AbonnésCertains articles en ACCÈS LIBRE Comment faire évoluer la société vers plus de justice, plus de démocratie, dans le respect des équilibres écologiques ?
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Olivier Cohen de Timary Fondateur - Directeur de la rédaction.
Conséquence de la course effrénée à l’intelligence artificielle et à la numérisation de nos vies, les centres de données (ou data centers) se multiplient partout, soutenus unanimement par les gouvernements. Démesurés, voraces en foncier, en énergie et en eau, sources de peu d’emplois, ils offrent une prise nouvelle, un point de convergence entre critique du numérique et luttes environnementales.
Selon une phrase de Fredric Jameson devenue célèbre, il serait plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. Or, à rebours de ce constat, de plus en plus d’auteurs et d’autrices de science-fiction tentent aujourd’hui de raconter des histoires non plus de fin du monde, mais de fin de notre monde capitaliste.
Mathilde Panot, Rima Hassan, Anasse Kazib, mais aussi des syndicalistes CGT ou de simples citoyens, soutiens de la cause palestinienne, ont été inquiétés et parfois condamnés depuis 2023 pour « apologie du terrorisme ». Face à ce qui est perçu comme un dévoiement de la lutte antiterroriste, les députés insoumis ont déposé en novembre 2024 une proposition de loi pour abroger cette infraction. Pour Julie Gonidec, avocate en droit des étrangers et en droit pénal, membre du Syndicat des avocats de France, qui travaille sur plusieurs de ces affaires, ce délit aux contours flous constitue en effet une grave menace pour la liberté d’expression.
Depuis Encabanée, son premier roman paru en 2018, la Québécoise Gabrielle Filteau-Chiba, 38 ans, est devenue une figure centrale d’une littérature engagée, contemplative et enchanteresse, qui fait la part belle aux zadistes, aux forêts canadiennes du Kamouraska et au vivant. Une prose sensible et féministe qu’elle déploie à nouveau dans son dernier livre, Hexa, qui l’éloigne quelques peu de ses territoires documentaires pour verser dans la science-fiction. Mais si le futur se révèle inquiétant, il est aussi l’occasion de lutter et se réinventer.
Vous vous sentez impuissant face à l’inaction climatique, aux guerres, aux techno-fachos et leurs mondes mortifères ? Trouvez votre havre de paix dans notre galaxie. Cette géographie utopique puise dans les voix alternatives et rafraîchissantes d’une science-fiction qui déjoue la dystopie et ses cauchemars. Attention il y a des pièges…
Dans un monde saturé par les catastrophes annoncées, les imaginaires eux-mêmes semblent en crise, comme en témoigne l'omniprésence de la dystopie dans la culture populaire. Dans un texte inédit pour Socialter, la philosophe Alice Carabédian, spécialiste de la science-fiction et autrice de Utopie radicale (Seuil, 2022), plaide pour une réappropriation du futur.
Annulation de méga-entrepôts Amazon, interdiction de la fracturation hydraulique, recul des projets de mégabassines… Alma Dufour, Paul Reynard et Julien Le Guet racontent, depuis leur point de vue sur le terrain des mobilisations, quelles stratégies ont permis de faire vaciller les secteurs contre lesquels ils ont lutté.
Découvrez notre recension de « Terres et Liberté - Manifeste antiraciste pour une écologie de la libération » de Fatima Ouassak aux éditions Les Liens qui libèrent.
Dans Accumuler du béton, tracer des routes (La fabrique, 2024), Nelo Magalhães réinscrit l’histoire des grandes infrastructures de transport de 1945 à nos jours, dans celle des mutations de l’économie française. Du fordisme des « Trente Glorieuses » au néolibéralisme, il raconte comment l’État et le patronat routier ont produit main dans la main l’espace dans lequel nous vivons. Une mise en perspective pour « dénaturaliser » le béton et politiser les dégâts de l’aménagement capitaliste.
Plante millénaire des Andes, la coca est devenue depuis soixante ans une malédiction pour la région sous l’effet du trafic de cocaïne et de sa répression. Depuis quelques années, le narcotrafic s’accentue et se reconfigure, concentre et déplace les zones de culture, et intensifie les ravages environnementaux et humains associés.
Nées dans les années 1970, les radios pirates ont porté les cris des usines, des immigrés et des luttes écologistes et féministes. Aujourd’hui, la résistance sonore ressurgit sous une forme nouvelle, des radios éphémères de lutte aux studios de podcasts indépendants.
