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08.06.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 28 mars 2025 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
Dans le monde du recrutement, les CV ne sont plus vraiment lus par des humains. Le problème, c’est que les scores produits sur ceux-ci pour les trier sont profondément problématiques. Les logiciels de tris de candidatures cherchent à produire des correspondances entre les compétences des candidats et ceux des employés et à prédire les personnalités… sans grand succès. Bien souvent, ils produisent surtout des approximations généralisées masquées sous des scores qui semblent neutres et objectifs. Problèmes : ces systèmes peinent à favoriser la diversité plutôt que la similarité. Ils répliquent, amplifient et obfusquent les discriminations plutôt que de réduire les biais de décisions des recruteurs.
« Les dégâts qu’un responsable du recrutement humain partial peut causer sont réels, mais limités. Un algorithme utilisé pour évaluer des centaines de milliers de travailleurs pour une promotion ou de candidats à l’emploi, s’il est défectueux, peut nuire à bien plus de personnes que n’importe quel être humain », affirmait dans Wired la journaliste américaine Hilke Schellmann. Après avoir publié depuis plusieurs années de nombreuses enquêtes sur les défaillances des systèmes automatisés appliqués à l’emploi, elle vient de faire paraître un livre permettant de faire le point sur leurs limites : The Algorithm : How AI decides who gets hired, monitored, promoted, and fired and why we need to fight back now (L’algorithme : comment l’IA décide de qui sera embauché, surveillé, promu et viré et pourquoi nous devons riposter, Hachette, 2024, non traduit). Son constat est sans appel : dans l’industrie technologique des ressources humaines (la « HRTech » comme on l’appelle), rien ne marche ! Pour elle, l’IA risque bien plus de vous empêcher d’être embauché que de vous piquer votre job !
Dans le domaine des ressources humaines, beaucoup trop de décisions sont basées sur de la « mauvaise camelote algorithmique », explique-t-elle. Des systèmes d’évaluation qui produisent déjà des préjudices bien réels pour nombre d’employés comme pour nombre de candidats à l’emploi. Dans son livre, la journaliste passe en revue les innombrables systèmes que les entreprises utilisent pour sélectionner des candidats et évaluer leurs employés… que ce soit les entretiens automatisés, les évaluations basées sur les jeux, les outils qui parcourent les publications sur les réseaux sociaux et surtout ceux qui examinent les CV en ligne… Tous cherchent à produire des correspondances entre les compétences des candidats et ceux des employés et à prédire les personnalités… sans grand succès.
Ce qu’elle montre avant tout, c’est que les entreprises qui ont recours à ces solutions ne sont pas suffisamment critiques envers leurs défaillances massives. En guise de calculs, ces systèmes produisent surtout des approximations généralisées. Sous l’apparence de scientificité des scores et des chiffres qu’ils déterminent se cache en fait beaucoup de pseudo-science, de comparaisons mots à mots peu efficaces. Quand on s’intéresse au fonctionnement concret de ces outils, on constate surtout que leur caractéristique principale, ce n’est pas tant qu’ils hallucinent, mais de nous faire halluciner, c’est-à-dire de nous faire croire en leurs effets.
Les algorithmes et l’intelligence artificielle que ces systèmes mobilisent de plus en plus promettent de rendre le travail des ressources humaines plus simple. En l’absence de régulation forte, souligne la journaliste, ni les vendeurs de solutions ni leurs acheteurs n’ont d’obligation à se conformer au moindre standard. Or, poser des questions sur le fonctionnement de ces outils, les valider, demande beaucoup de travail. Un travail que les départements RH ne savent et ne peuvent pas faire. Nous aurions besoin d’un index pour mesurer la qualité des outils proposés, propose la journaliste… tout en constatant que nous n’en prenons pas le chemin. L’industrie RH se contente parfaitement de la situation, souligne-t-elle. Les avocats américains recommandent d’ailleurs aux services RH des entreprises de ne pas enquêter sur les outils qu’ils utilisent pour ne pas être tenu responsables de leurs dysfonctionnements ! À croire que la responsabilité sociale fonctionne mieux avec des œillères !
L’automatisation s’est imposée pour répondre aux innombrables demandes que recevaient les plus grandes entreprises et notamment les grandes multinationales de la Tech. Comment traiter les millions de CV que reçoivent IBM ou Google chaque année ? Qu’ils soient déposés sur les grands portails de candidatures et d’offres d’emplois que sont Indeed, Monster, Linkedin ou ZipRecruiter comme sur les sites d’entreprises, l’essentiel des CV sont désormais lus par des logiciels plutôt que par des humains. Les plateformes développées d’abord pour l’intérim puis pour les employés de la logistique, de la restauration rapide et du commerce de détail sont désormais massivement utilisées pour recruter dans tous les secteurs et pour tous types de profils. Mais elles se sont particulièrement développées pour recruter les cols blancs, notamment en entrée de tous les grands secteurs professionnels, comme l’informatique ou la finance. Si ces plateformes ont permis aux candidats de démultiplier facilement leurs candidatures, c’est au détriment de leur compréhension à savoir comment celles-ci seront prises en compte. Les fonctionnalités de tri massifs et automatisés restent encore l’apanage des grandes entreprises, notamment parce qu’elles nécessitent souvent d’accéder à des logiciels dédiés, comme les « systèmes de suivis de candidatures » (ATS, Applicant Tracking Systems) qui permettent de trier et gérer les candidats. Une grande majorité des employeurs y ont recours. Ces logiciels sont moins connus que les grandes plateformes de candidatures avec lesquelles ils s’interfacent. Ils s’appellent Workday, Taleo, Greenhouse, Lever, Phenom, Pintpoint, Recruitee, Jobvite… Sans compter les plus innovants parmi ces interfaces du recrutement, comme Sapia ou Hirevue, qui proposent d’automatiser jusqu’à l’entretien lui-même en mobilisant reconnaissance faciale, transcription des propos et analyse émotionnelle.
Tous ces systèmes font la même promesse aux entreprises qui les utilisent : minimiser et optimiser le nombre de candidats à un poste et réduire le temps de sélection des candidats. Pour ce faire, ces systèmes lisent les mots des CV selon les paramètres qu’en précisent les entreprises et que rendent disponibles les plateformes. Ils cherchent dans les CV les occurrences des termes qui décrivent le poste depuis l’annonce ou comparent les termes des CV candidats à ceux de personnes déjà en poste. La plupart utilisent des attributs par procuration pour détecter des compétences, comme le fait d’avoir un diplôme du supérieur ou le fait d’avoir des compétences précises formalisées par des mots-clefs littéraux.
Face à l’afflux des candidatures – en 2015, Glassdoor estimait qu’il y avait en moyenne 250 réponses par offre d’emploi pour 4 à 6 sélectionnés pour un entretien ; Jobvite, lui estime que le nombre moyen de candidats par offre tournerait plutôt autour de 29 en 2018, alors qu’il était de 52 en 2016, une baisse qui résulterait d’une meilleure optimisation des offres quand on pourrait questionner plutôt le recul de leur diffusion –, le recrutement automatisé s’est généralisé et ce dans une grande opacité au détriment des candidatures les plus précaires. Car dans ces outils, pour accélérer le tri, il est facile de ne retenir par exemple que ceux qui ont un diplôme du supérieur pour un poste qui n’en nécessite pas nécessairement. Les capacités de réglages sont bien plus conçues pour exclure et rejeter les candidatures que pour intégrer les candidats. Par exemple, comme souvent en informatique, si l’une des compétences exigée n’est pas présente, quelles que soit les qualifications et les qualités des autres compétences évaluées, le candidat va bien souvent être rejeté ou sa note globale dégradée, selon une moyennisation qui lisse les écarts plutôt que de capitaliser sur les forces et faiblesses des candidats. Dans leur livre, The Ordinal Society, les sociologues Marion Fourcade et Kieran Healy, parlent très justement du « lumpenscoretariat » pour qualifier le prolétariat du score dans le capitalisme numérique, pour parler de ceux qui sont toujours mal classés par les systèmes parce que les standards de ceux-ci s’adaptent extrêmement mal à tous les publics.
Ces logiciels de recrutement examinent, évaluent et classent les candidatures en leur attribuant des scores sur un certain nombre de critères définis par les possibilités du système et par l’entreprise qui recrute. Plusieurs scores sur plusieurs attributs sont produits (par exemple un score sur l’expérience requise, un score sur les compétences exigées, etc.) et forment un score unique qui permet de classer les candidatures les unes par rapport aux autres. Un très fort pourcentage de candidatures sont rejetées parce qu’elles ne remplissent pas les critères demandés. Et ce, alors que les employeurs ont tendance à démultiplier les critères pour réduire le nombre de candidats à examiner. Pour un simple emploi de vendeur, le nombre de compétences requises dans les offres d’embauche en ligne est en moyenne de 31 compétences différentes ! De plus en plus d’offres d’emploi demandent d’ailleurs des compétences qui étaient associées à d’autres professions : un vendeur doit savoir vendre, mais doit également désormais savoir utiliser tel ou tel logiciel par exemple ou disposer de compétences transverses, les fameux « soft skills », des aptitudes interpersonnelles qui n’ont pas toujours de liens avec les compétences techniques (qui elles relèvent par exemple de la maîtrise d’une langue étrangère ou de techniques de ventes spécifiques), que ce soient « l’autonomie », la « capacité à négocier » ou la « flexibilité », autant de « talents » dont l’appréciation est bien souvent difficile et subjective et que les calculs promettent de résoudre par des scores dont la formule est suffisamment complexe pour que nul ne regarde leurs défauts.
Bien souvent, les entreprises qui embauchent sont les premières responsables du sur-filtrage qu’elles utilisent. Mais surtout, à force de démultiplier les critères, elles ne parviennent pas à ouvrir leurs canaux de recrutement, comme s’en émouvait le rapport Fuller, Hidden Workers (2021). Joseph Fuller, le chercheur de la business school d’Harvard, montrait que nombre de candidats qualifiés n’étaient pas considérés par ces systèmes de tri automatisés. Nombre de systèmes de recrutement rejettent des candidats qui font de très bons scores sur nombre de critères, mais échouent totalement sur un seul d’entre eux, au profit de candidats qui peuvent être très moyens sur tous les critères. Ainsi, dans la moitié des outils d’analyse automatisés testés par son équipe, avoir un trou de 6 mois dans sa carrière conduit à une exclusion automatique, quelle que soit la raison de ce passage à vide (congé natalité, maladie…) et ce même si la candidature est par ailleurs très bien notée. Cet exemple montre que la qualification n’est pas le seul critère pris en compte. Ces systèmes font d’abord ce pour quoi ils sont programmés : minimiser le temps et le coût passé à recruter ! Pour Hilke Schellmann, ces exemples démontrent que les responsables RH devraient enquêter sur les outils qu’ils utilisent et comprendre les critères de sélection qu’ils mettent en œuvre. Les processus d’embauches automatisés se concentrent bien plus sur la détection de références que sur les capacités des candidats. L’automatisation du recrutement conduit à configurer les systèmes de manière inflexible afin d’en minimiser le nombre. Or, pour Fuller, ces outils devraient surtout permettre d’élargir le recrutement que de le resserrer, ils devraient permettre de s’intéresser aux expériences plus qu’aux compétences, explique-t-il en montrant que nombre de personnes compétentes ne sont pas recrutées parce que leur expérience peut-être sur des compétences similaires, mais dans un autre métier. Les descriptions de postes se complexifient, écartant certains postulants, et notamment les femmes qui ont tendance à postuler que si elles sont convaincues qu’elles satisfont à l’essentiel des exigences d’un poste.
Vous aussi entraînez une IA de recrutement !
Survival of the best fit est un jeu en ligne qui permet de comprendre les limites du recrutement automatisé.
Les responsables RH comme les recruteurs savent pertinemment que leurs outils ne sont pas toujours pertinents : 88 % d’entre eux reconnaissent que ces outils excluent du processus d’embauche des candidats hautement qualifiés ou tout à fait qualifiés ! Leur efficacité elle-même est limitée, puisque 50 % des employés embauchés ne sont plus en poste 18 mois après leur arrivée. Au final, comme leurs outils, les responsables RH ont souvent bien plus confiance dans les diplômes, la réputation des écoles que dans l’expérience. Les filtres des systèmes fonctionnent comme des proxys : avoir été embauché dans un rôle similaire à celui de l’annonce dans les derniers mois est souvent plus important que de trouver des personnes qui ont des expériences multiples qui devraient leur permettre de s’épanouir dans le poste. La recherche de l’adéquation empêche bien souvent de chercher l’adaptation. Le recrutement, dans sa logique, cherche à minimiser son coût plutôt que de maximiser le capital humain. Et ces systèmes qui visent d’abord à matcher avec des exigences strictes, peinent à favoriser la diversité plutôt que la similarité, les manières dont les gens ont progressé plutôt que les statuts qu’ils ont acquis.
