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Institut de Relations Internationales et Stratégiques - Think tank français spécialisé sur les questions géopolitiques et stratégiques

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16.12.2025 à 16:37

​« Le droit international est-il mort à Gaza ? » – 4 questions à Jérôme Heurtaux

stagiairedecomm@iris-france.org
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Politiste, maître de conférences à l’Université Paris-Dauphine, Jérôme Heurtaux répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage Le droit international est-il mort à Gaza ?, aux éditions Riveneuve. Le territoire de Gaza a été interdit d’accès à la presse internationale. Pourtant il y a une multiplicité de témoignages… Gaza a été interdite d’accès à la presse internationale dès le 7 octobre 2023 et elle l’est toujours. Mais de courageux journalistes palestiniens, parfois formés sur le tas, ont « couvert » l’écrasement de l’enclave sans pouvoir toujours « se couvrir » : plus de 200 d’entre eux ont été tués. Al Jazeera a filmé et diffusé en direct cette tragédie, si bien que les sons, les images et les témoignages n’ont pas manqué. Si l’on ajoute à cela les données factuelles des agences de l’ONU, les enquêtes menées par des dizaines d’ONG palestiniennes (comme Al-Haq), israéliennes (comme B’Tselem) et internationales (comme Amnesty International, Human Rights Watch ou Save the Children) ou les rapports produits par les experts indépendants de l’ONU (la Commission d’enquête dirigée par la magistrate sud-africaine Navanethem Pillay et la Rapporteuse spéciale sur les Territoires palestiniens occupés Francesca Albanese), notre degré d’information et d’expertise a été, dès le début de la guerre, très élevé. Personne ne peut sérieusement affirmer qu’il ou elle a manqué d’informations. Le livre consacre un chapitre à ces enquêtes, qui ont été très largement ignorées voire décrédibilisées en France alors qu’elles apportaient les preuves des crimes qui étaient en train d’être commis. J’insiste : pour être bien informé, il suffisait de le vouloir. Toutes les données étaient disponibles en quelques clics sur internet. Vous évoquez « une convergence des qualifications de génocide ». Que voulez-vous dire par là ? Je me suis intéressé à la manière dont ces « acteurs de l’incrimination » s’y sont pris pour identifier des crimes internationaux commis […]

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Texte intégral (1421 mots)

Politiste, maître de conférences à l’Université Paris-Dauphine, Jérôme Heurtaux répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage Le droit international est-il mort à Gaza ?, aux éditions Riveneuve.

Le territoire de Gaza a été interdit d’accès à la presse internationale. Pourtant il y a une multiplicité de témoignages…

Gaza a été interdite d’accès à la presse internationale dès le 7 octobre 2023 et elle l’est toujours. Mais de courageux journalistes palestiniens, parfois formés sur le tas, ont « couvert » l’écrasement de l’enclave sans pouvoir toujours « se couvrir » : plus de 200 d’entre eux ont été tués. Al Jazeera a filmé et diffusé en direct cette tragédie, si bien que les sons, les images et les témoignages n’ont pas manqué. Si l’on ajoute à cela les données factuelles des agences de l’ONU, les enquêtes menées par des dizaines d’ONG palestiniennes (comme Al-Haq), israéliennes (comme B’Tselem) et internationales (comme Amnesty International, Human Rights Watch ou Save the Children) ou les rapports produits par les experts indépendants de l’ONU (la Commission d’enquête dirigée par la magistrate sud-africaine Navanethem Pillay et la Rapporteuse spéciale sur les Territoires palestiniens occupés Francesca Albanese), notre degré d’information et d’expertise a été, dès le début de la guerre, très élevé. Personne ne peut sérieusement affirmer qu’il ou elle a manqué d’informations. Le livre consacre un chapitre à ces enquêtes, qui ont été très largement ignorées voire décrédibilisées en France alors qu’elles apportaient les preuves des crimes qui étaient en train d’être commis. J’insiste : pour être bien informé, il suffisait de le vouloir. Toutes les données étaient disponibles en quelques clics sur internet.

Vous évoquez « une convergence des qualifications de génocide ». Que voulez-vous dire par là ?

