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La Lettre de Philosophie Magazine

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03.07.2025 à 18:00

Fumeux décret !

nfoiry

Fumeux décret ! nfoiry jeu 03/07/2025 - 18:00

« Jusqu’à 750 euros la clope ! Depuis dimanche, il est interdit de fumer à la plage, dans un parc ou aux abords d’une école, et contrevenir à cette nouvelle règle vous expose à une amende salée. Une mesure indispensable, si l’on en croit notre gouvernement, prompt à régir par décret le moindre détail de notre quotidien. Comment en est-on arrivé là ?

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Précisons-le d’emblée : je ne regrette en rien le temps où la cigarette régnait en maîtresse incontestée de l’espace social. Certes, je me souviens avec une pointe de nostalgie des pièces enfumées dans lesquelles j’ai grandi, à commencer par l’utérus de ma mère, dont le placenta devait être gorgé de nicotine. Le claquement du briquet, les lourdes volutes qui planaient lorsque mon père allumait sa pipe, les minuscules trous noirs que creusaient les cendres dans la moquette grise : tout, dans la clope, convoque en moi le souvenir d’une enfance heureuse – qui se disait alors que la petite fille en rose était victime de tabagisme passif ? C’est sans doute pourquoi j’ai aimé… pardon, j’ai adoré fumer pendant des années.

Autres temps, autres mœurs : aujourd’hui, je suis incapable de m’imaginer comment on a pu, par le passé, supporter que des gens fument à l’intérieur d’un train, d’une voiture, d’une chambre à coucher, toutes choses que mes parents faisaient sans se poser de questions. Rien ne me dégoûte tant que l’odeur de tabac froid qui imprègne le moindre pli de vêtement lorsqu’on quitte un fumoir. Et, bien sûr, j’ai été sensibilisée par des décennies de prévention à la nécessité de protéger les plus fragiles des effets néfastes de la cigarette : j’ai beau vouloir être tolérante, je ne peux pas m’empêcher de protester lorsque mon compagnon allume une sèche à moins de 200 mètres de notre enfant – oubliant que j’ai été moi-même élevée dans un cendrier.

Bref, ne comptez pas sur moi pour défendre l’absolue liberté du fumeur. J’ai beau être spontanément libérale, je ne considère pas qu’imposer les conséquences de ses propres addictions à autrui relève des droits fondamentaux.

Si ce décret me dérange, c’est pour une autre raison. Parce qu’il suggère, au fond, que l’on ne croit plus à la capacité des individus de faire preuve de discernement. Oui, un type qui tire frénétiquement sur sa clope sous un abribus bondé est un malotru. Faut-il pour autant légiférer sur la question ? Sommes-nous donc si stupides que nous sommes incapables de faire la différence entre fumer assis sur une plage déserte et planté devant une maternelle à l’heure de la sortie des classes ? Le propre de l’éthique, comme le montrait Aristote, est non pas d’appliquer bêtement des règles, mais de savoir juger en situation. Le Français serait-il à ce point hermétique au bon sens qu’il est indispensable de lui indiquer la conduite à suivre en toutes circonstances ?

Mais il y a sans doute pire dans cette société du tout-régi-par-l’État qui se profile face à nos esprits hébétés (car, notons-le, personne ne s’est réellement insurgé contre cette énième intrusion gouvernementale dans notre quotidien), à savoir l’idée que nous sommes destinés à nous entretuer dès lors que surgit entre nous un conflit d’intérêts, aussi mineur soit-il. Et que nous avons définitivement enterré cette désuète vertu qu’est la politesse, qui s’exprime précisément dans des contextes où la loi ne décide pas qui est prioritaire sur l’autre. Au fond, je préfère voir quelqu’un allumer sa clope près de ma poussette, puis se confondre en excuses après que je lui demande gentiment de s’éloigner un peu, plutôt que vivre dans un monde où tout est régenté, administré, compartimenté.

“La politesse s’apprend comme la danse, écrit le philosophe Alain dans ses Propos sur le bonheur. Celui qui ne sait pas danser croit que le plus difficile est de connaître les règles de la danse et d’y conformer ses mouvements ; mais ce n’est que l’extérieur de la chose ; il faut arriver à danser sans raideur, sans trouble, et par conséquent sans peur.” Dans une société domestiquée à coups de décrets, ce n’est pas la grâce de la politesse qui teinte nos actions mais la crainte permanente d’être pris en faute. Ce qui, en retour, durcit nos rapports : en l’absence de règles, nous devenons impolis par défaut, incapables d’exercer notre jugeote. Car dans une société où le moindre écart à la règle est sanctionné d’une amende, à l’inverse, le moindre espace de liberté devient une autorisation à proclamer du “c’est mon droit” lorsqu’un autre requiert votre sollicitude. Une dérive inquiétante, si l’on en croit Alain, pour qui “l’impolitesse est toujours une sorte de menace”. Et si l’on retrouvait un peu de souplesse ? »

juillet 2025
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03.07.2025 à 17:00

