deepltraduction Josette – article original paru dans The Guardian
Environ 89 % des citoyens souhaitent que leurs gouvernements fassent davantage pour lutter contre la crise climatique, mais ils ne savent pas qu’ils constituent la majorité.
Le Guardian s’associe à des dizaines de rédactions du monde entier pour lancer le projet 89 % et mettre en évidence le fait que la grande majorité de la population mondiale souhaite une action en faveur du climat.
Une superpuissance dans la lutte contre le réchauffement climatique se cache à la vue de tous. Il s’avère que l’écrasante majorité de la population mondiale – entre 80 % et 89 %, selon un nombre croissant d’études scientifiques évaluées par des pairs – souhaite que ses gouvernements prennent des mesures plus énergiques pour lutter contre le changement climatique.
En tant que cofondateurs d’une association à but non lucratif qui étudie la couverture médiatique du changement climatique, nous avons été surpris par ces résultats. Et ils constituent une vive réfutation des efforts de l’administration Trump pour attaquer tous ceux qui se préoccupent de la crise climatique.
Depuis des années, et plus particulièrement en cette période politique difficile, la plupart des reportages sur la crise climatique sont défensifs. Les personnes qui soutiennent l’action en faveur du climat se voient implicitement dire – par leurs élus, par l’industrie des combustibles fossiles, par la couverture médiatique et le discours des médias sociaux – que leur point de vue est minoritaire, voire marginal.
Ce n’est pas ce que révèle la nouvelle étude.
L’étude la plus récente, intitulée People’s Climate Vote 2024, a été réalisée par l’Université d’Oxford dans le cadre d’un programme lancé par les Nations unies après l’accord de Paris de 2015. Dans les pays les plus pauvres, où vivent environ quatre habitants de la planète sur cinq, 89 % des citoyens souhaitent une action climatique plus forte. Dans les pays riches et industrialisés, environ deux personnes sur trois souhaitaient une action plus forte. Si l’on combine les populations riches et pauvres, « 80 % [des personnes dans le monde] souhaitent que leur gouvernement prenne davantage de mesures en faveur du climat ».
Le Yale Program on Climate Change Communication – qui, avec son partenaire, le George Mason University Center for Climate Change Communication, est sans doute la référence mondiale en matière d’études d’opinion sur le climat – a publié de nombreuses études qui vont dans le même sens : la plupart des gens, dans la plupart des pays, souhaitent une action plus énergique face à la crise climatique.
Un angle supplémentaire fascinant de 89 % a été documenté dans une étude publiée par Nature Climate Change, qui note que l’écrasante majorité mondiale ne sait pas qu’elle est la majorité : « Les individus du monde entier sous-estiment systématiquement la volonté d’agir de leurs concitoyens », indique le rapport.
Nous pensons que le décalage actuel entre la volonté citoyenne et les actions des gouvernements équivaut à un déficit démocratique
En d’autres termes, une majorité écrasante de personnes souhaite une action plus forte contre le changement climatique. Mais pour l’instant, cette majorité climatique mondiale est une majorité silencieuse.
Prises dans leur ensemble, ces nouvelles recherches remettent en cause les idées reçues sur l’opinion concernant le climat. À l’heure où de nombreux gouvernements et entreprises hésitent à éliminer rapidement les combustibles fossiles à l’origine de chaleurs, d’incendies et d’inondations meurtrières, le fait que plus de huit êtres humains sur dix sur la planète souhaitent que leurs représentants politiques préservent un avenir vivable offre une lueur d’espoir bien nécessaire. La question est de savoir si et comment ce sentiment de masse peut se traduire par une action efficace.
Que se passerait-il si cette majorité climatique silencieuse se réveillait, si ses membres comprenaient combien de personnes, tant dans des pays lointains que dans leurs propres communautés, pensent et ressentent la même chose qu’eux ? Comment les actions de cette majorité – en tant que citoyens, consommateurs, électeurs – pourraient-elles changer ? Si le récit actuel dans les médias et les réseaux sociaux passait du repli et du désespoir à la confiance en soi et à l’objectif commun, les gens passeraient-ils du statut d’observateurs passifs à celui de façonneurs actifs de leur avenir commun ? Dans l’affirmative, quels types d’actions climatiques exigeraient-ils de leurs dirigeants ?
Telles sont les questions qui animent le projet 89 %, une initiative médiatique d’un an qui a été lancée cette semaine. L’association journalistique à but non lucratif que nous dirigeons, Covering Climate Now, a invité les rédactions du monde entier à rendre compte, indépendamment ou ensemble, des majorités climatiques constatées dans leurs communautés.
Qui sont les personnes qui composent les 89 % ? Étant donné que le soutien à l’action climatique varie selon les pays (74 % aux États-Unis, 80 % en Inde, 90 % au Burkina Faso), ce soutien varie-t-il également en fonction de l’âge, du sexe, de l’affiliation politique et du statut économique ? Qu’attendent les membres de la majorité climatique de leurs dirigeants politiques et communautaires ? Quels sont les obstacles qui se dressent sur leur chemin ?
La semaine de couverture médiatique qui a débuté mardi sera suivie par des mois de reportages supplémentaires qui exploreront d’autres aspects de l’opinion publique sur le changement climatique. Si la plupart des membres de la majorité climatique n’ont pas conscience d’être la majorité, ne réalisent-ils pas non plus que le désamorçage de la crise climatique est loin d’être impossible ? Les scientifiques affirment depuis longtemps que l’humanité possède les outils et le savoir-faire nécessaires pour limiter la hausse des températures à l’objectif ambitieux de l’accord de Paris, à savoir 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels. Ce qui fait défaut, c’est la volonté politique de mettre en œuvre ces outils et d’abandonner les combustibles fossiles. Le projet 89 % culminera avec une deuxième semaine commune de couverture avant la réunion des Nations unies sur le climat, la Cop30, qui se tiendra au Brésil en novembre.
Bien qu’il soit impossible de savoir combien de rédactions participeront à la couverture de cette semaine, les premiers signes sont encourageants. Le journal The Guardian et l’agence de presse Agence France-Presse ont rejoint le projet en tant que partenaires principaux. Parmi les autres rédactions qui proposent une couverture, citons les magazines Nation, Rolling Stone, Scientific American et Time aux États-Unis, le journal National Observer au Canada, le radiodiffuseur mondial Deutsche Welle en Allemagne, le journal Corriere della Sera en Italie, le journal Asahi Shimbun au Japon et la collaboration multinationale Arab Reporters for Investigative Journalism, dont le siège est en Jordanie.
Nous pensons que le décalage actuel entre la volonté publique et l’action gouvernementale constitue un déficit démocratique. Ce déficit peut-il être comblé si la majorité climatique prend conscience de son existence ? Les gens éliraient-ils des dirigeants différents ? Achèteraient-ils (ou n’achèteraient-ils pas) des produits différents ? Parleraient-ils différemment à leur famille, à leurs amis et à leurs collègues de travail de ce qui peut être fait pour construire un avenir plus propre et plus sûr ?
La première étape pour répondre à ces questions est de donner une voix à la majorité climatique silencieuse. C’est ce qui se produira, enfin, cette semaine dans les médias du monde entier.
