30.10.2024 à 16:40
Juliette Verdes
Une borne de recharge tous les 60 kilomètres en 2026 ? Pour atteindre son objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050, l’Union européenne veut accélérer la transition vers les véhicules ‘zéro émissions’, notamment électriques. Une révision du texte sur le déploiement d’infrastructures pour les carburants alternatifs (règlement AFIR) est entrée en vigueur le 13 octobre […]
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Pour atteindre son objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050, l’Union européenne veut accélérer la transition vers les véhicules ‘zéro émissions’, notamment électriques. Une révision du texte sur le déploiement d’infrastructures pour les carburants alternatifs (règlement AFIR) est entrée en vigueur le 13 octobre 2023 : elle vise à étendre le réseau européen de bornes de recharge pour les véhicules électriques (et de points de ravitaillement pour les autres carburants qui émettent peu de gaz à effet de serre), en particulier sur les grands axes du réseau transeuropéen de transport. Le règlement AFIR, en application depuis le 13 avril 2024 (6 mois après son entrée en vigueur), encadre le déploiement des bornes pour les harmoniser dans l’ensemble de l’Union, notamment au niveau des moyens de paiement et de la transparence des prix.
Par ailleurs, le 28 mars 2023, le Conseil de l’UE et le Parlement européen ont trouvé un accord provisoire pour installer, d’ici à 2026, des bornes électriques d’au moins 400 kilowatts (kW) tous les 60 km, le long des autoroutes principales de l’Union européenne (réseau transeuropéen de transport). Des bornes à hydrogène, plutôt destinées aux poids lourds, devraient également être disponibles tous les 200 km d’ici 2031.
Le développement des véhicules électriques et à hydrogène est indissociable de celui des bornes de recharge. Si les particuliers possédant une place de parking ou un garage ont la possibilité d’installer une borne chez eux, les autres sont contraints de recharger leur véhicule dans l’espace public. La Cour des comptes européenne estime que “l’offre publique de recharge prendra sans doute l’ascendant sur la recharge à domicile (qui représentait environ 75 % en 2020), à mesure qu’un plus grand nombre de personnes n’ayant pas accès à la recharge à domicile commenceront à acheter des véhicules électriques”.
En outre, plus de 90 % des véhicules électriques à batterie ont une autonomie de conduite de plus de 235 km avec une seule charge. Ainsi, les principaux axes routiers européens devront se doter de bornes avec une capacité de recharge rapide. En 2024, l’Union européenne compte près de 800 000 points de recharge accessibles au public. Néanmoins, leur répartition reste très inégale pour le moment.
Combien coûte un plein électrique ?
En France, le prix d’une recharge à domicile fluctue autour de 3 euros pour une autonomie de 100 km (tout dépend si la recharge est effectuée en heure pleine ou en heure creuse).
Il reste néanmoins difficile d’avoir une idée claire des tarifs pratiqués à l’heure actuelle. Avec le règlement AFIR, l’UE compte ainsi harmoniser les systèmes de tarification de la recharge des véhicules dans les 27 Etats membres.
En 2024, l’Union européenne compte 795 141 points de recharge accessibles au public. Plus des deux tiers d’entre eux sont installés dans trois pays : les Pays-Bas, l’Allemagne et la France (chiffres EAFO 2024). Les Pays-Bas en possèdent le plus grand nombre avec 170 672 stations au total, un chiffre qui s’explique notamment par l’importance du parc automobile électrique néerlandais. Viennent ensuite la France (150 896) et l’Allemagne (139 637). En comparaison, Malte et Chypre sont les pays possédant le moins de bornes, avec respectivement 111 et 493 points de recharge déployés.
Entre 2020 et 2024, le nombre de bornes de recharges électriques a connu une augmentation de 21,6 % dans l’Union européenne. En France, d’après le dernier baromètre national des infrastructures de recharge ouvertes au public, le taux d’évolution a été de 33 % en un an (au 31 mars 2024).
Une étude de l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), publiée en avril 2024, révèle cependant que les ventes de voitures électriques dans l’UE ont augmenté trois fois plus vite que l’installation de bornes de recharge entre 2017 et 2023.
