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Le laboratoire d’idées de la reconstruction écologique et républicaine

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18.06.2025 à 16:13

Trump a-t-il autorisé Israël à attaquer l’Iran pour sauver ses producteurs de pétrole ?

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🇫🇷 🇬🇧 Cette note, publiée aujourd’hui par l’Institut Rousseau, nous a été envoyée le 11 juin 2025, c’est à dire quelques jours avant l’attaque israélienne sur l’Iran dans la nuit du 12 au 13 juin, qu’elle venait, d’une certaine manière, prédire. Il est donc intéressant de relire la perspective développée par l’auteur sur les motivations possibles d’un tel conflit à la lumière des événements observés, en particulier l’idée que les producteurs de pétrole américains ont un intérêt direct à une remontée des prix du pétrole sur le marché international. En effet, depuis 2017 les États-Unis sont ainsi devenus le premier producteur mondial de pétrole et de gaz. Mais l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste a un coût marginal plus élevé que celle du pétrole traditionnel exploité par l’Arabie Saoudite ou la Russie, lesquels tentent de faire plonger le prix du pétrole, depuis quelques années, au-dessous du seuil de rentabilité des producteurs américains, dans une stratégie de « last man standing ». Cet élément de la géopolitique de l’énergie a-t-il été un facteur déterminant dans l’attaque israélienne contre l’Iran ? Depuis l’attaque, le prix du pétrole a ainsi nettement augmenté. Retrouvez le texte en version anglaise originale en cliquant ici   Une frappe israélienne contre les infrastructures nucléaires iraniennes pourrait-elle n’avoir presque rien à voir avec la géopolitique du Moyen-Orient, mais tout à voir avec le prix du pétrole de schiste dans l’État américain reculé du Dakota du Nord et les besoins politiques immédiats de Donald Trump ? Une série de faits documentés nous amène à nous poser ces questions. Si l’on se rappelle de la campagne électorale de Trump et de son slogan phare (« Drill-Baby-Drill » [fore bébé, fore !]), on peut s’interroger sur le fait de savoir si les « cow-boys » du pétrole de schiste, qui ont soutenu Trump, pourraient aujourd’hui se sentir trahis ? Ce pétrole, qui a au mieux un avenir incertain dans un contexte de transition écologique, se heurte-t-il à une offre excédentaire absolument certaine ? Pourquoi le goulet d’étranglement que connaît la production de pétrole, d’une évidence aveuglante, devrait être au cœur du débat ? Et enfin, pourquoi la crédibilité chancelante de Trump aux États-Unis pourrait jouer un rôle majeur dans cette problématique économique ? La plupart des analyses relatives à une éventuelle frappe israélienne sur les installations nucléaires iraniennes se focalisent sur l’analyse géopolitique du Moyen-Orient. Dans Le Monde du 23 mai 2025, ou pouvait ainsi lire : « Benyamin Nétanyahou est apparu bien isolé durant la tournée de Donald Trump, du 13 au 16 mai, dans le Golfe. Lors du retour du républicain à la Maison Blanche, le premier ministre israélien s’imaginait en tête de proue d’une reconfiguration régionale – un nouveau Moyen-Orient débarrassé de la menace de l’Iran et de ses affidés – par la force, dans le prolongement de la guerre qu’il mène dans la bande de Gaza depuis octobre 2023. Il n’a pu qu’acter le fossé grandissant avec le