Mark Hertsgaard et Kyle Pope sont les cofondateurs de la collaboration journalistique mondiale Covering Climate Now.
Cet article fait partie du projet the 89% Project, une initiative de la collaboration journalistique mondiale Covering Climate Now
Ces dernières années, l’évidence de la Transition énergétique est remise en cause sous différents aspects. Quid des ressources ? Des pollutions engendrées par l’extraction de celles-ci ? Dans quel contexte économique et social ? Pour quel projet de société ?
Vincent Mignerot, auteur de L’Énergie du déni, s’interroge sur l’absence de travaux scientifiques argumentant la faisabilité de cette transition. Avec Le Réveilleur, ils proposent que les chercheurs s’expriment : la transition énergétique est-elle basée sur des concepts solides ? Un débat passionnant à suivre.
obsant.eu
En 2025, la transition énergétique et la décarbonation peinent à faire leurs preuves. Les émissions de CO2 battent tous les records, la croissance économique ne repart pas et les « dynamiques locales de transition » ne parviennent pas à s’affranchir du marché mondialisé, et carboné à 80%, des ressources, des produits manufacturés et des valeurs.
Dans ce contexte, il est légitime d’ouvrir un débat sur la faisabilité concrète de la transition énergétique et de la décarbonation.
La diffusion récente de mon entretien avec Vinz Kanté, sur sa chaîne LIMIT (lien : https://lnkd.in/dYizWt4S) a déclenché quelques débats prometteurs.
Rodolphe MEYER, créateur de la chaîne de vulgarisation scientifique 𝘓𝘦 𝘙é𝘷𝘦𝘪𝘭𝘭𝘦𝘶𝘳, recherche, afin de débunker mon travail, « des personnes qui ont essayé de faire comprendre [mes] erreurs de physique et/ou d’épistémologie ». Je suis également en quête de contradiction, afin que nous nous assurions bien, collectivement, que la transition énergétique n’aggrave pas la situation économique et n’augmente pas les risques écologiques !
Voici le lien vers l’appel à contribution de Rodolphe, ainsi que vers les échanges avec d’autres interlocuteurs motivés par le sujet : https://lnkd.in/ddM8i8MS
Comme le souhaite Rodolphe, le mieux serait que des chercheurs du domaine alimentent eux-mêmes ce débat, à partir de la littérature qui garantirait que la substitution des énergies est possible pour les sociétés thermo-industrielles.
Les échanges pourront être engagés, par exemple, à partir de ces questions, délicates mais nécessaires :
Pour quelle raison a-t-il été accepté que la prescription de la transition énergétique n’ait pas présenté, jusqu’à aujourd’hui, le matériel censé attester de la possibilité physique d’opérer cette transition (les modèles ne pouvant faire office de garantie d’applicabilité de leurs conclusions, voir : https://lnkd.in/gc-cVpfh) ?
Est-ce que les chercheurs, et le public qui les écoute, accepteraient que la biologie, les mathématiques, l’anthropologie, l’histoire, la médecine, la chimie, etc. ne présentent pas les connaissances acquises, ou les théories sur lesquelles ces disciplines s’appuient, qui motivent leurs explorations et, parfois, leurs propres prescriptions pour la société ?
Pour aller plus loin et solliciter la communauté scientifique : https://lnkd.in/eX8TsYeN
Pour transmettre des sources scientifiques validant la transition énergétique : contribution@definenergie.tech
Au plaisir de ces échanges !
Références sur obsant.eu : Le Réveilleur, Vincent Mignerot, Célia Izoard, Jean-Baptiste Fressoz, Laurent Castaignède, Limit, Jean-Marc Jancovici.
Début avril, des professionnels de la santé et des scientifiques, publient une carte blanche pour s’insurger contre les propos de la ministre wallonne de l’Agriculture concernant les pesticides i.
En cause, des déclarations jugées « erronées, inexactes, voire mensongères »…
Le débat n’est ni local, ni récent.
La ministre, également agricultrice, souhaitant modérer les critiques des scientifiques contre des molécules considérées comme indispensables pour la rentabilité des exploitations agricoles.
Les scientifiques luttant depuis longtemps pour attirer l’attention sur les conséquences bien réelles pour la santé humaine et pour l’environnement liées à l’usage de ces polluants.
On peut comprendre le désarroi de l’exploitant agricole, soumis aux pressions du secteur agro-industriel en termes de production et de rentabilité. Mais, cela ne peut amener à ignorer les résultats des études menées sur ces polluants.
A commencer par le secteur lui-même, victime de ses propres pratiques. Ce qu’explicite un article de Stéphane Horel : « « Agriculteurs intoxiqués » : dans toute l’Europe, les malades des pesticides abandonnés à leur sort » paru dans Le Monde en 2022 ii.
Maladie de Parkinson, différents cancers, en France une association de Phyto-Victimes a été créée le 19 mars 2011. Par des professionnels du monde agricole…iii.
Parmi les victimes des pesticides, les enfants. Ce que montre déjà les analyses d’urines réalisées en Belgique en 2019 à l’initiative de Testachats. Sur les 84 enfants âgés de 2 à 15 ans originaires de toutes les régions le constat est sans appel : « tous les échantillons urinaires contiennent des traces de pesticides »iv.
Plus généralement, si l’on croise les mots-clefs « enfant » et « pesticide » dans notre base de données, on obtient des références explicites quant au caractère dangereux de ces polluants : liste pesticides & enfants .
Et certains de ces polluants sont éternels… Les PFAS. Les rivières, le cycle de l’Eau, l’environnement sont bien pollués à partir de pratiques agricoles v.
Citoyennes et citoyens ont un intérêt direct à une information scientifique autour des politiques agricoles. Les conséquences de certaines pratiques font partie des risques biens réels pour la santé humaine.
S’il est dans l’air du temps de s’affranchir des « contraintes » des politiques environnementales, il est urgent de rappeler que les enjeux sont bien notre santé et l’état de notre environnement.
i https://www.lesoir.be/667679/article/2025-04-08/nous-ne-pouvons-accepter-que-la-sante-soit-sacrifiee-sur-lautel-de-la-prosperite
ii https://obsant.eu/entrees/20220217agri.pdf
iii https://www.phyto-victimes.fr/notre-histoire-2/
iv https://www.lalibre.be/planete/sante/2019/09/19/tous-les-enfants-belges-sont-exposes-aux-pesticides-TDKRRGR4IRB33JBR4AUVPJTPGM/
v https://obsant.eu/veille/?rch=pesticide%20pfas#top
Lien vers des références obsant : https://obsant.eu/veille/?rch=pesticide#top
Nous savons aujourd’hui que 3M savait depuis les années 70 au moins que les molécules perfluorées qu’elle fabrique sont « éternelles » et toxiques. Les responsables de l’entreprise savent et pendant des années, ils ont prétendu le contraire, à peine édulcoré leur publicité. Ils ont multiplié les usages et les volumes produitsi. Nous sommes ici face à un comportement toxique similaire à ce qui a déjà été largement démontré pour le tabac et l’amiante : l’industrie est au courant des effets néfastes de son produit mais pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or, cette information est dissimulée, atténuée, combattue dans la presse par la manipulation de la science, de l’information.
