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26.11.2025 à 15:57

On n'achève pas les punks

Émilien Bernard

D'aucuns disent de lui qu'il est « l'écrivain inconnu le plus connu d'Amérique ». Et qu'on ne saurait trouver meilleur conteur de l'histoire des squats bordéliques et des boucans punks. Pas faux. Ajoutons qu'après avoir lancé son iconique et pétaradant fanzine Cometbus au début des années 1980, Aaron Cometbus n'a rien lâché. Dans Post-mortem, il déroule l'une de ses obsessions : que reste-t-il des utopies underground fréquentées au fil des décennies ? « Comment faire durer les choses que (…)

- CQFD n°246 (novembre 2025) /
Texte intégral (697 mots)

D'aucuns disent de lui qu'il est « l'écrivain inconnu le plus connu d'Amérique ». Et qu'on ne saurait trouver meilleur conteur de l'histoire des squats bordéliques et des boucans punks. Pas faux. Ajoutons qu'après avoir lancé son iconique et pétaradant fanzine Cometbus au début des années 19801, Aaron Cometbus n'a rien lâché. Dans Post-mortem, il déroule l'une de ses obsessions : que reste-t-il des utopies underground fréquentées au fil des décennies ?

« Comment faire durer les choses que l'on aime ? » La question n'a rien d'anodin. Surtout formulée par Aaron Cometbus, amoureux proclamé des causes perdues – des squats autogérés aux micro-labels de punk, en passant par les librairies férocement contre-culturelles ou les éditeurs fondus de publications déjantées. De New York à San Francisco en passant par Seattle, dans Post-Mortem (Demain les flammes & Nœuds éditions, 2025), il part en chasse de ses amours rebelles passés, entre inventaire et autopsie. Pas simple. « Les nobles idéaux, c'est mon truc, écrit-il. Mais je voulais dépasser la rhétorique et comprendre ce qui fonctionnait dans la réalité. » En découlent de belles retrouvailles et des constats d'échec, des tonnes de nostalgie et la joie de retrouver ce qui parfois perdure. En fond sonore, l'impression d'une épidémie de perdition, entre succès qui tronçonnent l'idéal et disparition pour cause d'épuisement. Rageant : « Nous étions si nombreux, prêts à œuvrer gratuitement pour la cause. Nous devrions posséder le centre-ville de toutes les grandes villes à l'heure qu'il est. »

Bilan en demi-teinte, donc. D'autant plus qu'il est difficile de démêler ce qui est nostalgie de boomer et vision objective. « Je dois vraiment résister à la tentation de devenir cette personne qui dit : “barrez-vous de ma pelouse, sales gamins” ! » avoue l'un de ses interlocuteurs, roi de la BD underground désormais un peu déphasé. Et c'est là que la recension percute l'actualité de ce journal. Et que je délaisse mes pages et pages de notes sur l'excellent Post-mortem pour rebondir sur notre situation.

Moi-même désormais vieux con, je suis d'autant plus épaté par les capacités de CQFD à se renouveler au fil des ans sans dévier d'une ligne intransigeante, ce mordre et tenir qui anime le canard depuis sa naissance. Ça change, ça évolue, ça rajeunit, mais le fond reste le même, acharné à ruer contre l'air du temps. Une certitude : tenir aussi longtemps est un exploit. Plus de vingt ans à batailler contre vents et marées dans les kiosques, l'exploit n'est pas mince. « Peut-on perdurer sans perdre son âme ? » s'interroge le barde punk. À ça, on peut répondre sans rougir que yep, on peut (même si on a plus que jamais besoin de votre soutien ! ! !). Avec cette certitude : tant qu'on n'aura pas mordu la poussière, on lâchera rien. Taïaut, encore et toujours.

Émilien Bernard

1 Pour une description énamourée de son approche de la micro-édition, lire « Les fanzines ont des ailes (les punks et les bouquinistes aussi) », CQFD n°205 (janvier 2022).

