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Voici un texte rédigé par l’une de nos adhérentes à l’occasion de la rencontre autour de l’oeuvre de François Terrasson organisée par les JNE le 8 janvier 2026 à l’Académie du climat (Paris). par Christine Kristof-Lardet Quand j’entre dans la forêt, presque malgré moi, à la lisière entre le clair et l’obscur, je m’incline. Mes genoux cèdent et ma tête se courbe. Comme lorsque j’entre dans une église. Plus sûrement que dans une église. Je salue et je deviens silence…. Je ne peux aujourd’hui franchir l’orée du bois, sans que quelque chose en moi se transforme à l’instant. Mes sens s’éveillent. La joie pointe. Je me surprends à sourire, à frémir. Enfin ! J’existe et je respire. Ma révérence consacre l’espace, qui, en retour, s’ouvre et me reçoit. Mon esprit s’accorde à l’unisson et change de fréquence. Dehors, je suis comme sourde. Là, j’entends, je vois et je sens à nouveau. La nuit, bien sûr, c’est encore plus fort. Il n’y a plus de place à la triche. Je suis livrée à moi-même, sans autre alternative que de m’y réfugier. C’est alors que commence la véritable rencontre. Pas à pas dans la forêt Généralement, avant de passer la nuit dans la forêt, j’effectue un premier repérage à la lumière du jour, toutes antennes déployées pour « sentir » l’endroit et évaluer les risques ; non pas ceux de la nature, prévisibles et contournables, mais ceux d’éventuelles rencontres importunes. Dans nos forêts occidentales, le prédateur sur lequel s’exerce ma vigilance est l’homme, qui plus est celui muni d’un fusil. Mes sens, à l’affût du moindre craquement, d’une effluve de voix, d’une empreinte suspecte…., s’aiguisent. Je redeviens animale, vive et instinctive. J’apprends à me cacher et à rendre ma présence de mammifère, de femelle indétectable. Au moindre doute, je m’accroupis dans un fossé, je grimpe à un arbre ou me recouvre de feuilles mortes à me rendre invisible. Si je ne suis en confiance ni avec le lieu, ni avec mes propres capacités – peur, hésitation, fatigue soudaine, cheville fragile…, je rebrousse chemin. Si par contre tout me semble juste, à sa place, je me prépare pour la nuit et, tapie comme une renarde dans sa tanière, j’attends la venue de la pénombre protectrice. Au cœur de la nuit Les oiseaux ont lancé leur dernière mélodie comme un couvre feu, l’obscurité s’intensifie, l’air devient plus coupant et le silence plus dense. Comme derrière le rideau qui vient de tomber sur la scène, tout s’anime : les arbres s’étirent et changent de forme, les animaux sortent de leur cachette, le chevreuil ose une échappée dans la clairière, les sangliers labourent la terre à la recherche de nourriture et moi, je m’immisce plus avant dans les profondeurs. Je ne reconnais plus rien. Les distances, les reliefs, les sons… tout a changé. Dans l’immensité de la nuit, le moindre bruit prend une ampleur disproportionnée. Ce ne sont que froissements, craquements, souffles et frémissements. Derrière moi, une branche cède. Je me retourne à vif. A quelques mètres, un gros sanglier mâle me toise en grondant. Je n’ai pas toutes les clés : « Es-tu fâché ou juste curieux ? » Je me fige, respire largement et me met en attente, si possible transparente et inodore. Ma bonne foi et mon camouflage grossier le laissent hésitant quelques instants. Son groin pointé vers moi, il a la grâce de faire semblant de m’ignorer, retournant fureter dans les feuilles. Premier éclaireur ! Je n’ai pas de lampe, mon portable éteint au fond de mon sac n’est là qu’en cas de pépin, et pour tout bagage ,je n’ai qu’un piètre bâton qui me donne l’illusion du courage, des chaussures fermes, un duvet, de l’eau et quelques fruits secs pour le matin. Plus j’avance dans la forêt, plus je deviens légère, comme si je me libérais de quelques entraves et me nettoyais. J’entre progressivement en affinité avec ce qui m’environne et me constitue tout à la fois. Dans l’obscurité qui s’est refermée derrière moi et qui me protège, guidée par la Lune, je finis par voir clair comme en plein