03.05.2025 à 15:00
hschlegel
Cœur battant du groupe de rock Dionysos, écrivain à la plume atypique, Mathias Malzieu se dévoile dans un nouveau roman où il raconte son deuil de la paternité, L’Homme qui écoutait battre le cœur des chats (Albin Michel, 2025). Amateur de poésie, celui qui se définit comme « créateur de monde » l’est aussi de philosophie. Nous l’avons rencontré sur l’eau, entre sa péniche et son paddle. Portrait.
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C’est sur sa péniche que Mathias Malzieu nous accueille. Le « vieil enfant à vibrisses », comme il se désigne dans son roman, porte T-shirt, casquette Stars Wars et veste de costume marron glacé. Il nous présente les deux stars de son récit, un Scottish straight beige tirant vers le marron et un British shorthair noir aux yeux orange, qui lézardent contre la vitre sur laquelle se réfléchit le soleil. Trois grattouilles et puis s’en va. Car l’essentiel se passe au sous-sol : il faut descendre quelques escaliers pour pénétrer dans son atelier, là où la magie opère. On ne peut pas dire que la décoration, à l’allure surréaliste, fait dans le minimalisme. C’est un beau capharnaüm. Un cocktail dionysiaque, mélange de mille mondes. Des guitares accrochées au mur, toutes sortes de décorations, de livres et d’éléments de pop culture. On ne sait où donner de la tête tant des milliers d’imaginaires se côtoient, de Tim Burton à Lewis Carroll en passant par Jean Cocteau et Star Wars. Peut-être vers ce grammophone des années 1930, que l’occupant des lieux nous branche. Nous voilà plongés un siècle en arrière. Un hamac traverse l’atelier. Du hublot, on suit d’un peu plus près le cours du fleuve. « C’est le pays des reflets », avance le chanteur de Dionysos. Le lit de la Seine, en bordure de sa péniche, est pour lui un royaume. Celui des songes, de l’imagination. C’est près de lui qu’il passe le plus clair de son temps, à fendre le courant avec sa pagaie, debout sur son paddle. Une échappatoire pour le miraculé, greffé de la moelle osseuse après une grave maladie il y a une dizaine d’années. Son histoire est celle d’une résilience à tous crins. De cette période difficile, il tire un roman, Journal d’un vampire en pyjama (2016). Depuis, il prend la vie avec légèreté et ivresse. Non pas comme une urgence, mais avec intensité. Pour faire honneur à ce supplément de vie, à ces « dix ans de bonus », aime-t-il dire. Et la poésie comme la philosophie l’y aident.
Raconter le chagrin de la perteAllongé dans un hamac rouge vif façon séance de psychanalyse, l’écrivain-chanteur revient sur son dernier ouvrage, dans lequel il raconte comment sa femme a subi une fausse couche qui a failli lui coûter la vie, et le deuil qu’il a dû faire de son désir d’enfant. « J’ai écrit une première version du livre qui s’appelait Réparer l’enfant, sans les chats. C’était deux chapitres : la vie qu’on a aujourd’hui et la vie qu’on aurait eue s’il y avait l’enfant », avance-t-il. Même si le dispositif était pour lui très excitant, il s’est rapidement essoufflé. « Une petite victimologie insidieuse s’installait », précise-t-il sans ambages. Alors il a fallu changer radicalement de cap. Cesser la « victimologie » pour mieux s’abandonner à l’écriture et à son histoire. Et passer par les chats. « Un jour, dans ce hamac, il y avait un recueil de poèmes qui traînait et June l’a mâchonné », glisse-t-il avec un léger sourire qui point sous sa moustache. « Je me suis dit qu’elle pourrait, comme nous on dévore les livres, se nourrir de littérature et prendre la parole. » Passer par les chats lui a permis un « humour poétique » en allant, paradoxalement, « plus profond » que dans la première version du livre. Mais il ne s’est pas arrêté là. Comme pour la fable gothique de La Mécanique du cœur (2007, adapté en film en 2013) et L’Extraordinarium (2023), recueil de nouvelles surréalistes, il a sorti un album en parallèle du roman, qu’il décline actuellement en spectacle. Un show hybride entre théâtre, concert et lecture, qui touche en plein cœur, partout où il passe. Dans la vie qu’il mène aujourd’hui, le chanteur de Song for Jedi (2002) place à équidistance la littérature et la musique. Comme pour dire que sans l’un ou l’autre, il n’est plus tout à fait lui-même et que sa vie est incomplète.
