29.07.2025 à 11:05
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Awdeh al-Hathaleen était un activiste Palestinien qui luttait pour protéger son hameau des attaques répétées des colons israéliens. Il a été tué hier. À seulement 30 ans, il laisse derrière lui une communauté endeuillée, une femme, trois enfants. Il était professeur d’anglais, écrivain et footballeur dans le club local. Rest in power, Awdeh. Nous ne t’oublierons pas. À Awdeh Al-Athaleen, camarade Palestinien tué par un colon israélien à Um al-Kheir.. Read More
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À Awdeh Al-Athaleen, camarade Palestinien tué par un colon israélien à Um al-Kheir (Palestine occupée).
Awdeh al-Hathaleen était un activiste Palestinien qui luttait pour protéger son hameau, Um al-Kheir (« mère du bien »), des attaques répétées des colons israéliens. Sa région, Masafer Yatta (aussi connue comme les collines du sud d’Hébron), au sud de la Cisjordanie occupée, est en proie à une véritable annexation de la part des colons, protégés par les forces de police et d’armée israéliennes.
Il a été tué hier soir par Yinon Levi, un colon qui a été sanctionné par les États-Unis et l’Union européenne en 2024 pour ses attaques violentes contre les Palestiniens et leurs biens, avant que Trump ne lève les sanctions américaines récemment.
Dans plusieurs vidéos, on voit Levi devant un engin de chantier, venu construire une nouvelle caravane juste derrière la maison d’Awdeh, menaçant les habitants d’Um al-Kheir avec son pistolet. Awdeh s’interpose et lui crie en anglais « Kill me ! Kill me ! » – ce seront ses derniers mots. Levi tire. Une balle du colon est venue mettre fin à la vie du jeune activiste, mort dans la nuit suite à ses blessures.
À seulement 30 ans, Awdeh laisse derrière lui une communauté endeuillée. Il avait une femme, Hanady, et trois enfants, tous âgés de moins de dix ans. Il était professeur d’anglais, écrivain et footballeur dans le club local de Masafer Yatta.
Il n’est pas le premier à être assassiné par des colons – son oncle Soleiman, chef de la communauté, avait été écrasé par un tractopelle juste 3 ans auparavant – et il ne sera pas le dernier, tous le savent. Mais sa mort blesse tous ceux qui l’ont connu, dont un grand nombre d’activistes anti-occupation internationaux et israéliens.
Car Awdeh, c’était celui qui coordonnait leurs activités, qui les hébergeait, qui donnait des interviews. C’était un pilier de la lutte, toujours entouré d’activistes juifs, musulmans, chrétiens et athées, toustes réunies pour défendre la Palestine face à au déchaînement de violence sioniste.
J’avais passé trois jours chez Awdeh à Um al-Kheir, pendant le ramadan en mars 2024. Il semblait alors déjà doucement perdre espoir face à l’ampleur des attaques, qui ne cessaient d’augmenter et atteignent aujourd’hui un pic historique, alors que la Knesset a approuvé une motion symbolique pour l’annexion de la Cisjordanie occupée dans son ensemble.
Lors de nos repas partagés de rupture du jeûne, il semblait absorbé, fatigué même. J’aurais aimé le revoir.
Awdeh nous envoyait des messages sur WhatsApp lors de chaque incident avec des colons. Ils étaient presque quotidiens. Hier, il m’a écrit :
« Comme prévu, la pelleteuse des colons se trouve derrière la maison de Salim. Il semble qu’ils vont travailler là-bas. Ils ont fait appel à un ingénieur pour installer des panneaux sur le terrain. On verra bien ce qui se passe. »
Puis, un peu plus tard :
« *APPEL URGENT* Les colons travaillent derrière nos maisons et, pire encore, ils ont tenté de couper la canalisation d’eau principale de la communauté. Ils construiront des caravanes. Nous avons besoin de tous ceux qui peuvent agir. Si vous pouvez contacter des personnes comme le Congrès, les tribunaux, etc., faites tout votre possible. S’ils coupent la canalisation, la communauté sera littéralement privée d’eau. »
Puis, il a été tué.
J’aimerais publier ici ce texte que j’avais écris un matin, levé à l’aurore, alors que je regardais les bergers réunir leurs troupeaux à Um al-Kheir.
