Un haut responsable du Conseil de l'Europe a dénoncé mercredi des tentatives "inacceptables" d'atteinte au droit international lors d'une réunion interministérielle sur l'immigration, sur fond de demandes de réformes de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) émanant de plus de la moitié des Etats membres.
L'Irlandais Michael O'Flaherty, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, s'exprimait devant les ministres de la Justice des pays signataires de la CEDH réunis à Strasbourg pour une conférence informelle.
"Je vous invite fortement à éviter tout discours qui peut remettre en question la loi", a-t-il déclaré.
Le commissaire a notamment dénoncé des tentatives "inacceptables" d'atteinte au principe de non-refoulement, qui interdit d'expulser une personne vers un pays où elle serait en danger.
La réunion interministérielle s'est tenue dans un contexte de désaccords quant au rôle de la CEDH concernant l'immigration illégale.
En mai, neuf Etats membres ont jugé "nécessaire d'entamer une discussion sur la manière dont les conventions internationales répondent aux défis auxquels nous faisons face aujourd'hui", dans une lettre ouverte publiée par le gouvernement italien.
Quinze autres Etats se sont ralliés à leur appel en amont de la réunion à Strasbourg, ont indiqué des sources diplomatiques à l'AFP, portant à 24 le nombre de pays souhaitant remettre en question la portée de la CEDH, soit plus de la moitié des 46 Etats membres.
Le vice-Premier ministre britannique David Lammy a rappelé mercredi la volonté de son gouvernement de revoir l'interprétation de certains articles du traité, en particulier celui portant sur le droit à une vie de famille.
"La définition de +vie de famille+ ne peut être élargie pour empêcher l'expulsion de personnes n'ayant pas le droit de rester dans le pays", a-t-il appuyé.
La Convention européenne des droits de l'homme est un traité signé par les 46 Etats membres du Conseil de l'Europe, qui garantit le respect des libertés fondamentales. Sa bonne application est contrôlée par la Cour européenne des droits de l'homme.
Au Royaume-Uni, la CEDH est très critiquée, accusée d'empêcher le gouvernement de lutter contre l'immigration illégale, notamment l'arrivée de migrants par la Manche sur de petits bateaux.
jwi/ilp/cn
© Agence France-Presse
Vous avez déjà un compte? Connectez-vous ici
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsVous avez déjà un compte? Connectez-vous ici