La littérature est une façon d’être au monde…Mathias Malzieu est un conteur à vif. Pour ce grand sensible, tous les romans sont autobiographiques, et la littérature une façon d’être au monde. Il cite volontiers le poète austro-hongrois Rainer Maria Rilke et sa notion d’arrière-plan. « Rilke dit que le plus important, c’est l’arrière-plan. Et pour moi, l’immersion, c’est plus important encore que l’inspiration », abonde-t-il. L’arrière-plan va au-delà de l’immédiateté des choses pour sonder une autre réalité, plus immersive mais produit de l’activité humaine. Dans Note sur la mélodie des choses (1898), le poète précise : « Une fois qu’on a découvert la mélodie de l’arrière-plan, on n’est plus indécis dans ses mots ni obscur dans ses décisions. C’est une certitude tranquille née de la simple conviction de faire partie d’une mélodie [...] et d’avoir une tâche déterminée au sein d’une vaste œuvre où le plus infime vaut exactement le plus grand. » Selon Rilke, c’est dans l’arrière-plan que les épanouissements ont lieu, que se situent « nos histoires » dont nous sommes des « titres obscurs ». « C’est là qu’ont lieu nos accords, nos adieux, consolation et deuil. C’est là que nous sommes, alors qu’au premier plan nous allons et venons », écrit-il. L’œuvre du truculent chanteur de Dionysos ne semble pas y déroger, qu’elle soit musicale ou littéraire.
…et la poésie une représentation du réelSon arrière-plan, c’est la poésie, la musique, la philosophie, qui fonctionnent sur lui comme autant de petites consolations. En 2021, sa femme, la plasticienne et artiste Daria Nelson, lui a offert un petit carnet pour écrire des haïkus. Petit exercice quotidien, il les partage sur le réseau social Instagram… ce qui en pousse plus d’un à tenter l’exercice ! Bientôt à 1 400 haïkus, il compte même demander à entrer dans le Livre Guinness, lui qui a toujours voulu être champion du monde de quelque chose, « peu importe de quoi, l’élevage de hamsters m’aurait convenu aussi ». Mais à être créateur de monde, n’a-t-on pas peur de ne pas se raccrocher au réel ? La ligne est fine, convient celui pour qui écrire un roman, c’est forcément être le « démiurge » de quelque chose. « Pour moi, la poésie c’est le réel », assène-t-il après quelques secondes. « On nous fait croire que le poète ou le rêveur, c’est le déconnecté, c’est Peter Pan, c’est l’enfant qui ne veut pas grandir ». Billevesées pour l’écrivain. La poésie n’est pour lui rien de moins qu’une « hyperconnexion » avec les sens, qu’il s’agisse de la lecture d’un recueil de poèmes, d’une balade en forêt ou… en paddle.
Les rêveries du pagayeur solitaireC’est sur ces mots qu’il nous invite à quitter le confort de son petit atelier pour s’extirper du train-train quotidien et oser une balade en paddle sur le lit placide de la Seine. Un de ses nombreux plaisirs : Mathias Malzieu cultive autant que faire se peut l’émerveillement dans les petites choses. C’est aussi un moment d’introspection, de réflexion, bien cher aux philosophes. Sans en être un, le chanteur-écrivain fantasque fait sienne la balade philosophique, comme Kant à Königsberg, Rousseau et ses rêveries solitaires en Suisse ou Nietzsche à Sils-Maria. Celui-là même qui disait, dans Ecce Homo (1908), que le plein air et l’activité étaient propices à la créativité.
“Être assis le moins possible ; ne pas ajouter foi à une idée qui ne serait venue en plein air, alors que l’on se meut librement. Il faut que les muscles eux aussi célèbrent une fête”
Friedrich Nietzsche, op. cit.