La paix. Celle des moutons dans la prairie, entre deux collines en fleurs. Ils mastiquent l’herbe fraiche du printemps avec un son doucement répétitif, leurs bêlements emportés par la douce brise.
La paix des chats des enfants qui jouent entre les masures d’un hameau menacé de démolition, leurs cris et leurs rires recouvrent la peur et la tristesse. La joie des adolescents qui jouent au foot à deux mètres des colons, leur énergie et leur vitalité mettent en échec le culte de la mort,
La paix des oliviers, dont les feuilles valsent dans la brise sur une colline recouverte de coquelicots et de marguerites. Tout est comestible ici, du aacoub au zaatar, du pissenlit à la sauge, parfums d’une terre millénaire.
La paix, finalement, des humains qui vivent sous ce ciel bleu ponctué de nuages, sous cette occupation maudite, elleux qui aimeraient juste boire un thé ou un café avec ces colons pour comprendre pourquoi ils les détestent tant.
Awdeh a été tué par cette haine, par le fanatisme des colons sionistes, mais aussi par la complicité des Etats-Unis, de l’Europe et des pays arabes, par l’impérialisme et par la soif de profits qui est le combustible de l’occupation israélienne.
Rest in power, Awdeh. Tu es mort pour que la Palestine vive, pour ta communauté survive. Nous ne t’oublierons pas.
Ma communauté vit à Masafer Yatta depuis notre expulsion des terres d’Arad (aujourd’hui en Palestine de 1948, a.k.a en Israel) en 1948. Les colons sont arrivés en 1982 avec un premier checkpoint sur le haut de la colline, qui s’est étalé année après année jusqu’à devenir une grande colonie sous le nom de Carmel.
Ils nous ont expulsés dès les premiers mois après leur arrivée, mais nous nous sommes réinstallés quelques centaines de mètres plus loin et avons refusé de bouger. Maintenant, nous ne vivons qu’à quelques mètres de leurs maisons. Ils nous coupent l’eau et l’électricité et nous vivons dans mes masures temporaires, alors que leurs maisons sont en dur avec tout le confort moderne.
109 de nos maisons ont été démolies depuis 2007, mais nous les avons reconstruites. Comme nous sommes en zone C, chaque bâtiment palestinien peut être détruit sur ordre des autorités. Aucune des maisons du hameau n’est celle d’origine !
Avant, c’était déjà difficile. Ils ont écrasé notre chef de communauté, Soleiman, avec une tractopelle en 2022.
Mais le 7 octobre 2023, c’est devenu bien pire. Les attaques sont devenues quotidiennes, il était devenu dangereux de dormir la nuit, et nous étions assiégés, sous cloche, tous les checkpoints israéliens autour de nous étaient fermés.
Avant, c’était surtout l’armée qui venait nous embêter, mais depuis, ce sont les colons qui sont devenus vraiment agressifs.
Nous n’avons de l’eau courante que 7 heures par semaine, car les colons contrôlent nos arrivées d’eau.
Ils nous empêchaient d’aller à notre terrain de foot jusqu’à ce que nous ayons tenu tête, il y a trois semaines, nous leurs avons dit qu’ils pouvaient tous nous tuer mais que nous y retournerions, alors on est revenus et on joue de nouveau. C’est très important pour nos jeunes.
Par Pluto
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26.07.2025 à 05:51
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Claire Touzard est journaliste, autrice (elle a notamment publié « Sans Alcool ») et activiste. Diagnostiquée bipolaire, elle en dresse un récit intimiste et politique dans « Folie et résistance », paru récemment, avec un but : « Rassembler en une communauté politique les personnes neuroatypiques ou atteintes de troubles psychiques ». Mačko Dràgàn : Pour commencer, peux-tu revenir sur la genèse de ce livre ? Tu le dis dès le début, l’origine, c’est un diagnostic… Claire Touzard : En.. Read More
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30.06.2025 à 07:29
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Dans son édition du 22 juin 2025, Nice-Matin a resservi à ses lecteurs la soupe marketing de l’aéroport de Nice, sous la bannière ‘’Développement durable’’ : « Les aéroports tentent de réduire leur empreinte environnementale ». Au menu, la fable de la prétendue… “neutralité carbone” de l’aéroport, sur la base de statistiques faussées. Analyse. Jean de La Fontaine n’aurait pas refusé une telle fable, mais les myriades d’avions ne sillonnaient pas encore le.. Read More
Cet article « Neutralité carbone » (sic) : l’éléphant aérien plus petit qu’une souris ? est apparu en premier sur MOUAIS.