Je me suis intéressé à la manière dont ces « acteurs de l’incrimination » s’y sont pris pour identifier des crimes internationaux commis à Gaza et les qualifier. Les preuves de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité sont légion. L’ampleur et le caractère répété voire systématique des atteintes aux civils, la mortalité élevée des enfants, l’affamement de la population, la destruction des écoles, des hôpitaux et des lieux de culte ou la déshumanisation des Palestiniens, ont conduit la plupart de ces acteurs à examiner ces faits sous l’angle du crime de génocide, tel que défini dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 et dans le Statut de Rome (1998) qui fonde la Cour pénale internationale (CPI). Je montre dans l’ouvrage comment ces experts, en suivant des raisonnements souvent différents, ont abouti au même « verdict » de génocide. Un consensus s’est en effet imposé dans le champ de l’expertise internationale : Israël se serait rendu coupable de trois à quatre des faits matériels constitutifs d’un génocide et pour lesquels l’intention de détruire, en tout ou en partie, le groupe des Palestiniens, ne ferait pas de doute. Les rapports comme le contenu des plaintes déposées auprès des juridictions internationales composent une documentation considérable, fondée sur des données statistiques, des descriptions empiriques, des reconstitutions de bombardements, des témoignages par milliers, bref sur des enquêtes dont le sérieux et le professionnalisme sont incontestables. Je me suis rendu compte que le droit international servait de référence commune, que ces acteurs s’en servaient, précisément, comme d’une langue. Ils parlent la même langue et cette langue universelle est précieuse, même quand le droit international est à ce point méprisé et bafoué par les États incriminés et leurs alliés.

Selon vous, la justice israélienne reste inactive vis-à-vis de tous les cas d’actions violentes de colons ou de soldats israéliens contre des civils palestiniens qui lui sont signalés…

Je ne suis pas spécialiste du système judiciaire et de la vie politique d’Israël mais certains événements récents indiquent, je crois, que la priorité, pour les Israéliens, est de révéler et de condamner les responsables des défaillances sécuritaires du 7 octobre 2023 plutôt que de faire retour, politiquement et judiciairement, sur les massacres commis à Gaza depuis lors. Des sondages d’opinion effectués en Israël avant même le 7 octobre montraient le soutien de la majorité de la population à l’éviction des normes morales dans « la lutte contre le terrorisme » et son opposition au respect des règles d’engagement et du droit international. Du côté de l’armée, le Procureur général militaire ouvre parfois des enquêtes, mais son rôle consiste surtout à protéger les soldats de poursuites par des juridictions internationales. La procureure générale militaire en poste lors de la guerre à Gaza, Yifat Tomer-Yerushalmi, a récemment été conduite à la démission après avoir fait fuiter une vidéo de caméra de surveillance montrant un groupe de soldats brutalisant et violant un détenu palestinien dans une base militaire dans le désert du Néguev. Dans le livre, je cite un document officiel israélien justifiant les entorses militaires au droit international. La guerre à Gaza relève aussi du « lawfare », de la guerre juridique.

Comment lutter contre l’impunité ?

Je serais heureux de pouvoir répondre sans hésitation à cette question, mais c’est impossible. D’abord, l’un des idéaux poursuivis par les promoteurs de la justice internationale est, non de lutter en priorité contre l’impunité mais d’empêcher la commission même des crimes. C’est d’ailleurs l’objet de la Convention de 1948 sur le crime de génocide, qui intime aux États d’agir pour prévenir le génocide et c’était l’objectif de l’Afrique du Sud quand elle a déposé plainte contre Israël auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) en décembre 2023 : empêcher la commission du crime ou, au moins, le mettre à l’arrêt. Le rôle des juridictions internationales (la CIJ mais aussi la CPI) est central mais, comme toutes les institutions et cours internationales, elles sont limitées dans leur action par le comportement des États les plus influents. Lutter contre l’impunité, c’est donc d’abord peser sur nos États pour qu’ils respectent et promeuvent le droit international. L’Union européenne devrait affirmer plus fortement son attachement à la CPI actuellement attaquée par les États-Unis. Comme je l’analyse dans l’ouvrage, d’autres initiatives judiciaires sont en cours auprès de juridictions nationales, à l’initiative de réseaux d’avocats et de militants, d’ONG et autres organisations de la société civile, ciblant des soldats binationaux mais aussi des Israéliens. Au nom de leur compétence universelle en effet, les tribunaux, comme en France et en Belgique, peuvent enquêter et poursuivre les auteurs présumés de crimes internationaux, quelle que soit leur nationalité, celle de leurs victimes et le lieu où ils ont été commis.  Des dossiers sont constitués, des plaintes rédigées. Des soldats Israéliens en vacances à l’étranger ont risqué une arrestation. Deux d’entre eux ont été entendus par la police belge en juillet dernier, avant d’être relâchés. Des entreprises et des responsables politiques européens font également l’objet de plaintes pour complicité de génocide. Le temps judiciaire n’est pas celui du politique. Pour que ces démarches aboutissent, qu’elles donnent lieu à des enquêtes, à d’éventuels procès et à de possibles condamnations, il faudra beaucoup de temps et beaucoup de détermination. Mais les crimes internationaux sont imprescriptibles. Alors rien n’interdit de penser que la lutte contre l’impunité n’est pas qu’une chimère.

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16.12.2025 à 12:30

L’Allemagne face à Israël | Les mardis de l’IRIS

Déborah Yapi
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Chaque mardi, je reçois un membre de l’équipe de recherche de l’‪‪‪‪IRIS pour décrypter un fait d’actualité internationale. Aujourd’hui, échange avec Jacques-Pierre Gougeon, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de l’Allemagne, sur la position de l’Allemagne face au conflit israélo-palestinien et ses relations avec Israël à la lumière de la visite du chancelier de Friedrich Merz en Israël le 6 décembre dernier.

