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02.06.2025 à 18:42

Assassinat d’Hichem Miraoui : terreur islamophobe et mobilisation antiraciste

Lignes de Crêtes
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Une victoire de la mobilisation pour Aboubakar Cissé : la saisine du parquet anti-terroriste dans l’affaire de l’assassinat raciste d’un jeune homme tunisien, Hichem Meraoui et des blessures graves infligées à un jeune homme turc par un tueur qui a revendiqué l’attaque dans des vidéos est le résultat du rapport de forces. Le 11 mai nous étions des centaines de milliers en France à manifester contre l’islamophobie d’état, le racisme et la négrophobie, à l’initiative de la communauté musulmane. Cette mobilisation a été très durement réprimée, par des perquisitions touchant des membres du CCIE. Néanmoins elle a permis de sortir les crimes islamophobes de la rubrique fait divers dans laquelle ils sont cantonnés : en effet, l’assassinat de trois personnes en décembre 2022, comme l’attaque armée de la mosquée de Bayonne en 2019 ont toujours été traitées comme des crimes individuels et sans signification politique majeure par le pouvoir. Aujourd’hui le ministère de l’Intérieur est contraint de réagir différemment : sans doute aussi parce que le tueur mis en examen pour association de malfaiteurs, en possession d’armes lourdes est lié à d’autres tueurs potentiels. De nombreux médias communautaires ont mis à jour ces dernières années des groupes armés suprémacistes blancs qui allaient passer à l’action contre des musulmans, par exemple le groupe FrDeter, qui avait établi une liste précise de personnalités. De nombreux suprémacistes blancs extrêmement violents ont été jugés de manière laxiste et sans susciter un réel débat public : dans les plus récentes, on peut citer la simple…
Texte intégral (793 mots)

Une victoire de la mobilisation pour Aboubakar Cissé : la saisine du parquet anti-terroriste dans l’affaire de l’assassinat raciste d’un jeune homme tunisien, Hichem Meraoui et des blessures graves infligées à un jeune homme turc par un tueur qui a revendiqué l’attaque dans des vidéos est le résultat du rapport de forces.

Le 11 mai nous étions des centaines de milliers en France à manifester contre l’islamophobie d’état, le racisme et la négrophobie, à l’initiative de la communauté musulmane. Cette mobilisation a été très durement réprimée, par des perquisitions touchant des membres du CCIE.
Néanmoins elle a permis de sortir les crimes islamophobes de la rubrique fait divers dans laquelle ils sont cantonnés : en effet, l’assassinat de trois personnes en décembre 2022, comme l’attaque armée de la mosquée de Bayonne en 2019 ont toujours été traitées comme des crimes individuels et sans signification politique majeure par le pouvoir.

Aujourd’hui le ministère de l’Intérieur est contraint de réagir différemment : sans doute aussi parce que le tueur mis en examen pour association de malfaiteurs, en possession d’armes lourdes est lié à d’autres tueurs potentiels. De nombreux médias communautaires ont mis à jour ces dernières années des groupes armés suprémacistes blancs qui allaient passer à l’action contre des musulmans, par exemple le groupe FrDeter, qui avait établi une liste précise de personnalités.
De nombreux suprémacistes blancs extrêmement violents ont été jugés de manière laxiste et sans susciter un réel débat public : dans les plus récentes, on peut citer la simple condamnation à du sursis pour une personne ayant posé une grenade devant la mosquée de Saint Omer en février 2025 ou les relaxes et peines extrêmement légères pour le groupe « Les Barjols » qui avaient été arrêtés alors qu’ils comptaient passer à l’acte contre Emmanuel Macron.

Si cette inculpation du tueur du Var rassurera sans doute une partie des musulmans, en soi, elle ne préjuge rien de la suite : par exemple, la seule cible d’extrême-droite de l’état d’urgence en 2015, Christophe Lavigne, ex sergent de l’armée de l’air arrêté chez lui avec un énorme arsenal, qui avait déjà fait de la prison pour avoir projeté une attaque au fusil automatique contre les fidèles de la mosquée de Vénissieux, a finalement vu la qualification de « terrorisme » abandonnée pendant l’enquête. Il est aujourd’hui libre et écrit des romans barrésiens.

De plus cette inculpation du tueur du Var traduit sans doute une volonté du Ministère de l’intérieur de se couvrir face à un scénario bien connu des spécialistes du suprémacisme blanc armé : les répliques après un meurtre particulièrement réjouissant et emblématique pour les islamophobes. Cela avait été le cas dans toute l’Europe, aux Etats Unis et au Canada après l’attaque de Brenton Tarrant à la mosquée de Christchurch : de nombreux jeunes hommes s’en étaient réclamés pour commettre des tueries négrophobes, islamophobes ou racistes.

Malheureusement le meurtre d’Aboubakar Cissé, poignardé 57 fois et en prières peut provoquer le même effet d’émulation, surtout dans le contexte politique français : les déclarations bellicistes du Ministre de l’Intérieur appelant à s’en prendre au voile ont entraîné de nombreuses agressions violentes contre des femmes portant le hijab. Le rapport contre les Frères Musulmans a immédiatement entraîné des intrusions islamophobes dans des mosquées.
A force d’appeler les électeurs d’extrême-droite, ceux-ci répondent aux macronistes mais pas forcément dans les urnes. Le sentiment d’impunité peut entraîner une vague de ratonnades, voire des tueries de masse, on le sait au plus haut niveau de l’état.

En réalité, ce n’est pas la classification des tueurs d’extrême-droite en « terroristes » qui peut changer la donne : la réponse est d’abord l’abrogation des dispositions islamophobes liberticides, prises notamment au nom de l’anti-terrorisme qui affaiblissent l’antiracisme. Par exemple, celles qui permettent perquisitions et dissolutions contre les associations antifascistes qui luttent contre le génocide en Palestine et contre l’islamophobie ici, l’arrêt du harcèlement contre les personnalités musulmanes, activistes, imams, présidents de mosquées qui s’expriment contre l’islamophobie d’état.

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