27.06.2025 à 12:13
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C’est une histoire sortie d’un roman noir, mais tout à fait authentique. Gilles Bertin, figure du punk français, chanteur de Camera Silens (Bordeaux, début des années 1980, braqueur d’un dépôt de la Brink’s en 1988, puis fantôme sans visage trente ans durant. Disparu, réapparu, malade, repenti. Il revient de tout. Et meurt en 2019, à Barcelone, là où il s’était caché.
C’est ce destin hors norme que retrace Stéphane Oiry, dessinateur au trait sec et fraternel. Ses Héros du peuple sont immortels, publié chez Dargaud, n’est pas une BD hommage, ni un plaidoyer. C’est un regard. Lucide, inquiet, parfois amusé. Oiry ne juge pas. Il redonne de la chair à un nom devenu mythe, ou mauvaise conscience de toute une génération. C'est sa première convocation Au Poste.
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25.06.2025 à 20:10
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Le monde vacille, mais certains regardent encore droit. A la tête du nouveau site Diagrammes, Michel Feher, philosophe bien connu de nos services, vient Au Poste en tracer les contours. Pas un énième blog de plus, mais une architecture pensée pour tenir ensemble ce qui, trop souvent, reste éparpillé. Face à la droitisation rapide des sociétés, à la montée des pouvoirs prédateurs et aux renoncements démocratiques, Diagrammes veut documenter, relier, comprendre — et armer celles et ceux qui refusent la résignation.
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Entretiens exigeants, croisés, accessibles, accompagnés de dossiers pour donner prise au réel,
Diagrammes est un espace critique comme on les aime, une cartographie évolutive des forces qui travaillent notre époque — et un outil pour ne pas se perdre dans le bruit. À la fois francophone et anglophone, Diagrammes vise à populariser les travaux anglophones chez les publics francophones, et vice-versa, dans le but de nourrir une compréhension transnationale des mutations en cours.
Parmi les premiers entretiens publiés par Diagrammes, on note celui de Melinda Cooper, historienne de la crise de 2008, qui décrypte la montée des « barons voleurs » et l’inversion du capitalisme managérial. Et celui d’Eyal Weizman (Forensic Architecture) qui explore à Gaza la dimension géopolitique de la violence israëlienne, entre cartographie critique et pouvoir destructeur.
Combattre la «connivence des brutes»
« On est pris dans le vertige d’une droitisation qui s’accélère sans cesse » lâche Michel Feher, d’une voix calme mais déterminée. On sent qu’il ne veut rien lâcher : il veut comprendre ce qui nous arrive, et outiller la critique.
L’échange commence dans une ambiance presque cabossée : bugs techniques, ventilateur bruyant, éclats de rire avec l’animateur. On redémarre comme on peut. Mais très vite, le ton se fait grave. Ce matin même, l’équipe et les aupostiens (nes) était « bouleversée » en recevant la famille de Souheil El Khalfaoui, tué par la police. L’émission se déroule dans cette atmosphère lourde, comme un rappel : comprendre le présent n’est pas un exercice théorique.
Feher arrive avec une proposition : Diagrammes. Pas « un blog de plus », mais « une architecture » pensée pour relier des morceaux épars du réel. Il raconte : « On voulait faire une espèce de puzzle », filmer des entretiens exigeants et accessibles, « donner le temps », adopter « une focale large » pour embrasser la complexité.
Il insiste : « Ça nous aide à comprendre ce qui nous arrive ». À ce moment-là, on ne pouvait qu’être d’accord : on le sent sincère, presque vulnérable, conscient des limites de l’exercice mais convaincu de sa nécessité.
Diagrammes se veut un lieu critique, à la fois francophone et anglophone. Feher détaille : il s’agit de faire circuler des savoirs trop souvent confinés à des cercles académiques ou linguistiques. Les entretiens sont filmés, accompagnés de dossiers thématiques, pour « donner prise au réel » et permettre aux lecteurs de « croiser les regards ».« On voulait se donner plus d’amplitude », explique-t-il, « pour comprendre en croisant encore un peu plus les regards ».« Diagrammes, c’est une cartographie évolutive des forces qui travaillent notre époque » Michel FeherCette « cartographie » ne prétend pas donner une seule lecture, mais offrir des outils, des pistes, des résonances entre des voix parfois éloignées. Il s’agit d’assembler ce qui est trop souvent séparé : économie politique, affects, idéologies, géopolitique.
Feher rappelle qu’il ne travaille pas seul : Diagrammes est né d’une complicité intellectuelle de longue date avec la journaliste Aurélie Windels. Ils avaient déjà co-fondé l’association et la série de livres Cette France-là, qui documentait la politique migratoire sous Sarkozy.
Ils avaient même tenté un premier site, « Near Futures Online », mort-né mais riche en leçons. Avec Diagrammes, ils veulent aller plus loin : proposer des contenus bilingues, organiser des dossiers, publier des analyses, mais surtout filmer des entretiens exigeants et accessibles, pour que la pensée ne reste pas confinée.
Feher souligne la difficulté : « On s’était dit que filmer nous laisserait du temps pour écrire, mais c’était la fausse bonne idée par excellence ». Il avoue le labeur, la complexité, mais ne cache pas sa fierté : « Ça commence à prendre ».
Davis Dufresne le pousse sur ce point : pourquoi lancer encore un « site » ? Feher se crispe presque : « On ne veut pas qu’on nous dise : vous êtes là pour commenter les élections. Non ! ».
Il explique que Diagrammes veut aller aux causes profondes : les « économies morales », les dispositifs qui façonnent la peur et la haine, la production de la résignation démocratique.
« On veut relier des voix, tisser des résonances » Michel Feher.Il évoque son travail éditorial aux États-Unis (Zone Books), ses liens avec des auteurs de part et d’autre de l’Atlantique : Diagrammes veut faire circuler ces idées, traduire, populariser sans simplifier.
L’émission prend un autre relief grâce au tchat, attentif et exigeant. Les questions fusent, obligeant Feher à préciser sa pensée : cheradenin demande : « Vous avez parlé de vivre des résistances et de les théoriser, diriez-vous que nos implications « construisent » nos identités ? »Feher opine : oui, c’est même central comprendre que nos engagements forgent nos subjectivités.
bouyacapex relance : « Quelle est la stratégie viable face aux Brutes en connivence ? La pensée critique face à la force/violence ? » Feher admet la tension : il faut penser sans renoncer à l’action. « Comprendre avant de riposter », c’est essentiel, même quand la violence impose son rythme.
