ACCÈS LIBRE
13.06.2025 à 10:10
Framasoft
Au cours du développement de l’application PeerTube, nous avons acquis certaines expériences dans le choix des technologies employées et les freins que certaines décisions ont entraîné. Nous les partageons ici.
Si vous ne l’avez pas déjà lu, nous vous conseillons de commencer par l’article précédent.
Publier une application de streaming vidéo issue du fediverse sur les différents magasins d’applications a été un vrai parcours du combattant.
Entre les politiques parfois très strictes des stores, et la sensibilité autour des contenus vidéo — notamment ceux générés ou diffusés par des tiers — il a fallu redoubler de prudence. Apple et Google considèrent en effet qu’en tant qu’éditeur de l’application nous serions responsables de tout le contenu auquel l’application permet d’accéder, et sont particulièrement virulents sur la question dans le cas des formats vidéos (bien davantage que pour une application de podcasts ou même un navigateur internet, assez curieusement). Voici donc un retour sur les différentes étapes, de la toute première soumission à la mise en production.
Pour maximiser nos chances d’être acceptés sur les stores, nous avons pris plusieurs précautions dès le départ.
Première mesure : restreindre l’accès aux plateformes via un système de filtrage utilisant des identifiants spécifiques à chaque magasin. Cet identifiant permet de maintenir une liste d’autorisation (allowlist) de plateformes de confiance adaptée à chaque store :
L’avantage de ce système basé sur des tags, c’est qu’il est entièrement déporté côté serveur. Autrement dit, si nous devons retirer une plateforme problématique ou en ajouter une nouvelle, cela peut être fait sans mettre à jour l’application elle-même. Ce fonctionnement offre une grande souplesse et réactivité en cas de besoin.
Pour garantir une validation rapide lors de la première soumission, nous avons volontairement désactivé la possibilité d’ajouter manuellement une plateforme dans l’application. Ainsi, seuls les serveurs autorisés par notre filtre, dont le nombre était très réduit, étaient disponibles.
Une fois l’application validée et disponible sur le Play Store, nous avons réactivé cette fonctionnalité manuelle côté Android, en observant attentivement si cela posait problème. Après plusieurs mois sans retour négatif, nous avons ensuite ouvert cette possibilité sur iOS également.
Par ailleurs, pour mettre toutes les chances de notre côté, un soin particulier a été apporté à l’interface utilisateur de l’application ainsi qu’aux fiches des stores (miniatures, descriptions, mots-clés, captures d’écran, etc.), les stores étant également très sensibles à l’apparence, à la qualité perçue et au respect des bonnes pratiques UX/UI.
Nous avons décidé d’y aller étape par étape :
Pour la publication sur le Google Play Store, la documentation officielle Flutter a été suivie : https://docs.flutter.dev/deployment/android
Le Play Store permet plusieurs types de déploiement, utiles pour tester différentes étapes de l’application :
Chaque type de déploiement est validé automatiquement par Google, avec des délais très courts :
Google a toujours accepté l’application dès la première soumission, sans demander de modifications ou poser de questions. Aucun échange, aucun retour de leur part : uniquement la validation après envoi et un changelog bien rédigé.
À croire que les précautions mises en place en amont ont été suffisantes… voire qu’on aurait pu être un peu plus détendus !
Une fois l’étape Google franchie haut la main, direction Apple — réputé pour être nettement plus exigeant.
Comme pour Android, j’ai suivi la documentation officielle Flutter pour le déploiement iOS :
👉 Flutter iOS Deployment
Sur iOS, les applications peuvent être distribuées via deux canaux principaux :
Avant de soumettre PeerTube sur iOS, nous avons échangé avec Gabe, développeur du projet OwnCast, qui avait essuyé plusieurs refus de la part d’Apple. Il nous a transmis ses précieux retours et stratégies pour répondre aux fameuses App Store Guidelines. Voici un résumé :
Merci encore à Gabe pour ces conseils précieux !
Malgré l’application rigoureuse des conseils de Gabe, Apple n’a pas fait de cadeau.
Entre Lokas et PeerTube, les deux apps que nous tentions de publier fin 2024, nous avons essuyé 8 refus pour Lokas avant d’obtenir la validation, et 3 refus pour PeerTube.
Dès qu’un reviewer Apple trouvait un souci (même mineur), la demande était rejetée, et il fallait corriger point par point avant de pouvoir espérer passer à l’étape suivante.
Voici les principales guidelines qui nous ont posées problème :
Guideline 5.2.3 – Legal
.
Malgré l’envoi d’un document listant les plateformes autorisées dans l’app iOS, cela n’a pas suffi à convaincre Apple. Nous avons donc répondu :
Le document joint était rigoureusement le même que celui soumis lors du dépôt de l’application.
Guideline 3.1.1 – Business – Payments – In-App Purchase
Apple nous a signalé un lien vers le site joinpeertube.org dans l’app, qui contient… un bouton de don. Ce simple lien externe a suffi à justifier un rejet.
Nous avons alors tenté une première réponse, en expliquant que tous les liens de dons ouvraient désormais une page externe dans le navigateur, et qu’aucune collecte n’était réalisée dans l’application elle-même. Nous avons souligné que cette approche respectait les guidelines de l’App Store, puisque le processus de don était totalement séparé des fonctionnalités de l’app. Malgré cette clarification, Apple n’a pas été convaincu.
En replongeant dans les App Store Guidelines, j’ai repéré un paragraphe en notre faveur :
J’ai donc renvoyé un message à l’équipe de validation, en expliquant que l’application ne collecte aucun don en interne : tous les liens de soutien ouvrent une page externe dans le navigateur (Safari), conformément à la section 3.2.2 (iv) des App Store Guidelines qui autorise ce fonctionnement pour les apps non caritatives. J’ai ainsi demandé une réévaluation de la décision ou des précisions si d’autres points posaient problème.
🎉 Résultat : l’application PeerTube a officiellement été publiée sur iOS !
Depuis, j’ai soumis 5 mises à jour successives de PeerTube, toutes validées sans accroc — y compris celle qui introduisait la fonctionnalité de connexion.
Chaque mise à jour a été validée en quelques heures, au plus sous 24h.
L’App Store, ce n’est jamais simple… mais avec de la patience et une bonne lecture des guidelines, ça passe.
Une fois l’étape Apple validée, je me suis attaqué à la soumission sur F-Droid.
Ici, ce n’est pas un problème de guidelines, mais plutôt de processus.
La documentation officielle est plutôt éparse, et j’ai eu du mal à trouver une ressource exhaustive pour un projet Flutter. Je me suis donc appuyé sur :
F-Droid a des exigences particulières :
TetheredNet
L’application PeerTube utilise par défaut deux services maintenus par Framasoft :
Ces services ne sont pas configurables par l’utilisateur, ce qui a été considéré comme une “anti-feature” du type TetheredNet
(connexion à un service centralisé sans possibilité de le changer).
Cette mention a donc été ajoutée lors de la soumission initiale.
Bonne nouvelle : depuis, cette anti-feature a été retirée, car nous avons rendu ces services personnalisables dans l’app.
Avant de parvenir à la validation, nous avons rencontré un obstacle lié à une dépendance utilisée pour la gestion de la base de données locale. Cette bibliothèque, pourtant populaire au moment du choix initial, n’était plus maintenue et ne proposait pas de version compatible avec la dernière version de Flutter requise par F-Droid pour garantir la reproductibilité des builds. Ce blocage a empêché la compilation de l’application sur l’infrastructure F-Droid, rendant impossible sa publication.
Après analyse, il est apparu que la meilleure solution, pour des raisons de pérennité et de sécurité, était de remplacer cette dépendance obsolète par une alternative maintenue et compatible avec les exigences de F-Droid. Ce changement a nécessité une réécriture partielle de la gestion des données locales, mais a permis de débloquer la situation et d’assurer la stabilité du projet sur le long terme.
Après plusieurs itérations, nous avons enfin pu soumettre notre app sur F-Droid.
Vous pouvez consulter la MR ici : https://gitlab.com/fdroid/fdroiddata/-/merge_requests/17235
Et pour voir la configuration finale de l’application PeerTube sur F-Droid (fichier metadata/*.yml
) : https://gitlab.com/fdroid/fdroiddata/-/blob/master/metadata/org.framasoft.peertube.yml
F-Droid demande rigueur et patience, mais l’expérience permet aussi de mieux comprendre les enjeux du libre et de la décentralisation.
C’était un vrai défi, mais on est fier·es de faire partie du catalogue officiel.
Nous en profitons pour vous rappeler que le financement participatif pour le développement de l’application PeerTube est en cours jusqu’au 17 juin 2025 !
11.06.2025 à 16:48
Framasoft
Alors que les chaleurs estivales arrivent, l’actualité de l’Intelligence Artificielle s’est elle aussi réchauffée ce dernier mois avec des avancées techniques majeures.
Préparez votre boisson préférée et installez-vous confortablement : c’est l’heure de la FramIActu !
Stokastik, la mascotte de FramamIA, faisant référence au perroquet stochastique. Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
Stokastik, la mascotte de FramamIA, faisant référence au perroquet stochastique. Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
C’est tout pour cette FramIActu ! Nous espérons que vous l’avez appréciée !
Vous pouvez poursuivre votre lecture sur le sujet en consultant les articles de notre site de curation dédié au sujet, mais aussi et surtout FramamIA, notre site partageant des clés de compréhension sur l’IA !
Si nous pouvons vous proposer cette nouvelle revue mensuelle, c’est grâce à vos dons, Framasoft vivant presque exclusivement grâce à eux !
Pour nous soutenir et si vous en avez les moyens, vous pouvez nous faire un don via le formulaire dédié !
Enfin, notez que le rythme de parution de la FramIActu risque de changer dans les prochains mois. Nous constatons en effet une diminution du rythme de parutions d’informations « intéressante pour le grand public » sur l’IA. Il y a certes des avancées techniques, et toujours énormément de recherches sur le sujet… mais nous percevons tout de même une forme de baisse de régime. Attendez-vous donc à d’éventuels changements autour de la FramIActu pour refléter tout ça !
À bientôt ! 👋
11.06.2025 à 12:10
Framasoft
Au cours du développement de l’application PeerTube, nous avons acquis certaines expériences dans le choix des technologies employées et les freins que certaines décisions ont entraîné. Nous les partageons ici.
Le développement d’applications mobiles pose rapidement la question du choix des technologies : faut-il créer une application distincte pour chaque plateforme, ou adopter une approche permettant de mutualiser les efforts ? C’est là qu’intervient le cross-platform : une méthode qui consiste à développer une seule base de code pour cibler plusieurs systèmes d’exploitation, principalement Android et iOS.
Le développement cross-platform présente ainsi de nombreux avantages. Il permet avant tout de réduire considérablement les coûts et les efforts de maintenance, puisqu’une seule base de code est nécessaire, limitant ainsi les corrections de bugs et les mises à jour multiples. Il offre aussi un déploiement plus large et plus rapide, en touchant un public plus vaste sans avoir à développer des applications distinctes.
Comme notre développeur n’était pas initialement spécialisé dans le développement mobile, il a dû se former pour maîtriser les outils nécessaires. Deux technologies principales se sont imposées dans notre réflexion : React Native et Flutter.
Nous avons donc mené une étude comparative afin de choisir la solution la plus adaptée à nos besoins. Après analyse, notre choix s’est porté sur Flutter. Pour plus de détails, vous pouvez consulter l’étude complète en suivant ce lien : https://framagit.org/wicklow/peertube-prototypes
Suite à ce choix, notre développeur s’est lancé dans l’apprentissage et la maîtrise de Flutter. Il vous partage son expérience à travers la suite de cet article.
Logo Flutter – Domaine public – Wikicommons.
La première étape a été d’apprendre le fonctionnement de Flutter. Les applications Flutter sont écrites en Dart, un langage orienté objet. J’ai donc commencé par explorer la documentation officielle de Dart et Flutter pour comprendre les bases.
Voici les différentes ressources que j’ai utilisées pour m’initier :
Une fois ces bases acquises, je me suis penché sur la structure idéale pour le projet. Après avoir exploré différentes approches, j’ai opté pour une architecture “Feature First”. Cette méthode consiste à organiser le code par fonctionnalités plutôt que par type de fichier (comme les modèles, les vues, ou les contrôleurs).
L’approche “Feature First” offre de nombreux avantages. Elle apporte une clarté accrue au projet en isolant chaque fonctionnalité dans son propre dossier, ce qui simplifie la navigation et la compréhension de la structure du code. De plus, cette méthode favorise la modularité en rendant les fonctionnalités indépendantes, permettant ainsi leur réutilisation ou leur modification sans affecter les autres parties du projet. Enfin, dans le cadre d’un projet libre, cette organisation facilite la contribution des développeurs externes, qui peuvent se concentrer sur des fonctionnalités spécifiques sans interférer avec le reste du code.
Chaque bibliothèque intégrée dans le projet doit être remise en question dans le but de s’assurer qu’elles répondent aux exigences fonctionnelles, qu’elles soient maintenables à long terme et qu’elles n’introduisent pas de risques techniques. Flutter étant une technologie encore jeune, il est important d’être prudent dans le choix des dépendances. Certaines bibliothèques peuvent manquer de maturité ou de soutien communautaire, ce qui pourrait entraîner des bogues ou des problèmes de mises à jour futures.
Voici quelques critères généraux pour choisir une dépendance sur pub.dev :
En prenant en compte ces critères, j’ai soigneusement sélectionné les bibliothèques nécessaires pour le développement de l’application mobile PeerTube.
Voici les principales bibliothèques retenues pour le projet, accompagnées des réflexions qui ont guidé leur sélection :
Un gestionnaire d’état (ou “state management” en anglais) est une approche ou un outil utilisé pour gérer l’état d’une application. Dans le contexte de Flutter, l’état fait référence aux données dynamiques ou aux informations qui peuvent changer au cours de l’exécution de l’application, comme l’entrée utilisateur, les données récupérées d’une API, ou encore l’état d’une animation.
Plusieurs approches et bibliothèques sont disponibles pour la gestion des états dans les applications Flutter, chacune avec ses propres avantages et limitations.
StatefulWidget
: le mécanisme intégré le plus simple pour gérer l’état local.InheritedWidget
: une solution native qui permet de partager l’état entre les widgets.Provider :
Bloc :
Riverpod :
Riverpod a été choisi pour sa simplicité, sa flexibilité et son évolutivité, offrant une gestion globale de l’état indépendante de l’arbre des widgets. L’approche de Riverpod avec des variables globales me convient. En outre, l’intégration de la génération de code dans le projet promet d’améliorer les performances à l’avenir. Cependant, il est important de choisir une solution qui correspond à vos préférences et à vos besoins spécifiques.
Un routeur est un composant essentiel qui gère la navigation entre les différents écrans d’une application, permettant de définir les itinéraires, de gérer les transitions, de transmettre des paramètres via les URL, et de prendre en charge les liens profonds.
Plusieurs bibliothèque sont disponibles pour gérer la navigation dans les applications Flutter :
Après analyse, GoRouter s’est avéré être le meilleur choix pour ce projet, en particulier pour :
Le lecteur vidéo est un composant essentiel pour l’application PeerTube, car il constitue le cœur de l’expérience utilisateur. Il était crucial pour nous de faire le bon choix de bibliothèque dès le début pour garantir une lecture fluide, une compatibilité avec différents formats vidéo, et une intégration harmonieuse avec les fonctionnalités de l’application.
Plusieurs bibliothèques sont disponibles et utilisées par la communauté Flutter pour implémenter la fonctionnalité de lecture vidéo :
Après analyse, Chewie s’est avéré être notre premier choix en raison de son équilibre entre simplicité et fonctionnalité :
Cependant, après plusieurs mois d’utilisation, nous avons constaté que la maintenance de Chewie était plus faible que prévu. Certaines fonctionnalités et corrections de bugs présentes dans des merge requests n’étaient pas intégrées, ce qui a limité notre capacité à répondre rapidement aux besoins de l’application.
En conséquence, nous avons décidé de migrer vers video_player. Bien que cette bibliothèque nécessite plus de temps pour mettre en place une interface utilisateur personnalisée et des fonctionnalités avancées, elle offre un contrôle plus granulaire et une stabilité accrue. Cette transition nous a permis de concevoir une expérience utilisateur sur mesure tout en garantissant une meilleure fiabilité à long terme.
Nous avions besoin de deux applications distinctes :
Les flavors permettent de gérer ces deux versions de manière distincte, en créant deux applications séparées. Pour mettre cela en place, il est nécessaire de configurer les flavors sur chaque plateforme native ciblée (Android et iOS). De plus, chaque application doit être signée séparément pour chaque flavor. Enfin, le code Dart partagé par toutes les plateformes peut être configuré en fonction de l’environnement grâce à l’argument --dart-define-from-file
, qui permet de fournir un fichier .env
contenant les variables nécessaires.
Exemple de commande pour construire l’environnement stable :
flutter build apk --flavor stable --dart-define-from-file=env-stable.json
Pour plus de détails sur la configuration des flavors et la signature des applications, consultez ce rapport dans lequel nous détaillons comment nous avons mis en place ce système de flavor.
L’une des erreurs que j’ai commises au début du projet a été de vouloir écrire des tests unitaires et d’intégration dès les premières étapes du développement. Bien que les tests soient essentiels pour garantir la qualité et la stabilité du code, les écrire trop tôt peut s’avérer contre-productif, surtout lorsque l’architecture et les fonctionnalités de l’application ne sont pas encore clairement définies. En effet, au début du projet, de nombreux changements ont été apportés à la structure du code et aux fonctionnalités, rendant ainsi les tests obsolètes rapidement.
De cette expérience, j’ai retenu la leçon suivante : il faut accorder la priorité à la stabilité de l’architecture. Avant d’écrire des tests, il est crucial de s’assurer que l’architecture de l’application est bien définie et stable. Cela permet de réduire le nombre de modifications fréquentes des tests.
Nous avons initialement intégré plusieurs bibliothèques sans évaluer pleinement leur maturité et leur compatibilité avec notre projet. Certaines dépendances se sont avérées instables ou mal maintenues, ce qui a entraîné des problèmes imprévus et des retards. Une analyse plus approfondie des dépendances aurait permis d’éviter ces écueils.
Ce parcours d’apprentissage de Flutter m’a ainsi permis de poser des bases solides pour développer l’application mobile PeerTube.
Dans le prochain article, nous aborderons une étape cruciale : la publication de l’application sur les stores (Google Play, App Store et F-Droid). Nous y détaillerons les démarches, les bonnes pratiques et les pièges à éviter pour réussir la mise en ligne d’une application mobile telle que PeerTube.
Nous en profitons pour vous rappeler que le financement participatif pour le développement de l’application PeerTube est en cours jusqu’au 17 juin 2025 !
09.06.2025 à 07:42
Khrys
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Deux des élu·es du Parti maori ont été exclu·es pour 21 jours, la plus longue suspension jamais prononcée.
A record number of people are leaving the Philippines to work in Taiwanese factories, where they face long shifts, low pay, and unequal treatment.
En Russie, onze salariés du groupe éditorial Eksmo ont été interpelés et placés en garde à vue, dans le cadre d’une enquête sur la diffusion de « propagande LGBT ». Depuis 2013, des lois homophobes criminalisent, dans le pays, la publication et la diffusion d’ouvrages évoquant les relations amoureuses ou sexuelles « non traditionnelles ».
Open source software used by hobbyist drones powered an attack that wiped out a third of Russia’s strategic long range bombers on Sunday afternoon, in one of the most daring and technically coordinated attacks in the war.
Après les défaites en Roumanie et en Allemagne, c’est la première fois qu’un candidat proche des réseaux de Donald Trump remporte une élection en Europe.
Our investigation found that a factory owned by the billionaire former prime minister, Andrej Babis, should have been the prime suspect in an environmental disaster. But the prosecutors and courts looked elsewhere.
From Dubai to Riyadh, apps are consolidating ride-hailing, payments, and delivery into single platforms.
Le terrible éboulement symbolise notre refus de remettre en cause notre façon de vivre et notre surconsommation.
Let’s be clear : there is no technical “lawful access” to end-to-end encrypted messages that preserves security and privacy. Any attempt to circumvent encryption—like client-side scanning—creates new vulnerabilities, threatening the very people governments claim to protect.
Death is 1st recorded in current measles outbreak that started in October
Depuis quelques semaines, les incendies se multiplient de nouveau au Canada.Et l’immense panache de fumée de ces incendies traverse régulièrement l’Atlantique pour survoler l’Europe occidentale.C’est notamment le cas durant ce week-end de l’Ascension, atténuant considérablement l’éclat du soleil et ternissant le bleu du ciel.
Un nouveau rapport dénonce les pratiques fiscales de la célèbre chaîne de café Starbucks. En 10 ans, l’entreprise américaine est parvenue à transférer 1,3 milliard de dollars en Suisse pour éviter d’avoir à payer des impôts dans d’autres pays où ses filiales sont implantées.
Internet service provider Frontier Communications agreed to settle a lawsuit filed by major record labels that demanded mass disconnections of broadband users accused of piracy.So. Shall all the big techbro “AI”companies soon be terminated ?
A funding surge has given rise to technologies to track, analyze and manage workers — often in countries with little regulation.
The Trump administration is collecting data on all Americans, and they are enlisting the data analysis company Palantir to do it.
Those hoping to study in US are in limbo or looking elsewhere after president’s targeting of foreign students
With tightening immigration policies and rising fears of deportation, new apps provide migrants with resources to stay prepared and connected.
Deux mille soldats vont être déployés, a annoncé la Maison Blanche. Plusieurs raids visant à interpeller des migrants ont été menés dans la mégapole californienne, vendredi et samedi. Habitant·es et associations ont tenté d’intervenir pour empêcher les interpellations ou manifester leur désapprobation.
Across the government, officials are rehiring federal workers who were forced out or encouraged to resign.
Ariana Grande, Dua Lipa, Sarah Paulson, Pedro Pascal… Une lettre ouverte signée de nombreux artistes américains appelle à défendre les jeunes LGBTQ + face au gouvernement, qui envisage de supprimer la ligne d’écoute qui leur est destinée.
Texas is poised to become the first state governed by Republicans with a law requiring manufacturers to make repair parts and info available.
The impacts extend far beyond studies on politically disfavored topics and Ivy League universities like Columbia or Harvard. The disruptions are affecting research on Alzheimer’s, cancer and substance use, to name just a few, and studies at public institutions across the country, including in red states that backed Mr. Trump.
It thoroughly documents a real crisis—then draws all the wrong conclusions.
Plusieurs organismes ont vu leur budget alloué aux recherches scientifiques drastiquement réduit.
There were at least 100 heat-related deaths in Washington state during the unprecedented heat wave, among them Juliana Leon. Her estate has filed the first ever wrongful death case related to climate change against oil companies in the U.S.
a majority of Americans opposed cloning, in almost equal numbers as when Dolly was born. But whether or not they realize it, many thousands of clones have already been produced as the cloning process has become more and more routine.
The prescription specs promise to change the way visually-impaired people see the world around them.“None of the tech giants are fixing eyesight,” Niko Eiden, IXI’s cofounder and CEO, told TNW in an interview. “They’re looking at smart eyewear as a new wearable platform for AI assistants or capturing footage for your social media feed, but not solving the actual vision problem.” […] IXI’s glasses don’t have fancy cameras, AI, or VR features. Instead, they use a low-power sensor that tracks your eye’s movements. By emitting light pulses and measuring the reflections that bounce back off your eye, the sensor can determine whether you are looking near, far, or somewhere in between.
Qui aurait pu prédire que deux milliardaires d’extrême droite, aux pouvoirs démesurés et mégalos, finiraient par s’insulter et se menacer de tout et n’importe quoi ?
L’intelligence artificielle promettait une révolution du monde du travail. Mais selon une étude menée sur 25.000 employés, les résultats sont bien en deçà des attentes. Pire, la technologie ne semble ni rentable ni libératrice.
Le PDG d’Anthropic, Dario Amodei, s’exprime très ouvertement sur le potentiel de l’IA à bouleverser le marché de l’emploi. Dans un entretien donné la semaine dernière, Amodei prédisait que l’IA pourrait « éliminer la moitié des emplois de cols blancs débutants et faire grimper le chômage à 10-20 % dans les cinq prochaines années »
Si tout type de sites est touché, les bases de données ouvertes et les revues scientifiques le sont particulièrement.
OpenAI is now fighting a court order to preserve all ChatGPT user logs—including deleted chats and sensitive chats logged through its API business offering—after news organizations suing over copyright claims accused the AI company of destroying evidence.
On the heels of an OpenAI controversy over deleted posts, Reddit sued Anthropic on Wednesday, accusing the AI company of “intentionally” training AI models on the “personal data of Reddit users”—including their deleted posts—“without ever requesting their consent.”
AI, ChatGPT, and LLMs “have absolutely blown up what I try to accomplish with my teaching.”
“LLMs [Large language models] today are ego-reinforcing glazing-machines that reinforce unstable and narcissistic personalities,” one of the moderators of r/accelerate, wrote in an announcement. “There is a lot more crazy people than people realise. And AI is rizzing them up in a very unhealthy way at the moment.”
Using AI is not about communicating. It’s about avoiding communicating. It’s about not reading, not writing, not drawing, not seeing. It’s about ceding our powers of expression and comprehension to digital apps that will cushion us from fully participating in our own lives.
Generative AI use is degenerative to literacy.
Presented to you in the form of unedited screenshots, the following is a ‘conversation’ I had with Chat GPT upon asking whether it could help me choose several of my own essays to link in a query letter I intended to send to an agent.
Builder.ai’s virtual assistant “Natasha” was actually engineers manually coding customer requests
After building on their land, Israeli settlers attacked and drove out residents of Maghayer Al-Dir, one of the last villages in the southern Jordan Valley.
Extended closure said to be for maintenance and follows deaths of at least 27 people killed by Israeli troops near distribution site
Israel’s new U.S.-backed aid scheme in Gaza integrates food into military strategy. Since the war began, Israel has restricted aid, easing up when famine alerts appeared, tightening as attention faded. Now, amid a bloody rollout, the new mechanism risks entrenching starvation rather than ending it.
The former Israeli Prime Minister explains how his view of the conflict in Gaza has shifted.
La grand-mère de Janna et Abderrahim Abudaher, tués à Gaza en 2023 à l’âge de 6 et 9 ans, a déposé en France une plainte contre X – mais visant nommément le premier ministre Benyamin Netanyahou, le gouvernement israélien et son armée – pour meurtre et génocide, ce vendredi 6 juin.
Les États-Unis ont annoncé, jeudi 5 juin, avoir sanctionné quatre magistrates de la Cour pénale internationale (CPI). […] Washington a sanctionné quatre magistrates de la CPI : Solomy Balungi Bossa et Luz del Carmen Ibanez Carranza, à l’origine d’enquêtes sur des crimes de guerre présumés de soldats états-uniens en Afghanistan ; mais aussi Reine Alapini Gansou et Beti Hohler, qui ont autorisé la CPI à émettre des mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien et son ancien ministre – tous deux au centre du génocide en cours dans la bande de Gaza.
Des journalistes accompagnaient deux des réalisateurs, qui souhaitaient se rendre à Masafer Yatta.
A land convoy of civil society volunteers will travel from Tunisia to Gaza to try to break Israel’s brutal siege via land.
Désormais, à Bagdad, les femmes devront porter la burqa dans l’espace public pour la « préservation du respect, de dignité et la pudeur ».
Les femmes arabes en Occident subissent une misogynie racialisée – l’arabisogynie –, qui les enferme entre hypercontrôle et invisibilisation.
de nouvelles directives autorisent désormais la police à perquisitionner le domicile et à fouiller le téléphone des femmes ayant fait une fausse couche pour traquer une éventuelle interruption volontaire de grossesse. Si l’avortement est décriminalisé depuis 1967, il est toujours sous le pouvoir de décision de l’institution médicale.