président américain, qui se voit en « faiseur de paix » et en « unificateur » au Moyen-Orient, et fait désormais d’un accord avec l’Iran la clé de voûte de sa vision pour une paix régionale. »[i] Drill-Baby-Drill et les frackers texans Quel que soit le projet de Donald Trump pour le Moyen-Orient, il s’est surtout présenté aux élections avec le slogan « Drill-Baby-Drill », avec pour objectif la « domination énergétique » des États-Unis. Cela implique notamment une augmentation massive de la production de pétrole américain, c’est-à-dire plus de recours à la fracturation hydraulique. En la matière, les meilleurs espaces sont le bassin permien, qui s’étend en grande majorité sous le Texas, et la formation Bakken, sous le Dakota du Nord[ii]. La fracturation hydraulique, sous l’administration Biden, défenseur des énergies renouvelables, avait ironiquement fait des États-Unis, grâce à ces réservoirs, le plus grand producteur de pétrole au monde. Selon les données publiées par le NASDAQ, en 2024, les États-Unis produiront 21,91 millions de barils par jour, soit presque le double de l’Arabie saoudite (11,13 millions de barils par jour).[iii] Pourtant, le nombre de forages a diminué au lieu d’augmenter sous la politique du « Drill-Baby-Drill » de Trump. Pourquoi donc ? En partie en raison de la forte augmentation des coûts de forage. De surcroît, les droits de douane appliqués de manière erratique par Trump ont conduit au renchérissement de l’acier et de l’aluminium importés nécessaires au forage. Aucun producteur pétrolier américain n’est satisfait de cette situation. Le PDG de Chevron, Mike Wirth, a choisi la plus importante tribune de l’industrie pétrolière américaine pour dénoncer les caprices douaniers de Trump : lors de sa prise de parole lors de l’immense conférence annuelle de l’industrie pétrolière à Houston, Wirth a fustigé Trump : « Passer d’un extrême à l’autre n’est pas la bonne politique… Il nous faut vraiment une politique cohérente et durable. »[iv] « Drill Baby Drill » et la stratégie du « dernier survivant » Les forages américains ont également subi la concurrence d’autres acteurs qui savent jouer à « Drill Baby Drill ». Le 3 avril, la coalition de producteurs pétroliers menée par l’Arabie Saoudite et la Russie a pris de court les marchés en annonçant pour le mois de mai une augmentation de production trois fois supérieure aux prévisions. Bloomberg.com cite ainsi Helima Croft, responsable de la stratégie matières premières chez RBC Capital et ancienne analyste de la CIA, qui explique que cette hausse vise « à envoyer un signal d’avertissement au Kazakhstan, à l’Irak, et même à la Russie sur le coût de la surproduction persistante ».[v] Mais la stratégie saoudienne va au-delà des volumes produits. Après deux nouvelles annonces d’augmentations de production, Bloomberg rapportait le 1er juin que « selon des sources proches du dossier, Riyad est motivé par la volonté de reconquérir les parts de marché qu’il a cédées au fil des ans aux foreurs de schiste américains ».[vi] En effet, le monde se détourne des énergies fossiles au profit des renouvelables – plus lentement qu’il ne le faudrait, mais de façon inexorable. La moitié des voitures neuves vendues en Chine sont désormais électriques[vii]. Pour l’Agence internationale de l’énergie l’an dernier, la part des énergies renouvelables dans le mix électrique mondial « passerait