jour. Alors, seule au milieu de l’univers, je m’abandonne. Chaque parcelle de mon être entre en résonance avec une parcelle de la forêt en de subtiles correspondances : l’étoile scintille dans ma tête, la feuille frémit dans mon dos, l’insecte tambourine dans ma cage thoracique, l’herbe sèche se froisse dans ma nuque, la souris rit dans mon cœur…. Je deviens forêt. C’est un réveil en cascade des sens, un feu d’artifice qui se propage de cellule en cellule. Mon cœur bat la chamade. Mes pieds se soulèvent, je m’élève, me mets à danser, à voler, à rebondir sur le tapis de feuilles mortes. C’est à ne plus y tenir. Je vis. J’aime. Je ris. Je pleure d’amour, de joie et de douleur. Vidée, mon émotion s’apaise peu à peu et me dépose à terre, m’enracine. J’entre progressivement dans de nouvelles profondeurs, celles de mon intériorité. Et je reste là, sans bouger, à la fois intensément présente à l’instant et ouverte à tous les possibles. Dans cet état de reliance continue, je reprends le cours de mon exploration. Tel un animal, je cherche un endroit pour dormir. C’est tout un rituel. En quête, je trace des lignes invisibles d’un côté à l’autre de la clairière ou du fourré, je reviens sur mes pas, je tourne et tourne comme un chien dans son panier, jusqu’à ce que je sente que c’est là… et pas ailleurs. Un tapis de mousse, les racines accueillantes d’un arbre, une alcôve sous des branchages ou un antre dans les rochers… Sous la voute des branches et des étoiles entrecroisées, je suis chez moi et j’y suis infiniment bien. A même le sol, je me couvre de mon duvet, posant ma tête sur un coussin de feuilles ou sur la souche moussue d’un arbre,et là, en toute confiance dans les bras gigantesque du monde, je me laisse glisser dans le sommeil… et m’éveille. En nature, je dors « éveillée », non seulement parce que mes sens s’exacerbent, mais aussi parce qu’à ce moment là, je me sens pleinement moi-même, mon épiderme collé à l’épiderme de l’univers, ouverte à sa dimension. La frontière entre mon espace intérieur et l’extérieur s’évanouit, et je navigue à la bordure du monde, sur la fine crête entre rêve et réalité. Ma nuit est peuplée de songes et de visiteurs : une troupe de marcassins qui cherchent des glands sous le chêne où je me suis installée, une chouette hulotte à la voix enrouée qui joue les effraies, un renard qui furète, quantité de bestioles qui s’ingénient à gratter le sol autour de ma tête et à me faire croire, par le bruit effroyable qu’elles font, qu’elles sont gigantesques. Que dire de cette extraordinaire symphonie de la nuit quand tout vient à s’accorder ? Que dire quand, au milieu de la lune, dans la clairière de mon cœur, un grand cerf souffle sa brume blanche tel un drap de lumière ? Que dire du loup que je sens à mes côtés et qui, malgré la fascination que j’ai pour lui, réveille en moi les peurs de toutes les générations passées et me laisse exsangue ? Il m’arrive d’avoir peur Car bien sûr, il m’arrive aussi d’avoir peur, une peur qui vient de si loin qu’elle me semble venir du temps où j’étais singe ou quelque mammifère susceptible d’être dévoré par un carnassier. Une peur des entrailles sur laquelle le rationnel n’a aucune prise. Mes poils se dressent littéralement sur ma peau (je l’ai observé), mes tempes bourdonnent, je ne suis plus qu’un grand cœur qui bat, et mes terreurs enfantines en profitent pour s’exprimer. Ce que je vis alors est, me semble-t-il, le face à face intégral de l’humanité et du sauvage. Une seule issue : s’abandonner, se laisser faire, s’ouvrir au monde qui nous entoure et entrer en résonance avec lui comme si nous n’étions qu’un. C’est la forêt qui vient à ma rencontre, me parle, m’apaise et m’apprivoise. L’effroi dépassé, c’est une grande libération et une grande paix. Le sentiment d’avoir été nettoyée en profondeur. Il me faut parfois plusieurs nuits d’affilée en forêt pour parvenir à faire sauter les verrous de mes résistances et à me retrouver en « symbiose ». Les premiers moments de retrouvailles, surtout après une longue