Enfin, les bornes à hydrogènes restent peu accessibles pour le moment. Seuls 11 pays parmi les 27 Etats membres de l’UE en possèdent. La majorité des points de charge à hydrogène se situent en Allemagne (113 en 2024), suivie par la France (62) et les Pays-Bas (49).
À l’instar de l’infrastructure de recharge, le réseau électrique devra lui aussi évoluer à mesure que les voitures électriques se multiplieront sur les routes, note l’Agence européenne pour l’environnement. En effet, l’électricité disponible dans les bornes provient de sources très variées et plus ou moins neutres en carbone.
D’après Eurostat, le degré de “propreté” des véhicules électriques peut être évalué en examinant la manière dont l’électricité est produite dans l’UE. 43,9 % de l’électricité nette produite en 2022 est ainsi issue de combustibles fossiles, comme le gaz ou le charbon.
L’indicateur peut aussi être utilisé pour distinguer les Etats membres… Dans une certaine mesure car une partie de l’électricité produite dans un pays peut être consommée dans un autre.
Pays | Nombre de points de recharge |
---|---|
Allemagne | 139 637 |
Autriche | 26 772 |
Belgique | 67 335 |
Bulgarie | 2 649 |
Chypre | 493 |
Croatie | 1 613 |
Danemark | 32 137 |
Espagne | 33 873 |
Estonie | 911 |
Finlande | 14 448 |
France | 150 896 |
Grèce | 6 831 |
Hongrie | 3 992 |
Irlande | 3 202 |
Italie | 52 962 |
Lettonie | 1 020 |
Lituanie | 2 222 |
Luxembourg | 2 383 |
Malte | 103 |
Pays-Bas | 170 672 |
Pologne | 8 710 |
Portugal | 10 486 |
République tchèque | 5 493 |
Roumanie | 3 984 |
Slovaquie | 2 729 |
Slovénie | 2 029 |
Suède | 47 560 |
UE 27 | 795 141 |
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30.10.2024 à 13:30
Hugo Palacin
“Véhicules électriques : l’Europe déclenche la guerre commerciale contre la Chine”, titre Le Point ce mercredi matin. Après une enquête longue de plusieurs mois, puis le feu vert des Etats membres début octobre, “l’Europe vient de franchir la dernière étape dans sa bataille contre les véhicules électriques chinois subventionnés. La Commission européenne impose désormais des surtaxes de […]
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“Véhicules électriques : l’Europe déclenche la guerre commerciale contre la Chine”, titre Le Point ce mercredi matin. Après une enquête longue de plusieurs mois, puis le feu vert des Etats membres début octobre, “l’Europe vient de franchir la dernière étape dans sa bataille contre les véhicules électriques chinois subventionnés. La Commission européenne impose désormais des surtaxes de douane définitives pour cinq ans”, poursuit l’hebdomadaire. “Cette décision est justifiée par [l’UE] comme un moyen de rétablir des conditions de concurrence équitables avec les constructeurs chinois”, ajoute La Tribune.
Les voitures électriques produites en Chine ont connu un succès fulgurant en Europe ces dernières années. “Leur part de marché est passée de 1,9 % en 2020 à 14,1 % au deuxième trimestre 2024, selon les estimations de la Commission”, relève Euronews.
Mais un rapport de l’exécutif européen publié “après des visites de sites en Chine” en venait à la conclusion que des constructeurs chinois de véhicules électriques tels que “BYD, SAIC et Geely recevaient de généreuses subventions du gouvernement [chinois] sous la forme d’argent liquide, de remises et d’avantages plus difficiles à quantifier, tels que des subventions foncières provinciales”, indique Politico. “Un coup de pouce qui leur permet de vendre leurs véhicules sur le marché européen à des prix bien inférieurs aux autres constructeurs”, poursuit La Tribune.
Ainsi, face à ce qu’elle juge être une concurrence déloyale, l’UE a décidé d’ajouter aux 10 % de taxes déjà en place pour ces produits “une surtaxe allant jusqu’à 35 % sur les véhicules à batterie de fabrication chinoise, selon le texte du règlement mis en ligne par la Commission. La décision doit être publiée mercredi au Journal officiel de l’Union européenne et entrer en vigueur dès jeudi” 31 octobre, détaille Le Monde.