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18.06.2025 à 16:13

Would trump use an israeli strike on iran’s nuclear installations to save his rapidly bankrupting oil drillers in the us?

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🇫🇷 🇬🇧 Could an Israeli strike on Iran’s nuclear installations have essentially nothing to do with geopolitics in the Middle East, but everything to do with the price of fracked oil in the remote U.S. state of North Dakota and the immediate political needs of Donald Trump? There is a clear path of documentation that leads to raising these questions. We should look at Trump’s electoral campaign based on the slogan “Drill-Baby-Drill;” why the cowboy oil frackers who backed Trump may well feel betrayed; why oil has at best an uncertain future but an absolutely certain oversupply; why the blindingly obvious chokepoint for oil should be in the center of the discussion; and why Trump’s notably declining credibility in the US may play a major role. Most analysis of a possible Israeli strike on Iran’s nuclear installations focuses on geopolitics in the Middle East. For example, In Le Monde, May 23, 2025 : “Benyamin Nétanyahou a paru bien isolé durant la tournée de Donald Trump, du 13 au 16 mai, dans le Golfe. Lors du retour du républicain à la Maison Blanche, le premier ministre israélien s’imaginait en tête de proue d’une reconfiguration régionale – un nouveau Moyen-Orient débarrassé de la menace de l’Iran et de ses affidés – par la force, dans le prolongement de la guerre qu’il mène dans la bande de Gaza depuis octobre 2023. Il n’a pu qu’acter le fossé grandissant avec le président américain, qui se voit en « faiseur de paix » et en « unificateur » au Moyen-Orient, et fait désormais d’un accord avec l’Iran la clé de voûte de sa vision pour une paix régionale.”[i] Drill-Baby-Drill and the Texas Frackers Whatever Trump may or may not want for the Middle East, he ran for election on the slogan “Drill-Baby-Drill,” with the goal of US “energy dominance.” This certainly implies massively increasing the production of US oil, i.e., more fracking. The best places are the Permian basin largely in Texas, and the Bakken formation significantly in North Dakota.[ii] Fracking, during the administration of renewable energy advocate Joe Biden, had, ironically, made the US the world’s biggest oil producer. According to data published by the NASDAQ, in 2024, the US produced 21.91 million barrels per day, almost double that of Saudi Arabia, with 11.13 million barrels per day. [iii] As has been widely reported, drilling has gone down, not up under Trump’s proclaimed policy of Drill-Baby-Drill. Why? In part because drilling costs have gone up; Trump’s on again/off again tariffs have raised the costs of the imported steel and aluminum used in drilling. No US oil producer is happy about this. The CEO of Chevron, Mike Wirth, chose the biggest possible US oil industry audience to denounce Trump’s tariff caprice; addressing a massive annual oil industry conference in Houston, Wirth castigated Trump: “Swinging from one extreme to another is not the right policy…We really need consistent and durable policy.” [iv] Drill-Baby-Drill and the Strategy of The-Last-Man-Standing US drilling has gone down also because others can play “Drill Baby Drill.” On April 3, the coalition of oil producers led by Saudi Arabia and Russia, stunned the market by announcing a production increase for May three times bigger than had been anticipated. Bloomberg.com quoted Helima Croft, head of commodity strategy at RBC Capital and also a former CIA analyst, who said the production increase was “to send a warning signal to Kazakhstan, Iraq, and even Russia about the cost of continued overproduction.” [v] But there is much more to the Saudi strategy. After two more announcements of production increases, Bloomberg reported on June 1,  “People familiar with the matter said Riyadh is motivated by the desire to claw back the market share it has relinquished over the years to US shale drillers.” [vi] The world is shifting out of fossil fuels and into renewable energy–more slowly than it should, but inexorably. Half of the new cars sold in China are now electric. [vii] The International Energy Agency last year forecasted, for electricity, the renewable energy share will “expand from 30% in 2023 to 46% in 2030. Solar and wind make up almost all this growth.” [viii] So every oil major appears to have the ambition to be The Last Man Standing. At the moment, this has to be one in the Middle East. According to an October 2024 report by energy consultancy Rystad Energy, “onshore Middle East is the cheapest source of new production, with an average breakeven price of just $27 per barrel.” [ix] But Rystad, in its readily available information, doesn’t breakdown this figure by Middle East country or company. However, Saudi Aramco issued a bond prospectus on the London Stock Exchange five years before. [x] It showed a breakeven range around $10 a barrel. Whatever is the true breakeven figure for Saudi Arabia, it is almost certainly less than the breakeven for U.S. shale oil producers, based on data from a March 2025 survey of actual shale oil producers by the Dallas branch of the U.S. Federal Reserve. It showed that the best (or luckiest) shale oil producers need $40 a barrel to cover the costs of a new well. [xi] At the time of writing, WTI, the U.S. benchmark, has been hovering in the low $60 range. So many shale producers are losing money at this moment. Even at the Rystad Energy figure, Saudi Aramco either will be the last man standing or in a very short list of those who are….unless something big happens. A major slice of Trump backers, the U.S. frackers, are obviously not happy with the lower oil price from too much Middle East oil combined with drilling costs that are too high. As quoted in the Washington Post on May 10: “It is truly affecting everybody,” said T. Grant Johnson, president of Lone Star Production Company, an oil exploration firm in Texas, and the chair of the Texas Independent Producers and Royalty Owners Association. “There was a lot of talk of, ‘drill baby, drill.’ But these companies are not going to drill if the economics

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10.06.2025 à 08:34

Le déploiement de la « Fondation humanitaire de Gaza » est une étape supplémentaire dans l’effondrement du système international de secours