absence, sont les plus difficiles, car ils portent en eux le souvenir de la perte, de la séparation d’avec la nature, mais aussi d’avec soi-même. Plus l’absence est longue, plus la cicatrisation est lente à se faire. Heureusement, quelque chose se souvient, même si dans cette vie, nous ne l’avons jamais vécu. En nous immergeant dans la nature, nous célébrons des retrouvailles, comme celles de l’enfant perdu et de sa mère, douloureuses mais réparatrices. Il n’est à mon sens pas d’exercice d’écologie et de réconciliation plus puissant, de communion plus intense, que cette immersion inconditionnelle dans le ventre de la nature. La forêt salvatrice Je vis l’expérience de la forêt comme une expérience « religieuse », au sens où elle me permet de me relier à la nature, à moi-même et à ce qui me dépasse. Plus que tout autre lieu de nature, la forêt est pour moi le lieu d’émergence privilégié du sacré et de la vie, une zone de contact avec la source et l’origine, un nœud condensé de sens où, à la jonction entre la lumière et la nuit, germe l’éternel. Elle est aussi ce point de rencontre subtil entre le visible et l’invisible, entre le conscient et l’inconscient, entre les profondeurs du monde et mes propres profondeurs. En son cœur se croisent les sillons intemporels des grands mythes et ceux de nos rêves les plus intimes. En entrant dans la forêt, nous pénétrons, humanité tout entière, dans notre espace intérieur, truffé d’ornières, de ronces, de bêtes sauvages et de sorcières, mais aussi de fées, de princesses et d’hommes au cœur pur. Miroir de nos pulsions et de nos démons, qui, sortis de leurs tourbières, se métamorphosent, la forêt est aussi un espace de transmutation, d’épuration… que je devine aujourd’hui salvateur. La forêt est le lieu où le sauvage peut encore s’exprimer, où le loup, l’ours, le lynx et les autres animaux libres résistent à l’homme domestiqué qui tente vainement de les chasser hors de lui. Vainement, car nous avons oublié que l’ours, le loup et tous les êtres sauvages qui peuplent la terre nous constituent nous-mêmes, et que si, par malheur, ils venaient à disparaître, nous disparaitrions également. La vie est infinie dans le potentiel qu’elle recèle et se manifeste en permanence au sein de la forêt pour qui sait la recevoir, l’honorer et l’aimer. Tant qu’il restera quelque espace sauvage où vibre l’âme du monde et vit l’être libre, nous pourrons nous y abreuver et, par notre émerveillement et notre amour, le nourrir en retour. Photo : Christine Krystof-Lardet L’article Une nuit en forêt est apparu en premier sur Journalistes Écrivains pour la Nature et l'Écologie. Texte intégral (2303 mots)
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Le Chant des forêts, nouveau film de Vincent Munier, adhérent des JNE, sort dans les salles le 17 décembre 2025. Nous l’avons découvert en avant-première. par
Maryvonne Ollivry Un nuage de brumes enveloppe les conifères, puis se dissipe peu à peu sous nos yeux. La forêt vosgienne semble sortir d’un long sommeil. Nous aussi. Ou plutôt d’une longue cécité. Vincent Munier nous offre ce cadeau inestimable : dans l’ombre d’un cinéma, nous réapprendre à regarder. Et écouter .
Rien de simple, rien de «donné» pour autant. Entre deux branches, dans la pénombre, nous voilà immergés dans une nature qui se mérite, qui réclame patience et vigilance. La caméra se fond dans les éléments, comme une présence animale. Silencieuse, en éveil. Elle saisit ce qu’elle peut saisir. Pas de débauches d’objectifs cachés comme dans bien d’autres films animaliers, une réalité qui se mérite, parfois floue, parfois furtive. Vraie. Loin des hauteurs tibétaines en quête de la Panthère des neiges, objet de son premier film, Munier nous accueille dans les forêts de l’est de la France. En compagnie de Simon, son fils de douze ans et de celui qui, au même âge, a initié Vincent : Michel Munier, son père, le naturaliste aux huit cents heures d’affût, le guerrier pacifique qui n’a cessé de défendre la faune et les espaces naturels de ses Vosges natales.
