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02.11.2025 à 10:43

Marvel Zombies – Quand le MCU dévore ses héros (et ses bonnes idées)

Romain Leclaire

Souvenez-vous de 2021. La première saison de What If…? venait d’atterrir sur nos écrans, et parmi ses univers alternatifs, un épisode avait particulièrement marqué les esprits, « Et si… des zombies ?! ». L’idée de voir nos héros Marvel bien-aimés transformés en monstres affamés de chair fraîche était aussi simple que géniale. Le concept s’est avéré si […]
Texte intégral (1796 mots)

Souvenez-vous de 2021. La première saison de What If…? venait d’atterrir sur nos écrans, et parmi ses univers alternatifs, un épisode avait particulièrement marqué les esprits, « Et si… des zombies ?! ». L’idée de voir nos héros Marvel bien-aimés transformés en monstres affamés de chair fraîche était aussi simple que géniale. Le concept s’est avéré si intrigant qu’il a donné naissance à sa propre mini-série, Marvel Zombies. Cette nouvelle itération promet de pousser le gore et le fun encore plus loin, en suivant une bande de survivants désespérés cherchant une issue à cette situation cauchemardesque. Le résultat est une aventure sanglante et souvent divertissante, mais qui, ironiquement, met surtout en lumière les frustrations que l’on peut ressentir face à l’univers cinématographique Marvel actuel.

La série démarre sur les chapeaux de roue, en se concentrant sur un trio de tête particulièrement attachant, Kamala Khan (alias Miss Marvel), RiRi Williams (Ironheart) et Kate Bishop. Après que les Avengers ont été décimés et transformés par la peste zombie, ce jeune groupe découvre le MacGuffin qui pourrait mettre fin à leur cauchemar. C’est le début d’un périple périlleux à travers une version dystopique du MCU que nous pensions connaître.

Pour tous les fans qui réclament à cor et à cri un film Young Avengers, ces premiers instants fonctionnent comme une formidable preuve de concept. Leurs échanges sont drôles, naturels, et même s’ils n’avaient jamais partagé l’écran ensemble auparavant, on croit sans peine à leur amitié de longue date. Le créateur Bryan Andrews et le scénariste Zeb Wells ont eu l’intelligence de conserver Miss Marvel comme la véritable pierre angulaire de la série. Mais le personnage qui vole sans doute la vedette est une création originale, Blade Knight. Il s’agit d’une variante de Blade qui, dans cet univers, est devenu l’avatar de Khonshu après que le Marc Spector local a été dévoré. Sa voix suave, combinée à des moments de combat spectaculaires, fait de cette version du Diurne un point fort constant de la série.

L’animation, cependant, reste le point le plus controversé, un sac de nœuds frustrant. D’un côté, la série monte clairement en gamme lors des séquences de combat brutales et sans retenue. L’animation excelle à dépeindre la puissance démesurée des personnages. Un Namor zombifié est absolument terrifiant, le retour d’Ikaris des Éternels (prouvant que l’animation Marvel sait mieux piocher dans le banc de touche du MCU que le live-action) est une excellente surprise, et le final regorge d’inventions visuelles colorées. Les arrière-plans et la composition artistique générale sont souvent magnifiques et mieux pensés que dans What If… ?.

Mais là où le bât blesse, c’est dans le traitement des personnages eux-mêmes. Le design visuel est correct, mais les visages cireux et figés de nos héros emblématiques restent frustrants. Cette limitation technique sape de nombreux moments émotionnels, l’animation étant incapable de transmettre une palette d’expressions suffisante. Ce côté « en bois » rend les dialogues et le jeu des acteurs étonnamment plats. Certaines interactions initiales semblent purement explicatives, d’une manière qu’elles n’auraient jamais été si elles avaient été livrées par de vraies personnes. Paradoxalement, l’animation des personnages de Marvel Zombies semble souvent dépourvue de vie.

Malgré ces défauts visuels, la série réussit à prendre le concept de What If…? et à l’amener à un niveau supérieur. L’histoire en elle-même est assez simple, sans être révolutionnaire ou imprévisible. Mais elle bénéficie de son format plus long. Il est fascinant de voir ces héros dans de nouveaux scénarios, avec de nouvelles alliances et traversant un monde radicalement changé. C’est une proposition conçue spécifiquement pour les fans. Les références à l’utilisation du Raft comme refuge flottant, à Blade devenant l’avatar de Khonshu, ou à Ikaris enfermé dans un combat éternel contre Captain Marvel n’auront aucun sens pour un néophyte. Mais pour les initiés, elles enrichissent cet univers.

La série tient également sa promesse gore. Il y a du sang, des tripes et de la destruction en abondance. L’action est un autre point fort, permettant à de nombreux héros d’utiliser leurs pouvoirs d’une manière que la franchise principale n’a jamais osé montrer. De Blade (avec les pouvoirs de Moon Knight en prime) à Shang-Chi, en passant par Miss Marvel et Spider-Man, la violence déchaînée de Marvel Zombies offre un spectacle inédit.

Pourtant, il est difficile de s’y investir de la même manière que dans une série comme X-Men ’97. Cette dernière semblait raconter une histoire nécessaire. Marvel Zombies, en revanche, ressemble davantage à un bonus sympathique, une extension du potentiel du MCU qui nous rappelle surtout ce que la franchise principale ne nous donne pas. L’utilisation de Blade, par exemple, est infiniment plus intéressante que tout ce que le live-action nous a proposé (ou plutôt, n’a pas proposé). Miss Marvel est l’un des meilleurs personnages introduits depuis Endgame, et pourtant, la franchise l’a sous-utilisée. Marvel Zombies lui rend justice, ce qui rend le traitement de son personnage dans le « vrai » MCU encore plus décevant. Le même constat s’applique à Shang-Chi, Kate Bishop et Ironheart. Le manque de concentration du MCU ces dernières années, préférant la quantité à la qualité, a conduit à la mise au rebut de personnages géniaux.

Trois personnages animés souriant, avec des costumes distinctifs, dans un environnement sombre, probablement d'une série Marvel.

Frustrant, le final ne colle pas non plus tout à fait à l’atterrissage. Avec les univers alternatifs, on peut prendre de gros risques. Malheureusement, les derniers moments de la série jouent la carte de la sécurité à l’excès, offrant une conclusion décevante à une aventure qui était jusque-là très amusante.

Marvel Zombies est l’une des dernières productions issues de l’ancienne stratégie de Marvel Studios, avant sa réorganisation pour privilégier la qualité. La fin de la série tease une deuxième saison qui, compte tenu de ce changement de cap, pourrait ne jamais voir le jour. En fin de compte, si l’on prend Marvel Zombies isolément, c’est un divertissement inoffensif. Il propose des scènes d’action violentes et bien animées, d’excellentes références au MCU et un bon doublage. Il n’échappe pas aux problèmes globaux de la franchise, mais pour ceux qui cherchent une aventure sanglante et sans prise de tête, cette série animée devrait largement satisfaire votre appétit.

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