Là où la situation est différente, c’est que le tabac est surtout toxique pour ceux qui le consomment et que ses effets s’arrêtent en grande partie lorsque l’on arrête de fumer ou si l’on arrêtait globalement d’en produire. Pour l’amiante, le produit est difficile à enlever de là où on l’a placé, le nettoyage est dangereux mais les volumes sont de l’ordre du gérable et surtout l’amiante est inerte et essentiellement concentrée de par les applications qui en ont été faites.
Dans le cas de 3M et des produits perfluorés qu’elle disperse à large échelle depuis 75 ans, la situation est différente, les produits sont utilisés dans des usages dispersifs et gardent leurs propriétés toxiques pour une durée indéterminée mais très longue, au point qu’on les nomme éternelles. Les produits se retrouvent dans nos objets du quotidien mais aussi dans nos alimentsii. Et comme ils sont lipophiles, ils s’accumulent dans les graisses des omnivores et des carnivores que nous sommes.
Les estimations les plus récentes estiment qu’il ne sera pas possible de dépolluer les terres contaminées en Flandreiii, et probablement partout dans le monde. Le cout économique et le volume de terre et d’eau à traiter sont tout simplement trop importantsiv. On peut bien sûr traiter les endroits les plus pollués, ou y interdire la vie, à l’image de ce qui fût fait autour de Tchernobyl, mais on ne peut pas imaginer se débarrasser des molécules.
Or, chacune de ces molécules peut potentiellement mettre en péril la santé d’un être vivant, et plusieurs fois au cours de sa vie éternelle. Les quantités nécessaires pour avoir un effet sur la santé sont infinitésimales. Poursuivre leur production nous emmène chaque jour un peu plus vers une terre stérile. Dans ce contexte, nous allons devoir apprendre à vivre avec les molécules déjà dispersées, adopter des pratiques qui réduisent notre exposition individuelle et leur impact sur notre santé.
Au niveau individuel, nous devons tenter de réduire notre exposition en réduisant les sources d’exposition directes les plus fortesv et en particulier pour les femmes et hommes qui souhaitent peut-être avoir des enfants un jour, en ce y compris les enfants. A défaut de pouvoir nettoyer, l’action collective la plus urgente est de bannir leur usage au niveau législatif, en particulier dans les applications domestiques, à commencer par les pesticides, les usages culinaires et cosmétiques et les textiles. L’homme a vécu des milliers d’année sans PFAS, nous pouvons rapidement passer à une économie sans PFAS sans craindre l’extinction de l’espèce humaine. Mais pour cela, il faut un peu de courage politique pour mettre l’humain avant le profitvi.
i https://www.theguardian.com/environment/2025/jan/15/3m-firefighting-foams-pfas-forever-chemicals-documents
ii https://www.lesoir.be/662896/article/2025-03-20/pfas-dans-les-produits-du-quotidien-une-contamination-inquietante-revelee-par
iii https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2025/01/15/excaver-les-sols-changer-l-eau-des-lacs-ne-pas-jouer-dehors-la-pollution-aux-pfas-plonge-la-flandre-dans-un-desastre-dystopique_6498670_4355770.html
iv https://www.euractiv.com/section/chemicals/news/belgium-has-highest-levels-of-pfas-chemical-pollution-in-europe-study-reveals/
v https://docteurcoquelicot.com/wp-content/uploads/2023/11/Fiche-PFAS-6.png
vi https://www.euractiv.com/section/agriculture-food/news/beyond-pesticides-the-silent-spread-of-pfas-in-agriculture/
Météo-France a rassemblé dans un rapport une synthèse scientifique […] décrivant le futur climatique de l’Hexagone et de la Corse.
Ci-dessous, la reprise d’un post Linkedin de Jean-Marc Jancovici présentant ce travail.
Le climat se réchauffe. Il va continuer à le faire. Alors le gouvernement français a demandé aux acteurs du pays de réfléchir à la manière de « s’adapter » à une hausse de la température moyenne en France de 4°C par rapport à l’ère préindustrielle, ce qui correspond à une hausse planétaire de +3 °C environ.
La température monte en effet plus vite sur les continents que sur les océans, et par ailleurs l’Europe se réchauffe actuellement deux fois plus vite que la moyenne planétaire.
Que peuvent signifier ces 4°C de hausse nationale si l’on essaye de devenir un peu concret ? Combien de canicules et avec quelles valeurs atteintes, de jours de sécheresse, de précipitations intenses, de risques d’incendie, etc ?
C’est à ces questions que Météo France tente de répondre dans un rapport tout juste paru (*).
Question : que signifie de « s’adapter » à ce contexte ? Peut-on « adapter » des forêts et des cultures (et manger reste la base de tout le reste du PIB, y compris la défense !) à des canicules estivales permanentes et un climat plus aride ?
Peut-on « adapter » notre civilisation actuelle à beaucoup moins d’eau ? A des bâtiments endommagés ?
Il est évident que cela va passer par des pertes non compensées et de très nombreuses surprises très désagréables. Mais il est tout aussi évident que plus on y pense à l’avance, et mieux on se sortira des difficultés.
deepltraduction Josette – article original d’Olivier Milman paru dans The Guardian
L’administration de Donald Trump va reconsidérer le constat officiel selon lequel les gaz à effet de serre sont nocifs pour la santé publique, une décision qui menace de détruire les fondements des lois américaines sur le climat, au milieu d’un barrage étonnant d’actions visant à affaiblir ou à abroger une foule de limites en matière de pollution sur les centrales électriques, les voitures et les voies navigables.
L’Agence de protection de l’environnement (EPA) de M. Trump a publié mercredi une extraordinaire série d’annulations de règles en matière de pollution, avec en tête l’annonce d’une possible suppression d’une décision historique prise en 2009 par le gouvernement américain, selon laquelle les gaz qui réchauffent la planète, tels que le dioxyde de carbone, constituent une menace pour la santé humaine.
Le constat de dangerosité, qui fait suite à un arrêt de la Cour suprême autorisant l’EPA à réglementer les gaz à effet de serre, constitue le fondement de toutes les règles visant à réduire la pollution qui, selon les scientifiques, aggrave sans équivoque la crise climatique.
Malgré les preuves de plus en plus nombreuses des dégats causés par l’augmentation des émissions, y compris des billions de dollars de coûts économiques, M. Trump a qualifié la crise climatique de « canular » et a rejeté ceux qui s’inquiètent de l’aggravation de ses effets en les qualifiant de « fous du climat ».
Lee Zeldin, l’administrateur de l’EPA, a déclaré que l’agence réexaminerait le constat de mise en danger en raison des préoccupations qu’il a suscitées, à savoir « un programme qui étrangle nos industries, notre mobilité et nos choix de consommation tout en profitant à des adversaires à l’étranger ».
M. Zeldin a écrit que ce mercredi était « le jour de déréglementation le plus important de l’histoire américaine » et que « nous enfonçons un couteau dans le cœur de la religion du changement climatique et inaugurons l’âge d’or de l’Amérique ».
