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22.11.2025 à 00:30

Exarchia sans les condés

Émilien Bernard

« Vivre sans police ? […] C'est bien beau mais comment ? […] Et pourquoi ? Tout le monde trouve-il vraiment la police superflue ? ». Voilà quelques-unes des interrogations qui traversent Vivre sans police (Agone, octobre 2025), de l'ami Victor Collet, consacré aux lendemains des émeutes de décembre 2008 à Athènes. Pour focale, le mythique quartier d'Exarchia niché au cœur de la capitale, qui a un temps résisté à l'invasion policière. 6 décembre 2008, Athènes brûle. Pour étincelle, (…)

- CQFD n°246 (novembre 2025) / ,
Texte intégral (1823 mots)

« Vivre sans police ? […] C'est bien beau mais comment ? […] Et pourquoi ? Tout le monde trouve-il vraiment la police superflue ? ». Voilà quelques-unes des interrogations qui traversent Vivre sans police (Agone, octobre 2025), de l'ami Victor Collet, consacré aux lendemains des émeutes de décembre 2008 à Athènes. Pour focale, le mythique quartier d'Exarchia niché au cœur de la capitale, qui a un temps résisté à l'invasion policière.

6 décembre 2008, Athènes brûle. Pour étincelle, l'assassinat par un policier d'Alexandros Grigoropoulos, 15 ans. Les jours suivants, l'ardeur émeutière ne faiblit pas, avec pour épicentre le quartier athénien d'Exarchia, déjà auréolé d'une tradition de résistance – à la dictature puis au néolibéralisme vampire. La décennie qui suit s'inscrit pleinement dans cet héritage, Exarchia expérimentant un quotidien quasiment exempt de gent policière. Formidable ? Bien sûr. Mais cela ne va pas sans heurts, tant « le mythe n'a rien du long fleuve tranquille », écrit Victor Collet, qui ausculte l'évolution d'un quartier où l'auto-organisation devient centrale. Ayant résidé sur place à de multiples reprises, de 2014 à 2021, il offre le récit vivant d'une expérience où le slogan « Batsi ! Ghourounia ! Dolofoni ! » [« Flics ! Porcs ! Assassins ! »] se double d'une concrétisation pleine d'enseignements.

6 décembre : l'étincelle

« Le 6 décembre et ses suites ont souvent été comparés à la lutte des Gilets jaunes. J'y vois plutôt une ressemblance avec les émeutes de banlieue, comme celles de 2024 après la mort de Nahel. Dans les deux cas, ça part d'un meurtre policier. Et on retrouve ici et là-bas une conflictualité très marquée dès le départ, alors que l'éruption est totalement inattendue.

Exarchia est un refuge, un îlot de tranquillité

À Athènes, les flics se pensaient tout puissant, d'où les circonstances de ce meurtre policier : Alexis a été tué de sang-froid dans un quartier très politisé, au beau milieu d'une rue prisée par la jeunesse radicale. Le mouvement anar est alors beaucoup plus conflictuel qu'ailleurs en Europe. Rappelons que la démocratie grecque est très jeune, le régime des colonels étant tombé en 1973-1974. Le mouvement antiautoritaire se développe donc tardivement, auprès de jeunes qui pour beaucoup ont eu des parents communistes et/ou exilés par un régime soutenu par la police. Il n'a pas eu le temps d'être adouci par des compromis avec les institutions ou des vagues de répression. De plus, l'explosion se déroule dans un pays où l'État est alors affaibli et en pleine course en avant néolibérale.

Point important : ce n'est pas un mouvement coupé du reste du pays. Les secousses du 6 décembre 2008 se communiquent à toutes les grandes villes. Idem pour Athènes : si Exarchia fait office de lieu emblématique, beaucoup de quartiers sont en lutte. D'autant que l'antagonisme envers l'État est déjà présent partout. En cette période de délitement économique, attisé par la crise des subprimes, beaucoup ont dû faire sans lui. L'auto-organisation est une réponse à cette absence. Basiquement : nous contre la police et l'État. »

Urbanisme favorable

« En 2008, Athènes a un côté motor city, avec une pollution sonore omniprésente et des périphéries désindustrialisées. Délaissé par les plans d'urbanisme, Exarchia est donc un refuge, un îlot de tranquillité à dix minutes à pied du Parlement. Cela s'accompagne d'une multiplicité de lieux squattés, pour la plupart ouverts sur l'extérieur et n'accueillant pas que des militants : beaucoup d'exilés et de familles y sont installés.

