Cette année, le Prix du roman d’écologie (PRÉ), dont la revue Esprit est partenaire depuis l’origine en 2018, a été remis à Strasbourg. La métropole alsacienne était en effet, pour une année (avril 2024-avril 2025) capitale mondiale du livre, une distinction de l’Unesco pour les villes dont les programmes promeuvent particulièrement les livres et la lecture. Strasbourg, qui est aussi une municipalité dirigée par une équipe verte, a été la première ville française à en bénéficier,
Les 133 cardinaux réunis en conclave à partir du 7 mai devront élire le « successeur de Pierre ». Auparavant, tous les cardinaux, y compris les non-électeurs (ceux de plus de 80 ans) ont participé aux « congrégations générales », pour évoquer les questions posées aujourd’hui à l’Église, entendre les avis des uns et des autres et trouver le profil de l’homme le plus à même de diriger la « barque de Pierre ». Il ne s’agira pas d’opter, comme le disent constamment
Daniela Padoan - Vous avez beaucoup travaillé sur l’autoritarisme et les nouvelles formes qu’il revêt depuis quelques années. Comment vos recherches ont-elles convergé avec la création de l’observatoire de l’autoritarisme ? Quelles ombres voyez-vous planer sur l’horizon politique européen 1? Jean-Claude Monod - Je me suis volontiers associé à cette initiative car je travaille depuis plusieurs années sur la montée en puissance de l’autoritarisme et sur la façon dont il mine
On pourrait se perdre dans tout ce bleu, et pourtant ce sont des retrouvailles qui s’opèrent. Retrouvailles avec l’intime et l’universel que nous portons, parfois confusément, parfois consciemment, et que la peintre Geneviève Asse fait surgir, comme une urgence de se retrouver, de se relier au monde et à ce qu’il promet de beau et d’espoir paisible. Peindre entre les choses Est-ce parce que, grande résistante, Geneviève Asse s’est élevée contre la noirceur et la haine ? Est-ce
« La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. »Blaise Pascal Qu’un pouvoir fort cherche à s’émanciper de tout contre-pouvoir, personne ne s’en étonnera. Mais qu’un pouvoir démocratique – et pas n’importe lequel ! – fasse du droit et des juges ses principales cibles en prétendant ouvrir une nouvelle ère post-libérale, voilà qui mérite qu’on y regarde de plus près. La seconde administration Trump, au pouvoir depuis janvier 2025,
De toutes les déclarations dont le président américain Donald Trump a quotidiennement rythmé le monde et nourri ses électeurs en trois mois d’exercice du pouvoir, celle du 14 avril 2025 pourrait rester comme le condensé de la nouvelle violence politique qu’il aura su introduire dans l’histoire humaine. Ce chef d’État avait certes dépassé, depuis longtemps et de très loin, l’imaginaire de vulgarité jamais atteint en politique. On ne citera, pour s’épargner, que son « fucking
J’ai trouvé dans le numéro d’avril d’Esprit un article de M. Thierry Vircoulon sur « La nouvelle crise des Grands lacs ». Il y reprend la thématique qu’il avait déjà développée en février sur le blog Afrikarabia, à savoir l’extractivisme minier comme moteur essentiel de cette crise. Or l’auteur ne peut ignorer que deux tribunes ont été diffusées récemment, par Libération[1] puis par La Croix[2], pour réagir à l’organisation d’un concert de rappeurs congolais
Pour nos contemporains attentifs à l’actualité, la ville de Munich est désormais liée au discours de J. D. Vance lors de la réunion internationale du 14 février 2025 destinée à réfléchir aux dispositions à prendre face à la Russie dans son conflit avec l’Ukraine : le vice-président américain s’est alors livré à une violente diatribe contre les démocraties européennes et à un éloge des valeurs d’extrême droite. Ce faisant, il a ouvertement rompu avec la défense de l’État
L’épidémie de Covid en 2020 nous a fait prendre conscience des interdépendances entre les êtres humains, mais aussi avec les animaux, puisqu’il s’agissait d’une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise des animaux vers les hommes. Certains annoncent même que nous sommes entrés dans une ère des épidémies. Qu’est-ce que le planétaire et que fait-il à l’universel ? Patrice Maniglier – L’expérience de la pandémie est une bonne école pour la tâche qui nous attend,
« À ces jeunes qui se mobilisent contre le racisme dans la police, Emmanuel Macron n’a rien répondu : il a parlé d’un travail sur la mémoire. La mémoire a été utilisée pour ne pas répondre à la demande sociale. » Discussion avec : • Paul Max Morin, docteur en science politique, chercheur associé à Sciences Po Paris. Spécialiste des politiques mémorielles et des relations franco-algériennes, il a notamment publié Les jeunes et la guerre d’Algérie (PUF, 2022),