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Chaque mardi, je reçois un membre de l’équipe de recherche de l’‪‪‪‪IRIS pour décrypter un fait d’actualité internationale. Aujourd’hui, échange avec Jacques-Pierre Gougeon, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de l’Allemagne, sur la position de l’Allemagne face au conflit israélo-palestinien et ses relations avec Israël à la lumière de la visite du chancelier de Friedrich Merz en Israël le 6 décembre dernier.

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15.12.2025 à 15:40

« La Turquie face au dilemme du Caucase. Tchétchénie ou Russie ? » – 4 questions à Ernest Guermouh

stagiairedecomm@iris-france.org
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Étudiant en master Intégrations et mutations en Méditerranée et au Moyen-Orient de Sciences Po Grenoble, Ernest Guermouh a réalisé plusieurs expériences universitaires et professionnelles dans le Caucase et en Turquie. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage La Turquie face au dilemme du Caucase. Tchétchénie ou Russie ? Pendant la première guerre de Tchétchénie (1994-1996), la Turquie s’est affichée comme neutre, mais des courants politiques plaidaient pour un soutien aux Tchétchènes… La Turquie a toujours affirmé ne pas vouloir interférer dans les affaires intérieures de la Russie. Pourtant, certaines factions de la société turque ont montré un soutien actif aux rebelles tchétchènes lors du premier conflit. La diaspora du Caucase du Nord, présente dans le pays depuis le XIXᵉ siècle, s’est particulièrement distinguée en la matière. Certains sont allés jusqu’à prendre en otage des touristes russes sur un ferry reliant la Turquie à la Russie. Le chef d’état-major turc de l’époque, lui‑même d’origine tchétchène, avait alors qualifié les assaillants de « résistants ». Les islamistes turcs ont également apporté un appui massif aux indépendantistes tchétchènes, par solidarité religieuse. Ils ont organisé l’envoi d’aide humanitaire, soutenu l’accueil des réfugiés et réclamé une intervention militaire directe de la Turquie, les plus radicaux partant même combattre sur place. Le courant le plus influent était cependant l’extrême droite panturquiste, qui ambitionnait d’unifier les peuples turciques d’Azerbaïdjan et d’Asie centrale sous la tutelle d’Ankara. Certains de ses partisans, les « Loups gris », se sont rendus en Tchétchénie pour se battre. L’existence de l’URSS bloquait jusque‑là toute politique d’influence de l’État turc dans la région, mais sa chute a entraîné les indépendances des pays concernés. Le discours panturquiste, jusque-là minoritaire, est soudainement devenu plus audible au sein des élites turques. La Turquie entreprend donc une ambitieuse politique d’influence dans cette région, entrant […]

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Texte intégral (1290 mots)

Étudiant en master Intégrations et mutations en Méditerranée et au Moyen-Orient de Sciences Po Grenoble, Ernest Guermouh a réalisé plusieurs expériences universitaires et professionnelles dans le Caucase et en Turquie. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage La Turquie face au dilemme du Caucase. Tchétchénie ou Russie ?

Pendant la première guerre de Tchétchénie (1994-1996), la Turquie s’est affichée comme neutre, mais des courants politiques plaidaient pour un soutien aux Tchétchènes…

La Turquie a toujours affirmé ne pas vouloir interférer dans les affaires intérieures de la Russie. Pourtant, certaines factions de la société turque ont montré un soutien actif aux rebelles tchétchènes lors du premier conflit. La diaspora du Caucase du Nord, présente dans le pays depuis le XIXᵉ siècle, s’est particulièrement distinguée en la matière. Certains sont allés jusqu’à prendre en otage des touristes russes sur un ferry reliant la Turquie à la Russie. Le chef d’état-major turc de l’époque, lui‑même d’origine tchétchène, avait alors qualifié les assaillants de « résistants ».

Les islamistes turcs ont également apporté un appui massif aux indépendantistes tchétchènes, par solidarité religieuse. Ils ont organisé l’envoi d’aide humanitaire, soutenu l’accueil des réfugiés et réclamé une intervention militaire directe de la Turquie, les plus radicaux partant même combattre sur place.

Le courant le plus influent était cependant l’extrême droite panturquiste, qui ambitionnait d’unifier les peuples turciques d’Azerbaïdjan et d’Asie centrale sous la tutelle d’Ankara. Certains de ses partisans, les « Loups gris », se sont rendus en Tchétchénie pour se battre. L’existence de l’URSS bloquait jusque‑là toute politique d’influence de l’État turc dans la région, mais sa chute a entraîné les indépendances des pays concernés. Le discours panturquiste, jusque-là minoritaire, est soudainement devenu plus audible au sein des élites turques. La Turquie entreprend donc une ambitieuse politique d’influence dans cette région, entrant en rivalité directe avec la Russie qui souhaite toujours dominer son « étranger proche ». La guerre de Tchétchénie devient un instrument de ce bras de fer. Sans aider directement les rebelles, Ankara a laissé les trois courants cités agir librement et a fermé les yeux sur les activités politiques des réfugiés tchétchènes présents sur son sol.

