Une femme sur le fil n’est ni une fiction ni un documentaire, ni un récit ni un ensemble de témoignages, mais un savant mélange de tout cela : mille paragraphes, véritable toile d’araignée où se croisent le père ingénieur dans le textile, des funambules et une enfant fictive, sorte d’Ariane. On lit à sauts et à gambades, avec le risque et le plaisir d’être pris dans cette toile de mots. Rediffusion d’un article du 14 janvier 2025.

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Pour s’embarquer dans la lecture Des milliers de ronds dans l’eau de Claro, il faut accepter de lâcher quelques petites choses de l’ordre de la logique, de l’analyse, de la compréhension immédiate, toutes ennemies mortelles de la poésie ; il faut lâcher du lest. Pour mieux s’y perdre, ou plutôt s’y étourdir, suivant la longue chute en spirale, quête du virus poétique originel. Rediffusion d’un article du 20 janvier 2025.

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Le 11 février dernier, une opération de grande ampleur permet d’arrêter plus de 180 membres de la mafia sicilienne. Quatre jours plus tôt, le nouveau roman de Roberto Saviano est publié en France : Giovanni Falcone raconte justement le destin individuel d’un juge, qui avait entrepris de s’attaquer publiquement à la Cosa nostra, dès les années 1980. L’auteur y devient alors le passeur d’un relais, celui de la mémoire de la lutte contre le crime organisé sicilien. Rediffusion d’un article du 14 mars 2025.

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Personnage, incipit, titre, on se dit qu’il va falloir l’avoir à l’œil, ce Bristol, cet authentique antihéros embarqué dans des plans foireux. Forcément, ça génère des embrouilles, d’autant qu’un corps nu manque de l’écraser dans sa chute dès les premières lignes. Comme toujours chez Echenoz, l’action est dans la langue, c’est-à-dire n’importe où. Rediffusion d’un article du 10 février 2025.

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Avec Mascarades c’est la boîte de Pandore de notre monde que Robert Coover ouvre, un univers qui est un cauchemar dans lequel aucun aspect de l’expérience humaine, la confiance, la parole donnée, l’amour, le désir, la maternité, la propriété, la mémoire, l’art, l’échange au sens large, sont jetés à bas au cours d’un krach bien plus destructeur qu’un krach boursier, l’effondrement systémique de la confiance. Rediffusion d’un article du 11 février 2025.

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Plongée en forêt et en soi-même, le dernier récit de Jérôme Orsoni convoque notamment Wittgenstein, Thoreau et John Cage, pour remédier à l’ennui et la colère de la « vie sociale », quand on ne sait plus ce qu’on fiche là. De la littérature « dure », vertigineuse, mais qui invite à cheminer et à se laisser couler dans le flux de l’impermanence, jusqu’à la joie. Rediffusion d’un article du 7 mars 2025.

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Entre la Silicon Valley et le village de Tarnac, il n’y a qu’un pas. Dave Eggers et Rachel Kushner mettent tous les deux des femmes infiltrées au centre de leur roman philosophico-policier. Chez l'un : un terrain d’exploration fertile d’une dystopie techno-totalitaire californienne. Chez l'autre : un lieu de questionnement des utopies écologiques alternatives. Rediffusion d’un article du 17 mars 2025.

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Olivier Cadiot renoue avec sa veine contre-lyrique. Un « je » soliloque à tout va, seul, orphelin, hanté par des fantômes. Départs de feu bouscule le temps – en attestent les têtes des chapitres-sections : des dates, farfelues ou non, qui correspondent à la vie de l’écrivain et sa famille ou à la période de la Révolution. Elles mettent K.O. le genre du récit ou roman. « Je suis météo-dépendant », note l’écrivain le 15 août 1775. Rediffusion d’un article du 7 janvier 2025.

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« La mort, ce n’est pas plus communiquer, c’est ne plus être compris » ; afin de conjurer ce que Pier Paolo Pasolini semblait concevoir comme une fatalité, il s'agit de ressusciter son œuvre et, ainsi, prolonger la vie de sa pensée. Un impératif auquel répond la première traduction française intégrale des Cendres de Gramsci, publiée le 5 mars – jour de son anniversaire. Rediffusion d’un article du 18 mars 2025.

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