Les taux définitifs s’avèrent cependant “légèrement revus à la baisse par rapport aux mesures provisoires de début juillet”, fait remarquer Le Point. Ils s’établissent désormais “à 17 % pour BYD, contre 17,4 % initialement, 18,8 % pour Geely (19,9 % en juillet), et 35,3 % pour SAIC (37,6 % auparavant). Tesla, nouvel entrant dans la liste, se voit appliquer un taux de 7,8 % pour les véhicules construits en Chine, tandis que les autres constructeurs coopérants sont taxés à 20,7 %. Les non-coopérants devront s’acquitter du taux le plus élevé de 35,3 %”, détaille l’hebdomadaire français.
La réponse de la Chine ne s’est pas fait attendre : “Pékin annonce, ce mercredi [30 octobre], avoir saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC)”, rapportent Les Echos. “La Chine continuera à prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder avec fermeté les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises”, a déclaré le ministère du Commerce chinois, dénonçant “l’approche protectionniste” de Bruxelles. Et d’ajouter que Pékin prônait la résolution des conflits commerciaux par le dialogue et allait mener une “nouvelle phase de consultations” avec l’UE, poursuit le quotidien économique.
Cette saisine de l’OMC n’est pas la première réponse chinoise face aux accusations européennes. “Dès le départ, Pékin avait menacé de frapper les intérêts européens, répliquant déjà en lançant des enquêtes antidumping visant le porc, les produits laitiers et les eaux-de-vie à base de vin importés d’Europe, dont principalement le cognac” rappellent Les Echos.
La Chine espère également pouvoir jouer sur les divisions internes des Européens. L’Allemagne, la Hongrie, la Slovénie, la Slovaquie ainsi que Malte ont rejeté ces droits de douane supplémentaires début octobre. “Mais Berlin n’a pas réussi à réunir une majorité pour s’opposer à cette surtaxe”, explique RFI.
Outre-Rhin, les constructeurs automobiles, “fortement implantés en Chine, s’opposent à ces mesures et craignent des représailles” [Le Point]. Le PDG de Volkswagen, Oliver Blume, avait “proposé, dans une interview parue début octobre dans le magazine Bild am Sonntag, d’ajuster les tarifs douaniers au cas par cas”. Une proposition rejetée par la Commission européenne.
“Nous avons examiné très attentivement la différence entre les marques chinoises et les autres marques. On constate clairement que l’augmentation est beaucoup plus forte pour les marques chinoises que pour les autres […], y compris celles des coentreprises européennes”, justifie auprès du Point une source travaillant à la Commission européenne.
Côté français, les réactions sont différentes : “l’Union européenne prend une décision cruciale pour protéger et défendre nos intérêts commerciaux, à un moment où notre industrie automobile a plus que jamais besoin de notre soutien”, a déclaré le ministre de l’Economie, Antoine Armand [France 24]. La France, aux côtés d’autres pays, avait demandé l’ouverture de cette enquête européenne sur les pratiques chinoises.
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29.10.2024 à 13:07
Juliette Verdes
Parmi les publicités à vocation sanitaire de l’après-guerre, l’une des plus célèbres fut : “Le thon, c’est bon”. Mais le message s’est brouillé depuis quelques années : “Le thon, c’est bon… mais sans mercure”, faisait déjà savoir l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM) en 2019, rapporte Challenges. Cinq ans plus tard, une étude de l’ONG environnementale […]
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Parmi les publicités à vocation sanitaire de l’après-guerre, l’une des plus célèbres fut : “Le thon, c’est bon”. Mais le message s’est brouillé depuis quelques années : “Le thon, c’est bon… mais sans mercure”, faisait déjà savoir l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM) en 2019, rapporte Challenges.
Cinq ans plus tard, une étude de l’ONG environnementale Bloom et de celle de défense des consommateurs Foodwatch semble confirmer ces craintes. Dévoilée ce mardi 29 octobre après un an et demi d’enquête, le rapport dénonce la contamination du thon au mercure, “l’une des dix substances les plus préoccupantes au monde, comme l’amiante ou l’arsenic”, explique le communiqué. Son dérivé présent dans les océans, le méthylmercure, est classé comme “cancérogène possible par le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC)”, détaillent les deux organisations [France Info].