Il y a un rapprochement entre Ankara et Moscou lors de la seconde guerre (1999-2009)…

La Turquie adopte à ce moment une politique différente, bien plus favorable à Moscou, et ce même après l’arrivée au pouvoir d’Erdoğan en 2002. Celui-ci, membre du parti islamiste Refah et maire d’Istanbul durant le premier conflit, avait pourtant reçu personnellement le président tchétchène en 1997. Cela est lié à plusieurs facteurs.

Il faut tout d’abord citer l’échec de la politique « néo-panturquiste ». La Russie a conservé une influence importante en Asie centrale, la Turquie n’ayant ni les moyens économiques ni une compréhension assez fine des aspirations locales pour parvenir à y implanter une réelle influence. De plus, le soutien discret de la Turquie envers les Tchétchènes entrainait, en représailles, le même comportement de la Russie envers le PKK. Les enjeux sont cependant bien différents pour les deux pays, puisque les Tchétchènes représentent environ 1 % de la population russe, mais les Kurdes 20 % de celle de la Turquie.

En parallèle, la Russie devient dans les années 2000 le deuxième partenaire commercial de la Turquie, et l’un de ses principaux fournisseurs en hydrocarbures grâce au gazoduc Blue Stream. Ankara a donc réalisé qu’elle avait plus à perdre qu’à gagner à entrer en rivalité directe avec Moscou.

Selon vous, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdoğan, ont accompagné la chute des « grandes idéologies » dans leur pays en suivant le même chemin…

Il y a en effet un parallélisme historique net entre les deux pays. Durant la Première Guerre mondiale, les Empires russe et ottoman, tous deux vacillants, se sont affrontés violemment dans le Caucase, leur frontière commune. L’Empire ottoman souhaitait alors unir le Caucase et l’Asie centrale sous son égide, et chercha pour cela à provoquer un soulèvement tchétchène contre la Russie. Après la guerre, les nouveaux dirigeants, Lénine et Atatürk, ont fait la paix et entretenu des relations cordiales afin de fonder sur de nouvelles bases leurs régimes respectifs, nés des cendres des Empires : l’URSS et la République de Turquie.

Cette histoire se répète partiellement dans les années 1990 : les idéologies kémaliste et soviétique, ciments des deux États, subissent une crise de légitimité. Dans ce clair-obscur, les deux puissances s’affrontent à nouveau, certes de manière moins violente, notamment à travers la question tchétchène. Dans les années 2000, deux leaders autoritaires émergent à nouveau presque simultanément, Erdoğan et Poutine. Ils cherchent à conjurer la crise politique et économique qui frappe leurs pays et assument alors tous les deux une ère de dépassement des vieilles idéologies – dont ils ne se détachent toutefois pas entièrement – en bâtissant leurs régimes personnels sur de nouvelles bases, plus pragmatiques. Ils ont pour cela besoin d’empêcher toute ingérence extérieure. Recep T. Erdoğan et Vladimir Poutine concluent donc, comme Atatürk et Lénine dans les années 1920, une forme de paix autour de la question caucasienne.

Dans quelle mesure le 11 septembre a-t-il marqué un tournant dans les relations entre Moscou et Ankara ? Cet évènement est essentiel car il change radicalement la politique étrangère des États-Unis de George W. Bush envers la Russie. Celui qui qualifiait les indépendantistes tchétchènes de « combattants de la liberté » se convertit à une guerre sans merci contre « le terrorisme », ce qui permet à Vladimir Poutine de redéfinir opportunément le conflit tchétchène comme une composante du combat américain contre Al-Qaïda. La Turquie, membre de l’OTAN et elle-même ciblée par Al-Qaïda, soutient son allié américain. Le 11 septembre réunit donc temporairement Russie, États-Unis et Turquie dans une « guerre contre le terrorisme ». Ankara et Moscou restent néanmoins prudents vis-à-vis de Washington, notamment en raison de ses opérations en Afghanistan et en Irak entraînant sa présence constante au Moyen-Orient et en Asie centrale. Les deux pays s’accordent donc pour exercer une cogestion de la lutte contre le terrorisme dans leur sphère d’influence commune. Cet esprit de coopération perdure depuis. Les deux pays n’entrent pas en confrontation directe malgré leurs très nombreux sujets de discorde, priorisant le dialogue afin de limiter les ingérences euro-américaines. On a notamment pu le constater dans le cadre du processus d’Astana à propos de la Syrie ou dans la confiance accordée par la Russie à la Turquie, pourtant soutien de Kyiv, dans les négociations liées à la guerre en Ukraine.

