30.04.2025 à 11:13
la Rédaction
Donald Trump a interdit aux diplomates américains d’assister aux cérémonies anniversaires de la fin de la guerre au Vietnam, qui se tiennent à Hanoï. Le président américain a auparavant supprimé les aides contribuant à faire face aux conséquences de la guerre américaine. Des centaines de milliers de bombes non-explosées doivent encore être neutralisées – le Vietnam a reçu cinq fois plus de bombes que l’Allemagne nazie. Pire encore, 80 millions de litres d’herbicide hyper-puissant (la dioxine) ont été largués sur les forêts et les zones arables. Ce poison effrayant contamine durablement les sols et la chaîne alimentaire et provoque malformations à la naissance, cancers, maladies de la peau et du cerveau, cécités… On compte 100 000 enfants de la quatrième génération après la guerre souffrant d’anomalies congénitales graves.
30.04.2025 à 11:12
la Rédaction
En 2027, la gauche peut-elle être une alternative crédible au macronisme et à l’extrême droite ? Dans ce moment peu réjouissant de divisions et de tensions à gauche, alors que chaque jour nous tombent sur la tête des dingueries toujours plus à droite, on a voulu en avoir le cœur net.
Bien sûr, un sondage n’est pas prédictif d’un résultat, encore moins à deux ans d’une élection dans ce monde si bouleversé. Au-delà du cadre général, les acteurs ne sont pas connus. Nous avons donc pris le parti d’interroger des Français de gauche sur la base des étiquettes de parti. Nous en mesurons les limites : une campagne, c’est un projet, un programme, un rassemblement de forces et un.e candidat.e. Rien de tout cela n’est en place. Les sondés le savent aussi bien que nous tous : leurs réponses dessinent pourtant des attentes voire des exigences.
Nous avons voulu tester trois configurations à gauche, en excluant la plus folle, celle d’une totale atomisation des partis : autant de candidats que de chapelles. Nous avons donc fait trois hypothèses d’alliance à gauche avec en face une configuration précise : une candidature RN et les petits bateaux de l’extrême droite + un candidat LR qui rêve de croquer un peu de l’électorat RN libéré par l’absence de Marine Le Pen + une candidature des macronistes (sûrement Gabriel Attal ou Édouard Philippe). Cette configuration détermine le niveau de suffrages à rassembler pour atteindre le second tour : nous la croyons à ce jour hautement probable. Par ailleurs, nous avons conservé l’hypothèse d’une candidature d’extrême gauche (LO).
Sans surprise, c’est une candidature de la gauche rassemblée qui obtient le meilleur score : 26%. Elle est alors qualifiée au second tour.
Nous avons testé deux configurations d’alliance en plus de celle de l’unité : une qui rassemblerait PS-PCF-EELV, LFI faisant cavalier seul ; une autre rassemblant LFI-PCF-EELV, le PS faisant cavalier seul. Ces deux hypothèses ne sont pas sorties de nos cerveaux créatifs : elles sont bel et bien dans le débat du moment. Dans le premier cas, LFI seule ferait 8%, le reste de la gauche rassemblée atteindrait 20%. Dans le second, le PS seul ferait 13% et le reste de la gauche rassemblée 16%.
Quels enseignements en tirer ? La candidature unique n’est pas la seule hypothèse pour permettre à la gauche d’accéder au second tour. Si l’ensemble des forces de gauche hors LFI se met d’accord sur un candidat, un projet, un programme, elle peut être crédible et réussir la primaire sauvage que serait le premier tour de la présidentielle. La crédibilité politique de cette hypothèse est loin d’être établie : comment réunir dans une même proposition propulsive à la fois François Ruffin et Raphaël Glucksmann ? Autre bémol, le sondage teste LFI et pas Jean-Luc Mélenchon : nul n’ignore le potentiel d’entraînement électoral du triple candidat à la présidentielle.
Dans l’hypothèse d’une candidature socialiste autonome, les 13% qui leur sont crédités confirment que le PS n’a pas disparu mais reste limité par son bilan et son absence de projet alternatif. Les 16% crédités au rassemblement LFI-PCF-EELV est dans l’étiage de la gauche d’alternative depuis maintenant de nombreuses années.
Au-delà des hypothèses de vote, deux questions complétaient cette enquête qui mesuraient le désir d’union. C’est confirmé : il est extrêmement puissant à gauche, où 8 sympathisants sur 10 souhaitent cette union. Les dissensions politiques ne sont pas ignorées mais les sympathisants de gauche qu’elles soient surmontées ou relativisées. La volonté d’une gauche qui compte ne s’est pas érodée malgré les efforts répétés de nombreux acteurs politiques. La responsabilité de trouver un chemin pour l’accession au second tour et la victoire en 2027 est immense. Il faut travailler aux convergences, aux modes de désignation et… go !
Donald Trump a interdit aux diplomates américains d’assister aux cérémonies anniversaires de la fin de la guerre au Vietnam, qui se tiennent à Hanoï. Le président américain a auparavant supprimé les aides contribuant à faire face aux conséquences de la guerre américaine. Des centaines de milliers de bombes non-explosées doivent encore être neutralisées – le Vietnam a reçu cinq fois plus de bombes que l’Allemagne nazie. Pire encore, 80 millions de litres d’herbicide hyper-puissant (la dioxine) ont été largués sur les forêts et les zones arables. Ce poison effrayant contamine durablement les sols et la chaîne alimentaire et provoque malformations à la naissance, cancers, maladies de la peau et du cerveau, cécités… On compte 100 000 enfants de la quatrième génération après la guerre souffrant d’anomalies congénitales graves.