« Il ne s’agit pas de dire aux autres quoi penser, mais de se donner les moyens de comprendre » Michel Feher
Le tchat creuse encore :
feminasapiens : « Pourrait-ce être une guerre indirecte contre la Chine ? »
Feher nuance : les rivalités géopolitiques existent, mais la droitisation se fabrique « chez nous ».
feminasapiens insiste : « Les communistes et anarchistes sont-ils encore à la page ? »
Feher voit dans ces traditions des ressources critiques, mais rappelle qu’elles doivent se réinventer face aux nouvelles formes de capitalisme financier et de gouvernance algorithmique.
pajakju questionne : « Ces libertariens réfléchissent-ils aux conséquences ou c’est « après moi le déluge »? »
Feher souligne l’attrait individualiste de l’idéologie libertarienne, qui évacue toute responsabilité collective.
feminasapiens encore : « Sommes-nous à un moment de bascule ? Fin du capitalisme au paroxysme de sa destruction ? »Feher reconnaît cette crise, mais y voit aussi le risque d’une alternative autoritaire ou ultra-libertarienne : la bifurcation reste ouverte.
« On ne veut pas juste coller des textes, mais créer des liens »Michel Feher
Annick Ollivier (YT) : « Est-ce le même système que celui qu’impose Macron ? »
Feher le dit clairement : c’est la même logique néolibérale, celle qui démantèle les droits sociaux et détruit l’industrie.supamurgeman : « Le Covid a-t-il ouvert les chakras libertariens et fascisants ? »
Feher estime que la gestion autoritaire de la pandémie a normalisé des restrictions tout en renforçant la défiance libertarienne.
pajakju : « Y a-t-il encore des démarches anti-trust ? »
Feher regrette la faiblesse des contre-pouvoirs et l’emprise des monopoles.
supamurgeman : « L’approche Forensic Architecture vous semble-t-elle encore possible ? »
Feher défend ces stratégies : investir tous les forums possibles, malgré la violence des contraintes économiques.
On ressort avec l’impression d’avoir assisté à la construction d’une pensée, pas à sa récitation.
Feher ne prétend pas tout savoir. Diagrammes n’est pas là pour dicter la ligne : il veut « offrir un outil » pour « ne pas se perdre dans le bruit ».Et cette lucidité qu’on retient : « Si on ne s’équipe pas pour penser ensemble, d’autres s’occuperont de nous dire quoi penser. »
Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par Rolland Grosso et la rédaction.
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25.06.2025 à 10:22
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L’enquête sur la mort de Souheil El Khalfaoui, tué d’une balle en plein cœur par un policier en août 2021 à Marseille, est un cas d'école. L'affaire est aujourd'hui entachée d’un nouveau scandale : neuf pièces à conviction, dont la balle mortelle et des vidéos, ont disparu.
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Ces scellés avaient été sortis pour les besoins de l’enquête à la demande du parquet. Ils n’ont jamais été restitués. Le père de Souheil, Issam El Khalfaoui, sa tante, Samia El Khalfaoui, étaient ce matin Au Poste pour nous détailler la plainte déposée pour détournement de biens visant l’ancienne procureure Dominique Laurens. Avec nous, également, Alimi Arié, leur avocat. Attention, c’est dur. Mais essentiel à connaître.
MISE A JOUR du 26 JUIN 2025, 16h30:
Communiqué de la famille: «Le procureur de la République de Marseille vient de nous annoncer que les scellés avaient été retrouvés dans le bureau du premier juge d’instruction désigné dans le dossier, M. De Firmas. La famille est particulièrement inquiète du déroulement de l’instruction dans la mesure où c’est le même juge qui avait fait la demande de recherche des scellés.»
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24.06.2025 à 11:44
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Aurel revient avec deux livres dont il a le secret. L’un pour voyager, l’autre pour se souvenir, les deux pour penser. Dans Charlie quand ça leur chante (Futuropolis), Aurel braque son crayon sur une décennie de silence et de désillusion. Dix ans après l’attentat contre Charlie Hebdo, que reste-t-il de l’esprit des dessinateurs tombés ? Peu de chose. Rire est devenu suspect, dessiner un risque.
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En parallèle, Aurel publie «Méditerranée» (Futuropolis) explore une la mer des mers, trop pleine d’histoires pour se laisser enfermer dans une seule. De port en port, de siècle en siècle, Omar le migrant croise les savants du passé, et l’auteur sculpte les multiples visages de cette mer frontière.
Dans la même eau, certains se baignent, d’autres se noient. Entre bande dessinée documentaire, récit initiatique et fresque géopolitique, Aurel tisse un fil entre les peuples, les siècles, les cultures. On est pas loin du chef d’œuvre. Avec lui, on a passé de belles heures. Merci Aurel!
En guerre contre les cons!
Aurel de son vrai nom Aurélien Froment est Au Poste en visio en direct depuis Montpellier avec ses deux nouveaux livres, Méditerranée et Charlie, quand ça leur chante. Il livre des récits dessinés aussi puissants que politiques. Et l’émission se transforme en conversation tendre et piquante, entre souvenirs de presse et rage de dessiner.
À travers ses mots comme à travers ses planches, le dessinateur trace une ligne claire : celle de la mémoire, de la nuance et du refus des évidences. Le tchat s’invite dans la danse, l’échange devient collectif, entre rires complices et tensions sourdes. C’est de la BD, mais c’est surtout du journalisme. C’est politique, mais c’est surtout de l’intime.
Dès les premières minutes, il affiche la couleur : pas question de flatter ou de plaire, mais de raconter. Le fil rouge, c’est son rapport au monde. « Dans Méditerranée, j’essaie de montrer les fragments d’un continent qu’on regarde trop souvent de loin », dit-il. Le projet, pensé comme une BD documentaire, épouse le format du kaléidoscope : un foisonnement d’histoires, de visages et de fragments visuels, sans jamais céder au spectaculaire.
Dufresne le dit d’entrée : « Peut-être un chef-d’œuvre », rien de moins. Aurel esquive, modeste. Mais la puissance du récit est là, page après page, dans ce qu’il appelle « le documentaire dessiné ». Pas une fiction, pas une chronique : un tissage. « J’ai mis trois ans à faire Méditerranée », explique-t-il et chaque case en porte la trace.
