18.06.2025 à 16:11
Jérôme Viala-Gaudefroy, Spécialiste de la politique américaine, Sciences Po
Allane Madanamoothoo, Associate Professor of Law, EDC Paris Business School
De nombreux propos de Donald Trump et de divers membres de son entourage rappellent en bien des points les théories eugénistes qui furent longtemps tolérées et même appliquées aux États-Unis. Et certaines mesures prises par l’administration en place depuis février dernier s’inscrivent dans cette vision, fondée, en son cœur, sur l’idée de la suprématie de certaines « races » par rapport à d’autres.
Dès son investiture, l’une des toutes premières décisions de Donald Trump a été de suspendre l’admission de l’ensemble des réfugiés aux États-Unis, qualifiant leur entrée sur le territoire du pays de « préjudiciable » pour les intérêts nationaux. Ce gel s’appliquait même aux Afghans ayant aidé l’armée américaine. Une exception notable : des Afrikaners, Blancs d’Afrique du Sud. Le mois dernier, une soixantaine d’entre eux ont été accueillis à Washington avec tous les honneurs, au motif qu’ils seraient, dans leur pays, « victimes de persécution raciale ».
Quelques jours plus tard, Trump recevait le président sud-africain dans une nouvelle mise en scène d’humiliation, l’accusant d’encourager les meurtres de masse de fermiers blancs. Il est même allé jusqu’à évoquer un « génocide » en cours contre ces derniers, génocide qui serait passé sous silence par les médias en raison de la couleur de la peau des victimes. Déjà, lors de son premier mandat, il dénonçait – sans preuve – « les assassinats à grande échelle » de fermiers sud-africains, attribuant ces assassinats à la volonté du gouvernement sud-africain de redistribuer leurs terres.
Ce récit, largement diffusé dans les milieux suprémacistes blancs, est relayé par des figures influentes proches de Donald Trump, telles que Tucker Carlson, Elon Musk et certains milliardaires sud-africains, ainsi que le groupe de pression nationaliste pro-Afrikaner AfriForum. Pourtant, cette thèse a été largement réfutée, notamment par plusieurs sites de vérification des faits (voir ici, ici, ou ici), et par un rapport du Congrès de 2020.
Cette démarche s’inscrit dans une politique de hiérarchisation raciale. Le parcours de Donald Trump est d’ailleurs émaillé de propos et d’actions considérés par de nombreux spécialistes et une partie du public comme racistes ou favorables à la suprématie blanche.
Son second mandat se caractérise par des attaques systématiques contre les politiques de diversité (Diversity, Equity and Inclusion, ou DEI) dans les institutions publiques, privées et même étrangères, attaques soutenues par l’affirmation que les véritables victimes de discrimination seraient désormais les hommes blancs hétérosexuels. Ce discours, qui exploite la peur d’un renversement des hiérarchies sociales lié à l’évolution démographique d’un pays où les personnes s’identifiant comme « blanches » ne seront sans doute bientôt plus majoritaires, permet de détourner les lois antiracistes.
C’est dans ce contexte que se répand la théorie complotiste du « grand remplacement » selon laquelle des élites mondialistes voudraient modifier la composition démographique des pays occidentaux, y compris des États-Unis, au profit des « non-Blancs ». Trump l’a reprise à son compte, accusant les démocrates de vouloir faire voter les immigrés pour renforcer leur base électorale : une accusation qui lui a servi à justifier la remise en cause des résultats des élections quand ceux-ci sont défavorables à son camp.
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Cette vision qui tend à redéfinir la citoyenneté selon des critères ethniques n’est pas nouvelle. Dès 1882, le Chinese Exclusion Act interdit l’immigration en provenance de Chine (sauf exceptions), une mesure abrogée seulement en 1943.
En 1924, l’Immigration Act instaure des quotas limitant drastiquement l’immigration asiatique et celle d’Europe de l’Est (notamment juive), au profit des Blancs d’Europe du Nord et de l’Ouest, jugés « désirables ».