Par ailleurs, l'urbanisme du quartier est propice à la lutte urbaine, avec des petites ruelles et des intersections très rapprochées. Parfait pour se replier quand ça chauffe. En 2017, j'ai assisté à une manifestation mêlant antifas et queers contre Aube dorée1. Quand les mats (les CRS locaux) ont chargé, tout le monde s'est replié sur Exarchia, avec quelques camarades postés à l'entrée du quartier des Molotov à la main. Une situation permise notamment par le refus de la logique sécuritaire et des caméras de surveillance. Celles installées dans le quartier à l'occasion des JO d'Athènes en 2004 n'ont pas tardé à être explosées. »

Police en retrait

« Au fil du temps, Exarchia est globalement déserté pas la police. Les flics savent que le niveau d'antagonisme sera élevé s'ils s'y aventurent en masse. Ils restent donc en retrait, sauf pour quelques incursions ciblées. D'autant qu'ils redoutent une extension hors d'Exarchia de cette conflictualité exacerbée.

Deux militants du parti néonazi sont abattus en pleine rue. Le message est clair : cela peut tomber sur n'importe qui

Et si beaucoup craignaient le chaos, la vie sans police est tout le contraire d'un bordel permanent. Quand je m'y rends pour la première fois en 2014, je suis d'abord étonné par le calme ambiant. En dehors des événements symboliques comme les manifs annuelles du 6 décembre, l'atmosphère est plutôt bon enfant.

Il y a par contre divers points de tension, à commencer par la lutte contre Aube dorée. Alors que les ratonnades racistes ou politiques se multiplient au début des années 2010, la contre-attaque ne tarde pas. Elle culmine quand le rappeur antifa Pávlos Fýssas est abattu en 2013. Cela déclenche des manifestations de plusieurs milliers de personnes. Dans la foulée, deux militants du parti néonazi sont abattus en pleine rue. Le message est clair : cela peut tomber sur n'importe qui. Et les militants d'Aube dorée finissent par raser les murs. Il y a clairement un gouffre avec ce qui s'est passé quand Clément Méric a été tué par des fascistes. En France, l'État a fait en sorte que la colère soit très encadrée. Alors qu'en Grèce, le double assassinat a été revendiqué sans qu'il y ait la moindre arrestation. Là aussi, cela se doublait d'une lutte contre la police, qui avait souvent pris le parti d'Aube dorée dans les affrontements de rue.

Suite à ça est arrivé un autre ennemi : la mafia et ses dealers, devenus omniprésents à Exarchia à partir de 2016. En réponse, des groupes d'autodéfense ont commencé à patrouiller dans les rues. Face à la démission étatique, l'autogestion s'est imposée. Cela n'a rien d'anodin, comme je l'écris dans le livre : “[C'est] l'une des rares preuves en actes de la possibilité concrète de se passer de l'État, de la police, et de renverser l'idée dominante de leur nécessité.” Par contre, c'est rapidement devenu hors de contrôle, avec la présence accrue de commerçants, de hooligans ou d'experts en sécurité autoproclamés. Une situation complexe, qui a provoqué l'atomisation de nombreux groupes militants. Certains étaient dégoûtés par la militarisation affichée et l'exhibition des armes à feu. Autre reproche adressé aux manifestants anti-dealers : leur tendance à vouloir pacifier le quartier jusque dans les actions politiques des tenants de l'insurrection permanente, avec une forme de lissage du radicalisme. »

Le crépuscule d'Exarchia

« Est-ce que l'histoire du quartier est celle d'une défaite ? Oui si l'on se focalise sur la situation actuelle. Il y a par contre eu un cumul d'expériences assez bluffant. Si on prend la question de la solidarité avec les exilés, ça a pris des proportions impressionnantes, avec l'accueil de milliers de personnes. Idem pour l'occupation de lieux : il y en avait entre 50 et 60 en 2019, avant la vague d'expulsions. Ça a été une longue décennie de luttes instructives. Jusqu'à ce que le capitalisme reprenne la main, notamment via l'explosion du tourisme et d'Airbnb. Dans le même temps, la police s'est modernisée : en 2008, ils étaient complètement dépassés par la conflictualité des manifestants, en chemisettes et armés de gazeuses. Aujourd'hui, ce sont des Robocops.

Dernier point qui a précipité le délitement de l'expérience : la folklorisation de la lutte. Il y a très vite eu une forme de riot-porn qui a attiré des gens de toute l'Europe.

Des commerçants ont commencé à vendre des t-shirts ACAB et les hipsters fans de street-art ont déboulé en masse.