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26.11.2025 à 15:51

Grève lucide pour la Palestine

Ricardo Robles

Après une décennie blanche, le syndicalisme combatif de nos voisins d'outre-Pyrénées a renoué avec la stratégie de la grève nationale le 15 octobre dernier pour s'opposer au génocide en Palestine. Nous revenons sur ces mobilisations depuis la banlieue madrilène de Getafe. Après le succès du boycott de la compétition cycliste espagnole La Vuelta , le mouvement solidaire envers le peuple palestinien avait deux options : soit continuer le combat contre le génocide soit baisser les bras. (…)

- CQFD n°246 (novembre 2025) /
Texte intégral (1281 mots)

Après une décennie blanche, le syndicalisme combatif de nos voisins d'outre-Pyrénées a renoué avec la stratégie de la grève nationale le 15 octobre dernier pour s'opposer au génocide en Palestine. Nous revenons sur ces mobilisations depuis la banlieue madrilène de Getafe.

Après le succès du boycott de la compétition cycliste espagnole La Vuelta1, le mouvement solidaire envers le peuple palestinien avait deux options : soit continuer le combat contre le génocide soit baisser les bras. Malgré les résistances des deux plus grosses bureaucraties syndicales, Comisiones Obreras et l'Unión General de Trabajadores (UGT), proches du patronat et du gouvernement de Sánchez, les syndicalistes combatifs ont su imposer la première option : une grève, aussi exceptionnelle qu'expérimentale, puisque l'Espagne n'a pas connu de grève générale à l'échelle nationale depuis 2012.

Hypocrisie des socialistes espagnols

La mobilisation ne s'inscrit pas seulement en solidarité avec le peuple palestinien, mais signale aussi un ras-le-bol généralisé contre le capitalisme et l'impérialisme. En guise d'illustration du double jeu des socialistes à la tête du gouvernement espagnol : el famoso décret royal du 24 septembre dernier. Alors qu'il était censé prévoir un embargo sur le matériel militaire en provenance et à destination d'Israël, en réalité, le décret n'inclut le transit d'armes ni par voies aériennes au sein des bases militaires états-uniennes installées en Espagne, ni celui par voies navales via le détroit de Gibraltar. Drôle d'embargo… qui montre que le gouvernement espagnol est bel et bien un solide partenaire d'Israël.

Alors que depuis octobre 2023, Pedro Sánchez, membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et président du gouvernement, multiplie les appels au cessez-le-feu, l'Espagne reste le premier client d'Israël au sein de l'Union européenne dans l'importation d'armement. Entre octobre 2023 et mai 2025, la Chambre de commerce espagnole chiffrait ces opérations à plus de 54 millions2. Et pour ce même mois de mai, l'État espagnol a capté 78 % des exportations d'Israël vers l'Europe.

Et la solidarité entre impérialistes ne s'arrête pas là. Israël joue un rôle incontournable dans la crise du logement espagnol : de nombreux bâtiments historiques des grandes villes (Barcelone3, Malaga) ont été vendus à des fonds d'investissement privés israéliens. Inversement, l'entreprise basque Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles est impliquée dans la construction de voies ferrées dans les colonies israéliennes en Cisjordanie4. Comme le dit Elias, militant étudiant madrilène de Contracorriente5 rencontré lors d'une conférence sur la Palestine à Getafe, « la Palestine est devenue le Vietnam de la génération Z, le symbole qui concentre la synthèse de la crise du système capitaliste, la méfiance envers les gouvernements et les entreprises ».

Bras de fer syndical

Tandis que les manifestations propalestiniennes des 3, 4 et 5 octobre étaient réellement massives, le bilan du 15 reste mitigé. La grève a été bien peu suivie à Madrid. En contrepartie, succès dans les territoires à forte tradition ouvrière. À Euskal Herria (Pays basque), le nombre de grévistes est estimé par les syndicats autour de 100 000 personnes, la plupart dans le secteur de l'éducation, le secteur portuaire de Bilbao ainsi que dans des entreprises impliquées dans le génocide comme Unilever ou Pepsi. En Països Catalans (Catalogne), le suivi de la grève a été significatif dans les facs et les docks. Le taux de mobilisation est aussi variable selon les secteurs, celui de l'éducation en tête.