A Texas hospital that repeatedly sent a woman who was bleeding and in pain home without ending her nonviable, life-threatening pregnancy violated the law […] 36-year-old Kyleigh Thurman ultimately lost part of her reproductive system after being discharged without any help from her hometown emergency room for her dangerous ectopic pregnancy.
Depuis 2011, Jeanette Vizguerra, immigrée sans papiers mère de deux enfants nés aux Etats-Unis, mène une lutte ouverte pour les droits de tous les immigrés. En 2017, elle est nommée par Time Magazine “une des 100 personnes les plus influentes de l’année”. À la mi-mars dernier, elle est arrêtée au Colorado par police fédérale ICE, qui s’est fixée pour but d’expulser des millions d’immigré·es taxé·es de “criminel·les” par Trump.
Les femmes sont plus diplômées que les hommes mais, dès le début de leur carrière, les postes qui leur permettraient d’acquerir un « capital d’expérience » leur échappent. Ce premier « échelon brisé » éloigne toujours les femmes des postes de pouvoir.
L’acteur et musicien américain Jared Leto est décrit dans ces accusations comme un « prédateur terrifiant ».
Elles sont gynécologues, biologistes, sociologues, et forment une joyeuse bande de pionnières. En entreprenant de cartographier l’évolution des organes génitaux féminins à la puberté, elles font progresser la science et entendent contribuer à mettre fin à de dramatiques erreurs médicales.
Le 24 mai 2025, le yacht de luxe “Rio” a causé d’importants dégâts environnementaux en mouillant illégalement face à Port-Louis, en Guadeloupe. En quelques minutes, 300 m² de récif corallien ont été détruits. Des plongeurs appartenant à un club de la commune dénoncent cette destruction.
« les lobbies de la pêche industrielle essaient de me faire taire car la conférence cruciale de l’ONU sur l’océan démarre dans cinq jours à Nice, en France. […] Ils savent que nous sommes à deux doigts de remporter une victoire décisive : l’interdiction du chalutage — la technique de pêche la plus destructrice de l’histoire — dans les aires marines dites “protégées” »
À deux kilomètres de Narbonne, une discrète usine purifie de l’uranium extrait à l’étranger pour produire du combustible nucléaire français. Porte d’entrée de l’uranium dans l’hexagone, l’usine Orano Malvési cumule les dangers pour la santé et pour l’environnement.
Le cadmium est un métal lourd classé cancérogène certain pour l’humain, présent dans les engrais phosphatés utilisés en agriculture conventionnelle. Il s’accumule ensuite dans notre organisme, se fixe sur les os, le foie, les reins… Le cadmium est ainsi associé à des maladies osseuses (ostéoporose), des troubles de la reproduction et divers cancers, notamment celui du pancréas.
Voir aussi Imprégnation de la population française par le cadmium (santepubliquefrance.fr – document pdf datant de 2021)
Pollutions, précarité énergétique… Le dernier rapport de l’Observatoire des inégalités fait le point sur les inégalités environnementales en France. Bilan : les plus précaires sont plus touché·es par les substances toxiques ou encore le bruit.
Le lien de cause à effet entre les algues vertes et la mort de Jean-René Auffray est indéniable. Neuf ans après le décès du joggeur sur une plage d’Hillion (Côtes-d’Armor), le rapporteur public reconnait, pour la première fois, que l’État est en partie responsable. La cour administrative d’appel de Nantes rendra sa décision le 24 juin 2025.
Sur les terrains de foot amateurs et dans les gradins, les violences s’accentuent entre enfants… et entre adultes.
« Sans mon traitement, je ne vis pas. Je survis. »
Les principaux sites pour adultes du groupe Aylo refusent de se plier à une obligation du gouvernement français imposant une mesure de vérification de l’âge poussée.
Lancée le 3 juin, une grande enquête en ligne sur les cyberviolences sexistes et sexuelles est en cours pour permettre d’évaluer l’ampleur du phénomène, mais aussi penser des pistes de changement. Toutes et tous sont appelé·es à y répondre.
Une savante complexité, tout entière au service d’un unique objectif : verrouiller le contrôle de la multinationale par un actionnaire minoritaire. Car, aussi surprenant que cela puisse paraître, Vincent Bolloré et ses proches ne détiennent qu’une part réduite – 13,73 % à fin 2023 – du capital du groupe qui porte leur nom. Ils contrôlent pourtant la majorité des droits de vote et assurent une direction sans partage
Le milliardaire, qui a fait fortune avec l’entreprise Smartbox, est à la tête d’un empire mêlant fonds d’investissement, stratégie politique et œuvres caritatives par la Nuit du bien commun. Le tout, pour servir son idéologie identitaire et réactionnaire.
La présentatrice du JT du soir sur France 2 a quitté son poste le 29 mai. Elle ferait les frais de ses interviews politiques, jugées « redoutables ». Alors qu’elle ne faisait que son métier. Ni plus ni moins.
Où il est question d’un léger « différend » à l’antenne de France Culture, le 26 mai 2025.
Déclarations chocs, ballons d’essai, éléments de langage : le duo de sinistres prend le risque de nourrir un décalage entre ses constats, et ses actes.
C’est la seconde fois que le bloc central, la droite et l’extrême droite passent au forceps une loi écocide grâce à une motion de rejet.[…]« Je voulais vous remercier, car grâce à vous, l’A69 verra le jour beaucoup plus rapidement que prévu ! » a savouré le député macroniste Jean-René Cazeneuve en direction des Écologistes et des Insoumis.
Ce jeudi 5 juin, le magazine de France 2 révèle les importantes sommes d’argent qu’elle a reçues de la part de grosses entreprises.
Nouvelle lubie du gouvernement, la « TVA sociale » – qui consiste à baisser des cotisations pour augmenter la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) – bouleverserait le financement de la protection sociale, la mettant de facto, en danger.
Voir aussi TVA sociale : danger sur les retraites (humanite.fr)
Ils y pensent tous, mais se gardent pour l’instant de trop en dire […] Le sujet ? La retraite par capitalisation. Son introduction en France fait l’objet d’un lobbying discret pour l’imposer comme solution à la prétendue incapacité du système de retraite par répartition à faire face au choc démographique. Après huit réformes depuis 1993 censées « sauver » notre système, le résultat parle de lui-même.
C’est un chiffre qui demeure largement absent des discours gouvernementaux. Un chiffre discret, glissé dans les tableaux de l’Insee, rarement brandi sur les plateaux télé. Et pourtant, c’est l’un des plus parlants pour mesurer l’état réel du pays : 2 028 euros par mois, c’est le niveau de vie médian des Français·es. En clair, la moitié de la population vit avec moins que ça.
Un nouveau décret publié dans le cadre de la loi pour le plein-emploi ajoute des sanctions à destination des demandeureuses d’emploi, et accorde un pouvoir plus important aux conseiller·es de France Travail.
Hier, jeudi 5 juin, avait lieu le vote du Congrès du Parti socialiste, un événement presqu’aussi attendu que le final de la 24e saison de l’Inspecteur Barnaby. Il opposait Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, qui proposait d’acculer la France insoumise pour s’allier avec des ersatz du macronisme, à Olivier Faure, qui proposait quant à lui d’acculer la France insoumise pour s’allier avec des ersatz du macronisme.
Le référé-détention opposé par le ministère public a pour conséquence de maintenir Christian Tein en détention. Et c’est désormais à la cour d’appel de Paris de dire prochainement si elle se range derrière la position des magistrats instructeurs ou si elle maintient Christian Tein emprisonné.
Le 22 juin dernier, Donovan, incarcéré au centre pénitentiaire de Nouméa, s’est retrouvé menotté dans un avion direction l’Hexagone, sans avoir pu prévenir sa famille. Un bouleversement pour le jeune homme mais aussi pour sa sœur Katia, qui raconte ses efforts pour comprendre la situation et maintenir un lien avec lui, à 17 000 kilomètres de distance.
« Quand depuis plusieurs années, un étranger en situation régulière ne maîtrise pas le français, c’est qu’il n’a pas produit d’efforts », affirme le Ministre de l’Intérieur B. Retailleau. Or, à partir de juillet 2025, seules les personnes ne sachant pas lire et écrire ET ayant un niveau grand débutant à l’oral continueront à bénéficier d’une formation en présentiel.
Après l’expulsion de la Gaîté lyrique en mars, 23 jeunes ont reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF). […]« Il n’y a aucune mention d’une saisine du juge pour enfant, de déclaration d’âge des jeunes ni de documents existants. C’est une preuve de manque d’examen »
Depuis 2020, un programme permet d’analyser les images reçues des caméras filmant les entrées des 144 écoles de la ville.
Dans ce groupe à la gloire de Jordan Bardella, les journalistes des Jours ont découvert pêle-mêle des propos racistes, homophobes, antisémites ou sexistes.
« La Région Île-de-France, qui contribue à la sécurisation de la marche, refuse d’être associée à cette affiche qui incite à la violence avec son cadavre renversé ! », affirme Valérie Pécresse […] Pour rappel, la candidate à l’élection présidentielle de 2022 avait activement soutenu et participé à la Manif Pour tous en 2012.
La militante identitaire Yona Faedda devait être jugée pour « diffamation publique » à l’encontre de la maire écologiste de Besançon, Anne Vignot. Visée par deux plaintes, la première a été annulée ce matin pour question de procédure.
En moins d’un an, trois personnes ont été tuées dans des crimes racistes perpétrés par l’extrême droite. Et ce mardi 10 juin, un procès terroriste s’ouvrira contre 16 militants de l’Action des forces opérationnelles (AFO), un groupuscule nationaliste.
Christophe B. avait diffusé en amont sur les réseaux sociaux des vidéos dans lesquelles il loue la pensée du fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen. Il y appelle aussi les Français « tirer » sur les personnes d’origine étrangère et y annonce être lui-même sur le point de s’en prendre à des étrangers.
En 2019, Kossdar est condamné à 18 ans de prison pour une attaque de policiers. Mais en 2021, après quatre ans de détention, il est acquitté avec sept autres accusés. C’est l’affaire des acquittés de Viry-Châtillon (91).
Trimballer les effigies d’Emmanuel Macron à son insu ne fait décidément pas rire tout le monde. Après l’acharnement judiciaire contre les décrocheurs de portrait du président de la République, c’est au tour de Greenpeace de dénoncer une « répression inquiétante » et disproportionnée contre ses militants. Ces derniers ont « emprunté » la statue de cire d’Emmanuel Macron, au musée Grévin, lundi 2 juin, avant de la restituer le lendemain.
Plusieurs associations ont assigné le Salon du Bourget en justice pour interdire notamment la présence d’entreprises vendant des armes à Israël. Le verdict de l’audience, qui s’est tenue ce mercredi, est attendu le 10 juin.
Un cargo israélien va faire escale, jeudi 5 juin, à Fos-sur-Mer, près de Marseille. Le Contship Era doit embarquer le même jour, et en secret, 14 tonnes de pièces détachées pour fusils mitrailleurs. Fabriqué par la société française Eurolinks, ce matériel militaire doit être livré à l’entreprise d’armement Israel Military Industries
La statue du président a été déposée devant le siège d’EDF avec une pancarte sur laquelle est inscrit « Poutine-Macron Alliés radioactifs ».
Trois militants antinucléaires poursuivis suite à une manifestation à Bure ont été relaxés le 5 juin par la cour d’appel de Nancy. Leur calvaire judiciaire pour un dossier qui « ne tenait pas la route » aura duré sept ans.
Victoire énorme pour le collectif Stop Pétrole après 18 mois de combat. La préfecture de la Gironde vient de rejeter le projet de huit nouveaux forages de pétrole du groupe canadien Vermilion Energy dans la forêt de la-Teste-de-Buch, sur le Bassin d’Arcachon.La préfecture de la Gironde va rejeter, par un arrêté publié dans les prochains jours, le projet d’extension de huit forages supplémentaires du canadien Vermilion Energy. Cette décision fait suite à l’avis consultatif du Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques.
Plus de 1200 médecin·es et chercheureuses se mobilisent depuis plus d’un mois face à certains articles de la loi Duplomb. Dans une lettre ouverte à destination des parlementaires, ils et elles s’inquiètent de la réautorisation de pesticides interdits, et la mise en danger de l’indépendance de l’Anses, l’agence qui évalue la dangerosité des pesticides.
« Aujourd’hui, nous fêtons ensemble une magnifique victoire ! » s’est exclamée la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet […] Le matin même, par 198 voix pour et 35 contre, les député·es ont voté une résolution demandant l’abrogation des 64 ans et le passage à 43 annuités de cotisation en 2027
Meta inked a deal to help keep an aging nuclear power plant alive for another 20 years.
Voir aussi Meta investit de nouveau dans le nucléaire, cette fois dans l’Illinois (next.ink)
Abuse allows Meta and Yandex to attach persistent identifiers to detailed browsing histories.
Voir aussi Meta et Yandex traquaient la navigation des utilisateurs d’Android via leurs applications (next.ink)
Apparently only the Digital Markets Act can stop Bing from begging you to switch
Poutine, Trump et Netanyahou constituent le trio infernal d’un monde où la force l’emporte sur le droit.
rendez-moi ma folie, c’est tout ce qui me reste et sur laquelle j’ai un petit peu d’emprise, (à ne pas dire à un psychiatre surtout). On sait très bien comment ils ont vidé la folie, trop dangereuse, pour y fourrer la santé mentale.
En réalité, les portes tournantes concernent quasi exclusivement des postes de direction ou de cadre supérieur, qui ne sont pas véritablement représentatifs de la réalité de la population française. On peut même se demander si l’augmentation de la mobilité des élites entre secteur public et secteur privé n’est pas un phénomène parallèle à la réduction de la place des classes populaires dans les hautes sphères de la décision publique.
Il y a dix ans, les éditions Cambourakis créaient la collection « Sorcières » pour donner une place aux textes féministes, écologistes, anticapitalistes écrits dans les années 1970 et 1980. Retour sur cette décennie d’effervescence intellectuelle et militante avec la directrice de cette collection.
Si 77 % des tués et 75 % des blessés graves sont des hommes, 84 % des présumés responsables d’accidents mortels sont des hommes ; alors que 63 % des personnes décédées non responsables sont des hommes.
Dans cette vidéo, StreetPress vous raconte comment le gouvernement hongrois traque les militants antifascistes à travers l’Europe après des agressions contre des néonazis en 2023.
Un an et demi après l’arrivée au pouvoir du néo-fasciste Milei, l’Argentine est exsangue. Le président à la tronçonneuse gouverne pour transformer l’état en machine de guerre au service des puissants et détruit consciencieusement son aspect social. Pourtant, le mouvement social se reforme, grâce à la lutte conjointe du milieu étudiant, des retraité·es et du mouvement transféministe.
Developed by South African studio Nyamakop, known for their debut title Semblance, this upcoming game tasks players with planning, executing, and parkouring their way to reclaiming real-life looted African artifacts from Western museums.
Un million de tonnes pour le cumulus, nuage le plus connu
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
08.06.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 28 mars 2025 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
Dans le monde du recrutement, les CV ne sont plus vraiment lus par des humains. Le problème, c’est que les scores produits sur ceux-ci pour les trier sont profondément problématiques. Les logiciels de tris de candidatures cherchent à produire des correspondances entre les compétences des candidats et ceux des employés et à prédire les personnalités… sans grand succès. Bien souvent, ils produisent surtout des approximations généralisées masquées sous des scores qui semblent neutres et objectifs. Problèmes : ces systèmes peinent à favoriser la diversité plutôt que la similarité. Ils répliquent, amplifient et obfusquent les discriminations plutôt que de réduire les biais de décisions des recruteurs.
« Les dégâts qu’un responsable du recrutement humain partial peut causer sont réels, mais limités. Un algorithme utilisé pour évaluer des centaines de milliers de travailleurs pour une promotion ou de candidats à l’emploi, s’il est défectueux, peut nuire à bien plus de personnes que n’importe quel être humain », affirmait dans Wired la journaliste américaine Hilke Schellmann. Après avoir publié depuis plusieurs années de nombreuses enquêtes sur les défaillances des systèmes automatisés appliqués à l’emploi, elle vient de faire paraître un livre permettant de faire le point sur leurs limites : The Algorithm : How AI decides who gets hired, monitored, promoted, and fired and why we need to fight back now (L’algorithme : comment l’IA décide de qui sera embauché, surveillé, promu et viré et pourquoi nous devons riposter, Hachette, 2024, non traduit). Son constat est sans appel : dans l’industrie technologique des ressources humaines (la « HRTech » comme on l’appelle), rien ne marche ! Pour elle, l’IA risque bien plus de vous empêcher d’être embauché que de vous piquer votre job !
Dans le domaine des ressources humaines, beaucoup trop de décisions sont basées sur de la « mauvaise camelote algorithmique », explique-t-elle. Des systèmes d’évaluation qui produisent déjà des préjudices bien réels pour nombre d’employés comme pour nombre de candidats à l’emploi. Dans son livre, la journaliste passe en revue les innombrables systèmes que les entreprises utilisent pour sélectionner des candidats et évaluer leurs employés… que ce soit les entretiens automatisés, les évaluations basées sur les jeux, les outils qui parcourent les publications sur les réseaux sociaux et surtout ceux qui examinent les CV en ligne… Tous cherchent à produire des correspondances entre les compétences des candidats et ceux des employés et à prédire les personnalités… sans grand succès.
Ce qu’elle montre avant tout, c’est que les entreprises qui ont recours à ces solutions ne sont pas suffisamment critiques envers leurs défaillances massives. En guise de calculs, ces systèmes produisent surtout des approximations généralisées. Sous l’apparence de scientificité des scores et des chiffres qu’ils déterminent se cache en fait beaucoup de pseudo-science, de comparaisons mots à mots peu efficaces. Quand on s’intéresse au fonctionnement concret de ces outils, on constate surtout que leur caractéristique principale, ce n’est pas tant qu’ils hallucinent, mais de nous faire halluciner, c’est-à-dire de nous faire croire en leurs effets.
Les algorithmes et l’intelligence artificielle que ces systèmes mobilisent de plus en plus promettent de rendre le travail des ressources humaines plus simple. En l’absence de régulation forte, souligne la journaliste, ni les vendeurs de solutions ni leurs acheteurs n’ont d’obligation à se conformer au moindre standard. Or, poser des questions sur le fonctionnement de ces outils, les valider, demande beaucoup de travail. Un travail que les départements RH ne savent et ne peuvent pas faire. Nous aurions besoin d’un index pour mesurer la qualité des outils proposés, propose la journaliste… tout en constatant que nous n’en prenons pas le chemin. L’industrie RH se contente parfaitement de la situation, souligne-t-elle. Les avocats américains recommandent d’ailleurs aux services RH des entreprises de ne pas enquêter sur les outils qu’ils utilisent pour ne pas être tenu responsables de leurs dysfonctionnements ! À croire que la responsabilité sociale fonctionne mieux avec des œillères !
L’automatisation s’est imposée pour répondre aux innombrables demandes que recevaient les plus grandes entreprises et notamment les grandes multinationales de la Tech. Comment traiter les millions de CV que reçoivent IBM ou Google chaque année ? Qu’ils soient déposés sur les grands portails de candidatures et d’offres d’emplois que sont Indeed, Monster, Linkedin ou ZipRecruiter comme sur les sites d’entreprises, l’essentiel des CV sont désormais lus par des logiciels plutôt que par des humains. Les plateformes développées d’abord pour l’intérim puis pour les employés de la logistique, de la restauration rapide et du commerce de détail sont désormais massivement utilisées pour recruter dans tous les secteurs et pour tous types de profils. Mais elles se sont particulièrement développées pour recruter les cols blancs, notamment en entrée de tous les grands secteurs professionnels, comme l’informatique ou la finance. Si ces plateformes ont permis aux candidats de démultiplier facilement leurs candidatures, c’est au détriment de leur compréhension à savoir comment celles-ci seront prises en compte. Les fonctionnalités de tri massifs et automatisés restent encore l’apanage des grandes entreprises, notamment parce qu’elles nécessitent souvent d’accéder à des logiciels dédiés, comme les « systèmes de suivis de candidatures » (ATS, Applicant Tracking Systems) qui permettent de trier et gérer les candidats. Une grande majorité des employeurs y ont recours. Ces logiciels sont moins connus que les grandes plateformes de candidatures avec lesquelles ils s’interfacent. Ils s’appellent Workday, Taleo, Greenhouse, Lever, Phenom, Pintpoint, Recruitee, Jobvite… Sans compter les plus innovants parmi ces interfaces du recrutement, comme Sapia ou Hirevue, qui proposent d’automatiser jusqu’à l’entretien lui-même en mobilisant reconnaissance faciale, transcription des propos et analyse émotionnelle.
Tous ces systèmes font la même promesse aux entreprises qui les utilisent : minimiser et optimiser le nombre de candidats à un poste et réduire le temps de sélection des candidats. Pour ce faire, ces systèmes lisent les mots des CV selon les paramètres qu’en précisent les entreprises et que rendent disponibles les plateformes. Ils cherchent dans les CV les occurrences des termes qui décrivent le poste depuis l’annonce ou comparent les termes des CV candidats à ceux de personnes déjà en poste. La plupart utilisent des attributs par procuration pour détecter des compétences, comme le fait d’avoir un diplôme du supérieur ou le fait d’avoir des compétences précises formalisées par des mots-clefs littéraux.
Face à l’afflux des candidatures – en 2015, Glassdoor estimait qu’il y avait en moyenne 250 réponses par offre d’emploi pour 4 à 6 sélectionnés pour un entretien ; Jobvite, lui estime que le nombre moyen de candidats par offre tournerait plutôt autour de 29 en 2018, alors qu’il était de 52 en 2016, une baisse qui résulterait d’une meilleure optimisation des offres quand on pourrait questionner plutôt le recul de leur diffusion –, le recrutement automatisé s’est généralisé et ce dans une grande opacité au détriment des candidatures les plus précaires. Car dans ces outils, pour accélérer le tri, il est facile de ne retenir par exemple que ceux qui ont un diplôme du supérieur pour un poste qui n’en nécessite pas nécessairement. Les capacités de réglages sont bien plus conçues pour exclure et rejeter les candidatures que pour intégrer les candidats. Par exemple, comme souvent en informatique, si l’une des compétences exigée n’est pas présente, quelles que soit les qualifications et les qualités des autres compétences évaluées, le candidat va bien souvent être rejeté ou sa note globale dégradée, selon une moyennisation qui lisse les écarts plutôt que de capitaliser sur les forces et faiblesses des candidats. Dans leur livre, The Ordinal Society, les sociologues Marion Fourcade et Kieran Healy, parlent très justement du « lumpenscoretariat » pour qualifier le prolétariat du score dans le capitalisme numérique, pour parler de ceux qui sont toujours mal classés par les systèmes parce que les standards de ceux-ci s’adaptent extrêmement mal à tous les publics.
Ces logiciels de recrutement examinent, évaluent et classent les candidatures en leur attribuant des scores sur un certain nombre de critères définis par les possibilités du système et par l’entreprise qui recrute. Plusieurs scores sur plusieurs attributs sont produits (par exemple un score sur l’expérience requise, un score sur les compétences exigées, etc.) et forment un score unique qui permet de classer les candidatures les unes par rapport aux autres. Un très fort pourcentage de candidatures sont rejetées parce qu’elles ne remplissent pas les critères demandés. Et ce, alors que les employeurs ont tendance à démultiplier les critères pour réduire le nombre de candidats à examiner. Pour un simple emploi de vendeur, le nombre de compétences requises dans les offres d’embauche en ligne est en moyenne de 31 compétences différentes ! De plus en plus d’offres d’emploi demandent d’ailleurs des compétences qui étaient associées à d’autres professions : un vendeur doit savoir vendre, mais doit également désormais savoir utiliser tel ou tel logiciel par exemple ou disposer de compétences transverses, les fameux « soft skills », des aptitudes interpersonnelles qui n’ont pas toujours de liens avec les compétences techniques (qui elles relèvent par exemple de la maîtrise d’une langue étrangère ou de techniques de ventes spécifiques), que ce soient « l’autonomie », la « capacité à négocier » ou la « flexibilité », autant de « talents » dont l’appréciation est bien souvent difficile et subjective et que les calculs promettent de résoudre par des scores dont la formule est suffisamment complexe pour que nul ne regarde leurs défauts.
Bien souvent, les entreprises qui embauchent sont les premières responsables du sur-filtrage qu’elles utilisent. Mais surtout, à force de démultiplier les critères, elles ne parviennent pas à ouvrir leurs canaux de recrutement, comme s’en émouvait le rapport Fuller, Hidden Workers (2021). Joseph Fuller, le chercheur de la business school d’Harvard, montrait que nombre de candidats qualifiés n’étaient pas considérés par ces systèmes de tri automatisés. Nombre de systèmes de recrutement rejettent des candidats qui font de très bons scores sur nombre de critères, mais échouent totalement sur un seul d’entre eux, au profit de candidats qui peuvent être très moyens sur tous les critères. Ainsi, dans la moitié des outils d’analyse automatisés testés par son équipe, avoir un trou de 6 mois dans sa carrière conduit à une exclusion automatique, quelle que soit la raison de ce passage à vide (congé natalité, maladie…) et ce même si la candidature est par ailleurs très bien notée. Cet exemple montre que la qualification n’est pas le seul critère pris en compte. Ces systèmes font d’abord ce pour quoi ils sont programmés : minimiser le temps et le coût passé à recruter ! Pour Hilke Schellmann, ces exemples démontrent que les responsables RH devraient enquêter sur les outils qu’ils utilisent et comprendre les critères de sélection qu’ils mettent en œuvre. Les processus d’embauches automatisés se concentrent bien plus sur la détection de références que sur les capacités des candidats. L’automatisation du recrutement conduit à configurer les systèmes de manière inflexible afin d’en minimiser le nombre. Or, pour Fuller, ces outils devraient surtout permettre d’élargir le recrutement que de le resserrer, ils devraient permettre de s’intéresser aux expériences plus qu’aux compétences, explique-t-il en montrant que nombre de personnes compétentes ne sont pas recrutées parce que leur expérience peut-être sur des compétences similaires, mais dans un autre métier. Les descriptions de postes se complexifient, écartant certains postulants, et notamment les femmes qui ont tendance à postuler que si elles sont convaincues qu’elles satisfont à l’essentiel des exigences d’un poste.
Vous aussi entraînez une IA de recrutement !
Survival of the best fit est un jeu en ligne qui permet de comprendre les limites du recrutement automatisé.
Les responsables RH comme les recruteurs savent pertinemment que leurs outils ne sont pas toujours pertinents : 88 % d’entre eux reconnaissent que ces outils excluent du processus d’embauche des candidats hautement qualifiés ou tout à fait qualifiés ! Leur efficacité elle-même est limitée, puisque 50 % des employés embauchés ne sont plus en poste 18 mois après leur arrivée. Au final, comme leurs outils, les responsables RH ont souvent bien plus confiance dans les diplômes, la réputation des écoles que dans l’expérience. Les filtres des systèmes fonctionnent comme des proxys : avoir été embauché dans un rôle similaire à celui de l’annonce dans les derniers mois est souvent plus important que de trouver des personnes qui ont des expériences multiples qui devraient leur permettre de s’épanouir dans le poste. La recherche de l’adéquation empêche bien souvent de chercher l’adaptation. Le recrutement, dans sa logique, cherche à minimiser son coût plutôt que de maximiser le capital humain. Et ces systèmes qui visent d’abord à matcher avec des exigences strictes, peinent à favoriser la diversité plutôt que la similarité, les manières dont les gens ont progressé plutôt que les statuts qu’ils ont acquis.