M. Zeldin s’est vanté des changements apportés et a déclaré que la mission de son agence était de « réduire le coût d’achat d’une voiture, de chauffage d’une maison et de gestion d’une entreprise ».
Les écologistes ont réagi avec horreur à cette annonce et ont promis de défendre les conclusions accablantes de la science et la capacité des États-Unis à faire face à la crise climatique devant les tribunaux, qui ont régulièrement invalidé les marches arrière de M. Trump au cours de son premier mandat. « L’ignorance de l’administration Trump n’est surpassée que par sa malveillance envers la planète », a déclaré Jason Rylander, directeur juridique du Climate Law Institute du Center for Biological Diversity (Centre pour la diversité biologique).
« Qu’il s’agisse d’enfer ou de hautes eaux, d’incendies violents ou de vagues de chaleur mortelles, Trump et ses acolytes sont déterminés à faire passer les profits des pollueurs avant la vie des gens. Cette décision ne tiendra pas devant les tribunaux. Nous allons la combattre à chaque étape du processus ».
Au total, l’EPA a publié 31 annonces en l’espace de quelques heures qui visent presque toutes les grandes règles environnementales conçues pour protéger l’air et l’eau propres des Américains, ainsi qu’un climat vivable.
Parmi ces annonces, on peut citer l’annulation d’un plan de l’ère Biden visant à réduire la pollution émise par les centrales électriques au charbon, qui était lui-même une version réduite d’une initiative de l’administration Obama qui a été invalidée par la Cour suprême.
L’EPA va également réexaminer les normes de pollution pour les voitures et les camions, qui, selon M. Zeldin, ont imposé un « régime réglementaire écrasant » aux constructeurs automobiles qui se tournent désormais vers les véhicules électriques. L’agence envisage d’affaiblir les règles limitant la pollution atmosphérique due à la suie, qui est liée à toute une série de problèmes de santé ; elle pourrait supprimer les exigences imposant aux centrales électriques de ne pas souiller les cours d’eau ou de ne pas déverser leurs déchets toxiques ; et elle envisage de restreindre davantage la manière dont elle applique la loi sur les eaux propres (Clean Water Act) en général.
Si elles sont confirmées par les tribunaux, ces actions d’envergure contre les règles en matière de pollution pourraient remodeler l’environnement des Américains d’une manière inédite depuis l’adoption d’une législation majeure dans les années 1970 pour mettre fin à une ère de ciel chargé de smog et de rivières brûlantes qui était devenue la norme après l’industrialisation des États-Unis.
Les polluants provenant des centrales électriques, des autoroutes et de l’industrie sont à l’origine de toute une série de problèmes cardiaques, pulmonaires et autres, les gaz à effet de serre faisant partie de cette pollution qui fait grimper la température mondiale et alimente des vagues de chaleur, des inondations, des tempêtes et d’autres effets catastrophiques.
« L’EPA de Zeldin ramène l’Amérique à l’époque précédant la loi sur la qualité de l’air, lorsque les gens mouraient de la pollution », a déclaré Dominique Browning, directrice de l’association Moms Clean Air Force. « C’est inacceptable. Et honteux. Nous nous opposerons de tout notre cœur pour protéger nos enfants de cette action cruelle et monstrueuse. »
Ces mesures interviennent peu après la décision de l’EPA de fermer tous ses bureaux chargés de lutter contre le fardeau disproportionné de la pollution auquel sont confrontés les pauvres et les minorités aux États-Unis, dans le cadre d’un licenciement massif du personnel de l’agence. M. Zeldin a également ordonné l’arrêt de l’octroi de 20 milliards de dollars de subventions destinées à lutter contre la crise climatique, en invoquant le risque de fraude. Les démocrates se sont interrogés sur la légalité de ces mesures.
D’anciens membres du personnel de l’EPA ont réagi avec stupeur au bouleversement de l’agence.
« Aujourd’hui marque le jour le plus désastreux de l’histoire de l’EPA », a déclaré Gina McCarthy, qui était administratrice de l’EPA sous Obama. « L’annulation de ces règles n’est pas seulement une honte, c’est une menace pour nous tous. L’agence a totalement renoncé à sa mission de protection de la santé et du bien-être des Américains. »
L’administration Trump a promis d’autres reculs en matière d’environnement dans les semaines à venir. Le Conseil pour la domination de l’énergie (Energy Dominance Council) que le président a mis en place le mois dernier cherche à éliminer une vaste gamme de réglementations dans le but de stimuler l’industrie des combustibles fossiles, a déclaré le secrétaire à l’intérieur, Doug Burgum, lors de la conférence sur le pétrole et le gaz CeraWeek qui s’est tenue à Houston mercredi. « Nous trouverons des moyens de réduire la bureaucratie », a-t-il déclaré. « Nous pouvons facilement nous débarrasser de 20 à 30 % de nos réglementations. »
Oliver Milman sur obsant : liste
Une conscience élevée rend difficile l’espoir, la motivation, l’engagement dans des projets, la prise d’initiative.
On perçoit, grâce à la conscience, la perfection ou du moins le bien, on sait qu’il est possible selon les lois du Réel.
Mais la raison lucide indique clairement que le cours pratique des événements est toujours très en deçà de ce bien possible (euphémisme). Pire, les événements ne semblent pas aléatoires et moyens mais plutôt tournés vers le pire. L’Histoire, c’est surtout l’histoire du mal et de la barbarie.
Donc la raison lucide perçoit encore plus cruellement l’écart entre l’idéal et la fange des événements.
L’actualité du monde, particulièrement morose et désespérante aujourd’hui, sidère les gens de bien, semble leur indiquer que, quelques soient leurs microscopiques efforts individuels et collectifs, des forces bien plus puissantes -la guerre, la bombe nucléaire, le réchauffement climatique, l’extrême-droite, les GAFAM, …- se chargeront de les anéantir et de laisser l’Humanité en ruine. A quoi bon planter un arbre fruitier si une bombe atomique le réduit en cendre ou si le réchauffement climatique le fait mourir de soif ?
Comment garder alors la motivation d’agir dans le monde ?
Gandhi sacrifie sa vie à l’indépendance de l’Inde et à la sagesse de ses habitants, pour finir assassiné dans une guerre civile entre musulmans et hindouistes qui provoque la partition Inde-Pakistan, aujourd’hui sanctionnée par deux arsenaux nucléaires qui se menacent de destruction mutuelle assurée.
Aujourd’hui, un Premier indien, Modi, d’extrême droite populiste, préside aux destinées du pays de la méditation, alors que Gandhi était de gauche.
Le bilan historique de l’engagement des individus et des collectifs est amer.
J’en conclus que la sagesse supérieure implique un grain de folie pour rendre possible l’engagement dans le monde.
En dépit de la raison pessimiste (avec raison !), une volonté optimiste doit animer l’âme du sage.
Mais plus largement, ce grain de sagesse-folie existentiel doit animer les âmes des femmes et hommes politiques, des militants, des activistes, des fonctionnaires, des entrepreneurs, de tous ceux qui prennent des initiatives et se lancent dans des projets, malgré les démentis historiques du Réel.
