08.12.2025 à 16:12
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Notes autour de Rumba – L'âne et le bœuf de la crèche de Saint François sur le parking du supermarché d'Ascanio Celestini & David Murgia
- 8 décembre / Avec une grosse photo en haut, Littérature, 2
Après Laïka et Pueblo, Rumba clôture le cycle de cette épopée moderne des Poveri cristi - les « pauvres diables » - en actualisant la vie de Saint François d'Assise.
« Et Dieu a fait les deux lumières les grandes
La grande lumière pour l'empire du jour et la
petite lumière pour l'empire de la nuit et les étoiles » [1]
C'est une histoire d'attente et de silence.
Une histoire de foi et de miracles.
Une histoire ordinaire, somme toute.
Une histoire sainte : celle de François d'Assise, né Giovanni di Pietro Bernardone, en 1182.
Une histoire humaine racontée aujourd'hui, depuis un parking quelconque, semblable à n'importe quel parking périphérique de la planète.
Une histoire qu'on raconte, comme une fable, une allégorie, ou une blague, comme si nous vivions nous-mêmes en plein Moyen Age, au milieu de temps très obscurs et violents.
Comme s'il s'agissait de nous en souvenir, et de l'accepter, comme s'il fallait, à notre tour, nous dépouiller de tout le superflu, de l'inutile, de tout le futile, et de l'accessoire, pour réapprendre à voir.
Et à écouter Dieu, ou la Nature.
Un plateau nu, un rideau rouge au fond, deux chaises, un piano et un accordéon.
Entrent un comédien et un musicien : David Murgia et Philippe Orivel ; commence le théâtre.
Des récits dans des récits, ouvrant sur des anecdotes et des digressions qui, mises bout à bout, forment la toile d'autres récits, se reflétant les uns dans les autres, s'appelant et se répondant, comme autant de relais, de passages de témoin pour dire la matérialité des existences et, ce faisant, redonner corps au langage.
Un parking, donc ; et puis, un supermarché et un entrepôt avec ses travailleurs sans-papiers ; et puis, le bar avec ses éternels habitués ; et puis, la prostituée et ses clients ; et le clochard qui dort sur le parking ; et puis, une benne à ordures ; sans oublier la vieille femme à la tête embrouillée et le gitan qui fume.
Bientôt, le rideau s'ouvre sur ce peuple de l'ombre qui compose le décor invisible d'une répétition de la vie de Saint François, en attendant que des cars de pèlerins arrivent en ce soir de Noël pour leur jouer la pièce sur le parking.
Bien sûr, les pèlerins n'arriveront jamais ; et voilà que derrière le rideau apparaît une toile avec des symboles : un chevalier, un homme nu, un soleil, un sultan, des oiseaux, une main, un arbre, un âne, une sainte, et un bœuf.
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Le spectacle est à lui-même sa propre répétition et entre les scènes hagiographiques et historiques s'entremêlent les épisodes des habitants du coin, gens de peu, subalternes aux itinéraires anonymes, éclairés soudain de l'éclat du mythe par la magie d'un nom : Job, le manutentionnaire analphabète, Joseph, le fossoyeur émigré, etc., etc.
Une histoire de fraternité ouvrière et de fascisme quotidien ; de noblesse d'âme et d'amertume ; de ressentiment banal et d'espérance ; d‘une quête de dignité absolue, à la limite de la folie, dans un monde déchiré par l'injustice et l'oppression.
Le récitant, le conteur, incarne tout à tour ces personnages multiples en laissant se déployer l'écriture d'Ascanio Celestini comme un standard de jazz sur lequel on improvise pour dialoguer avec le public dans la salle. Mélange incroyable de liberté et de maîtrise, sautant des registres les plus familiers au ton d'une pureté lyrique, variant de l'humour noir à la colère, à la douceur de l'oubli.
Mais David Murgia est à lui-même sa propre voix : rassemblant les mondes en un seul chœur épique, il dit la création et la chute, le premier cri et le dernier souffle, délivrant une histoire qui les embrasse toutes et fait des conversations de tous les jours une polyphonie nocturne sous un ciel étoilé ; un monologue sans fin comme un tourbillon, un discours-fleuve qui devient le baromètre du temps présent, traduisant l'impasse comme sa puissance secrète.
