrès de Montreux (1947) et de La Haye (1948), Altiero Spinelli joue un rôle majeur dans la genèse du projet de Communauté européenne de défense (CED) en proposant que son Assemblée commune reçoive un mandat à caractère constituant.

Après le refus de l’Assemblée nationale française de ratifier le projet en 1954, il contribue à la relance du processus de construction européenne, continuant de croire en un possible accord des pays européens sur un projet fédéral.

Dans le discours qu’il prononce en 1957 au Congrès du peuple européen à Turin, Altiero Spinelli questionne avec véhémence la légitimité de l’Etat-nation. En défenseur du fédéralisme, il estime que l’Europe ne peut se réaliser qu’à deux conditions : d’une part, que les Etats renoncent à une partie de leur souveraineté nationale ; d’autre part, que le peuple européen participe à la définition d’une constitution qui fixe les responsabilités et la forme d’une nouvelle union entre les Etats.

Cependant, c’est au Parlement européen que le combat d’Altiero Spinelli marque l’histoire de la construction européenne.

Le projet Spinelli

Sur l’initiative du “Club du Crocodile”, fondé en 1980 par 8 députés européens dont Altiero Spinelli, le Parlement européen décide de la création d’une nouvelle commission chargée de la réforme institutionnelle de la Communauté. Cette dernière, présidée par Spinelli, aboutit au projet de traité d’Union européenne, adopté le 14 février 1984 par le Parlement européen avec 237 voix contre 31.

Le texte vise à renforcer sensiblement le rôle du Parlement européen : celui-ci serait doté d’un pouvoir budgétaire et législatif, dans certains domaines, et devrait approuver le programme politique de la Commission européenne. Deux nouveautés de grande envergure seraient introduites : le principe de subsidiarité et la conciliation, au sein du processus de décision, des stratégies concurrentes de coopération intergouvernementale et de l’intégration communautaire.

Bien que le Conseil des Communautés n’y ait pas donné suite, le projet fournira l’une des bases de la relance européenne de la deuxième moitié des années 1980, qui conduira à la création de l’Union européenne avec le traité de Maastricht en 1992.

Propos choisis

Le projet de la Communauté européenne présente la particularité de pouvoir parvenir à l’union, non pas au moyen de la force et de la conquête, mais sur la base du libre consentement des nations. La Communauté constitue ainsi l’une des aventures politiques les plus extraordinaires de l’esprit humain, et il est difficile, sinon impossible d’en comprendre la signification profonde si l’on ne perçoit pas cette caractéristique”.

(1962) in Altiero Spinelli et Jean Monnet de Maria Grazia Melchionni, Les cahiers rouges, Centre de recherches européennes, Lausanne, 1993, p.14.


Pour faire le marché commun européen, il faut une technique et une âme politique : il faut, en un mot comme en mille, un gouvernement européen, doté de tous les instruments nécessaires à un gouvernement pour se faire obéir, et une loi européenne en conformité avec laquelle ce gouvernement agisse”.

in Altiero Spinelli : appunti per una biografia de Paolini Edmondo, Bologne, Il Mulino, 1988, p.119-120.


Œuvrer à la création de la fédération européenne aurait signifié travailler à la création d’un pouvoir réel et fort, mais cette fois-ci, cette construction aurait de par sa nature coïncidé avec la lutte contre les caractéristiques non libérales de l’Etat national ; elle aurait servi à consolider les libertés humaines et à leur donner un élan nouveau” .

in Les grandes figures de la construction européenne, François de Saint-Ouen, p.200.


La ligne de démarcation entre partis progressistes et partis réactionnaires ne suit plus désormais la ligne formelle de la démocratie la meilleure, ou du socialisme le plus avancé, mais la ligne toute nouvelle et substantielle qui sépare ceux qui conçoivent comme fin essentielle de la lutte la vieille ambition de conquête du pouvoir politique national - et qui feront, même involontairement, le jeu des forces réactionnaires […] - et ceux qui verront comme devoir central la création d’un solide Etat international, qui dirigeront vers ce but les forces populaires et, même après avoir conquis le pouvoir national, qui s’en serviront en tout premier lieu comme d’un instrument pour réaliser l’unité internationale”.

in Le Manifeste de Ventotene, Bologne, p.50, Ibid.