Jean de La Fontaine n’aurait pas refusé une telle fable, mais les myriades d’avions ne sillonnaient pas encore le ciel azuréen au XVIIème siècle. Dans son édition niçoise du 22 juin 2025, Nice-Matin a resservi à ses lecteurs la petite soupe marketing de l’aéroport de Nice, sous la bannière ‘’Développement durable’’ : « Les aéroports tentent de réduire leur empreinte environnementale ».
Qu’y lit-on, une énième fois ? Que l’aéroport de Nice est ‘’exemplaire’’ en termes de RSE (responsabilité socio-environnementale), qu’il réduit son impact environnemental, avec – tenez-vous bien, une baisse de -93% d’émissions de gaz à effet de serre (GES) en dix ans. Mais quelle est donc la poudre de perlimpinpin qui permet un tel miracle ?
Pour comprendre la manœuvre, il suffit de connaître la ‘’méthodo’’ basique retenue par ces professionnels du marketing : il leur suffit d’évacuer un détail. Celui des émissions des avions, même celles de leurs décollages et atterrissages à Nice ! Aussi, l’incroyable baisse de -93% ne se rapporte qu’aux émissions des hangars, terminaux et véhicules de tarmac, mais pas celles des avions. L’aéroport n’est donc qu’un parking, comme celui des supermarchés de la Plaine du Var. Mais ça n’est jamais dit explicitement… Un ordre de grandeur : il est question de moins de 1 000 tonnes de CO2 par an. Nous venons de parler de la souris. A présent, levons les yeux et pesons Dumbo, l’éléphant aérien. La Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), organe étatique, nous en donne le poids (en 2023, en hausse depuis) : les émissions annuelles de GES de l’aéroport de Nice étaient de 140 000 tonnes pour la partie LTO (décollages et atterrissages), et de 870 000 tonnes en incluant le périmètre des demi-croisières (au départ ou à l’arrivée sur Nice).
L’exemplarité de l’aéroport de Nice repose donc factuellement sur 0,5% des émissions annuelles des décollages et atterrissages, et 0,1% des émissions LTO et demi-croisières, voire 0,05% des émissions totales exprimées en CO2e (source : étude d’impact de l’extension T2.3 : 1,59 million de tonnes CO2e par an, incluant les effets non-CO2 qui impactent également le climat). A cette condition, il est aisé de comprendre que la ‘’neutralité carbone’’ de l’aéroport de Nice est un magnifique leurre commercial, d’ailleurs fondé par le lobby européen de l’aviation commerciale (ACI Europe) : l’Airport Carbon Accreditation. Un label qui, en théorie, contrevient très largement à l’article L. 121 du Code de la consommation, définissant et condamnant les pratiques commerciales déloyales et trompeuses.
Que la société commerciale des Aéroports de la Côte d’Azur fasse sa publicité est une chose. Mais que comprendre du quotidien Nice-Matin (aux 50 000 exemplaires/jour) qui consacre un article d’une page (d’ailleurs non déclarée comme publireportage) à relayer une communication commerciale sur un ‘’incroyable effort’’ portant sur 0,05 à 0,5% des émissions globales de l’aéroport de Nice, sans jamais contextualiser le sujet, comme le préconise la charte d’éthique professionnelle des journalistes (SNJ) ? Voilà qui ferait un intéressant sujet d’éthique, que les écoles de journalisme devraient proposer à leurs étudiant.es.
Franck Goldnadel, directeur de ladite société, répète ainsi que son aéroport exemplaire essaie de réduire l’impact environnemental de l’aéroport en « réduisant les émissions de gaz à effet de serre ». Il est juste en contradiction frontale avec ce que d’aucuns appellent la réalité :
– Les émissions des compagnies aériennes pratiquant l’aéroport de Nice, 1er aéroport de province, ne font que croître globalement (source DGAC).