Alfred Johnson, co-auteur de cette loi, était lié au Ku Klux Klan et défenseur de l’eugénisme, doctrine visant à « améliorer » la population par la sélection génétique. Le président Calvin Coolidge, également eugéniste, qui a signé cette loi, affirmait en 1923 lorsqu’il était vice-président :
« Les lois biologiques prouvent […] que les Nordiques se détériorent lorsqu’ils sont mélangés avec d’autres races. »
Le régime des quotas raciaux ne sera abrogé qu’en 1965, avec l’Immigration and Nationality Act qui favorise une immigration qualifiée.
Trump reprend aujourd’hui ces thèses de façon à peine voilée. Les migrants sans papiers, dit-il, « empoisonnent le sang » du pays – une métaphore biologique qu’il martèle, évoquant des individus porteurs de « gènes corrompus », prétendument libérés de prisons ou d’hôpitaux psychiatriques par des régimes hostiles.
L’enjeu n’est plus seulement de protéger les frontières, mais de préserver une « pureté raciale ». Ce langage s’inscrit dans une vision pseudo-biologique de la nation, héritée des thèses eugénistes du début du XXe siècle.
À lire aussi : How Trump's racist talk of immigrant 'bad genes' echoes some of the last century's darkest ideas about eugenics
L’obsession de Trump pour la génétique remonte loin. En 1988, sur le plateau d’Oprah Winfrey, il déclare :
« Il faut avoir la chance de naître avec les bons gènes. »
Trump apparaît littéralement obsédé par la supériorité génétique, se référant régulièrement à l’hérédité de sa propre famille, notamment à son oncle, professeur au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Pendant ses campagnes, il oppose les immigrés supposément porteurs de « mauvais gènes » aux pionniers blancs du Minnesota dotés de « bons gènes, c’est dans le sang ».
Il invoque également la « théorie du cheval de course », une analogie issue de l’élevage, appliquée ici aux humains. Cette théorie fait écho aux travaux d’Harry H. Laughlin dans les années 1930. Laughlin, directeur du Bureau des archives eugéniques (Eugenics Record Office), fondé en 1910 par Charles Davenport, était l’une des figures majeures du mouvement eugéniste. Laughlin et Davenport ont participé à façonner la législation américaine sur la stérilisation obligatoire, visant à améliorer la société en éliminant les « indésirables », notamment les pauvres, les handicapés, les criminels, les faibles d’esprit et les « non-Blancs ».
En 1927, la Cour suprême entérine cette pratique dans l’arrêt Buck v. Bell en confirmant la constitutionnalité de la loi de stérilisation forcée de l’État de Virginie et en autorisant la stérilisation d’une jeune femme, enceinte à la suite d’un viol et internée à tort pour « faiblesse d’esprit » et « promiscuité » dans un asile. Sa fille et sa mère – cette dernière étant elle aussi internée – étaient également considérées comme « faibles d’esprit ». Le juge Oliver Wendell Holmes, partisan de l’eugénisme, déclara dans la conclusion de son avis à l’issue du jugement rendu par huit voix contre une :
« Trois générations d’imbéciles, c’est assez ! »
Cet arrêt favorisa les liens entre l’eugénisme et le racisme, comme le montre l’histoire des politiques de stérilisations eugéniques ciblant spécifiquement les Afro-Américains. Une étude publiée dans la American Review of Political Economy parle de potentiel « génocide » en Caroline du Nord, selon la définition de l’ONU qui inclut « les mesures visant à entraver les naissances » au sein d’un groupe.
L’eugénisme racial a aussi justifié les lois anti-métissage comme le Racial Integrity Act (1924), en Virginie, interdisant les mariages interraciaux. Pour l’eugéniste Lothrop Stoddard, membre du Ku Klux Klan, le métissage menaçait la civilisation. Ces lois ne seront abolies qu’à partir de 1967 par l’arrêt Loving v. Virginia de la Cour suprême. L’Alabama est le dernier État à avoir légalisé les mariages interraciaux, en 2000.