Arme redoutable que cette parole en acte qui transforme l'enfer en paradis, le cauchemar en rêve, la pauvreté en richesse, la solitude en communauté. Opération poétique par excellence qui fait du dénuement, de la dépossession la plus totale, la chance d'un retournement complet, de l'enfermement, une liberté infinie. Parole anticapitaliste.
Parole agissante, parole vivante donnant place aux morts, aux oubliés, aux fantômes, aux errants ; parole, en ce sens, profondément politique qui dévoile la fausseté de toute forme de discours qui ne s'adosse pas à une respiration singulière ; parole rythmée qui danse sur elle-même, entre invocation et convocation, chant et prière, creusant l'écart avec le mensonge et l'hypocrisie, questionnant les évidences les mieux établies.
Parole qui reprend à son compte la règle de Saint François s'adressant aux oiseaux, traçant son propre chemin exemplaire d'homme créé à l'image de Dieu.
La rumeur de l'histoire comme une étoile filante dans un ciel désert est, bien sûr, celle d'une récupération et d'un pourrissement, d'une trahison et d'une prise de pouvoir religieuse, d'un malentendu entretenu sur la signification de ce destin.
Figure soi-disant inimitable qu'en ce soir de Noël, Rumba vise à restaurer dans sa clarté radicale : dans la crèche, rien d'autre qu'un âne et un bœuf. L'enfant Jésus, comme n'importe quel enfant né dans un lieu de pauvres, entre Verviers et Bethléem, entre Gaza et Bruxelles, et comme n'importe quel enfant créé à l'image de Dieu ou de la Nature, qu'il s'appelle, Giovanni ou François, Job ou Joseph, qu'elle se nomme Chiara, Claire, Fatima ou Lili.
Une vie. Le mouvement même de vivre. La bonne nouvelle qui n'apparaît dans aucun journal de la planète. Faire-part pour personne et pour le commun des mortels d'une étincelle de joie sans cesse renaissante.
Elias Preszow
[1] Henri Meschonnic, Au Commencement, Traduction de la Genèse, Desclée de Brouwer, 2002, p.28
08.12.2025 à 12:08
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À propos d'une image d'un soldat israélien piétinant une tombe palestinienne
- 8 décembre / Avec une grosse photo en haut, Terreur, 4
Au matin du 3 décembre, l'armée israélienne a lancé un raid dans le village de Misilyah, au sud de Jénine (Cisjordanie). Bouclage des voies de circulation, couvre-feu strict : l'ordre colonial. L'image d'un soldat d'occupation piétinant une tombe palestinienne a ensuite tourné. Voici une proposition de déchiffrage.
Il a vingt-sept ans. Peut-être vingt. Ou trente-cinq. Est-ce un homme ? On ne sait pas, on ne saura pas. Il a l'âge de sa panoplie : un uniforme lourd, épais, moderne, connecté et suréquipé pour la mort. Un uniforme chargé de dépenses et d'histoire, cristallisées sur des épaules, des bras, des jambes, et ce qui pourrait être une tête sous un casque. Toute la technique de programmes experts en designs militaires s'est concentrée là : pour revêtir les apparences de la vie et conspirer à son effacement. Toute l'énergie spirituelle du monde ramassée en un vêtement, convertie en signaux mécaniques, après avoir circulé par les lignes codées d'une logistique complexe, innocente et coupable. Un réduit de civilisation. Mais d'abord, on ne devine qu'un dos sur pattes. Un dos sécurisé et sans âme. D'ailleurs, ce n'est pas un dos. Et il n'est pas sur pattes. Ce soldat sans âme n'a pas non plus de corps. Ce n'est pas un démon, c'est l'image d'une fonction. Un simple chainon, le dernier : une panoplie qui improvise des mouvements et s'exécute. La panoplie du soldat d'occupation. Au matin du 3 décembre, la panoplie a pris part au raid de l'armée israélienne dans le village