Armé d’une pagaie, Mathias Malzieu conte ses balades nocturnes, presque quotidiennes, à mesure que le paddle fend le courant et nous entraîne bien loin de sa péniche. Le plein air délie les langues. Ou il aide à penser. Même les questions les plus difficiles. Quand on lui demande ce qui le fait pleurer, son visage se ferme le temps d’un instant. Seuls le clapotis de l’eau et le vent qui bruisse dans les feuilles coupent un silence plus si léger. « Le vieillissement de mon papa », confie-t-il, arborant un triste sourire. « Dans le monde actuel, il y a mille raisons de pleurer, d’où l’importance de la poésie, des films, de l’altérité, pour résister humblement à ce monde complexe », poursuit-il. Et une question le tourmente : « Est-ce que je suis à la hauteur de ceux qui m’ont sauvé la vie ? Est-ce que j’utilise bien ma dose de vie supplémentaire ? » Soudain, un cri l’interrompt. Du hublot de sa péniche, un homme à lunettes l’apostrophe. « Tu ne parles pas qu’aux chats, finalement », raille-t-il d’un ton amical.
“La philosophie invite à accepter le temps et prendre compte de l’absurdité de l’existence”Entre deux coups de pagaie dans l’eau trouble de la Seine, Mathias Malzieu s’épanche sur son intérêt pour la philosophie. « Plus je vieillis, plus je m’intéresse à la philosophie, plus j’en ressens l’étoffe », précise-t-il. Il se souvient d’avoir lu, adolescent, La Naissance de la tragédie (1872), qui lui a fait « ressentir un souffle ». C’est ce livre qui l’a inspiré pour le nom de son groupe, Dionysos. Le savant mélange entre l’art apollinien et l’art dionysiaque. L’alchimie entre l’intensité de la vie et l’excitation fantaisiste et créatrice. En ce moment, l’écrivain relit Camus pour un futur ouvrage qui prendra place dans l’Algérie des années 1950. Il ne cache pas son affection pour le philosophe de l’absurde. Le prix Nobel de littérature est pour lui le « chantre courageux de la nuance », qui n’est pas cette « zone de gris faiblarde et molle ». Camus s’est trompé, s’est parfois querellé. En témoigne sa brouille avec Sartre. Mais c’est justement ce qui lui donne une substance, appuie-t-il : « Pourquoi la pensée de Camus est si riche ? Parce qu’il s’est trompé plein de fois. Ces erreurs ont fait évoluer sa pensée. » Et dans un monde de plus en plus troublé, il estime fondamental de se replonger dans L’Homme révolté (1951).
“Pourquoi la pensée de Camus est si riche ? Parce qu’il s’est trompé plein de fois” Mathias Malzieu
L’écrivain prend aussi plaisir à lire Le Mythe de Sisyphe (1942), dont il se nourrit. « La philosophie invite à accepter le temps, à prendre compte de l’absurdité de l’existence, comme explique Camus », développe-t-il. Mais aussi de la souffrance. Du deuil. Des fantômes dans le creux de l’épaule. Autant d’expériences universelles. Suivant l’intuition nietzschéenne, qui veut que la certitude rende fou, Mathias Malzieu se tient à distance de celles-ci, contre lesquelles il tente de se « vacciner ». Chez Camus, l’incertitude, comme un écho, se « résout en œuvre d’art ». Entre deux phrases sur son rapport à la philosophie et ses influences musicales (The Doors, Nirvana, Velvet Underground, PJ Harvey ou encore Philippe Katerine et Miossec), le parolier prend le temps de s’émerveiller. « Je ne me lasse pas des dessins que le ciel fait sur l’eau », glisse-t-il. Quelques minutes plus tard, il s’exclame avec un regard presque enfantin : « Regardez, derrière vous, un héron ! C’est génial non ? » Mathias Malzieu semble avoir trouvé la recette. Entre vie active et contemplation, l’écrivain-musicien tisse sa toile, et appréhende l’existence comme un funambule sur une ligne de crête. Son univers ne s’essouffle pas et continue de fasciner. Peut-être parce qu’il parle au plus grand nombre et qu’il exalte la meilleure part des hommes comme la pire. Peut-être parce que son œuvre est immersive et peut toucher chacun d’entre nous. Les férus de littérature, de poésie et de mondes merveilleux. Les angoissés, les esseulés, les malheureux et les amoureux. Mais elle parle surtout à la petite part de mystère qui sommeille en chacun de nous. « L’œuvre la plus haute sera toujours celle qui équilibrera le réel et le refus que l’homme oppose à ce réel », affirme Camus dans Discours de Suède (1957). Et ça, le poète à vibrisses semble l’avoir bien compris.