Hilke Schellmann n’est pas la seule à s’inquiéter du fonctionnement des systèmes de recrutement. La professeure de droit américaine, Ifeoma Ajunwa, qui a publié l’année dernière The Quantified Worker (Le travailleur quantifié, Cambridge University Press, 2023 non traduit), explique elle aussi que les systèmes d’embauche automatisés réduisent tous les candidats à des scores. Dans ces scores, les pratiques discriminatoires, liées à l’âge, au sexe, à la couleur de peau, au handicap, au niveau social… sont invisibilisées. Or, ces systèmes se déploient sans contrôle, sans régulation, sans audit, sans label de qualité, sans informations aux candidats… Dans une tribune pour Wired, elle demandait à la Fédération du commerce qui régule ces questions aux États-Unis de faire son job : c’est-à-dire contrôler et sanctionner les pires pratiques !
Les systèmes servent à répliquer, amplifier et obfusquer les discriminations à grande échelle, estime la juriste. Dans l’histoire du développement des plateformes d’embauches depuis les années 1990, qu’elle dresse avec Daniel Greene, la principale raison de leur développement repose sur la promesse de réduire les biais de décisions en utilisant des processus techniques « neutres ». C’est pourtant bien à l’inverse qu’on a assisté : les décisions algorithmiques sont devenues le véhicule d’amplification des biais ! Mais, pour la juriste, la question des biais de ces systèmes est bien plus un problème légal que technique. Le problème, c’est que les biais des systèmes sont démultipliés à un niveau sans précédent. « La recherche d’un meilleur fonctionnement technique nous empêche trop souvent de regarder les limites légales de ces systèmes », explique Ajunwa. Trop de données sont des proxies pour contourner les interdictions légales à la discrimination inscrite dans la loi. Les discriminations de race, de genre, sociales… sont déguisées derrière une « nébuleuse adéquation culturelle » des candidats aux offres. Plus que les compétences ou l’expérience, les recruteurs et leurs machines sont à la recherche d’un « matching socio-culturel » qui masque ses motivations discriminatoires d’un couvert de neutralité, qui occulte combien nos stéréotypes acquis influencent en profondeur nos décisions, comme le fait de préférer certaines écoles à d’autres dans les recrutements, ou le fait que les systèmes de recrutements favorisent certains termes sur d’autres. Les exemples de biais de ce type sont nombreux et se démultiplient quand tous les termes d’un CV peuvent devenir prédictifs. C’est ainsi que parfois des prénoms, des formations ou des hobbies ont pu devenir des paramètres clefs de ces systèmes. Les systèmes d’analyse des CV fonctionnent bien trop sur des mots- clefs qui prennent alors des valeurs qui dépassent leur portée. L’avocat spécialiste des questions de travail Ken Willner a ainsi montré que des termes comme « Afric » ou « Latin », qu’ils soient associés à un travail où à un hobby (comme le fait de pratiquer la danse Afro par exemple) pouvaient dégrader le score d’un CV juste parce que la présence du terme renvoie à des publics afro-américains. Sur les douzaines de systèmes d’embauche que l’avocat a examinés, il a trouvé des variables problématiques dans plus d’un quart ! Pour Willner, les entreprises qui développent ces outils ne font même pas le travail liminaire de contrôle et de non prise en compte de termes potentiellement discriminatoires. Willner en a trouvé bien d’autres, comme la pratique du baseball et du softball, le second surtout joué par des femmes, dont l’occurrence pouvait être prise en compte pour dégrader le score des secondes.
Les systèmes d’embauche automatisés permettent d’abord d’obscurcir les discriminations. Par exemple, celles liées à l’âge, alors que la loi les interdit. Plusieurs études ont montré que la discrimination liée à l’âge est exacerbée par l’automatisation. Un audit de la banque of America a montré que les gens de plus de 40 ans avaient un taux de rappel suite à une candidature 30 % moins élevée que les plus jeunes pour des emplois de base et que ce taux s’effondrait plus encore pour les femmes de plus de 40 ans. Le problème, estime Ifeoma Ajunwa c’est que ces discriminations liées à l’âge sont facilitées sur les plateformes, comme l’avait souligné une enquête de CNBC.
Reste, souligne la juriste, que les disparités de traitements sont difficiles à prouver, d’abord et avant tout parce que les plateformes d’emploi ne sont contraintes à aucune transparence statistique sur ce qu’elles font. Une étude a même montré que pour quelque 600 plaintes pour discrimination raciale à l’emploi aux Etats-Unis, la majorité des jugements rendus peinent à reconnaître la discrimination à l’œuvre. Ajunwa parle « d’autoritarisme de plateforme » pour évoquer les contradictions entre les politiques des plateformes et les législations. Cet autoritarisme masque la relation qu’elles entretiennent avec les candidats comme intermédiaires qui bénéficie bien plus aux employeurs et aux plateformes qu’aux utilisateurs. Pas étonnant dès lors que le public soit très critique à l’égard des plateformes d’embauche, comme le montrait un sondage du Pew sur la très vive défiance du grand public à l’encontre de l’embauche automatisée (avec un autre biais récurrent, qui est de croire que le système a plus de conséquences négatives globalement que pour soi personnellement).
Plus que de résoudre les dérives du recrutement, son automatisation a surtout généré un empilement de problèmes, que toute la chaîne de la HR tech tente de mettre sous le tapis, plutôt que de l’affronter. Il n’est pas sûr que ce soit une position longtemps tenable…
(à suivre)
02.06.2025 à 07:42
Khrys
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Alors que la planète s’enfonce dans des crises écologiques, sociales et économiques, les appels à un changement de cap radical se multiplient. Cette fois, c’est une voix institutionnelle d’envergure qui prend la parole : l’Université des Nations Unies (UNU-EHS). Dans un rapport alarmant et structurant, elle affirme qu’il ne suffira plus d’adapter le système actuel à la marge. Il faut le transformer en profondeur.
Et si, chez les mammifères, la naissance pouvait se passer de l’union des cellules sexuelles d’un père et d’une mère ? Début 2025, une équipe chinoise franchissait une étape inédite en donnant naissance, à partir de deux pères, à des souris qui ont pu atteindre l’âge adulte, bouleversant ainsi des certitudes sur la reproduction sexuée et le rôle du génome paternel.
In Taiwan’s AI-fueled chip boom, brokers control everything from paychecks to dorm beds, leaving workers feeling trapped and exploited.
Saudi Arabia, Qatar, and the UAE have pledged trillions of dollars in return for access to cutting-edge chips for AI development.
Despite overwhelming opposition from civil society, academic experts, and sex workers, the Swedish Parliament voted to adopt a law that expand the criminalisation of sex work. This will have have a chilling effect nationally and internationally, and affect digital rights.
Regardless of the final court judgment, this case highlights the urgent need for Poland to implement the DSA. Without its enforcement, users of the largest social media platforms — whether private individuals or CSOs — still stand little chance against the dominance of tech giants.
At the start of Pride month, groups report rise in hate crimes as politicians use laws and speeches to target trans people in particular
Campagne in lotta est un réseau informel luttant depuis plus d’une décennie contre l’exploitation des travailleur·euses migrant·es, principalement dans le secteur agricole. Leur objectif : s’organiser, malgré la répression, pour démanteler les mécaniques perverses du marché de « l’accueil de migrant·es ».
Le 18 avril dernier, Me Ahmed Souab, avocat, ancien magistrat, figure respectée du barreau tunisien, s’exprimait devant la Maison de l’avocat à Tunis. Ce jour-là, en robe, entouré de ses confrères et consœurs, il a osé dire ce que tout le monde sait et voit mais que beaucoup n’osent pas nommer : « La justice est dans une situation de destruction massive, son état ressemble à celui de Gaza. Les couteaux ne sont pas sur les détenus mais sur le président de la Chambre qui va les juger ».[…] Ces paroles – et ces seules paroles – ont suffi à faire de lui, aux yeux du régime, un « terroriste ».
Une nouvelle pollution intoxique la Méditerranée : le scrubbing. Pensée pour filtrer les émissions de gaz des navires, cette technologie ne fait que déplacer le mal de l’air vers l’eau, bien aidée par une législation permissive.
Les 300 habitants du village de Blatten avaient été évacués il y a neuf jours en raison du danger.
Et Réchauffement climatique : après l’effondrement d’un glacier sur un village suisse, les autorités craignent des inondations massives (humanite.fr)
Il semble peu probable que le lac fasse se casser soudainement, brutalement cette énorme masse de détritus qui résulte de l’éboulement. C’est peu probable, mais on n’aime pas tellement ce mot peu probable ici depuis hier, parce qu’on sait que peu probable peut devenir probable
Devoir re-commander pour atteindre les 65 € de consommation par tête : c’est ce qu’ont vécu ces clients en Belgique. Une règle indiquée à la réservation, et qui peut aussi vous arriver en France.
To the dismay of Elon Musk and Mark Zuckerberg, the law currently prevents Big Tech companies from opening banks. But if Congress passes the GENIUS Act, tech firms may start issuing private currencies and forcing us to use them.
some timelines might be, shall we say, unrealistic : three new experimental reactors reaching criticality in just over a year.
Move is another attempt to make it tougher for China to develop cutting-edge AI hardware.
Les revirements incessants de Donald Trump dans ses déclarations sur les droits de douane lui valent un nouveau surnom depuis le début du mois : « TACO trade ». Cet acronyme, inventé par le chroniqueur du Financial Times Robert Armstrong, signifie « Trump Always Chickens Out » – ou « Trump se dégonfle toujours ».
Le multimilliardaire retourne à son business sans avoir mené à bien sa tâche de remodelage de l’État fédéral, mais les dégâts qu’il a causés en quelques semaines sont déjà immenses. Son parcours politique ressemble à celui de ses fusées : une explosion en vol.
Voir aussi Elon Musk signe son dernier jour dans l’Administration Trump ce mercredi (lefigaro.fr)
S’il fait ses valises en milieu de semaine, cela n’est pas par hasard. Au-delà de 130 jours en poste au DOGE, le milliardaire aurait dû passer devant le Congrès pour publier ses comptes et remplir des obligations de contrôle et de transparence.
Malgré les échecs et les explosions, Elon Musk et SpaceX multiplient les essais sur la mégafusée Starship pour mener à bien son projet : « Coloniser Mars ».
Situé au cœur de l’Amazonie, l’État de l’Amapa (Brésil) est grand comme l’Hexagone. Là-bas, les ouvrier·es de la forêt sont de plus en plus nombreux·ses à défendre une gestion durable de celle-ci, tandis que d’autres sont toujours sous l’emprise des groupes criminels, au service de l’exploitation illégale du bois.
Brazil is piloting dWallet, a project that lets citizens earn money from their data. It is ahead of similar U.S-based initiatives.
Éducation, transport, énergie, médias : une multiplicité de secteurs sont frappés par une restriction du droit de grève, pourtant inscrit dans la Constitution argentine. Un décret signé le 20 mai par le gouvernement d’extrême-droite de Javier Milei leur impose de maintenir l’activité à 75 % minimum.
Une nouvelle étude internationale publiée aujourd’hui dans la revue Science, révèle que Mycobacterium lepromatosis, une bactérie récemment identifiée qui cause la lèpre, infecte les humains en Amérique depuis au moins 1 000 ans, soit plusieurs siècles avant le contact européen.
Une étude dirigée par la chercheuse française du CNRS Caroline Freissinet a permis de détecter, sur la planète rouge, les plus grosses molécules identifiées à ce jour.
For the first time, scientists have caught a key driver of the ongoing erosion of the atmosphere of Mars in action. It took more than nine years’ worth of satellite data, but a team led by planetary scientist Shannon Curry of the University of Colorado Boulder has finally detected unmistakable signs of atmospheric sputtering.
Google a imaginé quelques temps donner le choix aux sites de presse et d’information concernant leur nouveau service de recherche amélioré par intelligence artificielle : autoriser ou non l’IA à venir fouiller dans les données des sites. Si le document parlait de laisser le choix indépendamment du référencement dans le moteur de recherche « standard », cette possibilité a été rapidement écartée par Alphabet. À la place, les plateformes n’ont qu’un choix possible, tout ou rien : soit accepter le référencement ET l’IA, soit sortir totalement de Google.
Expert analysis shows Anthropic’s attempts to skip chatbot praise and avoid copyrighted content.
A chaos monkey disguised as a teammate. No tests. No profiling. No understanding of side effects or performance impact. Just blind clicking and tapping and typing. The programming equivalent of punching your TV to make the static stop.
GitHub will soon start allowing GitHub users to submit issues which they did not write themselves and were machine-generated. I would consider these issues/PRs to be both a waste of my time and a violation of my projects’ code of conduct.