de Misilyah, au sud de Jénine. Bouclage des voies de circulation, couvre-feu strict. Cela, c'est l'ordre des choses de l'occupation : discipliner les vivants, les empêcher de vivre. Mais on ne pouvait pas croire qu'ils s'attaqueraient aussi aux morts dans le cimetière. D'ailleurs, ils ne s'y sont pas vraiment attaqués. L'image montre, interdite, se faufilant entre les branches, ce geste flou qu'on ne peut pas croire. Elle donne à voir une panoplie sans terreur, prise dans l'improvisation d'un protocole. Sans honte, on le savait. Sans terreur, en passant, comme par distraction : c'est le plus terrifiant. Le degré zéro de la barbarie. Techniquement intégrée, sans pli. Peut-être l'image la plus nette du sionisme réalisé. Celle qui informe les gestes plus discrètement, par-dessous les monceaux de pourritures qui contaminent la vision : Netanyahou, Smotrich, ou le brigandage exalté des colons. La panoplie du soldat sans terreur, solitaire, soulève une dalle. Puis une deuxième. Pourquoi cette tombe ? Regardons mieux. Ce n'est pas un geste archaïque. Ce n'est pas une profanation. C'est le fait d'un programme. Son aboutissement. Le programme a jeté son hôte sur cette tombe à piétiner. L'hôte – la panoplie – va piétiner. Ce n'est pas une mise en scène, bien que le monde, au loin, se crève les yeux en assistant au spectacle. Sous la dalle, il y a la terre. La panoplie n'y croit pas non plus. Elle veut vérifier. On dirait qu'elle a peur des morts et des soulèvements de la terre. Elle voudrait aussi les discipliner. Elle a raison. Mais elle ignore qu'en Palestine, même les morts ne se laissent pas piétiner par un programme. Ils ne dorment plus dans des tombes ; ils infusent la vie ailleurs. Dans des territoires sans carte et sans Livre, qu'aucun colon ne peut occuper. La panoplie monte sur la tombe. Que veut-elle conjurer ? Elle croit peut-être pouvoir piétiner tous les restes d'humanité – prouver sa pesanteur, qui seule, pourtant, saute encore aux yeux. Un coup de pied, un autre. Ils raclent à peine la surface de la terre. Peut-être le souvenir d'un animal qui veut enfouir sa trace. Non. Un rite sans substance et sans mythe, qui n'est pas non plus un jeu. Inutile d'y chercher une grammaire. Un geste exécuté par un automate que Dieu et le Diable ont déserté ensemble. Ainsi la panoplie connait la paix. Elle seule connait la paix. Elle peut s'en aller en ignorant même la valeur du geste. Ça n'était pas prévu. Là est tout le contentement bizarre tapi dessous le casque. Non qu'une panoplie ait le sens du devoir si mal accompli. Plutôt qu'elle se flatte de la cohérence de son système d'improvisation. La pointe avancée de notre enfer de monde : une panoplie capable de se bénir elle-même, sans s'ennuyer, comme un fonctionnaire de la mort zélé – et content d'être lui.
Cela n'est pas de la littérature. C'est une image-clé du monde. Ce monde est un calvaire duquel on ne sort pas. Et pourtant, c'est le passage. Pour s'y enfoncer, la charité révolutionnaire n'est pas une clé. Mais la profanation, peut-être. Profaner le droit colonial de l'État d'Israël, consacré par ce monde : cela pourrait-il être un paradigme pour les vivants et les morts qui refusent d'être piétinés par des panoplies, le geste le plus important de ceux qui ne veulent pas sceller leur défaite ? Une autre marche vengeresse pour un autre retour. Un autre déluge est possible... Et les enfants en deuil se rassembleront. Ils lèveront les yeux et contempleront cette autre image, merveilleuse, tant de fois rêvée et tant de fois rejouée, qui volera enfin, libre, dans le ciel de la longue procession des ULM et des cerfs-volants mêlés.