Face à des projets d’aménagement contestés dont les budgets se chiffrent en moyenne en centaines de millions d’euros, les collectifs citoyens luttent avec des moyens dérisoires. Enquête sur l’économie précaire mais inventive des résistances territoriales.
À Kobané, bastion de la résistance kurde en Syrie, la guerre se prolonge et l’expérience révolutionnaire et progressiste du « confédéralisme démocratique », mis en place depuis 2013, vacille. Entre menaces extérieures et dérives internes, les habitants tentent de préserver les avancées sociales, notamment en matière de droits des femmes et de reconnaissance de la culture kurde.
Des lois récentes facilitent le déploiement d’une industrie qui se prétend écologiquement vertueuse, au détriment de l’environnement et de la concertation citoyenne. À Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, face à la multiplication des projets industriels dits « verts », les habitants sont parvenus à obtenir de l’État la tenue d’un débat sur les impacts vertigineux qu’implique une telle mutation sur le territoire.
Que peut le droit face à la disparition du vivant ? Pour l’avocat spécialiste du droit pénal de l’environnement Sébastien Mabile, la justice n’a pas fait ses preuves pour enrayer les ravages de l’industrie. Le recul du droit de l’environnement signale, selon lui, une tentative de l’État de verrouiller le débat démocratique. Mais des pistes existent pour rééquilibrer la balance du droit du côté des citoyens. Entretien.
Découvrez notre recension des ouvrages Le Réveil des peuples de la terre, Futur ancestral et Idées pour retarder la fin du monde de Ailton Krenak aux Éditions Dehors.
Depuis sa parcelle de plantes aromatiques et médicinales, l’agricultrice Juliette Krier scrute au fil des saisons les subtiles évolutions du paysage olfactif de son petit coin de Touraine. La rose pâlit sous la grêle, le colza embaume la campagne et le thym se porte bien. Mais que cache l’entêtant parfum des fleurs ? Balade dans le jardin de la France, le nez au vent.
Dans les années 1980 et 1990, une mobilisation citoyenne sans précédent a empêché la construction de plusieurs barrages sur la Loire, préservant ainsi le dernier grand fleuve sauvage d’Europe. Retour sur cette lutte emblématique avec l’un de ses artisans, Martin Arnould, auteur d’Au pied du barrage. La lutte oubliée pour la Loire sauvage (Actes Sud, 2025).
À distance des incantations révolutionnaires comme des espoirs déçus de conquête du pouvoir par les urnes, Alessandro Pignocchi dessine dans Perspectives terrestres un horizon pour les luttes écologistes radicales : construire, à côté de l’État et du marché, des territoires de subsistance, autonomes politiquement. Dans cet essai dense, entrecoupé de planches de BD, le dessinateur et philosophe propose une stratégie ancrée dans le réel, gradualiste, à l’affût des moments d’intensité politique à saisir et des alliances nouvelles à tisser.
Le plateau de Millevaches, en Limousin, est connu comme un territoire d’alternatives et de luttes écologiques et sociales. Dans le contexte réactionnaire actuel, ses habitants sont pris en tenailles entre une accélération des destructions environnementales et la stigmatisation des défenseurs du vivant.
Longtemps atomisées en une myriade de collectifs locaux, les luttes locales se regroupent de plus en plus ces dernières années en coalitions thématiques ou régionales. Victor Vauquois, de Terres de Luttes, fait le point sur cette dynamique qui permet aux combats locaux de gagner en puissance.
En renouant avec l’action directe de masse et en popularisant des luttes clairement en rupture avec le système capitaliste, les Soulèvements de la Terre ont, depuis 2021, transformé en profondeur le mouvement écologiste. Leur ligne de bataille est claire : se défendre contre l’artificialisation des sols et l’accaparement des terres et de l’eau. Pour cela, ils multiplient les tactiques, de l’occupation des terres au « désarmement » de l’industrie écocidaire, et tissent des alliances multiples au-delà des sphères écologistes. Pour Socialter, les militants Léna Lazare et Martin Fraysse reviennent sur l’évolution du mouvement, depuis les mobilisations contre les mégabassines et la tentative de dissolution en 2023 jusqu’aux plus récentes campagnes contre l’extrême droite et l’industrie militaire.