La chaire “Futurs de l’industrie et du travail : formation, innovation, territoires” (au sein de la Fondation des Mines Paris), publie un rapport bien documenté autour des usages de l’intelligence artificielle générative (IA Gen) avec une focalisation sur le monde du conseil. Les auteurices, Marie-Laure Cahier et Pierre Quesson, ont mené l’enquête dans deux cabinets.
Some leaders are starting to realize the extent to which AI has broken their ability to prioritize and ship value. Others are still doubling down
AI systems are an attack on workers, climate goals, our information environment, and civil liberties. Rather than enhancing our human qualities, these systems degrade our social relations, and undermine our capacity for empathy and care. The push to adopt AI is, at its core, a political project of dehumanization, and serious consideration should be given to the idea of rejecting the deployment of these systems entirely, especially within Canada’s public sector.
So-called ‘AI’ does not reduce, but rather diffuses and renders labour practically invisible.
Les racines du scandale remontent à l’époque où Engineer.ai prétendait que sa plateforme était autonome – mais derrière l’AI, beaucoup d’humains en sueur tapaient le vrai code, selon le Wall Street Journal.
Gayanne Potter is one of the UK’s leading voiceover artists and features in adverts for B&Q, Este Lauder and Apple, but her voice has now been used without her knowing.
Prediction : General-purpose AI could start getting worse
The incident happened at around midday as the Irish soldiers of the 126th Infantry Battalion were patrolling with soldiers from the Lebanese Armed Forces.
Israël a annoncé jeudi la création de 22 nouvelles colonies juives en Cisjordanie occupée. Une décision qui pourrait renforcer l’isolement diplomatique de l’État hébreu
le rouleau compresseur du « mirage rose » a fait long feu, à l’heure où Israël tente de faire disparaître les Palestiniens, hétéros comme homos, de Gaza et de la Cisjordanie.
À Gaza, les morts se comptent par dizaines de milliers, mais les chiffres seuls n’ont plus de sens. Iels s’appelaient Amina, Youssef, Amna… Des vies brisées qu’il faut regarder en face, une à une.
Dénoncer un massacre en cours en Palestine, proposer des espaces académiques d’analyse et de discussion critique de la politique menée par l’État israélien a valu à nombre d’enseignant·es et de chercheureuses français·es des sanctions disciplinaires ou des poursuites judiciaires pour « apologie du terrorisme ».
Why has Sangita Myska (LBC) not been on the air since interviewing Israeli Government spokesman, Avi Hyman, in April ?
Des millions vivent leurs règles dans la précarité, le silence ou l’humiliation. Parce que les menstruations restent taboues, elles entraînent de fortes inégalités sociales et de genre et génèrent des risques pour la santé. Pour le Planning familial et Plan international, « faire du droit à la santé menstruelle une réalité pour tous·tes, c’est faire un pas décisif vers l’égalité. Il est temps de le franchir. »
A growing number of incels are NEET (Not in Education, Employment, or Training). That should concern us all.
The young lawmaker is leading the fight to preserve Māori rights.
L’examen va devenir inévitable pour les athlètes si elles souhaitent prendre part aux événements organisés par World Boxing.
Le jeune homme de 23 ans a dit à son amie “qu’elle devrait rester dans la cuisine à faire des scones” si elle ne pouvait pas supporter de boire avec les garçons […] La jeune femme, alors sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants, s’est emparée d’un gallon d’essence dans le garage et a aspergé son ami. Elle a ensuite agité un briquet de manière menaçante : “Vas-y, fais-le”, lui a crié Jake Loader. Son amie l’a touché avec le briquet, ce qui a enflammé le jeune homme. Jake Loader a subi des brûlures sur 55 % de son corps. Il a dû subir 10 opérations et a passé 74 jours dans l’unité des grands brûlés d’un hôpital de Melbourne.
L’exploration des télégrammes diplomatiques révélés par WikiLeaks en 2010 montre que les dirigeants du Parti socialiste essayaient d’amadouer Washington en se déclarant pro-américains mais aussi… pro-européens. Les conversations secrètes entre les « éléphants » et les diplomates états-uniens dévoilent une ingérence américaine dans la campagne pour le référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005. Les médias ont totalement occulté cet épisode, y compris Le Monde, pourtant partenaire de WikiLeaks sur le dossier « Cablegate ».
Les dirigeants du CAC40 ne cachent pas leur agacement d’être interrogés par des commissions d’enquête parlementaires. Mais n’est-ce pas surtout le signe qu’ils ne sont pas habitués au jeu démocratique ?
En 2024, les avantages accordés aux « ex » de Matignon ont représenté un budget de 1,58 million d’euros. Dominique de Villepin obtient la première place.
Lors de l’examen du projet de loi de « simplification », une majorité de députés a approuvé la suppression, mercredi 28 mai au soir, des Zones à faibles émissions (ZFE). Une décision qui doit encore être confirmée par le vote sur l’ensemble du texte, et le cas échéant par le Conseil constitutionnel.
Dernier maire de droite de la capitale, de 1995 à 2001, ce fidèle de Jacques Chirac est décédé à l’âge de 90 ans. Longtemps maire du 5e arrondissement, l’élu a été empêtré dans des affaires judiciaires, notamment de fraude électorale.
La pollution à la dioxine des abords de l’incinérateur de déchets d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) se confirme. Le Monde a relayé le 27 mai les mesures de polluants réalisées par le Syctom […] Elles confirment que les niveaux de dioxine les plus élevés ont été mesurés dans un rayon d’un kilomètre autour de l’incinérateur.
À partir du 1er juillet, allumer une cigarette dans les lieux publics extérieurs fréquentés par des enfants sera interdit en France. Sont concernés “les plages, parcs et jardins publics, abords des écoles, abris de bus, équipements sportifs”, a détaillé ce jeudi 29 mai la ministre de la Santé Catherine Vautrin.
L’avenir de l’emblématique papeterie de Grand-Couronne est toujours suspendu à l’intervention de l’État, aux abonnés absents pendant des semaines.
Les meurtres de femmes sont pourtant au cœur de son texte.
Le Commissariat à l’énergie atomique a orchestré une campagne de propagande visant à discréditer les révélations de « Toxique », l’enquête de Disclose sur les conséquences des essais nucléaires en Polynésie française.
Mercredi 28 mai, la cour criminelle du Morbihan a condamné Joël Le Scouarnec, un chirurgien de 74 ans, à vingt ans de réclusion — dont deux tiers de peine de sûreté — pour des viols et des agressions sexuelles commises sur 299 personnes, majoritairement des enfants, entre 1989 et 2014.
Voir aussi « Je me souviendrai toute ma vie de ce verdict » (politis.fr)
L’une des 299 victimes de Joël Le Scouarnec, Gabriel Trouvé, 34 ans, réagit au verdict d’un procès qu’il juge particulièrement décevant.
Suite aux fuites sur le rapport concernant les Frères musulmans, le chef de l’État est entré « dans une colère froide ». Un élément de langage transmis volontairement par l’Élysée aux journalistes, et largement repris. L’Élysée aurait tort de changer de stratégie.
S’il se défend depuis des mois de ne pas avoir été au courant des violences physiques et sexuelles commises à Notre-Dame-de-Bétharram, une enquête du journal Mediapart, met en cause le Premier ministre et remet également en doute les preuves apportées par François Bayrou sur son site, avant qu’il ne devienne inaccessible.
Une résistante tout sourire aux côtés d’un soldat de la Wehrmacht ? Vous n’en rêviez pas, les réseaux sociaux du gouvernement l’ont fait quand même.
Voir aussi Le gouvernement retire une vidéo générée par IA sur la Résistance, à la suite d’une erreur historique (lemonde.fr) et « C’est comme si on privatisait le discours historique mémoriel » : le gouvernement publie – puis supprime – une vidéo sur la Résistance générée par IA et truffée d’erreurs (humanite.fr)
Le collectif marseillais Le Nuage était sous nos pieds dénonce le projet de loi de la « simplification de la vie économique », qui vise à accélérer la création de centres de données polluants et énergivores en France.
Derrière les 20 milliards d’euros d’investissement annoncés par Emmanuel Macron se cache une crise de l’industrie jamais abordée par le sommet Choose France. Le sommet est peu créateur d’emplois, alors que les plans sociaux se multiplient ces dernières années.
La CGT vient de publier une carte actualisée des plans de suppression d’emploi. Depuis septembre 2023, près de 90 000 emplois directs sont menacés ou supprimés. Un chiffre qu’Emmanuel Macron ignore. Pire, lui et ses gouvernements refusent toute intervention politique pour endiguer cette saignée sociale.
Voir aussi Incendie(s) (humanite.fr)
Est-il utile de rappeler que jamais notre économie contemporaine n’aura connu une telle situation ? Une saignée historique, qui pourrait concerner jusqu’à 300 000 emplois directs, auxquels il conviendra d’ajouter les effets domino sur les fournisseurs, les villes, etc. La CGT relève également la part importante du nombre de plans de suppression de postes dans le secteur public et le domaine du sanitaire et du social : près de 6 500 postes détruits.
À l’heure des célébrations des 80 ans de la création de la Sécurité sociale et alors que la CGT s’apprête à souffler ses 130 bougies, la Macronie et son gouvernement de droite entendent parachever le détricotage des conquis de 1945, en s’attaquant à son mur porteur : le financement de la protection sociale.
Sans attendre le procès en appel sur le fond, la cour administrative a réautorisé, ce mercredi 28 mai, le chantier stoppé il y a trois mois, au risque que la construction de la voie rapide soit achevée avant d’être définitivement tranchée. Les opposant·es appellent à une nouvelle mobilisation.
Une étude exclusive, réalisée par Politis et Data for Good, montre l’influence majeure de la FNSEA sur les débats de la loi visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». 37 % des amendements déposés par les parlementaires hors-NFP sont des demandes directes du puissant syndicat agricole.
Il est des jours au cours desquels de violents télescopages devraient aider à ouvrir les yeux. En voici trois dans la même journée du 27 mai.
Alors qu’en juin doivent entrer en vigueur les décrets appliquant les sanctions prévues par la loi plein emploi, la Quadrature du Net révèle que France Travail utilise des robots pour contrôler les chômeurs. Une procédure algorithmique qui permet de sanctionner plus vite. En parallèle, l’organisme développe l’IA dans tous ses services.
le Maire de Nice a fait part de son courroux.
La gauche juge l’expression « indigne » d’un ministre de l’Intérieur, tandis que le RN point le « fiasco » sécuritaire de la soirée.
Le ministre de l’intérieur, trouvera-t-il le temps, entre deux saillies sur les dangers du wokisme et de l’immigration, de dissoudre ce groupe néo-nazi ?
Le collectif Némésis s’est rendu le 27 mai au meeting unitaire contre les OQTF porté par le collectif des Jeunes du Parc de Belleville. Affichant des slogans xénophobes, des heurts ont éclaté avec des sympathisants. Les vidéos de l’altercation ont donné lieu à un déchaînement de violence sur les réseaux sociaux, sans réel soutien des responsables politiques de gauche aux militant·es impacté·es.
Le mis en cause a également blessé, samedi soir, un autre de ses voisins, de nationalité turque. Il a « diffusé avant et après son passage à l’acte deux vidéos sur son compte d’un réseau social au contenu raciste et haineux », a fait savoir le procureur.
Présentation du site Surveillance under Surveillance, un outil permettant de répertorier et cartographier les caméras partout dans le monde.
Twenty years after the conclusion of the World Summit on the Information Society (WSIS), we find ourselves in a now-or-never moment. The vision of a people-centered, inclusive, and development-oriented digital order has never seemed more elusive, yet so urgent, to claim. The new digital order dictated by corporate greed and state control is, unfortunately, a far cry from the ideals of the WSIS consensus. (See the Global Digital Justice Forum’s Johannesburg Communique for our analysis of what is wrong with the status quo.) The weaponization of data and AI has already seen widespread job precarity, misinformation, war crimes, the climate catastrophe, and more. Our autonomy, agency, shared humanity, and planetary well-being are under siege. We need Digital Justice, Now !
Ce mercredi 28 mai, 250 personnes sont venues apporter leur soutien à une professeure, suspendue après avoir organisé une minute de silence en hommage aux victimes de bombardements à Gaza. Près du ministère de l’Éducation nationale, tou·tes dénoncent la répression de ces sujets dans l’enseignement.
Aggiornamento, un collectif d’enseignant·es, estime qu’éviter de parler de génocide à Gaza en classe relève d’une posture politique contraire à la « neutralité » demandée aux professeurs par le ministère, alors que le rectorat de Dijon a suspendu une professeure pour un hommage aux victimes gazaouies.
« Stop au bain de sang », « Macron doit enfin agir » : une poignée de militants se sont donnés rendez-vous en début de matinée à la fontaine des Innocents, dans la capitale française, où ils ont déversé plusieurs litres de colorant alimentaire rouge sur les marches du bassin et brandi des pancartes appelant les autorités à l’action face au désastre humanitaire à Gaza.