Bloom “a analysé un échantillon de 150 conserves issues de quinze supermarchés européens : une boîte sur dix testées présente des valeurs de mercure supérieures aux limites autorisées dans le thon frais”, indique Le Monde. Des limites actuellement fixées par l’Union européenne à 1 milligramme de mercure pour chaque kilo de thon.
“Si les boîtes mises en cause proviennent de différents pays d’Europe, la concentration de mercure la plus importante a été détectée dans une boîte de thon provenant d’une entreprise française, Petit Navire, achetée en France (jusqu’à 3,9 mg de mercure/kg de thon)”, remarque France info. “Viennent ensuite des produits Carrefour achetés en Espagne […] puis des produits de la marque As do Mar, achetés en Italie”, poursuit la radio publique.
L’étude constate également “que pour plus d’une boîte sur deux, la teneur en mercure dépasse la limite maximale fixée pour d’autres espèces de poissons, soit 0,3 mg/kg” [Le Figaro]. Si la majorité d’entre elles sont bien conformes aux règles européennes sur le thon, elles présentent néanmoins des dangers pour la santé humaine, estime Bloom. Car pour l’ONG, la différence de traitement en faveur du thon “ne vise pas à protéger la santé publique, mais à maximiser le taux de conformité des poissons, pour les maintenir sur le marché” [Le Monde].
“Bloom et Foodwatch demandent donc aux pouvoirs publics d’imposer une limite de 0,3mg de mercure/kg de thon, comme les autres poissons, d’interdire la commercialisation des produits à base de thon dépassant [ce seuil] sur leur territoire et de bannir le thon des crèches, hôpitaux, maternités, maisons de retraite et cantines scolaires”, énumère France info.
Une recommandation que met en doute Karine Tack, cheffe de l’unité d’évaluation des risques liés aux aliments à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) : “L’Union européenne peut décider d’abaisser ces limites, mais cela pourrait se traduire par une offre fortement réduite en poissons. Est-ce la bonne solution pour couvrir les besoins nutritionnels ?”, interroge-t-elle [Ouest-France].
Enfin, les teneurs maximales en mercure fixées par l’Union européenne “s’appliquent au poids frais et non au produit fini”, explique Bloom. “Une vraie entourloupe, puisque le thon en boîte est consommé tel quel”, explique Julie Guterman, principale autrice du rapport, citée par Le Monde. Or le thon est déshydraté lors de sa mise en conserve. Sa concentration en mercure augmente donc sensiblement, pouvant “passer de 1 mg/kg à 2,7 mg/kg”, note le rapport [Challenges].
“Métal lourd issu de la combustion du charbon, de l’extraction minière et de certaines activités industrielles, le mercure est dispersé dans l’environnement, poursuit sa course dans les océans, où il est transformé en méthylmercure, et s’accumule dans les organismes marins”, explique Le Monde. “Cette contamination au mercure est connue depuis des décennies”, rappelle Ouest-France. “Bien que ses émissions soient en baisse depuis les années 70, les concentrations dans les thons sont stables depuis 50 ans” mais varient selon l’espèce et la zone de pêche, précise le quotidien régional.
En France, “une étude de biosurveillance publiée en 2021 par Santé publique France (SPF) indique que la contamination de la population est générale” [Le Monde]. Mais son caractère problématique “dépend des seuils de sécurité considérés”. Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, chez les fœtus et les enfants en bas-âge, “le mercure endommage le cerveau en développement et peut induire des troubles neurocomportementaux, des facultés cognitives altérées, etc. Pour les adultes, à plus hautes doses, le mercure élève le risque de maladies cardio-vasculaires, de troubles de l’immunité ou de la reproduction” ou encore de désordres neuromoteurs.
Contactée par France Inter, l’entreprise Petit navire promet des “investigations” dès qu’elle aura pris connaissance du rapport de l’ONG Bloom, paru ce matin.
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29.10.2024 à 13:07
Rédaction Toute l'Europe
Quel est le rôle de la Commission européenne ? La Commission est l’organe exécutif de l’Union européenne. Elle met en œuvre les actes législatifs adoptés par le Parlement européen et le Conseil de l’UE. Elle est également chargée de l’exécution du budget et de la gestion de certains programmes communautaires. C’est également elle qui propose les […]
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La Commission européenne soumet des propositions de loi (directives et règlements) au Conseil de l’UE ainsi qu’au Parlement européen.