Pendant l’émission le tchat est très attentif, il sera plus actif lors de l’évocation du second livre.
Dans Charlie, quand ça leur chante, le réalisateur ne cherche pas la commémoration. Il veut comprendre. « Il y a eu dix ans de silence. Et dix ans de glissements aussi », dit-il. La BD revient sur les trajectoires des survivants, sur les silences embarrassés, sur l’impossibilité du rire libre dans un monde de plus en plus crispé. L’ouvrage prend le parti de l’analyse, pas de la nostalgie. Et la phrase revient : « Dessiner est devenu risqué ».
« Dessiner, c’est plonger dans le désordre du monde » « Charlie, c’est un peu le fantôme qu’on ne veut pas affronter »
Il se livre : « J’ai quitté Le Monde en avril 2024. Aujourd’hui, je travaille uniquement pour le Canard Enchaîné ». Un choix rare, un CDI d’exclusivité, et surtout une fidélité à un journalisme sans algorithmes.
La discussion glisse naturellement vers le statut du dessinateur de presse aujourd’hui. Le tchat réagit fort à une de ses phrases sur la difficulté de trouver sa place sans se travestir. Un certain Jean-Luc dans le tchat écrit : « On sent la lassitude mais aussi l’obstination. Merci pour ça ».
Et l’on revient à la Méditerranée : « Le mot qui a débloqué le livre, c’est kaléidoscope », raconte-t-il. L’idée ne vient pas de lui, mais d’un ami historien, Guillaume Calafat. À partir de là, tout se met en place : les récits éclatés, les styles graphiques qui se mêlent, les passages de pays en pays sans volonté d’unifier à tout prix. Pas de message, pas de leçon. Une attention aux voix et aux visages. « Le rire est devenu suspect »
Le plus frappant, c’est cette façon qu’il a d’être à la fois discret et profondément politique. Il ne joue pas les héros. Il regarde, il dessine, il écoute. Et il rend. « Ce que je fais, c’est de l’observation. Je ne cherche pas à convaincre », lâche-t-il. Mais ça percute. La violence de l’histoire de Charlie, les effacements successifs, le rôle ambigu des médias : tout est là, à peine suggéré, mais profondément ressenti.
On sent que le sujet reste à vif. À plusieurs moments, l’émotion affleure, il ne théorise pas. Il raconte ce qu’il a vu, ce qu’il a vécu, ce qu’il continue de porter. À ce moment-là, on ne pouvait qu’être d’accord avec lui. Il ne s’agit pas d’être neutre. Il s’agit d’être juste.
Pourquoi Aurel parle-t-il de kaléidoscope à propos de la Méditerranée ?
Parce que ce mot résume l’idée de diversité, de fragmentation et d’interconnexion qu’il voulait transmettre dans sa BD documentaire.
Que s’est il passé à la rédaction de Charlie Hebdo?
Le 7 janvier 2015, deux hommes armés attaquent la rédaction du journal à Paris, tuant 12 personnes, dont plusieurs dessinateurs emblématiques comme Cabu, Charb, Wolinski et Tignous. Les frères Kouachi, auteurs de l’attentat, revendiquent leur geste au nom d’Al-Qaïda, reprochant au journal ses caricatures du prophète Mahomet. L’attaque provoque une onde de choc mondiale et relance un débat brûlant sur la liberté d’expression, la laïcité et le terrorisme.
Quelle est sa maison d’édition?
Les deux derniers livres sont publiés chez Futuropolis : Méditerranée en 2024 et Charlie, quand ça leur chante , en janvier 2025.
Cette maison d’édition est reconnue pour son engagement dans la bande dessinée de reportage et d’auteur.
Quel est le rôle du dessin de presse aujourd’hui selon Aurel ?
Un outil de documentation, de résistance, mais aussi une manière de continuer à interroger le réel là où les mots ne suffisent plus.
Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par Rolland Grosso et la rédaction.
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22.06.2025 à 14:53
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Ce dimanche, l'Après (Association pour la république écologique et sociale) tenait congrés constitutif. Prises de parole de Gérard Filoche, Raquel Garrido, Clémentine Autain, Alexis Corbière. Au Poste était dans la place.
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Autain a parlé du «déjà là», ces «forces vives du pays» qui ne se résignent pas. Garrido a fait chanter la salle du Solaris (Paris) et Corbière a tenté de vanter les mérites d’une «stratégie» qui pourrait non seulement porter la Gauche au second tour de 2027 mais «la faire gagner». Le but de l’Après: participer à l’union de(s) gauche(s), du PS au NPA, LFI inclus ; soit par discussion soit par primaire. Leur programme: celui du NFP. Ils étaient ce matin 250. Tondelier, Faure et Ruffin ont envoyé leur vidéo de soutien. A la fin, questions d’ambiance et questions qui piquent, aux participants, et à Autain et Corbière.
Sur scène comme dans la salle, les figures du mouvement, Clémentine Autain et Alexis Corbière, ont répondu aux critiques, précisé leur position et détaillé leur feuille de route.