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15.12.2025 à 15:35

État des lieux des attaques hybrides russes en Europe

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 a marqué le retour de la guerre sur le continent européen. Au delà des évolutions sur le théâtre ukrainien, l’Europe est confrontée à diverses formes de conflictualité qui s’avèrent complexes à appréhender. Qualifiée d’hybrides, elles recoupent des objectifs tels que l’influence, l’ingérence, l’intimidation ou la coercition. Touchant majoritairement l’Allemagne, la France, la Pologne, la mer Baltique ou encore la Finlande, les attaques hybrides attribuées à la Russie et au Bélarus sur le continent européen ont été multipliées par sept entre 2022 et 2024 (Bart Schuurman, 2024). Des tentatives ou actes de sabotages et de vandalisme aux opérations d’influence en passant par l’instrumentalisation des flux migratoires, la nature de ces attaques est plurielle, tout comme leurs cibles – espaces publics, infrastructures militaires, énergétiques, sanitaires ou de communication, etc. – ou leurs effets recherchés – perturber la vie quotidienne des ressortissants, perturber l’aide (militaire) à l’Ukraine, infliger des dommages économiques, etc. L’occasion de dresser un état des lieux des attaques hybrides russes et de leurs conséquences en Europe en carte et graphiques.

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 a marqué le retour de la guerre sur le continent européen. Au delà des évolutions sur le théâtre ukrainien, l’Europe est confrontée à diverses formes de conflictualité qui s’avèrent complexes à appréhender. Qualifiée d’hybrides, elles recoupent des objectifs tels que l’influence, l’ingérence, l’intimidation ou la coercition. Touchant majoritairement l’Allemagne, la France, la Pologne, la mer Baltique ou encore la Finlande, les attaques hybrides attribuées à la Russie et au Bélarus sur le continent européen ont été multipliées par sept entre 2022 et 2024 (Bart Schuurman, 2024). Des tentatives ou actes de sabotages et de vandalisme aux opérations d’influence en passant par l’instrumentalisation des flux migratoires, la nature de ces attaques est plurielle, tout comme leurs cibles – espaces publics, infrastructures militaires, énergétiques, sanitaires ou de communication, etc. – ou leurs effets recherchés – perturber la vie quotidienne des ressortissants, perturber l’aide (militaire) à l’Ukraine, infliger des dommages économiques, etc.

L’occasion de dresser un état des lieux des attaques hybrides russes et de leurs conséquences en Europe en carte et graphiques.

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15.12.2025 à 12:03

Le « service militaire » : une passion française ?

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Dans la tradition politique républicaine, une défense globale dissuasive implique unengagement de tous dans tous les secteurs d’activités, une nation en arme, au propre commeau figuré. Le projet de service militaire volontaire semble ainsi répondre à deux objectifs :d’une part renforcer le lien armée nation, d’autre part augmenter les effectifs des armées. Cequi est positif. Pour sa pleine réussite une attention particulière doit être portée sur des sujetsmajeurs :

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Dans la tradition politique républicaine, une défense globale dissuasive implique un
engagement de tous dans tous les secteurs d’activités, une nation en arme, au propre comme
au figuré. Le projet de service militaire volontaire semble ainsi répondre à deux objectifs :
d’une part renforcer le lien armée nation, d’autre part augmenter les effectifs des armées. Ce
qui est positif. Pour sa pleine réussite une attention particulière doit être portée sur des sujets
majeurs :

  • Pour le lien armée nation, notons que le taux de satisfaction des Français dans leur armée est de 75 % et de 16 % dans leurs partis politiques ;
  • Pour le renforcement des effectifs, la brièveté (10 mois), les restrictions d’engagement (territoire national uniquement), soit une armée territoriale, pèseront sur l’efficacité, restreindront les manœuvres défensives possibles et pourraient créer une armée à deux vitesses, entachant la cohésion.

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15.12.2025 à 11:31

Attentat de Sydney : l’ignoble et l’indigne

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Dimanche 14 décembre a eu lieu un attentat terroriste antisémite sur la fameuse plage de Bondi à Sydney. Un père et son fils ont ouvert le feu sur des personnes venues célébrer le début de la fête juive d’Hanouka. Ces attaques ont fait, pour le moment, 15 morts et une quarantaine de blessés. Cet attentat témoigne d’une menace terroriste globale contre les Juifs et une montée, elle aussi globale, de l’antisémitisme. Ce drame choque d’autant plus que l’Australie a un des taux d’homicide les plus bas par armes à feu, que les tueries de masse y sont très rares et que la vente et la circulation d’armes à feu sont strictement régulées. Ce drame a suscité une émotion mondiale bien légitime mais aussi une quasi immédiate récupération politique. Benyamin Netanyahou a essayé d’en tirer parti politiquement et a mis en cause le Premier ministre australien, Anthony Albanese, à la suite de sa récente reconnaissance de l’État de Palestine. Pour le Premier ministre israélien, ces attentats sont la conséquence de cette décision. Or ceux qui condamnent la politique du gouvernement israélien, les bombardements sur les civils, le blocus humanitaire, etc. font bien la différence entre la critique politique d’un gouvernement et l’antisémitisme. C’est bien Benyamin Netanyahou qui à l’inverse mélange les deux. Il s’exonère ainsi de toute responsabilité dans la montée de l’antisémitisme. Nous devons faire preuve d’unité dans la lutte contre l’antisémitisme et pour cela faire bloc. Le risque est multiforme et il ne faut pas le nier. Il ne faut en revanche pas faire de l’accord avec le gouvernement de Netanyahou une condition de la lutte contre l’antisémitisme.