Face au massacre des enfants palestiniens, des mères de France appellent à marcher le 15 juin devant l’Élysée pour exiger des sanctions contre Israël et des actions immédiates de la part d’Emmanuel Macron.
L’Assemblée pour des soins antiracistes et populaires, dans une lettre ouverte, demande à la Société française de pédiatrie de faire pression sur les autorités françaises afin d’obtenir une action diplomatique internationale auprès du gouvernement israélien.
Treize activistes ont été jugé·es pour une action de désobéissance civile contre les jets privés. Au-delà des faits reprochés, le procès soulève une question : celle de la légitimité de mener des actions illégales face à l’urgence climatique.
Après l’annonce de l’autorisation de reprise du chantier de l’A69, les opposant·es à cette autoroute ont organisé des rassemblements partout en France.
De nombreuses voix de la société civile se sont élevées pour dire leur indignation après le vote, le 26 mai, par les députés du centre et de la droite, d’une résolution de rejet « tactique » contre leur propre texte, pour éviter un débat en séance plénière et envoyer le texte décrié directement en commission mixte paritaire.
Le Projet de Loi de Finance 2025 adopté en force par le parlement annonce un véritable « carnage associatif ». Protection et accompagnement des personnes, aide sociale, culture et éducation populaire, défense des droits, solidarité internationale, écologie, sport … le choc est immense dans le monde associatif et solidaire pourtant indispensable à la vitalité démocratique et au tissu social. Amplifié par de nombreuses collectivités locales pratiquant la même politique de la terre brûlée, l’effet domino est terrible et aucune association, aucune initiative citoyenne ne sera épargnée.
Alors qu’ArcelorMittal a annoncé un vaste plan de suppressions de postes, la CGT a décidé d’entamer une « guerre » pour préserver les emplois et éviter le départ du producteur d’acier de l’Hexagone.
Ce week-end, en plein 78e Festival de Cannes, trois installations électriques ont été sabotées dans les Alpes-maritimes. Un poste électrique incendié à Tanneron, un pylône scié près de Villeneuve-Loubet, et un transformateur incendié à l’ouest de Nice provocant « une panne d’électricité géante »
Voir aussi Communiqué sur les sabotages de la Côte d’Azur (lagrappe.info)
Alors que plus de 200 000 personnes manquent dans la restauration, les violences qui y règnent expliquent de nombreux départs. L’association Bondir·e, créée en 2020 par des cheffes, sensibilise les futurs professionnels au caractère inacceptable de pratiques trop longtemps tolérées.
Lyon célèbre ce week-end les 50 ans de l’occupation de l’église Saint-Nizier par les travailleurs et travailleuses du sexe (TDS). Une date désormais ancrée dans les mémoires, bien au-delà des frontières, mais qui rappelle que même à Lyon, les droits des TDS restent encore à conquérir.
une discussion sérieuse sur la réparation commence par la reconnaissance de l’irréparable, c’est-à-dire l’impossibilité de « solutionner » ou de gérer le désastre nucléaire comme un simple paramètre de plus dans l’administration des choses. Parmi les principes fondamentaux de l’ONU concernant le droit à la réparation figure la garantie de non-répétition14 : réparer le passé, c’est déjà garantir que des faits similaires ne se produiront plus dans le futur. Considérant que l’industrie nucléaire, tant civile que militaire, repose sur une chaîne de production et de contaminations coloniales irréversibles, il est antithétique de proclamer une « paix » sans avoir préalablement procédé à une dénucléarisation et à une décolonisation totales des sociétés française et maohi.
When acquiring a new laptop you often end up dealing with an imposed pre-installed Microsoft Windows operating system. Even if you do not want to use it, you still need to pay for the Windows license. This is unfair. The Refund4Freedom initiative guides users in how to get their money back in these cases and demands the end of this practice that limits user freedom.
Signal Desktop now includes support for a new “Screen security” setting that is designed to help prevent your own computer from capturing screenshots of your Signal chats on Windows. This setting is automatically enabled by default in Signal Desktop on Windows 11.
The concept of consent doesn’t exist on the modern internet. You didn’t read the terms of service. You didn’t agree to accept cookies. I didn’t consent to having my site pulled into the training model for that artificial intelligence system that’s going to use to sell the fruit of my labor for profit. I didn’t agree to have my activity tracked across all these different websites and cobbled together into a creepy and inaccurate profile of my preferences that gets sold without my permission. Nobody asks for anything, they just take it. There’s not even an acknowledgement, that any of this stuff is happening let alone a conversation about it.
Every time I open up a Google doc I’m hit in the face by this giant ass-button telling me that I’m probably not good enough to do what I’m trying to do. I should reconsider trying to do it on my own. I’m inadequate. My mother as a button.The weight of an entire industry attempting to convince me that I’m inadequate is infuriating. […] And while it would be one thing to build tools that help people who need help, we need to be very clear that’s now what’s happening. We are not building people up by giving them helpful tools, we are tearing people down by convincing them they can’t function without the tools. And we are doing this purely because very rich oligarchs would like to become richer. There is nothing benevolent about it.
According to novelist Elif Shafak, the platform suggested she make her talk shorter because viewers can’t focus for 19 minutes. Now … where was I ?
To the extent that personal computing had a politics, it was a politics of independence, not social justice
Inside the world of extreme-privacy consultants, who, for the right fee, will make you and your personal information very hard to find
Humilier – opprimer – néantiser
Il y a 50 ans dans le quartier Cordeliers à Lyon, des dizaines de prostituées occupent l’église Saint-Nizier pour dénoncer le harcèlement qu’elles subissent de la part de la police. Ce geste fait boule de neige et bientôt des dizaines d’églises en France sont occupées pour que le regard que l’on porte sur celles que l’on appelle encore filles de joie, change. Cette semaine on revient sur l’histoire de cette occupation et à travers le témoignage d’un travailleur du sexe et d’une danseuse de pole dance, on essaie de mesurer quel chemin a été parcouru depuis par celles et ceux qui de près ou de loin ont affaire au travail du sexe.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
01.06.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 18 mars 2025 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
Dans le miroir des données inférées, qui sommes-nous ? Et comment arrêter ce délire d’hallucinations ?
Comment les systèmes interprètent-ils les images ? Ente, une entreprise qui propose de chiffrer vos images pour les échanger de manière sécurisée sans que personne d’autres que ceux que vous autorisez ne puisse les voir, a utilisé l’API Google Vision pour montrer comment les entreprises infèrent des informations des images. C’est-à-dire comment ils les voient, comment les systèmes automatisés les décrivent. Ils ont mis à disposition un site pour nous expliquer comment « ILS » voient nos photos, qui permet à chacun d’uploader une image et voir comment Google Vision l’interprète.
Le procédé rappelle le projet ImageNet Roulette de Kate Crawford et Trevor Paglen, qui renvoyait aux gens les étiquettes stéréotypées dont les premiers systèmes d’intelligence artificielle affublaient les images. Ici, ce ne sont pas seulement des étiquettes dont nous sommes affublés, mais d’innombrables données inférées. Pour chaque image, le système produit des informations sur le genre, l’origine ethnique, la localisation, la religion, le niveau de revenu, les émotions, l’affiliation politique, décrit les habits et les objets, pour en déduire des passe-temps… mais également des éléments de psychologie qui peuvent être utilisés par le marketing, ce qu’on appelle les insights, c’est-à-dire des éléments permettant de caractériser les attentes des consommateurs. Par exemple, sur une des images en démonstration sur le site représentant une famille, le système déduit que les gens priorisent l’esthétique, sont facilement influençables et valorisent la famille. Enfin, l’analyse associe des mots clefs publicitaires comme albums photos personnalisé, produits pour la peau, offre de voyage de luxe, système de sécurité domestique, etc. Ainsi que des marques, qui vont permettre à ces inférences d’être directement opérationnelles (et on peut se demander d’ailleurs, pourquoi certaines plutôt que d’autres, avec le risque que les marques associées démultiplient les biais, selon leur célébrité ou leur caractère international, comme nous en discutions en évoquant l’optimisation de marques pour les modèles génératifs).
Autant d’inférences probables, possibles ou potentielles capables de produire un profil de données pour chaque image pour leur exploitation marketing.
Comme l’explique le philosophe Rob Horning, non seulement nos images servent à former des modèles de reconnaissance d’image qui intensifient la surveillance, mais chacune d’entre elles produit également des données marketing disponibles pour tous ceux qui souhaitent les acheter, des publicitaires aux agences de renseignement. Le site permet de voir comment des significations sont déduites de nos images. Nos photos, nos souvenirs, sont transformés en opportunités publicitaires, identitaires et consuméristes, façonnées par des logiques purement commerciales (comme Christo Buschek et Jer Thorp nous l’avaient montré de l’analyse des données de Laion 5B). L’inférence produit des opportunités, en ouvre certaines et en bloque d’autres, sur lesquelles nous n’avons pas la main. En nous montrant comment les systèmes interprètent nos images, nous avons un aperçu de ce que, pour les machines, les signifiants signifient.
Mais tout n’est pas parfaitement décodable et traduisible, transparent. Les inférences produites sont orientées : elles ne produisent pas un monde transparent, mais un monde translucide. Le site They see your photos nous montre que les images sont interprétées dans une perspective commerciale et autoritaire, et que les représentations qu’elles produisent supplantent la réalité qu’elles sont censées interpréter. Il nous permet de voir les biais d’interprétation et de nous situer dans ceux-ci ou de nous réidentifier sous leur répétition.
Nous ne sommes pas vraiment la description produite de chacune de ces images. Et pourtant, nous sommes exactement la personne au cœur de ces descriptions. Nous sommes ce que ces descriptions répètent, et en même temps, ce qui est répété ne nous correspond pas toujours ou pas du tout.
Exemples d’intégration d’images personnelles dans TheySeeYourPhotos qui montrent les données qui sont inférées de deux images. Et qui posent la question qui suis-je ? Gagne-je 40 ou 80 000 euros par mois ? Suis-je athée ou chrétien ? Est-ce que je lis des livres d’histoire ou des livres sur l’environnement ? Suis-je écolo ou centriste ? Est-ce que j’aime les chaussures Veja ou les produits L’Oréal ?
L’autre démonstration que permet le site, c’est de nous montrer l’évolution des inférences publicitaires automatisées. Ce que montre cet exemple, c’est que l’enjeu de régulation n’est pas de produire de meilleures inférences, mais bien de les contenir, de les réduire – de les faire disparaître voire de les rendre impossibles. Nous sommes désormais coincés dans des systèmes automatisés capables de produire de nous, sur nous, n’importe quoi, sans notre consentement, avec un niveau de détail et de granularité problématique.
Le problème n’est pas l’automatisation publicitaire que ce délire de profilage alimente, mais bien le délire de profilage automatisé qui a été mis en place. Le problème n’est pas la qualité des inférences produites, le fait qu’elles soient vraies ou fausses, mais bien le fait que des inférences soient produites. La prévalence des calculs imposent avec eux leur monde, disions-nous. Ces systèmes sont indifférents à la vérité, expliquait le philosophe Philippe Huneman dans Les sociétés du profilage (Payot, 2023). Ils ne produisent que leur propre renforcement. Les machines produisent leurs propres mèmes publicitaires. D’un portrait, on propose de me vendre du cognac ou des timbres de collection. Mais ce qu’on voit ici n’est pas seulement leurs défaillances que leurs hallucinations, c’est-à-dire leur capacité à produire n’importe quels effets. Nous sommes coincés dans un régime de facticité, comme le dit la philosophe Antoinette Rouvroy, qui finit par produire une vérité de ce qui est faux.
Pourtant, l’enjeu n’est pas là. En regardant très concrètement les délires que ces systèmes produisent on se demande surtout comment arrêter ces machines qui ne mènent nulle part ! L’exemple permet de comprendre que l’enjeu n’est pas d’améliorer la transparence ou l’explicabilité des systèmes, ou de faire que ces systèmes soient plus fiables, mais bien de les refuser. Quand on comprend la manière dont une image peut-être interprétée, on comprend que le problème n’est pas ce qui est dit, mais le fait même qu’une interprétation puisse être faite. Peut-on encore espérer un monde où nos photos comme nos mots ne sont tout simplement pas interprétés par des machines ? Et ce alors que la grande interconnexion de celles-ci facilite ce type de production. Ce que nous dit « They see your photos », c’est que pour éviter ce délire, nous n’avons pas d’autres choix que d’augmenter considérablement la confidentialité et le chiffrement de nos échanges. C’est exactement ce que dit Vishnu Mohandas, le développeur de Ente.