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29.04.2024 à 12:20

Biographie de Joseph Bech

Rédaction Toute l'Europe

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Joseph Bech est né en 1887 à Diekirch au Luxembourg. Issu d’une famille de notables, il fait des études de droit et s’établit à Luxembourg comme avocat. En 1914, à l’âge de 27 ans, il est élu au Parlement luxembourgeois en tant que député du Parti populaire chrétien-social (droite). En 1921, Joseph Bech est nommé […]

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Texte intégral (919 mots)
Joseph Bech
Joseph Bech - Crédits : Commission européenne

Joseph Bech est né en 1887 à Diekirch au Luxembourg.

Issu d’une famille de notables, il fait des études de droit et s’établit à Luxembourg comme avocat. En 1914, à l’âge de 27 ans, il est élu au Parlement luxembourgeois en tant que député du Parti populaire chrétien-social (droite).

En 1921, Joseph Bech est nommé ministre de l’Intérieur et de l’Instruction publique. De 1926 à 1937, il préside le gouvernement tout en gérant le portefeuille des Affaires étrangères. Il s’exile à Londres durant l’occupation allemande (1940-1944).

Tirant les leçons des deux guerres mondiales, Joseph Bech est le principal artisan de la redéfinition de la politique étrangère du Luxembourg à travers l’abandon de la neutralité et l’adhésion à l’Otan.

En 1953, il reprend la présidence du gouvernement jusqu’en 1958.

De la CECA aux traités de Rome

Après avoir notamment obtenu que le siège de la Haute Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) s’installe à Luxembourg, Joseph Bech préside du 1er au 3 juin 1955 la Conférence de Messine à laquelle participent Antoine Pinay pour la France, Walter Hallstein pour l’Allemagne, Paul-Henri Spaak pour la Belgique, Jan Willem Beyen pour les Pays-Bas et Gaetano Martino pour l’Italie.

Après l’échec, en août 1954, du projet de Communauté européenne de défense (CED) en raison du rejet français, cette rencontre permet de redynamiser l’intégration européenne.

La conférence de Messine de 1955 porte essentiellement sur une note présentée par les pays du Benelux, dont Joseph Bech est le représentant luxembourgeois.

Celle-ci fait la synthèse du projet de Jean Monnet, et propose à la fois d’entreprendre des actions nouvelles dans les domaines des transports et de l’énergie, plus particulièrement nucléaire, et un Marché commun général. L’accent est mis surtout sur la nécessité d’une autorité commune ayant des pouvoirs réels.

Les Six demandent à un comité d’experts d’étudier, sous la présidence de Paul-Henri Spaak, les potentialités d’une union économique générale et d’une union dans le domaine nucléaire.

Ils affirment reconnaître “que la construction d’un Marché commun européen exclusif de tout droit de douane et de toute restriction quantitative est l’objet de leur action”.

La relance de Messine débouche sur la signature du Traité de Rome en 1957 par les six Etats membres de la CECA.

En 1959, Joseph Bech abandonne définitivement le portefeuille des Affaires étrangères. Puis, de 1959 à 1964, il préside la Chambre des députés avant de quitter la scène politique à l’âge de 77 ans. Il meurt onze ans plus tard, en 1975.

Propos choisis

La primauté, la prééminence même intégrale du juridique sur le politique, tel est l’axe directeur de la politique extérieure des petits pays” .

Il importe de ne pas créer de peuples parias, […] il est nécessaire de faire sortir l’Allemagne de son tragique et inhumain isolement moral pour l’intégrer dans l’ensemble de la collaboration européenne, […] cela doit être le but primordial, supérieur de toute politique visant à la reconstruction de l’Europe et à la paix du monde” .

Il y aura toujours une Angleterre, une France, une Allemagne, une Italie, même dans une Europe anarchique” .

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