Clémentine Autain a d’abord tenu à clarifier l’origine du mouvement : « Nous avons été exclus de LFI,ce n’est pas une invention. Nous avons pris des positions fortes, on les a assumées. Mais visiblement, il n’est pas possible d’être en désaccord avec la direction. »
Face à une question relayée du tchat, selon laquelle les fondateurs se seraient « auto-exclus », elle répond : « Je sais ce que j’ai vécu. On a tenté d’intervenir dans les débats, d’exister, de faire des propositions. On a été tenus à l’écart. »
Autain insiste sur le fait que L’Après n’est pas un projet de repli :
« Ce n’est pas du tout contradictoire que de créer un mouvement pour faire l’union. Il faut bien des partenaires organisés. On ne fait pas l’union en la décrétant. »
Elle évoque une diversité d’origines politiques : des anciens insoumis, des militants sans carte, des membres de Génération·s, ou de collectifs locaux. « C’est une maison commune, pas un groupe fermé. »
Sur la stratégie électorale, elle affirme : « L’objectif est que l’union tienne dans le temps. Pas juste pour une élection, mais pour incarner une alternative politique durable. »
Autain confirme que le programme du Nouveau Front Populaire reste la base commune, mais qu’il doit évoluer : « Ce texte a été rédigé en quelques jours dans l’urgence. Il doit être retravaillé. Dire que ce sera le même programme pour 2027, ce n’est ni réaliste ni souhaitable. »
« Il faut un projet qui donne envie, qui ait un peu d’odeur, un peu de saveur. C’est notre responsabilité. »
Clémentine Autain
Interrogée sur l’opportunité de travailler avec le Parti Socialiste, elle répond clairement : « J’ai manifesté contre le gouvernement Jospin, j’ai été en opposition avec Hollande. Mais aujourd’hui, la situation impose qu’on se rassemble largement. »
Elle cite Jaurès :« Ce qu’il faut exclure, c’est l’esprit d’exclusion. » pui précise :« Ce qui compte, ce n’est pas le logo ou le sigle. C’est le contenu, la ligne, la capacité à entraîner. »
Alexis Corbière, également interrogé par Au Poste après les discours, reprend les mêmes constats. Il évoque la fin de sa relation avec LFI : « Le débat n’est plus possible. Quand la contradiction devient une faute, ce n’est plus une organisation politique, c’est un dispositif fermé. »
Il défend L’Après comme un outil pour reprendre pied dans les classes populaires : « Il faut une organisation qui forme, qui débat, qui articule les batailles locales et les échéances nationales. »
Sur la stratégie unitaire, il souligne : « Le Nouveau Front Populaire a ouvert une brèche. Il faut la faire durer, pas juste s’y engouffrer pour une campagne. »
«La gauche, programmatiquement, n’a jamais été aussi proche: on est tous d’accord pour abroger la réforme des retraites, pour mettre un terme à la Ve République, pour mettre en place la taxe Zucman»
Alexis Corbière
Le congrès s’est terminé par l’adoption d’une charte commune, la mise en place d’un collectif d’animation provisoire et l’annonce de groupes locaux en cours de formation. Le mouvement se veut opérationnel d’ici l’automne.
Les deux figures du mouvement assurent que l’enjeu n’est pas d’incarner une « nouvelle boutique », mais d’être un point d’appui dans la construction d’un Front Populaire durable et démocratique. « On ne veut pas reproduire ce qu’on a critiqué. Il faut faire autrement, plus collectif, plus stable, plus clair. » Clémentine Autain
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21.06.2025 à 20:26
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Lancé à l'initiative de la coalition Guerre à la guerre, ce samedi était l'occasion d'une grande manifestation partant de la bourse du travail de Bobigny (Seine-Saint Denis) pour aller vers la gare du Bourget, à un petit kilomètre du salon. On y était.
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Exposition mondiale des technologies guerrières, le Salon de l’armement du Bourget est l’occasion pour tous les marchands de canons de faire connaître leurs techniques d’armement, de s’échanger des conseils en matière de répression, de nouer des liens et, bien sûr, de faire du business.
À peine arrivés à la bourse du travail, place de la Libération à Bobigny, une bonne cinquantaine de membres des forces de l’ordre (CRS, gendarmes mobiles, Brav-m et police judiciaire) encercle l’établissement et tente de pénétrer dans les locaux.
«Les keufs ils perquisitionnent la bourse du travail» lance un passant au téléphone, choqué. Quand on leur demande le motif de cette intervention, la réponse est faiblarde. Un CRS: «C’est confidentiel, je ne peux rien vous dire». Pour Léo, membre de la coalition Guerre à la guerre, l’intention est claire : «Ça montre qu’ils ont peur, qu’ils sont prêts à tout pour que cette manif n’ait pas lieu». Et une de ses camarades de renchérir : «Malgré les intimidations de la police et de la préfecture, on va continuer, on va bien manifester cette aprem !». Parmi les prises de guerre des policiers : des ballons aux couleurs de la Palestine éclatés, des bouteilles de gaz saisis, des bonbonnes d’hélium (pour gonflage de ballons), des drapeaux et des banderoles arrachés. Un journaliste a également été interpellé.
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21.06.2025 à 08:43
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Le «sommet des Libertés» organisé au Casino de Paris le 24 juin va faire converger les médias Bolloré (JDD), avec le projet Périclès de Pierre-Edouard Stérin et des organisations libertariennes partenaires du réseau Atlas comme Contribuables associés. Au Poste reçoit l'équipe de choc de «FAF 40» qui s'est donné comme mission d'enquêter sur les liens, de plus en plus étroits, du business et de l'Extrême Droite.
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Cette tentative d’union des extrêmes droites autour du thème de la défense des « libertés » contre l’Etat, les régulations, l’impôt et les solidarités collectives a lieu sur fond de rapprochement entre une partie des milieux économiques et l’extrême-droite.
Des dirigeants de grands groupes n’hésitent plus à s’afficher avec le RN ou citent en exemple l’Amérique de Trump ou l’Argentine de Milei. Une majorité d’entre eux semblent prêts à s’accommoder d’une arrivée au pouvoir de l’extrême-droite, ne serait-ce que pour faire pièce aux revendications de justice fiscale ou aux contestations écologistes.
Qui sont ceux qui, parmi les entreprises et les grandes fortunes, soutiennent l’extrême-droite ? Pour quelles raisons et par quels moyens ? Quel est le rôle joué par les réseaux internationaux de la droite libertarienne et nationale-conservatrice ? Et quelles politiques économiques défend concrètement l’extrême-droite quand elle est pouvoir ?.
Le « sommet des Libertés » organisé au Casino de Paris le 24 juin va faire converger les médias Bolloré (JDD, CNews Europe 1 …), avec le projet Périclès de Pierre-Edouard Stérin et des organisations libertariennes partenaires du réseau Atlas comme Contribuables associés. Cette tentative d’union des extrêmes droites autour du thème de la défense des « libertés » contre l’État, les régulations, l’impôt et les solidarités collectives a lieu sur fond de rapprochement entre une partie des milieux économiques et l’extrême-droite. Des dirigeants de grands groupes n’hésitent plus à s’afficher avec le RN citant en exemple l’Amérique de Trump ou l’Argentine de Milei. Une majorité d’entre eux semble prête à s’accommoder d’une arrivée au pouvoir de l’extrême-droite, ne serait-ce que pour faire pièce aux revendications de justice fiscale ou aux contestations écologistes.