Hilke Schellmann n’est pas la seule à s’inquiéter du fonctionnement des systèmes de recrutement. La professeure de droit américaine, Ifeoma Ajunwa, qui a publié l’année dernière The Quantified Worker (Le travailleur quantifié, Cambridge University Press, 2023 non traduit), explique elle aussi que les systèmes d’embauche automatisés réduisent tous les candidats à des scores. Dans ces scores, les pratiques discriminatoires, liées à l’âge, au sexe, à la couleur de peau, au handicap, au niveau social… sont invisibilisées. Or, ces systèmes se déploient sans contrôle, sans régulation, sans audit, sans label de qualité, sans informations aux candidats… Dans une tribune pour Wired, elle demandait à la Fédération du commerce qui régule ces questions aux États-Unis de faire son job : c’est-à-dire contrôler et sanctionner les pires pratiques !
Les systèmes servent à répliquer, amplifier et obfusquer les discriminations à grande échelle, estime la juriste. Dans l’histoire du développement des plateformes d’embauches depuis les années 1990, qu’elle dresse avec Daniel Greene, la principale raison de leur développement repose sur la promesse de réduire les biais de décisions en utilisant des processus techniques « neutres ». C’est pourtant bien à l’inverse qu’on a assisté : les décisions algorithmiques sont devenues le véhicule d’amplification des biais ! Mais, pour la juriste, la question des biais de ces systèmes est bien plus un problème légal que technique. Le problème, c’est que les biais des systèmes sont démultipliés à un niveau sans précédent. « La recherche d’un meilleur fonctionnement technique nous empêche trop souvent de regarder les limites légales de ces systèmes », explique Ajunwa. Trop de données sont des proxies pour contourner les interdictions légales à la discrimination inscrite dans la loi. Les discriminations de race, de genre, sociales… sont déguisées derrière une « nébuleuse adéquation culturelle » des candidats aux offres. Plus que les compétences ou l’expérience, les recruteurs et leurs machines sont à la recherche d’un « matching socio-culturel » qui masque ses motivations discriminatoires d’un couvert de neutralité, qui occulte combien nos stéréotypes acquis influencent en profondeur nos décisions, comme le fait de préférer certaines écoles à d’autres dans les recrutements, ou le fait que les systèmes de recrutements favorisent certains termes sur d’autres. Les exemples de biais de ce type sont nombreux et se démultiplient quand tous les termes d’un CV peuvent devenir prédictifs. C’est ainsi que parfois des prénoms, des formations ou des hobbies ont pu devenir des paramètres clefs de ces systèmes. Les systèmes d’analyse des CV fonctionnent bien trop sur des mots- clefs qui prennent alors des valeurs qui dépassent leur portée. L’avocat spécialiste des questions de travail Ken Willner a ainsi montré que des termes comme « Afric » ou « Latin », qu’ils soient associés à un travail où à un hobby (comme le fait de pratiquer la danse Afro par exemple) pouvaient dégrader le score d’un CV juste parce que la présence du terme renvoie à des publics afro-américains. Sur les douzaines de systèmes d’embauche que l’avocat a examinés, il a trouvé des variables problématiques dans plus d’un quart ! Pour Willner, les entreprises qui développent ces outils ne font même pas le travail liminaire de contrôle et de non prise en compte de termes potentiellement discriminatoires. Willner en a trouvé bien d’autres, comme la pratique du baseball et du softball, le second surtout joué par des femmes, dont l’occurrence pouvait être prise en compte pour dégrader le score des secondes.
Les systèmes d’embauche automatisés permettent d’abord d’obscurcir les discriminations. Par exemple, celles liées à l’âge, alors que la loi les interdit. Plusieurs études ont montré que la discrimination liée à l’âge est exacerbée par l’automatisation. Un audit de la banque of America a montré que les gens de plus de 40 ans avaient un taux de rappel suite à une candidature 30 % moins élevée que les plus jeunes pour des emplois de base et que ce taux s’effondrait plus encore pour les femmes de plus de 40 ans. Le problème, estime Ifeoma Ajunwa c’est que ces discriminations liées à l’âge sont facilitées sur les plateformes, comme l’avait souligné une enquête de CNBC.
Reste, souligne la juriste, que les disparités de traitements sont difficiles à prouver, d’abord et avant tout parce que les plateformes d’emploi ne sont contraintes à aucune transparence statistique sur ce qu’elles font. Une étude a même montré que pour quelque 600 plaintes pour discrimination raciale à l’emploi aux Etats-Unis, la majorité des jugements rendus peinent à reconnaître la discrimination à l’œuvre. Ajunwa parle « d’autoritarisme de plateforme » pour évoquer les contradictions entre les politiques des plateformes et les législations. Cet autoritarisme masque la relation qu’elles entretiennent avec les candidats comme intermédiaires qui bénéficie bien plus aux employeurs et aux plateformes qu’aux utilisateurs. Pas étonnant dès lors que le public soit très critique à l’égard des plateformes d’embauche, comme le montrait un sondage du Pew sur la très vive défiance du grand public à l’encontre de l’embauche automatisée (avec un autre biais récurrent, qui est de croire que le système a plus de conséquences négatives globalement que pour soi personnellement).
Plus que de résoudre les dérives du recrutement, son automatisation a surtout généré un empilement de problèmes, que toute la chaîne de la HR tech tente de mettre sous le tapis, plutôt que de l’affronter. Il n’est pas sûr que ce soit une position longtemps tenable…
(à suivre)
02.06.2025 à 07:42
Khrys
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Alors que la planète s’enfonce dans des crises écologiques, sociales et économiques, les appels à un changement de cap radical se multiplient. Cette fois, c’est une voix institutionnelle d’envergure qui prend la parole : l’Université des Nations Unies (UNU-EHS). Dans un rapport alarmant et structurant, elle affirme qu’il ne suffira plus d’adapter le système actuel à la marge. Il faut le transformer en profondeur.
Et si, chez les mammifères, la naissance pouvait se passer de l’union des cellules sexuelles d’un père et d’une mère ? Début 2025, une équipe chinoise franchissait une étape inédite en donnant naissance, à partir de deux pères, à des souris qui ont pu atteindre l’âge adulte, bouleversant ainsi des certitudes sur la reproduction sexuée et le rôle du génome paternel.
In Taiwan’s AI-fueled chip boom, brokers control everything from paychecks to dorm beds, leaving workers feeling trapped and exploited.
Saudi Arabia, Qatar, and the UAE have pledged trillions of dollars in return for access to cutting-edge chips for AI development.
Despite overwhelming opposition from civil society, academic experts, and sex workers, the Swedish Parliament voted to adopt a law that expand the criminalisation of sex work. This will have have a chilling effect nationally and internationally, and affect digital rights.
Regardless of the final court judgment, this case highlights the urgent need for Poland to implement the DSA. Without its enforcement, users of the largest social media platforms — whether private individuals or CSOs — still stand little chance against the dominance of tech giants.
At the start of Pride month, groups report rise in hate crimes as politicians use laws and speeches to target trans people in particular
Campagne in lotta est un réseau informel luttant depuis plus d’une décennie contre l’exploitation des travailleur·euses migrant·es, principalement dans le secteur agricole. Leur objectif : s’organiser, malgré la répression, pour démanteler les mécaniques perverses du marché de « l’accueil de migrant·es ».
Le 18 avril dernier, Me Ahmed Souab, avocat, ancien magistrat, figure respectée du barreau tunisien, s’exprimait devant la Maison de l’avocat à Tunis. Ce jour-là, en robe, entouré de ses confrères et consœurs, il a osé dire ce que tout le monde sait et voit mais que beaucoup n’osent pas nommer : « La justice est dans une situation de destruction massive, son état ressemble à celui de Gaza. Les couteaux ne sont pas sur les détenus mais sur le président de la Chambre qui va les juger ».[…] Ces paroles – et ces seules paroles – ont suffi à faire de lui, aux yeux du régime, un « terroriste ».
Une nouvelle pollution intoxique la Méditerranée : le scrubbing. Pensée pour filtrer les émissions de gaz des navires, cette technologie ne fait que déplacer le mal de l’air vers l’eau, bien aidée par une législation permissive.
Les 300 habitants du village de Blatten avaient été évacués il y a neuf jours en raison du danger.
Et Réchauffement climatique : après l’effondrement d’un glacier sur un village suisse, les autorités craignent des inondations massives (humanite.fr)
Il semble peu probable que le lac fasse se casser soudainement, brutalement cette énorme masse de détritus qui résulte de l’éboulement. C’est peu probable, mais on n’aime pas tellement ce mot peu probable ici depuis hier, parce qu’on sait que peu probable peut devenir probable
Devoir re-commander pour atteindre les 65 € de consommation par tête : c’est ce qu’ont vécu ces clients en Belgique. Une règle indiquée à la réservation, et qui peut aussi vous arriver en France.
To the dismay of Elon Musk and Mark Zuckerberg, the law currently prevents Big Tech companies from opening banks. But if Congress passes the GENIUS Act, tech firms may start issuing private currencies and forcing us to use them.
some timelines might be, shall we say, unrealistic : three new experimental reactors reaching criticality in just over a year.
Move is another attempt to make it tougher for China to develop cutting-edge AI hardware.
Les revirements incessants de Donald Trump dans ses déclarations sur les droits de douane lui valent un nouveau surnom depuis le début du mois : « TACO trade ». Cet acronyme, inventé par le chroniqueur du Financial Times Robert Armstrong, signifie « Trump Always Chickens Out » – ou « Trump se dégonfle toujours ».
Le multimilliardaire retourne à son business sans avoir mené à bien sa tâche de remodelage de l’État fédéral, mais les dégâts qu’il a causés en quelques semaines sont déjà immenses. Son parcours politique ressemble à celui de ses fusées : une explosion en vol.
Voir aussi Elon Musk signe son dernier jour dans l’Administration Trump ce mercredi (lefigaro.fr)
S’il fait ses valises en milieu de semaine, cela n’est pas par hasard. Au-delà de 130 jours en poste au DOGE, le milliardaire aurait dû passer devant le Congrès pour publier ses comptes et remplir des obligations de contrôle et de transparence.
Malgré les échecs et les explosions, Elon Musk et SpaceX multiplient les essais sur la mégafusée Starship pour mener à bien son projet : « Coloniser Mars ».
Situé au cœur de l’Amazonie, l’État de l’Amapa (Brésil) est grand comme l’Hexagone. Là-bas, les ouvrier·es de la forêt sont de plus en plus nombreux·ses à défendre une gestion durable de celle-ci, tandis que d’autres sont toujours sous l’emprise des groupes criminels, au service de l’exploitation illégale du bois.
Brazil is piloting dWallet, a project that lets citizens earn money from their data. It is ahead of similar U.S-based initiatives.
Éducation, transport, énergie, médias : une multiplicité de secteurs sont frappés par une restriction du droit de grève, pourtant inscrit dans la Constitution argentine. Un décret signé le 20 mai par le gouvernement d’extrême-droite de Javier Milei leur impose de maintenir l’activité à 75 % minimum.
Une nouvelle étude internationale publiée aujourd’hui dans la revue Science, révèle que Mycobacterium lepromatosis, une bactérie récemment identifiée qui cause la lèpre, infecte les humains en Amérique depuis au moins 1 000 ans, soit plusieurs siècles avant le contact européen.
Une étude dirigée par la chercheuse française du CNRS Caroline Freissinet a permis de détecter, sur la planète rouge, les plus grosses molécules identifiées à ce jour.
For the first time, scientists have caught a key driver of the ongoing erosion of the atmosphere of Mars in action. It took more than nine years’ worth of satellite data, but a team led by planetary scientist Shannon Curry of the University of Colorado Boulder has finally detected unmistakable signs of atmospheric sputtering.
Google a imaginé quelques temps donner le choix aux sites de presse et d’information concernant leur nouveau service de recherche amélioré par intelligence artificielle : autoriser ou non l’IA à venir fouiller dans les données des sites. Si le document parlait de laisser le choix indépendamment du référencement dans le moteur de recherche « standard », cette possibilité a été rapidement écartée par Alphabet. À la place, les plateformes n’ont qu’un choix possible, tout ou rien : soit accepter le référencement ET l’IA, soit sortir totalement de Google.
Expert analysis shows Anthropic’s attempts to skip chatbot praise and avoid copyrighted content.
A chaos monkey disguised as a teammate. No tests. No profiling. No understanding of side effects or performance impact. Just blind clicking and tapping and typing. The programming equivalent of punching your TV to make the static stop.
GitHub will soon start allowing GitHub users to submit issues which they did not write themselves and were machine-generated. I would consider these issues/PRs to be both a waste of my time and a violation of my projects’ code of conduct.
La chaire “Futurs de l’industrie et du travail : formation, innovation, territoires” (au sein de la Fondation des Mines Paris), publie un rapport bien documenté autour des usages de l’intelligence artificielle générative (IA Gen) avec une focalisation sur le monde du conseil. Les auteurices, Marie-Laure Cahier et Pierre Quesson, ont mené l’enquête dans deux cabinets.
Some leaders are starting to realize the extent to which AI has broken their ability to prioritize and ship value. Others are still doubling down
AI systems are an attack on workers, climate goals, our information environment, and civil liberties. Rather than enhancing our human qualities, these systems degrade our social relations, and undermine our capacity for empathy and care. The push to adopt AI is, at its core, a political project of dehumanization, and serious consideration should be given to the idea of rejecting the deployment of these systems entirely, especially within Canada’s public sector.
So-called ‘AI’ does not reduce, but rather diffuses and renders labour practically invisible.
Les racines du scandale remontent à l’époque où Engineer.ai prétendait que sa plateforme était autonome – mais derrière l’AI, beaucoup d’humains en sueur tapaient le vrai code, selon le Wall Street Journal.
Gayanne Potter is one of the UK’s leading voiceover artists and features in adverts for B&Q, Este Lauder and Apple, but her voice has now been used without her knowing.
Prediction : General-purpose AI could start getting worse
The incident happened at around midday as the Irish soldiers of the 126th Infantry Battalion were patrolling with soldiers from the Lebanese Armed Forces.
Israël a annoncé jeudi la création de 22 nouvelles colonies juives en Cisjordanie occupée. Une décision qui pourrait renforcer l’isolement diplomatique de l’État hébreu
le rouleau compresseur du « mirage rose » a fait long feu, à l’heure où Israël tente de faire disparaître les Palestiniens, hétéros comme homos, de Gaza et de la Cisjordanie.
À Gaza, les morts se comptent par dizaines de milliers, mais les chiffres seuls n’ont plus de sens. Iels s’appelaient Amina, Youssef, Amna… Des vies brisées qu’il faut regarder en face, une à une.
Dénoncer un massacre en cours en Palestine, proposer des espaces académiques d’analyse et de discussion critique de la politique menée par l’État israélien a valu à nombre d’enseignant·es et de chercheureuses français·es des sanctions disciplinaires ou des poursuites judiciaires pour « apologie du terrorisme ».
Why has Sangita Myska (LBC) not been on the air since interviewing Israeli Government spokesman, Avi Hyman, in April ?
Des millions vivent leurs règles dans la précarité, le silence ou l’humiliation. Parce que les menstruations restent taboues, elles entraînent de fortes inégalités sociales et de genre et génèrent des risques pour la santé. Pour le Planning familial et Plan international, « faire du droit à la santé menstruelle une réalité pour tous·tes, c’est faire un pas décisif vers l’égalité. Il est temps de le franchir. »
A growing number of incels are NEET (Not in Education, Employment, or Training). That should concern us all.
The young lawmaker is leading the fight to preserve Māori rights.
L’examen va devenir inévitable pour les athlètes si elles souhaitent prendre part aux événements organisés par World Boxing.
Le jeune homme de 23 ans a dit à son amie “qu’elle devrait rester dans la cuisine à faire des scones” si elle ne pouvait pas supporter de boire avec les garçons […] La jeune femme, alors sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants, s’est emparée d’un gallon d’essence dans le garage et a aspergé son ami. Elle a ensuite agité un briquet de manière menaçante : “Vas-y, fais-le”, lui a crié Jake Loader. Son amie l’a touché avec le briquet, ce qui a enflammé le jeune homme. Jake Loader a subi des brûlures sur 55 % de son corps. Il a dû subir 10 opérations et a passé 74 jours dans l’unité des grands brûlés d’un hôpital de Melbourne.
L’exploration des télégrammes diplomatiques révélés par WikiLeaks en 2010 montre que les dirigeants du Parti socialiste essayaient d’amadouer Washington en se déclarant pro-américains mais aussi… pro-européens. Les conversations secrètes entre les « éléphants » et les diplomates états-uniens dévoilent une ingérence américaine dans la campagne pour le référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005. Les médias ont totalement occulté cet épisode, y compris Le Monde, pourtant partenaire de WikiLeaks sur le dossier « Cablegate ».
Les dirigeants du CAC40 ne cachent pas leur agacement d’être interrogés par des commissions d’enquête parlementaires. Mais n’est-ce pas surtout le signe qu’ils ne sont pas habitués au jeu démocratique ?
En 2024, les avantages accordés aux « ex » de Matignon ont représenté un budget de 1,58 million d’euros. Dominique de Villepin obtient la première place.
Lors de l’examen du projet de loi de « simplification », une majorité de députés a approuvé la suppression, mercredi 28 mai au soir, des Zones à faibles émissions (ZFE). Une décision qui doit encore être confirmée par le vote sur l’ensemble du texte, et le cas échéant par le Conseil constitutionnel.
Dernier maire de droite de la capitale, de 1995 à 2001, ce fidèle de Jacques Chirac est décédé à l’âge de 90 ans. Longtemps maire du 5e arrondissement, l’élu a été empêtré dans des affaires judiciaires, notamment de fraude électorale.
La pollution à la dioxine des abords de l’incinérateur de déchets d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) se confirme. Le Monde a relayé le 27 mai les mesures de polluants réalisées par le Syctom […] Elles confirment que les niveaux de dioxine les plus élevés ont été mesurés dans un rayon d’un kilomètre autour de l’incinérateur.
À partir du 1er juillet, allumer une cigarette dans les lieux publics extérieurs fréquentés par des enfants sera interdit en France. Sont concernés “les plages, parcs et jardins publics, abords des écoles, abris de bus, équipements sportifs”, a détaillé ce jeudi 29 mai la ministre de la Santé Catherine Vautrin.
L’avenir de l’emblématique papeterie de Grand-Couronne est toujours suspendu à l’intervention de l’État, aux abonnés absents pendant des semaines.
Les meurtres de femmes sont pourtant au cœur de son texte.
Le Commissariat à l’énergie atomique a orchestré une campagne de propagande visant à discréditer les révélations de « Toxique », l’enquête de Disclose sur les conséquences des essais nucléaires en Polynésie française.
Mercredi 28 mai, la cour criminelle du Morbihan a condamné Joël Le Scouarnec, un chirurgien de 74 ans, à vingt ans de réclusion — dont deux tiers de peine de sûreté — pour des viols et des agressions sexuelles commises sur 299 personnes, majoritairement des enfants, entre 1989 et 2014.
Voir aussi « Je me souviendrai toute ma vie de ce verdict » (politis.fr)
L’une des 299 victimes de Joël Le Scouarnec, Gabriel Trouvé, 34 ans, réagit au verdict d’un procès qu’il juge particulièrement décevant.
Suite aux fuites sur le rapport concernant les Frères musulmans, le chef de l’État est entré « dans une colère froide ». Un élément de langage transmis volontairement par l’Élysée aux journalistes, et largement repris. L’Élysée aurait tort de changer de stratégie.
S’il se défend depuis des mois de ne pas avoir été au courant des violences physiques et sexuelles commises à Notre-Dame-de-Bétharram, une enquête du journal Mediapart, met en cause le Premier ministre et remet également en doute les preuves apportées par François Bayrou sur son site, avant qu’il ne devienne inaccessible.
Une résistante tout sourire aux côtés d’un soldat de la Wehrmacht ? Vous n’en rêviez pas, les réseaux sociaux du gouvernement l’ont fait quand même.
Voir aussi Le gouvernement retire une vidéo générée par IA sur la Résistance, à la suite d’une erreur historique (lemonde.fr) et « C’est comme si on privatisait le discours historique mémoriel » : le gouvernement publie – puis supprime – une vidéo sur la Résistance générée par IA et truffée d’erreurs (humanite.fr)
Le collectif marseillais Le Nuage était sous nos pieds dénonce le projet de loi de la « simplification de la vie économique », qui vise à accélérer la création de centres de données polluants et énergivores en France.
Derrière les 20 milliards d’euros d’investissement annoncés par Emmanuel Macron se cache une crise de l’industrie jamais abordée par le sommet Choose France. Le sommet est peu créateur d’emplois, alors que les plans sociaux se multiplient ces dernières années.
La CGT vient de publier une carte actualisée des plans de suppression d’emploi. Depuis septembre 2023, près de 90 000 emplois directs sont menacés ou supprimés. Un chiffre qu’Emmanuel Macron ignore. Pire, lui et ses gouvernements refusent toute intervention politique pour endiguer cette saignée sociale.
Voir aussi Incendie(s) (humanite.fr)
Est-il utile de rappeler que jamais notre économie contemporaine n’aura connu une telle situation ? Une saignée historique, qui pourrait concerner jusqu’à 300 000 emplois directs, auxquels il conviendra d’ajouter les effets domino sur les fournisseurs, les villes, etc. La CGT relève également la part importante du nombre de plans de suppression de postes dans le secteur public et le domaine du sanitaire et du social : près de 6 500 postes détruits.
À l’heure des célébrations des 80 ans de la création de la Sécurité sociale et alors que la CGT s’apprête à souffler ses 130 bougies, la Macronie et son gouvernement de droite entendent parachever le détricotage des conquis de 1945, en s’attaquant à son mur porteur : le financement de la protection sociale.
Sans attendre le procès en appel sur le fond, la cour administrative a réautorisé, ce mercredi 28 mai, le chantier stoppé il y a trois mois, au risque que la construction de la voie rapide soit achevée avant d’être définitivement tranchée. Les opposant·es appellent à une nouvelle mobilisation.
Une étude exclusive, réalisée par Politis et Data for Good, montre l’influence majeure de la FNSEA sur les débats de la loi visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». 37 % des amendements déposés par les parlementaires hors-NFP sont des demandes directes du puissant syndicat agricole.
Il est des jours au cours desquels de violents télescopages devraient aider à ouvrir les yeux. En voici trois dans la même journée du 27 mai.
Alors qu’en juin doivent entrer en vigueur les décrets appliquant les sanctions prévues par la loi plein emploi, la Quadrature du Net révèle que France Travail utilise des robots pour contrôler les chômeurs. Une procédure algorithmique qui permet de sanctionner plus vite. En parallèle, l’organisme développe l’IA dans tous ses services.
le Maire de Nice a fait part de son courroux.
La gauche juge l’expression « indigne » d’un ministre de l’Intérieur, tandis que le RN point le « fiasco » sécuritaire de la soirée.
Le ministre de l’intérieur, trouvera-t-il le temps, entre deux saillies sur les dangers du wokisme et de l’immigration, de dissoudre ce groupe néo-nazi ?
Le collectif Némésis s’est rendu le 27 mai au meeting unitaire contre les OQTF porté par le collectif des Jeunes du Parc de Belleville. Affichant des slogans xénophobes, des heurts ont éclaté avec des sympathisants. Les vidéos de l’altercation ont donné lieu à un déchaînement de violence sur les réseaux sociaux, sans réel soutien des responsables politiques de gauche aux militant·es impacté·es.
Le mis en cause a également blessé, samedi soir, un autre de ses voisins, de nationalité turque. Il a « diffusé avant et après son passage à l’acte deux vidéos sur son compte d’un réseau social au contenu raciste et haineux », a fait savoir le procureur.
Présentation du site Surveillance under Surveillance, un outil permettant de répertorier et cartographier les caméras partout dans le monde.
Twenty years after the conclusion of the World Summit on the Information Society (WSIS), we find ourselves in a now-or-never moment. The vision of a people-centered, inclusive, and development-oriented digital order has never seemed more elusive, yet so urgent, to claim. The new digital order dictated by corporate greed and state control is, unfortunately, a far cry from the ideals of the WSIS consensus. (See the Global Digital Justice Forum’s Johannesburg Communique for our analysis of what is wrong with the status quo.) The weaponization of data and AI has already seen widespread job precarity, misinformation, war crimes, the climate catastrophe, and more. Our autonomy, agency, shared humanity, and planetary well-being are under siege. We need Digital Justice, Now !
Ce mercredi 28 mai, 250 personnes sont venues apporter leur soutien à une professeure, suspendue après avoir organisé une minute de silence en hommage aux victimes de bombardements à Gaza. Près du ministère de l’Éducation nationale, tou·tes dénoncent la répression de ces sujets dans l’enseignement.
Aggiornamento, un collectif d’enseignant·es, estime qu’éviter de parler de génocide à Gaza en classe relève d’une posture politique contraire à la « neutralité » demandée aux professeurs par le ministère, alors que le rectorat de Dijon a suspendu une professeure pour un hommage aux victimes gazaouies.
« Stop au bain de sang », « Macron doit enfin agir » : une poignée de militants se sont donnés rendez-vous en début de matinée à la fontaine des Innocents, dans la capitale française, où ils ont déversé plusieurs litres de colorant alimentaire rouge sur les marches du bassin et brandi des pancartes appelant les autorités à l’action face au désastre humanitaire à Gaza.
Face au massacre des enfants palestiniens, des mères de France appellent à marcher le 15 juin devant l’Élysée pour exiger des sanctions contre Israël et des actions immédiates de la part d’Emmanuel Macron.
L’Assemblée pour des soins antiracistes et populaires, dans une lettre ouverte, demande à la Société française de pédiatrie de faire pression sur les autorités françaises afin d’obtenir une action diplomatique internationale auprès du gouvernement israélien.
Treize activistes ont été jugé·es pour une action de désobéissance civile contre les jets privés. Au-delà des faits reprochés, le procès soulève une question : celle de la légitimité de mener des actions illégales face à l’urgence climatique.
Après l’annonce de l’autorisation de reprise du chantier de l’A69, les opposant·es à cette autoroute ont organisé des rassemblements partout en France.
De nombreuses voix de la société civile se sont élevées pour dire leur indignation après le vote, le 26 mai, par les députés du centre et de la droite, d’une résolution de rejet « tactique » contre leur propre texte, pour éviter un débat en séance plénière et envoyer le texte décrié directement en commission mixte paritaire.
Le Projet de Loi de Finance 2025 adopté en force par le parlement annonce un véritable « carnage associatif ». Protection et accompagnement des personnes, aide sociale, culture et éducation populaire, défense des droits, solidarité internationale, écologie, sport … le choc est immense dans le monde associatif et solidaire pourtant indispensable à la vitalité démocratique et au tissu social. Amplifié par de nombreuses collectivités locales pratiquant la même politique de la terre brûlée, l’effet domino est terrible et aucune association, aucune initiative citoyenne ne sera épargnée.
Alors qu’ArcelorMittal a annoncé un vaste plan de suppressions de postes, la CGT a décidé d’entamer une « guerre » pour préserver les emplois et éviter le départ du producteur d’acier de l’Hexagone.
Ce week-end, en plein 78e Festival de Cannes, trois installations électriques ont été sabotées dans les Alpes-maritimes. Un poste électrique incendié à Tanneron, un pylône scié près de Villeneuve-Loubet, et un transformateur incendié à l’ouest de Nice provocant « une panne d’électricité géante »
Voir aussi Communiqué sur les sabotages de la Côte d’Azur (lagrappe.info)
Alors que plus de 200 000 personnes manquent dans la restauration, les violences qui y règnent expliquent de nombreux départs. L’association Bondir·e, créée en 2020 par des cheffes, sensibilise les futurs professionnels au caractère inacceptable de pratiques trop longtemps tolérées.