La réticence des bureaucraties syndicales immobilistes de Comisiones Obreras et UGT à faire grève en la retardant le plus possible s'est vite fait ressentir dans les forces militantes, déjà un peu essoufflées le 15 octobre. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : tandis que la manif' madrilène du 4 octobre comptait 100 000 manifestants, celle du 15 en comptait à peine 70 000… Pour de nombreux militants comme Elias, la date du 15 était trop tardive et il aurait été préférable d'appeler à la grève générale le 4 octobre, plus proche des dates des grèves italiennes et françaises.

Deux bonnes nouvelles cependant. D'abord, la réactivation du mouvement étudiant, solidaire des syndicalistes comme de la Palestine, illustré par le piquet conjoint entre les grévistes ­d'Airbus et les étudiants de l'université Carlos 3, le 5 octobre à Getafe. Mais aussi la revitalisation du syndicalisme combatif à l'initiative de cette grève : ces dernières années, une panoplie de petits syndicats indépendantistes (basques, catalans ou andalous), anarcho-syndicalistes ou trotskystes ont vu leur nombre d'adhérents augmenter. Espoir d'un regain combatif dans le pays ? Une nouvelle date paraît s'annoncer : 29 novembre…

Ricardo Robles

2 Les analyses détaillées par secteur d'activité et par pays sont disponibles sur le site officiel de DataComEx : datacomex.comercio.es

3 Voir le rapport « Complicitats del sector immobiliari i turístic de Catalunya amb l'ocupació de Palestina », publié par l'ODHE (mars 2025).

4 « Colaborar con la ocupación israelí se convierte en un mal negocio para las empresas españolas », El Salto (5/09/2025).

5 Une organisation marxiste trotskyste étudiante.

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22.11.2025 à 00:30

De l'art et des cochons

Orianne Hidalgo-Laurier

Au pays de l'exception culturelle, les politiques publiques sabordent le budget de la culture, ouvrant un boulevard aux fortunes privées et à l'extrême droite pour faire de l'entrisme. Dans ce secteur, l'union des droites est déjà consommée. En Provence-Alpes-Côte-d'Azur, la « Trajectoire Valeurs » de Renaud Muselier déclare la guerre au « wokisme ». « Il était temps de mettre un coup d'arrêt aux dérives communautaires du maire de Marseille […] Nous avons, nous aussi, nos traditions et nos (…)

- CQFD n°246 (novembre 2025) / ,
Texte intégral (1875 mots)

Au pays de l'exception culturelle, les politiques publiques sabordent le budget de la culture, ouvrant un boulevard aux fortunes privées et à l'extrême droite pour faire de l'entrisme. Dans ce secteur, l'union des droites est déjà consommée. En Provence-Alpes-Côte-d'Azur, la « Trajectoire Valeurs » de Renaud Muselier déclare la guerre au « wokisme ».

« Il était temps de mettre un coup d'arrêt aux dérives communautaires du maire de Marseille […] Nous avons, nous aussi, nos traditions et nos racines chrétiennes. Il était temps de les faire respecter. » Face à la caméra de CNews, Stéphane Ravier, sénateur (ex-RN et Reconquête) des Bouches-du-Rhône, exulte : le docu-fiction prosélyte Sacré Cœur, promu par les chaînes du groupe Bolloré, sera projeté au château de la Buzine, à Marseille. La municipalité, qui s'était opposée à sa diffusion au nom du principe de laïcité et au grand dam de la droite locale, y a été contrainte le 25 octobre dernier par le tribunal administratif. Pourtant, c'est au nom de cette même laïcité que le président de Région, Renaud Muselier (Renaissance, ex-LR), avait fait voter en catimini la charte « Trajectoire Valeurs » en avril dernier, comprenant le « renforcement du contrôle des subventions régionales dans les domaines du sport et de la culture, pour prévenir toute dérive séparatiste ou atteinte à la laïcité ».