L’Homme qui écoutait battre le cœur des chats, de Mathias Malzieu, vient de paraître aux Éditions Albin Michel. 208 p., 19,90€ en édition physique, 12,99€ en version numérique, disponible ici.
mai 202503.05.2025 à 08:00
nfoiry
L’un est cinéaste, l’autre écrivain. Dans son film Emilia Pérez, Jacques Audiard met en scène la tentative de rédemption d’un chef de cartel qui change de vie et de genre. Au fil de ses romans, Emmanuel Carrère s’est interrogé sur les revirements de figures fascinantes, de l’assassin Jean-Claude Romand à saint Paul. Parmi les questions qui les animent tous deux : peut-on revenir sur le passé ? Et surtout : peut-on véritablement changer ? Une rencontre exceptionnelle à retrouver également dans notre nouveau numéro, disponible chez votre marchand de journaux.
mai 202502.05.2025 à 15:29
hschlegel
Deux cents ans après l’imposition par la France d’une dette colossale au nouvel État haïtien pour la reconnaissance de son indépendance, le président Emmanuel Macron reconnaît une injustice historique envers cette ancienne colonie. Autrice d’un essai qui vient de paraître en français, Réparations. Combats pour la mémoire de l’esclavage (XVIII-XXIe siècle) (Seuil, 2025), l’historienne brésilo-américaine Ana Lucia Araujo retrace l’histoire ambivalente de la notion de « réparation ».
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Vous montrez que la demande de réparations a une longue histoire, même si le terme n’a pas toujours été utilisé. Depuis quand parle-t-on de “réparations“ ?
Ana Lucia Araujo : Le terme « réparation » commence à être utilisé notamment à partir du XXe siècle dans le domaine du droit international à la suite des débats concernant les réparations accordées aux nations pour les dommages subis en temps de guerre – on parle ici des réparations payées par l’Allemagne à la suite de la Première Guerre mondiale. C’est donc au début du XXe siècle que les acteurs sociaux demandant des réparations pour l’esclavage commencent à utiliser ce mot. Avant, du XVIIIe jusqu’à la fin du XIXe siècle, ils avaient plutôt utilisé des synonymes comme correction, compensation, indemnisation, repentance, remboursement et restitution.
➤ Pour approfondir, et à lire aussi dans notre numéro en kiosque « Peut-on réparer ses erreurs ? » : Réparer les vivants… et l’histoire ? Enquête sur la question des réparations
Le terme est-il entendu de la même façon aux États-Unis, en Angleterre, en France... ?
Oui, je dirais que, de façon générale, le terme est entendu de la même manière dans ces différents pays, où l’on utilisait aussi différents synonymes pour référer à l’idée de réparations des torts du passé. Cependant, comme je le montre dans le livre, les demandes de réparations peuvent compter une simple dimension symbolique, comme elles peuvent mettre en avant un aspect à la fois financier et matériel.
“Les demandes de réparations peuvent compter une simple dimension symbolique, comme elles peuvent mettre en avant un aspect à la fois financier et matériel” Ana Lucia Araujo
La notion de réparation renvoie à la volonté de corriger les erreurs du passé. Mais se concentre-t-elle sur le passé ou sur l’avenir ? Quand les dirigeants disent qu’il faut se tourner vers l’avenir et “tourner la page”, est-ce une façon commode de se débarrasser du sujet ?
C’est une excellente question. Je dirais que les réparations se concentrent sur le passé et le présent car l’esclavage et la traite esclavagiste sont des atrocités commises dans le passé et les victimes elles-mêmes, de façon individuelle ou de façon collective, ont commencé à demander des réparations depuis au moins le XVIIIe siècle. Sauf quelques cas individuels, les réparations financières ou matérielles n’ont jamais été accordées aux anciens esclaves, si bien que leurs descendants ont continué à formuler des demandes durant le XXe siècle. Et si ces demandes continuent d’exister, c’est à cause de la persistance des inégalités, en grande partie issues de ces atrocités passées. La question est : comment peut-on tourner la page et se tourner vers l’avenir quand les populations racialisées, dont les ancêtres ont été mis en esclavage, continuent d’être discriminées et à vivre dans la pauvreté, souvent sans espoir d’un avenir prospère ? La seule façon de tourner la page est de faire face au passé.
Qu’est-ce qui a changé depuis 2017 et la première édition de votre livre ?