En 2025, le « soft eugenics » contemporain n’impose plus de stérilisations forcées, et n’interdit pas les unions mixtes. Il agit par des politiques indirectes. Par exemple, la purge des « improductifs » dans la fonction publique, prioritairement des minorités et des personnes handicapées, vise à restaurer une administration supposément plus « performante ». Le démantèlement de l’État-providence participe du même projet : coupes dans Medicaid, réduction de l’aide alimentaire, fiscalité favorable aux plus riches.
Elon Musk ou Robert F. Kennedy Jr. incarnent ce darwinisme social : remise en cause des filets sociaux, rejet de toute forme d’empathie élevé en principe philosophique (au nom de l’anti-wokisme), mise en avant de la responsabilisation individuelle au détriment des déterminants sociaux sur la santé, et appel à la reproduction des plus « intelligents » pour « sauver la civilisation ».
Donald Trump semble vouloir restaurer une société « Gilded Age » (Âge doré), de la fin du XIXᵉ siècle : profondément inégalitaire, sans intervention de l’État, fondée sur la compétition impitoyable des plus « aptes ». L’eugénisme, jadis proclamé, n’est plus un projet explicite mais une conséquence assumée d’un monde où l’inégalité ne serait plus une injustice, mais une norme souhaitable.
Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.
18.06.2025 à 16:11
Alfonso Pinto, Géographe, laboratoire RURALITES (Rural URbain Acteurs LIens Territoires Environnement Sociétés) - UR-13 823, Université de Poitiers
Fabien Provost, Chargé de recherche au CNRS, Centre d’études sud-asiatiques et himalayennes, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Plus de quarante ans se sont écoulés depuis la fuite d’un gaz hautement toxique à l’usine de pesticides de l’entreprise américaine Union Carbide, à Bhopal, en Inde centrale, dans la nuit du 2 décembre 1984. Entre 8 000 et 25 000 personnes ont péri au cours des jours qui ont suivi, et presque 500 000 ont été intoxiquées. En Inde comme ailleurs, la Bhopal gas tragedy est considérée comme la plus grave catastrophe industrielle du XXe siècle. Aujourd’hui encore, des problèmes de santé imputables à la fuite des gaz affectent bon nombre d’habitants des quartiers autour de l’usine. Mais dans une ville qui change et veut oublier cette page douloureuse de son passé, la mémoire de la catastrophe de 1984 se fragilise.
Loin de former un espace politique homogène et consensuel, la mémoire collective de la catastrophe de 1984 apparaît profondément fragmentée. Bien que la fuite de gaz de Bhopal soit emblématique des accidents industriels à l’échelle internationale, au même titre que ceux de Tchernobyl et de Seveso, le rapport des Bhopalais à cet événement reste profondément ambigu, partagé entre colère et désir de passer outre : « La catastrophe, plus personne n’en parle, c’était il y a très longtemps ; mais tous ceux qui étaient là s’en souviennent », résume bien un chauffeur de taxi.
Chaque année, au début du mois de décembre, l’hôpital Bhopal Memorial, achevé en 2000 et construit spécifiquement pour soigner les patients souffrant d’une maladie imputable à la fuite de gaz, organise une cérémonie annuelle en grande pompe. Celle des 3 et 4 décembre 2024 a été doublement importante, car elle marquait à la fois les 40 ans de la catastrophe et les 25 ans de l’hôpital. Une enveloppe commémorative a été éditée par les services postaux et vendue à cette occasion.