Car, en plus de nous permettre d’apercevoir un renard promenant sa fourrure sur la neige immaculée, une biche nageant avec son faon, un cerf écumant dans la noirceur des arbres, des bébés chevêches attendant la becquée, un lynx au port de tête impérieux ou un chat sylvestre humant la présence humaine…, Le chant des forêts est aussi une belle histoire de transmission. Dans la ferme de Vincent, au coeur de la forêt vosgienne donc, trois générations, éclairées à la bougie et chauffées aux fagots, échangent, se souviennent. Vincent, de son coup de coeur pour un chevreuil alors qu’il avait l’âge de Simon. Michel, du sien pour le grand tétras. Justement. L’aîné l’a vu disparaître peu à peu de nos contrées à cause du réchauffement climatique et faute d’habitats qui lui conviennent. Mais pour Simon, ils vont tous trois aller à sa rencontre… en Norvège. Acmé du voyage ? Oui, en quelque sorte. Et non, car l’exotisme ici n’est pas le but poursuivi. Ce serait se méprendre sur cette heure et demie d’expédition sensorielle avant tout dédiée à la beauté de nos forêts et à leurs sortilèges. Et sur ce qui importe aussi aux Munier : nous émouvoir, nous sensibiliser à ce qui nous environne, afin de nous encourager à en prendre soin. Documentaire de Vincent Munier, avec Michel Munier et Simon Munier. Durée : 1 h 33. Sortie en salles le 17 décembre 2025. L’article « Le Chant des forêts » de Vincent Munier : une heure et demie d’expédition sensorielle est apparu en premier sur Journalistes Écrivains pour la Nature et l'Écologie. Texte intégral (705 mots)
Télérama du 10 décembre 2025 consacre sa Une et un long article à ce film.
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Voici une lettre ouverte envoyée à Mme Barbut, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, par trois associations : le Réseau Forêt Limousine, Forêts vivantes Pyrénées et SOS Forêt Dordogne. La forêt alimente les captages d’eau potable, contribue au cycle de l’eau, régule les températures et le CO2 dans l’atmosphère. Elle abrite de nombreuses espèces animales et végétales, protège les sols et nous préserve des aléas climatiques. Les forêts françaises représentent un puits de carbone d’environ 20 % des émissions de CO2 du pays, selon l’EFESE (1). Les forêts et la filière bois jouent donc un grand rôle dans la neutralité carbone que la France s’est engagée à atteindre en 2050 (2). Nous sommes malgré tout, témoins de l’augmentation des coupes rases en Nouvelle-Aquitaine, en France et en Europe : constat partagé par de nombreuses études scientifiques, en accord sur le fait que la gestion forestière actuelle et l’augmentation de notre demande en bois menacent la forêt (3). Le GIP ECOFOR (4), recense environ 100 000 ha/an de « coupes rases et fortes » en France avec de grandes disparités entre régions, la Nouvelle-Aquitaine en tête de palmarès. Une étude basée sur des données satellitaires, publiée en 2020 (5), montre une augmentation des prélèvements en Europe avec une augmentation de la superficie forestière récoltée de 49 % et de la taille moyenne des parcelles récoltée de 34 %, pour la période 2016-2018 par rapport à 2011-2015. Sur le territoire du PNR de Millevaches, les chiffres fournis par l’IGN (6) pour 2011-2024, sont révélateurs avec un niveau critique de 25 % de perte de la surface forestière totale comprenant 10 000 ha de forêt de feuillus et 24 000 ha de forêt de résineux en moins. Vient se rajouter à cela, la chute de 40 % du stock de carbone des arbres vivants en 10 ans, pour le même territoire. Cette tendance, même si moins marquée ailleurs en France, est constatée sur l’ensemble du territoire, avec une production biologique de bois en baisse de 3,7 millions de m3/an et une augmentation du prélèvement de 9,3 millions de m3/an, entre 2013 et 2023 (6). En Creuse, le flux du bois est désormais négatif : la production biologique ne couvre plus la mortalité et les prélèvements en hausse (6). En 2040, la capacité de puits carbone des forêts sera négative, si nous ne faisons pas évoluer nos pratiques sylvicoles Les coupes rases entraînent aussi un risque d’érosion, de remontée de la nappe et une perte de carbone du sol ; le sol représenterait au niveau mondial un stock de CO2 trois fois plus important que celui de l’atmosphère (7). Elles ont également un impact négatif sur la qualité de l’eau potable. C’est ainsi que des habitants d’un hameau corrézien ne peuvent plus boire l’eau de leur source depuis février 2021, en raison d’une teneur très élevée en aluminium (8). Les effets délétères du Plan France Relance Sous couvert d’une adaptation au dérèglement climatique, le Plan France Relance subventionne des replantations : 87 % d’entre elles sont des plantations sur terrain nu après coupe