Emmanuelle Maitre : “L’Occident n’a jamais accepté l’idée que l’Iran pourrait être une puissance nucléaire raisonnable”

nfoiry

Emmanuelle Maitre : “L’Occident n’a jamais accepté l’idée que l’Iran pourrait être une puissance nucléaire raisonnable” nfoiry jeu 03/07/2025 - 17:00

Pourquoi bombarder les sites nucléaires iraniens quand on tolère les essais nucléaires nord-coréens ? Pourquoi supposer que le régime mollarchique se servirait de l’arme atomique de façon nécessairement agressive ? Pour y voir plus clair, nous avons interviewé Emmanuelle Maitre, chercheuse à la Fondation pour la recherche stratégique. 

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Les frappes américaines et israéliennes ont-elles été décisives pour stopper le développement nucléaire iranien ? 

Emmanuelle Maitre : Il est impossible de l’affirmer. L’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] menait des inspections sur certains sites juste avant qu’ils ne soient bombardés, et ses inspecteurs eux-mêmes sont incertains quant aux conséquences réelles des attaques. Des usines servant à enrichir l’uranium ont été manifestement endommagées. Est-ce suffisant pour avoir un quelconque effet sur le programme à long terme ? N’y a-t-il pas d’autres sites ailleurs qui n’auraient pas été identifiés par les États-Unis ou l’AIEA ? Nul ne le sait. Tant que nous n’aurons pas la capacité de renvoyer des inspecteurs sur place, nous resterons dans le flou. 

 

Avons-nous une idée globale de la menace nucléaire iranienne avant l’opération américaine « Midnight Hammer » ?

L’acquisition de matière fissile est une tâche longue, difficile, et qui nécessite beaucoup d’investissements. Il faut produire du plutonium ou enrichir l’uranium à un niveau qui permet son utilisation pour des armes nucléaires. De ce point de vue, il est évident que l’Iran a fait d’immenses efforts depuis longtemps. Même avec la mise en œuvre de l’Accord de Vienne en 2015 censé limiter son programme nucléaire, le pays a réussi à accumuler des matières fissiles. Début juin 2025, l’AIEA avait estimé que Téhéran était en possession de près de 400 kg d’uranium enrichi à 60 % – 90 % étant le seuil à partir duquel on estime l’uranium apte à la fabrication d’armes nucléaires. En théorie et du point de vue des matières, l’Iran n’était qu’à quelques semaines ou quelques mois de pouvoir faire une arme, l’enrichissement s’accélérant au fil du processus. Cependant, la matière ne suffit pas. Il faut encore construire l’arme en question : avoir le savoir-faire, les composants et être capable de la transporter, éventuellement sur un missile. Sur ce volet dit de militarisation, nous savons que l’Iran a travaillé dessus avant 2003 selon des rapports de l’AIEA et des renseignements israéliens. Cependant, depuis cette date, nous n’avons plus eu connaissance de programmes de recherche… Ont-ils été interrompus ? Sont-ils menés de façon clandestine ? Nous n’en savons rien. 

 

Quelle est la doctrine nucléaire de la mollarchie iranienne ? 

L’Iran se réfère en permanence à une fatwa de 2003 du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui dit que l’arme nucléaire est contraire à la loi islamique. Par conséquent, le pays ne chercherait pas à s’en doter. Malgré les efforts continus pour développer ces technologies, on ne peut pas affirmer que l’Iran a un jour voulu se doter véritablement de l’arme atomique. Nous pouvons simplement a minima dire que le pays souhaite être un « État du seuil », c’est-à-dire tout proche du stade du développement de l’arme nucléaire, si bien qu’il pourrait changer d’avis à tout moment.

 

“L’Iran a adopté une posture ambiguë : ne pas officiellement développer le nucléaire pour ne pas subir le sort des Irakiens mais ne pas être loin du seuil pour accroître son statut dans la région”

Pourquoi ne pas assumer son souhait de se doter de l’arme nucléaire ? 

L’ambition de peser grâce au nucléaire remonte à la révolution islamique et à la guerre contre l’Irak de 1980 à 1988. L’Irak menait des programmes pour développer des armes de destruction massive et n’était ni sanctionné ni même rejeté par la communauté internationale. À l’époque, l’Iran se sentait isolé et pensait sans doute avoir besoin de ce type d’armement pour repousser ses agresseurs. Bien plus tard, en 2003, quand l’Irak a été envahi par la coalition militaire occidentale menée par les États-Unis, l’Iran a accepté des restrictions par crainte d’une intervention militaire massive et de la chute du régime qui pourrait en résulter. Par conséquent, le pays a adopté une posture ambiguë : ne pas officiellement développer le nucléaire pour ne pas subir le sort des Irakiens mais ne pas être loin du seuil pour accroître son statut dans la région et s’en servir comme levier de négociation. En fin de compte, le succès d’une telle stratégie du seuil est discutable puisque, de fait, elle n’a pas empêché les États-Unis et Israël de frapper son territoire. 