Il faut dire que c'était plus vendeur qu'une zone humide paumée où tu te cailles. Le quartier est devenu aussi bien symbole de rébellion que d'atmosphère authentique en plein centre-ville. Ça a eu des effets délétères, dont l'invasion de touristes. Des commerçants ont commencé à vendre des t-shirts ACAB et les hipsters fans de street-art ont déboulé en masse. La gentrification a logiquement accompagné ces transformations, avec une hausse du prix du logement. Une évolution similaire en certains points à celle observée à Marseille, passée de ville qui fait peur à attraction pour touristes.

Lors de mon dernier séjour en 2021, juste après la crise Covid, je n'ai plus retrouvé le parfum de liberté que j'associais au quartier. Ce qui m'avait tant plu dans ces rues avait disparu, d'autant qu'il y régnait désormais une omniprésence policière. Il reste pourtant des lieux occupés et une solidarité active, par exemple envers les exilés. Comme beaucoup le disent là-bas : la lutte ne meurt jamais. Mais la vie sans police n'est pour l'instant plus d'actualité. »

Propos recueillis par Émilien Bernard

1 Aube dorée est un parti politique grec néonazi.

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22.11.2025 à 00:30

Tuanbo : danse ou crève

Thelma Susbielle

Les bas-fonds des réseaux sociaux, c'est la jungle, un conglomérat de zones de non-droits où règnent appât du gain, désinformation et innovations pétées. Dernière nouveauté sur Douyin, la version chinoise de TikTok : des jeunes aspirant·es idoles crament leur santé pour danser non-stop en live. Dans notre société du spectacle bien pourrie de l'intérieur, les corps jeunes finissent toujours par se faire exploiter. Sur le réseau Douyin, la version chinoise de TikTok, un nouveau format vidéo (…)

- CQFD n°246 (novembre 2025) / ,
Texte intégral (750 mots)

Les bas-fonds des réseaux sociaux, c'est la jungle, un conglomérat de zones de non-droits où règnent appât du gain, désinformation et innovations pétées. Dernière nouveauté sur Douyin, la version chinoise de TikTok : des jeunes aspirant·es idoles crament leur santé pour danser non-stop en live.

Dans notre société du spectacle bien pourrie de l'intérieur, les corps jeunes finissent toujours par se faire exploiter. Sur le réseau Douyin, la version chinoise de TikTok, un nouveau format vidéo est en pleine expansion : le tuanbo, ou livestream de groupe. Dans ces shows en direct, des escouades de cinq à sept danseur·ses enchaînent les chorégraphies, tandis que les spectateur·ices envoient des cadeaux virtuels payants pour influencer la danse. Les algorithmes dictent en temps réel qui reste sous les projecteurs et qui disparaît, transformant la scène en arène numérique où l'attention est une marchandise et les êtres humains des pantins désarticulés.

Né de l'interdiction des émissions de télé-­réalité d'idoles1 en 2021, le tuanbo s'est vite imposé comme un marché colossal : plus de 5 000 studios se disputent la visibilité, et le secteur devrait dépasser 15 milliards de yuans (environ deux milliards de dollars) cette année. Les performances se vendent comme des actions en bourse : chaque clic, chaque cadeau numérique compte. Ce n'est plus seulement un spectacle. C'est une économie de l'attention où le corps et l'énergie des jeunes artistes deviennent capitaux.

Mais derrière les chiffres et les lumières colorées, la réalité est beaucoup moins glamour. Comme le raconte le média chinois Sixth Thtone, des centaines de jeunes femmes – et d'hommes – s'abîment la santé en espérant se faire repérer. Lu Yingcheng, 20 ans, a abandonné ses études et un contrat d'idole pour rejoindre un studio, oscillant entre anxiété, épuisement et espoirs de célébrité. Après avoir investi des années dans des cours de danse ou de comédie, ces aspirant·es stars se retrouvent à conjuguer lives interminables et performances épuisantes pour un salaire modeste et une reconnaissance limitée.

Dans les studios comme ceux de Peach Island, les journées peuvent durer de six à sept heures de direct, suivies de réponses aux messages et de répétitions supplémentaires, avec interdiction de contacts privés avec les fans. Le rythme est infernal : chaque geste, chaque sourire, chaque note de musique doit être calibré pour maintenir l'algorithme attentif et les spectateur·ices engagé·es. La créativité est oubliée, tandis que la fatigue devient une norme.