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Pierre Micheletti, président d’honneur d’Action Contre la Faim, ancien président de Médecins du Monde, membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), auteur de « 0,03 % ! Pour une transformation du mouvement humanitaire international », éditions Parole, 2020. La création en début d’année de cette « Fondation » de droit suisse soutenue par les gouvernements Trump et Netanyahou constitue le symptôme d’un modèle humanitaire en crise accentuée, dont la situation à Gaza est un des derniers exemples les plus frappants. À ce titre, la conférence internationale du 17 au 20 juin relative à la situation en Palestine, qui se tiendra à New-York sous l’égide de l’ONU, co-présidée par la France et l’Arabie saoudite, devrait impérativement rappeler les fondamentaux du droit international humanitaire et la non-instrumentalisation des acteurs de l’aide humanitaire. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Trump et le télescopage de cet avènement avec le conflit majeur qui secoue la bande de Gaza, se cumulent des évolutions de différentes natures qui toutes convergent pour détruire le dispositif d’aide internationale d’urgence bâti depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le modèle humanitaire qui prévalait jusqu’à fin 2024 mobilisait trois grandes familles d’acteurs, toutes inspirées par les intuitions initiales du Suisse Henry Dunant après qu’il eut assisté, en 1859, à la bataille de Solférino et crée, avec le juriste Moynier, et Dufour, général à la retraite, une structure qui va donner naissance au Comité International de la Croix-Rouge (CICR) puis au mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Le CICR sera le premier instigateur de la construction du droit international humanitaire (DIH) dans sa déclinaison moderne. Deux autres familles composent le tableau des acteurs primordiaux de l’aide humanitaire : les agences des Nations unies impliquées dans la gestion des urgences sur les terrains de crise (HCR, UNICEF, PAM, OIM, OMS, etc. [1]), et les ONG internationales. Toutes ces organisations ont pour dénominateur commun le respect des principes fondamentaux que sont l’humanité, la neutralité, l’impartialité et l’indépendance. De même, toutes respectent les Conventions de Genève et leurs protocoles additionnels. Ces textes, progressivement élaborés et actualisés depuis la bataille de Solférino, visent à « humaniser » la guerre, et à œuvrer à ce que tout ne soit pas possible, même durant un conflit, en matière de violence armée, en particulier à l’égard des combattants blessés, des prisonniers de guerre, et des populations civiles prises dans la tourmente des combats. Le système en place n’était pas parfait, ni exempt de reproches entendables. L’analyse plus attentive met en lumière quatre points de fragilité, quatre « tentations » que le dispositif révélait[2] : l’occidentalo-centrisme des pays financeurs et les suspicions de « soft power» qu’on leur prêtait à travers les fonds attribués ; les rétractions financières dont le système était capable quand des préoccupations nationales prenaient le pas, comme pendant l’épidémie de Covid 19, sur les besoins de la solidarité internationale dans les pays les plus fragiles ; le néo-libéralisme comme marque de fabrique d’un dispositif où les principaux pays donateurs choisissaient les crises auxquelles ils voulaient engager leurs fonds, laissant le soin aux ONG d’aller collecter auprès des citoyens de leurs pays d’implantation près de 20 % des sommes annuelles mobilisées[3]; la tentation d’une logique sécuritaire qui s’amorçait, amenant les financeurs à vouloir imposer des procédures de filtration des employés et partenaires opérationnels de terrain des ONG pour écarter tout risque de soutien à des personnes et/ou organisations proches de groupes considérés par ces mêmes pays donateurs comme terroristes[4]. Ces même financeurs pouvant en outre solliciter que ces « screening» (criblages) s’appliquent directement aux personnes aidées, ce que les organisations humanitaires avaient jusqu’ici toujours refusé[5][6]. À ceci s’ajoute le fait que les difficultés financières étaient chroniques, avec un déficit de ressources par rapport aux évaluations des besoins réalisées par les Nations unies, de 40 % chaque année depuis une dizaine d’années, pour un niveau global de dépenses de 43 milliards de dollars en 2023[7]. C’est sur cet état des lieux que survint la secousse majeure qui allait frapper un modèle économique déjà fragile, avec le brusque retrait des financements octroyés au système décrit par le nouveau gouvernement des États-Unis, premier financeur mondial de l’aide. Ce retrait eut d’immédiates conséquences sur le sort des 300 millions de personnes en besoin d’assistance humanitaire, faisant par ailleurs peser des dangers existentiels sur l’ensembles des acteurs humanitaires internationaux. Ce séisme advint alors même qu’à Gaza tous les fondamentaux du DIH sont foulés au pied de façon décomplexée, dans une paralysie de toutes les instances sensées être les garantes de son application : plus de 50 000 morts à ce jour, dont une large proportion de femmes et d’enfants ; plus de 400 tués parmi les travailleurs humanitaires[8], faisant de ce conflit le plus mortel des guerres contemporaines pour le personnel des différentes organisations humanitaires ; décisions restées sans effets des avis et condamnations présentés par la Cour pénale internationale et par la Cour internationale de justice. Parmi les organisations de l’ONU, l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) est plus particulièrement la cible d’une stratégie d’éradication par une série de manœuvres financières et politiques, adossées à une campagne de diabolisation, jamais clairement argumentée, pour complicité avec les auteurs des massacres terroristes du 7 octobre en Israël. Peu à peu sont ainsi progressivement réduits à la paralysie tous les acteurs du multilatéralisme de l’aide humanitaire internationale, en particulier à Gaza. C’est dans ce contexte qu’émerge, après les annonces politiques de « Riviera bis », puis celui de déportation massive de l’ensemble de la population gazaouie, une nouvelle proposition, la mise en place d’une « Fondation Humanitaire pour Gaza ». Organisation nébuleuse, créée pour la circonstance, dont les financements, les acteurs, les pratiques opérationnelles et les stratégies de contrôles des personnes aidées s’inscrivent dans un total déni des principes fondateurs de l’action humanitaire. C’est précisément à cause du risque évident de non-respect des principes fondamentaux que Jake Wood – ancien militaire états-unien devenu entrepreneur social -, pressenti pour être le directeur de cette structure, a jeté l’éponge le 25 mai dernier[9]. Son successeur serait Johnnie Moore, un