 

On peut contester le fait que l’Iran n’a pas l’ambition de fabriquer une arme nucléaire. Mais pourquoi supposer que ce pays s’en servirait nécessairement de façon agressive ? 

Nous ne pouvons pas savoir comment se comporterait l’Iran avec l’arme nucléaire. Probablement comme la plupart des États, ou pas pire que la Corée du Nord : une agression ne justifierait pas nécessairement d’en faire usage mais le pays serait à l’abri de l’invasion ou du renversement du régime par une puissance étrangère. C’est le principe de la dissuasion nucléaire : chaque pays fait valoir des lignes rouges, comme la Russie quand elle empêche les pays de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord d’intervenir trop visiblement dans le conflit en Ukraine, notamment via la livraison d’armes. Il reste qu’Israël a la conviction que l’Iran veut sa destruction, arguant que le pays n’a même pas reconnu l’existence de l’État israélien. Ainsi, même s’il s’est développé pour se défendre contre l’Irak, le nucléaire iranien représente une menace qu’il faut éliminer pour Israël. Et les négociations ne sont pas envisageables. Depuis quelques mois, Benyamin Netanyahou manifeste même l’espoir de se débarrasser de la République islamique et d’aboutir à un changement de régime. L’affaiblissement des groupes affiliés à l’Iran comme le Hamas et le Hezbollah, le soutien de Donald Trump, tout cela a dû décider le gouvernement israélien à agir pour amoindrir le programme nucléaire et, pourquoi pas, déclencher des réactions en chaîne aboutissant à la chute du régime des mollahs. 

 

“Les dirigeants occidentaux redoutent que l’arme nucléaire puisse rendre l’Iran encore plus agressif, puisque le pays serait à l’abri de toute riposte”

Si l’Iran s’éloigne du seuil de développement de l’arme nucléaire, la région ne risque-t-elle pas d’être plus instable dans la mesure où l’« équilibre des terreurs » serait rompu ?

Dans la théorie nucléaire, cela correspond à la posture des néoréalistes, et notamment celle d’un penseur comme Kenneth Waltz qui estime que l’arme nucléaire a un effet stabilisateur si les États s’en dotent, y compris des adversaires. Sur le cas iranien, c’est un argument qu’on entend très peu, et cela est lié à la nature religieuse, révolutionnaire et ultra-conservatrice du régime qui ne vise pas la stabilité mais le renversement d’un ordre politique. Au-delà d’Israël, de l’Europe aux États-Unis, les dirigeants politiques occidentaux n’ont jamais accepté l’idée que l’Iran pourrait être une puissance nucléaire raisonnable. Ils redoutent que l’arme nucléaire puisse rendre l’Iran encore plus agressif, que son comportement déstabilisateur et ses liens avec des groupes terroristes, avec le Hezbollah, le Hamas ou les houthistes n’auraient plus de répercussions, puisque le pays serait à l’abri de toute riposte. Enfin, plusieurs États, comme l’Arabie saoudite, ont indiqué qu’ils se doteraient eux-mêmes de l’arme nucléaire si l’Iran y parvenait. 

 

Le fait qu’Israël soit la seule puissance nucléaire dans la région représente-t-il un risque pour les autres États ? 

Au niveau diplomatique, le programme nucléaire israélien est contesté. Mais en réalité, Israël est davantage critiqué pour la guerre contre Gaza. Le fait que ce pays soit doté de l’arme atomique ne joue pas un rôle très important dans les relations stratégiques entre les États de la région. D’ailleurs, plusieurs États ont attaqué Israël alors qu’ils savaient très bien que le pays disposait d’une capacité nucléaire. 

juillet 2025
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03.07.2025 à 08:10

Lâcher prise ? Une question de stratégie !

nfoiry

Lâcher prise ? Une question de stratégie ! nfoiry jeu 03/07/2025 - 08:10

Nous aspirons tous à plus de simplicité dans nos vies et nos relations. Mais avant d’y parvenir, il faut résoudre une question : est-ce la vie qui est simple et nous qui sommes trop compliqués, ou bien l’inverse ? Dans l’article qui ouvre le grand dossier de notre tout nouveau numéro, Michel Eltchaninoff tente de résoudre ce paradoxe !

juillet 2025
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03.07.2025 à 08:00

“Pourquoi se complique-t-on la vie ?” Le nouveau numéro de “Philosophie magazine” sort aujourd’hui

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“Pourquoi se complique-t-on la vie ?” Le nouveau numéro de “Philosophie magazine” sort aujourd’hui nfoiry jeu 03/07/2025 - 08:00

Pensez à l’organisation de vos vacances, à vos relations familiales, amicales ou au déroulement du quotidien : il semble évident que nous ne cherchons pas toujours la solution de facilité ! Parfois, aller à l’essentiel demande même de grands efforts. Quelle est donc cette force obscure qui pousse les êtres humains à faire compliqué plutôt que simple ? 