Hubert Guillaud
MÀJ du 25/03/2025 : Il reste une dernière inconnue dans les catégorisations problématiques que produisent ces outils : c’est que nous n’observons que leurs productions individuelles sur chacune des images que nous leur soumettons… Mais nous ne voyons pas les catégorisations collectives problématiques qu’ils peuvent produire. Par exemple, combien de profils de femmes sont-ils catalogués comme à « faible estime de soi » ? Combien d’hommes catégorisés « impulsifs » ? Combien d’images de personnes passées un certain âge sont-elles caractérisées avec des mots clés, comme « alcool » ? Y’a-t-il des récurrences de termes selon le genre, l’âge putatif, l’origine ou le niveau de revenu estimé ?… Pour le dire autrement, si les biais individuels semblent innombrables, qu’en est-il des biais démographiques, de genre, de classe… que ces outils produisent ? L’exemple permet de comprendre très bien que le problème des biais n’est pas qu’un problème de données et d’entraînement, mais bien de contrôle de ce qui est produit. Ce qui est tout de suite bien plus problématique encore…
27.05.2025 à 11:27
Framasoft
Grâce à votre soutien, nous (Framasoft, une petite association à but non-lucratif) développons PeerTube depuis sept ans ! D’un projet étudiant à un logiciel d’envergure internationale, notre solution de plateforme vidéo est désormais utilisée et reconnue par de nombreuses institutions !
Bien sûr, nous avons encore beaucoup de chemin à faire, et si la communauté de PeerTube grandit de jour en jour, nous percevons déjà quelques étapes cruciales qui permettraient à PeerTube d’être adopté par un plus grand public !
Avec votre aide, amenons PeerTube dans la poche de toutes et tous !
L’année dernière a marqué un tournant important pour PeerTube. En effet, nous avons engagé Wicklow pour travailler sur l’application mobile PeerTube, doublant ainsi notre effectif dédié au développement de PeerTube.
Oui, ça peut sembler un peu dingue, et pourtant, PeerTube n’a été développé jusqu’à présent que par un seul développeur salarié et une poignée de contributeur·ices bénévoles ! (Merci mille fois à vous ! 💖)
Nous réfléchissions depuis longtemps à construire notre propre application mobile, constatant l’utilisation massive des smartphones pour profiter de contenus vidéos. Grâce à vos votes sur notre plateforme dédiée au partage d’idées concernant PeerTube, nous avons été convaincu·es d’entamer ce chantier et souhaitons aujourd’hui mettre des ressources dedans !
Depuis sa sortie en fin d’année dernière en version préliminaire, l’application a beaucoup évolué et vous pouviez il y a quelques semaines découvrir la première version majeure ! Le détail des améliorations apportées par cette version sont consultables dans l’article de blog dédié.
Plus qu’une application mobile, PeerTube est un écosystème vibrant : 1300 plateformes recensées, totalisant 300 000 comptes utilisateurices et 756 000 vidéos.
Outre les nombreuses autres améliorations, la version 7 a apporté un nouveau design, pensé pour être plus moderne, accessible et mieux adapté pour les institutions.
Parmi ces institutions, nous retrouvons notamment le Ministère de l’Éducation Nationale français ou le GARR (réseau informatique des universités italiennes).
Pour toutes ces raisons, nous considérons que PeerTube est désormais un logiciel mature
(même si, oui, il y a toujours moyen de l’améliorer et nous allons œuvrer dans ce sens ! 😛)
Nous voyons en PeerTube un logiciel émancipateur, permettant un partage non-marchand des vidéos.
Que vous souhaitiez partager vos vidéos avec vos élèves, publier vos tutoriels de jardinage facile, ou avoir une plateforme vidéo autonome pour votre structure, tout est possible avec PeerTube !
Pour permettre à encore plus de personnes d’accéder à PeerTube, nous sommes ravi·es d’annoncer le lancement d’une campagne de financement participatif ! 🎉
Notre feuille de route pour la partie Web de PeerTube étant déjà financée, nous voulons concentrer sur l’amélioration de l’application mobile. Nous aimerions y apporter des fonctionnalités clés pour qu’elle facilite l’apport de contenus.
Ensemble, allons plus loin en amenant PeerTube dans les poches de tout le monde !
PeerTube est pensé comme un commun, un outil appropriable par toutes et tous.
Contrairement à la plupart des financements participatifs, nous ne proposons pas de « contrepartie » pour votre don. En soutenant PeerTube, votre récompense, c’est d’avoir contribué à un Commun, qui sert à toutes et appartient à tous.
Cependant, nous avons joué avec le concept, et vous proposons différentes « contributions » possibles, pour vous montrer le travail que votre soutien nous permet de réaliser.
15 000€ – Un PeerTube « Premium » gratuit pour toustes
Cet objectif permet de débloquer un « PeerTube Premium »… mais gratuit et pour tout le monde !
- Lisez la vidéo en fond pour pouvoir continuer d’écouter une conférence ou un cours sans interruption, même si vous avez besoin d’aller jeter un coup d’œil rapide à un document
- Diffusez les vidéos sur votre télévision et montrez à vos ami·es le tutoriel vidéo super utile pour votre association
- Recevez des notifications sur les nouveaux contenus publiés afin de ne plus manquer les sorties de votre vidéaste préféré·e
Tout ça, sans publicité ! La magie d’une application pensée pour vous servir, pas pour vous pister ! 🪄
- Changez la définition de la vidéo et économisez ainsi votre forfait data
35 000€ – Partager des vidéos depuis votre poche
Parfois, vous n’avez pas de grosse édition à faire sur vos vidéos et souhaitez juste les téléverser rapidement sans passer par votre ordinateur.
C’est ce que vous permettra cet objectif !
- Gérez toutes les chaînes de votre compte, directement dans l’application
- Modifiez les chapitres, sous-titres et autres informations de vos vidéos
- Consultez les statistiques détaillées de votre contenu : combien de personnes regardent vos vidéos, pendant combien de temps, à partir d’où, etc.
Est-ce qu’il faut que l’application réponde aux besoins des vidéastes… ? À vous de nous le dire, car nous avons bien envie de développer ces fonctionnalités d’ici à la fin de l’année.
- Téléversez de nouvelles vidéos avec votre téléphone
55 000€ – Diffuser en live depuis votre téléphone
Pour que vous puissiez aussi bien partager en direct un mouvement social ou votre découverte de Séoul !Nous imaginons déjà les directs partagés depuis une manifestation, une conférence, un débat associatif. Néanmoins, si cet objectif est financé, nous n’envisageons pas le finir avant fin de l’année, et tablons sur une publication en 2026.
- Configurez et gérez vos diffusions en direct sur votre téléphone, sans passer par OBS ! 😎
- Utilisez votre périphérique et sa connexion, pas de matériel supplémentaire requis
- Diffusez en live du bout des doigts, sans avoir besoin d’ordinateur
- Plus besoin d’application secondaire dédiée aux lives, retrouvez tous vos besoins au même endroit !
75 000€ – Soutenir Framasoft & PeerTube
PeerTube est un projet majeur dans l’histoire de Framasoft, mais il n’est pas le seul. Si Framasoft a pu développer PeerTube, c’est parce que notre association a été soutenue pour ses autres actions, par des dons.
Soutenir Framasoft, c’est ainsi contribuer à la construction d’un numérique solidaire, émancipateur et non-marchand.
- Nous ne faisons pas de profit : nous fournissons des Communs
- Tous les dons financent tous nos projets, à la fois PeerTube mais aussi des dizaines d’autres
- Nous maintenons PeerTube, avec un support gratuit et de qualité — ce travail de l’ombre, quotidien, se fait en plus des nouveaux développements
- Nous dégooglisons plus de 2M de personnes par mois, en leur fournissant des services web qui permettent de s’émanciper des géants du numérique
Nous détaillerons chacun de ces objectifs dans des articles de blog dédiés, très prochainement ! Comme on dit dans le Bouchonnois : Stay Tuned !
En contribuant, vous ne donnez pas seulement pour l’application mobile PeerTube, mais pour l’ensemble des projets de Framasoft !
Voici un graphique montrant, dans le détail, la manière dont nous utilisons cet argent. Si vous souhaitez plus de détails, vous pouvez aussi consulter notre rapport financier.
Ce financement participatif est vraiment important pour nous car non seulement il nous permet de sécuriser l’argent nécessaire au développement du projet, mais aussi d’estimer l’enthousiasme du public pour l’application mobile et le projet PeerTube en général !
Cependant, soyons clair·es ! Nous chercherons à réaliser les améliorations proposées dans cette collecte que nous parvenions à nos objectifs ou non !
Si les objectifs de collecte ne sont pas remplis, ela nous signifiera que notre enthousiasme pour PeerTube et son application n’est pas partagé (a arrive, parfois)
Nous nous demanderons alors s’il faut vraiment ajouter l’envoi de vidéos (ou les live) dans l’application, mais surtout s’il faut lever le pied dans notre stratégie de populariser l’écosystème PeerTube.
Votre soutien est notre boussole : à vous ne nous dire si vous partagez notre enthousiasme !
L’écosystème de PeerTube dépasse le seul giron de Framasoft. Mois après mois, de plus en plus de personnes ou structures s’approprient le projet et le font vivre !
Grâce à un système d’extensions puissant, des développeurs et développeuses volontaires ne cessent d’étendre les fonctionnalités du logiciel. Le catalogue d’extensions de PeerTube comporte plus de 200 extensions, chacune permettant d’ajouter des fonctionnalités de PeerTube ou de modifier son apparence !
Côté communauté, celle-ci s’enrichit de différentes initiatives inspirantes !
C’est le cas, par exemple, du compte Mastodon Fedi.Video qui, depuis des années, aide à visibiliser les vidéastes publiant sur PeerTube !
Aussi, des plateformes spécialisées se développent, à l’image de MakerTube, dédiée à celles et ceux « qui font ».
Nous ne pouvons évidemment lister dans cet article toutes les initiatives géniales que nous repérons, mais nous tenons à vous dire un immense bravo à toustes pour votre travail formidable. Merci d’enrichir PeerTube de vos couleurs ! 🫶
Si vous souhaitez en savoir d’avantage sur l’écosystème PeerTube, vous pouvez vous inscrire sur la newsletter PeerTube. Vous recevrez ainsi des informations concernant les avancées du projet mais aussi sur les initiatives de la communauté !
Vous pouvez aussi suivre le compte PeerTube (et Framasoft) sur les médias sociaux (Mastodon et BlueSky) :
En plus des informations ponctuelles, nous y publions chaque semaine des astuces pour utiliser PeerTube !
Nous nous donnons 3 semaines pour, collectivement, financer nos actions pour populariser PeerTube.
Nous croyons sincèrement que nous pouvons y parvenir car nous sommes convaincu·es que PeerTube est un Commun qui vous importe autant qu’à nous !
Alors si vous aussi souhaitez voir advenir un monde où PeerTube est utilisé par toutes et tous, soutenez-nous en faisant un don (si vous le pouvez) et en diffusant le site de la campagne autour de vous !
Ensemble, ré-approprions nous les plateformes vidéos !
26.05.2025 à 07:42
Khrys
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
New Caledonia this week imposed a 50-year ban on deep-sea mining across its entire maritime zone – a rare and sweeping move that places the French Pacific territory among the most restrictive in the world on seabed extraction.
Lors d’un rassemblement public dimanche, le ministre a déclaré n’avoir « jamais acheté de riz parce que mes soutiens m’en donnent tellement que je pourrais pratiquement en vendre ». Cette remarque a choqué l’opinion dans un pays confronté à une forte hausse des prix alimentaires, en particulier du riz, dont les tarifs ont presque doublé sur un an.
China is poised to be the next big donor to the World Health Organization after Trump abruptly withdrew the US from the United Nations health agency on his first day in office, leaving a critical funding gap and leadership void.
Critiquée pour son absence de mobilisation en soutien aux Palestinien·nes de Gaza, l’Égypte du président Abdel Fattah Al-Sissi rend également la vie dure à celleux qui ont réussi à quitter l’enclave depuis le 7 octobre 2023. Tout est fait pour les garder dans un état de précarité pour couper court à toute velléité d’installation, par un régime qui ne regarde la situation que par le prisme sécuritaire.
Le chantier Eacop a déjà démarré en Ouganda pour accueillir le pipeline de TotalEnergies. Près du tracé, des agriculteurs ont été relogés sur des terres déjà inondées.
L’oléoduc de TotalEnergies va même traverser l’immense lac Victoria, et ses précieuses zones humides.
Le maire de Bucarest Nicusor Dan emporte avec près de 54 % des suffrages le second tour de l’élection présidentielle face à George Simion, le candidat d’extrême droite qui était arrivé largement en tête du premier tour avec 41 % des voix.
Voir aussi Roumanie : le coup de semonce Simion ne doit pas rester sans conséquences (legrandcontinent.eu)
Dimanche soir, l’Union européenne est passée à 900 000 voix de basculer. Si, pour Guillaume Duval, il faut se réjouir d’avoir vu Nicusor Dan l’emporter, le fait qu’un candidat ouvertement téléguidé par Washington et Moscou ait pu s’approcher à ce point du pouvoir dans un pays aussi vital pour la sécurité du continent est une alerte sérieuse.