Lyon célèbre ce week-end les 50 ans de l’occupation de l’église Saint-Nizier par les travailleurs et travailleuses du sexe (TDS). Une date désormais ancrée dans les mémoires, bien au-delà des frontières, mais qui rappelle que même à Lyon, les droits des TDS restent encore à conquérir.
une discussion sérieuse sur la réparation commence par la reconnaissance de l’irréparable, c’est-à-dire l’impossibilité de « solutionner » ou de gérer le désastre nucléaire comme un simple paramètre de plus dans l’administration des choses. Parmi les principes fondamentaux de l’ONU concernant le droit à la réparation figure la garantie de non-répétition14 : réparer le passé, c’est déjà garantir que des faits similaires ne se produiront plus dans le futur. Considérant que l’industrie nucléaire, tant civile que militaire, repose sur une chaîne de production et de contaminations coloniales irréversibles, il est antithétique de proclamer une « paix » sans avoir préalablement procédé à une dénucléarisation et à une décolonisation totales des sociétés française et maohi.
When acquiring a new laptop you often end up dealing with an imposed pre-installed Microsoft Windows operating system. Even if you do not want to use it, you still need to pay for the Windows license. This is unfair. The Refund4Freedom initiative guides users in how to get their money back in these cases and demands the end of this practice that limits user freedom.
Signal Desktop now includes support for a new “Screen security” setting that is designed to help prevent your own computer from capturing screenshots of your Signal chats on Windows. This setting is automatically enabled by default in Signal Desktop on Windows 11.
The concept of consent doesn’t exist on the modern internet. You didn’t read the terms of service. You didn’t agree to accept cookies. I didn’t consent to having my site pulled into the training model for that artificial intelligence system that’s going to use to sell the fruit of my labor for profit. I didn’t agree to have my activity tracked across all these different websites and cobbled together into a creepy and inaccurate profile of my preferences that gets sold without my permission. Nobody asks for anything, they just take it. There’s not even an acknowledgement, that any of this stuff is happening let alone a conversation about it.
Every time I open up a Google doc I’m hit in the face by this giant ass-button telling me that I’m probably not good enough to do what I’m trying to do. I should reconsider trying to do it on my own. I’m inadequate. My mother as a button.The weight of an entire industry attempting to convince me that I’m inadequate is infuriating. […] And while it would be one thing to build tools that help people who need help, we need to be very clear that’s now what’s happening. We are not building people up by giving them helpful tools, we are tearing people down by convincing them they can’t function without the tools. And we are doing this purely because very rich oligarchs would like to become richer. There is nothing benevolent about it.
According to novelist Elif Shafak, the platform suggested she make her talk shorter because viewers can’t focus for 19 minutes. Now … where was I ?
To the extent that personal computing had a politics, it was a politics of independence, not social justice
Inside the world of extreme-privacy consultants, who, for the right fee, will make you and your personal information very hard to find
Humilier – opprimer – néantiser
Il y a 50 ans dans le quartier Cordeliers à Lyon, des dizaines de prostituées occupent l’église Saint-Nizier pour dénoncer le harcèlement qu’elles subissent de la part de la police. Ce geste fait boule de neige et bientôt des dizaines d’églises en France sont occupées pour que le regard que l’on porte sur celles que l’on appelle encore filles de joie, change. Cette semaine on revient sur l’histoire de cette occupation et à travers le témoignage d’un travailleur du sexe et d’une danseuse de pole dance, on essaie de mesurer quel chemin a été parcouru depuis par celles et ceux qui de près ou de loin ont affaire au travail du sexe.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
01.06.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 18 mars 2025 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
Dans le miroir des données inférées, qui sommes-nous ? Et comment arrêter ce délire d’hallucinations ?
Comment les systèmes interprètent-ils les images ? Ente, une entreprise qui propose de chiffrer vos images pour les échanger de manière sécurisée sans que personne d’autres que ceux que vous autorisez ne puisse les voir, a utilisé l’API Google Vision pour montrer comment les entreprises infèrent des informations des images. C’est-à-dire comment ils les voient, comment les systèmes automatisés les décrivent. Ils ont mis à disposition un site pour nous expliquer comment « ILS » voient nos photos, qui permet à chacun d’uploader une image et voir comment Google Vision l’interprète.
Le procédé rappelle le projet ImageNet Roulette de Kate Crawford et Trevor Paglen, qui renvoyait aux gens les étiquettes stéréotypées dont les premiers systèmes d’intelligence artificielle affublaient les images. Ici, ce ne sont pas seulement des étiquettes dont nous sommes affublés, mais d’innombrables données inférées. Pour chaque image, le système produit des informations sur le genre, l’origine ethnique, la localisation, la religion, le niveau de revenu, les émotions, l’affiliation politique, décrit les habits et les objets, pour en déduire des passe-temps… mais également des éléments de psychologie qui peuvent être utilisés par le marketing, ce qu’on appelle les insights, c’est-à-dire des éléments permettant de caractériser les attentes des consommateurs. Par exemple, sur une des images en démonstration sur le site représentant une famille, le système déduit que les gens priorisent l’esthétique, sont facilement influençables et valorisent la famille. Enfin, l’analyse associe des mots clefs publicitaires comme albums photos personnalisé, produits pour la peau, offre de voyage de luxe, système de sécurité domestique, etc. Ainsi que des marques, qui vont permettre à ces inférences d’être directement opérationnelles (et on peut se demander d’ailleurs, pourquoi certaines plutôt que d’autres, avec le risque que les marques associées démultiplient les biais, selon leur célébrité ou leur caractère international, comme nous en discutions en évoquant l’optimisation de marques pour les modèles génératifs).
Autant d’inférences probables, possibles ou potentielles capables de produire un profil de données pour chaque image pour leur exploitation marketing.
Comme l’explique le philosophe Rob Horning, non seulement nos images servent à former des modèles de reconnaissance d’image qui intensifient la surveillance, mais chacune d’entre elles produit également des données marketing disponibles pour tous ceux qui souhaitent les acheter, des publicitaires aux agences de renseignement. Le site permet de voir comment des significations sont déduites de nos images. Nos photos, nos souvenirs, sont transformés en opportunités publicitaires, identitaires et consuméristes, façonnées par des logiques purement commerciales (comme Christo Buschek et Jer Thorp nous l’avaient montré de l’analyse des données de Laion 5B). L’inférence produit des opportunités, en ouvre certaines et en bloque d’autres, sur lesquelles nous n’avons pas la main. En nous montrant comment les systèmes interprètent nos images, nous avons un aperçu de ce que, pour les machines, les signifiants signifient.
Mais tout n’est pas parfaitement décodable et traduisible, transparent. Les inférences produites sont orientées : elles ne produisent pas un monde transparent, mais un monde translucide. Le site They see your photos nous montre que les images sont interprétées dans une perspective commerciale et autoritaire, et que les représentations qu’elles produisent supplantent la réalité qu’elles sont censées interpréter. Il nous permet de voir les biais d’interprétation et de nous situer dans ceux-ci ou de nous réidentifier sous leur répétition.
Nous ne sommes pas vraiment la description produite de chacune de ces images. Et pourtant, nous sommes exactement la personne au cœur de ces descriptions. Nous sommes ce que ces descriptions répètent, et en même temps, ce qui est répété ne nous correspond pas toujours ou pas du tout.
Exemples d’intégration d’images personnelles dans TheySeeYourPhotos qui montrent les données qui sont inférées de deux images. Et qui posent la question qui suis-je ? Gagne-je 40 ou 80 000 euros par mois ? Suis-je athée ou chrétien ? Est-ce que je lis des livres d’histoire ou des livres sur l’environnement ? Suis-je écolo ou centriste ? Est-ce que j’aime les chaussures Veja ou les produits L’Oréal ?
L’autre démonstration que permet le site, c’est de nous montrer l’évolution des inférences publicitaires automatisées. Ce que montre cet exemple, c’est que l’enjeu de régulation n’est pas de produire de meilleures inférences, mais bien de les contenir, de les réduire – de les faire disparaître voire de les rendre impossibles. Nous sommes désormais coincés dans des systèmes automatisés capables de produire de nous, sur nous, n’importe quoi, sans notre consentement, avec un niveau de détail et de granularité problématique.
Le problème n’est pas l’automatisation publicitaire que ce délire de profilage alimente, mais bien le délire de profilage automatisé qui a été mis en place. Le problème n’est pas la qualité des inférences produites, le fait qu’elles soient vraies ou fausses, mais bien le fait que des inférences soient produites. La prévalence des calculs imposent avec eux leur monde, disions-nous. Ces systèmes sont indifférents à la vérité, expliquait le philosophe Philippe Huneman dans Les sociétés du profilage (Payot, 2023). Ils ne produisent que leur propre renforcement. Les machines produisent leurs propres mèmes publicitaires. D’un portrait, on propose de me vendre du cognac ou des timbres de collection. Mais ce qu’on voit ici n’est pas seulement leurs défaillances que leurs hallucinations, c’est-à-dire leur capacité à produire n’importe quels effets. Nous sommes coincés dans un régime de facticité, comme le dit la philosophe Antoinette Rouvroy, qui finit par produire une vérité de ce qui est faux.
Pourtant, l’enjeu n’est pas là. En regardant très concrètement les délires que ces systèmes produisent on se demande surtout comment arrêter ces machines qui ne mènent nulle part ! L’exemple permet de comprendre que l’enjeu n’est pas d’améliorer la transparence ou l’explicabilité des systèmes, ou de faire que ces systèmes soient plus fiables, mais bien de les refuser. Quand on comprend la manière dont une image peut-être interprétée, on comprend que le problème n’est pas ce qui est dit, mais le fait même qu’une interprétation puisse être faite. Peut-on encore espérer un monde où nos photos comme nos mots ne sont tout simplement pas interprétés par des machines ? Et ce alors que la grande interconnexion de celles-ci facilite ce type de production. Ce que nous dit « They see your photos », c’est que pour éviter ce délire, nous n’avons pas d’autres choix que d’augmenter considérablement la confidentialité et le chiffrement de nos échanges. C’est exactement ce que dit Vishnu Mohandas, le développeur de Ente.
Hubert Guillaud
MÀJ du 25/03/2025 : Il reste une dernière inconnue dans les catégorisations problématiques que produisent ces outils : c’est que nous n’observons que leurs productions individuelles sur chacune des images que nous leur soumettons… Mais nous ne voyons pas les catégorisations collectives problématiques qu’ils peuvent produire. Par exemple, combien de profils de femmes sont-ils catalogués comme à « faible estime de soi » ? Combien d’hommes catégorisés « impulsifs » ? Combien d’images de personnes passées un certain âge sont-elles caractérisées avec des mots clés, comme « alcool » ? Y’a-t-il des récurrences de termes selon le genre, l’âge putatif, l’origine ou le niveau de revenu estimé ?… Pour le dire autrement, si les biais individuels semblent innombrables, qu’en est-il des biais démographiques, de genre, de classe… que ces outils produisent ? L’exemple permet de comprendre très bien que le problème des biais n’est pas qu’un problème de données et d’entraînement, mais bien de contrôle de ce qui est produit. Ce qui est tout de suite bien plus problématique encore…
27.05.2025 à 11:27
Framasoft
Grâce à votre soutien, nous (Framasoft, une petite association à but non-lucratif) développons PeerTube depuis sept ans ! D’un projet étudiant à un logiciel d’envergure internationale, notre solution de plateforme vidéo est désormais utilisée et reconnue par de nombreuses institutions !
Bien sûr, nous avons encore beaucoup de chemin à faire, et si la communauté de PeerTube grandit de jour en jour, nous percevons déjà quelques étapes cruciales qui permettraient à PeerTube d’être adopté par un plus grand public !
Avec votre aide, amenons PeerTube dans la poche de toutes et tous !
L’année dernière a marqué un tournant important pour PeerTube. En effet, nous avons engagé Wicklow pour travailler sur l’application mobile PeerTube, doublant ainsi notre effectif dédié au développement de PeerTube.
Oui, ça peut sembler un peu dingue, et pourtant, PeerTube n’a été développé jusqu’à présent que par un seul développeur salarié et une poignée de contributeur·ices bénévoles ! (Merci mille fois à vous ! 💖)
Nous réfléchissions depuis longtemps à construire notre propre application mobile, constatant l’utilisation massive des smartphones pour profiter de contenus vidéos. Grâce à vos votes sur notre plateforme dédiée au partage d’idées concernant PeerTube, nous avons été convaincu·es d’entamer ce chantier et souhaitons aujourd’hui mettre des ressources dedans !
Depuis sa sortie en fin d’année dernière en version préliminaire, l’application a beaucoup évolué et vous pouviez il y a quelques semaines découvrir la première version majeure ! Le détail des améliorations apportées par cette version sont consultables dans l’article de blog dédié.
Plus qu’une application mobile, PeerTube est un écosystème vibrant : 1300 plateformes recensées, totalisant 300 000 comptes utilisateurices et 756 000 vidéos.
Outre les nombreuses autres améliorations, la version 7 a apporté un nouveau design, pensé pour être plus moderne, accessible et mieux adapté pour les institutions.
Parmi ces institutions, nous retrouvons notamment le Ministère de l’Éducation Nationale français ou le GARR (réseau informatique des universités italiennes).
Pour toutes ces raisons, nous considérons que PeerTube est désormais un logiciel mature
(même si, oui, il y a toujours moyen de l’améliorer et nous allons œuvrer dans ce sens ! 😛)
Nous voyons en PeerTube un logiciel émancipateur, permettant un partage non-marchand des vidéos.
Que vous souhaitiez partager vos vidéos avec vos élèves, publier vos tutoriels de jardinage facile, ou avoir une plateforme vidéo autonome pour votre structure, tout est possible avec PeerTube !
Pour permettre à encore plus de personnes d’accéder à PeerTube, nous sommes ravi·es d’annoncer le lancement d’une campagne de financement participatif ! 🎉
Notre feuille de route pour la partie Web de PeerTube étant déjà financée, nous voulons concentrer sur l’amélioration de l’application mobile. Nous aimerions y apporter des fonctionnalités clés pour qu’elle facilite l’apport de contenus.
Ensemble, allons plus loin en amenant PeerTube dans les poches de tout le monde !
PeerTube est pensé comme un commun, un outil appropriable par toutes et tous.
Contrairement à la plupart des financements participatifs, nous ne proposons pas de « contrepartie » pour votre don. En soutenant PeerTube, votre récompense, c’est d’avoir contribué à un Commun, qui sert à toutes et appartient à tous.
Cependant, nous avons joué avec le concept, et vous proposons différentes « contributions » possibles, pour vous montrer le travail que votre soutien nous permet de réaliser.
15 000€ – Un PeerTube « Premium » gratuit pour toustes
Cet objectif permet de débloquer un « PeerTube Premium »… mais gratuit et pour tout le monde !
- Lisez la vidéo en fond pour pouvoir continuer d’écouter une conférence ou un cours sans interruption, même si vous avez besoin d’aller jeter un coup d’œil rapide à un document
- Diffusez les vidéos sur votre télévision et montrez à vos ami·es le tutoriel vidéo super utile pour votre association
- Recevez des notifications sur les nouveaux contenus publiés afin de ne plus manquer les sorties de votre vidéaste préféré·e
Tout ça, sans publicité ! La magie d’une application pensée pour vous servir, pas pour vous pister ! 🪄
- Changez la définition de la vidéo et économisez ainsi votre forfait data
35 000€ – Partager des vidéos depuis votre poche
Parfois, vous n’avez pas de grosse édition à faire sur vos vidéos et souhaitez juste les téléverser rapidement sans passer par votre ordinateur.
C’est ce que vous permettra cet objectif !
- Gérez toutes les chaînes de votre compte, directement dans l’application
- Modifiez les chapitres, sous-titres et autres informations de vos vidéos
- Consultez les statistiques détaillées de votre contenu : combien de personnes regardent vos vidéos, pendant combien de temps, à partir d’où, etc.
Est-ce qu’il faut que l’application réponde aux besoins des vidéastes… ? À vous de nous le dire, car nous avons bien envie de développer ces fonctionnalités d’ici à la fin de l’année.
- Téléversez de nouvelles vidéos avec votre téléphone
55 000€ – Diffuser en live depuis votre téléphone
Pour que vous puissiez aussi bien partager en direct un mouvement social ou votre découverte de Séoul !Nous imaginons déjà les directs partagés depuis une manifestation, une conférence, un débat associatif. Néanmoins, si cet objectif est financé, nous n’envisageons pas le finir avant fin de l’année, et tablons sur une publication en 2026.
- Configurez et gérez vos diffusions en direct sur votre téléphone, sans passer par OBS ! 😎
- Utilisez votre périphérique et sa connexion, pas de matériel supplémentaire requis
- Diffusez en live du bout des doigts, sans avoir besoin d’ordinateur
- Plus besoin d’application secondaire dédiée aux lives, retrouvez tous vos besoins au même endroit !
75 000€ – Soutenir Framasoft & PeerTube
PeerTube est un projet majeur dans l’histoire de Framasoft, mais il n’est pas le seul. Si Framasoft a pu développer PeerTube, c’est parce que notre association a été soutenue pour ses autres actions, par des dons.
Soutenir Framasoft, c’est ainsi contribuer à la construction d’un numérique solidaire, émancipateur et non-marchand.
- Nous ne faisons pas de profit : nous fournissons des Communs
- Tous les dons financent tous nos projets, à la fois PeerTube mais aussi des dizaines d’autres
- Nous maintenons PeerTube, avec un support gratuit et de qualité — ce travail de l’ombre, quotidien, se fait en plus des nouveaux développements
- Nous dégooglisons plus de 2M de personnes par mois, en leur fournissant des services web qui permettent de s’émanciper des géants du numérique
Nous détaillerons chacun de ces objectifs dans des articles de blog dédiés, très prochainement ! Comme on dit dans le Bouchonnois : Stay Tuned !
En contribuant, vous ne donnez pas seulement pour l’application mobile PeerTube, mais pour l’ensemble des projets de Framasoft !
Voici un graphique montrant, dans le détail, la manière dont nous utilisons cet argent. Si vous souhaitez plus de détails, vous pouvez aussi consulter notre rapport financier.
Ce financement participatif est vraiment important pour nous car non seulement il nous permet de sécuriser l’argent nécessaire au développement du projet, mais aussi d’estimer l’enthousiasme du public pour l’application mobile et le projet PeerTube en général !
Cependant, soyons clair·es ! Nous chercherons à réaliser les améliorations proposées dans cette collecte que nous parvenions à nos objectifs ou non !
Si les objectifs de collecte ne sont pas remplis, ela nous signifiera que notre enthousiasme pour PeerTube et son application n’est pas partagé (a arrive, parfois)
Nous nous demanderons alors s’il faut vraiment ajouter l’envoi de vidéos (ou les live) dans l’application, mais surtout s’il faut lever le pied dans notre stratégie de populariser l’écosystème PeerTube.
Votre soutien est notre boussole : à vous ne nous dire si vous partagez notre enthousiasme !
L’écosystème de PeerTube dépasse le seul giron de Framasoft. Mois après mois, de plus en plus de personnes ou structures s’approprient le projet et le font vivre !
Grâce à un système d’extensions puissant, des développeurs et développeuses volontaires ne cessent d’étendre les fonctionnalités du logiciel. Le catalogue d’extensions de PeerTube comporte plus de 200 extensions, chacune permettant d’ajouter des fonctionnalités de PeerTube ou de modifier son apparence !
Côté communauté, celle-ci s’enrichit de différentes initiatives inspirantes !
C’est le cas, par exemple, du compte Mastodon Fedi.Video qui, depuis des années, aide à visibiliser les vidéastes publiant sur PeerTube !
Aussi, des plateformes spécialisées se développent, à l’image de MakerTube, dédiée à celles et ceux « qui font ».
Nous ne pouvons évidemment lister dans cet article toutes les initiatives géniales que nous repérons, mais nous tenons à vous dire un immense bravo à toustes pour votre travail formidable. Merci d’enrichir PeerTube de vos couleurs ! 🫶
Si vous souhaitez en savoir d’avantage sur l’écosystème PeerTube, vous pouvez vous inscrire sur la newsletter PeerTube. Vous recevrez ainsi des informations concernant les avancées du projet mais aussi sur les initiatives de la communauté !
Vous pouvez aussi suivre le compte PeerTube (et Framasoft) sur les médias sociaux (Mastodon et BlueSky) :
En plus des informations ponctuelles, nous y publions chaque semaine des astuces pour utiliser PeerTube !
Nous nous donnons 3 semaines pour, collectivement, financer nos actions pour populariser PeerTube.
Nous croyons sincèrement que nous pouvons y parvenir car nous sommes convaincu·es que PeerTube est un Commun qui vous importe autant qu’à nous !
Alors si vous aussi souhaitez voir advenir un monde où PeerTube est utilisé par toutes et tous, soutenez-nous en faisant un don (si vous le pouvez) et en diffusant le site de la campagne autour de vous !
Ensemble, ré-approprions nous les plateformes vidéos !
26.05.2025 à 07:42
Khrys
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
New Caledonia this week imposed a 50-year ban on deep-sea mining across its entire maritime zone – a rare and sweeping move that places the French Pacific territory among the most restrictive in the world on seabed extraction.
Lors d’un rassemblement public dimanche, le ministre a déclaré n’avoir « jamais acheté de riz parce que mes soutiens m’en donnent tellement que je pourrais pratiquement en vendre ». Cette remarque a choqué l’opinion dans un pays confronté à une forte hausse des prix alimentaires, en particulier du riz, dont les tarifs ont presque doublé sur un an.
China is poised to be the next big donor to the World Health Organization after Trump abruptly withdrew the US from the United Nations health agency on his first day in office, leaving a critical funding gap and leadership void.
Critiquée pour son absence de mobilisation en soutien aux Palestinien·nes de Gaza, l’Égypte du président Abdel Fattah Al-Sissi rend également la vie dure à celleux qui ont réussi à quitter l’enclave depuis le 7 octobre 2023. Tout est fait pour les garder dans un état de précarité pour couper court à toute velléité d’installation, par un régime qui ne regarde la situation que par le prisme sécuritaire.
Le chantier Eacop a déjà démarré en Ouganda pour accueillir le pipeline de TotalEnergies. Près du tracé, des agriculteurs ont été relogés sur des terres déjà inondées.
L’oléoduc de TotalEnergies va même traverser l’immense lac Victoria, et ses précieuses zones humides.
Le maire de Bucarest Nicusor Dan emporte avec près de 54 % des suffrages le second tour de l’élection présidentielle face à George Simion, le candidat d’extrême droite qui était arrivé largement en tête du premier tour avec 41 % des voix.
Voir aussi Roumanie : le coup de semonce Simion ne doit pas rester sans conséquences (legrandcontinent.eu)
Dimanche soir, l’Union européenne est passée à 900 000 voix de basculer. Si, pour Guillaume Duval, il faut se réjouir d’avoir vu Nicusor Dan l’emporter, le fait qu’un candidat ouvertement téléguidé par Washington et Moscou ait pu s’approcher à ce point du pouvoir dans un pays aussi vital pour la sécurité du continent est une alerte sérieuse.
La révision de la loi suisse sur la surveillance (VÜPF) viserait directement les VPN et les fournisseurs de services de messagerie et de chat cryptés.
Si le premier ministre sortant est reconduit, il doit faire face à une configuration inédite : minoritaire, son principal opposant est désormais le parti d’extrême droite Chega, mené par le trumpiste André Ventura.Grande perdante de cette soirée, la gauche divisée obtient moins d’un tiers des suffrages.
Easyjet, Norvegian, Ryanair, Transavia, Volotea, Vueling et Wizzair sont dans le viseur d’une quinzaine d’associations européennes, dont l’UFC-Que choisir.
Une étude revient sur la volte-face de Bruxelles sur la primauté donné à l’open source dans les administrations des pays membres. Et pointe le travail de l’ombre des lobbys entre 2004 et 2010. Éclairant à l’heure où l’Union cherche à se réapproprier son avenir technologique.
Plus de cinq ans après le Brexit, l’Union et le Royaume-Uni ont signé aujourd’hui à Londres un accord qui devrait permettre aux deux partenaires « d’ouvrir un nouveau chapitre » dans les relations bilatérales
Conservative ministers loudly championed free speech – right up until they outlawed it.
Le 15 mai 2025 fut le plus exceptionnel, faisant tomber le record national de chaleur pour un mois de mai avec une valeur inédite de 26,6°C à Egilsstaðaflugvöllur dans l’est du pays ! On a aussi relevé 25,1°C à Hallormsstaður. Le 17 mai, le record a de nouveau été frôlé avec 26,4°C ! Ces valeurs sont 15°C au dessus des normales, situées vers 10-11°C à cette saison !
The U.S. is in talks with 19 nations, including Libya, Kosovo, Rwanda, and Moldova, to accept deportees from other countries.
The music icon told President Trump to “stop thinking about what rockers are saying” and instead focus on helping America.
Many of those who were loudest in denouncing cancel culture then are now curiously silent in the face of Donald Trump’s assaults on free speech.
Alors que le patron de Tesla était une figure omniprésente aux côtés de Trump, le président prend désormais ses distances avec le milliardaire, dont la popularité est en chute libre.
House Republicans are pushing to slash nearly $1 trillion from two of the nation’s bedrock safety net programs, Medicaid and food stamps, as part of their sweeping package aimed at enacting President Donald Trump’s agenda. If the legislation is approved, millions of Americans could lose access to these benefits as a result of a historic pullback in federal support.
Congress has voted to undo a Clean Air Act regulation that strictly controls the amount of toxic air pollutants emitted by many industrial facilities like oil refineries, chemical plants, and steel mills.
Trump said Friday the orders focus on small, advanced reactors that are viewed by many in the industry as the future. But the president also said his administration supports building large plants.”We’re also talking about the big plants — the very, very big, the biggest,” Trump said. “We’re going to be doing them also.”
La présidence impériale de Trump a besoin d’argent. En faisant frapper une monnaie numérique à son effigie, en s’opposant à l’autonomie de la Fed, ou en créant une Réserve en Bitcoins, le président américain réintroduit le politique dans le domaine monétaire — il s’enrichit tout en s’octroyant la prérogative des princes.
Matthew D. Lane, 19, is accused of using stolen login credentials to access the network of an unnamed software company, which serves schools across North America and elsewhere, to steal the personal information of more than 60 million students and 10 million teachers. The stolen personal information included names, addresses, phone numbers, Social Security numbers, medical information, and school grades. In some cases, the hackers stole decades of historical student data.
The carbon capture company Climeworks only captures a fraction of the CO2 it promises its machines can capture. The company is failing to carbon offset the emissions resulting from its operations – which have grown rapidly in recent years.
Overnight forecasters are responsible for monitoring severe weather outbreaks and issuing warnings while one of the most tornado-prone areas in the countries is sound asleep.“It’s only a matter of time before these cuts lead to tragedy,” I said back in February. Just before midnight last night, tragedy struck.
Il reste très peu d’espoir de tenir l’engagement de l’Accord de Paris […] Pourtant, ce chiffre serait déjà trop élevé pour empêcher la fonte catastrophique des calottes glaciaires polaires, celles de l’Antarctique et du Groenland. C’est ce que conclut un article scientifique de synthèse publié le 20 mai dans la revue Communications Earth & Environment.
Republican defense of states’ rights doesn’t apply to curtailing LLMs, apparently
There are big changes coming, some of which will start rewriting the web sooner than you think.
Google is slowly giving Gemini more and more access to user data to ‘personalize’ your responses.
Ever since a mourning mother, Megan Garcia, filed a lawsuit alleging that Character.AI’s dangerous chatbots caused her son’s suicide, Google has maintained that—so it could dodge claims that it had contributed to the platform’s design and was unjustly enriched—it had nothing to do with C.AI’s development.
Microsoft a décidé de passer à la vitesse supérieure. En intégrant le Model Context Protocol (MCP) dans Windows 11, l’éditeur américain prépare son système d’exploitation à une nouvelle ère : celle des systèmes d’exploitations « agentiques ».