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06.05.2025 à 10:43

Résister et reconstruire

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La résistante Lucie Aubrac affirmait que « le verbe résister se conjugue toujours au présent ». À l’heure où la vague du backlash anti-écologique monte en puissance de manière inédite en France et alors que le dérèglement climatique s’accélère, il est aujourd’hui plus que jamais venu le temps de la résistance écologique, le temps de « résister et reconstruire ». Le renoncement écologique est hélas bien incarné par Emmanuel Macron qui avait promis lors de son grand meeting de l’entre-deux tours à Marseille que son second quinquennat « sera écologique ou ne sera pas ». Cette prédiction semble s’être avérée juste tant l’impasse politique dans laquelle notre pays est plongé depuis la dissolution de l’été 2024 s’accompagne aujourd’hui de régressions sans cesse plus importantes sur le plan écologique. La loi de finances pour 2025, adoptée en février dernier, s’est traduite d’abord par des coupes budgétaires significatives dans les dépenses en faveur de la transition écologique. Ainsi, le budget de « Ma Prime Renov » a été divisée par deux (de 4 milliards à 2,3 milliards d’euros), les aides à l’achat de véhicules électriques divisées par trois (ramenées à 700 millions d’euros), et les aides aux énergies renouvelables ont subi une baisse de 200 millions d’euros. D’autres politiques publiques stratégiques de la transition écologique ont été affaiblies par le budget 2025 comme le « Fonds vert » pour les territoires, la politique de l’eau, les transports et l’agriculture.  Ces coupes budgétaires effectuées sur le dos de la transition écologique comme le renoncement aux mesures de fiscalité écologique ne peuvent que compromettre davantage notre avenir commun. Présenté par François Bayrou comme un budget de responsabilité et de compromis, il y a au contraire une forme d’irresponsabilité à sacrifier les investissements d’avenir sur l’autel des contraintes budgétaires immédiates. Une faute d’autant plus préjudiciable que nos dépendances énergétiques alimentent sur le plan financier l’effort de guerre de la Russie contre l’Ukraine. Pire encore, tout se passe comme si l’adoption des régressions écologiques et sociales contenues dans la loi de finances 2025 avait banalisé et légitimé toutes sortes de nouvelles remises en cause encore impensables il y a peu. Les pouvoirs publics semblent désormais reculer sur l’ensemble des normes de protection environnementale. Ainsi le projet de loi en faveur de la simplification de la vie économique, sous couvert de simplifier, introduit des régressions écologiques majeures à travers la remise en cause de dispositifs tels que le « zéro artificialisation nette » (ZAN) ou les « zones à faible émission » (ZFE) ou d’instances de dialogue écologique comme la commission nationale du débat public (CNDP). Les agences administratives écologiques sont désormais menacées d’une pure et simple suppression, comme l’Office français de la biodiversité (OFB), l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), l’Agence Bio et même Météo France. Sous la pression des lobbys, ces projets remettent ainsi en cause une partie des avancées obtenues par la loi Climat et Résilience de 2021. Il en est de même de la proposition de loi « pour lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » portée par le sénateur Laurent Duplomb, adoptée au Sénat et programmée à l’Assemblée nationale fin mai, qui ré-autorise les néonicotinoïdes dont l’usage avait été interdit en 2018. Pourtant, nous ne sommes pas condamnés à ces