Elle veille ensuite à la bonne application de ces textes dans l’ensemble des Etats membres de l’UE.
Le collège des commissaires se compose de 27 membres, un par Etat membre.
Depuis 2019, Ursula von der Leyen assure la présidence de l’institution. L’Allemande a été reconduite pour cinq ans le 18 juillet 2024.
La Commission est l’organe exécutif de l’Union européenne. Elle met en œuvre les actes législatifs adoptés par le Parlement européen et le Conseil de l’UE. Elle est également chargée de l’exécution du budget et de la gestion de certains programmes communautaires.
C’est également elle qui propose les textes législatifs. Investie d’un droit d’initiative, elle soumet ses propositions de loi (directives et règlements) aux colégislateurs (Conseil et Parlement européen). Un acte législatif de l’Union ne peut, sauf exception prévue par les traités, être adopté que sur proposition de la Commission.
Dans les faits, la Commission suit souvent les grandes orientations fixées par le Conseil européen, qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays. Ainsi que les priorités pluriannuelles définies conjointement par la Commission, le Parlement et le Conseil de l’UE.
La politique étrangère et de sécurité commune, soumise à des règles et procédures spécifiques, est “définie et mise en œuvre par le Conseil européen et le Conseil […]. L’adoption d’actes législatifs est exclue. Cette politique est exécutée par le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et par les États membres […]”, indique le traité sur l’Union européenne (art 24).
La politique monétaire est quant à elle définie par le Système européen de banques centrales et l’Eurosystème.
Par ailleurs, dans les domaines où l’UE n’a pas une compétence exclusive, les propositions de la Commission doivent être élaborées dans le respect du principe de subsidiarité.
La Commission est également la “gardienne des traités”. Elle veille, sous le contrôle de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), à l’application correcte des traités et des décisions prises pour les mettre en œuvre. En cas d’inapplication ou de mauvaise application du droit européen par un Etat membre, la Commission peut saisir la CJUE afin que celle-ci prononce des sanctions à son encontre.
La Commission veille en particulier à l’application des règles de concurrence. Elle contrôle l’attribution des aides d’Etat (subventions publiques) et peut également prendre des décisions conduisant à des amendes pour les entreprises en infraction.
Enfin, elle représente l’Union européenne à l’étranger, dans plusieurs domaines comme la politique commerciale ou la désignation des délégations. Réservée au président du Conseil européen et au haut représentant de l’Union, la politique étrangère et de sécurité commune n’est pas concernée.
La Commission compte 27 commissaires, dont un président et un haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, soit un par Etat membre.
Depuis 2019, la présidente de la Commission est l’Allemande Ursula von der Leyen. Membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU, conservateurs allemands), elle a auparavant été ministre fédérale de la Famille, du Travail puis de la Défense en Allemagne de 2005 à 2019. Issue des rangs du Parti populaire européen (PPE), la conservatrice a été reconduite par le Parlement européen pour un deuxième mandat de cinq ans, le 18 juillet 2024.
Jusqu’à sa démission le 16 septembre 2024, le commissaire français était Thierry Breton, responsable du Marché intérieur, de l’Industrie, du Numérique, de la Défense et de l’Espace. L’ancien député européen et ex-ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, est le candidat français pour intégrer la nouvelle Commission européenne (2024-2029).
Le traité de Lisbonne prévoyait qu’à partir du 1er novembre 2014, la Commission serait composée d’un nombre de commissaires correspondant aux 2/3 du nombre d’Etats membres, à moins que le Conseil européen n’en décide autrement à l’unanimité. Or, à la suite du rejet du traité par l’Irlande en juin 2008 et pour faciliter la tenue d’un second référendum, le Conseil européen a décidé de revenir sur cette décision.
Les commissaires européens sont nommés pour un mandat de 5 ans renouvelable de manière illimitée, et choisis en raison de leurs compétences générales.