Signal Messenger is warning the users of its Windows Desktop version that the privacy of their messages is under threat by Recall, the AI tool rolling out in Windows 11 that will screenshot, index, and store almost everything a user does every three seconds.
Pocket shuts down July 8, 2025. Fakespot shuts down on July 1, 2025.
Researchers say threat from ‘jailbroken’ chatbots trained to churn out illegal information is ‘tangible and concerning’
Descriptions inventées et auteurs mélangés, l’IA a halluciné une dizaine de romans parfaits pour l’été. Ils se sont retrouvés dans les pages de journaux américains.
It’s not bots writing the news. It’s the bots reading it. […] “We falsely made the assumption there would be an editorial process for this.”
The AI industry has promised to “disrupt” large parts of society, and you need look no further than the U.S. educational system to see how effectively it’s done that. Education has been “disrupted,” all right. In fact, the disruption is so broad and so shattering that it’s not clear we’re ever going to have a functional society again.
Les personnes en situation de handicap qui utilisent des applications en IA pour retrouver leur chemin, ou « entendre » ce qui se passe dans leur environnement, par exemple sur un téléphone, une montre intelligente ou un ordinateur, ont toutes mentionné le manque d’accessibilité des interfaces d’IA qui ne sont pas adaptées à leurs besoins.
The way I see it, we’re family. It really does disappoint me that so many brilliant colleagues—whose genuine breakthroughs I’ve profited from for years—would be so quick to condemn this newer, stupider way that I and others like me can make money off your life’s work, through stealing.
So as we move forward, I want to hear a real turnaround in attitudes, troops !
Because, at the end of the day, you really don’t really have a choice.
While airstrikes account for mass casualties, bulldozers and explosives are flattening Gaza from the ground — what soldiers say is a systematic campaign to make the Strip unlivable, a joint investigation reveals.
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé, samedi 24 mai, la mort de neuf enfants d’un couple de médecin·es palestinien·nes dans un bombardement israélien sur la ville de Khan Younès. Par ailleurs, ce dimanche 25 mai, des frappes aériennes israéliennes à Gaza ont tué au moins 23 Palestinien·nes, dont un journaliste et un responsable des services de secours.
Israël autorise depuis lundi un nombre très restreint de camions d’aide humanitaire à entrer dans la bande de Gaza, assiégée, dévastée par la guerre et dont Benyamin Netanyahou menace de prendre le contrôle à tout moment.
Ancien membre de l’armée, espoir de la gauche et partisan de la solution à deux États, Yaïr Golan est dans le viseur du gouvernement israélien pour ses propos sur la guerre à Gaza.
a deep dive into Project Esther, a policy blueprint to crush the pro-Palestinian movement in the United States from the Heritage Foundation […] Project Esther was formed during the Biden administration and lays out plans for surveilling, silencing and punishing pro-Palestinian activists, including deporting non-U.S. citizens and withholding funds from universities.
A rule was established long ago that if you work in western media and you criticise Israel, you will be fired. Maybe the sacking won’t come immediately, but it will always come. Just ask Mehdi Hasan, Sangita Myska, Steve Bell, Katie Halper, Briahna Joy Gray, and many others.
Protester is engineer who worked on Azure software, which enabled Israeli surveillance of Palestinians
Employees discovered that emails with a variety of terms related to Gaza and Palestine have been blocked internally.
The influential musician pledged to donate his earnings from the Windows 95 chime to people in Gaza.
Et Not in my name : An open letter to Microsoft (diem25.org)
In the mid-1990s, I was asked to compose a short piece of music for Microsoft’s Windows 95 operating system. Millions – possibly even billions – of people have since heard that short start-up chime – which represented a gateway to a promising technological future. I gladly took on the project as a creative challenge and enjoyed the interaction with my contacts at the company. I never would have believed that the same company could one day be implicated in the machinery of oppression and war.
Si le génocide à Gaza a remis la Palestine en Une des médias français, il n’en est pas de même des chercheureuses palestinien·nes qui se sont spécialisé·es dans l’étude de leur pays, et que l’on peut à juste titre considérer comme particulièrement légitimes sur le sujet. Est-ce faute de se faire inviter ? Ou sont-iels particulièrement réticent·es ? La réponse est complexe.
the women stood outside the Scottish parliament building with their shirts off and their arms painted red, which they said was a mark of solidarity with anti-fascist feminists across Europe. Each protester held a white rose to represent the “death of transgender rights in the UK”, and wore tape across their mouths to symbolise the “censorship of trans voices” in the court ruling. […] “If the Supreme Court can see these woman legally as men, then they’ll have zero issue with them going tops off.”
New national guidance suggests officers look for menstrual tracking apps or abortion drugs
Les utilisatrices sont donc encouragées à « reprendre le contrôle de leur corps », « embrasser leur nature » en comprenant les fluctuations hormonales pour « maximiser leur potentiel ». Calquée sur celle de ChatGPT, Gaia, « l’intelligence artificielle inspirée de Mère Nature », offre des conseils bien-être dans des conversations en temps réel.
Adriana Smith couldn’t access competent medical care when she needed it, and it killed her. Now the hospital is forcing ‘care’ on her by keeping her alive as an incubator due to Georgia’s abortion ban
À propos du meurtre de l’influenceuse mexicaine Valeria Márquez
Menacé de submersion, le village de Miquelon va commencer son déménagement définitif.
Le ministre a annoncé la création d’un quartier de haute sécurité pour des narcotrafiquants dangereux et des détenus radicalisés
un simple sac plastique éventré sur le bitume du 12e arrondissement devient le premier domino, celui qui va faire tomber tous les autres, de proche en proche, jusqu’aux bureaux du siège de Dassault Aviation. Et plus haut encore : jusqu’au premier cercle du président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso. Une affaire d’État.
TotalEnergies doit répondre le 5 juin devant le tribunal judiciaire de Paris d’accusations de « pratiques commerciales trompeuses ».
Interrogé sur l’appel au patriotisme économique d’Emmanuel Macron, le milliardaire et patron de LVMH a dénoncé « l’État qui se mêle de la gestion des entreprises privées ».
En marge de la conférence de financement des transports, qui a débuté le 5 mai et doit durer dix semaines, la SNCF prévient que « la pérennité et la performance du réseau structurant sont menacées ». Il faut trouver au minimum 1 milliard d’euros d’argent public par an pour empêcher le « décrochage » du réseau ferré.
En marge de l’inauguration de la cité scolaire Robert-Badinter à Blois, un élève a prononcé le mot « génocide » pour évoquer les massacres à Gaza lors d’un cours en classe, en présence d’Élisabeth Badinter. Un terme qui a choqué l’épouse de l’ancien ministre, jetant un froid dans la salle.
Annoncé par le groupe nucléaire comme « le plus grand projet industriel du monde », le programme « Aval du futur » d’Orano prévoit de nouvelles installations nucléaires colossales en Normandie. Sur place, il suscite méfiance et défiance.
Après sept mois d’attente, les opposant·es au contournement routier de Saint-Péray, en Ardèche, ont eu accès à un document crucial : le diagnostic amiante du lieu-dit Le Nichoir, sur le tracé des travaux de la route départementale 86. Réalisé en juillet 2024, ce rapport prouve que Jacques Dubay, maire (UDI) de la commune jusqu’en janvier et président de la Communauté de communes Rhône Crussol (CCRC), était au courant de la présence des fibres toxiques dans les bâtiments détruits. Et donc de l’exposition des travailleureuses à l’amiante lors du chantier, trois mois plus tard.
100 000 euros. C’est le montant que doivent les gérants de Laboral Terra, une société d’intérim espagnole, à quatre travailleurs détachés en France. Pour éviter de payer, ils font durer les procédures judiciaires. Reportage au tribunal de Nîmes.
Pour réduire les émissions de CO2 de sa cimenterie de Lumbres (Pas-de-Calais), Eqiom a sous-traité la construction d’un four bas carbone à l’entreprise d’État chinoise CBMI, qui emploie 250 travailleureuses chinois·es travaillant 12 heures par jour, six jours sur sept, hébergé·es dans des conditions précaires. Des violations manifestes du droit du travail qui viennent entacher ce « chantier modèle » de la décarbonation, subventionné par plus de 200 millions d’euros d’argent public.
La Préfecture du Var a indiqué que 3 personnes ont perdu la vie, 2 au Lavandou et 1 à Vidauban. Les trois victimes sont toutes octogénaires, âgées entre 81 et 85 ans. Elles ont été emportées par les eaux.
Vers 20 h 30, les 508 passagers du TGV Paris-Toulouse ont ressenti « une légère secousse » avant l’arrêt du train. Et pour cause, les pluies diluviennes qui ont causé d’importantes inondations dans le Sud-Ouest avaient fait déborder un petit cours d’eau proche des rails, aux abords de la commune de Tonneins (Lot-et-Garonne), emportant le ballast […] sur une dizaine de mètres.
la 45e meilleure joueuse de tennis de France s’était lancé un défi personnel : celui d’affronter des hommes à tous les classements, en partant du plus bas, pour voir jusqu’où elle pouvait aller. Un challenge pour clouer le bec à tous ceux qui affirment qu’en matière de sport, les femmes, même les professionnelles, perdraient contre n’importe quel homme.
À 65 ans, Elizabeth Faure a construit quasiment toute seule sa maison en forme de A, pour 40 000 euros. Une alternative féministe, écologiste et peu chère, qui essaime grâce à ses conseils.
« Une pensée à nos mères qui ont marché pour que nous puissions CHOISIR nos vêtements. Merci. Et une pensée encore plus grande aux femmes musulmanes qui vivent ces jugements au quotidien mais sans le soutien d’Internet pour les défendre »
Voir aussi À Cannes, l’influenceuse Lena Situations obligée de réagir au cyberharcèlement islamophobe suite à un message d’une cadre macroniste (humanite.fr)
Au sein des couples d’agriculteurs, les femmes sont maintenues dans une position de minorité économique. Souvent sans salaire propre ni statut juridique, elles sont dépossédées de leur travail au profit de leur mari. En cas de divorce, elles basculent fréquemment dans la précarité, victimes d’un système juridique qui leur est défavorable.
« Ces paroles (…) ne sont pas de simples dérapages : elles participent à un système de domination et d’exclusion », affirme le communiqué des joueuses publié sur les réseaux sociaux, qui appelle à la « démission immédiate du directeur sportif de toutes ses fonctions au sein du Stade français » et critique « l’inaction et les tentatives de dissimulation » du bureau de l’association qui gère leur équipe.
Comme pour les médias, l’édition souffre d’un grave problème de concentration : cinq groupes détiennent trois quarts du secteur. On y retrouve aussi Bolloré parmi les puissants propriétaires. Mais les éditeurs indépendants ne baissent pas les bras.
Un CSE extraordinaire est prévu ce 22 mai 2025 chez Prisma Media pour évoquer un plan de départs qui pourrait aboutir à la suppression de 54 postes. Depuis que le groupe, qui édite notamment le magazine Capital, est passé sous le contrôle de Vincent Bolloré en 2021, sa légendaire neutralité politique est remise en question.
Depuis le début de sa carrière et jusqu’à aujourd’hui, Vincent Bolloré et son groupe ont pu compter sur de solides amitiés politiques, non seulement à droite de l’échiquier mais aussi au sein du parti socialiste.
Après la cession des activités portuaires et logistiques, le groupe Bolloré est recentré sur la communication et les médias, et assis sur plusieurs milliards d’euros de trésorerie dont la famille s’est servi, pour l’instant, pour consolider son contrôle. Et après ?
Sourire aux lèvres, il a fait son annonce entouré d’investisseurs et de représentants des lobbies industriels. Emmanuel Macron a appelé à la suppression pure et simple de la directive européenne sur le devoir de vigilance (CS3D), lors du sommet Choose France au château de Versailles […] quelques jours après que le chancelier allemand Friedrich Merz a tenu des propos similaires.
Voir aussi « Le choix des lobbies et du cynisme » : pourquoi Macron et Merz veulent suspendre le devoir de vigilance européen (humanite.fr)
En organisant l’assèchement des comptes publics, la politique économique d’Emmanuel Macron est directement responsable de l’explosion du déficit public et de la dette de ces dernières années. Sans que cela ne la remette en question.
À l’aide de nombreux travaux d’économistes, Politis recense cinq mesures qui permettraient de trouver plus de 50 milliards d’euros par an. Davantage que le montant recherché par François Bayrou. Un bonus exceptionnel – pour seulement un an – rapporterait 100 milliards d’euros additionnels.
En 2024, plus de 855 personnes sans domicile fixe sont mortes dont 19 enfants, révèle le Collectif Les Morts de la Rue. Ce dernier chiffre est en augmentation alors qu’il n’y a jamais eu autant d’enfants à la rue.
Lors du sommet Choose France […] l’accent a une nouvelle fois été mis par la résidence de la République sur les gigantesques centres de données. Le géant étasunien de la logistique, Prologis, devrait annoncer un investissement de 6,4 milliards d’euros pour la construction de nouveaux entrepôts et le financement de quatre data centers géants
« L’Élysée savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années. » Les conclusions du sénateur socialiste Alexandre Ouizille, rapporteur de la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille, sont sèches.
Deux jours avant l’audience du 21 mai, le rapporteur public s’est prononcé en faveur de la reprise du chantier de l’A69. Une conclusion sidérante pour les opposant·es, qui disent rester « confiants quant à la décision des juges ».
Voir aussi Reprise du chantier de l’A69 : les députés pro-autoroute gagnent une première bataille (reporterre.net)
À compter du 28 mai, la cour d’appel administrative de Toulouse devra aussi trancher sur le premier recours formulé par l’État. Celui-ci vise à relancer immédiatement les travaux, dans l’attente d’une décision sur le fond qui devrait prendre plusieurs mois.
Et Soutien à l’A69 : le grand malaise au Parti socialiste (reporterre.net)
Si le vote des sénateurs de droite et du centre ne faisait aucun doute, la surprise est plutôt venue de l’abstention et du soutien des sénateurs du PS.
Une nouvelle méga enquête publique sur la centrale à biomasse à Gardanne/Meyreuil est en cours. « Nous sommes confrontés à un paradoxe : jamais on n’a autant parlé du climat, jamais il n’y a eu un engouement aussi fort pour les forêts et les arbres et, en même temps les forêts n’ont jamais été aussi menacées par le désir de lutter contre les changements climatiques ».
Sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, les contrôles réalisés par France Travail sont passés de moins de 200 000 en 2017 à plus de 600 000 en 2024. Il y a tout juste un an, l’exécutif surenchérissait et fixait à l’institution un objectif de 1,5 million de contrôles en 2027.
Voir aussi Salariées de France Travail : « nous sommes devenues le SAV de la machine » (oclibertaire.lautre.net)
Conséquence de la loi Darmanin de janvier 2024, le premier site pilote « France asile » à ouvert hier, lundi 19 mai 2025, dans les locaux de la préfecture de Cergy-Pontoise. Le Collectif Asile IDF entend alerter sur les risques d’atteintes au droit d’asile que ce nouveau dispositif fait courir, en l’absence de certaines garanties essentielles.
Au-delà des responsables politiques de gauche, même les partisans de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe se montrent franchement sceptiques.
Bruno Retailleau a annoncé vouloir dissoudre Urgence Palestine et le mouvement antifasciste Jeune garde. Alors que le nombre de dissolutions n’a jamais été aussi élevé, le sociologue Pierre Douillard-Lefèvre retrace l’histoire de cette procédure.
Deux policiers ont extorqué 140 à 800 euros à des automobilistes en Île-de-France, pour éviter la perte de points ou le placement en fourrière. Ils ont fini par se faire coincer, après une première affaire classée en 2022.
Une vidéo montrait l’agent en train de percuter violemment un observateur de la Ligue des droits de l’Homme lors d’une manifestation, le 1er mai 2021 à Paris.
Des mobilisations en mer et à terre sont prévues au long du week-end dans l’archipel des Glénan, dans le Finistère, à l’initiative de Levons les voiles et des Soulèvements de la Terre, dans le cadre de la campagne « Désarmer Bolloré ».
cette relique des années Pompidou — qui, sur 41 km, devrait artificialiser 516 hectares, dont 142 de forêt, et nécessiter la construction de huit viaducs […] devant les atermoiements de l’État à lancer de nouveau projets routiers après le fiasco de l’A69, le calendrier, qui prévoyait un début des travaux en 2027, a depuis glissé de plusieurs années.
Ils et elles espèrent réunir quatre grands combats écologistes contre l’industrialisation du fleuve : le Canal Seine-Nord Europe ; l’entrepôt logistique Green Dock, en Seine-Saint-Denis ; le drainage de la zone humide de la Bassée, au sud-est de Paris ; et la bétonisation du triangle de Gonesse, au nord de la capitale.
La campagne BDS est une campagne de citoyens, c’est à chacun de s’en emparer pour affirmer son pouvoir d’opposition à l’apartheid pratiqué par Israël. Par le boycott économique d’abord, le plus simple, à la portée de chacun quand il achète un produit ou utilise un service, mais aussi, en fonction de vos activités, le boycott culturel, universitaire, sportif…
Pour interpeller l’Élysée en quelques secondes :
1/ cliquez sur le bouton envoyer
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Un site pour répertorier de manière simple et synthétique des moyens à ta portée pour soutenir la Palestine
Après la presse et l’édition, une poignée de grandes fortunes mettent la main sur la musique et les festivals. Le syndicat des musiques actuelles (SMA) publie une cartographie pour alerter sur la concentration en cours en France.
how long after a sovereign ruler of a repressive state murders one of your columnists should you make a deal with him ? The answer, it turns out, is a little over six years.
The ruling ideology of MAGA is not conservative. It is revanchist. And it is ideological only in the way fascism is ideological : it provides coherence through scapegoats, not solutions. It does not seek to govern. It seeks to rule.
L’historienne américaniste Sylvie Laurent […] balaie l’idée d’un “retournement” récent de la “tech” vers le camp réactionnaire […] Le texte soutient la thèse inverse : l’histoire de la Silicon Valley est marquée idéologiquement à droite, depuis les années 1960 alors que l’idéologie californienne amorce un mariage avec le néolibéralisme grandissant.
L’Union européenne ne sera jamais autre chose qu’un verrou néolibéral.
l’objectif de la gauche doit être la socialisation des entreprises. C’est à la fois plus clair, sur le plan argumentatif, et plus efficace à long terme sur le plan technique. Les principaux financements de son projet de société devraient venir de la hausse de l’emploi, des salaires et des cotisations patronales. Son but ne devrait pas être simplement de taxer les profits, mais de les diminuer. Son but ne devrait pas être uniquement de taxer les dividendes, mais de les faire progressivement disparaître. Son but ne devrait pas être de taxer les milliardaires, mais de rendre impossible leur existence.
le Brésil est une invention. Elle est née précisément de l’invasion, d’abord par les Portugais, poursuivie par les Hollandais, puis encore par les Français, qui se sont tous passés le mot d’ordre pour ne jamais interrompre cette invasion. Il faut prêter l’oreille à ces derniers mots : l’invasion se poursuit. Il s’agit d’un génocide – pardon, de dizaines de génocides, puisque l’on parle ici de dizaines de peuples exterminés par le fer et le feu, et aussi par les virus et autres bactéries apportées par les envahisseurs.
le métissage propre à la société brésilienne aurait su créer – et fournir au monde – un modèle de société où le racisme n’existe pas. En réalité, ce mythe d’un pays métissé et harmonieux ne cacherait-il pas l’héritage sombre de l’esclavage, sans cesse renouvelé et renforcé par la période de la dictature militaire (1964-1985) ?
Une critique anarchiste d’Anti-Tech Resistance par Nicolas Bonanni
The brain is much less like a machine than it is like the murmurations of a flock of starlings or an orchestral symphony
Bref : il suffit de le vouloir.
Vous aussi vous pensez qu’utiliser Gmail (ou les autres géants d’internet) ce n’est plus acceptable ? Vous savez déjà que ces fournisseurs de mails sont des ogres qui dévorent vos données, votre vie privée et qui polluent allégrement ! Oui… Mais comment sortir de ces fournisseurs ? Changer pour un mail plus éthique ? Quelles sont les alternatives ?
A new project launching today pulls back the curtain on one of its lesser-seen efforts, revealing the real human work behind preserving public records for the digital age.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
25.05.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 17 février 2025 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
Dans son livre, « Your face belongs to us », Kashmir Hill nous permet de comprendre que la reconnaissance faciale n’est pas un projet technologique. Elle est un projet idéologique, soutenue et financée par des gens qui ont un projet politique radical pour la société. Elle est un outil qui vise à contourner le droit pour faire advenir une autre société.
Suite de notre plongée dans le livre de Kashmir Hill, « Your face belongs to us ». Après avoir observé l’histoire du développement de la reconnaissance faciale, retour sur l’enquête sur le développement de Clearview, la startup de la reconnaissance faciale. 2ᵉ partie.
Le cœur du livre de Kashmir Hill, Your face belongs to us, est consacré à l’histoire de l’entreprise Clearview. Hill rappelle que lorsqu’elle entend parler de cette entreprise jusqu’alors inconnue, face au silence qu’elle reçoit de ses fondateurs, elle contacte alors des policiers qui lui en font immédiatement les louanges : Clearview parvient à identifier n’importe qui, lui expliquent-ils ! Pourtant, quand ils entrent une photo de la journaliste dans le moteur, celui-ci ne fournit aucune réponse, alors que de nombreuses images d’elle sont disponibles en ligne, ce qui devrait permettre de la réidentifier facilement. En fait, ce n’est pas que la journaliste n’est pas dans la base, mais que toute recherche sur elle est protégée et déclenche même une alerte quand quelqu’un s’y essaye.
Cette anecdote permet de montrer, très concrètement, que ceux qui maintiennent la base disposent d’un pouvoir discrétionnaire immense, pouvant rendre des personnes totalement invisibles à la surveillance. Les constructeurs de Clearview peuvent voir qui est recherché par qui, mais également peuvent contrôler qui peut être retrouvé. Cet exemple est vertigineux et souligne que les clefs d’un tel programme et d’un tel fichier sont terribles. Que se passera-t-il quand le suspect sera le supérieur d’un agent ? Qui pour garantir l’incorruptibilité d’un tel système ? On comprend vite que dans une société démocratique, un tel outil ne peut pas être maintenu par une entreprise privée, hormis si elle est soumise à des contrôles et des obligations des plus rigoureux – et le même problème se pose si cet outil est maintenu par une entité publique. Ce qui n’est absolument pas le cas de Clearview.
Hill raconte longuement l’histoire de la rencontre des cofondateurs de Clearview. Elle souligne le fait que ceux-ci se rencontrent du fait de leurs opinions politiques, lors de réunions et de meetings en soutien à la candidature de Donald Trump à l’été 2016. Hoan Ton-That, le développeur et confondateur de Clearview, fasciné par le candidat républicain, prend alors des positions politiques racistes que ses amis ne lui connaissaient pas. C’est via les réseaux républicains qu’il rencontre des personnages encore plus radicaux que lui, comme Peter Thiel, le milliardaire libertarien qui sera le premier financeur du projet, ou encore Richard Schwartz, qui deviendra son associé. Si les deux cofondateurs de Clearview ne sont pas des idéologues, le produit qu’ils vont imaginer correspond néanmoins aux convictions politiques de l’extrême-droite américaine dont ils se revendiquent à cette époque. L’entreprise va d’ailleurs particulièrement attirer (et aller chercher) des investisseurs au discours politique problématique, comme Paul Nehlen, tenant du nationalisme blanc.
C’est en voyant fonctionner l’application russe de reconnaissance faciale FindFace, qui permet de retrouver les gens inscrits sur VKontakte, le réseau social russe, que Ton-That a l’idée d’un produit similaire. En novembre 2016, il enregistre le site web smartcherckr.com. Le projet se présente alors comme un système de réidentification depuis une adresse mail ou une image, permettant d’inférer les opinions politiques des gens… dans le but « d’éradiquer les gauchistes » !
Si depuis les discours des fondateurs se sont policés, nous avons là des gens très conservateurs, qui tiennent des propos d’extrême-droite et qui vont concevoir un outil porteur de ces mêmes valeurs. La reconnaissance faciale et ceux qui la portent sont bien les révélateurs d’une idéologie : ils relèvent tout à fait du technofascisme que dénonce le journaliste Thibault Prévost dans son livre, Les prophètes de l’IA. Et nul ne peut faire l’économie du caractère fasciste que porte la possibilité de réidentifier n’importe qui, n’importe quand pour n’importe quelle raison. C’est d’ailleurs là l’héritage de la reconnaissance faciale, inspirée des théories racistes de Francis Galton, qui va donner naissance à la police scientifique d’Alphonse Bertillon, comme à l’eugénisme et à la phrénologie d’un Cesare Lombroso. L’analyse des traits distinctifs des êtres humains est d’abord et reste le moyen de masquer le racisme sous le vernis d’une rigueur qui se veut scientifique. Hill suggère (sans jamais le dire) que Clearview est un projet politique.
Hill souligne un autre point important. Elle n’est pas tendre avec l’arrivisme du jeune informaticien australien Hoan Ton-That qui se fait un nom en créant des outils de phishing via des quizz pour Facebook et des jeux pour iPhone. Elle montre que celui-ci n’a pas beaucoup de conscience morale et que le vol des données, comme pour bien de porteurs de projets numériques, n’est qu’un moyen de parvenir à ses fins. Dès l’origine, Ton-That mobilise le scraping pour construire son produit. Derrière ce joli mot, la pratique consiste à moissonner des contenus en ligne, sauf que cette récolte consiste à ramasser le blé qui a poussé sur les sites web des autres, sans le consentement des sites que l’on pille ni celui des utilisateurs dont on vole les données. En juin 2017, une première version de l’outil de recherche de visage est lancée, après avoir pillé quelque 2,1 millions de visages provenant de plusieurs services en ligne, comme Tinder. À la fin 2018, elle comportera plus de 2 milliards d’images. L’entreprise qui a changé de nom pour Clearview, dispose alors d’un produit robuste. Seuls Facebook et Google disposent de plus de portraits que lui.
Certes, Clearview a volé toutes les images disponibles. Facebook, Google ou Linked-in vont officiellement protester et demander l’effacement des images volées. Reste que les géants n’intentent aucun procès à la startup. Il faut dire que les entreprises de la Tech sont en effet refroidies par les échecs de Linked-in à lutter contre le scraping. Dans un bras de fer avec une entreprise qui a moissonné les données du réseau social, Linked-in a été débouté en 2017 par un jugement confirmé en appel en 2019. Le tribunal de Californie a déclaré qu’il était légal de collecter des informations publiques disponibles sur le net. Le jugement a gelé les ardeurs des géants à lutter contre un phénomène… qu’ils pratiquent eux-mêmes très largement.
Hill pointe également que Ton-That n’est pas un génie du développement. Comme nombre d’ingénieurs, non seulement il vole les données, mais il a recours à des outils existants pour développer son application, comme OpenFace. Ton-That n’a pas d’états d’âme. Si les géants de la Tech refusent de sortir un produit de réidentification, c’est parce qu’ils ont peur des retombées désastreuses d’un tel outil, en termes d’image. Ce n’est pas le cas de Ton-That.