renoncements écologiques et sociaux. Dans cette période où la résignation tend à gagner nos responsables publics, il est nécessaire de rappeler qu’un autre chemin est possible. C’est le sens de la résistance qu’incarnent les mobilisations écologistes qui ont lieu un peu partout en France, avec des victoires récentes marquantes contre les méga-bassines dans les Deux-Sèvres ou contre l’A69 dans le Sud-Ouest. C’est aussi le sens du projet de reconstruction écologique que porte l’Institut Rousseau depuis sa création il y a cinq ans maintenant. Un projet politique à la hauteur des défis économiques, sociaux et démocratiques générés par le nouveau régime climatique dans lequel nous entrons. Un projet qui se traduirait notamment par une réorganisation de la société autour de plusieurs propositions structurantes dont : la gestion démocratique des communs comme l’eau[1] et l’alimentation[2] ; la refondation de la démocratie[3]et la responsabilisation des médias dans leur traitement des enjeux environnementaux[4] ; la mise en place d’une garantie à l’emploi vert[5] ; une réallocation du temps à l’échelle de la société[6] ; un plan d’investissement massif à hauteur d’un peu plus de 2 % du PIB[7] ; la restructuration de la dette publique[8] ; la mobilisation de l’arme monétaire dans une perspective écologique[9]. Dans la continuité historique du programme du Conseil national de la Résistance « Les jours heureux » conçu dans la clandestinité, l’urgence écologique appelle aujourd’hui non seulement un effort matériel et financier inédit pour décarboner notre économie mais plus largement une réinvention de notre organisation collective et de nos institutions comme cela a été le cas lors de la création de la sécurité sociale il y a 80 ans. Récemment, l’interdiction des polluants éternels comme l’adoption de la taxe Zucman sur les grandes fortunes à l’Assemblée nationale, massivement soutenues par la société civile et les associations écologistes, ont rappelé que cet autre chemin politique était possible. Contrairement aux idées du reçues, cette « résistance écologique » trouve aujourd’hui un écho profond dans la société : une étude du Cevipof réalisée en février 2025[10] révèle que 83 % des Français jugent urgent de se mobiliser contre le changement climatique et 70 % estiment que l’État n’en fait pas assez. Ce n’est pas moins d’écologie mais bien du courage politique qu’attendent nos concitoyens. Car l’écologie n’est pas le problème, elle est la solution. [1] « Institutionnalisons la sobriété hydrique en France ! », en partenariat avec le collectif Pour un réveil écologique, février 2024, https://institut-rousseau.fr/institutionnalisons-la-sobriete-hydrique-en-france/ [2] « Vers une Sécurité sociale de l’alimentation », octobre 2024, https://institut-rousseau.fr/vers-une-securite-sociale-de-l-alimentation/ [3] « Réveiller la démocratie, transition écologique et projets européens », octobre 2022, https://institut-rousseau.fr/editorial-octobre-2022/ [4] « Proposition de loi relative à la responsabilité des médias dans le traitement des enjeux environnementaux et de durabilité », en partenariat avec Quota Climat, 19 juillet 2023, https://institut-rousseau.fr/proposition-de-loi-relative-a-la-responsabilite-des-medias-dans-le-traitement-des-enjeux-environnementaux-et-de-durabilite/ [5] « Pour une garantie à l’emploi vert », février 2021, https://institut-rousseau.fr/editorial-octobre-2022/ [6] « Pour un ministère du temps libéré », juillet 2023, https://institut-rousseau.fr/pour-un-ministere-du-temps-libere/ [7] 2 % pour 2°C : Les investissements publics et privés nécessaires pour atteindre la