La révision de la loi suisse sur la surveillance (VÜPF) viserait directement les VPN et les fournisseurs de services de messagerie et de chat cryptés.
Si le premier ministre sortant est reconduit, il doit faire face à une configuration inédite : minoritaire, son principal opposant est désormais le parti d’extrême droite Chega, mené par le trumpiste André Ventura.Grande perdante de cette soirée, la gauche divisée obtient moins d’un tiers des suffrages.
Easyjet, Norvegian, Ryanair, Transavia, Volotea, Vueling et Wizzair sont dans le viseur d’une quinzaine d’associations européennes, dont l’UFC-Que choisir.
Une étude revient sur la volte-face de Bruxelles sur la primauté donné à l’open source dans les administrations des pays membres. Et pointe le travail de l’ombre des lobbys entre 2004 et 2010. Éclairant à l’heure où l’Union cherche à se réapproprier son avenir technologique.
Plus de cinq ans après le Brexit, l’Union et le Royaume-Uni ont signé aujourd’hui à Londres un accord qui devrait permettre aux deux partenaires « d’ouvrir un nouveau chapitre » dans les relations bilatérales
Conservative ministers loudly championed free speech – right up until they outlawed it.
Le 15 mai 2025 fut le plus exceptionnel, faisant tomber le record national de chaleur pour un mois de mai avec une valeur inédite de 26,6°C à Egilsstaðaflugvöllur dans l’est du pays ! On a aussi relevé 25,1°C à Hallormsstaður. Le 17 mai, le record a de nouveau été frôlé avec 26,4°C ! Ces valeurs sont 15°C au dessus des normales, situées vers 10-11°C à cette saison !
The U.S. is in talks with 19 nations, including Libya, Kosovo, Rwanda, and Moldova, to accept deportees from other countries.
The music icon told President Trump to “stop thinking about what rockers are saying” and instead focus on helping America.
Many of those who were loudest in denouncing cancel culture then are now curiously silent in the face of Donald Trump’s assaults on free speech.
Alors que le patron de Tesla était une figure omniprésente aux côtés de Trump, le président prend désormais ses distances avec le milliardaire, dont la popularité est en chute libre.
House Republicans are pushing to slash nearly $1 trillion from two of the nation’s bedrock safety net programs, Medicaid and food stamps, as part of their sweeping package aimed at enacting President Donald Trump’s agenda. If the legislation is approved, millions of Americans could lose access to these benefits as a result of a historic pullback in federal support.
Congress has voted to undo a Clean Air Act regulation that strictly controls the amount of toxic air pollutants emitted by many industrial facilities like oil refineries, chemical plants, and steel mills.
Trump said Friday the orders focus on small, advanced reactors that are viewed by many in the industry as the future. But the president also said his administration supports building large plants.”We’re also talking about the big plants — the very, very big, the biggest,” Trump said. “We’re going to be doing them also.”
La présidence impériale de Trump a besoin d’argent. En faisant frapper une monnaie numérique à son effigie, en s’opposant à l’autonomie de la Fed, ou en créant une Réserve en Bitcoins, le président américain réintroduit le politique dans le domaine monétaire — il s’enrichit tout en s’octroyant la prérogative des princes.
Matthew D. Lane, 19, is accused of using stolen login credentials to access the network of an unnamed software company, which serves schools across North America and elsewhere, to steal the personal information of more than 60 million students and 10 million teachers. The stolen personal information included names, addresses, phone numbers, Social Security numbers, medical information, and school grades. In some cases, the hackers stole decades of historical student data.
The carbon capture company Climeworks only captures a fraction of the CO2 it promises its machines can capture. The company is failing to carbon offset the emissions resulting from its operations – which have grown rapidly in recent years.
Overnight forecasters are responsible for monitoring severe weather outbreaks and issuing warnings while one of the most tornado-prone areas in the countries is sound asleep.“It’s only a matter of time before these cuts lead to tragedy,” I said back in February. Just before midnight last night, tragedy struck.
Il reste très peu d’espoir de tenir l’engagement de l’Accord de Paris […] Pourtant, ce chiffre serait déjà trop élevé pour empêcher la fonte catastrophique des calottes glaciaires polaires, celles de l’Antarctique et du Groenland. C’est ce que conclut un article scientifique de synthèse publié le 20 mai dans la revue Communications Earth & Environment.
Republican defense of states’ rights doesn’t apply to curtailing LLMs, apparently
There are big changes coming, some of which will start rewriting the web sooner than you think.
Google is slowly giving Gemini more and more access to user data to ‘personalize’ your responses.
Ever since a mourning mother, Megan Garcia, filed a lawsuit alleging that Character.AI’s dangerous chatbots caused her son’s suicide, Google has maintained that—so it could dodge claims that it had contributed to the platform’s design and was unjustly enriched—it had nothing to do with C.AI’s development.
Microsoft a décidé de passer à la vitesse supérieure. En intégrant le Model Context Protocol (MCP) dans Windows 11, l’éditeur américain prépare son système d’exploitation à une nouvelle ère : celle des systèmes d’exploitations « agentiques ».
Signal Messenger is warning the users of its Windows Desktop version that the privacy of their messages is under threat by Recall, the AI tool rolling out in Windows 11 that will screenshot, index, and store almost everything a user does every three seconds.
Pocket shuts down July 8, 2025. Fakespot shuts down on July 1, 2025.
Researchers say threat from ‘jailbroken’ chatbots trained to churn out illegal information is ‘tangible and concerning’
Descriptions inventées et auteurs mélangés, l’IA a halluciné une dizaine de romans parfaits pour l’été. Ils se sont retrouvés dans les pages de journaux américains.
It’s not bots writing the news. It’s the bots reading it. […] “We falsely made the assumption there would be an editorial process for this.”
The AI industry has promised to “disrupt” large parts of society, and you need look no further than the U.S. educational system to see how effectively it’s done that. Education has been “disrupted,” all right. In fact, the disruption is so broad and so shattering that it’s not clear we’re ever going to have a functional society again.
Les personnes en situation de handicap qui utilisent des applications en IA pour retrouver leur chemin, ou « entendre » ce qui se passe dans leur environnement, par exemple sur un téléphone, une montre intelligente ou un ordinateur, ont toutes mentionné le manque d’accessibilité des interfaces d’IA qui ne sont pas adaptées à leurs besoins.
The way I see it, we’re family. It really does disappoint me that so many brilliant colleagues—whose genuine breakthroughs I’ve profited from for years—would be so quick to condemn this newer, stupider way that I and others like me can make money off your life’s work, through stealing.
So as we move forward, I want to hear a real turnaround in attitudes, troops !
Because, at the end of the day, you really don’t really have a choice.
While airstrikes account for mass casualties, bulldozers and explosives are flattening Gaza from the ground — what soldiers say is a systematic campaign to make the Strip unlivable, a joint investigation reveals.
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé, samedi 24 mai, la mort de neuf enfants d’un couple de médecin·es palestinien·nes dans un bombardement israélien sur la ville de Khan Younès. Par ailleurs, ce dimanche 25 mai, des frappes aériennes israéliennes à Gaza ont tué au moins 23 Palestinien·nes, dont un journaliste et un responsable des services de secours.
Israël autorise depuis lundi un nombre très restreint de camions d’aide humanitaire à entrer dans la bande de Gaza, assiégée, dévastée par la guerre et dont Benyamin Netanyahou menace de prendre le contrôle à tout moment.
Ancien membre de l’armée, espoir de la gauche et partisan de la solution à deux États, Yaïr Golan est dans le viseur du gouvernement israélien pour ses propos sur la guerre à Gaza.
a deep dive into Project Esther, a policy blueprint to crush the pro-Palestinian movement in the United States from the Heritage Foundation […] Project Esther was formed during the Biden administration and lays out plans for surveilling, silencing and punishing pro-Palestinian activists, including deporting non-U.S. citizens and withholding funds from universities.
A rule was established long ago that if you work in western media and you criticise Israel, you will be fired. Maybe the sacking won’t come immediately, but it will always come. Just ask Mehdi Hasan, Sangita Myska, Steve Bell, Katie Halper, Briahna Joy Gray, and many others.
Protester is engineer who worked on Azure software, which enabled Israeli surveillance of Palestinians
Employees discovered that emails with a variety of terms related to Gaza and Palestine have been blocked internally.
The influential musician pledged to donate his earnings from the Windows 95 chime to people in Gaza.
Et Not in my name : An open letter to Microsoft (diem25.org)
In the mid-1990s, I was asked to compose a short piece of music for Microsoft’s Windows 95 operating system. Millions – possibly even billions – of people have since heard that short start-up chime – which represented a gateway to a promising technological future. I gladly took on the project as a creative challenge and enjoyed the interaction with my contacts at the company. I never would have believed that the same company could one day be implicated in the machinery of oppression and war.
Si le génocide à Gaza a remis la Palestine en Une des médias français, il n’en est pas de même des chercheureuses palestinien·nes qui se sont spécialisé·es dans l’étude de leur pays, et que l’on peut à juste titre considérer comme particulièrement légitimes sur le sujet. Est-ce faute de se faire inviter ? Ou sont-iels particulièrement réticent·es ? La réponse est complexe.
the women stood outside the Scottish parliament building with their shirts off and their arms painted red, which they said was a mark of solidarity with anti-fascist feminists across Europe. Each protester held a white rose to represent the “death of transgender rights in the UK”, and wore tape across their mouths to symbolise the “censorship of trans voices” in the court ruling. […] “If the Supreme Court can see these woman legally as men, then they’ll have zero issue with them going tops off.”
New national guidance suggests officers look for menstrual tracking apps or abortion drugs
Les utilisatrices sont donc encouragées à « reprendre le contrôle de leur corps », « embrasser leur nature » en comprenant les fluctuations hormonales pour « maximiser leur potentiel ». Calquée sur celle de ChatGPT, Gaia, « l’intelligence artificielle inspirée de Mère Nature », offre des conseils bien-être dans des conversations en temps réel.
Adriana Smith couldn’t access competent medical care when she needed it, and it killed her. Now the hospital is forcing ‘care’ on her by keeping her alive as an incubator due to Georgia’s abortion ban
À propos du meurtre de l’influenceuse mexicaine Valeria Márquez
Menacé de submersion, le village de Miquelon va commencer son déménagement définitif.
Le ministre a annoncé la création d’un quartier de haute sécurité pour des narcotrafiquants dangereux et des détenus radicalisés
un simple sac plastique éventré sur le bitume du 12e arrondissement devient le premier domino, celui qui va faire tomber tous les autres, de proche en proche, jusqu’aux bureaux du siège de Dassault Aviation. Et plus haut encore : jusqu’au premier cercle du président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso. Une affaire d’État.
TotalEnergies doit répondre le 5 juin devant le tribunal judiciaire de Paris d’accusations de « pratiques commerciales trompeuses ».
Interrogé sur l’appel au patriotisme économique d’Emmanuel Macron, le milliardaire et patron de LVMH a dénoncé « l’État qui se mêle de la gestion des entreprises privées ».
En marge de la conférence de financement des transports, qui a débuté le 5 mai et doit durer dix semaines, la SNCF prévient que « la pérennité et la performance du réseau structurant sont menacées ». Il faut trouver au minimum 1 milliard d’euros d’argent public par an pour empêcher le « décrochage » du réseau ferré.
En marge de l’inauguration de la cité scolaire Robert-Badinter à Blois, un élève a prononcé le mot « génocide » pour évoquer les massacres à Gaza lors d’un cours en classe, en présence d’Élisabeth Badinter. Un terme qui a choqué l’épouse de l’ancien ministre, jetant un froid dans la salle.
Annoncé par le groupe nucléaire comme « le plus grand projet industriel du monde », le programme « Aval du futur » d’Orano prévoit de nouvelles installations nucléaires colossales en Normandie. Sur place, il suscite méfiance et défiance.
Après sept mois d’attente, les opposant·es au contournement routier de Saint-Péray, en Ardèche, ont eu accès à un document crucial : le diagnostic amiante du lieu-dit Le Nichoir, sur le tracé des travaux de la route départementale 86. Réalisé en juillet 2024, ce rapport prouve que Jacques Dubay, maire (UDI) de la commune jusqu’en janvier et président de la Communauté de communes Rhône Crussol (CCRC), était au courant de la présence des fibres toxiques dans les bâtiments détruits. Et donc de l’exposition des travailleureuses à l’amiante lors du chantier, trois mois plus tard.
100 000 euros. C’est le montant que doivent les gérants de Laboral Terra, une société d’intérim espagnole, à quatre travailleurs détachés en France. Pour éviter de payer, ils font durer les procédures judiciaires. Reportage au tribunal de Nîmes.