Qui sont ceux qui, parmi les entreprises et les grandes fortunes, soutiennent l’extrême-droite ? Pour quelles raisons et par quels moyens ? Quel est le rôle joué par les réseaux internationaux de la droite libertarienne et nationale-conservatrice ? Pour en parler, Au Poste reçoit l’équipe de choc Barnabé Binctin, Anne-Sophie Simpere et Olivier Petitjean de « FAF 40 » qui s’est donné comme mission d’enquêter sur les liens, de plus en plus étroits entre business et Extrême Droite.
D’abord, démasquer ceux qui, dans le monde économique, soutiennent l’extrême-droite. Il y a ceux qu’on connaît (Stérin, Bolloré), ceux qu’on est en train de découvrir (James Arthur Ratcliffe, Christoph Blocher, Andrej Babiš, ,…) et ceux qu’on ne connaît pas encore. L’objectif sous-jacent ici, alors que ces milliardaires bénéficient d’un certain respect dans le « monde des affaires », est « de montrer qu’on ne peut pas séparer l’économique et le politique » nous dit Olivier. Et oui, il faut le rappeler : ce n’est pas normal de travailler avec ces personnes qui utilisent de l’argent qu’ils font fructifier dans le monde économique pour faire gagner un projet politique d’extrême-droite !
Ensuite, logiquement, maintenir un « cordon sanitaire » autour de l’extrême droite dans les entreprises. L’identifier, la nommer, marteler la réalité du projet politique de l’extrême droite, et s’adresser aux entreprises pour les encourager à résister, parce qu’ « on voit de plus en plus dans le milieu économique beaucoup de personnes (…) qui disent que l’extrême-droite ce n’est pas si mal que ça. « Mais en fait ils ne sont pas vraiment racistes » (…) Donc qui essayent de balayer le côté extrême-droite. Donc (…) l’idée c’était de contrecarrer ce discours de normalisation », affirme O. Petitjean.
Question du tchat (un peu naïve selon les propres mots de l’aupostien qui la pose) : « Existe-t-il des milliardaires de gauche ? ». Il y aurait bien « Matthieu Pigasse » (et encore) nous dit Anne-Sophie, mais « il y en a moins » qu’à droite, tout simplement « parce qu’on devient quand même pas milliardaire par hasard », poursuit le coordinateur de l’Observatoire des multinationales.
Et enfin, dernier objectif, documenter les véritables politiques de l’extrême-droite. D’abord parce qu’elle ment, en se disant « véritable défenseure » du peuple alors qu’elle est celle des grandes entreprises et des grandes fortunes. Mais surtout, parce qu’entre les populistes, les libertariens et les souverainistes, l’extrême droite a, sur les questions économiques, des positions très contradictoires. « C’est un peu une coalition contre-nature. (…) Donc on va contribuer à casser cette coalition, à notre mesure, avec notre travail de journalistes spécialisés sur l’économie », reconnaît Olivier.
« C’est quelqu’un qui cristallise d’une certaine façon un peu tout ce qu’on vient de raconter, (avec) une volonté claire et assumée de mettre un coup de canif au cordon sanitaire », nous dit Barnabé Binctin. Ancien gudard, membre des LR (anciennement RPR), partisan constant de l’union des droites, aujourd’hui aux côtés d’Éric Ciotti, le maire de Lavaur dans le Tarn est aussi un des plus féroces défenseurs de l’A69 et le père de la directive « secret des affaires ».
« Le mec il a été au GUD, ce qui est intéressant c’est que c’était quelqu’un (dont on) pourrait considérer qu’il s’est servi de la droite dite « républicaine », notamment chiraquienne au moment des années 80, pour s’acheter une forme de respectabilité, mais en fait,lui à ses yeux l’idée de cordon sanitaire (…) ça a toujours été quelque chose d’absurde », renchérit le co-fondateur de Reporterre.
« C’est un des agents les plus importants (…) de l’extrême-droitisation des esprits à laquelle on assiste dans le Tarn, et qui a des effets très concrets » (B. Binctin)
En 2012, via un projet de loi, l’intéressé instigue l’idée du « secret des affaires » visant à « rendre délictuel le fait de délivrer des informations au sujet d’entreprises sans leur accord. On dit que c’est une forme de secret-entreprise, comme il existe un secret-défense pour faire régner l’omerta sur les activités de défense de l’État français », explique Barnabé. Ce qui permet aujourd’hui aux entreprises d’attaquer la presse sur la base de cette directive (et non plus sur le délit de presse) qui est beaucoup plus protectrice pour ces dernières. « C’est clairement un outil pour bâillonner, et ça dit quelque chose (…) du rapport à la liberté de manière générale, la liberté de presse, la liberté d’expression (…) que portent ces gens-là », poursuit-il.
J. Radcliffe, P.É. Stérin, E. Musk, V. Bolloré, A. Babis, C. Blocher… Tous milliardaires, tous de pays différents, tous clairement identifiés à l’extrême-droite. Peut-on parler d’une internationale fasciste ? « Ils se rencontrent au niveau international, ils se rencontrent dans différents pays. (…) ils s’inspirent les uns des autres », explique Anne-Sophie. « Et puis les réseaux aussi, je pense que c’est aussi un endroit où ils se rencontrent et donc ça les renforce » poursuit-elle. À l’image du réseau international Atlas, qui a pour objectif proclamé de gagner la bataille culturelle, sur le terrain des idées.
Parmi les organisations qui la composent, et qu’on pouvait trouver au Sommet des libertés : Contribuables associés, fondé par B. Zimmern sur le modèle des « tax associations » états-uniennes : se présenter « comme une petite association de pauvres contribuables écrasés d’impôts. Bon, en réalité, dans les fondateurs, on a des chefs d’entreprises, des grandes fortunes », constate cependant l’ancienne chargée de plaidoyer chez Amnesty International. Et puis il y a aussi l’Institut Sapiens, fondé par Olivier Babeau, qui est pour Olivier Petitjean « un des acteurs clés à la frontière entre le monde économique, et le monde politique libertarien » en même temps que « les crétins du numérique, anti-écolos ».
Comment comprendre ce besoin, presque viscéral, qu’a l’extrême-droite de détruire l’écologie ? D’abord, « l’extrême-droite a décidé d’en faire un cheval de bataille pour conflictualiser le débat politique », selon Barnabé. Et cela s’illustre par l’utilisation du terme « écologie punitive » qui lui permet de se positionner « du côté du peuple, des perdants, donc c’est une manière pour elle assez habile de se donner le beau rôle ».