Depuis le traité de Lisbonne, le président de la Commission européenne est “élu” par le Parlement européen, à la majorité absolue de ses membres, sur proposition du Conseil européen. Ce sont donc les chefs d’Etat et de gouvernement qui doivent proposer un candidat, “en tenant compte des élections au Parlement européen, et après avoir procédé aux consultations appropriées”. Si le candidat ne recueille pas la majorité absolue des voix des eurodéputés, le Conseil européen doit en proposer un nouveau dans un délai d’un mois.
C’est ensuite le Conseil de l’UE, “d’un commun accord avec le président élu”, qui propose les autres membres du collège des commissaires, y compris le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politiques de sécurité, “sur la base des suggestions faites par les États membres”. Ce collège est alors, dans son ensemble, “soumis à un vote d’approbation du Parlement européen” après l’audition de chaque commissaire.
Par ailleurs, le président de la Commission européenne fixe les grandes orientations politiques que suivront les commissaires dans l’exercice de leurs fonctions.
Ces derniers sont indépendants. Malgré leur désignation par les Etats membres, ils sont nommés pour agir en faveur de l’intérêt général de l’Union. Contrairement aux membres du Conseil européen ou du Conseil de l’Union européenne, ils ne représentent pas leur pays d’origine.
Enfin, la Commission fonctionne selon le principe de la collégialité. Autrement dit, les décisions y sont prises collectivement par le collège des commissaires et non par chaque commissaire individuellement.
Le siège de la Commission se situe au 200 rue de la Loi, au cœur du quartier européen de Bruxelles. Le bâtiment principal où siègent les commissaires est couramment appelé le Berlaymont, du nom de l’ancien couvent qui se situait à cet emplacement jusque dans les années 1950.
L’institution dispose également de plusieurs bâtiments à travers la capitale belge ainsi que de représentations dans chaque Etat membre et de délégations dans les pays en voie d’adhésion et les pays tiers.
De part ses effectifs, la Commission est la plus grande institution de l’Union. Au 1er janvier 2024, elle comptait 32 484 personnes, dont 10 % de Français. Environ 80 % du personnel est réparti entre les 40 Directions générales (DG) et services décentralisés, les autres étant affectés aux services de traduction et d’interprétation.
Le logo de la Commission européenne symbolise l’architecture du bâtiment Berlaymont.
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29.10.2024 à 12:55
Juliette Verdes
Vous êtes demandeur d’emploi ou bien en reconversion professionnelle et vous souhaitez lancer votre entreprise ? Depuis 2021, la Région Grand Est propose aux créateurs d’entreprise un accompagnement via le dispositif “Chèques CREA”. Montage de projet, test d’activité… Outre l’aspect financier, ce dispositif donne aux entrepreneurs l’élan nécessaire pour créer leur société. Pensés à l’origine […]
L’article “Un dispositif accessible” : comment la région Grand Est soutient les créateurs d’entreprise est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Vous êtes demandeur d’emploi ou bien en reconversion professionnelle et vous souhaitez lancer votre entreprise ? Depuis 2021, la Région Grand Est propose aux créateurs d’entreprise un accompagnement via le dispositif “Chèques CREA”. Montage de projet, test d’activité… Outre l’aspect financier, ce dispositif donne aux entrepreneurs l’élan nécessaire pour créer leur société.
Pensés à l’origine pour faciliter la reprise économique post-pandémie de Covid-19, les chèques CREA soutiennent aujourd’hui le dynamisme économique de la région. Preuve du succès de cette mesure, celle-ci a été prolongée depuis le 1er juillet 2024. D’autres régions s’en sont inspirées, comme la Normandie qui a lancé son propre dispositif en 2022.
Depuis le lancement du dispositif en 2021 et après trois années d’activité, 19 431 demandeurs éligibles se sont vu distribuer un chèque CREA. C’est le cas de Camille Guyot, fondatrice de la marque de cosmétiques naturels Maison Soleil, qui a lancé une gamme de produits entièrement rechargeables et utilisant le moins de plastique possible.
L’entrepreneuse basée à Metz a bénéficié d’un chèque CREA “prêt d’honneur” lui permettant de financer une partie de sa production, ainsi que les dépenses nécessaires au démarrage d’une entreprise : comptabilité, statut juridique… “Il s’agit d’une aide européenne, mais en même temps il y a une certaine proximité, le dispositif est très accessible”, explique la cheffe d’entreprise.