Partout en France, les fanges réactionnaires instrumentalisent les droits de l'homme et du citoyen pour mener leur guérilla culturelle et idéologique

Inspirée par une motion du RN, celle-ci se résume ainsi : « Vision, Autorité, Liberté, Europe, Respect, Souveraineté ». Des mots clefs qui ne sont pas sans rappeler ceux derrière le projet Périclès du milliardaire ultra-conservateur Pierre-Edouard Stérin : Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes.

Sous ses airs de comédie de boulevard, l'anecdote n'est pas un cas isolé. Partout en France, les fanges réactionnaires instrumentalisent les droits de l'homme et du citoyen pour mener leur guérilla culturelle et idéologique. En mai dernier, c'est Laurent Wauquiez (LR) qui suspend toutes les aides de sa région à l'Université Lyon 2 sous prétexte de « dérives islamo-gauchistes » et arrose dans le même temps de 450 000 euros le spectacle à la gloire du roman national Raconte-moi la France. L'année précédente, c'est le coup d'éclat de la collectionneuse Sandra Hegedüs qui démissionne du conseil d'administration de l'association des Amis du Palais de Tokyo, fustigeant le « wokisme pro-palestinien » du centre d'art. Des attaques auxquelles s'ajoutent nombre de concerts et spectacles annulés sous pression de groupes identitaires et catholiques. Ceux-ci vont même jusqu'à cyberharceler les artistes racisé·es comme Rébecca Chaillon ou, à l'instar du groupuscule Sword of Salomon (« l'Épée de Salomon »), menacer de mort un artiste gazaoui accueilli à l'école supérieure des Beaux-arts d'Aix-en-Provence, dans le cadre du Programme national d'accueil en urgence des scientifiques et des artistes en exil, sans que cela n'émeuve les pouvoirs publics. Au pays de l'exception culturelle, les politiques dézinguent le budget de la culture – celui de la région PACA a baissé de 7,7 % par rapport à 2024 –, tandis que l'empire médiatico-éditorial de Bolloré se charge de donner une légitimité intellectuelle aux thèses du grand remplacement et de la déculturation.

Chasse aux sorcières

Face à la violence brute des réseaux de l'extrême droite, une simple charte « républicaine » paraît inoffensive. D'ailleurs, Trajectoire Valeurs aurait provoqué peu de remous si elle n'avait pas servi à cibler d'emblée l'école Kourtrajmé de Marseille en mettant fin à la subvention régionale de 75 000 euros.

Nombre ­d'intermittent·es isolé·es se sont vu·es renvoyer ou refuser leurs demandes de subvention car les dossiers étaient écrits en écriture inclusive

Depuis 2018, à l'initiative du réalisateur primé Ladj Ly, l'association offre des formations aux métiers du cinéma à destination d'un public éloigné du sérail, dans un but d'insertion sociale et de lutte contre les inégalités. « On a reçu un communiqué de presse qui disait qu'on était wokistes et islamistes », témoigne Marie Antonelle Joubert au micro des « Pieds sur Terre » sur France Culture. La directrice de l'école marseillaise apprend la décision suite à une séance du conseil régional qui « a commencé avec un hommage à Jean-Marie Le Pen ». Elle n'a jamais obtenu de rendez-vous avec Renaud Muselier.

Kourtrajmé n'est qu'un arbre qui cache la forêt. Nombre d'intermittent·es isolé·es se sont, comme elle, vu·es renvoyer ou refuser leurs demandes de subvention car les dossiers étaient écrits en écriture inclusive – interdite par la charte Trajectoire Valeurs – indice d'un dangereux « islamogauchisme ». Les demandes d'aides d'autres collectifs comme Les Têtes de l'art ont tout simplement été écartées : leur site internet était en inclusif. « Sur le fond, votre plan “Valeurs” est un marqueur politique, dicté par le Rassemblement national, et ne répond pas aux véritables défis de la langue française, comme l'appauvrissement du vocabulaire ou la polarisation de la pensée, réagit le directeur Sam Khebizi dans une vidéo publiée sur leur site. Cette décision pénalise non seulement notre association, mais aussi les centaines d'artistes et d'opérateurs culturels que nous accompagnons […] En validant la démarche du Rassemblement national, vous prenez le risque de fragiliser l'ensemble du tissu associatif et de rompre la confiance avec les partenaires engagés à vos côtés. »