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21.01.2025 à 15:13

Arrêtons de débattre sur l’immigration, parlons d’intégration !

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Dix propositions pour reconstruire le modèle français d’intégration Résumé exécutif Alors que le débat public s’enferme et s’hystérise sur l’immigration, trois stratégies politiques se sont jusqu’alors exprimées : (1) la dramatisation, c’est-à-dire la vision d’une France submergée et au bord de la guerre civile, historiquement portée par les partis d’extrême-droite ; (2) la négation, qui consiste à réfuter l’existence possible d’un enjeu en la matière afin de ne pas alimenter la mise à l’agenda de ces thématiques par l’extrême droite ; et (3) la réaction, où l’objectif est de couper l’herbe sous le pied de l’extrême droite, en adoptant le même diagnostic mais où les solutions sont supposées être plus raisonnables et s’inscrire dans « l’arc républicain ». Ces différentes stratégies ont toutes en commun de s’articuler autour d’une vision du monde imposée, celle du « problème de l’immigration ». Or, si les enjeux qui traversent la société française ne doivent pas être niés, ils concernent avant tout l’intégration des étrangers et la cohésion sociale de l’ensemble des citoyens. Les fractures que connaît la société française actuellement ne sont pas causées par un excès d’immigration, mais plutôt par des freins à l’intégration (conditions de vie des populations immigrées, manque de mixité sociale, discriminations, etc.). Par ailleurs, si le modèle d’intégration dit républicain avait pu apporter un cadre et des institutions propices à l’intégration des nouveaux arrivants depuis la fin du XIXe siècle, ce modèle semble s’être érodé en raison des mutations profondes de notre société (désindustrialisation, émiettement du monde du travail, essor de l’individualisme et perte de mixité sociale, etc.). Face à ce constat, la priorité est de doter le pays d’une réelle politique d’intégration et de cohésion sociale. Cette note propose ainsi dix recommandations structurées en trois axes visant à reconstruire un modèle d’intégration effectif pour prévenir tout approfondissement des fractures et apaiser la société française sur ce sujet : 1. Proposer un nouveau récit politique centré non pas sur l’immigration mais sur les enjeux d’intégration et de cohésion sociale (recommandation n°1). 2. Ériger la mixité sociale, qui s’est fortement érodée depuis des décennies, en priorité absolue pour le pays : Appliquer la loi SRU partout, au moyen de sanctions renforcées (recommandation n°2) ; Adopter une « loi SRU de l’école » pour que chaque établissement, qu’il soit public ou privé, contribue à la mixité sociale (recommandation n°3) ; Répartir les étrangers arrivants sur le territoire de façon équilibrée pour éviter d’aggraver les phénomènes de ségrégation socio-spatiale (recommandation n°4) ; Relancer la politique d’éducation populaire (recommandation n°5) ; Mettre en place un ministère de plein exercice regroupant les politiques de cohésion sociale, d’intégration et de lutte contre les discriminations pour que ces mesures soient réellement adoptées et appliquées de façon efficace (recommandation n°6). 3. Renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté nationale de l’ensemble des composantes de la société : Réinstaurer un service national civil ou militaire pour renforcer le sentiment d’appartenance commune (recommandation n°7) ; Mettre en place une politique de tolérance zéro contre les discriminations pour garantir l’égalité réelle des citoyens, quelle que soit leur origine (recommandation n°8) ; Organiser une convention citoyenne sur l’immigration et l’intégration dans l’objectif de créer les conditions d’un débat apaisé sur le sujet (recommandation n°9) ; Mieux étudier l’immigration et l’histoire coloniale de la France afin d’éviter les conflits mémoriels qui peuvent affaiblir la cohésion sociale (recommandation n°10). Introduction Si les élections législatives anticipées de l’été 2024 ont été marquées par l’arrivée en tête du Nouveau Front populaire, elles ancrent la progression continue du Rassemblement national et de ses alliés dont le nombre de sièges est passé de 89 à 143. Au cœur des sujets portés par le parti d’extrême droite figure l’immigration, thématique devenue centrale dans le débat public depuis les quarante dernières années. « S’il y a un sujet où la sympathie, comme la haine qui en est son avers, l’emporte sur la pensée, c’est bien l’immigration » écrit Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) dans Ce grand dérangement paru en 2020[1]. Le débat public actuel présente ainsi un double écueil : (i) le diagnostic sur l’immigration est souvent superficiel ou biaisé en restant focalisé sur la question migratoire au lieu d’aborder plus largement les enjeux d’intégration et de cohésion sociale ; (ii) par conséquent, les solutions adéquates portant sur les politiques de cohésion, de mixité et de mobilité sociales et territoriales sont rarement abordées. Depuis les années 1980, l’immigration a de façon croissante été considérée comme un « problème » et « l’étranger » comme une menace pour la société française et européenne – en témoignent les vingt-neuf lois sur l’immigration votées par le Parlement depuis 1980. Déjà présente à la fin du XIXe siècle et dans les années 1930[2], l’opinion s’est répandue et ancrée dans le débat public que la France et l’Europe accueillent actuellement des étrangers en trop grand nombre et que ceux qui arrivent ne pourraient pas s’intégrer en raison de différences culturelles trop importantes. Trois principales postures politiques, qui se sont exprimées lors de l’examen au Parlement de la loi du 26 janvier 2024 pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration, existent aujourd’hui sur ce sujet, que l’on peut résumer à grand trait de la manière suivante : 1. La première posture est celle de de la dramatisation : la situation serait critique, le pays submergé par l’immigration et au bord de la guerre civile. Les tenants de cette vision proposent rarement des solutions, si ce n’est des mesures contre-productives et irréalistes sur le plan opérationnel et juridique[3], et qui ont pour point commun d’être imprégnées de xénophobie et de racisme, en porte-à-faux avec les valeurs de la République ; 2. La deuxième est celle de la négation: l’immigration et l’intégration ne soulèveraient pas d’enjeux significatifs pour les politiques publiques et ne devraient pas être abordés dans le débat politique au risque de tomber dans le « piège tendu par l’extrême droite ». Toute discussion sur le sujet présenterait le risque de contribuer à l’inscrire durablement à l’agenda politique, au détriment d’autres enjeux plus prioritaires. Par conséquent, les défenseurs de cette vision élaborent peu de propositions en lien avec cette thématique[4] 3. Enfin,

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19.12.2024 à 16:21

Le résultat de la COP16 Biodiversité en Colombie : oui… mais non !