Mais c’est aussi, et surtout, parce que « tous ces gens-là n’ont pas du tout intérêt à ce que la transition écologique s’installe, parce que les grandes fortunes elles se sont construites autour du pétrole, elles ont prospéré sur la finance et les produits polluants (…). L’écologie ça rebattrait les cartes de ces rapports de domination, or, le principe de l’extrême-droite c’est justement de ne rien toucher au système de domination actuel (…) », ajoute Anne-Sophie.
Le directeur de la Heritage Foundation était invité par Alexandre Pezet à Paris, fin mai. Ce lobby extrêmement puissant aux États-Unis est également responsable du « Project 2025 », programme politique qu’applique actuellement Donald Trump. À leurs côtés, Vincent Bolloré, Steeve Bannon (entre autres). « On observe aussi une volonté, enfin beaucoup de signes de volonté,de justement, ces Américains qui ont fait élire Trump (…), ces milieux, maintenant s’intéressent à ce qui se passe en Europe, leur prochaine cible c’est clairement l’Europe », fait remarquer l’invité Petitjean.
Et sa collègue de l’Observatoire des multinationales de poursuivre : « (…) c’est aussi parce qu’ils ont intérêt à avoir l’Europe la plus faible et la plus désunie possible, vu les stratégies de Trump (…). Et donc ils n’ont pas du tout envie d’avoir un bloc européen uni qui va défendre certaines valeurs, qui va défendre les démocraties. (…) l’arrivée de l’extrême-droite dans des pays européens affaiblit l’Europe de fait. Ils sont anti-européens, ils vont faire tomber toutes les régulations, tout ce qui protège les citoyens, tout ce qui protège les institutions démocratiques ».
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20.06.2025 à 10:34
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Lors d’un blocus organisé au lycée Hélène Bouchez à Paris, en juin 2024, plusieurs lycéen·nes ont été victimes de violences policières. Braquage d’arme de poing directement sur les élèves, coups, insultes et menaces : face aux vidéos révélées par Le Monde, le collectif de parents d’élèves demande à être reçu conjointement par la préfecture et le rectorat. Une plainte va être déposée. Reportage photo.
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Cliniques mais déterminés, des parents d’élèves ont pris la parole hier. Leur cible : la répression policière contre les lycéens mobilisés. Leur message : assez. Leur plan : alerter la Défenseure des droits, et aller jusqu’à porter plainte :« On veut faire taire les lycéens en les traitant comme des délinquants. Mais ce sont des citoyens en devenir, pas des ennemis de l’ordre. » Le collectif dénonce un engrenage qu’il juge structurel : la criminalisation des actions lycéennes . L’exemple qui les réunit : le blocus pacifique du lycée Hélène Bouchez, maté à coups d’hématomes, d’insultes, de gazages.
Le message est frontal, politique : les lycées ne sont pas des zones à sécuriser mais des lieux d’apprentissage, de conflit parfois, avant tout : de citoyenneté. Les parents, accompagnés par plusieurs collectifs, appellent à une reconnaissance du droit à la contestation des jeunes. Au Poste y était.
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19.06.2025 à 17:37
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C'est un film simple, et bouleversant, terriblement beau et terriblement terrible. Depuis 2016, plus de 42 000 personnes ont été secourues par l’Ocean Viking, le navire-ambulance affrété par SOS Méditerranée. Dans son nouveau film, Jean-Baptiste Bonnet nous embarque pour un huis clos saisissant à bord de ce bateau humanitaire.
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Naufragés et sauveteurs cohabitent dans l’attente d’un port d’accueil, tissant des liens faits d’écoute, de soin et de présence. Ce temps à bord devient le premier refuge des rescapés, une parenthèse suspendue entre la détresse passée et l’incertitude de l’avenir. Le film a reçu plusieurs distinctions, dont le Perception Change Award au festival Visions du Réel en 2024.
Au Poste est fier de recevoir Jean-Baptiste Bonnet, la veille de la projection unique et simultanée dans 100 salles de cinéma de Save Our Souls, suivie d’un débat retransmis en duplex, le vendredi 20 juin à 20h.
À bord de l’Océan Viking : « Ce sont des rescapés, pas des migrants »
Ils dérivent depuis des jours. Entassés sur le pont, les visages brûlés par le sel, les corps secoués par les vagues et l’attente. Jean-Baptiste Bonnet les filme. Il les écoute. Il partage avec eux cette étrange promiscuité du salut. « Ce ne sont pas des migrants. Je ne les ai jamais appelés ainsi. Ce sont des rescapés. Des survivants. » À ce moment-là, on comprend que le film Save Our Souls n’est pas seulement un documentaire sur les naufrages en Méditerranée. C’est une traversée intérieure. Un huis clos en haute mer, où le réel déborde les cadres.
Avec tendresse, et une caméra sans effets, Bonnet capture ce que le monde s’acharne à effacer. La dignité. L’attente. Le soin. Le silence, aussi, de ceux qui ne savent plus très bien s’ils sont encore en vie, ni dans quel monde ils vont débarquer. L’émission Au Poste, à la veille de la sortie événementielle du film, résonne comme un écho à cette expérience collective.
« On voulait éviter la sortie classique », explique Bonnet. Alors avec le distributeur Andana Films, ils imaginent un dispositif unique : Save Our Souls sort dans 100 salles, une seule projection partout en France, en Suisse, en Belgique et en Allemagne, le 20 juin à 20h. Suivie d’un débat retransmis en direct, avec François Thomas (SOS Méditerranée), Diane Fogelman (Amnesty), Moussoni (rescapé) et Nejma Brahim de Mediapart.
Le tchat s’enflamme : « C’est Bonnet, le podcasteur ? » demande l’un. Faux ami. Jean-Baptiste Bonnet n’est pas celui-là. Il cadre, il monte, il filme. Et parfois, il tient aussi le micro. Mais sans voix-off, sans discours. Juste des présences.