La nouvelle édition du livre, sur laquelle la traduction française est basée, comprend un nouveau chapitre sur les développements internationaux récents autour des demandes de réparations, notamment aux États-Unis, y compris l’intensification de ces demandes à la suite de l’assassinat de George Floyd. La nouvelle édition incorpore aussi les études publiées entre 2016 et 2022. Chaque chapitre comprend une liste de lectures suggérées ainsi que des sources primaires – correspondances, manifestes, législation – traduites et transcrites.
“Le fait qu’on s’éloigne de plus en plus de la période de l’esclavage et que les victimes ne soient plus parmi nous n’aide pas à résoudre le dilemme de qui ‘réparer’, et comment” Ana Lucia Araujo
Vous consacrez plusieurs pages à Haïti. De quoi ce cas est-il emblématique ?
Alors que partout dans les Amériques, les anciens propriétaires d’esclaves ont obtenu d’une façon ou d’une autre des compensations financières au cours du processus d’abolition de l’esclavage, le cas d’Haïti est emblématique car c’est la seule nation des Amériques qui a aboli l’esclavage à travers une révolution menée par des anciens esclaves et qui a aussi établi son indépendance. Cependant en 1825, la nouvelle nation noire a dû payer un montant exorbitant à titre d’indemnisation financière à la France pour avoir son indépendance reconnue. Cette rançon, comme on le sait, a entraîné une longue dette qui a compromis pour toujours le futur de la nouvelle nation.
Comment comprenez-vous les difficultés à accorder des compensations financières ?
Il y a de nombreuses difficultés. Les victimes directes de l’esclavage ne sont plus vivantes, et même quand elles étaient vivantes, les réparations leur ont été niées. Aujourd’hui, la difficulté est encore plus grande car les descendants des personnes mises en esclavage sont désormais séparées de plusieurs générations de leurs ancêtres asservis. L’esclavage et la traite esclavagiste sont des atrocités commises sur plus de trois siècles dans un cadre de « légalité », même si plus d’un million de personnes ont été mises en esclavage dans les Amériques, notamment au Brésil, durant la période où la traite était illégale et ces personnes et leurs descendants sont presque tous restés en captivité jusqu’à la fin de l’esclavage. De plus il n’y a toujours pas de consensus parmi les différents groupes et organisations, dans plusieurs pays des Amériques, par rapport aux possibles montants des réparations financières, sur qui devraient les payer et qui devraient les recevoir. Le fait qu’on s’éloigne de plus en plus de la période de l’esclavage et que les victimes ne soient plus parmi nous n’aide pas à résoudre ce dilemme.
Réparations. Combats pour la mémoire de l’esclavage (XVIII-XXIe siècle), d’Ana Lucia Araujo, vient de paraître en trad. fr. aux Éditions du Seuil. 416 p., 25€, disponible ici.
mai 202502.05.2025 à 13:21
hschlegel
Plaquer Paris pour s’installer en province : c’est un fantasme que caressent huit cadres parisiens sur dix. Dans le premier volet de cette enquête, où témoigne notamment l’écrivain Nicolas Mathieu, on se demande ce qui peut pousser à quitter la capitale et ce qui, au contraire, retient. Car, malgré tous ses défauts, la vie à la capitale peut vite tourner à l’addiction…
Une enquête en deux temps, proposée par notre consœur Athénaïs Gagey pour le magazine Philonomist, exceptionnellement disponible en accès libre.
mai 202502.05.2025 à 08:00
nfoiry
Loin d'être un simple bilan rétrospectif de son œuvre, Vivre enfin (Plon), le nouvel essai de François Jullien, est un manifeste. Le philosophe y déploie une éthique volontariste où l’aspiration à vivre vraiment est un défi constamment relancé. Dans notre nouveau numéro, Martin Duru vous fait part de sa lecture enthousiaste.
mai 202501.05.2025 à 08:00
nfoiry
Dans son nouveau livre Enfanter une étoile qui danse (Armand Colin), la philosophe Elsa Godart donne voix à ces femmes qui, comme elle, élèvent leurs enfants toutes seules. Elle dénonce un abandon social mais s’émerveille de la capacité de faire du chaos quotidien une œuvre de joie. Dans notre nouveau numéro, Clara Degiovanni vous présente cette enquête bouleversante.
mai 2025