Réponses dans notre tout nouveau numéro, à retrouver dès aujourd’hui chez votre marchand de journaux.

juillet 2025
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02.07.2025 à 18:20

Retour de la vasque des Jeux : le futur dégonflé !

nfoiry

Retour de la vasque des Jeux : le futur dégonflé ! nfoiry mer 02/07/2025 - 18:20

« Si vous comptez parmi les Parisiens cuits et recuits qui mijotent sous les toits, vous avez peut-être trouvé la fraîcheur dans les parcs et jardins de la capitale. J’ai été aux Tuileries, où la “vasque” spectaculaire qui a fait notre fierté durant les jeux Olympiques, a été réinstallée la semaine dernière. J’ai bizarrement éprouvé un sentiment désagréable, sans mesure avec l’admiration ressentie la première fois. Je vous explique pourquoi.

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“Faire revivre la magie de l’élévation dans le ciel de Paris.” C’était l’ambition avouée des autorités quand elles ont décidé de regonfler la montgolfière illuminée (et très instagrammable), emblème de la réussite des Jeux. Arrimée au jardin des Tuileries, en hommage au premier vol en ballon gonflé à l’hydrogène réalisé ici même au XVIIIe siècle, elle reviendra ainsi tous les étés, avant de passer la flamme à Los Angeles, en 2028. Je me souviens, l’an dernier, de l’attente fébrile, dans la torpeur du soir, avant de voir le ballon décoller dans la nuit. Là, rien. Ou plutôt, si : une déplaisante nostalgie, comme si nous étions condamnés, collectivement, faute d’un futur enviable, à “revivre” infiniment le passé. Cette grosse baudruche n’est qu’un symptôme d’une plus vaste “rétromanie”. Elle touche évidemment la mode et la musique – après le vinyle, la cassette audio a ainsi fait son retour et une boutique spécialisée, le Club K7, a même ouvert en début d’année. Mais quand on voit que des figures comme Jacques Chirac ou VGE – “Giscard à la barre” réimprimé sur des t-shirts cinquante ans après sa candidature à l’élection présidentielle en 1974 – sont devenus des items de pop culture, on peut craindre que l’idéal politique, lui aussi, tienne du grand recyclage. 

Suis-je déprimé ou est-ce l’époque qui l’est ? Je me suis posé la question, goûtant peu la “magie” de la ré-ascension de l’olympique ballon, étant plus sensible à l’effet de rengaine. Il faut dire que je sortais de la lecture d’un gros livre du philosophe Mark Fisher, tonique mais pas toujours riant, réunissant les billets de blogs qu’il a écrits jusqu’à son suicide en 2017. Dans ce livre intitulé k-punk. Fiction, musique et politique dans le capitalisme tardif qui vient de paraître en français (aux éditions Audimat), le critique musical et théoricien britannique déploie une critique de ce qu’il a appelé le “réalisme capitaliste”, qui a instauré l’idée d’une absence d’alternative, le futur ayant “été liquidé à un moment donné dans les années 1980 par les valeurs liées au néolibéralisme”. Cette résignation prend, dans la sphère culturelle notamment, la forme d’une nostalgie qui ressasse infiniment, faute de s’autoriser à penser l’avenir. “Le mode nostalgique, écrit-il, tient à l’incapacité d’imaginer autre chose que le passé, l’incapacité à produire des formes capables d’aborder le présent, et encore moins le futur”. À cette délétère “nostalgie du futur” aux accents dépressifs, Mark Fisher oppose, lui, ce qu’il appelle la “mélancolie hantologique”. Il emprunte la notion au philosophe Jacques Derrida, et il en fait “la contrepartie de ce mode nostalgique”. Car l’hantologie désigne ce qui n’est plus ou pas encore arrivé, mais qui nous hante, effectif comme une virtualité, présent comme un toujours-possible. Bref, il s’agit, pour le dire autrement, d’un “refus d’abandonner le désir du futur”. Un espoir gonflé… et pas qu’à l’hélium ! »

juillet 2025
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02.07.2025 à 17:00

L’heure d’une “troisième gauche” européenne ?

nfoiry

L’heure d’une “troisième gauche” européenne ? nfoiry mer 02/07/2025 - 17:00

La gauche européenne serait-elle en train de se réveiller face à la montée des populismes ? D’après un rapport de la Fondation Jean-Jaurès, une « 3e gauche post-sociétale » émergerait en Grande-Bretagne, au Danemark, en Suède ou en Allemagne. Le philosophe Denis Maillard, qui a contribué au rapport, nous explique en quoi consiste cette mouvance politique.