Au cours de la rencontre, des représentants religieux prennent successivement la parole avant de céder la place à une remise de prix et de « health kits » à des patients de l’hôpital ayant survécu à la fuite de gaz. Il s’agit d’un hommage : les noms et âges des patients sont énoncés à mesure que des membres de l’hôpital et des personnalités politiques locales leur remettent la distinction. Le ton de la cérémonie est à l’apaisement, à la réconciliation entre autorités et victimes, et à la célébration du travail accompli pour ces dernières. La mise en scène laisse entendre que, après tant d’années de souffrance et tant de dévouement du personnel soignant, les efforts ont porté leurs fruits.
Au contraire, c’est la colère qui anime les événements organisés par les associations et ONG de défense des victimes. Lors des conférences de presse, marches aux flambeaux et tables rondes qu’ils organisent, les militants, loin de toute attitude célébratoire, présentent la catastrophe comme une blessure encore ouverte. Cette perspective apparaît clairement lors de la pratique de l’effigy burning.
Depuis la fin des années 1980, pendant les commémorations, les manifestants brûlent des fantoches représentant les dirigeants d’Union Carbide, en particulier son président Warren Anderson. Après la mort de ce dernier en 2014, les fantoches ont pris la forme d’un monstre à tête noire représentant la multinationale Dow Chemical, laquelle a acquis Union Carbide en 2001.
Vers la fin du rassemblement organisé par des nombreuses associations de victimes au parc Neelam, le 2 décembre 2024, nous avons vu comment la violence de la mise à feu s’accompagne d’un engagement physique intense : tour à tour, les femmes du groupe saisissent un bâton et frappent le mannequin en flammes avec détermination. Les coups ne cessent que lorsque, face à l’effigie réduite en cendres incandescentes, un homme allège l’atmosphère en s’exclamant sur un ton espiègle : « Il doit être mort, maintenant ! »
Cette colère est ancrée en premier lieu dans l’injustice ressentie à l’égard des procédures judiciaires. Bon nombre de Bhopalais partagent l’impression d’une impunité des dirigeants de la multinationale, ce qu’ils vivent comme une situation inacceptable. Les accords sur les dédommagements pour les victimes ont constitué une autre source de mécontentement. Union Carbide a versé une somme de 476 millions de dollars, plus 17 millions ultérieurement pour la construction d’un hôpital spécialisé, mais les activistes considèrent que cette somme était en réalité largement insuffisante.
La colère des manifestants concerne également les problèmes de santé qui affectent aujourd’hui les quartiers entourant l’usine. Ces maladies sont imputables pour partie à la fuite de gaz de 1984, mais d’après plusieurs ONG, elles sont majoritairement dues à l’activité à long terme d’Union Carbide. Certains militants parlent de « seconde catastrophe » (en anglais second disaster) pour désigner ce phénomène. Il est avéré que, bien avant l’accident de 1984, Union Carbide déversait d’importantes quantités de résidus toxiques dans les terrains voisins de l’usine, entraînant une contamination des sols et des nappes phréatiques : la seconde catastrophe correspond aux cancers, maladies neurologiques, malformations congénitales et problèmes cardiaques récurrents chez celles et ceux qui ont bu l’eau des puits, ainsi que chez leurs enfants.
Dans le contexte des accidents industriels, on pourrait imaginer que le relâchement à l’air libre de produits toxiques affecte l’ensemble de la population sans distinction de classe, genre ou religion. En pratique, cependant, ce sont les habitants des quartiers pauvres construits autour de l’usine qui ont subi les conséquences les plus meurtrières.
Le désir d’oublier 1984 appartient davantage aux habitants issus de milieux sociaux privilégiés, peu exposés au gaz et à ses effets. Les populations des beaux quartiers se montrent agacées par l’association du nom de leur ville à un accident industriel et critiquent le maintien en activité des gas rahat hospitals – les hôpitaux publics construits afin de traiter les patients souffrant de troubles liés à l’inhalation des gaz toxiques. « Si quelqu’un tousse aujourd’hui, est-ce que cela est dû à des gaz inhalés en 1984, ou bien est-ce parce qu’il fume depuis plus de 40 ans ? », avons-nous entendu dire par un homme d’affaires proche des milieux politiques et industriels de la ville.