La condition humaine impose aux êtres humains de ne pas succomber à leur raison pessimiste, pour prendre le risque de faire le bien, malgré tout.
deepltraduction Josette – article original d’Olivier Milman paru dans The Guardian
Le gouvernement américain supprime les fonds alloués à la recherche nationale et internationale sur fond d’avertissements concernant la santé et la sécurité publique.
L’administration Trump supprime le soutien à la recherche scientifique aux États-Unis et à l’étranger qui contient un mot qu’elle trouve particulièrement gênant, à savoir « climat ».
Le gouvernement américain retire les subventions et autres aides à la recherche qui font ne serait-ce que référence à la crise climatique, ont déclaré des universitaires, dans le cadre de la guerre éclair menée par Donald Trump contre les réglementations environnementales et le développement des énergies propres.
M. Trump, qui a déclaré que la crise climatique était un « gigantesque canular », a déjà supprimé les mentions du changement climatique et du réchauffement planétaire sur les sites web du gouvernement et a ordonné l’arrêt des programmes qui font référence à la diversité, à l’équité et à l’inclusion. Un gel généralisé du financement des travaux scientifiques soutenus par le gouvernement fédéral a également été imposé, plongeant la communauté scientifique américaine dans le chaos.
Les chercheurs ont déclaré que les travaux mentionnant le climat étaient particulièrement visés. Un scientifique de l’environnement travaillant dans l’ouest des États-Unis, qui n’a pas souhaité être nommé, a déclaré que la subvention qui lui avait été accordée par le Ministère des Transports pour des recherches sur l’adaptation au climat lui avait été retirée, jusqu’à ce qu’il renomme son programme en supprimant le mot « climat ».
« J’ai toujours la subvention parce que j’ai changé le titre », a déclaré le scientifique. « On m’a dit que je devais le faire avant que le titre de la subvention ne soit publié sur le site web du Ministère américain des Transports pour pouvoir la conserver. On m’a expliqué que les priorités de l’administration actuelle n’incluaient pas le changement climatique et d’autres sujets considérés comme ‘woke’. »
Le chercheur s’est dit « choqué parce que la subvention avait déjà été accordée et que j’aurais risqué de la perdre. Je suis très préoccupé par le fait que la science soit influencée par la politique. Si les chercheurs ne peuvent pas utiliser certains mots, il est probable qu’une partie de la science sera biaisée ».
Les références au climat sont également supprimées ailleurs. Les supports de cours du Centre national de formation à la préparation aux catastrophes de l’université d’Hawaï supprimeront les mentions du « changement climatique », comme le montrent des courriels divulgués par le Guardian. Les modifications, à la demande de l’administration Trump, affectent une douzaine de supports de cours différents.
« Plus précisément, les références au ‘changement climatique’ et au DEI (Diversité, équité et inclusion) ont été supprimées ou révisées pour s’aligner sur les nouvelles priorités », a écrit un administrateur du centre. « Veuillez faire preuve de prudence lorsque vous faites référence à ces sujets pendant vos cours. »
L’animosité de l’administration à l’égard de la recherche sur le climat s’est même étendue à l’étranger par le biais du programme d’échange américain Fulbright, qui offre environ 8 000 bourses par an à des enseignants et à des universitaires américains et étrangers.
Kaarle Hämeri, chancelier de l’université d’Helsinki en Finlande, a déclaré que les intitulés des bourses Fulbright avaient été modifiés pour supprimer ou modifier les mots « changement climatique », ainsi que « société équitable », « sociétés inclusives » et « femmes dans la société ».
Kaarle Hämeri a déclaré qu’une subvention accordée à son université avait déjà été retirée en raison des changements qui, selon lui, sont également imposés dans d’autres pays participant au programme Fulbright. Fulbright et le département d’État américain ont été interrogés sur l’étendue des interdictions de formulation.
« Je comprends que ces actions sont dues à des changements de priorités au sein du gouvernement américain », a déclaré M. Hämeri. « Cela va nuire à la recherche dans plusieurs domaines importants, d’autant plus que dans de nombreux cas, les chercheurs américains sont parmi les meilleurs dans leur domaine.
À la National Science Foundation (NSF), une agence fédérale de 9 milliards de dollars qui soutient la recherche en sciences et en ingénierie, des équipes ont passé au peigne fin des projets actifs à la recherche de dizaines de mots, dont « femmes », « biaisé » et « égalité », susceptibles de violer l’interdiction de certaines subventions décrétée par Trump.
La NSF, qui vient de licencier environ 10 % de ses effectifs, n’a pas répondu à la question de savoir si le climat figurait également sur la liste des mots interdits. Quoi qu’il en soit, des subventions soutenant toute une série de travaux scientifiques ont été gelées dans le cadre de cette mission zélée visant à instaurer une langue de bois parmi les scientifiques, en dépit d’une décision de justice exigeant l’annulation du gel.
« La NSF s’efforce de procéder rapidement à un examen complet de ses projets, programmes et activités afin de se conformer aux décrets existants », a déclaré un porte-parole de la fondation.
Le gel des subventions a bouleversé les travaux scientifiques des agences fédérales, des hôpitaux et des universités, remettant en question l’avenir de centaines de millions de dollars investis dans la recherche.
« Les personnes les plus vulnérables de notre société en termes de santé et de sécurité publique sont maintenant encore plus menacées », a déclaré Jennifer Jones, directrice du centre pour la science et la démocratie de l’Union des scientifiques préoccupés (Union of Concerned Scientists).
« Cette administration n’a pas de plan pour faire avancer la science, elle a un plan pour éliminer les obstacles à l’industrie pétrolière et gazière. Elle veut revenir à une époque où les enfants ont la polio, où les rivières sont en feu et où les villes sont recouvertes de pollution ».
Selon Mme Jones, le gouvernement américain pourrait suivre l’exemple de la Floride, où les républicains ont interdit toute mention du changement climatique dans les lois de l’État. « Je vis dans un État où le changement climatique nous menace plus que jamais, mais les employés de l’État n’ont pas le droit d’en parler », a-t-elle déclaré. « Cette administration veut que les scientifiques se sentent menacés. Nous avons déjà vu cela auparavant, mais Trump le fait à une échelle sans précédent aujourd’hui. »
L’attaque contre la science « semble très personnelle en ce moment » et pourrait dissuader une nouvelle génération de jeunes scientifiques de se lancer dans leurs domaines de recherche, selon Joanne Carney, responsable des affaires gouvernementales à l’Association américaine pour l’avancement des sciences (American Association for the Advancement of Science).
« Nous pourrions assister à une réduction de pans entiers de la recherche scientifique, ce qui ralentirait notre capacité à comprendre le monde naturel et à élaborer des politiques visant à protéger la société et la sécurité nationale », a déclaré Mme Carney.
« Nous sommes préoccupés par le signal que cela envoie aux jeunes étudiants intéressés par les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques, qui pourraient penser qu’ils n’ont pas d’avenir aux États-Unis », a-t-elle ajouté. « Nous avons besoin d’investissements plus importants dans les sciences et les technologies pour être un leader mondial à l’heure actuelle. Nos adversaires en seront très heureux ».
