Amnesty International a lancé jeudi un appel aux Etats et entreprises à cesser leurs activités « contribuant directement ou pas » au « système d'apartheid contre les Palestiniens » sous le contrôle d'Israël et au « génocide à Gaza ».
L'ONG cible nommément quinze entreprises, israéliennes et étrangères, pour lesquelles « Amnesty International a rassemblé des preuves crédibles de leur contribution aux actions illégales d’Israël ».
Cette liste, non exhaustive, compte par exemple l’avionneur américain Boeing, dont les munitions ont été utilisées sur la bande de Gaza, le chinois Hikvision qui est un leader mondial de la technologie de reconnaissance faciale et le fabricant de logiciels américain Palantir, qui apporte ses services à l'armée et au renseignement israéliens.
Mais aussi des entreprises à caractère exclusivement non-militaire, comme le constructeur espagnol de matériel ferroviaire CAF ou le conglomérat sud-coréen HD Hyundai dont les « équipements lourds ont été largement utilisés dans la destruction » d'habitations et infrastructures appartenant à des Palestiniens dans les territoires occupés.
Le rapport d'Amnesty fait suite à celui de plus de 80 ONG, dont Oxfam et la Ligue des Droits de l'Homme, qui ont appelé lundi les États et entreprises, notamment européens, à mettre fin à leur « commerce avec les colonies illégales » d'Israël dans les territoires occupés palestiniens.
Pour la première fois, une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un « génocide » à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de « détruire » les Palestiniens.
Vous avez déjà un compte? Connectez-vous ici
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsAu total 61 migrants, « principalement des réfugiés soudanais », sont portés disparus depuis le naufrage samedi de leur embarcation au large des côtes de l'est de la Libye, a annoncé mercredi le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) en Libye, précisant que seuls 13 rescapés ont pu être secourus.
« Le HCR est profondément attristé par le deuxième incident tragique survenu au large de Tobrouk le 13 septembre, où un navire transportant 74 personnes, principalement des réfugiés soudanais, a chaviré », a indiqué l'antenne du HCR en Libye sur X. « Seules 13 personnes ont survécu et des dizaines d'autres sont toujours portées disparues », a ajouté l'organisation onusienne.
Plus tôt dans la journée, l'Organisation internationale pour les migrations avait annoncé un naufrage dimanche après un incendie sur un bateau au large de Tobrouk, avec un bilan d'« au moins 50 » réfugiés soudanais morts et 24 secourus.
Vous avez déjà un compte? Connectez-vous ici
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLe ministre de la Culture israélien Miki Zohar a annoncé mercredi le gel du financement de la cérémonie des prix Ophir, les Oscars israéliens, après l'attribution du prix du meilleur film de fiction à « Hayam » (« La mer »), film qu'il a qualifié de « propalestinien ». Avec ce prix, le film réalisé par Shaï Carmeli-Pollak, documentariste qui signe ainsi son premier long métrage de fiction, devient automatiquement le candidat israélien pour l'Oscar 2026 du meilleur film étranger.
« Après que le film propalestinien +Hayam+, qui discrédite nos soldats héroïques alors qu'ils se battent pour nous protéger, a remporté le prix du meilleur film lors de la honteuse cérémonie des Ophir 2025, j'ai décidé d'arrêter de financer la cérémonie avec l'argent des citoyens israéliens », a annoncé M. Zohar dans un communiqué. « A compter du budget 2026, cette cérémonie misérable ne sera plus financée par l'argent des contribuables », a-t-il ajouté.
Le drame « Hayam » raconte le périple d'un enfant palestinien de 12 ans, vivant à Ramallah, en Cisjordanie occupée, et qui veut voir la mer à Tel-Aviv pour la première fois de sa vie. Le film a remporté cinq Ophir mardi soir, dont celui du meilleur acteur pour le rôle principal de l'enfant, Mohammad Ghazaoui, plus jeune récipiendaire de ce prix. Plusieurs cinéastes sont arrivés vêtus de noir à la cérémonie et ont appelé à la fin de la guerre à Gaza.
« Que ce film primé présente nos soldats héroïques de manière diffamatoire et mensongère alors qu'ils se battent et risquent leur vie pour nous protéger, ne surprend plus personne », affirme le communiqué de M. Zohar, membre du Likoud, le grand parti de droite dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. En réponse à cette déclaration, l'Académie israélienne du cinéma et de la télévision a affirmé son « engagement pour l'excellence cinématographique, la liberté artistique et la liberté d'expression ».
Ces dernières années, M. Zohar a été critiqué par des professionnels du cinéma israélien pour une série de mesures qu'ils perçoivent comme une tentative du gouvernement de faire taire toute voix dissidente et de museler la liberté d'expression. En mars, le ministre avait qualifié l'attribution d'un Oscar au documentaire israélo-palestinien « No other land » de « triste moment pour le monde du cinéma ». Ce film coréalisé par le Palestinien Basel Adra et l'Israélien Yuval Abraham, traite de l'occupation israélienne en Cisjordanie vue par des habitants d'un village palestinien.
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