P.M.
« Cent ans de Frantz Fanon : panser les plaies coloniales », sur France Culture. Un podcast en quatre épisodes (le deuxième a été diffusé ce mardi). Alors que l’on célèbre le centenaire de la naissance du psychiatre martiniquais – et qu’un biopic est actuellement dans toutes les salles de ciné –, la pensée de Fanon, révolutionnaire, décoloniale et poétique, paraît plus que jamais d’actualité.
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30.04.2025 à 10:45
Loïc Le Clerc
La présidente de l’Assemblée a voulu modifier la règle des hommages des députés… Et se prend le pied dans son propre tapis. Aboubakar Cissé, victime de l’islamophobie, aura bien sa minute.
Thomas, tué à Crépol ; Philippine, assassinée à Paris… Les députés rendent régulièrement leurs hommages. Mais ce mardi 29 avril, en conférence des présidents de l’Assemblée, La France insoumise a demandé que les députés observent une minute de silence en hommage à Aboubakar Cissé, assassiné dans une mosquée du Gard en fin de semaine dernière. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, l’a refusé.
Motif du refus ? Fin janvier, cette conférence a adopté une nouvelle règle : plus de minute de silence « pour des cas individuels ». Les prochaines victimes du terrorisme n’ont qu’à bien se tenir ! Bien évidemment, la gauche, du PS à LFI, a dit son indignation face à ce « deux poids deux mesures » qui règne à l’Assemblée en la matière. Car depuis janvier, il y en a eu des « cas individuels » : Jean-Louis Debré le 28 janvier et Ohad Yahalomi (un otage du Hamas), le 5 mars.
Face au tollé, Yaël Braun-Pivet a changé d’avis. Elle tweete : « J’ai décidé que soit observée une minute de silence en hommage à Aboubakar Cissé, dont le lâche assassinat dans une mosquée du Gard a bouleversé le pays. Aucun consensus n’était apparu ce matin en conférence des présidents. J’ai échangé depuis avec certains présidents de groupe. Face à l’émotion légitime et compte tenu de l’ignoble instrumentalisation faite par certains de sa mort, j’ai souhaité que nous puissions saluer tout à l’heure sa mémoire. Sobrement et dignement. »
Mais quelle est donc la règle alors ? Le bon vouloir de Madame la Présidente ?
Les précédentes incohérences en la matière à l’Assemblée sont nombreuses. En 2023, les députés ont observé des minutes de silence pour les victimes des séismes en Turquie et Syrie, en 2024 pour les victimes des inondations en Espagne, mais Yaël Braun-Pivet le refuse pour un naufrage en Méditerranée ayant causé la mort d’au moins 79 personnes. La demande venait de LFI, mais elle était spontanée, en dehors du cadre réglementaire de la conférence des présidents… Certes, mais alors pourquoi avoir accepté la spontanéité de Sandrine Rousseau, en 2022, pour rendre hommage à un agent des impôts tué lors d’un contrôle fiscal ? Pourquoi avoir elle-même lancé une minute de silence pour les victimes de l’attaque d’Annecy, en juin 2023 ? Nul ne sait.
Comme le rappellent nos confrères de Libération, « ce n’est pas la première fois qu’une telle demande provoque la confusion au sein de l’Assemblée. En 2014, Cécile Duflot, alors députée, avait profité des questions au gouvernement pour demander une minute de silence en hommage à Rémi Fraisse […]. Claude Bartolone, alors président de l’Assemblée nationale, avait décliné la requête […]. Pourtant, […] le 6 juin 2013, le socialiste avait lui-même invité les parlementaires à ‘respecter un temps d’indignation et de recueillement’ en hommage au militant antifasciste Clément Méric », en état de mort de cérébrale après avoir été frappé par des skinheads ».
Autre exemple, début avril, Mathilde Panot regrettait que « pas une seule minute de silence n’ait été accordée en dix-huit mois de génocide aux victimes palestiniennes », comme ce fut le cas en octobre 2023 pour les victimes israéliennes du Hamas. La présidente du groupe LFI n’obtenait pas plus gain de cause pour les 102 collaborateurs de l’Onu morts sous les bombes israéliennes, ni pour les Français… C’est d’ailleurs après cette requête que Yaël Braun-Pivet a souhaité modifier les règles des minutes de silence « pour éviter les excès de ce domaine ».
Yaël Braun-Pivet n’a donc pas théorisé l’incohérence, mais elle en a fait une règle. Dont elle seule à le privilège de dire quand elle s’applique. Donald Trump approuve le style1.
Or à vouloir « éviter les excès » de ses adversaires politiques, cette décision de la conférence des présidents n’est-elle pas elle-même excessive ? Est-ce à dire que, dorénavant, ni les Georges Marchais ni les Jacques Chaban-Delmas n’y auront droit ? Que les fonctionnaires assassinés comme Samuel Paty et Xavier Jugelé n’auront pas cet honneur ? Pas plus que les militaires tel Arnaud Beltrame ? Les centaines de victimes du terrorisme ne sont pas autant de « cas individuel » ? Les victimes du nazisme ou de toute autre forme de totalitarisme ?