« On est dans un temps très lent. » Il parle du rythme du film, des plans longs, de la mer qui berce autant qu’elle effraie. Pas de voix de Dieu, pas de commentaires. Seulement des gestes. Des regards. La routine du navire se transforme en rituel de survie. Bonnet insiste : « Ce ne sont pas des scènes de sauvetage. Ce sont des scènes d’après. »
La beauté des images ne maquille rien. Elle révèle. Le spectateur est immergé dans ce que Bonnet appelle un « espace de soins », loin du vacarme médiatique. À bord, les sauveteurs deviennent des figures d’humanité nue. Ils s’évanouissent parfois, submergés par l’épuisement. Bonnet les filme avec pudeur : « Ils font un boulot incroyable, mais ils sont aussi fragiles que les autres. »
« Ce n’est pas un film sur la mer, c’est un film sur l’attente. »
Jean-Baptiste Bonnet
Face à cette forme d’oubli organisé, Jean-Baptiste Bonnet répond par l’incarnation. Son choix de mots, précis, n’est pas innocent : « Ces gens-là, on ne les voit jamais. Quand ils sont à bord, ils n’existent pas encore pour le monde. Quand ils débarquent, ils disparaissent aussitôt. » Dans ce vide entre deux frontières, Save Our Souls s’infiltre.
À bord, dit-il, le temps est suspendu, comme un entre-deux-mondes. Une parenthèse où l’on soigne, où l’on écoute, où l’on chante parfois. Où l’on pleure aussi. Dans le film, les corps parlent. Les regards demandent. L’Humanité tient à un fil.
Le tchat revient sur la question politique. Un auditeur, Alex, écrit : « On oublie toujours les responsabilités européennes ». Bonnet ne dévie pas : « Je suis documentariste, pas militant. Mais je crois à la force des images, pas des slogans. »
Le film échappe à l’indignation facile. Il ne cherche pas à dénoncer, mais à donner à voir. Save Our Souls ne documente pas une catastrophe : il montre une communauté en suspens. Un refuge temporaire où le droit à l’existence est encore tangible.
Jean-Baptiste Bonnet parle d’un « cinéma de la proximité ». Ni surplomb, ni misérabilisme. Juste l’attention portée à l’autre. À ceux qui vivent ce que nous préférons ne pas voir. « Je voulais qu’on ressente ce que c’est que d’attendre sans savoir. »
« Ce bateau, c’est leur première terre d’accueil. »
Jean-Baptiste Bonnet
La mer n’est jamais un décor. Elle est personnage. Elle veille, elle menace, elle berce. Elle est là, immense, indifférente. L’océan comme métaphore de notre inaction. Bonnet le dit clairement : « L’Europe regarde ailleurs. » Son film, lui, regarde en face.
Et dans l’œil du cadreur, il n’y a pas de héros, seulement des hommes et des femmes. « Certains viennent me parler. D’autres pas. Il faut accepter ça. » Ce que le film ne montre pas, il le laisse deviner. La pudeur n’est pas une limite : c’est une forme de vérité.
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Frontex est l’agence européenne chargée du contrôle et de la gestion des frontières extérieures de l’Union européenne. Elle coordonne les opérations entre États membres pour surveiller, intercepter ou refouler les personnes tentant d’entrer sur le territoire, notamment via des moyens maritimes, aériens et terrestres. Très critiquée, elle est accusée de participer à des violations des droits fondamentaux, notamment par sa complicité présumée dans des refoulements de migrants en Méditerranée.
L’Océan Viking est un navire affrété par l’organisation humanitaire européenne SOS Méditerranée. Il est opéré en partenariat avec la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) depuis 2021.
Une Search and Rescue Zone (SAR Zone) est une zone maritime définie dans laquelle un État est responsable de coordonner les opérations de recherche et de sauvetage des personnes en détresse en mer. Chaque pays côtier s’engage, selon la convention internationale SAR de 1979, à assurer cette mission dans sa zone, même au-delà de ses eaux territoriales. Cela implique la mise en place de moyens logistiques, humains et juridiques pour porter assistance, sans discrimination, à toute personne en danger.
Parce qu’il veut restituer la singularité des trajectoires : pour lui, les personnes secourues sont avant tout des « rescapés », des « survivants », des humains qu’on a tendance à réduire à un statut administratif.
Le 20 juin 2025, à 20h, une projection unique dans 100 salles de France, Suisse, Belgique et Allemagne suivie d’un débat filmé à Montreuil et retransmis en direct.
Parce qu’il installe une proximité émotionnelle. L’absence de voix-off renforce le sentiment d’immersion. Le spectateur n’est pas guidé, il vit ce huis clos maritime à hauteur d’homme.
Il ne donne pas de leçon mais pose une question brute : que fait-on de ces vies suspendues ? En ce sens, c’est un acte de mémoire et de résistance.
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Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par Rolland Grosso et la rédaction.
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19.06.2025 à 08:25
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Deux heures de direct, et en public, pour faire du Au Poste pur jus: parler du fond. Union de la gauche, Martinique, droit à l'avortement, apologie du terrorisme, des médias qu'il faut contrer, et des médias que LFI nourrit quoiqu'il en soit, de Gaza, du travail parlementaire, de VIe République, et de «JLM 1PB?»
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Dans un fauteuil trop présidentiel à son goût, Mathilde Panot débute l’émission en terrain connu : celui du combat. Un mot qui revient comme un tambour tout au long de la conversation, sur fond de colère sociale, de confiscation démocratique et de mépris institutionnel. La présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, visiblement chez elle dans la dynamique du direct, oscille entre lucidité tranchante et tendresse militante, avec le tchat, avec David Dufresne, avec l’époque. et surtout avec les invisibles. « Ceux qui ont sauvé la République », dit-elle, ce sont les jeunes, les militants, les quartiers populaires.
À ce moment-là, impossible de ne pas la suivre.
Les sujets sortis d’un chapeau vont se succéder: Loiret, Union de la gauche, Martinique, droit à l’avortement, apologie du terrorisme, des médias, le travail parlementaire, la VIe République,Jean Luc Mélenchon , la Pologne, la Meute, la situation au Proche Orient… en présence d’un public et un tchat qui ne se tient « pas toujours sage» pour faire du Au Poste pur jus, parler du fond.
Mathi Panot, est passée par Sciences Po Paris, Notre entretien commence par un retour sur son parcours militant pas via l’UNEF, comme souvent écrit à tort, mais via un Front de gauche Sciences Po très actif. « Il y a toujours eu des gens de gauche radicale à Sciences Po. » Elle raconte aussi ses années de terrain,elle est née en 1989 à Saint Pryvé -Saint-Mesmin, elle évoque alors ses luttes aux côtés des collectifs. locaux , sa conscience politique forgée à l’écoute, dans les marges, pas dans les bureaux.