Nous reproduisons ici un post de Susan C Pettybaker dans le groupe FB « Liz Cheney/Adam Kinzinger Against Trump »
Des nouvelles de Bernie Sanders :
Je n’ai pas souvent l’habitude de remercier Elon Musk, mais il a fait un travail exceptionnel en démontrant un point que nous avons fait depuis des années – et c’est le fait que nous vivons dans une société oligarchique dans laquelle les milliardaires dominent non seulement notre politique et les informations que nous consommons, mais notre gouvernement et la vie économique aussi.
Cela n’a jamais été aussi clair qu’aujourd’hui.
Mais étant donné les nouvelles et l’attention que M. Musk a reçue ces dernières semaines alors qu’il démantèle illégalement et inconstitutionnellement les agences gouvernementales, j’ai pensé que c’était le bon moment pour poser la question que les médias et la plupart des politiciens ne semblent pas poser : qu’est-ce que lui d’autres multimilliardaires veulent vraiment ? Quelle est leur fin de jeu ?
À mon avis, ce que Musk et ceux qui l’entourent s’efforcent agressivement n’est pas nouveau, ce n’est pas compliqué et ce n’est pas nouveau C’est ce que les classes dirigeantes à travers l’histoire ont toujours voulu et ont cru qu’elles étaient de droit : plus de pouvoir, plus de contrôle, plus de richesse. Et ils ne veulent pas que les gens ordinaires et la démocratie se mettent en travers de leur chemin.
Elon Musk et ses compagnons oligarques croient que le gouvernement et les lois sont simplement un obstacle à leurs intérêts et à ce à quoi ils ont droit.
En Amérique pré-révolutionnaire, la classe dirigeante gouvernait par le « droit divin des rois », la croyance que le roi d’Angleterre était un agent de Dieu, à ne pas être remis en question. Dans les temps modernes, les oligarques croient qu’en tant que maîtres de la technologie et en tant qu’individus à haut QI, c’est leur droit absolu de gouverner. En d’autres termes, ils sont nos rois modernes.
Et ce n’est pas seulement le pouvoir. C’est une richesse incroyable. Aujourd’hui, Musk, Bezos et Zuckerberg ont une valeur combinée de 903 milliards de dollars, soit plus que la moitié inférieure de la société américaine – 170 millions de personnes. Depuis que Trump a été élu, incroyablement, leur richesse a grimpé en flèche. Elon Musk est devenu plus riche de 138 milliards de dollars, Zuckerberg est devenu 49 milliards de dollars et Bezos est devenu 28 milliards de dollars plus riche. Ajoutez le tout et les trois hommes les plus riches d’Amérique sont devenus 215 milliards de dollars plus riches depuis le jour des élections.
Pendant ce temps, alors que les très riches deviennent beaucoup plus riches, 60 % des Américains vivent leur salaire à leur salaire, 85 millions ne sont pas assurés ou sous-assurés, 25 % des personnes âgées essaient de survivre avec 15 000 $ ou moins, 800 000 sont sans abri et nous avons le taux de pauvreté infantile le plus élevé de presque tous les grands pays sur terre.
Pensez-vous que les oligarques s’en foutent de ces gens ? Croyez-moi, ils ne le font pas. La décision de Musk de démembrer l’US AID signifie que des milliers des personnes les plus pauvres dans le monde mourront de faim ou mourront de maladies évitables.
Mais ce n’est pas seulement à l’étranger. Ici, aux États-Unis, ils vont bientôt s’attaquer aux programmes de santé, de nutrition, de logement et d’éducation qui protègent les personnes les plus vulnérables de notre pays – afin que le Congrès puisse leur accorder d’énormes allègements fiscaux et à leurs compagnons milliardaires. En tant que rois des temps modernes, qui croient avoir le droit absolu de gouverner, ils sacrifieront, sans hésitation, le bien-être des travailleurs pour protéger leurs privilèges.
De plus, ils utiliseront les énormes opérations médiatiques qu’ils possèdent pour détourner l’attention de l’impact de leurs politiques pendant qu’ils « nous divertissent à ” Ils mentiront, mentiront et mentiront. Ils continueront à dépenser des sommes énormes pour acheter des politiciens dans les deux grands partis politiques.
Ils mènent une guerre contre la classe ouvrière de ce pays, et c’est une guerre qu’ils veulent gagner.
Je ne vais pas me moquer de vous – les problèmes auxquels ce pays est confronté en ce moment sont sérieux et ils ne sont pas faciles à résoudre. L’économie est truquée, notre système de financement de campagne est corrompu et nous luttons pour contrôler le changement climatique – entre autres questions.
Mais c’est ce que je sais :
La pire crainte de la classe dirigeante dans ce pays est que les Américains – Noirs, Blancs, Latino, urbains et ruraux, homosexuels et hétéros – se réunissent pour exiger un gouvernement qui nous représente tous, pas seulement les riches.
Leur cauchemar est que nous ne nous laisserons pas diviser par la race, la religion, l’orientation sexuelle ou le pays d’origine et que nous aurons ensemble le courage de les assumer.
Est-ce que ce sera facile ? Bien sûr que non.
La classe dirigeante de ce pays vous rappellera constamment qu’elle a tout le pouvoir. Ils contrôlent le gouvernement, ils possèdent les médias. « Vous voulez nous affronter ? Bonne chance,” diront-ils. « Il n’y a rien que vous puissiez y faire. ”
Mais notre travail aujourd’hui est de ne pas oublier les grands luttes et sacrifices que des millions de personnes ont menés au cours des siècles pour créer une société plus démocratique, plus juste et plus humaine :
* Renverser le roi d’Angleterre pour créer une nouvelle nation et auto-gouverner. C’est impossible.
* Établissement du suffrage universel. C’est impossible.
* Mettre fin à l’esclavage et à la ségrégation. C’est impossible.
* Accordant aux travailleurs le droit de former des syndicats et de mettre fin au travail des enfants. C’est impossible.
* Donnant aux femmes le contrôle de leur propre corps. C’est impossible.
* Passage de lois visant à instaurer la sécurité sociale, l’assurance-maladie, Medicaid, un salaire minimum, l’air pur et les normes C’est impossible.
En ces temps difficiles le désespoir n’est pas une option. Nous devons nous battre de toutes les façons possibles.
Nous devons nous impliquer dans le processus politique – nous présenter aux élections, nous connecter avec nos législateurs locaux, étatiques et fédéraux, faire des dons aux candidats qui vont se battre pour la classe ouvrière de ce pays. Nous devons créer de nouveaux canaux de communication et de partage d’informations. Nous devons faire du bénévolat non seulement politiquement, mais aussi construire une communauté locale.
Tout ce que nous pouvons faire, c’est ce que nous devons faire.
Inutile de dire que j’ai l’intention de faire ma part – à la fois à l’intérieur du périphérique et à travers le pays – pour défendre la classe ouvrière de ce pays. Dans les jours, les semaines et les mois à venir, j’espère que vous me rejoindrez dans cette lutte.
Solidaire,
Bernie Sanders
Et si la troisième guerre mondiale avait déjà commencé ?. Au travers de cette hypothèse, Albin Wagener – Professeur d’université en Sciences du langage et Sciences de l’information et de la communication – évoque l’étrange période dystopique que nous vivons en ce premier quart du 21ième siècle. Sommes-nous déjà en guerre mondiale ?