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« Un spectre hante l’Europe : le spectre de la sortie de la gauche de l’Histoire. » Le pastiche marxien par lequel Renaud Large ouvre l’étude collective qu’il a coordonnée pour la Fondation Jean-Jaurès n’est pas qu’un clin d’œil. Il dit bien l’état de panique d’un courant politique qui a perdu à la fois sa boussole théorique et son assise populaire. De fait, depuis une bonne vingtaine d’années, dans sa majorité, la gauche européenne se défait politiquement sans arriver à se redéfinir intellectuellement. Elle oscille ainsi entre la radicalité impuissante du populisme et l’approbation social-libérale du marché, quand elle n’épouse pas les travers d’une bourgeoisie culturelle qui brandit son surplomb moral comme une vertu civique. Chacune de ces positions traduit pourtant une réaction à l’évolution du monde depuis la fin du communisme mais toutes sont des échecs : altermondialisme, souverainisme et populisme de gauche inspirés par des penseurs comme Chantal Mouffe ou Ernesto Laclau ; social-libéralisme et « troisième voie » portés par un sociologue comme Anthony Giddens. Jusqu’à présent, rien de tout cela n’a réussi. Pourquoi ? C’est ce qu’explique dans le rapport de la Fondation Jean-Jaurès le chercheur Amaury Giraud en racontant la lente mue d’un socialisme devenu sociétal : abandon du peuple comme sujet politique central, mise en retrait de la souveraineté nationale, adoption enthousiaste des codes culturels de la bourgeoisie urbaine et in fine dépassement de la conflictualité sociale par la reconnaissance identitaire.

Recomposition silencieuse

C’est sur ces décombres qu’une nouvelle forme politique semble émerger, de l’ordre d’une « recomposition silencieuse », écrit Renaud Large ; une tentative de recoller ce que les gauches européennes avaient désarticulé jusqu’à présent : le peuple et la souveraineté, la solidarité et l’ordre, la question sociale et la question régalienne, autour de réalités telles que les conditions d’une vie digne et décente, la valeur du travail ou les flux migratoires. C’est en cela que cette gauche peut être qualifiée de « post-sociétale » : en effet, face à la politique des identités dérivée du multiculturalisme – mais dont les effets sont dévastateurs pour elle –, cette troisième gauche affirme une cohérence entre deux pôles : d’une part, une politique culturelle protectrice des classes populaires privilégiant la nation, la sécurité, la souveraineté ou la laïcité (en ce qui concerne la France), d’autre part, une politique socio-économique qui assume sa confrontation avec le marché et les effets délétères de la globalisation redessinant d’autant les conditions de la redistribution, du maintien des services publics et de la dignité du travail. C’est ce que tentent de faire, par exemple, le Premier ministre Keir Starmer en Grande-Bretagne (influencé en cela par le courant du parti travailliste dit Blue Labour, comme blue collar : « cols bleus ») ou encore la Première ministre sociale-démocrate danoise, Mette Frederiksen, qui a recentré la gauche sur l’universalité des droits sociaux, assumant un discours régalien clair sur la souveraineté, la sécurité et l’immigration afin de préserver le socle de l’État providence ; sans oublier la Suède, où, après avoir longtemps adopté une posture très libérale en matière migratoire, le Parti social-démocrate suédois a lui aussi opéré un virage stratégique majeur.

Du progressisme au “populisme décent”

« Cette recomposition, écrit Renaud Large, ne prend pas la forme d’un courant homogène ou d’une internationale politique, mais d’un archipel d’initiatives, de figures et de réflexions qui convergent vers une même intuition : l’échec de la gauche sociétale – centrée sur les minorités, le refus de traiter le sujet migratoire, les questions identitaires et l’hyperindividualisme – appelle un retour à une gauche cohérente, socialiste et populaire, sans renier pour autant les acquis progressistes. » Tout ceci suppose alors une refondation doctrinale. Celle-ci, non plus, n’est pas homogène mais on sent néanmoins des inspirations et des filiations intellectuelles. C’est ce qu’explique Amaury Giraud qui évoque un retour à la pensée socialiste et à certains de ses théoriciens hétérodoxes, de Christopher Lasch à Michel Clouscard, en passant par Jean-Claude Michéa, Pier Paolo Pasolini ou Guy Debord. Cette pensée ne rejette pas les combats progressistes et les luttes culturelles, mais elle refuse d’en faire l’objectif ultime du projet politique. C’est ici qu’intervient alors la référence au « populisme décent » tel que défini par le penseur britannique David Goodhart, qui s’exprime lui aussi dans ce rapport. 