– L’extension du Terminal 2 de l’aéroport va générer une hausse de plus de 350 000 tonnes de CO2e par an (soit plus d’un tiers des émissions annuelles de l’ensemble de la ville de Nice), +150 tonnes de polluants atmosphériques (dans une ville déjà bien polluée) et une hausse d’exposition sonore de la population, avec un trafic annuel accru de +28 000 vols d’ici 2034 (tous ces éléments sont issus de l’étude d’impact du dossier officiel).
Sur ce dernier point, il faut quand même noter que la même poudre magique parvient, dans le dossier officiel de l’aéroport, à diminuer de -11% les émissions annoncées de CO2 d’ici 2034, malgré une hausse du trafic de +28 000 vols par an et une consommation accrue de +54 000 tonnes de kérosène[1] (multipliez par 7 pour obtenir le tonnage de CO2e). Absolument impossible et mensonger, mais … les informations en costume-cravate passent crème, tant dans de nombreux médias, qu’à la mairie de Nice ou à la Préfecture des Alpes-Maritimes.
Pour terminer, le Collectif Citoyen 06, toujours très engagé contre l’extension de l’aéroport de Nice (et non pas l’aéroport lui-même, faut-il le rappeler), a réagi vivement sur les réseaux sociaux à cette ultime version d’une longue liste d’articles de la même veine. Et contrairement au qualificatif un peu facile de ‘’donneurs de leçons’’, avancé par certains journalistes ou chefs d’agence, nous ne faisons que rappeler, d’ailleurs depuis des années, qu’un dossier comme celui de l’aéroport de Nice, pièce maîtresse du dispositif économique du territoire, mais aussi gros pourvoyeur d’impacts environnementaux, mérite un traitement beaucoup plus équilibré et étoffé que celui habituellement accordé.
Finalement et une nouvelle fois, il convenait juste de rappeler à la rédaction de ce quotidien qu’un éléphant, même doté du meilleur service de communication, reste beaucoup plus volumineux et lourd qu’une souris. En 2025, et en pleine crise climatique, il serait fâcheux que la posture et le greenwashing prévalent sur le dialogue et la factualité. Bref, nous faisons partie du nombre croissant de citoyen.nes qui ne lâcheront rien. Pourquoi ? Parce que la charte précitée rappelle que « le journaliste s’efforce de donner une information exacte, complète, vérifiée et contextualisée. ». Et parce que l’intérêt général prévaudra toujours sur l’intérêt privé.
Le reste n’est que détail.
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22.06.2025 à 10:25
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« Qui a volé l’appétit des femmes ? » se demande Lauren Malka dans « Mangeuses », avec ce constat : toutes les femmes souffrent un jour d’anxiétés alimentaires causées par les injonctions patriarcales. Mouais et Télé Chez Moi ont récoltés des témoignages de femmes qui ont la dalle. Des paroles fortes, intimes, parfois crues, à voir ici en ligne. Et que vivent les ogresses ! Les diktats du patriarcat.. Read More
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15.06.2025 à 12:32
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La ville de Nice distribue gratuitement un kit de rentrée scolaire à tous les écoliers. Bonne nouvelle ? Mouais.
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Générosité ? Mouais ! Tout d’abord, rappelons que le loi fait obligation aux communes de financer le fonctionnement des écoles, mais elle n’oblige pas à une somme par élève. On se retrouve donc dans des situations inégalitaires selon la ville où on habite. C’est donc un acte ordinaire de la vie municipale que de fournir du matériel aux élèves via les crédits pédagogiques alloués aux écoles notamment. D’ailleurs, « Les crédits pédagogiques habituellement alloués aux écoles sont inchangés » nous dit fièrement M. Estrosi (Nice-Matin 14/06/2025). Je confirme, ils sont inchangés. Depuis 2011. Par exemple la mairie attribue 31€ de crédits pédagogiques par élève de maternelle depuis 2011. À comparer avec l’inflation depuis cette date… Le seul prix du papier a plus que doublé dans cette période.