J’ai conscience d’être subjectif dans les lignes qui suivent sur le pape François. « Subjectif » comme il l’a été souvent lui-même, et comme ses adversaires le lui ont plus d’une fois reproché. Un pape ne doit-il pas parler au nom de la Vérité « objective » dont l’Église catholique est dépositaire et le vicaire du Christ le gardien intransigeant ? Le tournant d’un pape qui dit « Je » a été manifeste dès le début de son pontificat. En juillet 2013, quatre mois
Ou l’Europe reste à la remorque des décisions politiques du Président Trump prises sans réelle concertation avec les autres pays membres de l’Otan ou, prenant appui sur ses points de force, l’Europe décide de faire valoir les intérêts de sécurité de l’Ukraine et les siens propres. Pour la plupart des pays membres de l’Otan, il ne peut y avoir de sécurité future en Europe sans une défaite militaire, nette, indiscutable, de la Russie en Ukraine. C’est la condition indispensable
Respecter ses alliances, sans céder au chantage. La ligne de crête sur laquelle le Danemark avance depuis le début de l’année se fait chaque semaine plus ténue. Comment réagir aux pressions exorbitantes des États-Unis sans compromettre une coopération vieille de plus de 75 ans ? Le 22 décembre dernier, Donald Trump annonçait en effet sa volonté d’annexer le Groenland et, depuis, les provocations américaines se sont multipliées. Donald Trump Jr. s’est empressé de venir fouler
« Un homme, écrivait Albert Camus, ça s’empêche ». Ce qu’un individu s’interdit de faire ou de dire nous renseigne davantage sur son caractère que ce qu’il montre et proclame pour mettre en avant son sens moral. À cet égard, la scène où, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, Trump et Vance ont cherché à humilier publiquement Zelenski constitue un cas d’école. Arrogance du fort à l’égard du faible, violence du mépris, intimidation érigée en diplomatie, art du
« En cette fin des années 1990, où l'art contemporain est bousculé par une nouvelle déferlante d'images, Agnès Sinaï déplore la froideur, le cynisme, d'un art qui n'a plus aucun lien avec l'expérience concrète, et qui échoue à proposer une alternative à l'échec à la fois médiatique et politique qu'il entend dénoncer. » Vous pouvez retrouver ce texte dans nos archives : Agnès Sinaï, "L'art contemporain face à l'histoire", Esprit, mars-avril 1997
Primatologue renommé, membre de l’Académie nord-américaine des sciences et de l’Académie royale néerlandaise des arts et des sciences, Franciscus (Frans) de Waal est décédé en mars 2024 à l’âge de 75 ans. Il a consacré sa carrière scientifique à établir les liens de parenté comportementale entre humains et primates. Par des expériences originales et des observations minutieuses, il a démontré que les bonobos et les chimpanzés manifestent des comportements révélant des systèmes
Selon l’approche réaliste, les relations internationales sont anarchiques et il n’y a pas de progrès possible. Le réalisme, la guerre en Ukraine mais aussi notre réveil suite à un certain assoupissement idéaliste sont donc brutaux. Avez-vous le sentiment de jeter un pavé dans la mare ? En proposant une analyse réaliste de la guerre Russie-Ukraine, je jette en effet une sorte de pavé dans la mare, en tout cas en France. Je me situe dans la discipline des relations internationales qui,
Discussion avec : Manon Loisel, responsable du cycle Territoires et Mobilités de l’Institut des hautes études d'aménagement des territoires (Ihedate) et enseignante à Sciences Po Paris. En 2024, elle co-signe avec Nicolas Rio l'ouvrage Pour en finir avec la démocratie participative (Editions Textuel). Matthieu Angotti, spécialiste des politiques sociales et de la vie démocratique locale, ancien directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité. En 2024, il publie Agir ensemble
De façon singulière, la scène-clé du documentaire d’Albert Serra, lauréat de la Coquille d’or au dernier Festival de San Sebastian, se trouve au début, lorsque le héros, le torero Andrés Roca Rey demande à un des membres de sa cuadrilla (ensemble d’hommes accompagnant un matador, notamment ses planteurs de banderille et son picador) : « Comment est-ce qu’il toréait, Tomás ? » Un spectateur novice croira qu’il s’agit du prénom d’un concurrent ou d’un modèle défunt ;