L'armée israélienne a annoncé mardi avoir tué deux personnes ayant, selon elle, attaqué des soldats dans deux incidents en Cisjordanie occupée, et identifiés par l'Autorité palestinienne comme des Palestiniens de 17 et 18 ans. La première attaque a eu lieu lundi soir près de Hébron, dans le sud de ce territoire occupé par Israël depuis 1967, où une soldate a été légèrement blessée par une voiture bélier, selon un communiqué militaire.
Après une chasse à l'homme, le conducteur a été abattu lors d'une « tentative d'interpellation » au cours de laquelle « il a tenté de s'enfuir en mettant en danger les forces, qui ont riposté par des tirs », ajoute le communiqué. L'armée israélienne n'ayant pas restitué sa dépouille, l'Autorité palestinienne a indiqué avoir été informée par Israël de la mort de Mohammad Tariq Muhammad al-Zaghir, 17 ans, tué par des soldats « dans la ville de Hébron ».
La seconde attaque s'est produite près de Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie, selon l'armée israélienne. À la suite d'un signalement, des militaires ont été dépêchés près de la colonie israélienne d'Ateret, pour une intervention pendant laquelle « un suspect a commencé à poignarder les soldats, qui ont riposté par des tirs et l'ont éliminé », a-t-elle indiqué.
Le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a fait état de deux blessés légers, âgés d'une vingtaine d'années.
L'Autorité palestinienne a indiqué avoir été informée par Israël de la mort de Mohammad Raslan Mahmoud Asmar, 18 ans, originaire d'une localité du secteur. Le mouvement palestinien Jihad islamique a qualifié dans un communiqué les deux attaques d' « opérations héroïques » menées « contre les soldats de l'occupation ». Le Hamas a de son côté estimé que l'attaque près de Ramallah était une « réponse naturelle aux crimes » commis par Israël.
Démolitions, arrestations
Parallèlement, l'armée israélienne a déclaré avoir détruit deux habitations de Palestiniens « impliqués dans deux attaques », à Naplouse et à Aqabah, dans le nord de la Cisjordanie.
La première appartient d'après l'armée à Abd al-Karim Sanoubar, arrêté en juillet, et accusé d'avoir placé des explosifs sur des bus israéliens en février. La deuxième, selon l'armée, était celle d'Ayman Ghannam, accusé d'avoir participé à une fusillade qui a tué au moins deux personnes.
Le maire d'Aqabah, Abdoul-Razzaq Abou Ara, a affirmé à l'AFP que l'armée avait procédé à des arrestations et imposé un couvre-feu. Non loin, l'armée israélienne s'est également déployée à Toubas et dans les environs de ce chef-lieu, selon les autorités locales. « Il y a des raids dans les maisons, des arrestations », a affirmé à l'AFP un adjoint du gouverneur de Toubas, Bachar Bani Odeh.
L'armée avait annoncé mercredi lancer une nouvelle opération contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée, et alors conduit de premières opérations dans cette ville agricole proche du Jourdain. Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.
Elles n'ont pas cessé malgré la trêve entrée en vigueur le 10 octobre à Gaza. Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens - de nombreux combattants mais aussi beaucoup de civils - ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou colons israéliens, selon un décompte de l'AFP basé sur des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, civils et soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.
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