Derrière les discours d'efficience, d'autonomie et de prévention, un glissement insidieux s'opère : celui d'une médecine qui renonce à soigner. Aux États-Unis comme en France, le soin devient conditionnel, réservé aux existences jugées « optimisables ». En s'appuyant sur le cas du programme MAHA, les dérives du One Health, le concept d'« abandon extractif » et l'émergence d'un « eugénisme doux », cet article analyse les ressorts politiques et idéologiques d'un renoncement systémique au soin.
Et si la médecine contemporaine, loin de ses promesses de progrès, tendait désormais vers une stratégie assumée de non-soin ? Cette hypothèse, encore largement impensée, commence pourtant à se matérialiser sous nos yeux. Et ce, pas uniquement comme une conséquence malheureuse de restrictions budgétaires ou d'une désorganisation, mais comme une orientation active, un projet politique porté à bas bruit par des coalitions hétérogènes de responsables politiques, de start-up biotechnologiques, d'experts en gestion des risques, et parfois même de professionnels de santé.
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Derrière les discours d'efficience, d'autonomie et de prévention, un glissement insidieux s'opère : celui d'une médecine qui renonce à soigner. Aux États-Unis comme en France, le soin devient conditionnel, réservé aux existences jugées « optimisables ». En s'appuyant sur le cas du programme MAHA, les dérives du One Health, le concept d'« abandon extractif » et l'émergence d'un « eugénisme doux », cet article analyse les ressorts politiques et idéologiques d'un renoncement systémique au soin.
Et si la médecine contemporaine, loin de ses promesses de progrès, tendait désormais vers une stratégie assumée de non-soin ? Cette hypothèse, encore largement impensée, commence pourtant à se matérialiser sous nos yeux. Et ce, pas uniquement comme une conséquence malheureuse de restrictions budgétaires ou d'une désorganisation, mais comme une orientation active, un projet politique porté à bas bruit par des coalitions hétérogènes de responsables politiques, de start-up biotechnologiques, d'experts en gestion des risques, et parfois même de professionnels de santé.