OPA idéologique

Le chantage idéologique aux aides publiques pousse les acteur·ices du secteur culturel dans les griffes du privé. Kourtrajmé prévoit de se tourner vers Netflix. Les intermittent·es courent derrière les cachets et vont aux plus offrants. En PACA, c'est Rocher Mistral qui recrute à tour de bras. Ce parc à thème, construit sur le modèle du Puy du Fou du royaliste Philippe de Villiers, promeut la « Provence éternelle » (sic). Là-bas, « la Bible est plus importante que le code du travail », de l'aveu d'un ancien employé.

Le spectacle historique est désormais la chasse gardée de l'extrême droite

Et, bien que sous le coup de multiples procès, il reste applaudi et soutenu à hauteur de sept millions d'euros par la Région : dans le plus vieux château provençal, des spectacles contre-révolutionnaires rendent gloire à l'aristocratie blanche et catholique menacée par des hordes de péquenots incendiaires ou encore un éloge son et lumière à l'empereur Napoléon. Son propriétaire, Vianney d'Alençon, est par ailleurs à l'initiative du rachat de l'École supérieure de journalisme de Paris, aux côtés de Bolloré, Arnault, Saadé et Dassault, dont il est sacré directeur. Le spectacle historique est désormais la chasse gardée de l'extrême droite. Et pour cause, le directeur du château de Chambord vient d'annuler la création de l'historien Patrick Boucheron et du metteur en scène Mohamed El Khatib autour « des Renaissances » arguant ne pas vouloir être « l'otage d'un discours militant » – gauchiste donc.

La résistance s'organise

Contrairement aux institutions culturelles, des syndicats et collectifs d'artistes ont dénoncé la purge aux accents trumpistes de la Région à l'ouverture du Printemps de l'Art Contemporain à Marseille. « Le directeur du Réseau PAC nous avait invités à venir lire un texte sur les coupes budgétaires. Le plan Trajectoire Valeurs était tombé juste avant, donc il fallait qu'on en parle, retrace l'artiste Emmanuel Simon, membre du Syndicat des Travailleur·euses Artistes Auteur·ices (STAA CNT-SO). Le directeur de la culture à la Région était là. Il y a eu des prises de paroles de la Mairie, de la DRAC, etc. Dans l'expo, il y avait une vidéo de Trump. Tout le monde s'enorgueillissait “Trump met des murs, nous on construit des ponts”. On a modifié au dernier moment notre texte, en disant que les élus pouvaient bien faire des blagues, ils faisaient la même chose que Trump. Le mec de la Région a fait son caca nerveux en direct. Il s'est retourné vers le directeur hyper énervé, en disant qu'il était pris au piège. Ça a été une première réaction, après on a lancé une tribune. » Ces collectifs ont bien compris que le nerf de la guerre reste économique. Appuyés par la commission culture du PCF à l'Assemblée et au Sénat, ceux-ci militent pour « la continuité de leurs revenus »1. « Une autre piste émerge, conclut Emmanuel Simon, une sécurité sociale de la culture, portée par Réseau salariat. Il s'agit de créer des enclaves communistes dans la société capitaliste pour ne plus dépendre des financements étatiques et privés – soit l'extrême droite. C'est utiliser démocratiquement la valeur de notre travail. » Autrement dit, la mutualisation : un véritable horizon politique qui a déjà fait ses preuves. Pour l'heure, la Région n'a pas répondu à nos sollicitations. Renaud Muselier s'est contenté d'avouer, dans la presse locale, « être allé trop loin » sur l'écriture inclusive et préfère désormaiscirconscrire cette interdiction aux documents adressés à la collectivité.

Orianne Hidalgo-Laurier

1 Lire « Tribune : pour une continuité de revenus des artistes auteur·ices », sur le site du Syndicat des travallieur·euses artistes-auteur·ices CNT-SO (16/03/2024).

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