Pourquoi maintenant ? M. Estrosi est maire de Nice depuis 2008, et il ne se préoccupe de la gratuité de l’école qu’en 2015. Est-ce parce qu’il a des difficultés à acheter les fournitures de sa fille Bianca qui entre en CE2 à la rentrée ? Ou est-ce la proximité des élections municipales ? (mars 2026, pensez à vous inscrire sur les listes électorales) On voit bien la visée électoraliste de cette distribution par la mise en scène qui en est faite. Il la fait à l’école de Fabron, un de ses fiefs électoraux et une des très rares écoles de Nice à avoir adopté l’uniforme. Il la fait pour la rentrée 2025 de façon à pouvoir s’en vanter dans les débats électoraux.
Pourquoi comme ça ? A notre connaissance, il n’y a eu aucune concertation avec les enseignant·es via leurs organisations syndicales. Christian Estrosi paie pour l’école et Estrosi Christian décide et veut tout régenter, parfois au-delà de ses attributions. Enfin, comme d’habitude, c’est le journal officiel (Nice-Matin) qui leur a appris qu’iels devront distribuer ces kits, à qui et comment. Cette manière de faire court-circuite les enseignant·es et le travail d’équipe qu’iels font pour enseigner aux élèves les savoir-faire qui leur permettent de gérer leur matériel. Les établissements […] se chargeront de les distribuer aux élèves avant le départ pour les grandes vacances. Cricri a parlé ! Obéissez ! Où est l’autonomie pédagogique des enseignants là-dedans ? Pourquoi comme ça ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas les maternelles ?
Les fournitures seront données à tous les élèves et il est vrai qu’ils disposeront ainsi du même matériel. (ibid) Certes, mais c’est là une individualisation de l’aide et de la responsabilité. Iels ont eu leurs kits en juin, maintenant qu’iels se démerdent. Quid de la liberté pédagogique des enseignants dans le choix du matériel et la manière de s’en servir ? Quid des choix d’équipe de partage et de collectivisation du matériel ? Quid de l’aide aux plus défavorisé·es ? Égalité ou Équité ? Autant de questions qui mériteraient un long développement de cet article que nous ferons peut-être plus tard.
En attendant, comme à son habitude, Christian Estrosi décide tout, fait tout, se met en scène et met en scène ses actions, pourvu qu’on voie sa tête dans Nice-Matin et sur les Internets il est content. Surtout qu’il a bientôt une élection à gagner.
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02.06.2025 à 10:18
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Ce 24 mai, un sabotage a éteint Cannes lors de la journée de clôture du festival, ainsi que 160.000 foyers. Des anarchistes ont revendiqué l’action. Une élue locale les a qualifiés « d’abrutis décérébrés irresponsables » (sic) tandis que la sous-direction anti-terroriste a été saisie pour coordonner l’enquête. Et nous, nous alertons : attention à ne pas faire un nouveau Tarnac… Ce Samedi 24 mai donc, un double sabotage a.. Read More
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Ce Samedi 24 mai donc, un double sabotage a privé de courant la ville de Cannes lors de la journée de clôture du festival, ainsi que 160.000 foyers des Alpes-Maritimes et du Var. « Nous revendiquons la responsabilité de l’attaque contre des installations électriques sur la Côte d’Azur », a-t-il rapidement été exprimé dans un communiqué, relayé par un site d’information nantais, Indymedia, et signé par « deux bandes d’anarchistes » affirmant avoir saboté le « principal poste électrique alimentant l’agglomération de Cannes» et « scié la ligne de 225 kV venant de Nice », et se trouvant à Villeneuve-Loubet.
Dans la nuit de samedi à dimanche, à Nice, un transformateur électrique a ensuite été incendié, perturbant le réseau de tramway et l’aéroport.
« Cette action visait non seulement à perturber le festival, mais aussi à priver de courant tous les établissements industriels », peut-on lire dans ce communiqué titré « Coupez ! » : «Coupez ! Votre spectacle qui sert de vitrine à une République française grandiloquente […] votre cérémonie obscène au bord d’une mer devenue cimetière de réfugié-es […] le courant de vos industries militaires-technologiques » (1).