Pour réduire les émissions de CO2 de sa cimenterie de Lumbres (Pas-de-Calais), Eqiom a sous-traité la construction d’un four bas carbone à l’entreprise d’État chinoise CBMI, qui emploie 250 travailleureuses chinois·es travaillant 12 heures par jour, six jours sur sept, hébergé·es dans des conditions précaires. Des violations manifestes du droit du travail qui viennent entacher ce « chantier modèle » de la décarbonation, subventionné par plus de 200 millions d’euros d’argent public.
La Préfecture du Var a indiqué que 3 personnes ont perdu la vie, 2 au Lavandou et 1 à Vidauban. Les trois victimes sont toutes octogénaires, âgées entre 81 et 85 ans. Elles ont été emportées par les eaux.
Vers 20 h 30, les 508 passagers du TGV Paris-Toulouse ont ressenti « une légère secousse » avant l’arrêt du train. Et pour cause, les pluies diluviennes qui ont causé d’importantes inondations dans le Sud-Ouest avaient fait déborder un petit cours d’eau proche des rails, aux abords de la commune de Tonneins (Lot-et-Garonne), emportant le ballast […] sur une dizaine de mètres.
la 45e meilleure joueuse de tennis de France s’était lancé un défi personnel : celui d’affronter des hommes à tous les classements, en partant du plus bas, pour voir jusqu’où elle pouvait aller. Un challenge pour clouer le bec à tous ceux qui affirment qu’en matière de sport, les femmes, même les professionnelles, perdraient contre n’importe quel homme.
À 65 ans, Elizabeth Faure a construit quasiment toute seule sa maison en forme de A, pour 40 000 euros. Une alternative féministe, écologiste et peu chère, qui essaime grâce à ses conseils.
« Une pensée à nos mères qui ont marché pour que nous puissions CHOISIR nos vêtements. Merci. Et une pensée encore plus grande aux femmes musulmanes qui vivent ces jugements au quotidien mais sans le soutien d’Internet pour les défendre »
Voir aussi À Cannes, l’influenceuse Lena Situations obligée de réagir au cyberharcèlement islamophobe suite à un message d’une cadre macroniste (humanite.fr)
Au sein des couples d’agriculteurs, les femmes sont maintenues dans une position de minorité économique. Souvent sans salaire propre ni statut juridique, elles sont dépossédées de leur travail au profit de leur mari. En cas de divorce, elles basculent fréquemment dans la précarité, victimes d’un système juridique qui leur est défavorable.
« Ces paroles (…) ne sont pas de simples dérapages : elles participent à un système de domination et d’exclusion », affirme le communiqué des joueuses publié sur les réseaux sociaux, qui appelle à la « démission immédiate du directeur sportif de toutes ses fonctions au sein du Stade français » et critique « l’inaction et les tentatives de dissimulation » du bureau de l’association qui gère leur équipe.
Comme pour les médias, l’édition souffre d’un grave problème de concentration : cinq groupes détiennent trois quarts du secteur. On y retrouve aussi Bolloré parmi les puissants propriétaires. Mais les éditeurs indépendants ne baissent pas les bras.
Un CSE extraordinaire est prévu ce 22 mai 2025 chez Prisma Media pour évoquer un plan de départs qui pourrait aboutir à la suppression de 54 postes. Depuis que le groupe, qui édite notamment le magazine Capital, est passé sous le contrôle de Vincent Bolloré en 2021, sa légendaire neutralité politique est remise en question.
Depuis le début de sa carrière et jusqu’à aujourd’hui, Vincent Bolloré et son groupe ont pu compter sur de solides amitiés politiques, non seulement à droite de l’échiquier mais aussi au sein du parti socialiste.
Après la cession des activités portuaires et logistiques, le groupe Bolloré est recentré sur la communication et les médias, et assis sur plusieurs milliards d’euros de trésorerie dont la famille s’est servi, pour l’instant, pour consolider son contrôle. Et après ?
Sourire aux lèvres, il a fait son annonce entouré d’investisseurs et de représentants des lobbies industriels. Emmanuel Macron a appelé à la suppression pure et simple de la directive européenne sur le devoir de vigilance (CS3D), lors du sommet Choose France au château de Versailles […] quelques jours après que le chancelier allemand Friedrich Merz a tenu des propos similaires.
Voir aussi « Le choix des lobbies et du cynisme » : pourquoi Macron et Merz veulent suspendre le devoir de vigilance européen (humanite.fr)
En organisant l’assèchement des comptes publics, la politique économique d’Emmanuel Macron est directement responsable de l’explosion du déficit public et de la dette de ces dernières années. Sans que cela ne la remette en question.
À l’aide de nombreux travaux d’économistes, Politis recense cinq mesures qui permettraient de trouver plus de 50 milliards d’euros par an. Davantage que le montant recherché par François Bayrou. Un bonus exceptionnel – pour seulement un an – rapporterait 100 milliards d’euros additionnels.
En 2024, plus de 855 personnes sans domicile fixe sont mortes dont 19 enfants, révèle le Collectif Les Morts de la Rue. Ce dernier chiffre est en augmentation alors qu’il n’y a jamais eu autant d’enfants à la rue.
Lors du sommet Choose France […] l’accent a une nouvelle fois été mis par la résidence de la République sur les gigantesques centres de données. Le géant étasunien de la logistique, Prologis, devrait annoncer un investissement de 6,4 milliards d’euros pour la construction de nouveaux entrepôts et le financement de quatre data centers géants
« L’Élysée savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années. » Les conclusions du sénateur socialiste Alexandre Ouizille, rapporteur de la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille, sont sèches.
Deux jours avant l’audience du 21 mai, le rapporteur public s’est prononcé en faveur de la reprise du chantier de l’A69. Une conclusion sidérante pour les opposant·es, qui disent rester « confiants quant à la décision des juges ».
Voir aussi Reprise du chantier de l’A69 : les députés pro-autoroute gagnent une première bataille (reporterre.net)
À compter du 28 mai, la cour d’appel administrative de Toulouse devra aussi trancher sur le premier recours formulé par l’État. Celui-ci vise à relancer immédiatement les travaux, dans l’attente d’une décision sur le fond qui devrait prendre plusieurs mois.
Et Soutien à l’A69 : le grand malaise au Parti socialiste (reporterre.net)
Si le vote des sénateurs de droite et du centre ne faisait aucun doute, la surprise est plutôt venue de l’abstention et du soutien des sénateurs du PS.
Une nouvelle méga enquête publique sur la centrale à biomasse à Gardanne/Meyreuil est en cours. « Nous sommes confrontés à un paradoxe : jamais on n’a autant parlé du climat, jamais il n’y a eu un engouement aussi fort pour les forêts et les arbres et, en même temps les forêts n’ont jamais été aussi menacées par le désir de lutter contre les changements climatiques ».
Sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, les contrôles réalisés par France Travail sont passés de moins de 200 000 en 2017 à plus de 600 000 en 2024. Il y a tout juste un an, l’exécutif surenchérissait et fixait à l’institution un objectif de 1,5 million de contrôles en 2027.
Voir aussi Salariées de France Travail : « nous sommes devenues le SAV de la machine » (oclibertaire.lautre.net)
Conséquence de la loi Darmanin de janvier 2024, le premier site pilote « France asile » à ouvert hier, lundi 19 mai 2025, dans les locaux de la préfecture de Cergy-Pontoise. Le Collectif Asile IDF entend alerter sur les risques d’atteintes au droit d’asile que ce nouveau dispositif fait courir, en l’absence de certaines garanties essentielles.
Au-delà des responsables politiques de gauche, même les partisans de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe se montrent franchement sceptiques.
Bruno Retailleau a annoncé vouloir dissoudre Urgence Palestine et le mouvement antifasciste Jeune garde. Alors que le nombre de dissolutions n’a jamais été aussi élevé, le sociologue Pierre Douillard-Lefèvre retrace l’histoire de cette procédure.
Deux policiers ont extorqué 140 à 800 euros à des automobilistes en Île-de-France, pour éviter la perte de points ou le placement en fourrière. Ils ont fini par se faire coincer, après une première affaire classée en 2022.
Une vidéo montrait l’agent en train de percuter violemment un observateur de la Ligue des droits de l’Homme lors d’une manifestation, le 1er mai 2021 à Paris.
Des mobilisations en mer et à terre sont prévues au long du week-end dans l’archipel des Glénan, dans le Finistère, à l’initiative de Levons les voiles et des Soulèvements de la Terre, dans le cadre de la campagne « Désarmer Bolloré ».
cette relique des années Pompidou — qui, sur 41 km, devrait artificialiser 516 hectares, dont 142 de forêt, et nécessiter la construction de huit viaducs […] devant les atermoiements de l’État à lancer de nouveau projets routiers après le fiasco de l’A69, le calendrier, qui prévoyait un début des travaux en 2027, a depuis glissé de plusieurs années.
Ils et elles espèrent réunir quatre grands combats écologistes contre l’industrialisation du fleuve : le Canal Seine-Nord Europe ; l’entrepôt logistique Green Dock, en Seine-Saint-Denis ; le drainage de la zone humide de la Bassée, au sud-est de Paris ; et la bétonisation du triangle de Gonesse, au nord de la capitale.
La campagne BDS est une campagne de citoyens, c’est à chacun de s’en emparer pour affirmer son pouvoir d’opposition à l’apartheid pratiqué par Israël. Par le boycott économique d’abord, le plus simple, à la portée de chacun quand il achète un produit ou utilise un service, mais aussi, en fonction de vos activités, le boycott culturel, universitaire, sportif…
Pour interpeller l’Élysée en quelques secondes :
1/ cliquez sur le bouton envoyer
2/ une fois le mail envoyé, cliquez sur c’est fait !
Un site pour répertorier de manière simple et synthétique des moyens à ta portée pour soutenir la Palestine
Après la presse et l’édition, une poignée de grandes fortunes mettent la main sur la musique et les festivals. Le syndicat des musiques actuelles (SMA) publie une cartographie pour alerter sur la concentration en cours en France.
how long after a sovereign ruler of a repressive state murders one of your columnists should you make a deal with him ? The answer, it turns out, is a little over six years.
The ruling ideology of MAGA is not conservative. It is revanchist. And it is ideological only in the way fascism is ideological : it provides coherence through scapegoats, not solutions. It does not seek to govern. It seeks to rule.
L’historienne américaniste Sylvie Laurent […] balaie l’idée d’un “retournement” récent de la “tech” vers le camp réactionnaire […] Le texte soutient la thèse inverse : l’histoire de la Silicon Valley est marquée idéologiquement à droite, depuis les années 1960 alors que l’idéologie californienne amorce un mariage avec le néolibéralisme grandissant.
L’Union européenne ne sera jamais autre chose qu’un verrou néolibéral.
l’objectif de la gauche doit être la socialisation des entreprises. C’est à la fois plus clair, sur le plan argumentatif, et plus efficace à long terme sur le plan technique. Les principaux financements de son projet de société devraient venir de la hausse de l’emploi, des salaires et des cotisations patronales. Son but ne devrait pas être simplement de taxer les profits, mais de les diminuer. Son but ne devrait pas être uniquement de taxer les dividendes, mais de les faire progressivement disparaître. Son but ne devrait pas être de taxer les milliardaires, mais de rendre impossible leur existence.
le Brésil est une invention. Elle est née précisément de l’invasion, d’abord par les Portugais, poursuivie par les Hollandais, puis encore par les Français, qui se sont tous passés le mot d’ordre pour ne jamais interrompre cette invasion. Il faut prêter l’oreille à ces derniers mots : l’invasion se poursuit. Il s’agit d’un génocide – pardon, de dizaines de génocides, puisque l’on parle ici de dizaines de peuples exterminés par le fer et le feu, et aussi par les virus et autres bactéries apportées par les envahisseurs.
le métissage propre à la société brésilienne aurait su créer – et fournir au monde – un modèle de société où le racisme n’existe pas. En réalité, ce mythe d’un pays métissé et harmonieux ne cacherait-il pas l’héritage sombre de l’esclavage, sans cesse renouvelé et renforcé par la période de la dictature militaire (1964-1985) ?
Une critique anarchiste d’Anti-Tech Resistance par Nicolas Bonanni
The brain is much less like a machine than it is like the murmurations of a flock of starlings or an orchestral symphony
Bref : il suffit de le vouloir.
Vous aussi vous pensez qu’utiliser Gmail (ou les autres géants d’internet) ce n’est plus acceptable ? Vous savez déjà que ces fournisseurs de mails sont des ogres qui dévorent vos données, votre vie privée et qui polluent allégrement ! Oui… Mais comment sortir de ces fournisseurs ? Changer pour un mail plus éthique ? Quelles sont les alternatives ?
A new project launching today pulls back the curtain on one of its lesser-seen efforts, revealing the real human work behind preserving public records for the digital age.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
25.05.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 17 février 2025 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
Dans son livre, « Your face belongs to us », Kashmir Hill nous permet de comprendre que la reconnaissance faciale n’est pas un projet technologique. Elle est un projet idéologique, soutenue et financée par des gens qui ont un projet politique radical pour la société. Elle est un outil qui vise à contourner le droit pour faire advenir une autre société.