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La COP16 à Cali en Colombie avait la charge de passer des mots à l’action. Elle a enregistré quelques avancées significatives mais des engagements importants pris antérieurement n’ont pas été tenus.   La Convention des Nations unies sur la diversité biologique (COP16) s’est tenue à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024. Cette COP avait pour but de s’accorder sur la mise en œuvre, d’ici à 2030, des 23 objectifs fixés par l’Accord de Kunming-Montréal (conclu lors de la COP15 en 2022), comme la préservation d’au moins 30 % des terres et des mers d’ici 2030, la réduction des pollutions et du risque lié aux pesticides [pour plus de détails sur le contexte, voir l’encadré en fin d’article]. La Colombie, quatrième pays le plus riche en biodiversité[1] et le plus diversifié en termes d’espèces d’oiseaux, de papillons et d’orchidées, a-t-elle su faire aboutir les négociations et obtenir de réelles avancées ? Malgré quelques progrès notables, des blocages importants demeurent : Représentation des peuples autochtones : la COP16 a conduit à la création d’un groupe permanent au sein de la Convention sur la diversité biologique pour intégrer les peuples autochtones, reconnaissant ainsi leur rôle central en tant que protecteurs de la nature et de la biodiversité. Lancement du « Fonds Cali » pour garantir le partage équitable des bénéfices tirés des ressources génétiques, notamment au profit des pays en développement, afin de compenser les usages industriels de ces ressources. Mais son abondement est volontaire, ce qui ne peut que susciter des craintes sur les montants versés. Un retard général sur l’élaboration des stratégies nationales de préservation de la biodiversité et des efforts pour intensifier la protection des écosystèmes qui restent limités, malgré l’urgence illustrée par les chiffres alarmants concernant la perte de biodiversité. Le mécanisme de pilotage et de suivi de ces stratégies et plans nationaux n’a pas été mis en place, contrairement à ce qui était prévu. L’impasse des négociations sur le financement : les discussions sur la mise en place d’un fonds autonome dédié à la biodiversité, sous gouvernance onusienne, ont échoué. Ce mécanisme, réclamé par les pays en développement pour remplacer l’actuel jugé inadéquat, s’est heurté à l’opposition des pays développés. Des contributions financières en croissance mais représentant seulement 2 % de l’objectif 2030 : huit gouvernements ont annoncé un total de 400 millions de dollars pour le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité, une étape très modeste en vue de l’objectif de 200 milliards de dollars d’aide annuelle d’ici 2030. Encadrement des « crédits biodiversité » : une feuille de route en vue de s’assurer que ces mécanismes de marché, conçus pour compenser les pertes écologiques, soient crédibles et servent effectivement la préservation de la nature a été proposée aux débats mais n’a pas pu être discutée faute de quorum. Le débat de fond sur l’utilisation ou non de ces crédits controversés (notamment suite aux scandales dont ont fait objet leurs équivalents carbone[2]) n’est ainsi pas tranché. I. Quelques avancées positives Un accord majeur a été officialisé lors de la COP16 : la création d’un organe permanent pour représenter les peuples autochtones au sein de la Convention sur la diversité biologique. Représentant un peu plus de 6 % de la population mondiale, les peuples autochtones occupent 22 % des terres de la planète abritant plus de 80 % de la biodiversité mondiale. Leur savoir traditionnel est souvent en première ligne pour la protection de la biodiversité et la préservation des écosystèmes contre des intérêts économiques à court-terme. La création de cette structure officielle reconnaît leur rôle comme essentiel et leur permettra de renforcer leur statut dans les futures négociations liées à la nature et au climat. Des avancées ont également été faites en matière de partage avec les populations locales (y compris les peuples autochtones), des bénéfices issus de la « biopiraterie », à savoir l’exploitation économique des ressources naturelles de pays en développement, par le séquençage numérique de l’ADN de plantes, d’animaux ou de microorganisme qui sont spécifiques à ces territoires. Le texte adopté stipule que les industries pharmaceutiques, cosmétiques, agricoles, alimentaires et biotechnologiques qui utilisent ces ressources devront verser 0,1 % de leur revenu ou 1 % de leurs bénéfices dérivés des données génétiques de la nature au nouveau « Fonds Cali ». Malheureusement ces seuils ne sont qu’indicatifs et il n’y a aucune obligation pour ces entreprises d’y contribuer. Ce qui, on ne peut que le craindre, risque de limiter très fortement le montant de ces versements. Enfin, un des textes importants adoptés place la biodiversité au même niveau que la décarbonation et le changement climatique. Cette décision va dans le sens des travaux de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES – l’équivalent du GIEC pour la biodiversité), qui indiquent que le changement climatique est une des causes majeures directes du déclin de la biodiversité.  Elle doit permettre de créer des synergies pour solutionner les différentes problématiques de façon globale, sans (trop) les hiérarchiser ou les opposer. Elle devrait aussi permettre une plus grande attention politique et médiatique aux futures COP Biodiversité. II. Un premier échec majeur : celui des financements Les financements en provenance des États des pays riches pour la protection et la restauration de la nature, affichés à hauteur de 20 puis 30 milliards de dollars par an à horizon 2025 et 2030 à Montréal, sont très éloignés de l’objectif. Les engagements à l’alimentation du Fonds mondial pour la biodiversité (GBFF en anglais) se montent à seulement 400 millions de dollars. Les financements du secteur privé sont quant à eux quasiment absents. Il faut rappeler que les financements en provenance de toutes les sources (publiques, privées, philanthropiques, domestiques, innovantes sous la forme de taxes, etc.), et allant des pays du Nord vers ceux du Sud afin qu’ils investissent pour protéger et restaurer la biodiversité, sont estimés devoir être de l’ordre de 200 milliards de dollars par an. On en est très loin. Plus globalement, la prise de conscience par le secteur privé de l’effondrement de la diversité

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