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Dimanche 14 décembre a eu lieu un attentat terroriste antisémite sur la fameuse plage de Bondi à Sydney. Un père et son fils ont ouvert le feu sur des personnes venues célébrer le début de la fête juive d’Hanouka. Ces attaques ont fait, pour le moment, 15 morts et une quarantaine de blessés.

Cet attentat témoigne d’une menace terroriste globale contre les Juifs et une montée, elle aussi globale, de l’antisémitisme. Ce drame choque d’autant plus que l’Australie a un des taux d’homicide les plus bas par armes à feu, que les tueries de masse y sont très rares et que la vente et la circulation d’armes à feu sont strictement régulées.

Ce drame a suscité une émotion mondiale bien légitime mais aussi une quasi immédiate récupération politique. Benyamin Netanyahou a essayé d’en tirer parti politiquement et a mis en cause le Premier ministre australien, Anthony Albanese, à la suite de sa récente reconnaissance de l’État de Palestine. Pour le Premier ministre israélien, ces attentats sont la conséquence de cette décision. Or ceux qui condamnent la politique du gouvernement israélien, les bombardements sur les civils, le blocus humanitaire, etc. font bien la différence entre la critique politique d’un gouvernement et l’antisémitisme. C’est bien Benyamin Netanyahou qui à l’inverse mélange les deux. Il s’exonère ainsi de toute responsabilité dans la montée de l’antisémitisme. Nous devons faire preuve d’unité dans la lutte contre l’antisémitisme et pour cela faire bloc. Le risque est multiforme et il ne faut pas le nier. Il ne faut en revanche pas faire de l’accord avec le gouvernement de Netanyahou une condition de la lutte contre l’antisémitisme.

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12.12.2025 à 12:52

La guerre Netflix-Paramount, ou comment Trump veut museler CNN

Déborah Yapi
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Vendredi 5 décembre, Netflix annonçait le rachat de Warner Bros Discovery pour 82,7 milliards de dollars. Lundi 8 décembre, Paramount Skydance ripostait avec une offre hostile de 108,4 milliards, entièrement en cash. À première vue, une bataille classique de titans hollywoodiens pour s’emparer des franchises Harry Potter, DC Comics et HBO. En réalité, cette guerre cache un enjeu bien plus politique : qui contrôlera CNN, la bête noire de Donald Trump ? Car derrière les communiqués lénifiants sur la « valeur actionnariale » et la « synergie des contenus », se joue une partie d’échecs dont Trump tire déjà les ficelles. Et le président a tout à y gagner, quel que soit le vainqueur final. L’offre Netflix : CNN n’est pas dans le paquet Dans la proposition de Netflix, il n’est pas question d’acheter CNN. La chaîne d’information, avec les autres chaînes de télévision linéaires (TNT, Discovery Channel), sera séparée dans une entité indépendante baptisée « Discovery Global » avant la finalisation du rachat. CNN deviendra donc une société cotée en bourse, détachée de Warner Bros et de Netflix. Mais cette mise à l’écart de CNN ne protège nullement Netflix de Donald Trump. Le président a déjà fait savoir que l’union Netflix-Warner « pourrait être un problème » en raison de la position déjà dominante sur le marché du streaming de Netflix. La sénatrice démocrate Elizabeth Warren a immédiatement dénoncé un « cauchemar anti-monopole ». En abandonnant CNN, Netflix pensait s’épargner des ennuis. Il pourrait bien découvrir que Trump a d’autres plans. L’offre Paramount : CNN sur un plateau pour la Maison-Blanche L’offre de Paramount Skydance ne fait aucune concession : 108,4 milliards de dollars pour racheter l’intégralité de Warner Bros Discovery, CNN inclus. Et c’est précisément là que les choses deviennent explosives. Qui finance cette offre pharaonique ? Larry Ellison, deuxième fortune mondiale avec 270 milliards de dollars et ami personnel […]

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Texte intégral (1071 mots)

Vendredi 5 décembre, Netflix annonçait le rachat de Warner Bros Discovery pour 82,7 milliards de dollars. Lundi 8 décembre, Paramount Skydance ripostait avec une offre hostile de 108,4 milliards, entièrement en cash. À première vue, une bataille classique de titans hollywoodiens pour s’emparer des franchises Harry Potter, DC Comics et HBO. En réalité, cette guerre cache un enjeu bien plus politique : qui contrôlera CNN, la bête noire de Donald Trump ?