Il n’est donc pas étonnant de constater que la volonté de présenter Bhopal sous un nouveau jour est devenue une véritable priorité publique. Connue pour ses lacs artificiels dont le plus ancien, le Bhojtal, date du XIe siècle, Bhopal semble désormais en voie de devenir un site touristique majeur et un pôle économique d’importance nationale. Une inscription lumineuse géante « Welcome to the city of lakes », inspirée du fameux panneau « Hollywood » de Los Angeles, est visible depuis les luxueux hôtels construits sur la rive opposée.
Toute une série d’équipements a été mise en place dans le cadre de Smart City Bhopal, vaste programme de développement urbain lancé en 2015 par le premier ministre Narendra Modi, et qui vise à moderniser les infrastructures de 100 villes dans le pays, dont Bhopal. Certes, une partie des ambitieuses transformations programmées dans ce cadre n’a toujours pas vu le jour, ce qui suscite quelques railleries de la part des habitants. Cependant, malgré ou à cause de son état de chantier permanent, la ville incarne l’idée d’un espace en transition, tourné vers l’avenir.
On ne peut que s’interroger sur la place de la catastrophe de 1984 dans ces transformations. Un indice important se trouve dans deux changements récents au sein de l’offre muséale de la ville : en 2013, le musée d’art tribal de Bhopal, conçu selon le principe d’une architecture épurée et d’une scénographie contemporaine, ouvrait ses portes au beau milieu de la ville nouvelle – celle qui héberge les classes les plus aisées ; moins de dix ans plus tard, le musée Remember Bhopal, espace d’exposition entièrement consacré à la catastrophe et situé dans les quartiers pauvres d’Old Bhopal, fermait faute de ressources. Tout se passe comme si l’enjeu de ces efforts d’embellissement et de réaménagement de la ville était de détourner l’attention des traces matérielles de la catastrophe.
Lors de notre visite en décembre 2024, nous avons aperçu les deux anciens gigantesques réservoirs de déchets toxiques de l’usine, situés au cœur d’une zone densément peuplée où aucune mesure de dépollution n’a été prise. Aujourd’hui, tandis que la position officielle consiste à pointer et traiter les effets à long terme du gaz libéré en 1984, les ONG soulignent la persistance de substances toxiques cancérigènes et mutagènes dans l’environnement direct de l’usine. Ainsi, quand un habitant souffre d’un cancer, les médecins des gas rahat hospitals se demandent en quoi la maladie est liée aux événements de 1984, tandis que les activistes l’associent à l’ingestion d’eau contaminée. Lorsqu’un nouveau-né souffre d’une malformation, certaines ONG le considèrent comme une victime, pas les hôpitaux gouvernementaux.
Début 2025, le gouvernement du Madhya Pradesh a décidé d’incinérer 337 tonnes de déchets toxiques solides qui se trouvaient dans les ruines de l’usine. Un convoi hypersécurisé a ainsi emmené les déchets dans un site d’incinération situé à Pithampur, à environ 250 kilomètres à l’ouest de Bhopal. Comme l’affirme la presse locale, cette décision a suscité de nombreuses réactions d’inquiétude et de mécontentement chez les habitants de cette petite ville. Malgré les efforts des autorités pour rassurer la population, deux hommes se sont immolés en signe de protestation. Quarante ans après la fuite de gaz, les divergences dans la perception de l’histoire et de l’avenir de Bhopal n’en finissent pas de se manifester.
Cet article a été publié en partenariat avec le blog Carnets de Terrain, associé à la revue Terrain.
Alfonso Pinto est membre de l'Association Cité Anthropocène et du collectif Dissidenze Visual Lab. Il n'a pas reçu de financements.
Fabien Provost a reçu un financement du CNRS.