Bonne lecture. ObsAnt
Reprise – texte publié le 3 février ici
A première vue, vous pourrez probablement penser que l’auteur de ces lignes est soit en train de traverser un épisode de déprime passagère nourri par un doomscrolling trop intensif, soit qu’il s’aventure bien loin de ses terrains d’expertise habituels. Les deux seraient inquiétants, cela va sans dire.
Pourtant, je souhaite que nous considérions un instant cette hypothèse, mais en oubliant ce que signifient pour nous les première et deuxième guerres mondiales. En d’autres termes, il s’agit d’ôter non seulement le prisme occidentalo-centré qui nous a permis de raconter les deux premières, et également de ne pas lire la situation du vingt-et-unième siècle avec la grille de lecture du vingtième – erreur hélas trop commode pour bon nombre de sujets. En effet, nous avons changé de siècle, et le siècle dans lequel nous nous trouvons voit une explosion de concepts le qualifier : anthropocène, accélérationisme, disruption digitale, ensauvagement, techno-fascisme… autant de termes qui redéfinissent un siècle, avec une vision générale peu optimiste.
Les différentes excroissances de nos sociétés, qui polluent d’une manière ou d’une autre notre rapport aux autres, aux médias, au système social et économique, ou tout simplement à nous-mêmes, semblent en réalité montrer qu’une guerre d’un tout nouveau genre a éclaté il y a quelques années déjà, et que nous n’en avons pas encore conscience – tout simplement parce que le théâtre des opérations n’a rien à voir avec les références atroces héritées du siècle dernier.
Le retournement récent des géants de la tech de la Silicon Valley, au moment où Donald Trump accédait à nouveau au pouvoir le 20 janvier 2025, constitue l’un des indices les plus importants. En effet, au moment même où le binôme de choc Trump/Musk accédait aux affaires de la première puissance mondiale, tels des Minus et Cortex sous acide et avec les codes de la valise nucléaire, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg abandonnaient sans vergogne leur politique de diversité. Une manière éclatant de montrer que, depuis le début, les grands patrons de la tech n’ont soutenu les mouvements #BlackLivesMatter et autres #PrideMonth qu’à partir du moment où cela servait leurs intérêts commerciaux, et que ces mouvements étaient importants pour leurs clients.
Cela peut paraître évident et relativement anodin, si on le formule de cette manière. Mais en réalité, ce volte-face si abrupt, après une bonne quinzaine d’années d’engagements plus ou moins feints sur le sujet, montre tout simplement que les droits humains, le progrès social et la dignité citoyenne sont des concepts qui n’ont absolument ni intérêt, ni valeur, pour ces personnages. Le problème, c’est qu’entretemps, ces patrons nous ont rendus dépendants à leur plateforme, et se sont incrustés si profondément dans nos modes de vie et dans notre culture que nous sommes désormais cognitivement et affectivement liés à leurs produits.
Guerre cognitive
D’une certaine manière, la troisième guerre mondiale a commencé à partir du moment où nous avons laissé notre attention et notre cognition devenir le nouveau théâtre des opérations de nos agresseurs. Ces agresseurs ont toujours eu pour but de coloniser notre temps d’attention, quelle que soit notre classe sociale, notre inclinaison politique ou nos préférences. Et on aurait tort ici de ne viser que les réseaux sociaux, ce qui serait particulièrement commode.
Car évidemment, il ne s’agissait pas simplement de nous forcer à nous inscrire sur un réseau, d’y publier des photos ou de s’y faire des amis : il s’agissait de nous rendre dépendant à un tout nouveau mode de vie, entre commandes inopinées sur internet à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, discussions anodines transformées en micro-scandales et en cyber-harcèlement, nouvelles formes de séduction, captation de l’attention par des vidéos courtes conduisant à un reformatage cognitif, commandes vocales connectées colonisant nos espaces domestiques… absolument rien n’a échappé aux récents développements technologiques. Notre attention est devenue une ressource que l’on se dispute, et que nous vendons bien volontiers, pensant qu’il ne s’agit que de transactions anodines basées sur le divertissement.
Car dans ce pacte faustien, les avatars du divertissement suffisent à nous vendre n’importe quoi, à nous soumettre et à nous garder tranquilles, captifs dans ces petites bulles de facilité et de confort, qui après tout ne nous font pas réellement de mal. Et puis est-ce si grave d’offrir ainsi nos données personnelles, dont on n’avait pas réellement conscience avant cette époque ? En quoi cela pourrait-il être dangereux ?
Guerre environnementale
Tandis que nous sommes confits dans la douce quiétude de ce monde ultraconnecté aux services si agréables, et que notre terrain cognitif et affectif devenait désormais domestiqué, une autre guerre a pu ouvertement se déclencher : la guerre environnementale. Bien sûr, elle n’a pas démarré au vingt-et-unième siècle, loin s’en faut ; cela fait plusieurs décennies que les lobbies pétroliers et les politiques ultraconservateurs bataillent pour reculer les mesures permettant de lutter contre le changement climatique.
Mais cette fois, cela va plus loin : la guerre est menée au grand jour, à grands renforts de propos climatodénialistes ouvertement relayés dans des émissions à fort taux d’audience, alors même que les scandales sanitaires et environnementaux ne font que s’accumuler. Mais peu importe : le changement climatique est la faute des écologistes, les dégâts environnementaux sont la faute des agences chargées de surveiller l’environnement, et les catastrophes naturelles sont de la responsabilité des météorologues.
Cette guerre est menée contre ce qui nous fait vivre en tant qu’espèce et nous relie à tout le vivant : notre planète, tout simplement. Il ne s’agit pas ici que de réchauffement global, mais également de pollution environnementale ou d’agressions répétées et incessantes contre la biodiversité. Après avoir fait de notre mental leur meilleur allié, ces mêmes forces au capital important, dominantes économiquement, ont poursuivi leurs attaques contre notre monde – des attaques déjà largement entamées au moment des grandes colonisations occidentales du dix-neuvième siècle, avec le même sens aigu de l’impérialisme, du mépris pour tout ce qui n’est pas comme eux, et du goût du massacre.
Guerre médiatique
Mais pour garder captif notre espace mental, cognitif et affectif, et attaquer l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons et la terre que nous cultivons, il était bien évidemment nécessaire de contrôler les canaux d’information qui nous auraient permis d’obtenir des informations objectives et des données fiables, susceptibles de nous faire réagir. Ici aussi, la guerre remonte à loin, mais elle a fini par prendre des proportions totalement incroyables depuis le début du vingt-et-unième siècle.
Cette guerre médiatique a permis d’abord d’installer un nouveau régime de parole : le régime de l’opinion. Ce régime n’a pas démarré au moment des réseaux sociaux, qui n’ont fait que l’amplifier : il trouve en réalité sa source dans les quelques talk shows un peu grossiers de la fin du siècle dernier, puis dans l’explosion des chaînes d’information en continu, qui exigent de ses invités des punchlines plus efficaces que de longues démonstrations savantes. Ainsi, dans ce régime de l’opinion, le scientifique expert ne peut rien contre l’éditorialiste toutologue, et le second parvient alors systématiquement a donner à son propos les atours d’une parole rationnelle et fondée, même et surtout lorsqu’elle n’est basée sur rien.