Reste que c’est bien la qualité de l’application qui va convaincre. Clearview permet d’identifier des gens dans la foule quelles que soient les conditions (ou presque). Pour tous ceux qui l’essayent, l’application semble magique. C’est à ce moment que les investisseurs et les clients se précipitent… D’abord et avant tout des investisseurs libertariens, très marqués politiquement. Pourtant, ceux-ci sont conscients que l’application risque d’avoir des problèmes avec les régulateurs et va s’attirer des poursuites en justice. Mais le risque semble plutôt les convaincre d’investir. Hill sous-entend par là un autre enjeu majeur : l’investissement s’affole quand les produits technologiques portent des enjeux de transformation légale. Si les capitaux-risqueurs ont tant donné à Uber, c’est certainement d’abord parce que l’entreprise permettait d’agir sur le droit du travail, en le contournant. C’est l’enjeu de modification des règles et des normes que promettent les outils qui muscle l’investissement. C’est parce que ces technologies promettent un changement politique qu’elles sont financées. Pour les investisseurs de Clearview, « pénétrer dans une zone de flou juridique constitue un avantage commercial ». Hill suggère une fois encore une règle importante. L’investissement technologique est bien plus politique qu’on ne le pense.
Mais, il n’y a pas que les investisseurs qui vont voir dans Clearview un outil pour contourner les normes. Ses clients également.
Après avoir tenté d’élargir le recrutement de premiers clients, Clearview va le resserrer drastiquement. Au-delà du symbole, son premier client va être la police de New York. Mais là encore, Clearview ne rencontre pas n’importe quels policiers. L’entreprise discute avec des officiers qui ont soutenu les théories problématiques de la vitre brisée, des officiers qui ont promu le développement du Big data dans la police et notamment les systèmes tout aussi problématiques de police prédictive. C’est donc par l’entremise de policiers radicaux, eux aussi très marqués à droite, que Clearview signe, en décembre 2018, un contrat avec la police de New York. Le contrat demande que l’entreprise prenne des engagements en matière de sécurité et de contrôle des agents qui l’utilisent. Le nombre de requêtes sur l’application décolle. Pourtant, après 6 mois de tests et plus de ² requêtes, la police de New York renonce à poursuivre le contrat. Elle aussi est inquiète de la perception par l’opinion publique. Sa direction a plus de pudeurs que les officiers qui ont permis le rapprochement entre la startup et la police. D’autres départements de police n’auront pas ces pudeurs. L’Indiana, la Floride, le Tennessee vont se mettre à utiliser Clearview. Viendront Londres puis le Département américain de la sécurité intérieure. Des agences du monde entier testent l’outil et l’adoptent : Interpol, la police australienne, canadienne… Clearview multiplie les contrats alors que l’entreprise est encore totalement inconnue du grand public. Malgré ces contrats publics, l’entreprise reste sous les radars. Assurément, parce que son usage permet là aussi pour ses clients de s’affranchir des règles, des normes et des modalités d’examen public en vigueur. Alors que la reconnaissance faciale est une technologie sulfureuse, l’abonnement discret à Clearview permet de le rendre invisible. La zone de flou de légalité profite à tous.
En 2017, un militant de l’ACLU entend parler de Rekognition, l’outil de reconnaissance faciale développé par Amazon et lance une campagne à son encontre. L’ACLU lance l’outil sur les photos de 535 membres du Congrès et en identifie faussement 28 comme des criminels connus des services de police. L’ACLU lance sa campagne pour interdire la surveillance des visages, que quelques villes adopteront, comme San Francisco ou Oakland. Pour Clearview, ces controverses sont préjudiciables. La startup va alors utiliser le même test sur son propre produit qui ne déclenche aucune erreur et identifie parfaitement les 535 membres du Congrès. D’ailleurs, quand on met une photo provenant du site This Person Does not exist dans Clearview, l’application ne produit aucun résultat !
Bien sûr, Kashmir Hill rappelle que des Américains qui ont été et continuent d’être indûment arrêtés à cause de la reconnaissance faciale. Mais ces rares exemples semblent n’avoir plus grand poids. Le Nist qui a testé quelque 200 algorithmes de reconnaissance faciale a montré qu’il y avait de fortes variations selon les produits.
En décembre 2021, Clearview a soumis son algorithme au NIST pour évaluation. Son logiciel de reconnaissance facial a obtenu parmi les meilleurs résultats.
Pour les médias, ces variations dans les résultats des outils de reconnaissance faciale montrent que la reconnaissance faciale est biaisée, mais elles montrent plutôt qu‘il y a de bons algorithmes et de mauvais. Le NIST dispose de 2 sortes de tests, le premier pour comparer deux images et déterminer si le système est capable d’identifier une même personne et le second pour chercher un visage particulier dans une base de données remplie de visages. Contrairement à ce que l’on pense, les pires biais se trouvent plutôt dans le premier cas, où les systèmes ont du mal avec à reconnaître les sujets féminin, noirs ou asiatiques. « Reste que, aussi précis qu’ils soient, les algorithmes de reconnaissance faciale déployés dans des sociétés inégalitaires et structurellement racistes vont produire des résultats racistes ». Les personnes faussement arrêtées par la reconnaissance faciale étaient toutes noires, rappelle Hill. Ce qui est une preuve supplémentaire, non seulement de ses défauts, mais plus encore de son ancrage idéologique.
L’exemple du développement de Clearview nous rappelle en tout cas qu’il n’y a pas de neutralité technologique. Les outils ne sont pas des outils qui dépendent des usages qu’on en fait, comme le dit l’antienne. Ils ont des fonctionnalités spécifiques qui embarquent des idéologies. L’essor de Clearview nous montre très bien qu’il est un instrument au service d’un projet politique. Et que quels que soient ses défauts ou ses qualités, la reconnaissance faciale sert des objectifs qui ne sont pas que ceux, financiers, d’une classe sociale qui a intérêt à son succès, mais bien avant tout, ceux, politiques, d’idéologues qui ont un projet. Et ce projet, on l’a vu, n’est pas celui de construire une société apaisée, mais son exact contraire : faire avancer, dans l’ombre, les technologies nécessaires à l’avènement de la dissolution de l’Etat de droit.
(à suivre)
19.05.2025 à 07:42
Khrys
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Human Rights Watch (HRW) a publié mercredi 14 mai un rapport accablant sur les conditions de travail des migrants employés sur les chantiers, qui s’accélèrent à l’approche de l’événement.
Le rapport : Arabie saoudite : Des travailleurs migrants électrocutés, décapités et victimes de chutes mortelles au travail (hrw.org)
Les manifestant·es qui contestent depuis six mois le pouvoir en place en Serbie se sont joints à la lutte contre la plus grande mine de lithium d’Europe. Ce projet, soutenu par l’UE, menace les réserves d’eau potable du pays.
L’abolition du nucléaire en Belgique, votée en 2003, a été rayée d’un trait de plume, jeudi 15 mai, par les députés du pays. L’arrêt total des sept réacteurs belges, initialement prévu pour 2025 et repoussé à 2035 pour deux d’entre eux, objet d’une loi emblématique il y a deux décennies, est ainsi enterré.
Electronic visa data and biometric technologies will be used by the UK’s immigration enforcement authorities to surveil migrants living in the country and to ‘tighten control of the border’, attracting strong criticism from migrant support groups
Pendant plus de 20 ans, des cybercriminels ont transformé des milliers de routeurs obsolètes en proxys résidentiels pour dissimuler leurs activités illégales. Après une traque d’un an, les autorités viennent de démanteler le réseau Anyproxy/5Socks et d’inculper quatre personnes.
Microsoft founder Bill Gates said he intends to give away 99 % of his vast fortune over the next 20 years. Gates said he would accelerate his giving via his foundation, with plans to end its operations in 2045.”People will say a lot of things about me when I die, but I am determined that ‘he died rich’ will not be one of them,” he wrote in a blog post on Thursday.
The International Criminal Court’s chief prosecutor has lost access to his email, and his bank accounts have been frozen.The Hague-based court’s American staffers have been told that if they travel to the U.S. they risk arrest.
Voir aussi Microsoft a supprimé le compte email du procureur de la Cour pénale internationale (next.ink)
Progressive streamer Hasan Piker’s recent detention by CBP at the Chicago airport has generated widespread outrage — and rightfully so. No US citizen should be interrogated about their political beliefs when re-entering their own country. But while CBP’s behavior was egregious, Piker’s response was potentially even more dangerous : he chose to engage in a two-hour conversation with federal agents without a lawyer present, streaming about it afterward as if this were just more content for his millions of followers.
A Nashville restaurant owned by MAGA musician Kid Rock reportedly closed over the weekend to avoid the Trump administration’s ICE raids.
Pour limiter les conséquences des politiques menées par le président américain, certains élus tentent non sans mal de jouer de leur pouvoir, comme le prévoit le système fédéral.
“By proving this engine works beyond the lab, Venus brings the world closer to a future where hypersonic travel—traversing the globe in under two hours—becomes possible
Carla Hayden, the first African American to hold the post, was fired over diversity initiatives.
À ce jour, la limite théorique de survie humaine était de 35 °C au thermomètre humide, ce qui représente 35 °C avec une humidité de 100 % ou 46 °C avec 50 % d’humidité. Or, les présents travaux montrent que cette limite est plus basse et serait comprise entre 26 °C et 31 °C au thermomètre humide.
La glaciologue ne cesse d’alerter depuis des années sur les menaces imminentes qui pèsent sur les glaciers en raison du changement climatique, alors que l’Unesco et l’Organisation météorologique mondiale ont déclaré 2025 année internationale de leur préservation. Elle épingle, au passage, le solutionnisme technologique.
Meta has announced it will use EU personal data from Instagram and Facebook users to train its new AI systems from 27 May onwards. Instead of asking consumers for opt-in consent, Meta relies on an alleged ‘legitimate interest’ to just suck up all user data.
In response to X user queries about everything from sports to Medicaid cuts, the xAI chatbot inserted unrelated information about “white genocide” in South Africa.
Et xAI says an “unauthorized” prompt change caused Grok to focus on “white genocide” (arstechnica.com)
The code review process in place for such changes was “circumvented in this incident,” it continued, without providing further details on how such circumvention could occur
Research flags rise in one-dimensional health research fueled by large language models
“As cost unfortunately seems to have been a too predominant evaluation factor when organizing this, what you end up having is lower quality”
En voulant ébahir le public avec des images générées par intelligence artificielle, la société de production de George Lucas a réussi à se mettre à dos ses plus grands fans.
Dans le sud de la Syrie, les agriculteurs de la vallée du Yarmouk vivent sous la menace constante des incursions militaires israéliennes. Depuis décembre, ils sont privés d’accès à leurs terres et confrontés à une crise de l’eau.
Selon le Hamas, au moins 28 personnes ont été tuées mardi dans des frappes israéliennes sur deux hôpitaux de Gaza.
La Défense civile palestinienne a recensé, jeudi 15 mai, plus de 160 morts en moins de 48 heures sous les bombardements israéliens. Si le blocus total de l’aide humanitaire et la famine qu’il entraîne ont suscité de multiples condamnations internationales, aucune action concrète n’a été entreprise pour y mettre un terme
New York University is withholding a student’s diploma after he condemned Israel’s deadly war on Gaza during his graduation ceremony speech. On Wednesday, Logan Rozos, an undergraduate student speaker from NYU’s Gallatin School of Individualized Study, delivered his commencement speech in which he said : “The only thing that is appropriate to say in this time and to a group this large is a recognition of the atrocities currently happening in Palestine.”
Créée en février dernier, la Fondation humanitaire pour Gaza se dit prête à livrer 300 millions de repas aux Gazaouis en quelques semaines. Mais ses objectifs, ses plans et ses dirigeants semblent plutôt indiquer qu’elle n’est qu’un faux nez des États-Unis et d’Israël pour appliquer le plan de contrôle total sur Gaza.
Voir aussi A new aid regime for Gaza : Humanitarian facade, military core (globalvoices.org)
Comment ont-ils pu laisser cela se produire ? C’est la question que tout le monde se pose, des années plus tard, en repensant aux crimes atroces commis dans le passé. Tout semble si clair dans les livres d’histoire : crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide…Ce n’est pas que ces choses ne soient pas claires sur le moment. En fait, elles sont souvent documentées de manière très détaillée
La bande de Gaza est confrontée à « un génocide, un écocide et un futuricide », dénonce l’historienne et politiste Stéphanie Latte Abdallah. Elle a dirigé l’ouvrage collectif « Gaza, une guerre coloniale », paru le 14 mai.
Enterrer ses morts, leur donner une sépulture et faire son deuil est un acte éminemment politique lorsqu’il s’exerce sous domination coloniale. En ce qu’il représente un moment de rassemblement et de communion, il est un acte de résistance. Pour cela, Israël en a fait une cible de sa politique.
Dans Put your soul on your hand and walk, une cinéaste iranienne filme ses conversations avec une jeune photographe palestinienne de Gaza, tuée le 16 avril dernier.
Mexico’s first presidenta pledges full restitution and recognition of sacred sites as Wixárika leaders celebrate long-overdue justice in the mountains of Nayarit.
She’s a Russian-born researcher who was detained by Customs and Border Protection back in February when traveling back from a conference in France. […] Apparently out of sheer spite, and faced with the prospect of losing another case where they had egregiously overreached and overreacted, the government charged Petrova with felony smuggling. That’s a charge that carries up to 20 years in prison.
Adriana Smith était enceinte de neuf semaines quand elle a été admise à l’hôpital. Ses proches déplorent n’avoir aucun pouvoir décisionnaire sur son maintien en vie.
Le tribunal administratif de la Martinique a condamné, le 12 mai, l’État français à indemniser deux anciennes ouvrières agricoles exposées au chlordécone […] Chacune recevra 10 000 euros en réparation du « préjudice moral d’anxiété » lié au risque élevé de contracter des pathologies graves, comme la maladie de Parkinson ou certains cancers du sang, reconnus comme maladies professionnelles
Après une inspection sur le thème des contrefaçons, falsifications et fraudes sur le site EPR de Flamanville (Manche), le gendarme du nucléaire, l’ASNR, a rendu un rapport sévère.
Selon les révélations de Mediapart, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) prévoit de sous-traiter la sécurité à l’entrée des sites nucléaires sensibles, y compris des installations militaires.
Inondées par des centaines de milliers de tonnes de vêtements mis sur le marché chaque année et jetés au même rythme, la France et ses ressourceries étouffent sous les déchets textiles. Pendant longtemps, la situation a été maîtrisée par l’export de nos fripes à l’étranger, mais ce système, pris dans un circuit engorgé par la surproduction, s’écroule.
La petite ville du Finistère est entrée dans le Guinness World Records en rassemblant des personnes déguisées en Schtroumpf. […] Pour qu’aucun Schtroumpf ne manque à l’appel, le maire avait pris un arrêté municipal insolite, pour interdire aux bars de la ville de vendre des boissons aux Schtroumpfs pendant le comptage du rassemblement.
Les notifications Pronote qui apparaissent sur le téléphone à toute heure, même tard le soir, pour informer des devoirs, de l’arrivée de nouvelles notes ou d’un changement d’emploi du temps seront peut-être bientôt de l’histoire ancienne.
Pour bénéficier de tarifs préférentiels dans ses transports publics, la région Occitanie incite à utiliser une application créée par une start-up suisse qui repose sur la géolocalisation de ses utilisateurices.
« C’est la première fois qu’un juge français vient reconnaître le caractère discriminatoire du refus de la CPAM et l’atteinte à la vie privée. C’est inédit »
Voir aussi Un jeune homme trans, à qui la CPAM refusait de prendre en charge une mastectomie, obtient gain de cause en justice (franceinfo.fr)
La juge a ordonné mercredi à la caisse primaire d’assurance-maladie du Bas-Rhin de prendre en charge l’intervention chirurgicale et, reconnaissant un préjudice, l’a condamnée à verser au requérant 3 000 euros de dommages et intérêts.
Les infractions anti-LGBT + ont augmenté de 5 % en France l’an dernier, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Les « crimes et délits » sont en hausse de 7 %.
Une douzaine d’anciens élèves de l’établissement d’enseignement privé catholique Le Kreisker à Saint-Pol-de-Léon (29) dénoncent des violences physiques et sexuelles qui auraient été commises dans les années 1950 à 1980 par des membres du corps enseignant de cette institution réputée.
L’administration Trump a fait une priorité de la lutte contre les politiques de diversité et d’inclusion au sein des universités, de l’administration et des grandes entreprises, qu’elles aient ou non leur siège aux États-Unis. Du côté des grands groupes français, on préfère éviter le sujet.
Le 7 mai, la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, présentait le plan « Filles et maths », pour inciter les filles à étudier les sciences. Ces inégalités sont loin d’être nouvelles, et ont même été aggravées par la réforme de 2019 du lycée de Jean-Michel Blanquer.
les femmes ont une empreinte carbone 26 % moins élevée dans les domaines de l’alimentation et des transports.
Voir aussi The gender gap in carbon footprints : determinants and implications (lse.ac.uk)
Une jeune technicienne naturaliste a été agressée par un agriculteur, ancien patron de la FNSEA de Loire-Atlantique. Un nouvel incident dans la guerre de l’agro-industrie contre les acteurs de l’environnement.
Victoire surprise pour le groupe Liot, jeudi 15 mai, à l’Assemblée. Après le rejet en commission du moratoire sur la fermeture des maternités mis sur la table par le groupe parlementaire, les députés l’ont voté en séance et ont adopté l’ensemble de la proposition de loi visant à lutter contre la mortalité infantile, portée par Paul-André Colombani.
Des femmes et leurs enfants dorment depuis des semaines dans la rue au nord de Paris, faute de logement et d’hébergement d’urgence. Regroupées dans un collectif, elles ont récemment occupé l’université Paris-8, avant d’en être expulsées.
Le tribunal correctionnel a aussi prononcé une peine d’inéligibilité de deux ans ainsi que son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Son avocat, Jérémie Assous, a aussitôt annoncé que son client fera appel de ces condamnations.
Voir aussi Depardieu condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles : “C’est une première victoire” (telerama.fr)
« Dorénavant, on sait que Gérard Depardieu est bien un agresseur sexuel. »
Et Anouk Grinberg : “Pour une fois, dans l’affaire Depardieu, les plaignantes ont été entendues” (france24.com)
“Souvent, ces jeunes femmes sont victimes d’actes de violences par leur proxénète. Ou se sentent en danger. Certaines appellent alors 17, et c’est souvent comme ça que ces affaires éclatent et qu’on se rend compte, qu’il y avait aussi de la prostitution et qu’elles étaient sous emprise”
la Cour de cassation a annulé la décision de la Chambre de l’instruction de Paris qui avait reconnu l’existence de propos racistes et sexistes tenus par les personnes mises en examen, sans pour autant avoir jugé utile d’en tirer les conséquences juridiques nécessaires. Cette censure marque une étape importante dans la reconnaissance de la gravité des faits. Il s’agit d’une première victoire pour les victimes, dont les témoignages ont mis au jour des violences inouïes, à la fois physiques, psychologiques et symboliques.
Le système, très organisé, se concentrait sur des jeunes femmes recrutées en Chine. Très souvent endettées, elles étaient envoyées en Europe, et finalement en France dans des villes de province, où elles ne restaient que quelques jours. Les appartements étaient généralement loués par des plateformes type Airbnb. […] Selon les enquêteurs, plus d’une centaine de jeunes Chinoises ont été recrutées et effectuaient de quatre à cinq passes par jour, de quoi rapporter 800.000 euros par mois au réseau.
Cette biologiste, enseignante, écrivaine et militante avait dû s’exiler en France, en 1971. Elle s’est éteinte mercredi 14 mai, à l’âge de 90 ans.
Si LFI ne saurait être au-dessus de toute critique, qui peut prétendre qu’il n’en va pas là d’un dysfonctionnement démocratique de premier plan ?
Au fil des ans, le groupe Bolloré a amassé des milliards d’euros grâce à ses activités africaines, à la fois sous forme de remontée de dividendes et grâce aux plus-values réalisées lors des cessions d’actifs. Pour une large part, ce sont ces revenus qui lui ont permis d’acheter son empire médiatique. Même après avoir revendu ses concessions portuaires et ses activités logistiques, Bolloré est loin d’avoir quitté le continent.
Durant trois heures et demie, le chef de l’État s’est défendu sur une multitude de sujets et a évoqué, du bout des lèvres, des référendums aux contours flous.
L’économiste, dont les travaux sur une taxation des plus riches sont plébiscités à gauche, a répondu point par point aux arguments du chef de l’État.
Lors de son intervention sur TF1 mardi, le chef de l’Etat est venu avec ses graphiques. Il a pourtant multiplié les contre-vérités sur le chômage, l’immigration, les retraites, ou encore le taux d’imposition des riches.
« On a l’impression que c’est la FNSEA qui dirige le ministère »
Des élu·es de Guadeloupe et de la Martinique ne décolèrent pas après la procédure enclenchée par l’État, et confirmée par une source à l’AFP ce vendredi 16 mai. L’État a formé un pourvoi contre la décision de la cour administrative d’appel de Paris qui avait reconnu sa responsabilité dans le scandale du chlordécone aux Antilles, un pesticide extrêmement toxique.
Une proposition de loi qui vise à rendre à nouveau l’A69 légale a été adoptée par le Sénat ce jeudi. Elle doit encore poursuivre sa navette législative, mais elle pourrait court-circuiter la décision du tribunal administratif de Toulouse, qui avait acté, en février dernier, l’interdiction du projet d’autoroute.
Voir aussi Autoroute A69 : victoire écocide de la droite sénatoriale qui vote pour la reprise du chantier (humanite.fr)
Malgré le coût faramineux du tout-nucléaire, la France s’enferre dans cette impasse. Voici les bonnes feuilles du livre-enquête « Le nucléaire va ruiner la France ». Laure Noualhat y décortique les mécanismes d’une gabegie.
Un an après les émeutes de mai 2024, l’archipel ultramarin reste marquée par une répression exceptionnelle. Militarisation, arrestations massives et atteintes aux libertés ravivent les blessures du passé colonial jamais refermé.
Ce Premier ministre est cachottier (sollicité par L’Express sur l’objet de sa rencontre avec Marine Le Pen, il a répondu d’un lapidaire : “C’est n’importe quoi !”) et déconcertant. N’est-ce pas lui qui regrettait quelques mois plus tôt que l’un de ses prédécesseurs, Edouard Philippe, ait jugé pertinent de partager avec la patronne des députés RN un dîner ? “Je pense, moi, qu’il y a entre nous et l’extrême droite un fossé qui est infranchissable parce que ce qu’il y a de plus profond dans l’extrême droite ça n’est pas les mesures annoncées qui sont déjà pour un certain nombre d’entre elles choquantes, c’est les arrière-pensées derrière tout ça”, avait-il déclaré. Quant à la rencontre entre Sébastien Lecornu et Marine Le Pen, le même Bayrou l’avait commentée en ces termes : “C’est un mauvais signal à l’égard du pays.”
Le candidat à la présidence de LR dit toute son admiration pour Giorgia Meloni et pour l’eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo.
La leader d’extrême droite dit « partager l’objectif » de Netanyahu et assure qu’il « fait ce qu’il peut » dans la lutte contre le Hamas.
Après la manifestation du Comité du 9 mai samedi 10 mai, l’Action française a marché ce dimanche pour rendre hommage à Jeanne d’Arc, suivie de près par des anciens pétainistes de l’Œuvre française.
une banderole tendue entre deux arbres par ces manifestants et comportant les mots « 9 mai, Paris, Retailleau aime les néonazis » […] serait la cause de ces interpellations.
C’est une affaire ubuesque. Agacés par l’occupation d’un bâtiment par des étudiants de l’UNEF, les services de sécurité de l’Université Paris-Nanterre ont acheté des caméras-espions, fait suivre des étudiant·es et même envisagé de poser des micros.
Des collages islamophobes, provenant d’un site vendant des drapeaux nazis, ont été affichés dans les rues de la ville du Loiret. Une enquête est ouverte pour « provocation à la haine en raison de la religion ».
À l’approche de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU, qui aura lieu en septembre 2025, l’ONG Flagrant Déni appelle la Rapporteuse spéciale sur la torture à classer les grenades à effet de souffle françaises parmi les armes interdites.
Les syndicats Sud Education et FSU-SNUipp ainsi que les Soulèvements de la Terre dénoncent la mainmise du groupe Bolloré sur les manuels scolaires, notamment via Hachette. Ils appellent au boycott dans une tribune.
Cher·es parlementaires et politiques qui votez des lois ou publiez des circulaires racistes : qui récolte vos fruits et légumes ? En France – premier producteur agricole européen – […] sans les saisonnières et saisonniers étrangers, il serait impossible de fournir les stocks dont nous avons besoin pour nous nourrir.
À Paris, la mobilisation nationale des agent·es a permis de prendre le pouls de leur colère. Usé·es par le manque de moyens autant que par le « mépris » qu’iels subissent, iels s’insurgent contre la nouvelle potion austéritaire annoncée par le gouvernement.
Face aux résultats accablants d’analyses d’eau indépendantes menées sur la plage de Penfoul à Landunvez, les analyses bactériologiques révèlent une contamination préoccupante de l’eau de baignade par des bactéries pathogènes »
La cour d’appel de Lyon a confirmé jeudi la relaxe de sept écologistes qui s’étaient introduits sur le site d’Arkema à Pierre-Bénite pour dénoncer la pollution aux « polluants éternels ». L’un d’entre eux est en revanche condamné pour “rébellion”.
Des collectifs des quatre coins de la France se sont rassemblés à Paris contre les projets d’une multinationale minière française, Imerys. De la Bretagne à la Dordogne, tous sont impactés par l’extraction, poussée au nom de la transition écologique.
L’annonce de la suppression de plus de 600 emplois, dont la moitié à Dunkerque, a ravivé la colère des salariés d’ArcelorMittal
Pierre-Édouard Stérin est milliardaire, réac, note tout le monde sur dix, et il a un plan : investir 150 millions d’euros sur dix ans pour diffuser ses idées et faire « gagner mille villes » au RN aux municipales de 2026. Ce mercredi, pour la deuxième fois, il n’a pas répondu à la convocation de la commission d’enquête parlementaire pour s’expliquer sur son projet d’influence politique nommé Périclès.
Google, Microsoft, Amazon, X, and the entire tracking-based advertising industry rely on the “Transparency & Consent Framework” (TCF) to obtain “consent” for data processing. This evening the Belgian Court of Appeal ruled that the TCF is illegal. The TCF is live on 80 % of the Internet.
The state of Texas reached a mammoth financial agreement with Google last week, securing $1.375 billion in payments to settle two three year-old lawsuits.
Internal Google documents show that the tech giant feared it wouldn’t be able to monitor how Israel might use its technology to harm Palestinians.
European software vendor Nextcloud has accused Google of deliberately crippling its Android Files application, which it says has more than 800,000 users.
Voir aussi Google backs down after locking out Nextcloud Files app (go.theregister.com)
Un jury populaire états-unien vient d’accorder à Meta 167 millions de dollars de dommages et intérêts. NSO avait en effet été reconnu coupable d’avoir infecté 1 400 terminaux Android entre 2018 et 2020 via la messagerie chiffrée WhatsApp. Les témoignages de responsables de l’éditeur israélien lèvent par ailleurs un coin de voile sur le modus operandi de son logiciel espion, de son prix, et du nombre de personnes qu’il avait ciblé… ou pas.
Voir aussi Seven things we learned from WhatsApp vs. NSO Group spyware lawsuit (techcrunch.com)
Cette plainte, menée par trois avocats dont Julien Bayou, est le pendant français de l’affaire des écoutes abusives par la marque. Le remboursement des appareils est réclamé.
La plateforme du milliardaire d’extrême droite a enregistré le départ de 11 millions d’utilisateurices européen·nes en moins d’un an, dont 2,7 millions de Français·es, selon les chiffres récemment publiés par l’entreprise.
Ou comment notre accoutumance aux images de mort qui défilent sur nos écrans, nous prépare culturellement au fascisme.
Dans Gaza, il y a le déboussolement porté à son comble quand l’Etat représentatif d’un peuple qui a subi le génocide commet un génocide à son tour, quand les dirigeants d’un peuple pour le martyre duquel a été forgée la catégorie de « crime contre l’humanité », sont poursuivis pour crime contre l’humanité.
