La participation de 35,71% du groupe Renault dans son partenaire japonais, dont la valeur s'est effondrée, ne sera plus prise en compte dans ses résultats: elle sera désormais considérée comme un actif financier, a indiqué l'entreprise française dans un communiqué.
L'idée est de "dérisquer" Renault en ayant des résultats plus prévisibles, a expliqué une porte-parole du groupe.
"Toute variation de la juste valeur de la participation dans Nissan (estimée sur la base du cours bourse de Nissan) sera directement comptabilisée en capitaux propres, sans impact sur le résultat net de Renault Group", a précisé Renault.
Le constructeur français avait publié une perte historique de 8 milliards d'euros en 2020, à cause d'une chute des ventes liée notamment à l'épidémie de Covid, mais aussi de la mauvaise santé de Nissan.
Le groupe au losange a depuis musclé son offre de véhicules et retrouvé des bénéfices, freinés cependant par la valeur en baisse de ses actions dans Nissan.
Pour l'année 2024, le constructeur français avait annoncé un bénéfice net de 800 millions d'euros. Il aurait atteint 2,8 milliards sans Nissan.
La Bourse de Paris a salué cette mesure et l'action Renault gagnait 1,92% à 15H30, à 39,88 euros.
"Transparence"
La modification annoncée mardi est "sans impact" sur les flux financiers (cash-flow) de Renault et sur le calcul du dividende, et n'est pas liée au départ annoncé du directeur général de Renault, Luca de Meo, a précisé le groupe.
Le montant de 9,5 milliards d'euros correspond à la différence entre la valeur comptable actuelle de la participation de Renault dans Nissan (1.326 millions d'actions) et "sa juste valeur estimée sur la base du cours" de Bourse du groupe japonais lundi soir.
Estimée à 1.500 yens dans les comptes, elle valait 350 yens (2,07 euros) lundi à la clôture de la Bourse de Tokyo, a expliqué le groupe français.
Cette modification comptable "marque une rupture structurelle avec des décennies de consolidation avec la méthode de mise en équivalence" et simplifie les résultats de Renault, ont salué les analystes d'Oddo BHF dans une note.
"Cet ajustement améliore la transparence et est en ligne avec la relation capitalistique rééquilibrée entre Renault et Nissan, dont nous prévoyons qu'elle évoluera davantage (Renault devant réduire/vendre la majorité de sa participation – voire la totalité – lorsque cela sera possible/attrayant)", ont-ils poursuivi.
Le groupe Renault a confirmé ses objectifs financiers pour l'année 2025, qui prévoient notamment une marge opérationnelle, ont signalé de leur côté les analystes de Bernstein. Cette marge devrait s'améliorer entre le premier et le deuxième semestre, notamment avec le lancement de nouveaux modèles dont le SUV Dacia Bigster.
Détricotage
Ce montant intègre la perte de 2,2 milliards d'euros annoncée fin mai par Renault et liée aux dépréciations et coûts de restructuration de Nissan.
La valeur de l'action Nissan, qui traverse de graves difficultés, s'est effondrée depuis le lancement de l'alliance avec Renault en 1999.
Le constructeur français a reçu huit milliards d'euros de dividendes de Nissan depuis le début de l'Alliance, a-t-il signalé.
Cette évolution comptable "ne modifie en rien les engagements stratégiques et opérationnels entre Renault Group et Nissan", a souligné par ailleurs le groupe français.
Après des années de projets communs, Nissan et Renault, ainsi que leur partenaire nippon Mitsubishi, ont pourtant commencé à détricoter leur alliance en 2023. Ils ont annoncé fin mars 2025 qu'ils allaient pouvoir descendre à 10% de leur capital respectif, contre 15% actuellement.
Mais ils "continuent à travailler sur des programmes communs de développement industriels et technologiques", comme la nouvelle Nissan Micra basée sur la Renault 5, a relevé le groupe français.
Nissan est engagé dans de douloureuses restructurations, visant 20.000 suppressions de postes dans le monde d'ici l'exercice 2027, soit 15% de ses effectifs mondiaux.