Outre cette reconfiguration des régimes de parole dans l’espace public, médiatique et donc démocratique, d’autres grandes fortunes ont décidé de faire main basse sur plusieurs titres et chaînes de télé, constituant d’immenses groupes de presse qui finissent par soutenir une idéologie dominante, capable de défendre les intérêts financiers, fiscaux et idéologiques des patrons en question. Ainsi, dans ce cas de figure, nous nous retrouvons face à une information qui n’est non pas savamment construite pour nous manipuler de manière grossière, mais qui est plutôt là pour diffuser une petite musique thématique incessante à laquelle nous finissons par nous habituer puis nous conformer, avec des avis sur l’actualité partagés par une majorité si large d’éditorialistes qu’ils doivent forcément avoir raison.
Guerre sociale
La guerre se joue également sur le terrain social. Pendant que nous sommes occupés à nous plonger dans le nid douillet de notre confort cognitif, que nous continuons à adopter des habitudes qui agressent notre environnement, et que nous cédons aux opinions dominantes de certains médias, les mêmes coupables démantèlent, avec plus ou moins de zèle et de subtilité, nos Etats – ou à tout le moins nos régimes de protection et de redistribution, qui permettent aux citoyens de vivre dignement et d’être de véritables acteurs de la démocratie.
Car bien évidemment, il serait illusoire de penser que les patrons des lobbies pétroliers, les patrons des groupes de presse et les patrons de la tech n’aient pas les mêmes objectifs, à savoir : conserver un maximum de richesse de leur côté, les accumuler de manière toujours plus éhontée, année après année – et s’assurer qu’aucun Etat ni aucune politique trop humaniste ne viendra mettre son nez dans cette belle affaire. Ainsi, il faut donc peser suffisamment dans la vie politique des Etats, soit en finançant les programmes de ceux qui promettent de maintenir un système législatif et judiciaire suffisamment permissifs pour maintenir le grand déséquilibre capitaliste, soit désormais en prenant le contrôle de ces Etats – comme c’est le cas avec Elon Musk aux Etats-Unis.
Bien sûr, la brutalité face aux exploités n’a hélas pas attendu le vingt-et-unième siècle ; mais cette brutalité va s’accélérer, avec l’explosion des inégalités, de l’appauvrissement graduel de nos populations, et du sentiment de déclassement des classes moyennes supérieures – que l’on retournera facilement contre les classes qui se trouvent en-dessous d’elles. Et comme nous pouvons déjà le voir aux Etats-Unis, toutes les communautés les plus vulnérables en souffriront encore plus : femmes, personnes trans, enfants, personnes racisées, communautés LGBTQIA+ dans leurs ensemble, personnes handicapées – et je pourrais continuer tant la liste est longue. Ces discriminations vont s’accompagner d’une paupérisation grandissante et de l’articulation de fragmentations de plus en plus grandes entre ces communautés – alors que celles-ci auraient tout intérêt à s’unir pour se retourner contre leurs véritables ennemis.
La 3ème guerre mondiale a déjà commencé
Cette guerre s’attaque à 4 terrains distincts, de manière coordonnée : le terrain de l’intime (via la guerre cognitive), le terrain planétaire (via la guerre environnementale), le terrain de la circulation de l’information (via la guerre médiatique) et le terrain des structures sociales (via la guerre sociale). En d’autres termes, si nous ne repolitisons pas l’ensemble de ces espaces, et que nous théorisons et mettons en mouvement une lutte politique méthodique et intellectuellement fournie, nous risquons toujours de tomber dans les mêmes pièges et les mêmes écueils.
Car nous n’avons pas la puissance financière – et donc, de ce fait, pas la puissance d’influence capable de faire basculer un pays, une loi, une ligne éditoriale ou un code pour une nouvelle application. Si cette troisième guerre mondiale a déjà commencé, ce n’est pas tant par ses thématiques (dont certaines sont relativement anciennes) que par la concaténation de l’ensemble de ces terrains : nous sommes attaqués partout, en même temps, et cette guerre se joue désormais à un niveau trans-continental jamais atteints. Elle est menée par un tout petit pourcentage de la population mondiale contre l’intégralité de l’espèce humaine – et contre l’intégralité des espèces vivantes présentes sur la planète, cela va sans dire.
Dans cette guerre, nous n’avons pas vraiment d’alliés, mis à part nous mêmes. Nous sommes des milliards, certes, mais nous sommes faciles à berner, car l’intégralité des structures qui nous relient les uns aux autres, ainsi qu’à nous-mêmes, se retrouvent corrompues de manière brutale, insidieuse et indigne par des individus qui n’ont pour nous ni considération, ni reconnaissance, ni respect. Nous ne sommes que des instruments dans l’accroissement de leurs richesses. Nous sommes les munitions des armes qu’ils dirigent contre nous, comme les réseaux sociaux par exemple – au sein desquels nous sommes si prompts à nous diriger les uns contre les autres, au détour d’un commentaires, d’une republication ou d’un émoji mal placé.
Nous devons pouvoir faire autrement. Mais cela implique, entre autres, de faire probablement des choix radicaux sur l’ensemble de ces quatre théâtres d’opération. Des choix qui demandent sevrage, courage, et probablement une théorisation claire qui permet d’expliciter, de parler, de donner à comprendre et à apprendre auprès de nos pairs. Nous devons relier l’ensemble de ces problématiques, car en face, c’est donc bel et bien un fascisme d’un nouveau genre qui se dresse face à nous – une forme de radicalité violente, inhumaine et discriminatoire qui va désormais chercher, coûte que coûte, à nous imposer un ordre brutal.
Ils le feront en nous mettant en situation de surcharge mentale, en laissant brûler notre planète, en nous abreuvant d’informations fausses et en détruisant ce qui fait de nos sociétés, déjà si imparfaites et passablement injustes, des espaces de solidarité et de dignité. Bien sûr, il ne s’agit pas de dire que cette troisième guerre mondiale doive évacuer de l’esprit les guerres réelles et leurs atrocités qui se multiplient à travers le monde ; mais toutes ces guerres sont liées. Et dans tous ces cas de figure, des personnes réelles peuvent se retrouver privées de droit, en danger pour leur vie ou celle de leurs proches, obligées de survivre dans des situations de vulnérabilité inimaginables.
Cette guerre, c’est probablement l’enjeu de ce siècle. Parce que nous n’avons jamais aussi clairement vu nos ennemis. Ils ne sont jamais aussi clairement sortis du bois, préférant laisser les Etats en faillite au lieu de participer à leur sauvegarde – parce que leur but n’a jamais été l’équilibre économique des Etats, contrairement à ce que la bonne doxa néolibérale souhaite faire penser. Le but est de brûler l’intégralité de ce qu’ils peuvent brûler, tant qu’ils le peuvent encore, et d’amasser jusqu’aux derniers grammes de profit matériel, de l’ôter de nos mains, jusqu’à ce que nous ayons suffisamment de rage pour nous entretuer, mais pas assez d’énergie pour nous liguer contre eux.
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