Atelier Oncléo
08.12.2025 à 11:17
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Un lundisoir avec l'historien Christian Ingrao
- 8 décembre / Avec une grosse photo en haut, Histoire, lundisoir, 2
Ce lundisoir nous invitons Christian Ingrao, le big boss de l'histoire française du nazisme. Après Johann Chapoutot qui nous avait parlé du « nazisme zombi », voilà qu'il va nous falloir comprendre ce qu'est le « nazisme quantique ». C'est l'hypothèse de Christian Ingrao dans Soleil noir du paroxysme. Ça a l'air fou, mais c'est en réalité totalement génial.
(En attendant la diffusion, on a mis un petit extrait quand même)
Non seulement nous allons comprendre comment les structures imaginaires de la chasse et de la domestication les plus profondes peuvent soudain surgir en quelques mois à travers les pratiques de guerre des brigades de « chasseurs noirs » nazis sur le front de l'Est, mais nous allons aussi méditer sur la méthode de l'historien lorsque ses objets atteignent des paroxysmes de violence qui rendent tout témoin muet et tétanique. Et puis pourquoi se suicide-t-on en masse à la suite d'une défaite militaire comme en Allemagne nazie ou comme dans le Japon impérial ? Enfin, l'histoire peut-elle emprunter à la physique et à la mécanique quantiques ses concepts et ses instruments pour penser ses propres « incomplétudes » ?
Allé, on vous laisse découvrir tout ça, c'est du lourd, du délirant et du super sérieux à la fois, bref, c'est de qualité quantique, à la fois onde et corpuscule. Une belle citation avant de regarder :
« Il n'en reste pas moins que le système de « reproduction » des sociétés européennes occidentales du long Moyen Âge qu'ils décrivent est formé de millions d'orgasmes – essentiellement masculins, je le crains fort – et de centaines de millions d'instants suspendus, où des couples tremblants de désir se sont abstenus de faire l'amour, myriades vertigineuses d'étreintes interrompues par des femmes ou des hommes qui bâtissaient – malgré et avec la jouissance, ce paroxysme des corps… – ce qui se dégradait par décohérence en un modèle démographique de limitation des naissances par retard de l'âge au mariage. Ces milliards de possibles, pour certains seulement advenus, qui sont en eux-mêmes les états d'un système, son histoire et son devenir, n'ont jamais été mesurés ni observés.
Mais leur enveloppe à peine pensable constitue les espaces probabilistes à dimensions infinies qui font du réel un système quantique sur lequel l'histoire des populations, la démographie historique, mais aussi les observations plus micro-issues de l'histoire sociale, de la microstoria, des cultural studies et des gender studies n'ont et ne pourront peut-être jamais avoir qu'un point de vue newtonien, faute de pouvoir se doter des procédures, des langages et des outils descriptifs aptes, comme le calcul matriciel, les mathématiques probabilistes ou les algèbres non commutatives, à rendre compte de sa nature quantique. Car le réel, en histoire comme dans la plus grande partie de la physique, n'est mesurable qu'après ou à décohérence ; une décohérence constante mais discrète elle aussi ; une décohérence qui élimine superposition des états et suspension des potentialités du réel. Un réel qui nous fuit, donc, mais dont on intuite au moins fugitivement les potentialités, ne serait-ce qu'en formulant des expériences de pensée… Il est d'ailleurs temps, désormais, de conclure celle-ci. »
Le Soleil noir du paroxysme, Christian Ingrao
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Comme tout un chacune, notre rédaction passe beaucoup trop de temps à glaner des vidéos plus ou moins intelligentes sur les internets. Aussi c'est avec beaucoup d'enthousiasme que nous avons décidé de nous jeter dans cette nouvelle arène. D'exaltations de comptoirs en propos magistraux, fourbis des semaines à l'avance ou improvisés dans la joie et l'ivresse, en tête à tête ou en bande organisée, il sera facile pour ce nouveau show hebdomadaire de tenir toutes ses promesses : il en fait très peu. Sinon de vous proposer ce que nous aimerions regarder et ce qui nous semble manquer. Grâce à lundisoir, lundimatin vous suivra jusqu'au crépuscule. « Action ! », comme on dit dans le milieu.