Si la montée de l’extrême droite, avec son cortège de haine et de violence, inquiète, l’arsenal légal peut devenir une arme à double tranchant dans la lutte contre les aspirations fascisantes.
l’UE envisagerait d’accorder des dérogations aux entreprises américaines sur l’impôt minimum mondial sur les multinationales mis en place dans le cadre de l’OCDE et dont les Etats-Unis de Trump se sont retirés. Si cela venait à être confirmé, ce serait une grave erreur : l’Europe ne doit en rien reculer dans le bras de fer lancé par Trump sur les régulations européennes, qu’elles soient fiscales, sociales ou écologiques
En ciblant les programmes de « diversité, équité et inclusion » (DEI), Donald Trump s’attaque surtout à un symbole, qui renvoie à l’héritage du mouvement des droits civiques et plus récemment au mouvement « Black Lives Matter ».
Des étudiant·es en médecine mobilisent contre la proposition de loi Garot visant à réguler l’installation des médecins contre les déserts médicaux. D’autres étudiants la soutiennent, dont le collectif Pour une santé engagée et solidaire.
Fin avril 1945, les Françaises étaient appelées aux urnes pour la première fois. Un droit qui doit beaucoup à des centaines de militantes, que l’Histoire n’a pas retenues. Anne-Sarah Bouglé Moalic a retracé leur épopée.
Les ingénieur·es de la Nasa ont miraculeusement réanimé les propulseurs principaux de la sonde Voyager 1 pourtant considérés comme inutilisables depuis 2004. Une mission d’autant plus importante puisqu’elle devait être achevée avant le 4 mai si l’agence spatiale ne voulait pas perdre sa sonde la plus éloignée de la Terre.
Un nourrisson atteint d’une maladie génétique aussi rare que sévère a bénéficié aux Etats-Unis d’une technique innovante, appelée édition de base, capable de corriger une seule lettre de son ADN. Cette avancée ouvre de nouvelles perspectives pour le traitement d’autres pathologies ultra-rares.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
18.05.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 10 février 2025 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
« Le plus grand danger de la reconnaissance faciale vient du fait qu’elle fonctionne plutôt très bien ».
Avec cet article, nous nous lançons dans un dossier que nous allons consacrer à la reconnaissance faciale et au continuum sécuritaire. Première partie.
Your face belongs to us (Random House, 2023), le livre que la journaliste du New York Times, Kashmir Hill, a consacré à Clearview, l’entreprise leader de la reconnaissance faciale, est une plongée glaçante dans la dystopie qui vient.
Jusqu’à présent, j’avais tendance à penser que la reconnaissance faciale était problématique d’abord et avant tout parce qu’elle était défaillante. Elle est « une technologie qui souvent ne marche pas », expliquaient Mark Andrejevic et Neil Selwyn (Facial Recognition, Wiley, 2022), montrant que c’est souvent dans son implémentation qu’elle défaille. La juriste, Clare Garvie, faisait le même constat. Si l’authentification (le fait de vérifier qu’une personne est la même que sur une photo) fonctionne mieux que l’identification (le fait de retrouver une personne dans une banque d’image), les deux usages n’ont cessé ces dernières années de montrer leurs limites.
Mais les choses évoluent vite.
L’une des couvertures du livre de Kashmir Hill.
Dans leur livre, AI Snake Oil, les spécialistes de l’intelligence artificielle, Arvind Narayanan et Sayash Kapoor, soulignent pourtant que le taux d’erreur de la reconnaissance faciale est devenu négligeable (0,08 % selon le NIST, l’Institut national des normes et de la technologie américain). « Quand elle est utilisée correctement, la reconnaissance faciale tend à être exacte, parce qu’il y a peu d’incertitude ou d’ambiguïté dans la tâche que les machines doivent accomplir ». Contrairement aux autres formes d’identification (identifier le genre ou reconnaître une émotion, qui sont bien plus sujettes aux erreurs), la différence cruciale c’est que l’information requise pour identifier des visages, pour les distinguer les uns des autres, est présente dans les images elles-mêmes. « Le plus grand danger de la reconnaissance faciale vient du fait qu’elle fonctionne plutôt très bien » et c’est en cela qu’elle peut produire énormément de dommages.
Le risque que porte la reconnaissance faciale repose tout entier dans la façon dont elle va être utilisée. Et de ce côté-là, les dérives potentielles sont innombrables et inquiétantes. Gouvernements comme entreprises peuvent l’utiliser pour identifier des opposants, des personnes suspectes mais convaincues d’aucuns délits. Certes, elle a été utilisée pour résoudre des affaires criminelles non résolues avec succès. Certes, elle est commode quand elle permet de trier ou d’organiser ses photos… Mais si la reconnaissance faciale peut-être hautement précise quand elle est utilisée correctement, elle peut très facilement être mise en défaut dans la pratique. D’abord par ses implémentations qui peuvent conduire à y avoir recours d’une manière inappropriée et disproportionnée. Ensuite quand les images ne sont pas d’assez bonnes qualités, au risque d’entraîner tout le secteur de la sécurité dans une course sans limites à toujours plus de qualité, nécessitant des financements disproportionnés et faisant peser un risque totalitaire sur les libertés publiques. Pour Narayanan et Kapoor, nous devons avoir un débat vigoureux et précis pour distinguer les bons usages des usages inappropriés de la reconnaissance faciale, et pour développer des gardes-fous pour prévenir les abus et les usages inappropriés tant des acteurs publics que privés.
Certes. Mais cette discussion plusieurs fois posée n’a pas lieu. En 2020, quand la journaliste du New York Times a commencé ses révélations sur Clearview, « l’entreprise qui pourrait mettre fin à la vie privée », le spécialiste de la sécurité, Bruce Schneier avait publié une stimulante tribune pour nous inviter à réglementer la ré-identification biométrique. Pour lui, nous devrions en tant que société, définir des règles pour déterminer « quand une surveillance à notre insu et sans notre consentement est permise, et quand elle ne l’est pas », quand nos données peuvent être combinées avec d’autres et quand elles ne peuvent pas l’être et enfin savoir quand et comment il est permis de faire de la discrimination biométrique et notamment de savoir si nous devons renforcer les mesures de luttes contre les discriminations qui vont se démultiplier avec cette technologie et comment. En France, à la même époque, le sociologue Laurent Mucchielli qui avait fait paraître son enquête sur la vidéosurveillance (Vous êtes filmés, Dunod, 2018 – voir notre compte-rendu de l’époque, désabusé), posait également sur son blog des questions très concrètes sur la reconnaissance faciale : « Quelle partie de la population serait fichée ? Et qui y aurait accès ? Voilà les deux problèmes. » Enfin, les deux professeurs de droit, Barry Friedman (auteur de Unwarranted : policing without permission, 2017) et Andrew Guthrie Ferguson, (auteur de The Rise of Big Data policing, 2017) condamnaient à leur tour, dans une tribune pour le New York Times, « la surveillance des visages » (c’est-à-dire, l’utilisation de la reconnaissance faciale en temps réel pour trouver où se trouve quelqu’un) mais reconnaissaient que l’identification faciale (c’est-à-dire la réidentification d’un criminel, uniquement pour les crimes les plus graves), elle, pourrait être autorisée. Ils y mettaient néanmoins une condition : la réidentification des visages ne devrait pas être autorisée sans décision de justice et sans sanction en cas d’utilisation abusive. Mais, à nouveau, ce n’est pas ce qui s’est passé. La reconnaissance faciale s’est déployée sans contraintes et sans limites.
Les dénonciations comme les interdictions de la reconnaissance faciale sont restées éparses. Les associations de défense des libertés publiques ont appelé à des moratoires et mené des campagnes pour l’interdiction de la reconnaissance faciale, comme Ban Facial Recognition aux Etats-Unis ou Reclaim your face en Europe. Souvent, ces interdictions restent circonscrites à certains types d’usages, notamment les usages de police et de surveillance d’État, oubliant les risques que font courir les outils de surveillance privée.
Reste que le débat public sur son implémentation et ses modalités est inexistant. Au lieu de débats de sociétés, nous avons des « expérimentations » qui dérogent au droit, des déploiements épars et opaques (plus de 200 autorités publiques par le monde sont clientes de Clearview qui n’est qu’un outil parmi une multitude de dispositifs plus ou moins efficaces, allant de la reconnaissance faciale, à la vidéosurveillance algorithmique), et surtout, un immense déni sur les enjeux de ces technologies. Au final, nous ne construisons aucune règle morale sur son utilité ou son utilisation. Nous faisons collectivement l’autruche et son utilisation se déploie sans cadres légaux clairs dans un continuum de technologies sécuritaires et problématiques, allant des drones aux technologies de contrôle de l’immigration.
Dans son livre, Your face belongs to us, Kashmir Hill alterne à la fois une histoire de l’évolution de la technologie et une enquête sur le développement de Clearview.
Sur cette histoire, Hill fait un travail qui met en exergue des moments forts. Elle rappelle d’abord que le terme de vie privée, définit à l’origine comme le droit d’être laissé tranquille par les juristes américains Samuel Warren et Louis Brandeis, était inspiré par la création de la pellicule photographique par Kodak, qui promettait de pouvoir sortir l’appareil photo des studios où il était jusqu’alors confiné par son temps de pause très long. Dans cette longue histoire de la reconnaissance faciale, Hill raconte notamment l’incroyable histoire du contrôle des tickets de trains américains dans les années 1880, où les contrôleurs poinçonnaient les tickets selon un codage réduit (de 7 caractéristiques physiques dont le genre, l’âge, la corpulence…) permettant aux contrôleurs de savoir si le billet contrôlé correspondait bien à la personne qui l’avait déjà présenté. Bien évidemment, cette reconnaissance humaine et basique causa d’innombrables contestations, tant ces appréciations d’un agent à un autre pouvaient varier. Mais la méthode aurait inspiré Herman Hollerith, qui va avoir l’idée de cartes avec des perforations standardisées et va adapter la machine pour le recensement américain, donnant naissance à l’entreprise qui deviendra IBM.
Hill surfe sur l’histoire de l’IA, des Perceptrons de Marvin Minsky, à Panoramic, l’entreprise lancée dans les années 60 par Woody Bledsoe, qui va être la première, à la demande de la CIA, à tenter de créer un outil de reconnaissance des visages simplifié, en créant une empreinte de visages comme autant de points saillants. Elle raconte que les améliorations dans le domaine vont se faire avec l’amélioration de la qualité et de la disponibilité des images et de la puissance des ordinateurs, à l’image des travaux de Takeo Kanade (dans les années 70, pour l’entreprise japonaise NEC), puis de Matthew Turk qui va bénéficier de l’amélioration de la compression des images. Accusé d’être à la tête d’un programme Orwellien, Turk s’en défendra pourtant en soulignant qu’enregistrer les informations sur les gens qui passent devant une caméra est surtout bénin. À croire que notre déni sur les conséquences de cette technologie remonte à loin.
En 2001, lors du Super Bowl, plusieurs entreprises, dont Viisage Technology et Raytheon, communiquent sur le fait qu’elles ont sécurisé l’accès au stade grâce à la reconnaissance faciale, identifiant 19 spectateurs avec un passé criminel. Viisage a récupéré la technologie de Turk et l’a commercialisé pour des badges d’identification pour entreprises. Ces déploiements technologiques, financés par les agences fédérales, commencent à inquiéter, notamment quand on apprend que des entreprises y ont recours, comme les casinos. Reste que la technologie est encore largement défaillante et peine bien souvent à identifier quiconque.
Mais le 11 septembre a changé la donne. Le Patriot Act permet aux agences du gouvernement d’élargir leurs accès aux données. Joseph Atick, cofondateur de Visionics, une autre entreprise du secteur, propose sa technologie aux aéroports pour rassurer les voyageurs. Il sait que celle-ci n’est pas au point pour identifier les terroristes, mais il a besoin des données pour améliorer son logiciel. Bruce Schneider aura beau dénoncer le « théâtre de la sécurité » , l’engrenage sécuritaire est lancé… Face à ses déploiements, les acteurs publics ont besoin d’évaluer ce qu’ils achètent. Jonathon Philips du National Institute of Standards and Technology (Nist) créée une base de données de visages de très bonne qualité sous différents angles, « Feret », pour tester les outils que vendent les entreprises. Il inaugure un concours où les vendeurs de solutions sont invités à montrer qui parvient à faire le mieux matcher les visages aux photos. En 2001, le premier rapport du Nist montre surtout qu’aucune entreprise n’y parvient très bien. Aucune entreprise n’est capable de déployer un système efficace, mais cela ne va pas les empêcher de le faire. Les meilleures entreprises, comme celle d’Atick, parviennent à faire matcher les photos à 90 %, pour autant qu’elles soient prises dans des conditions idéales. Ce qui tient surtout de l’authentification faciale fonctionne également mieux sur les hommes que sur les femmes, les personnes de couleurs ou les jeunes. En 2014, le FBI lance à son tour un concours pour rendre sa base d’images de criminels cherchable, mais là encore, les résultats sont décevants. La technologie échoue dès qu’elle n’est pas utilisée dans des conditions idéales.
En 2006, le juriste de l’ACLU James Ferg-Cadima découvre dans une grande surface la possibilité de payer depuis son empreinte digitale. Face à de tels dispositifs, s’inquiète-t-il, les consommateurs n’ont aucun moyen de protéger leurs empreintes biométriques. Quand son mot de passe est exposé, on peut en obtenir un nouveau, mais nul ne peut changer son visage ou ses empreintes. Le service « Pay by Touch », lancé en 2002 fait faillite en 2007, avec le risque que sa base d’empreintes soit vendue au plus offrant ! Avec l’ACLU, Ferg-Cadima œuvre alors à déployer une loi qui oblige à recevoir une permission pour collecter, utiliser ou vendre des informations biométriques : le Biometric Information Privacy Act (Bipa) que plusieurs Etats vont adopter.
En 2009, Google imagine des lunettes qui permettent de lancer une recherche en prenant une photo, mais s’inquiète des réactions, d’autant que le lancement de Street View en Europe a déjà terni son image de défenseur de la vie privée. La fonctionnalité de reconnaissance faciale existe déjà dans Picasa, le service de stockage d’images de Google, qui propose d’identifier les gens sur les photos et que les gens peuvent labelliser du nom de leurs amis pour aider le logiciel à progresser. En 2011, la fonctionnalité fait polémique. Google l’enterre.
À la fin des années 90, l’ingénieur Henry Schneiderman accède à Feret, mais trouve que la base de données est trop parfaite pour améliorer la reconnaissance faciale. Il pense qu’il faut que les ordinateurs soient d’abord capables de trouver un visage dans les images avant qu’ils puissent les reconnaître. En 2000, il propose d’utiliser une nouvelle technique pour cela qui deviendra en 2004, PittPatt, un outil pour distinguer les visages dans les images. En 2010, le chercheur Alessandro Acquisti, fasciné par le paradoxe de la vie privée, lance une expérience en utilisant PittPatt et Facebook et montre que ce croisement permet de ré-identifier tous les étudiants qui se prêtent à son expérience, même ceux qui n’ont pas de compte Facebook, mais qui ont été néanmoins taggés par leurs amis dans une image. Acquisti prédit alors la « démocratisation de la surveillance » et estime que tout le monde sera demain capable d’identifier n’importe qui. Pour Acquisti, il sera bientôt possible de trouver le nom d’un étranger et d’y associer alors toutes les données disponibles, des sites web qu’il a visité à ses achats en passant par ses opinions politiques… et s’inquiète du fait que les gens ne pourront pas y faire grand-chose. Pour le professeur, d’ici 2021 il sera possible de réidentifer quelqu’un depuis son visage, prédit-il. Acquisti s’est trompé : la fonctionnalité a été disponible bien plus tôt !
En 2011, PittPatt est acquise par Google qui va s’en servir pour créer un système pour débloquer son téléphone. En décembre 2011, à Washington se tient la conférence Face Facts, sponsorisée par la FTC qui depuis 2006 s’est doté d’une petite division chargée de la vie privée et de la protection de l’identité, quant, à travers le monde, nombre d’Etats ont créé des autorités de la protection des données. Si, suite à quelques longues enquêtes, la FTC a attaqué Facebook, Google ou Twitter sur leurs outils de réglages de la vie privée défaillants, ces poursuites n’ont produit que des arrangements amiables. À la conférence, Julie Brill, fait la démonstration d’un produit de détection des visages que les publicitaires peuvent incorporer aux panneaux publicitaires numériques urbains, capable de détecter l’âge où le genre. Daniel Solove fait une présentation où il pointe que les Etats-Unis offrent peu de protections légales face au possible déploiement de la reconnaissance faciale. Pour lui, la loi n’est pas prête pour affronter le bouleversement que la reconnaissance faciale va introduire dans la société. Les entreprises se défendent en soulignant qu’elles ne souhaitent pas introduire de systèmes pour dé-anonymiser le monde, mais uniquement s’en servir de manière inoffensive. Cette promesse ne va pas durer longtemps…
En 2012, Facebook achète la startup israélienne Face.com et Zuckerberg demande aux ingénieurs d’utiliser Facebook pour « changer l’échelle » de la reconnaissance faciale. Le système de suggestions d’étiquetage de noms sur les photos que les utilisateurs chargent sur Facebook est réglé pour n’identifier que les amis, et pas ceux avec qui les utilisateurs ne sont pas en relation. Facebook assure que son outil ne sera jamais ouvert à la police et que le réseau social est protégé du scraping. On sait depuis que rien n’a été moins vrai. Après 5 ans de travaux, en 2017, un ingénieur de Facebook provenant de Microsoft propose un nouvel outil à un petit groupe d’employés de Facebook. Il pointe la caméra de son téléphone en direction d’un employé et le téléphone déclame son nom après l’avoir reconnu.
À Stanford, des ingénieurs ont mis au point un algorithme appelé Supervision qui utilise la technologie des réseaux neuronaux et qui vient de remporter un concours de vision par ordinateur en identifiant des objets sur des images à des niveaux de précision jamais atteints. Yaniv Taigman va l’utiliser et l’améliorer pour créer DeepFace. En 2014, DeepFace est capable de faire matcher deux photos d’une même personne avec seulement 3 % d’erreurs, même si la personne est loin dans l’image et même si les images sont anciennes. En 2015, DeepFace est déployé pour améliorer l’outil d’étiquetage des images de Facebook.
En 2013, les révélations d’Edward Snowden changent à nouveau la donne. D’un coup, les gens sont devenus plus sensibles aux incursions des autorités à l’encontre de la vie privée. Pourtant, malgré les efforts de militants, le Congrès n’arrive à passer aucune loi à l’encontre de la reconnaissance faciale ou de la protection de la vie privée. Seules quelques villes et États ont musclé leur législation. C’est le cas de l’Illinois où des avocats vont utiliser le Bipa pour attaquer Facebook accusé d’avoir créé une empreinte des visages des 1,6 millions d’habitants de l’Etat.
Cette rapide histoire, trop lacunaire parfois, semble s’arrêter là pour Hill, qui oriente la suite de son livre sur le seul Clearview. Elle s’arrête effectivement avec le déploiement de l’intelligence artificielle et des réseaux de neurones qui vont permettre à la reconnaissance faciale de parvenir à l’efficacité qu’elle espérait.
Reste que cette rapide histoire, brossée à grands traits, souligne néanmoins plusieurs points dans l’évolution de la reconnaissance faciale. D’abord que la reconnaissance faciale progresse par vague technologique, nécessitant l’accès à de nouvelles puissances de calcul pour progresser et surtout l’accès à des images en quantité et en qualité.
Ensuite, que les polémiques et paniques nourrissent les projets et les relancent plutôt que de les éteindre. Ceux qui les développent jouent souvent un jeu ambivalent, minimisant et dissimulant les capacités des programmes qu’ils déploient.
Enfin, que les polémiques ne permettent pas de faire naître des législations protectrices, comme si la législation était toujours en attente que la technologie advienne. Comme si finalement, il y avait toujours un enjeu à ce que la législation soit en retard, pour permettre à la technologie d’advenir.
(à suivre)
14.05.2025 à 10:02
Framasoft
Bienvenue à toutes et tous pour ce quatrième numéro de la FramIActu !
Semaine après semaine, l’actualité autour de l’Intelligence Artificielle défile, et si pour autant nous ne voyons pas plus clairement le cap que nous devons suivre, nous percevons de mieux en mieux les remous qui nous entourent.
Préparez votre boisson préférée et installez-vous confortablement : c’est l’heure de la FramIActu !
Stokastik, la mascotte de FramamIA, faisant référence au perroquet stochastique. Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
Dans un article paru le 07 avril 2025 dans Nature (accès payant, malheureusement), des chercheureuses démontrent que la dépendance excessive aux modélisations par IA nuit à la recherche scientifique.
Dans cette étude, nous apprenons que de nombreux champs de recherche (au moins une trentaine sont concernés, allant de la psychiatrie à la biologie moléculaire) sont affectés par des études basées sur des modélisations faites par IA dont les résultats sont erronés.
À titre d’exemple, les chercheureuses indiquent que durant la pandémie du COVID-19, 415 études ont avancé qu’une radiographie de la poitrine ou une tomodensitométrie pourraient diagnostiquer la maladie. Or, seulement 62 de ces études respectaient un standard de qualité suffisant et même parmi celles-ci, des défauts étaient très répandus, incluant des méthodes d’évaluation bancales, des données dupliquées et un manque de clarté concernant les cas « positifs », certaines études ne précisant pas si ces cas provenaient bien de personnes ayant un diagnostic médical confirmé.
Les auteurices de l’étude se plaignent aussi de la difficulté à reproduire les résultats des études (la reproductibilité étant une condition essentielle à la méthode scientifique) utilisant des IA basées sur de grands modèles de langage. Ces modèles sont très sensibles aux entrées : de tous petits changements de formulations lors de la requête peut générer une réponse très différente.
De plus, les modèles appartenant le plus souvent à des compagnies privées, il est très difficile de pouvoir y accéder rendant des études basées sur ceux-ci difficiles à reproduire.
D’autant plus que des mises à jour des modèles surviennent régulièrement, sans que les chercheureuses n’aient été notifié·es.
Le monde de recherche et l’IA. Mème généré via Framamèmes. Licence : CC0
Les chercheureuses appuient donc sur la nécessité d’être vigilant·es concernant l’augmentation de recherches scientifiques liées au boom de l’IA. Même si celles-ci étaient sans erreur, elles ne sont pas forcément synonymes de réelles avancées scientifiques.
Bien que certaines modélisations trouvées par des recherches basées sur de l’IA peuvent être utiles, en tirer une conclusion scientifique permettant de mieux comprendre le réel est bien plus difficile et les chercheureuses invitent leurs collègues à ne pas se tromper.
Les boites à outils composées d’IA basées sur de l’apprentissage machine permettent de construire plus facilement des modélisations mais ne rendent pas nécessairement plus faciles l’extraction des savoirs sur le monde et peuvent même rendre celle-ci plus difficile.
Le risque est donc de produire plus mais de comprendre moins.
Les auteurices invitent en conclusion à séparer la production de résultats individuels du progrès scientifique. Pour cela, celleux-ci indiquent qu’il est nécessaire de rédiger des synthèses avec un discours moins systématique et plus critique qui questionne les méthodes acceptées, adopte différentes formes de preuves, se confronte à des affirmations supposément incompatibles et théorise les découvertes existantes.
Aussi, une prudence bien plus forte doit être apportée aux recherches basées sur des modèles d’IA, jusqu’à ce que les résultats de celles-ci puissent être rigoureusement reproduits.
Enfin, les chercheureuses encouragent les financeurs à financer des recherches de qualité plutôt que de se focaliser sur la quantité.
Dans une étude parue dans Science Advances, un groupe de chercheureuses dévoile (sans grande surprise, avouons-le) qu’un des modèles d’IA les plus utilisés pour faire de la radiologie des poitrines à la recherche de maladies ne détecte pas correctement certain·es maladies potentiellement mortelles pour les groupes marginalisés (dont les femmes et les personnes noires).
Judy Gichoya, une informaticienne et radiologiste qui n’est pas impliquée dans l’étude, appuie sur la difficulté de réduire ces biais. Elle propose de s’appuyer sur des jeux de données plus petits mais plus diversifiés et de résoudre leurs défauts petit à petit.
L’étude s’inscrit dans un contexte où l’utilisation dans des contextes médicaux s’accélère et appuie ainsi sur la nécessité de toujours garder un regard humain sur les diagnostics et de ne jamais faire aveuglément confiance en les résultats fournis par une IA.
L’IA rend son diagnostic.
Généré avec Framamemes. Licence : CC-0
De notre point de vue, la grande difficulté de la résolution des biais dans l’IA est liée à une volonté politique et financière : si ce genre de méthode se généralise, il faudrait très certainement investir massivement dans la numérisation des réalités des minorités et faire un immense travail de fond pour en éliminer le maximum de biais.
Cela semble malheureusement aller à contre-courant de la tendance actuelle.
Lors de la conférence RSA, dédiée à la sécurité informatique, des expert·es du domaine ont dévoilé la puissance d’outils comme WormGPT pour découvrir des failles de sécurité et concevoir des attaques les exploitant.
WormGPT est un agent conversationnel ressemblant à ChatGPT mais n’ayant pas de modération. Celui-ci est aussi taillé pour la cybersécurité. On peut donc lui demander de fournir des réponses à tout, même à des choses illégales et/ou dangereuses.
Dans leur présentation, les informaticien·nes décrivent l’outil et ses capacités.
Celui-ci leur a permis de trouver rapidement des failles de sécurité dans un logiciel open source connu, mais aussi d’en générer des instructions claires permettant d’exploiter ces failles.
Les expert·es ont aussi cherché à faire générer directement le code par l’IA mais celui-ci n’était pas fonctionnel.
Ce dernier point sera très certainement amélioré au fil des prochains mois.
L’automatisation de l’analyse de failles informatiques a ainsi fait un bond conséquent en avant tout comme les capacités à les exploiter. Si des groupes de pirates se mettent à automatiser le processus, l’ensemble des systèmes informatiques risquent fort d’en pâtir.
D’un autre côté, si nous pouvons découvrir automatiquement des failles de sécurité dans nos logiciels, nous pouvons aussi chercher à les corriger avant qu’un·e attaquant·e ne les exploite.
L’utilisation de l’IA dans l’infrastructure entourant un logiciel semble donc presque inévitable de ce point de vue.
Enfin, nous pourrons aussi questionner ce que cela implique pour les développeur·euses modestes, notamment celleux partageant le code source de leur logiciel. Est-ce que la situation va ajouter encore plus de poids sur leurs épaules, leur demandant d’alourdir leur charge de travail (souvent bénévole) en mettant en place une infrastructure analysant les failles de sécurité et leur demandant de les résoudre au plus vite pour protéger leurs utilisateurices ?
Dependency – xkcd.
Licence : CC-BY-NC 2.5
Le célèbre xkcd représentant l’infrastructure du numérique moderne reposant entièrement sur une seule personne.
Dans un article de Rolling Stone, nous apprenons que des utilisateurices du média social Reddit décrivent comment l’IA a poussé leurs proches à adopter des délires, souvent basés sur des folies spirituelles ou des fantasmes surnaturels.
ChatGPT semble renforcer des psychoses chez certaines personnes, le plus souvent celles ayant déjà des tendances.
Interviewée par Rolling Stone, Erin Westgate, chercheuse en cognition, indique que certaines personnes utilisent ChatGPT comme « thérapie miroir ». Sauf que ChatGPT n’a pas pour préoccupation les intérêts de ces personnes.
Elle indique que des personnes utilisent ChatGPT pour trouver un sens à leur vie et ChatGPT leur recrache n’importe quelle explication trouvée un peu partout sur internet.