Les chèques CREA ont en effet été financés à hauteur de 6,6 millions d’euros par le Fonds européen de développement régional (FEDER), pour un coût total de l’opération de 11 millions d’euros. Les porteurs de projets disposent de deux mois pour trouver un opérateur labellisé par la région, garantissant la qualité de l’accompagnement.
Pour une meilleure proximité avec les porteurs de projet, les opérateurs labellisés interviennent sur le territoire des 12 Maisons de la Région. “J’encourage tous les entrepreneurs, quels que soient leurs besoins, à accéder aux chèques CREA. Ils peuvent être sollicités de différentes manières, et cela permet aussi de rencontrer d’autres professionnels qui peuvent nous conseiller”, confie Camille Guyot.
Accompagnée par l’antenne locale du Réseau Initiative, l’un des opérateurs, l’entrepreneuse explique que la préparation du dossier et la confrontation de ses idées lui ont permis d’avoir un regard extérieur et de consolider son projet. “Au-delà de l’aspect pécunier, les réseaux servent aussi à ça”, conclut-t-elle.
Qui est éligible ?
Les jeunes de moins de 30 ans, les demandeurs d’emploi inscrit à Pôle emploi, les personnes en démission ou en reconversion. Dans tous les cas, l’entrepreneur doit manifester son intérêt à créer ou reprendre une entreprise dans la Région Grand Est. Si vous possédez une entreprise immatriculée depuis moins de 12 mois, avec un besoin de financement pour le démarrage de votre activité, vous pouvez également candidater aux chèques de financement (prêt d’honneur, garantie, micro-crédit).
Quelles sont les différentes aides disponibles ?
A noter que les entrepreneurs peuvent mobiliser plusieurs chèques. Pour toute question supplémentaire, écrire à l’adresse entreprendre@grandest.fr.
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29.10.2024 à 12:32
Hugo Palacin
La date fatidique approche pour Stéphane Séjourné. Mardi 12 novembre, à 14h30, débutera son audition de confirmation par le Parlement européen. Durant trois heures, les députés européens qui siègent au sein de quatre commissions parlementaires différentes questionneront le candidat français afin de savoir s’il possède les qualités et les compétences pour devenir le nouveau commissaire […]
L’article Parlement européen : comment suivre l’audition de Stéphane Séjourné, commissaire candidat français ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
La date fatidique approche pour Stéphane Séjourné. Mardi 12 novembre, à 14h30, débutera son audition de confirmation par le Parlement européen. Durant trois heures, les députés européens qui siègent au sein de quatre commissions parlementaires différentes questionneront le candidat français afin de savoir s’il possède les qualités et les compétences pour devenir le nouveau commissaire européen en charge de la Prospérité et de la Souveraineté industrielle, ainsi que l’un des six vice-présidents de la Commission européenne.
L’audition de Stéphane Séjourné, comme celles des 25 autres commissaires candidats (proposée par le Conseil européen et réélue par le Parlement européen en juillet, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, n’est pas concernée par ce processus) sera retransmise en direct par le Parlement européen. Elle aura lieu le mardi 12 novembre 2024, de 14h30 à 17h30.
Si vous ne parvenez pas à la visionner via le lecteur ci-dessous, vous pouvez vous rendre sur le site du Parlement européen, ici, ou sur le système de retransmission vidéo en direct de l’Union européenne, EbS.
Fait rare, compte tenu du large périmètre d’action du portefeuille que lui a attribué Ursula von der Leyen, la présidente réélue de la Commission européenne, Stéphane Séjourné est l’un des deux seuls commissaires désignés à être auditionné par quatre commissions parlementaires en même temps. Ainsi, la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE), celle du marché intérieur et de la protection des consommateurs (IMCO), celle de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI), et enfin celle des affaires économiques et monétaires (ECON) prendront pleinement part à l’audition du candidat français.
En complément, quatre autres commissions du Parlement européen seront invitées à cette audition, ce qui signifie que les députés européens qui y siègent pourront contribuer aux questions orales, mais qu’elles ne prendront pas part à l’évaluation finale de la candidature de Stéphane Séjourné. Il s’agit de la commission du commerce international (INTA), de celle de l’emploi et des affaires sociales (EMPL), de celle des budgets (BUDG) et enfin de celle des affaires juridiques (JURI).
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