Car derrière les communiqués lénifiants sur la « valeur actionnariale » et la « synergie des contenus », se joue une partie d’échecs dont Trump tire déjà les ficelles. Et le président a tout à y gagner, quel que soit le vainqueur final.

Dans la proposition de Netflix, il n’est pas question d’acheter CNN. La chaîne d’information, avec les autres chaînes de télévision linéaires (TNT, Discovery Channel), sera séparée dans une entité indépendante baptisée « Discovery Global » avant la finalisation du rachat. CNN deviendra donc une société cotée en bourse, détachée de Warner Bros et de Netflix.

Mais cette mise à l’écart de CNN ne protège nullement Netflix de Donald Trump. Le président a déjà fait savoir que l’union Netflix-Warner « pourrait être un problème » en raison de la position déjà dominante sur le marché du streaming de Netflix. La sénatrice démocrate Elizabeth Warren a immédiatement dénoncé un « cauchemar anti-monopole ». En abandonnant CNN, Netflix pensait s’épargner des ennuis. Il pourrait bien découvrir que Trump a d’autres plans.

L’offre de Paramount Skydance ne fait aucune concession : 108,4 milliards de dollars pour racheter l’intégralité de Warner Bros Discovery, CNN inclus. Et c’est précisément là que les choses deviennent explosives.

Qui finance cette offre pharaonique ? Larry Ellison, deuxième fortune mondiale avec 270 milliards de dollars et ami personnel de Trump. Son fils David Ellison, patron de Skydance, qui a obtenu en juillet le feu vert de la FCC pour racheter Paramount après avoir promis « une modification de la ligne éditoriale de CBS ». RedBird Capital. Et surtout, selon le Wall Street Journal, Affinity Partners – la société d’investissement de Jared Kushner, gendre de Donald Trump – accompagnée de plusieurs fonds souverains du Moyen-Orient : Arabie saoudite, Qatar, Abu Dhabi.

Autrement dit : l’argent saoudien, les amis de Trump, et la promesse explicite de « changements radicaux au sein de CNN ». David et Larry Ellison ont mené, selon le WSJ, « une campagne de plusieurs semaines pour convaincre Donald Trump » de soutenir leur offre. Leur argument massue ? Ils promettent de « refondre la programmation » de la chaîne détestée par le président.

Trump, interrogé lundi, a joué l’innocent : « Aucun d’eux n’est un de mes amis proches. Je veux faire ce qui est juste. » Il prétend n’avoir pas parlé à Kushner du dossier Warner. Personne à Washington n’est dupe.

Voilà le génie pervers de cette configuration. Si Paramount l’emporte, le 47e président des États-Unis obtient directement ce qu’il veut : CNN sous contrôle de ses alliés financiers et politiques, avec une ligne éditoriale « refondue » – autrement dit, muselée.

Mais si Netflix l’emporte ? Trump ne perd rien. Au contraire. Il peut user de son pouvoir de nuisance réglementaire pour mettre Netflix sous pression. « Vous avez une position dominante. Cela pourrait être un problème antitrust. À moins que… vous ne rachetiez finalement CNN à Discovery Global, cette nouvelle entité indépendante. Et que vous acceptiez quelques ajustements éditoriaux. » Netflix, acculé, pourrait bien finir par céder – soit en rachetant CNN malgré tout, soit en facilitant son acquisition par un tiers ami de l’administration.

Elizabeth Warren a beau dénoncer un « trafic d’influence, du favoritisme politique et des risques pour la sécurité nationale », elle prêche dans le désert. Les républicains contrôlent le Congrès. La FCC est aux ordres. Le ministère de la Justice appliquera la politique antitrust selon les desiderata présidentiels. Et les fonds souverains moyen-orientaux, déjà sous influence trumpiste depuis les Accords d’Abraham et le rapprochement avec Riyad, sont des partenaires dociles.

Arrêtons de nous raconter des histoires. Cette bataille pour Warner Bros n’a rien d’une guerre industrielle classique. C’est une prise d’otage politique orchestrée depuis la Maison-Blanche, avec l’argent saoudien et les réseaux trumpistes comme bras armés. CNN, symbole d’une presse indépendante que Donald Trump rêve de voir disparaître depuis 2015, est le véritable trophée de cette partie d’échecs.

Que Paramount ou Netflix l’emporte, Trump a compris que le contrôle des médias passe désormais par le contrôle des plateformes de streaming et des studios. CNN aujourd’hui, demain HBO, Warner Bros, et pourquoi pas Netflix si l’entreprise ne se montre pas coopérative ?