Texte intégral (657 mots)
La participation de 35,71% du groupe Renault dans son partenaire japonais, dont la valeur s'est effondrée, ne sera plus prise en compte dans ses résultats: elle sera désormais considérée comme un actif financier, a indiqué l'entreprise française dans un communiqué.
L'idée est de "dérisquer" Renault en ayant des résultats plus prévisibles, a expliqué une porte-parole du groupe.
"Toute variation de la juste valeur de la participation dans Nissan (estimée sur la base du cours bourse de Nissan) sera directement comptabilisée en capitaux propres, sans impact sur le résultat net de Renault Group", a précisé Renault.
Le constructeur français avait publié une perte historique de 8 milliards d'euros en 2020, à cause d'une chute des ventes liée notamment à l'épidémie de Covid, mais aussi de la mauvaise santé de Nissan.
Le groupe au losange a depuis musclé son offre de véhicules et retrouvé des bénéfices, freinés cependant par la valeur en baisse de ses actions dans Nissan.
Pour l'année 2024, le constructeur français avait annoncé un bénéfice net de 800 millions d'euros. Il aurait atteint 2,8 milliards sans Nissan.
La Bourse de Paris a salué cette mesure et l'action Renault gagnait 1,92% à 15H30, à 39,88 euros.
"Transparence"
La modification annoncée mardi est "sans impact" sur les flux financiers (cash-flow) de Renault et sur le calcul du dividende, et n'est pas liée au départ annoncé du directeur général de Renault, Luca de Meo, a précisé le groupe.
Le montant de 9,5 milliards d'euros correspond à la différence entre la valeur comptable actuelle de la participation de Renault dans Nissan (1.326 millions d'actions) et "sa juste valeur estimée sur la base du cours" de Bourse du groupe japonais lundi soir.
Estimée à 1.500 yens dans les comptes, elle valait 350 yens (2,07 euros) lundi à la clôture de la Bourse de Tokyo, a expliqué le groupe français.
Cette modification comptable "marque une rupture structurelle avec des décennies de consolidation avec la méthode de mise en équivalence" et simplifie les résultats de Renault, ont salué les analystes d'Oddo BHF dans une note.
"Cet ajustement améliore la transparence et est en ligne avec la relation capitalistique rééquilibrée entre Renault et Nissan, dont nous prévoyons qu'elle évoluera davantage (Renault devant réduire/vendre la majorité de sa participation – voire la totalité – lorsque cela sera possible/attrayant)", ont-ils poursuivi.
Le groupe Renault a confirmé ses objectifs financiers pour l'année 2025, qui prévoient notamment une marge opérationnelle, ont signalé de leur côté les analystes de Bernstein. Cette marge devrait s'améliorer entre le premier et le deuxième semestre, notamment avec le lancement de nouveaux modèles dont le SUV Dacia Bigster.
Détricotage
Ce montant intègre la perte de 2,2 milliards d'euros annoncée fin mai par Renault et liée aux dépréciations et coûts de restructuration de Nissan.
La valeur de l'action Nissan, qui traverse de graves difficultés, s'est effondrée depuis le lancement de l'alliance avec Renault en 1999.
Le constructeur français a reçu huit milliards d'euros de dividendes de Nissan depuis le début de l'Alliance, a-t-il signalé.
Cette évolution comptable "ne modifie en rien les engagements stratégiques et opérationnels entre Renault Group et Nissan", a souligné par ailleurs le groupe français.
Après des années de projets communs, Nissan et Renault, ainsi que leur partenaire nippon Mitsubishi, ont pourtant commencé à détricoter leur alliance en 2023. Ils ont annoncé fin mars 2025 qu'ils allaient pouvoir descendre à 10% de leur capital respectif, contre 15% actuellement.
Mais ils "continuent à travailler sur des programmes communs de développement industriels et technologiques", comme la nouvelle Nissan Micra basée sur la Renault 5, a relevé le groupe français.
Nissan est engagé dans de douloureuses restructurations, visant 20.000 suppressions de postes dans le monde d'ici l'exercice 2027, soit 15% de ses effectifs mondiaux.