“Il ne s’agit pas de gommer les conflits identitaires mais de les subordonner à une conflictualité première, socio-économique”

Les esprits critiques noteront que tous ces auteurs, bien que de gauche, ne sont pas à proprement parler « progressistes », ni mêmes marxistes. C’est tout l’intérêt de leur pensée, mais aussi le risque : non pas celui d’une reprise des thèmes de la droite extrême mais plutôt le risque de verser dans un certain conservatisme populaire. À cet égard, David Goodhart ose parler d’un « conservatisme de gauche ». Est-ce bien le cas ? Et faut-il alors faire le deuil de toute synthèse entre universalisme et respects des identités ? Certes pas. Et cette troisième gauche se veut aussi stratégique en assumant une position plus conservatrice sur les enjeux culturels et régaliens dans une grammaire sociale et universaliste, ce qui lui permet de désamorcer les effets centrifuges de l’identitarisme. En calmant le jeu de ce côté, elle peut alors relancer la conflictualité de l’autre côté, sur l’axe économique et social où l’opposition capital-travail demeure fondamentalement défavorable à la droite. Il ne s’agit donc pas de gommer les conflits identitaires mais de les subordonner à une conflictualité première, socio-économique, à laquelle rattacher les questions culturelles, notamment la question migratoire. Ce faisant, la gauche post-sociétale cherche aussi à éviter le piège du populisme de gauche qui a été d’ignorer les tensions culturelles internes aux milieux populaires. De fait, ce n’est pas le culturel, l’identitaire ou le religieux qui structurent la politique, mais une capacité à réarticuler valeurs communes et diversités vécues. C’est ici qu’une pensée comme celle de Serge Audier joue un rôle inspirant. Philosophe du solidarisme républicain, il exhume la tradition oubliée du socialisme français, celle des réformateurs sociaux du XIXe siècle qu’il actualise aux regards des enjeux du XXIe, à travers un républicanisme écologique : délibération collective, renforcement des communs, reconstruction d’un État social stratège, revalorisation du travail comme activité signifiante, coopération plutôt que compétition et refondation de la citoyenneté autour de l’autonomie collective plutôt que de l’individualisme consumériste. Une telle approche trouve aussi un écho dans la pensée du penseur japonais Kohei Saito, qui développe de son côté une lecture écologique de Marx.

L’exception française

Paradoxalement, c’est en France que cette nouvelle gauche aurait pu trouver sa forme la plus aboutie, mais c’est là qu’elle peine toujours à voir le jour. En effet, l’épisode des « gilets jaunes » en a été le miroir inversé : un surgissement populaire sans traduction politique. Là où une gauche post-sociétale aurait pu relier territoire, justice et transition écologique, la gauche française a préféré dénoncer les contradictions du peuple plutôt que de les assumer. Si bien qu’aucune force structurée n’a saisi l’occasion de cette insurrection civique. La gauche française reste prisonnière de son propre logiciel : La France insoumise, radicale sur l’économique, reste floue sur le régalien ; faute d’aggiornamento, le PS est inaudible sur quasiment tous les sujets. Et les écologistes paraissent embourgeoisés et proprement « hors sol ». Aucun récit ne parvient à tenir ensemble ordre et justice, peuple et progrès. Dans ce vide, le Rassemblement national s’installe comme seul interprète des colères populaires. Comme l’écrit Amaury Giraud, « la France a produit toutes les matrices idéologiques possibles – souverainisme de gauche, populisme de gauche, républicanisme laïque – mais n’a su en stabiliser aucune politiquement ». La gauche française saura-t-elle décoder et réinterpréter les modèles que lui proposent d’autres pays européens ? Nous le saurons bientôt : la Fondation Jean-Jaurès a proposé à ses principaux leaders de réagir au rapport sur la 3e gauche. Qui osera le post-sociétal ? Réponse à la rentrée.

juillet 2025
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02.07.2025 à 13:31

Les conseils de huit philosophes pour survivre à la canicule

nfoiry

Les conseils de huit philosophes pour survivre à la canicule nfoiry mer 02/07/2025 - 13:31

Comment endurer la chaleur ? Quelle est la meilleure éthique personnelle à adopter par temps caniculaire ? De l’astucieux au solitaire, en passant par l’immobile… voici huit attitudes possibles pour mieux supporter la fournaise. 