Nous verrons qui remporte la mise. Mais le Donald, lui, a déjà gagné.


Romuald Sciora dirige l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l’IRIS, où il est chercheur associé. Essayiste et politologue franco-américain, il est l’auteur de nombreux ouvrages, articles et documentaires et intervient régulièrement dans les médias internationaux afin de commenter l’actualité. Il vit à New York.

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12.12.2025 à 11:58

La Chine peut-elle s’imposer comme première puissance mondiale ?

Déborah Yapi
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Forte d’une croissance économique soutenue, d’avancées technologiques majeures et d’une diplomatie d’influence de plus en plus affirmée, Pékin s’impose désormais comme un acteur central d’un ordre international en recomposition. À travers la Belt and Road Initiative, qui redessine les routes du commerce mondial, et l’élargissement du cadre des BRICS, la Chine cherche à promouvoir un modèle alternatif de gouvernance et de coopération. Cette trajectoire ascendante se heurte toutefois à des vulnérabilités internes et à une compétition stratégique croissante avec les États-Unis. Dans quelle mesure la Chine peut-elle s’imposer comme première puissance mondiale, selon quelles modalités, dans quels domaines, et avec quelles implications pour la structure même de l’ordre international ? Valérie Niquet, maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, a répondu à nos questions à l’occasion de la première édition des Géopolitiques de Grenoble organisées par l’IRIS et Grenoble École de Management, des conférences et débats sur les enjeux géopolitiques d’aujourd’hui : En savoir plus sur les Géopolitiques de Grenoble.

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Forte d’une croissance économique soutenue, d’avancées technologiques majeures et d’une diplomatie d’influence de plus en plus affirmée, Pékin s’impose désormais comme un acteur central d’un ordre international en recomposition. À travers la Belt and Road Initiative, qui redessine les routes du commerce mondial, et l’élargissement du cadre des BRICS, la Chine cherche à promouvoir un modèle alternatif de gouvernance et de coopération. Cette trajectoire ascendante se heurte toutefois à des vulnérabilités internes et à une compétition stratégique croissante avec les États-Unis. Dans quelle mesure la Chine peut-elle s’imposer comme première puissance mondiale, selon quelles modalités, dans quels domaines, et avec quelles implications pour la structure même de l’ordre international ?

Valérie Niquet, maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, a répondu à nos questions à l’occasion de la première édition des Géopolitiques de Grenoble organisées par l’IRIS et Grenoble École de Management, des conférences et débats sur les enjeux géopolitiques d’aujourd’hui :

  • Comment la Chine est-elle parvenue historiquement à effectuer une montée en puissance sur la scène internationale et à se positionner au cœur de la civilisation mondiale ?
  • Dans quelle mesure la Chine pourrait-elle s’imposer comme première puissance mondiale face aux États-Unis ?
  • Quelle place occupe la question taïwanaise dans cette montée en puissance de la Chine ? Peut-elle constituer une limite au déploiement de la puissance militaire chinoise ?

En savoir plus sur les Géopolitiques de Grenoble.

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11.12.2025 à 14:49

Which Type of Armament Cooperation Do We Want/Need? The Case of Spain

admn_iris
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This ARES Group commentary examines how Spain perceives and approaches armament cooperation within the European Union (EU) level, asking “Which type of armament cooperation do we want and need?”. It argues that Spain views armament cooperation as a means to strengthen European strategic autonomy, industrial competitiveness and interoperability while improving cost efficiency. It finds that Spain’s performance in research cooperation under the European Defence Fund has been strong, but translating these successes into major joint procurement programmes remains a challenge. Persistent obstacles include a fragmented industrial coordination, limited managerial capacity and regulatory divergences. The commentary concludes that Spain seeks pragmatic but ambitious cooperation: capability-led, lifecycle-oriented and financially sustainable, with fair industrial returns and alignment between EU and NATO priorities. For EU joint defence procurement to be a success for Spain, Madrid must align its national strategy with EU instruments and strengthen domestic capacity to lead future cooperative programmes.

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This ARES Group commentary examines how Spain perceives and approaches armament cooperation within the European Union (EU) level, asking “Which type of armament cooperation do we want and need?”. It argues that Spain views armament cooperation as a means to strengthen European strategic autonomy, industrial competitiveness and interoperability while improving cost efficiency. It finds that Spain’s performance in research cooperation under the European Defence Fund has been strong, but translating these successes into major joint procurement programmes remains a challenge. Persistent obstacles include a fragmented industrial coordination, limited managerial capacity and regulatory divergences. The commentary concludes that Spain seeks pragmatic but ambitious cooperation: capability-led, lifecycle-oriented and financially sustainable, with fair industrial returns and alignment between EU and NATO priorities. For EU joint defence procurement to be a success for Spain, Madrid must align its national strategy with EU instruments and strengthen domestic capacity to lead future cooperative programmes.

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