Au final, le tuanbo n'est pas seulement un phénomène culturel : il est la vitrine la plus crue de l'exploitation capitaliste. Les rêves d'idoles sont transformés en performances interchangeables, destinées à nourrir un flux numérique insatiable. Derrière les paillettes et les pétales virtuels, c'est surtout une course aux dons financiers. Tandis que les plateformes et les studios empochent les gains en exploitant l'énergie et la fragilité de ces jeunes qui rêvent de devenir des stars. Pendant ce temps, le marché, lui, ne s'épuise jamais.

Thelma Susbielle

1 En Asie, la fabrique des idoles transforme la jeunesse et le talent en produit commercial standardisé, en contrôlant leur image, formation et interaction avec les fans.

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21.11.2025 à 12:08

Abandon du 49.3 : merci patron !

Léo Michel

La macronie, ou du moins ce qu'il en reste, nous avait promis un budget « du dialogue ». Le 49.3 ? Mis au placard, juré craché, foi de Lecornu. Mais pourquoi s'en servir et risquer la censure quand on dispose d'un arsenal juridique complet pour neutraliser le Parlement ? Évitant de justesse la censure grâce au soutien de députés qui ne partagent avec le socialisme qu'un substantif, Lecornu promettait lors de sa déclaration de politique générale du 14 octobre de renoncer à l'utilisation de (…)

- CQFD n°246 (novembre 2025)
Texte intégral (576 mots)

La macronie, ou du moins ce qu'il en reste, nous avait promis un budget « du dialogue ». Le 49.3 ? Mis au placard, juré craché, foi de Lecornu. Mais pourquoi s'en servir et risquer la censure quand on dispose d'un arsenal juridique complet pour neutraliser le Parlement ?

Évitant de justesse la censure grâce au soutien de députés qui ne partagent avec le socialisme qu'un substantif, Lecornu promettait lors de sa déclaration de politique générale du 14 octobre de renoncer à l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l'État. En laissant ­l'Assemblée nationale et le Sénat débattre des recettes et des dépenses publiques pour l'année 2026, la macronie agonisante s'évite un nouveau risque de censure et s'offre un ripolinage démocratique à moindre frais. Après avoir malmené les institutions de la démocratie bourgeoise, elle assure « changer de méthode » dixit son Premier ministre. En réalité, l'exécutif a simplement changé d'outil. Même logique, autre tournevis.

D'abord, la LOLF, la fameuse Loi organique relative aux lois de finances. Son acronyme fleure bon le sigle de comptable heureux, mais son effet tient plus de la camisole que du tableur. Elle range les dépenses en missions et programmes soigneusement verrouillés, plafonnés. Le Parlement peut y toucher, certes – à condition de ne pas toucher aux murs porteurs. En d'autres termes, il peut décider de supprimer des dépenses ou de redéployer de l'argent d'une politique publique vers une autre mais seulement si elles sont dans le même bloc. Interdit de supprimer trois canons Caesar pour financer l'éducation. Envie de plus de moyens pour l'école primaire ? Il faudra rogner sur le secondaire.

Ensuite, l'inusable article 40 de la Constitution, le cadenas en or massif de la Ve République. Il interdit à tout député ou sénateur de faire passer un amendement ou une proposition qui augmenterait la dépense publique, même d'un ticket de métro. Vous pouvez toujours inventer des recettes : taxe « trucmuche », impôt plus progressif, contribution de justice ou redevance sur les yachts de luxe – rien n'y fera. Pourquoi ? Parce que le gouvernement garde la main sur le montant des dépenses publiques et sur leur répartition. Résultat : le débat parlementaire sur les dépenses devient un exercice d'équilibrisme dans une cage à chiffres.

Coquetterie institutionnelle

Et surtout, ultime carte dans la manche du gouvernement : l'article 47 de la Constitution. Soixante-dix jours, pas un de plus : passé ce délai, que les élus ne soient pas parvenus à voter un budget pour l'année à venir, et hop ! le gouvernement boucle tout par ordonnance. Sans vote, sans honte, sans Parlement. Et dans une Assemblée sans majorité claire, l'affaire est probable. Pour Macron c'est l'opportunité de se replacer en garant de la « stabilité des institutions ». Depuis sa création en 1958, l'article 47 n'avait jamais été utilisé, les gouvernements disposant jusqu'alors d'une majorité à l'Assemblée nationale, ou à tout le moins d'assez de députés pour éviter une censure en cas de 49.3. Si la macronie se passe de ce dernier, ce n'est pas par vertu, c'est qu'elle a trouvé plus sournois encore.

Léo Michel
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