Elle dit son attachement au travail parlementaire, souvent décrié, parfois ignoré. « C’est là qu’on peut faire entrer la voix des gens, même s’ils tentent de nous étouffer. » Les milliers d’amendements déposés, les discours à 2h du matin, les offensives contre les violences policières ou la réforme des retraites elle y croit encore, malgré l’asphyxie.
« À l’Assemblée, ils veulent nous réduire au silence. Alors on parle encore plus fort. »
Mathilde Panot
Panot ne lâche rien : le gouvernement actuel est illégitime aux yeux de ceux qui l’ont empêché de tomber à l’extrême droite, et c’est là que le bât blesse. Le paradoxe est violent : des millions de personnes se mobilisent, votent « utile », espèrent un barrage, et découvrent une continuité néolibérale teintée de racisme. Elle dénonce frontalement les opérations policières menées au faciès, le discours de Retailleau sur les « Français de papier », et plus globalement une atmosphère délétère où le cynisme politique se déguise mal en fermeté républicaine.
« On attaque les services publics, on méprise les citoyens, on insulte les étrangers », résume-t-elle, la voix tendue par l’urgence. Une phrase du tchat revient plusieurs fois dans les échanges : « Les vrais casseurs, ce sont ceux qui détruisent nos vies », signée « Talion ». Panot acquiesce en souriant. Une complicité naît entre l’invitée et la salle virtuelle.
« Quand on ne peut même plus voter contre une réforme, où est encore la démocratie ? »
Mathilde Panot
Tirage au sort dans le jeu improvisé de l’émission : un papier orange mentionne le Loiret, terre natale de l’invitée. L’anecdote devient récit politique. Elle parle de la Loire comme colonne vertébrale affective, de sa famille éparpillée de Tours à Angers, mais surtout de l’apprentissage de la dissidence dans un territoire de droite. « On n’est jamais condamnés aux idées qui nous entourent. » Une phrase qui claque, qui réconcilie origines et engagement.Et là encore, ça résonne fort avec une partie du public.
Petit moment de répit : le fameux fauteuil de l’invitée est changé . Le running gag devient métaphore. Elle rit, le public aussi. « Faudra en trouver un pour les vrais combats », lâche-t-elle, mi-sérieuse, mi-ironique. Derrière l’anecdote, un symbole : celui d’un pouvoir mal assis, trop sûr de lui, et d’une gauche prête à le remettre d’équerre.
L’émission prend une tournure plus personnelle quand on aborde la Pologne. Panot en parle peu d’habitude, mais là elle évoque ce lien lointain mais réel avec l’exil ouvrier, les luttes de dignité, la mémoire ouvrière. Le propos devient intime, comme une suture invisible entre histoire familiale et vocation politique. « Je viens de cette France invisible, pas de ceux qui ont toujours été sûrs d’être écoutés. »
Jean-Luc Mélenchon, lui, est cité avec affection et respect. Elle ne s’en cache pas : sans lui, elle ne serait pas là. Mais elle s’en distingue aussi, par ses mots, son style, sa façon d’enraciner la lutte dans une génération. « Jean-Luc a ouvert une brèche. À nous de la tenir. »
À cet instant, le tchat rebondit sur le livre La Meute paru récemment, un récit glaçant d’une machine médiatique déchaînée contre LFI et ses figures. La députée confirme : « Ce livre est important, parce qu’il montre à quel point on cherche à nous isoler, à nous diffamer. » Elle évoque la brutalité des attaques, l’invisibilisation de la parole des femmes politiques de gauche, les calomnies. Et l’importance de ne pas céder. Jamais.
« Ce que La Meute raconte, c’est comment on tente de tuer politiquement les insoumis. »
Mathilde Panot
Les aupostiens se souviennent encore d’un live bouillant lors de la venue Au Poste des deux auteurs.
Quand Panot évoque la Martinique, sa voix se charge d’une gravité immédiate. Pas de détour : « Ce qu’on fait subir aux territoires ultramarins, c’est une honte nationale. » Elle rappelle la mobilisation massive lors des dernières législatives pour faire barrage à l’extrême droite, alors même que l’État méprise ces citoyens avec une constance glaçante. Elle cite le scandale du chlordécone, les hôpitaux à l’abandon, les taux de pauvreté qui explosent, tout en soulignant la dignité intacte d’un peuple qui continue de se battre. « La Martinique, comme la Guadeloupe ou la Guyane, ce sont des terres de lutte. Elles mériteraient l’écoute, elles ont l’oubli. » Dans le tchat, Léa971 écrit simplement : « Merci de ne pas nous oublier. » À cet instant, l’émission s’arrête un peu. L’émotion passe l’écran
« Mathilde, tu redonnes du courage.» Karim LFI
« Qu’on soit d’accord ou pas, elle mouille la chemise. Merci.» Natachabis
Le tchat en ébullition joue sa partition des critiques, des bravos, des doutes parfois, mais toujours de l’attention. L’échange est vivant,parfois virulent, comme si toute une agora numérique voulait reprendre la main sur le débat public.
L’émission touche à sa fin, mais l’invitée reste connectée. On sent chez elle une forme de lucidité énergisante. Elle ne croit pas aux ruptures spectaculaires venues d’en haut, mais aux jonctions lentes et puissantes, entre luttes sociales, colère électorale et résistance quotidienne. Elle parle des Soulèvements de la Terre, des syndicats, des caisses de grève. Elle rappelle que la transformation ne viendra que par l’organisation.
« Le pouvoir a peur des gens organisés, pas des opinions individuelles. » Cette phrase claque. C’est une leçon, une boussole, un appel.
« Je ne suis pas dans la résignation. Je suis dans la construction. »
Mathilde Panot
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Parce qu’elle dénonce une démocratie vidée de sa substance : votes ignorés, mobilisations méprisées, réformes imposées sans majorité populaire.
Elle considère cette mesure comme emblématique du mépris du gouvernement pour la volonté populaire. La réforme a suscité une mobilisation historique, mais les élus n’ont pas pu voter son abrogation. Elle y voit un déni démocratique supplémentaire.
Elle dénonce une opération de police avec 4000 agents mobilisés pour contrôler et expulser des personnes sans papiers. Selon elle, ces contrôles sont largement discriminatoires, fondés sur des critères de faciès. Elle y voit une politique de terreur racialisée.
Pour elle, LFI est un rempart clair contre les dérives autoritaires et discriminatoires.
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Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par Rolland Grosso et la rédaction.
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