Suite de notre plongée dans le livre de Kashmir Hill, « Your face belongs to us ». Après avoir observé l’histoire du développement de la reconnaissance faciale, retour sur l’enquête sur le développement de Clearview, la startup de la reconnaissance faciale. 2ᵉ partie.
Le cœur du livre de Kashmir Hill, Your face belongs to us, est consacré à l’histoire de l’entreprise Clearview. Hill rappelle que lorsqu’elle entend parler de cette entreprise jusqu’alors inconnue, face au silence qu’elle reçoit de ses fondateurs, elle contacte alors des policiers qui lui en font immédiatement les louanges : Clearview parvient à identifier n’importe qui, lui expliquent-ils ! Pourtant, quand ils entrent une photo de la journaliste dans le moteur, celui-ci ne fournit aucune réponse, alors que de nombreuses images d’elle sont disponibles en ligne, ce qui devrait permettre de la réidentifier facilement. En fait, ce n’est pas que la journaliste n’est pas dans la base, mais que toute recherche sur elle est protégée et déclenche même une alerte quand quelqu’un s’y essaye.
Cette anecdote permet de montrer, très concrètement, que ceux qui maintiennent la base disposent d’un pouvoir discrétionnaire immense, pouvant rendre des personnes totalement invisibles à la surveillance. Les constructeurs de Clearview peuvent voir qui est recherché par qui, mais également peuvent contrôler qui peut être retrouvé. Cet exemple est vertigineux et souligne que les clefs d’un tel programme et d’un tel fichier sont terribles. Que se passera-t-il quand le suspect sera le supérieur d’un agent ? Qui pour garantir l’incorruptibilité d’un tel système ? On comprend vite que dans une société démocratique, un tel outil ne peut pas être maintenu par une entreprise privée, hormis si elle est soumise à des contrôles et des obligations des plus rigoureux – et le même problème se pose si cet outil est maintenu par une entité publique. Ce qui n’est absolument pas le cas de Clearview.
Hill raconte longuement l’histoire de la rencontre des cofondateurs de Clearview. Elle souligne le fait que ceux-ci se rencontrent du fait de leurs opinions politiques, lors de réunions et de meetings en soutien à la candidature de Donald Trump à l’été 2016. Hoan Ton-That, le développeur et confondateur de Clearview, fasciné par le candidat républicain, prend alors des positions politiques racistes que ses amis ne lui connaissaient pas. C’est via les réseaux républicains qu’il rencontre des personnages encore plus radicaux que lui, comme Peter Thiel, le milliardaire libertarien qui sera le premier financeur du projet, ou encore Richard Schwartz, qui deviendra son associé. Si les deux cofondateurs de Clearview ne sont pas des idéologues, le produit qu’ils vont imaginer correspond néanmoins aux convictions politiques de l’extrême-droite américaine dont ils se revendiquent à cette époque. L’entreprise va d’ailleurs particulièrement attirer (et aller chercher) des investisseurs au discours politique problématique, comme Paul Nehlen, tenant du nationalisme blanc.
C’est en voyant fonctionner l’application russe de reconnaissance faciale FindFace, qui permet de retrouver les gens inscrits sur VKontakte, le réseau social russe, que Ton-That a l’idée d’un produit similaire. En novembre 2016, il enregistre le site web smartcherckr.com. Le projet se présente alors comme un système de réidentification depuis une adresse mail ou une image, permettant d’inférer les opinions politiques des gens… dans le but « d’éradiquer les gauchistes » !
Si depuis les discours des fondateurs se sont policés, nous avons là des gens très conservateurs, qui tiennent des propos d’extrême-droite et qui vont concevoir un outil porteur de ces mêmes valeurs. La reconnaissance faciale et ceux qui la portent sont bien les révélateurs d’une idéologie : ils relèvent tout à fait du technofascisme que dénonce le journaliste Thibault Prévost dans son livre, Les prophètes de l’IA. Et nul ne peut faire l’économie du caractère fasciste que porte la possibilité de réidentifier n’importe qui, n’importe quand pour n’importe quelle raison. C’est d’ailleurs là l’héritage de la reconnaissance faciale, inspirée des théories racistes de Francis Galton, qui va donner naissance à la police scientifique d’Alphonse Bertillon, comme à l’eugénisme et à la phrénologie d’un Cesare Lombroso. L’analyse des traits distinctifs des êtres humains est d’abord et reste le moyen de masquer le racisme sous le vernis d’une rigueur qui se veut scientifique. Hill suggère (sans jamais le dire) que Clearview est un projet politique.
Hill souligne un autre point important. Elle n’est pas tendre avec l’arrivisme du jeune informaticien australien Hoan Ton-That qui se fait un nom en créant des outils de phishing via des quizz pour Facebook et des jeux pour iPhone. Elle montre que celui-ci n’a pas beaucoup de conscience morale et que le vol des données, comme pour bien de porteurs de projets numériques, n’est qu’un moyen de parvenir à ses fins. Dès l’origine, Ton-That mobilise le scraping pour construire son produit. Derrière ce joli mot, la pratique consiste à moissonner des contenus en ligne, sauf que cette récolte consiste à ramasser le blé qui a poussé sur les sites web des autres, sans le consentement des sites que l’on pille ni celui des utilisateurs dont on vole les données. En juin 2017, une première version de l’outil de recherche de visage est lancée, après avoir pillé quelque 2,1 millions de visages provenant de plusieurs services en ligne, comme Tinder. À la fin 2018, elle comportera plus de 2 milliards d’images. L’entreprise qui a changé de nom pour Clearview, dispose alors d’un produit robuste. Seuls Facebook et Google disposent de plus de portraits que lui.
Certes, Clearview a volé toutes les images disponibles. Facebook, Google ou Linked-in vont officiellement protester et demander l’effacement des images volées. Reste que les géants n’intentent aucun procès à la startup. Il faut dire que les entreprises de la Tech sont en effet refroidies par les échecs de Linked-in à lutter contre le scraping. Dans un bras de fer avec une entreprise qui a moissonné les données du réseau social, Linked-in a été débouté en 2017 par un jugement confirmé en appel en 2019. Le tribunal de Californie a déclaré qu’il était légal de collecter des informations publiques disponibles sur le net. Le jugement a gelé les ardeurs des géants à lutter contre un phénomène… qu’ils pratiquent eux-mêmes très largement.
Hill pointe également que Ton-That n’est pas un génie du développement. Comme nombre d’ingénieurs, non seulement il vole les données, mais il a recours à des outils existants pour développer son application, comme OpenFace. Ton-That n’a pas d’états d’âme. Si les géants de la Tech refusent de sortir un produit de réidentification, c’est parce qu’ils ont peur des retombées désastreuses d’un tel outil, en termes d’image. Ce n’est pas le cas de Ton-That.
Reste que c’est bien la qualité de l’application qui va convaincre. Clearview permet d’identifier des gens dans la foule quelles que soient les conditions (ou presque). Pour tous ceux qui l’essayent, l’application semble magique. C’est à ce moment que les investisseurs et les clients se précipitent… D’abord et avant tout des investisseurs libertariens, très marqués politiquement. Pourtant, ceux-ci sont conscients que l’application risque d’avoir des problèmes avec les régulateurs et va s’attirer des poursuites en justice. Mais le risque semble plutôt les convaincre d’investir. Hill sous-entend par là un autre enjeu majeur : l’investissement s’affole quand les produits technologiques portent des enjeux de transformation légale. Si les capitaux-risqueurs ont tant donné à Uber, c’est certainement d’abord parce que l’entreprise permettait d’agir sur le droit du travail, en le contournant. C’est l’enjeu de modification des règles et des normes que promettent les outils qui muscle l’investissement. C’est parce que ces technologies promettent un changement politique qu’elles sont financées. Pour les investisseurs de Clearview, « pénétrer dans une zone de flou juridique constitue un avantage commercial ». Hill suggère une fois encore une règle importante. L’investissement technologique est bien plus politique qu’on ne le pense.
Mais, il n’y a pas que les investisseurs qui vont voir dans Clearview un outil pour contourner les normes. Ses clients également.
Après avoir tenté d’élargir le recrutement de premiers clients, Clearview va le resserrer drastiquement. Au-delà du symbole, son premier client va être la police de New York. Mais là encore, Clearview ne rencontre pas n’importe quels policiers. L’entreprise discute avec des officiers qui ont soutenu les théories problématiques de la vitre brisée, des officiers qui ont promu le développement du Big data dans la police et notamment les systèmes tout aussi problématiques de police prédictive. C’est donc par l’entremise de policiers radicaux, eux aussi très marqués à droite, que Clearview signe, en décembre 2018, un contrat avec la police de New York. Le contrat demande que l’entreprise prenne des engagements en matière de sécurité et de contrôle des agents qui l’utilisent. Le nombre de requêtes sur l’application décolle. Pourtant, après 6 mois de tests et plus de ² requêtes, la police de New York renonce à poursuivre le contrat. Elle aussi est inquiète de la perception par l’opinion publique. Sa direction a plus de pudeurs que les officiers qui ont permis le rapprochement entre la startup et la police. D’autres départements de police n’auront pas ces pudeurs. L’Indiana, la Floride, le Tennessee vont se mettre à utiliser Clearview. Viendront Londres puis le Département américain de la sécurité intérieure. Des agences du monde entier testent l’outil et l’adoptent : Interpol, la police australienne, canadienne… Clearview multiplie les contrats alors que l’entreprise est encore totalement inconnue du grand public. Malgré ces contrats publics, l’entreprise reste sous les radars. Assurément, parce que son usage permet là aussi pour ses clients de s’affranchir des règles, des normes et des modalités d’examen public en vigueur. Alors que la reconnaissance faciale est une technologie sulfureuse, l’abonnement discret à Clearview permet de le rendre invisible. La zone de flou de légalité profite à tous.
En 2017, un militant de l’ACLU entend parler de Rekognition, l’outil de reconnaissance faciale développé par Amazon et lance une campagne à son encontre. L’ACLU lance l’outil sur les photos de 535 membres du Congrès et en identifie faussement 28 comme des criminels connus des services de police. L’ACLU lance sa campagne pour interdire la surveillance des visages, que quelques villes adopteront, comme San Francisco ou Oakland. Pour Clearview, ces controverses sont préjudiciables. La startup va alors utiliser le même test sur son propre produit qui ne déclenche aucune erreur et identifie parfaitement les 535 membres du Congrès. D’ailleurs, quand on met une photo provenant du site This Person Does not exist dans Clearview, l’application ne produit aucun résultat !
Bien sûr, Kashmir Hill rappelle que des Américains qui ont été et continuent d’être indûment arrêtés à cause de la reconnaissance faciale. Mais ces rares exemples semblent n’avoir plus grand poids. Le Nist qui a testé quelque 200 algorithmes de reconnaissance faciale a montré qu’il y avait de fortes variations selon les produits.
En décembre 2021, Clearview a soumis son algorithme au NIST pour évaluation. Son logiciel de reconnaissance facial a obtenu parmi les meilleurs résultats.
Pour les médias, ces variations dans les résultats des outils de reconnaissance faciale montrent que la reconnaissance faciale est biaisée, mais elles montrent plutôt qu‘il y a de bons algorithmes et de mauvais. Le NIST dispose de 2 sortes de tests, le premier pour comparer deux images et déterminer si le système est capable d’identifier une même personne et le second pour chercher un visage particulier dans une base de données remplie de visages. Contrairement à ce que l’on pense, les pires biais se trouvent plutôt dans le premier cas, où les systèmes ont du mal avec à reconnaître les sujets féminin, noirs ou asiatiques. « Reste que, aussi précis qu’ils soient, les algorithmes de reconnaissance faciale déployés dans des sociétés inégalitaires et structurellement racistes vont produire des résultats racistes ». Les personnes faussement arrêtées par la reconnaissance faciale étaient toutes noires, rappelle Hill. Ce qui est une preuve supplémentaire, non seulement de ses défauts, mais plus encore de son ancrage idéologique.
L’exemple du développement de Clearview nous rappelle en tout cas qu’il n’y a pas de neutralité technologique. Les outils ne sont pas des outils qui dépendent des usages qu’on en fait, comme le dit l’antienne. Ils ont des fonctionnalités spécifiques qui embarquent des idéologies. L’essor de Clearview nous montre très bien qu’il est un instrument au service d’un projet politique. Et que quels que soient ses défauts ou ses qualités, la reconnaissance faciale sert des objectifs qui ne sont pas que ceux, financiers, d’une classe sociale qui a intérêt à son succès, mais bien avant tout, ceux, politiques, d’idéologues qui ont un projet. Et ce projet, on l’a vu, n’est pas celui de construire une société apaisée, mais son exact contraire : faire avancer, dans l’ombre, les technologies nécessaires à l’avènement de la dissolution de l’Etat de droit.
(à suivre)