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1. Les techniciens 

La climatisation. C’est sans doute la solution la plus évidente. C’est aussi celle qui permet de protéger, voire de sauver les plus vulnérables particulièrement fragilisés par les épisodes caniculaires. Lors des pics de chaleur, elle permet de vivre en rupture météorologique avec l’extérieur, de créer une bulle de fraîcheur. Ce genre de confinement climatique est la solution technique par excellence. C’est aussi, malheureusement, la plus coûteuse sur le plan écologique, dans la mesure où le climatiseur libère de l’air chaud à l’extérieur, ce qui contribue à créer des îlots de chaleur. De plus, leur utilisation massive lors des épisodes de fortes chaleurs entraîne un besoin en énergie électrique qui oblige parfois à utiliser des centrales au gaz, comme cela a été le cas entre le 29 et le 30 juin, ce qui entraîne des émissions de CO₂. Bref : on réchauffe l’atmosphère en voulant se rafraîchir. On renforce le problème que l’on cherche à combattre. 

Ce type de cercle particulièrement vicieux a été étudié par Jacques Ellul, dans son essai La Technique ou l’enjeu du siècle (1954) :

« Il faut considérer que ce développement [technique] augmente les problèmes techniques eux-mêmes, en donnant une solution partielle aux anciens problèmes, mais en poursuivant délibérément la voie qui les avait provoqués. On agit ainsi selon la méthode célèbre qui consiste à faire un trou pour boucher celui qui est à côté. »

Alors, oui, la climatisation est salutaire pour notre confort, voire notre survie, mais elle contribue aussi à dégrader nos conditions de vie à plus grande échelle. 

 

2. Les agissants 

Depuis le début de la canicule qui submerge une bonne partie de l’Europe, les messages écologistes se multiplient. La crainte, voire l’angoisse très profonde, occasionnée par ces vagues de chaleur est mise à profit pour sensibiliser plus directement à la violence du dérèglement climatique. Cette stratégie repose sur un présupposé d’ordre sensualiste. Ce n’est qu’en sentant dans notre chair les effets du dérèglement que l’on pourra agir. Seul notre environnement sensoriel immédiat est moteur pour l’action. C’est la thèse défendue par Denis Diderot qui affirme, dans La Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient (1749) : « Je n’ai jamais douté que l’état de nos organes et de nos sens n’ait beaucoup d’influence sur notre métaphysique et sur notre morale » (lire aussi l’article que nous avons récemment consacré à ce sujet). Autrement dit, si la canicule est un moment terrible, elle permet aussi de revoir notre rapport à la morale et à l’environnement. 

 

3. Les astucieux 

Certains n’ont pas de clim’… mais ils ont des idées. Depuis l’arrivée des grandes chaleurs, la plateforme TikTok regorge de trucs et astuces pour maintenir une température corporelle acceptable : mettre sa bouilloire au frigo, se coller un patch antifièvre sur la nuque, respirer en sortant la langue (oui, oui)… Cette créativité dans la lutte contre la chaleur ne date pas d’hier. Les habitants des régions très chaudes sont habitués à fermer tous les volets, à calfeutrer les appartements à des heures précises, et à ne surtout pas rater le bon moment (tôt le matin) pour faire rentrer l’air frais. Toute une science de la préservation de la fraîcheur s’échafaude ainsi par l’expérience concrète. Dans ses Œuvres morales, le philosophe antique Plutarque (Ier-IIe siècles) recommande d’éviter les étages et les zones en hauteur pendant les grandes chaleurs pour privilégier les « rez-de-chaussée » qui sont « des asiles commodes » lors des canicules. Il a aussi un avis sur les meilleurs coins de baignade : non pas la mer, trop chauffée par le soleil, mais les eaux de source « qui sortent des montagnes » et sont de facto « les plus froides ». À défaut d’avoir des sources, certains choisissent de faire un tour à la piscine municipale… ou prennent des douches froides. 

 

4. Les immobiles 

Arrêter de s’agiter, fermer boutique, cesser sur-le-champ toute activité : cette autre option valorise non plus la créativité mais l’absence de mouvement. Il ne s’agit pas de lutter contre la température mais de s’adapter à elle en mettant son organisme et son corps au ralenti. Pour cela, pas besoin de baignade. L’idéal est simplement de parvenir à se trouver un refuge : un coin d’ombre dans un parc, un espace un peu plus calme. « L’ombre […] est une habitation », écrit Gaston Bachelard dans sa Poétique de l’espace (1957). Ces refuges ombragés nous offrent la possibilité de ralentir, voire de cesser tout mouvement. « La conscience d’être en paix en son coin propage, si l’on ose dire, une immobilité », ajoute le philosophe. S’installer à l’ombre au pied d’un arbre en se laissant gagner par la langueur ambiante est sans doute la meilleure chose à faire quand la température avoisine les 40 °C.  Cette technique aux accents anticapitalistes est malheureusement l’une des plus difficiles à mettre en œuvre, dans nos sociétés qui valorisent avant tout le travail et l’(hyper)activité. 