Dans son ample « Histoire du sabotage » en deux volumes (2), Victor Cachard parcourt « les nombreux mouvements qui s’opposent à toutes les formes d’exploitation et d’oppression. Des attaques contre la fortification, durant le Moyen Âge, aux incendies contre les antennes 5G aujourd’hui, en passant par les traîne-savates dans les usines et le sabotage de la colonisation, ces deux tomes permettent de comprendre ce qu’est le sabotage et pourquoi il est toujours d’actualité », nous indique l’éditeur. C’est donc une tradition de lutte qui remonte à loin -et qui a fait ses preuves. Le premier tome revient sur « les origines anarchistes de la pratique » : « C’est au moment où les militants renoncent à l’assassinat politique que la décision est prise de porter atteinte à la production ». Puis, dans le tome 2, « après les deux grandes guerres mondiales, le sabotage change de visage. Il sort des industries, quitte le monde du travail pour s’attaquer plus largement aux technologies meurtrières » – dont Thales-Alenia Aerospace, donc, « leader du secteur de la défense, [qui] fabrique des systèmes de visée pour canons et de guidage de missiles, et de télécommunications spatiales. C’est de loin le principal fabricant de satellites en Europe, et plus particulièrement de ceux à usage militaire » nous dit le communiqué des saboteurs.
Disons les choses très clairement : à Mouais, journal anarchiste, nous ne faisons pas ça. Propagandistes, nous le sommes par l’écrit, pas par le fait, même si nous soutenons les camarades qui s’y livrent, et qui ne font de mal à personne. Tenant·e·s de l’écologie sociale du regretté Murray Bookchin, nous sommes plutôt adeptes de la plantation de potagers punks urbains et de l’écriture de poèmes.
Et une chose nous inquiète. C’est que cet acte, somme toute relativement inoffensif – le courant est rapidement revenu, et aucune victime n’est à déplorer – n’entraîne à sa suite une répression sans commune mesure avec les faits reprochés, sous la houlette de la Sous-direction anti-terroriste (SDAT) a qui a été confiée l’affaire.
Or, les méthodes anti-terroristes, pour tout ce qui relève de l’anarchisme – enfin, en termes policiers on dit « mouvance anarcho-autonome » -, nous les connaissons. Ce sont notamment celles qui ont été infligées aux neuf personnes arrêtées simultanément et au petit bonheur la chance en Haute-Garonne, Ille-et-Vilaine, Val-de-Marne et Dordogne le 8 décembre 2020 à six heures du matin, cagoulées, et longuement incarcérées, parfois plus d’un an, comme ce fut le cas pour le surnommé Libre Flot, finalement libéré en avril 2022 suite à 37 jours de grève de la faim, et dont nous avons assisté au procès grotesque (3).
C’est aussi, évidemment, le fiasco de la piteuse « affaire de Tarnac », qui a vu, après l’arrestation en novembre 2008 de dix personnes, désignées par la ministre de l’Intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie comme appartenant à un groupuscule dit de « l’ultra-gauche, mouvance anarcho-autonome », le nommé Julien Coupat se retrouvant mis en examen pour « direction d’une structure à vocation terroriste », « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « dégradations en réunion en relation avec une entreprise terroriste ». « L‘antiterrorisme est la forme moderne du procès en sorcellerie », déclarera-t-il par la suite.
Tout le monde sera relaxé. Comme l’a dit un éditorial du Monde :
« De manière logique, la décision de la juge tire le bilan piteux d’une enquête erratique, confuse et lacunaire. Le seul fait concret retenu est la pose d’un crochet sur une caténaire. Mais il n’y a ni flagrant délit, ni preuves, ni aveux que Julien Coupat et sa compagne, directement mis en cause, ont participé à ce sabotage. En outre, les experts admettent que cet acte de malveillance ne menaçait en rien des personnes. Quant à l’enquête, elle a mis au jour bien des irrégularités et des incohérences, opportunément couvertes par le secret défense, au point de jeter le doute, voire le discrédit, sur les méthodes de la DCRI » (4).
Ainsi, nous prévenons ceux qui seraient tentés par un coup de filet chez tous les anarchistes innocents de la Côte d’Azur (déjà pas très nombreux, pauvres de nous) : prenez garde à ne pas refaire des « procès en sorcellerie » ineptes.
La rédac’
(1) https://nantes.indymedia.org/posts/146409/communique-du-sabotage-contre-des-installations-electriques-sur-la-cote-dazur/
(2) https://www.editionslibre.org/produit/histoire-du-sabotage-tome-1-2/
(3) https://blogs.mediapart.fr/macko-dragan/blog/201023/la-justice-n-vraiment-que-ca-foutre
(4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_Tarnac
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