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Israël attache une « importance immense » à sa présence militaire dans la zone tampon en Syrie, a déclaré mercredi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, lors d'une visite à des soldats israéliens déployés dans cette zone censée être démilitarisée et sous le contrôle de l'ONU.
Le ministère des Affaires étrangères syrien a condamné « avec la plus grande fermeté cette visite illégale [que la Syrie] considère comme une grave violation de [sa] souveraineté et de [son] intégrité territoriale ». Il a dénoncé une « nouvelle tentative d'imposer un fait accompli qui contredit les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité » des Nations unies.
« Cette visite, très publique, est pour le moins inquiétante », a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres par la voix de son porte-parole, Stéphane Dujarric, qui a appelé « Israël à respecter l'accord de désengagement de 1974 » ayant consacré cette zone tampon sous contrôle onusien. « Nous attachons une importance immense à notre capacité, tant défensive qu'offensive ici, à la protection de nos alliés druzes, et surtout à la protection de l'Etat d'Israël et de sa frontière nord bordant l'autre côté du Golan », a déclaré M. Netanyahu à des soldats stationnés dans la zone.
« C'est une mission qui peut évoluer à tout moment, mais nous avons confiance en vous » a ajouté M. Netanyahu dans une vidéo diffusée par son bureau, le montrant entouré de son ministre de la Défense, Israël Katz, et du chef de la diplomatie israélienne. Selon ses services, M. Netanyahu était également accompagné du lieutenant-général Eyal Zamir, chef d'état-major de l'armée israélienne, et du chef du Shin Bet, l'Agence de la sécurité intérieure, David Zini.
Dans la foulée de la chute du dirigeant syrien Bachar al-Assad en décembre 2024 et l'arrivée du nouveau pouvoir islamiste à Damas, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie et déployé des troupes dans la zone démilitarisée sur le plateau du Golan, au-delà de la ligne de démarcation entre la partie de ce territoire syrien annexée unilatéralement par Israël en 1981 et le reste de la Syrie.
Le passage médiatisé de M. Netanyahu par la zone tampon intervient une semaine après que le président syrien Ahmad al-Chareh - ex-jihadiste à la tête de la coalition ayant chassé M. Assad du pouvoir - a été reçu à Washington par son homologue américain Donald Trump.
M. Trump souhaiterait voir la Syrie intégrer les accord dits d'Abraham, legs diplomatique de son premier mandat ayant permis une normalisation des relations d'Israël avec trois pays arabes (Bahreïn, Emirats arabes unis et Maroc). Mais lors de sa visite à Washington - une première pour un président syrien - M. Chareh a déclaré que rien ne pressait et que l'occupation israélienne du Golan constituait un obstacle à une telle perspective. Il a néanmoins laissé entendre que les bons offices du président américain pourraient aider dans les discussions.
M. Netanyahu signifie régulièrement qu'il n'a aucune intention de restituer à la Syrie la partie du Golan conquise par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967 et dont l'ONU ne reconnaît pas l'annexion. Israël est notamment intervenu militairement en Syrie en juillet en soutien aux druzes, lors d'affrontements intercommunautaires meurtriers entre ces adeptes d'une religion ésotérique issue de l'islam chiite et des bédouins sunnites, appuyés selon témoins et ONG par les forces de sécurité des nouvelles autorité.
Le gouvernement de M. Netanyahu a mis en garde le pouvoir de M. Chareh contre toute atteinte aux druzes en Syrie.
Pendant l'été, des contacts de haut niveau entre responsables israéliens et syriens ont eu lieu, avec l'aide de Paris et Washington. Les deux parties ont indiqué vouloir parvenir à un accord de sécurité. M. Netanyahu, exige pour cela une démilitarisation de toute la partie du territoire syrien courant du sud de Damas jusqu'à la ligne de démarcation de 1974, instituée après la guerre israélo-arabe de 1973 ayant consacré l'échec de la Syrie a récupérer la partie du Golan occupée par son voisin.
Vous avez déjà un compte? Connectez-vous ici
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsL'armée israélienne a accusé mercredi soir le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaires dans le village libanais de Beit Lif (caza de Bint Jbeil) à quelques kilomètres de la frontière nord d'Israël, dénonçant une « violation flagrante » de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur en novembre 2024.
