Le gouvernement allemand a adopté mercredi un projet de loi qui doit permettre à l'armée d'intervenir contre les drones non autorisés dans l'espace aérien national. Le texte vise à donner aux forces armées la capacité de « combattre, intercepter et même abattre » des drones, a déclaré le ministre de l'Intérieur allemand, Alexander Dobrindt lors d'une conférence de presse à Berlin.
L'Allemagne et d'autres pays européens ont été confrontés ces derniers mois à une multiplication de survols de drones non identitifiés, parfois au-dessus d'infrastructures sensibles comme des installations militaires, des centrales électriques, des ports et des aéroports.
Berlin a déjà renforcé les pouvoirs de la police pour contrer ces menaces, notamment en permettant d'abattre des drones. Mais la constitution allemande impose des limites strictes aux opérations militaires en temps de paix à l'intérieur des frontières du pays.
Les autorités soupçonnent la Russie d’être à l’origine de nombreuses incursions. Celles-ci s'inscriraient dans le cadre d'une stratégie du président russe Vladimir Poutine visant « à nous intimider et nous effrayer », a déclaré le chancelier Friedrich Merz en octobre.
La réforme de la loi sur la sécurité aérienne doit permettre aux forces de police et aux autorités locales de solliciter rapidement un appui militaire en cas de menace imminente. « Nous renforçons considérablement nos capacités face à l’augmentation des signalements », a déclaré M. Dobrindt. « Nous voulons être aussi bien équipés que possible », a-t-il ajouté.
Un centre national de défense antidrones, prochainement mis sur pied, doit faciliter la coordination entre services, a indiqué un porte-parole du ministère de l’Intérieur.
M. Dobrindt consultera en décembre les ministres de l’Intérieur des seize Länder pour arrêter les modalités de décision et d’intervention. Des critiques estiment toutefois que la réforme pourrait contrevenir aux limites constitutionnelles imposées à l’armée.
Le ministre a rejeté ces arguments, affirmant que la loi allemande permettait aux autorités civiles de solliciter une « assistance administrative » lorsque la menace dépasse les capacités des forces de police.
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