« Les explications sont puissantes, même si elles sont fausses » – Erin Westgate
Rappelons donc encore une fois que toute Intelligence Artificielle n’a aucune compréhension du réel et est surtout un système probabiliste. Une IA ne donnera jamais une réponse qu’elle considère être « vraie », c’est une notion inconnue pour elle. Elle donnera toujours une réponse qu’elle considère être « la plus probable » au regard de la manière dont elle a été entraînée et de l’historique de ses interactions avec l’utilisateur·ice.
Stokastik, la mascotte de FramamIA, faisant référence au perroquet stochastique. Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
C’est tout pour ce mois-ci !
Cependant, si vous avez trouvé cette FramIActu trop courte et que vous êtes resté·e sur votre faim, vous pouvez vous mettre d’autres actualités sous la dent en consultant notre site de curation dédié au sujet, mais aussi et surtout FramamIA, notre site partageant des clés de compréhension sur l’IA !
Si nous pouvons vous proposer cette nouvelle revue mensuelle, c’est grâce à vos dons, Framasoft vivant presque exclusivement grâce à eux !
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Dans tous les cas, nous nous retrouverons le mois prochain pour un nouveau numéro de FramIActu ! 👋
12.05.2025 à 07:42
Khrys
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Sea level rise was unexpectedly high last year, according to a recent NASA analysis of satellite data.More concerning, however, is the longer-term trend. The rate of annual sea level rise has more than doubled over the past 30 years, resulting in the global sea level increasing 4 inches since 1993.
Climate change is making high-altitude winds much more volatile.
Dans son rapport annuel publié mercredi 7 mai, l’Agence internationale de l’énergie révèle que 120 millions de tonnes de méthane ont été rejetées dans l’atmosphère l’an dernier du fait de la production de gaz, de pétrole et de charbon. À lui seul, ce gaz est responsable d’environ 30 % de l’augmentation des températures globales depuis la révolution industrielle.
Les autorités australiennes ont annoncé, vendredi 9 mai, l’arrestation de trente suspects, liés à des affaires d’agression, de vol, de menaces à l’encontre d’hommes contactés sur les réseaux sociaux ou des applications de rencontres LGBTQIA+. Certaines agressions ont été filmées, puis publiées sur les réseaux sociaux.
Le Premier ministre indien Narendra Modi a annoncé « couper l’eau » des fleuves qui prennent leur source sur son territoire et irriguent le Pakistan.
Après un attentat dans la région contestée du Cachemire, l’Inde a bombardé plusieurs lieux pakistanais dans la nuit du 6 au 7 mai. Les deux pays, dotés de l’arme nucléaire, se livrent à une escalade qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques et a déjà causé la mort d’une cinquantaine de personnes.
L’ambassade des États-Unis à Stockholm exige que la capitale suédoise cesse d’œuvrer pour la justice et la diversité. Une injonction envoyée par courrier à plusieurs entreprises et autorités locales dont le bureau d’urbanisme de la ville.
Ce 6 mai, la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’UE se réunissent pour examiner un projet de règlement qui exempterait la quasi-totalité des nouveaux OGM des règles qui les encadrent. Alors que l’étape finale des négociations commence, des organisations françaises alertent contre les dangers d’un tel texte pour l’agriculture et l’alimentation.
Des quasi-collisions entre noyaux de plomb au LHC génèrent des champs électromagnétiques capables de transformer brièvement les noyaux de plomb en noyaux d’or
Controversial experiments exploring the science around reflecting sunlight with an aim to bring about global cooling have been announced.
Last month, Tesla sold just 512 cars in the UK and 885 cars in Germany.
Après l’invitation d’un journaliste dans une boucle de discussion Signal, voilà que le conseiller à la sécurité de Donald Trump Michael Waltz se connecte à son compte TeleMessage, un clone de l’application de messagerie, sous les yeux des caméras.
Voir aussi Unofficial Signal app used by Trump officials investigates hack (bleepingcomputer.com)
TeleMessage, an Israeli company that sells an unofficial Signal message archiving tool used by some U.S. government officials, has suspended all services after reportedly being hacked.
Et Signal chat app clone used by Signalgate’s Waltz was apparently an insecure mess (theregister.com)
The ongoing war between the Trump administration and Harvard University has taken a new twist, with the government sending Harvard a letter that, amid what appears to be a stream-of-consciousness culture war rant, announces that the university will not be receiving any further research grants.
“We are concerned at the appearance of targeting publicly pro-union worker leaders,” said a union official about a raid in western New York.
Ras Baraka, candidat démocrate pour devenir gouverneur de New York, a été libéré quelques heures plus tard.
Des résidents permanents aux États-Unis ont de plus en plus souvent maille à partir avec les services de l’immigration, rapporte le New York Times. Le temps où les détenteurs d’une “carte verte” pouvaient voyager sans inquiétude à l’étranger avant de revenir dans le pays semble révolu
L’administration Trump a demandé, jeudi 8 mai, à la Cour suprême de l’autoriser à révoquer le statut légal de 532 000 immigré·es vénézuélien·nes, cubain·es, nicaraguayen·nes et haïtien·nes.
Öztürk’s fight has become emblematic of the pushback against the Trump administration‘s deportation methods, which critics contend are sweeping up immigrants and international students on illegal or spurious grounds, without providing just cause or their right to due process.
The Pastoral Land Commission’s (CPT, in Portuguese) annual report on land conflicts in Brazil’s countryside, published on Wednesday (23), revealed a frightening situation : there is a chemical war going on in the country. The targets are Quilombola communities, peasants, land reform settlers and Indigenous peoples.
Their favorite candidates include, in decreasing order of likelihood, cardinals Péter Erdő, a scholarly Hungarian who is seen as an ally of President Viktor Orbán ; Robert Sarah, a Guinean who has been seen as a major leader of the traditionalist camp ; Gerhard Müller, a hard-line German who openly criticized Francis’ leadership ; and Raymond Leo Burke, an American conspiracy theorist who formally challenged Francis’ teaching on divorce.
le « pape de l’enseignement social », mobilisé notamment sur les questions « ouvrière » et « de la justice sociale ».[…] Si la piste de Léon XIII est celle qui est la plus discutée, ce choix de nom pourrait aussi être une référence à Léon Ier dit « le Grand » [qui] avait rencontré Attila […] en 452 à Mantoue, le convainquant de faire demi-tour.
Robert Francis Prevost a partagé des publications critiquant le vice-président JD Vance et Donald Trump, en particulier pour leurs positions antimigrants.
Self-styled prophets are claiming they have “awakened” chatbots and accessed the secrets of the universe through ChatGPT
The upcoming Seattle edition of the World Science Fiction Convention, or Worldcon, used AI to help vet program participants.
It’s not just the students : Multiple AI platforms now offer tools to leave AI-generated feedback on students’ essays. Which raises the possibility that AIs are now evaluating AI-generated papers, reducing the entire academic exercise to a conversation between two robots — or maybe even just one.
Le discours fataliste de l’adaptation à un monde envahi par les intelligences artificielles est un renoncement aux objectifs émancipateurs du service public de l’éducation. On peut le mettre en parallèle avec le discours de l’adaptation au changement climatique qui fait oublier l’objectif prioritaire : son atténuation.
L’avalanche de contenus synthétiques inaugure un nouveau régime du réel, qui souille nos cerveaux et nos démocraties
If you took Pinterest, mashed it together with everything annoying about Threads, and sprinkled generative AI prompts on top — that’d pretty much sum up the newly launched Meta AI site’s social feed.
cette avancée technologique n’est pas, comme souvent, sans soulever des inquiétudes : elle pourrait séduire les assureurs ou les employeurs
This blog post is a legal analysis of new legislation in Hungary that uses facial recognition technology in a manner that violates the EU Artificial Intelligence Act. Such use of this technology risks discouraging people from exercising their fundamental rights undermining their trust in democracy.
The EU is secretively paving the way for police, border and criminal justice agencies to develop and use experimental “artificial intelligence” (AI) technologies, posing risks for human rights, civil liberties, transparency and accountability, says a report published today by Statewatch.
Soon people will have AI agents browse, select, purchase and manage on their behalf.
Dimanche 4 mai, le Cabinet de sécurité israélien a approuvé un plan visant à progressivement occuper militairement la bande de Gaza, raser tous les bâtiments et déplacer de force la quasi-totalité des 2 millions de personnes vivant dans l’enclave.
Marlene Engelhorn, héritière multimillionnaire, a décidé de rendre l’essentiel de sa fortune. Pour elle, l’héritage est une injustice et la richesse excessive, un danger pour la démocratie.
The romantic partner of Theranos fraudster Elizabeth Holmes has launched a start-up that sounds eerily similar to the venture that landed his girlfriend behind bars.
Alors que l’administration américaine menace de poursuivre les entreprises qui mettent en œuvre des programmes de diversité et d’inclusion, le groupe allemand – qui emploie 17 000 personnes aux Etats-Unis – va notamment supprimer son objectif d’atteindre 40 % de femmes parmi l’ensemble de ses employés.
Margaux Aldebert, Ingrid Darroman et Christiane Marty, représentantes du groupe féminisme de la Fondation Copernic, recensent les attaques identitaires contre les droits des femmes dans le monde ainsi que les résistances qui s’exercent.
De nombreux jeux en ligne, notamment League of Legends, sont devenus des terrains hostiles pour les joueuses. Sous l’influence croissante de la sous-culture incel, ces espaces numériques perpétuent insultes, stéréotypes et exclusions, réduisant considérablement les bénéfices que les femmes peuvent tirer de leur expérience de jeu.
Cette nouvelle tendance se répand le réseau TikTok. L’inquiétude grandit quant aux conséquences sur la santé mentale et physique des plus jeunes du fait de ces contenus, qui prolifèrent grâce à un algorithme surpuissant.
la jeune femme était alors mariée et mère de deux enfants. Quelques jours avant sa disparition, celle-ci avait déposé une plainte pénale contre son mari, affirmant qu’il l’avait battue et menacé de la tuer.
Des contrôleurs de la SNCF sont en grève de vendredi à dimanche, mais la direction prévoit d’avoir recours à des Volontaires d’Accompagnement Occasionnels et annonce le maintien de 90 % des TGV et Ouigo.
Salomé avait payé 150 euros d’amende pour avoir transporté une plante d’1m30 dans le métro. Après sa colère sur les réseaux sociaux, la RATP l’a finalement remboursée.
Le démantèlement du réacteur nucléaire de Brennilis (Finistère), arrêté en 1985 après moins de 20 ans de fonctionnement, prendra plus de 55 ans (1). La brève durée d’exploitation aura laissé des traces : en 2006, plus de 10 ans après l’arrêt des rejets radioactifs liquides, la CRIIRAD révélait la contamination radiologique de mousses aquatiques prélevées dans la zone de rejets. Sols et bâtiments ont aussi été contaminés (3). Mais EDF s’est engagée à ce que toute utilisation soit possible une fois le site réhabilité (industrie, crèche, aire de jeux…).
En 2024, on a dénombré entre 1 566 et 1 973 vols en hélicoptère au-dessus du massif du Mont-Blanc.
Des épiceries connectées et automatisées envahissent les campagnes du Sud-Ouest à grand renfort d’argent public. Combattre le vide qui accable une partie du monde rural avec des boutiques sans personnel et remplies de produits Carrefour, il fallait être startupper ou « socialiste » pour oser. […] Des mobil-homes de quarante mètres carré saturés de 700 produits Carrefour « à prix supermarché », ouverts de jour comme de nuit. L’entrée du commerce se fait avec un QR code (smartphone obligatoire) et la surveillance vidéo est gérée depuis un poste de commandement à Bordeaux, épaulé par une « intelligence artificielle » supposée détecter les comportements suspects. Le tout est relié à l’agence Securitas, prête à intervenir.
Une femme sur deux a déjà vu ses compétences remises en question à cause de son genre, revèle par ailleurs le baromètre 2025 du sexisme dit ordinaire au travail, réalisé par l’Association française des managers de la diversité, et dévoilé par France Inter mardi.
Voir aussi Remarques sur la tenue, mansplaining… Pour 8 femmes sur 10, le sexisme au travail est toujours un problème (huffingtonpost.fr)
Plus d’une femme salariée sur sept a déjà été confrontée à la blague sexiste d’un collaborateur et plus d’une sur deux s’estime moins rémunérée à travail égal, révèle ce nouveau baromètre du sexisme ordinaire au travail.
L’expo de Kamille Lévêque Jégo, à Nîmes, a été saccagée le 26 avril, quelques jours après que des portraits de femmes signés Sandra Reinflet ont été masqués par des membres d’extrême droite à Saint-Denis.
Des chercheurs américains ont publié un article dans la revue « The Lancet » estimant le nombre de personnes qui ont subi des violences sexuelles dans plus de 200 pays.
Voir aussi Prevalence of sexual violence against children and age at first exposure : a global analysis by location, age, and sex (1990–2023) (thelancet.com)
Les Bolloré ne manquent pas une occasion de mettre en valeur leurs racines bretonnes et leurs activités industrielles dans la région. Une manière de masquer la réalité d’un groupe construit sur des coups financiers et des savantes constructions juridiques dont beaucoup passent par le Luxembourg.
Trois fois par mois, l’éditorialiste d’i24News Michaël Darmon intervient à l’antenne des « Informés », l’une des (nombreuses) émissions de commentaire diffusées par France Info à la radio et à la télévision. Un choix éditorial qui légitime, de fait, une chaîne de propagande alignée sur le gouvernement d’extrême droite israélien.
Invitée sur France 2, la secrétaire nationale des Écologistes a confirmé avoir reçu un texto menaçant du leader de la France insoumise en octobre 2024
Lors de l’événement Choose Europe for Science, organisé à Paris, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont annoncé des enveloppes de plusieurs centaines de millions d’euros pour attirer les scientifiques étranger·es menacé·es aux États-Unis.
Voir aussi Choose Europe for science : chercheurs de tous les pays, barrez-vous ! (contretemps.eu)
Alors que la situation de la recherche aux États-Unis est devenue très inquiétante depuis l’élection de Donald Trump, Emmanuel Macron a lancé « Choose Europe for Science », affichant un accueil en France et en Europe pour les chercheur·ses états-unien·nes.
Il n’est plus président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, mais c’est bien qui a annoncé ce mercredi matin avoir “décidé avec le président de la Région (Fabrice Pannekoucke, Ndlr) de supprimer toutes les aides de la Région à l’université (Lyon 2) tant qu’il n’y aura pas la lumière qui sera faite sur leurs dérives”.
Lancée fin 2023, l’expérimentation de cette application d’apprentissage adaptatif destinée aux élèves de seconde, qui devait lancer la France dans l’ère du numérique éducatif, semble tomber peu à peu aux oubliettes. Pour 2,8 millions d’euros… au moins. Rassurez-vous : l’évaluation de l’intérêt de ce dispositif est confiée à un laboratoire privé à capitaux saoudiens
La Préfecture de police de la capitale avait initialement interdit cette manifestation annuelle en arguant d’un risque de troubles à l’ordre public. Mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure, vendredi soir.
Plusieurs personnalités de gauche ont fait part de leur « honte » après le défilé néonazi du « Comité du 9 mai » et demandent des comptes à Bruno Retailleau.
Côté rue, l’enseigne Café Joyeux présente un visage avenant où bonté de cœur et esprit d’entreprise œuvrent de concert pour favoriser l’intégration au monde du travail de personnes en situation de handicap cognitif. Côté cour, ses intrications avec les sphères les plus réactionnaires du catholicisme français questionnent. Tout comme les soutiens institutionnels et politiques dont elle bénéficie.
Un mois et demi après l’expulsion des mineur·es qui occupaient le lieu culturel, aucune solution pérenne n’a été apportée. Mardi 6 mai, un rassemblement était organisé devant le lycée Jacques-Decour pour douze de leurs élèves sans hébergement.
Une vidéo partagée sur TikTok affirme que les hommes qui ont visé le commissariat central de la ville de Seine-Saint-Denis dans la nuit du 30 avril au 1er mai font partie des forces de l’ordre. Une enquête administrative a été ouverte, selon « le Parisien ».
Surpopulation endémique, explosion des courtes peines, recul des droits et suppression des dispositifs de réinsertion : la politique pénitentiaire française s’enfonce dans une logique répressive. Face à cette spirale punitive assumée, les alertes se multiplient.
Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot regrette le manque de courage politique face à la surpopulation carcérale.
Sous ses airs de gendre idéal de la bourgeoisie républicaine, Édouard Philippe incarne la version la plus dure du pouvoir. Froidement autoritaire et libéral sans scrupules, il a mutilé les Gilets Jaunes, enterré le droit du travail et confiné un pays entier à coups d’attestations absurdes et de contrôle de police. Et maintenant, il prépare 2027, avec le soutien des éditorialistes et des patrons. Si on ne veut pas replonger, il va falloir se réveiller.
Depuis le 7 octobre 2023, plus de 200 journalistes ont été tué·es par l’armée israélienne en Palestine et au Liban. Face à ce massacre, nous, étudiant·es en journalisme mobilisé·es, affirmons notre solidarité totale avec le peuple palestinien, de Gaza à la Cisjordanie occupée, et avec les civil·es qui en sont les premières victimes. Nous exprimons également notre soutien inconditionnel à nos consœurs et confrères journalistes palestinien·nes, qui continuent de témoigner au péril de leur vie. Ce qui est en train de se passer à Gaza est un génocide.
Face au danger que représente la montée de l’extrême droite, des soignant·es éprouvent la nécessité de s’organiser collectivement. Une démarche qui n’a rien d’évident alors que le secteur médical public est à bout de souffle et son personnel peu politisé dans l’ensemble.
Une vingtaine de militants écologistes se sont rassemblés mardi à Paris devant une boutique Tesla du multimilliardaire Elon Musk pour protester contre l’exploitation du lithium en Argentine, dont les impacts sur les populations autochtones sont légion. D’autant que leurs droits sont bafoués au nom de la transition énergétique.
This is an information resource mainly written for trans US citizens considering emigrating to another country, although we hope it is useful beyond that.
Le Conseil d’Etat a rejeté la requête visant à annuler la délibération de la Cnil autorisant l’hébergement par Microsoft des données du projet Darwin EU, dont l’objectif est de fournir un accès à des données de santé réelles pour l’évaluation des médicaments. Les données de dix millions de personnes sont concernées.
Many conservative Tolkien fans want to reverse aspects of modernity. But as numerous commentators have noted, a group of techno-reactionary entrepreneurs—many aligned with Silicon Valley’s MAGA wing—have grander ambitions. They’ve drawn inspiration from Tolkien’s legendarium to reimagine the relationship between technology and politics, celebrating power while sidestepping democratic accountability. […] The leader of this dark fellowship is Peter Thiel.
Partout, dans un monde qui se brunit, les pouvoirs en place n’hésitent plus à utiliser des termes pour leur faire dire l’inverse de leur sens. Mots et idées qui appartenaient à l’extrême droite s’instillent dans le langage, rendant plus difficile la possibilité de nommer la réalité.
Au sein de l’hôpital public, la psychiatrie fait figure de parent pauvre. Dominique Bergougnoux nous raconte la terrible histoire de son fils.
Le 8 mai, […] c’est aussi le 50e anniversaire de la réunification du Vietnam […] le moment de rappeler les violences infligées aux peuples colonisés en Indochine, en Afrique et ailleurs, mais aussi en Algérie avec les massacres de Sétif le 8 mai 1945 qui ont précédé ceux de Madagascar quelques mois plus tard.
Dans l’histoire coloniale, les heurts qui opposèrent, à partir du 8 mai 1945, à Sétif, Guelma, puis dans d’autres localités, indigènes et Européens et, surtout, la répression qui s’ensuivit, sont des moments à part. Sans doute à cause du caractère symbolique de la date, qui marquait la chute du nazisme, un système particulièrement violent d’oppression. Mais également parce que la répression fut particulièrement meurtrière.
80 ans après la capitulation de l’Allemagne nazie, la présence de femmes parmi les agents britanniques déployés dans les réseaux de résistance suscite toujours une certaine fascination. Leur action, encore trop rarement évoquée, n’échappe pas à des formes de romantisation et de glamourisation. N’est-il pas temps de rendre compte de la véritable nature de leurs expériences ?
Au cours du printemps et de l’été 1945, environ 10 000 femmes déportées rentrent en France. Si elles sont qualifiées d’héroïnes dans la presse, fêtées, parfois même accueillies en triomphe, les célébrations qui leur sont réservées interrogent les représentations du féminin et du masculin. Dans les discours, la figure de la martyre et de la survivante l’emporte souvent sur celle de la combattante.
Lucia Carter naît en 1853 au Texas, d’un père indien Creek et d’une mère mexicaine aux origines afro-américaines.
Levier d’émancipation pour les femmes et les personnes minorisées et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, l’éducation est un enjeu éminemment politique. Comment la penser en féministe ?
« il y a de forts préjugés sur les poissons, non seulement au sein du grand public, mais aussi parmi les scientifiques. On s’attend toujours à ce qu’ils soient moins intelligents. Mais neuf fois sur dix, ils s’avèrent capables des mêmes choses que les mammifères. »
An alliance between the far right and Silicon Valley oligarchs has given rise to a form of “end times fascism,” says journalist Naomi Klein, who details in a recent essay co-authored with Astra Taylor how many wealthy elites are preparing for the end of the world even as they contribute to growing inequality, political instability and the climate crisis.
Chaque jour, des millions d’internautes accèdent gratuitement au savoir grâce à Wikipédia. Mais ce site n’existerait pas sans ses bénévoles. Des « wikimédien·nes » racontent ce que signifie contribuer à l’immense encyclopédie en ligne.
This discovery offers potential for new bioelectronic applications and environmental cleanup technologies.
Around the world, the wind-powered vessels of yesteryear are making a comeback as a carbon-neutral alternative to polluting cargo ships.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
11.05.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 03 février 2025 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
L’utopie algorithmique des puissants est la dystopie algorithmique des démunis.
Dans un article de recherche de 2021, intitulé « Vivre dans leur utopie : pourquoi les systèmes algorithmiques créent des résultats absurdes », l’anthropologue et data scientist américain, Ali Alkhatib pointait le décalage existant entre la promesse technicienne et sa réalité, qui est que ces systèmes déploient bien plus de mauvaises décisions que de bonnes. La grande difficulté des populations à s’opposer à des modèles informatiques défectueux condamne même les systèmes bien intentionnés, car les modèles défaillants sèment le doute partout autour d’eux. Pour lui, les systèmes algorithmiques tiennent d’une bureaucratisation pour elle-même et promeuvent un Etat administratif automatisé, autorisé à menacer et accabler ses populations pour assurer sa propre optimisation.
La raison de ces constructions algorithmiques pour trier et gérer les populations s’expliquent par le fait que la modernité produit des versions abrégées du monde qui ne sont pas conformes à sa diversité, à l’image des ingénieurs du XVIIIᵉ siècle, raconté par l’anthropologue James C. Scott dans L’Oeil de l’Etat, qui, en voulant optimiser la forêt pour son exploitation, l’ont rendue malade. Nos modèles sont du même ordre, ils produisent des versions du monde qui n’y sont pas conformes et qui peuvent être extrêmement nuisibles. « Les cartes abrégées conceptuelles que les forestiers ont créées et utilisées sont des artefacts qui résument le monde, mais elles transforment également le monde ». Nous sommes cernés par la croyance que la science et la technologie vont nous permettre de gérer et transformer la société pour la perfectionner. Ce qui, comme le dit Scott, a plusieurs conséquences : d’abord, cela produit une réorganisation administrative transformationnelle. Ensuite, cette réorganisation a tendance à s’imposer d’une manière autoritaire, sans égards pour la vie – les gens qui n’entrent pas dans les systèmes ne sont pas considérés. Et, pour imposer son réductionnisme, cette réorganisation nécessite d’affaiblir la société civile et la contestation.
La réorganisation administrative et informatique de nos vies et les dommages que ces réorganisations causent sont déjà visibles. L’organisation algorithmique du monde déclasse déjà ceux qui sont dans les marges du modèle, loin de la moyenne et d’autant plus éloignés que les données ne les ont jamais représentés correctement. C’est ce que l’on constate avec les discriminations que les systèmes renforcent. « Le système impose son modèle au monde, jugeant et punissant les personnes qui ne correspondent pas au modèle que l’algorithme a produit dans l’intérêt d’un objectif apparemment objectif que les concepteurs insistent pour dire qu’il est meilleur que les décisions que les humains prennent de certaines ou de plusieurs manières ; c’est la deuxième qualité. Leur mépris pour la dignité et la vie des gens – ou plutôt, leur incapacité à conceptualiser ces idées en premier lieu – les rend finalement aussi disposés que n’importe quel système à subjuguer et à nuire aux gens ; c’est la troisième qualité. Enfin, nos pratiques dans la façon dont les éthiciens et autres universitaires parlent de l’éthique et de l’IA, sapant et contrôlant le discours jusqu’à ce que le public accepte un engagement rigoureux avec « l’algorithme » qui serait quelque chose que seuls les philosophes et les informaticiens peuvent faire, agit comme une dépossession du public ; c’est la quatrième et dernière qualité. »
Comme les forestiers du XVIIIᵉ, les informaticiens imposent leur utopie algorithmique sur le monde, sans voir qu’elle est d’abord un réductionnisme. Le monde réduit à des données, par nature partiales, renforce sa puissance au détriment des personnes les plus à la marge de ces données et calculs. Les modélisations finissent par se détacher de plus en plus de la réalité et sont de plus en plus nuisibles aux personnes exclues. Ali Alkhatib évoque par exemple un système d’admission automatisé mis en place à l’université d’Austin entre 2013 et 2018, « Grade », abandonné car, comme tant d’autres, il avait désavantagé les femmes et les personnes de couleur. Ce système, conçu pour diminuer le travail des commissions d’admission ne tenait aucun compte de l’origine ou du genre des candidats, mais en faisant cela, valorisait de fait les candidats blancs et masculins. Enfin, le système n’offrait ni voie de recours ni même moyens pour que les candidats aient leur mot à dire sur la façon dont le système les évaluait.
L’IA construit des modèles du monde qui nous contraignent à nous y adapter, explique Ali Alkhatib. Mais surtout, elle réduit le pouvoir de certains et d’abord de ceux qu’elle calcule le plus mal. En cherchant à créer un « monde plus rationnel », les algorithmes d’apprentissage automatique créent les « façons d’organiser la stupidité » que dénonçait David Graeber dans Bureaucratie (voir notre lecture) et ces modèles sont ensuite projetés sur nos expériences réelles, niant celles qui ne s’inscrivent pas dans cette réduction. Si les IA causent du tort, c’est parce que les concepteurs de ces systèmes leur permettent de créer leurs propres mondes pour mieux transformer le réel. « Les IA causent du tort, parce qu’elles nous exhortent à vivre dans leur utopie ». Lorsque les concepteurs de systèmes entraînent leurs modèles informatiques en ignorant l’identité transgenre par exemple, ils exigent que ces personnes se débarrassent de leur identité, ce qu’elles ne peuvent pas faire, comme le montrait Sasha Constanza-Chock dans son livre, Design Justice, en évoquant les blocages qu’elle rencontrait dans les aéroports. Même chose quand les systèmes de reconnaissance faciales ont plus de mal avec certaines couleurs de peau qui conduisent à renforcer les difficultés que rencontrent déjà ces populations. Pour Ali Alkhatib, l’homogénéisation que produit la monoculture de l’IA en contraignant, en effaçant et en opprimant ceux qui ne correspondent pas déjà au modèle existant, se renforce partout où l’IA exerce un pouvoir autoritaire, et ces préjudices s’abattent systématiquement et inévitablement sur les groupes qui ont très peu de pouvoir pour résister, corriger ou s’échapper des calculs. D’autant qu’en imposant leur réduction, ces systèmes ont tous tendance à limiter les contestations possibles.
En refermant les possibilités de contestation de ceux qui n’entrent pas dans les cases du calcul, l’utopie algorithmique des puissants devient la dystopie algorithmique des démunis.