Le parti chiite « s'efforce de reconstruire ses capacités dans le village de Beit Lif, dans le sud du Liban en violation flagrante » des termes de la trêve parrainée par les Etats-Unis et la France, indique un communiqué militaire publié après une série de frappes israéliennes sur ce que l'armée a présenté comme des installations militaires du Hezbollah dans le sud du Liban.
L'armée israélienne a « identifié des dizaines de sites d'infrastructure terroriste dans la région du village, notamment des quartiers généraux et des dépôts d'armes », ajoute l'armée, affirmant que le Hezbollah les dissimule « dans des maisons des civils », et pour certains « à proximité » d'une école, un hôpital ou encore une mosquée.
Après les accusations de l'armée israélienne, les habitants de Beit Lif ont lancé un appel urgent au commandement de l'armée libanaise et aux trois présidents afin qu'ils déploient immédiatement la troupe dans la localité, afin d'en protéger les civils, a rapporté notre correspondant Mountasser Abdallah. « Nous, habitants de Beit Lif, femmes, hommes, enfants et personnes âgées, sommes revenus sur nos terres et avons repris notre vie, sommes retournés à l'école et au travail, nous nous levons avant le soleil et courons après notre main quotidien. Nous n'accepterons pas que nos terres nous soient enlevées sous un prétexte fallacieux. C'est ici que nous avons grandi, c'est ici que nous resterons et c'est ici que nous mourrons », a souligné le communiqué publié par les habitants.
Selon les informations de notre correspondant, des patrouilles de l’armée libanaise ont été déployées dans la localité. Le président du conseil municipal, Izzat Hammoud, avait contacté le commandant en chef de l’armée, le général Rodolphe Haykal, lui demandant de déployer des patrouilles de l’armée au village pour rassurer et protéger les habitants.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLa rencontre prévue mercredi à Ankara entre l'envoyé spécial américain Steve Witkoff et le négociateur du Hamas dans la bande de Gaza, Khalil Hayyé, aurait été annulée sous la pression directe d’Israël, ont indiqué des sources palestiniennes à la chaîne panarabe Al-Mayadeen. Cette annulation intervient alors que la première phase du plan de paix du président Donald Trump touche à sa fin, tandis que la seconde phase se heurte à de nombreux obstacles, notamment le désarmement du mouvement islamiste, la mise en place d’une force internationale de stabilisation et les conditions du retrait des troupes israéliennes.
Selon Al-Mayadeen, cette décision fait suite à un mécontentement croissant au sein des institutions sécuritaires israéliennes, après la divulgation de la tenue prévue de cette rencontre. De son côté, le site israélien Walla a rapporté que les services de sécurité israéliens avaient exprimé leur « vive colère », estimant que la rencontre constituerait une reconnaissance du statut du Hamas et compliquerait les négociations israéliennes avec le mouvement palestinien.
L’expert en affaires palestiniennes Hani al-Dali avait annoncé mardi à Al-Mayadeen que la rencontre devait se tenir mercredi à Ankara, confirmant une information déjà évoquée par le New York Times vendredi dernier, sans en préciser la date. Selon le média américain, l’entretien devait porter sur le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël.
Une précédente rencontre entre Steve Witkoff et Khalil Hayyé avait eu lieu en octobre dernier à Charm el-Cheikh, quelques instants avant la signature de l’accord de cessez-le-feu, en présence de Jared Kushner, gendre du président Trump. Dans une interview diffusée également en octobre sur CBS dans le cadre de l’émission 60 Minutes, Steve Witkoff a indiqué avoir présenté ses condoléances au responsable palestinien pour la mort de son fils lors d’une attaque israélienne au Qatar.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLa Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mercredi la mort de 11 personnes dans des bombardements israéliens à travers le territoire où l'armée israélienne a indiqué mener des frappes contre le Hamas en riposte à ce qu'elle a présenté comme une violation de la trêve.
Les frappes israéliennes ont fait six morts à Gaza-ville, et cinq, dont deux enfants, dans la région de Khan Younès, dans le sud du territoire, selon la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste palestinien Hamas.
L'armée israélienne a accusé « plusieurs terroristes [d'avoir] ouvert le feu [mercredi] en direction de la zone où [ses] soldats opèrent à Khan Younès ». Ces tirs n'ont fait aucun blessé mais constituent « une violation de l'accord de cessez-le-feu », indique un communiqué militaire, ajoutant qu' »en réponse [l'armée israélienne avait] commencé à frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza ».
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