 

5. Les durs à cuire

« Ce n’est pas une petite canicule qui va m’atteindre », se vanteront certains. La chaleur qui envahit le corps, le froid qui glace les os : tout cela est, pour eux, de l’ordre de la sensation et ne mérite pas que l’on s’y attarde outre mesure. Pire, c’est en y pensant trop que la chaleur devient la plus intolérable. Dans ses Pensées pour moi-même (composées entre 170 et 180 par. J.-C.), Marc Aurèle préconise de « ne pas accroître [la douleur] par l’opinion que tu t’en fais ». Le philosophe stoïcien plaide en l’occurrence pour une éthique de la force mentale et du contrôle de soi-même. Se plaindre, gémir, maudire le sort sont des attitudes qui prouvent une forme de dépendance, d’aliénation à ses sensations physiques. Quand tu t’inquiètes « de la chaleur qui te suffoque », « c’est à la douleur que tu cèdes », affirme-t-il. Il faut au contraire viser le détachement et l’autonomie. 

 

6. Les humbles 

Il fait chaud, certes. Mais qu’est-ce que j’y peux individuellement, à cet instant précis ? Pas grand-chose… Je dois, pour cette raison, accepter ce qui arrive, Cette attitude, également stoïcienne, nous pousse à l’humilité. Il ne s’agit pas ici de fatalisme défaitiste (en l’occurrence, rien n’empêche de lutter pour l’écologie) mais d’un mouvement provisoire d’acceptation de ce qui a lieu, ici et maintenant. L’idée est de reconnaître qu’il existe certains états de fait contre lesquels on ne peut pas agir dans l’immédiat. Cette attitude, défendue par Sénèque, consiste également à insister sur notre vulnérabilité face aux intempéries et aux désastres climatiques. Voici ce qu’il écrit à ce sujet  dans ses Questions naturelles (v. 65 apr. J.-C.) : 

« Ne sentez-vous pas que nos corps, jouets de l’extérieur, ne sont que faiblesse et fragilité ; que le moindre effort les détruit ? […] C’est prendre une haute idée de son être que de craindre plus que tout le reste la foudre, les secousses du globe et ses déchirements. » 

Et de conclure, non sans emphase : « Aie donc conscience de ta faiblesse, ô homme ! »

 

7. Les solitaires 

D’accord pour supporter la chaleur – mais tout seul. Quand le temps est lourd, la promiscuité peut paraître encore plus insupportable. On peut donc aussi essayer de vivre les canicules en s’isolant le plus possible des autres. Et si l’on n’a pas le choix, des règles de distanciation sont de mise. Dans Walden ou la Vie dans les bois (1854), le philosophe Henry David Thoreau estime qu’une conversation « réfléchie » doit demander « plus de distances entre les interlocuteurs, afin que toute chaleur et moiteur animales aient chance de s’évaporer ». Parfois, l’idéal est de se taire. Si l’on veut conserver de bonnes relations avec autrui, il nous faut, estime le philosophe, à la fois « nous tenir à une […] distance corporelle », mais aussi, savoir « garder le silence ». Bref, ne pas ajouter du bruit à la chaleur. 

 

8. Les solidaires 

Avez-vous remarqué, le nombre de gens au téléphone dans la rue, qui prennent des nouvelles de leurs grands-parents depuis le début de la vague de chaleur ? Avez-vous également observé ces conversations entre voisins, où chacun se quitte en conseillant à l’autre de bien se reposer et de boire beaucoup ? Quand il fait très chaud, et notamment depuis la canicule de 2003, on se soucie particulièrement des plus fragiles. Parce qu’elle est ressentie par tout le monde (même ceux qui ont la climatisation), la météo qui s’emballe fait parler. Elle crée un intérêt commun, un sujet de préoccupation collectif. Le philosophe anarchiste Pierre Kropoktine estime que les temps les plus durs sont aussi les plus féconds en matière de solidarité. Il s’oppose en l’occurrence à ceux qui se réclament de la science Darwinienne pour affirmer que la dureté des épreuves a tendance à renforcer l’égoïsme et le chacun pour soi. Voici ce qu’il écrit en 1902, dans son essai L’Entraide. Un facteur de l’évolution : 

« Les calamités naturelles et sociales viennent et disparaissent. Des populations entières sont réduites périodiquement à la misère ou à la famine ; les sources mêmes de la vie sont taries chez des millions d’hommes, réduits au paupérisme des villes. […] Mais le noyau d’institutions, d’habitudes et de coutumes d’entraide demeure vivant parmi les  millions d’hommes dont se composent les masses ; il les maintient unis. » 

Comme de nombreux désastres climatiques, les grandes chaleurs nous fragilisent en tant qu’espèce. Mais elles peuvent aussi, de ce fait, augmenter notre souci pour autrui… Et c’est toujours ça de pris !

juillet 2025
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