rase, le plus souvent en monoculture (9). De plus, les bilans réalisés par le Département de la Santé des Forêts (10), montrent une augmentation du nombre de dépérissement de ces plantations, avec près de 38 % d’échec au niveau national, en 2022. La sécheresse et la plantation sur terrain nu, après coupes rases sont des facteurs aggravants du dépérissement des plants forestiers. Pour une sylviculture mélangée à couvert continu Nous craignons donc pour l’avenir économique de nos territoires pour lesquels l’exploitation forestière représente un secteur économique vital. La pratique systématique de coupe rase, sans aucune action d’amélioration des forêts de feuillus et la replantation des coupes rases en monoculture de résineux, n’offrent aucune vision à long terme pour la filière bois. Une sylviculture douce existe, préservant un couvert continu d’arbres diversifiés en âges et en essences. Elle permet de rentabiliser la forêt à long terme, d’augmenter la valeur du capital du propriétaire tout en préservant l’avenir économique du territoire et notre environnement. Le revenu d’une forêt ne se calcule pas uniquement en volume de bois coupé mais bien en volume de bois coupé multiplié par la qualité du bois : il est donc possible de couper moins et de gagner plus, en faisant du bois de qualité. Il y a urgence à faire évoluer les pratiques forestières. Nous avons besoin d’une forêt riche, diversifiée et vivante C’est pourquoi, nous, citoyen.nes, collectifs et associations qui œuvrons pour la forêt et la biodiversité en Nouvelle-Aquitaine, demandons à être reçus et entendus par Mme Barbut, Ministre de la Transition Écologique, afin de pouvoir avancer ensemble, dans l’intérêt commun, entre autres lors de la validation du Schéma Régional de Gestion Sylvicole de la Nouvelle-Aquitaine. Nous demandons : Le Réseau Forêt Limousine Forêts Vivantes Pyrénées SOS Forêt Dordogne (1) EFESE 2019: Évaluation française des écosystèmes et des services écosystémiques. Merci à notre adhérent JNE Thierry Thévenin pour la transmission de cette information. L’article Alerte sur la forêt et sur la filière bois est apparu en premier sur Journalistes Écrivains pour la Nature et l'Écologie. Texte intégral (1792 mots)
– la reconnaissance de la forêt, patrimoine commun essentiel à notre santé, en tant que personnalité juridique afin de défendre sa préservation;
– la protection des forêts à forte valeur biologique et celles qui contribuent à la ressource en eau potable en incitant les collectivités à acquérir ces forêts, en mobilisant des crédits régionaux pour ces acquisitions ;
– l’abaissement du seuil de demande d’autorisation pour les coupes rases à 0,5 ha pour les feuillus et 1 ha pour les résineux et l’interdiction dans les zones protégées, Natura 2000, PNR, zones humides et pentes à plus de 30 % :
– l’exploitation par cloisonnement et l’interdiction du dessouchage pour éviter la destruction du sol forestiers ;
– un seuil pour les coupes rases, calculé sur la base de la surface totale du chantier forestier quelque soit le nombre de parcelles et de propriétaires ;
– la déclaration et l’affichage en mairie au préalable de chaque chantier d’exploitation concernant des coupes rases (volume des différentes essences, lieu de transformation, utilisation des bois) et la transparence des plans simples de gestion ;
– l’interdiction de cumuler la fonction de conseil en gestion forestière et de marchand de bois ;
– le recrutement et le renforcement des services de l’État capables de faire appliquer les nouvelles règles, avec la communication du nombre de contrôles de coupes rases réalisés en forêt ;
– la modification du Schéma Régional de Gestion Sylvicole afin de promouvoir la sylviculture mélangée à couvert continu et la libre évolution, comme demandé lors de l’enquête publique de révision des SRGS le 28 octobre 2022 (ajouter page 146 un itinéraire sylvicole de libre évolution, informer les propriétaires de la nature autochtone ou exotique des essences page 166, relever les diamètres d’exploitabilité page 40) ;
– le conditionnement des aides de l’Etat à des garanties sur la diversité en essences plantées et les orientations sylvicoles utilisées, avec la remise en question et l’évolution des aides du plan de relance, leur contrôle par un organisme économiquement indépendant de la filière bois et compétent en sylviculture. Le Plan de Relance de la Wallonie (11) nous montre que cela est possible ;
– un engagement de l’État et de la Région pour un véritable soutien financier au maintien et au développement d’un tissu d’entreprises artisanales et locales valorisant le bois local exploité de façon vertueuse et créatrices d’emplois (bûcheronnage, débardage et petites scieries).
Regroupement d’associations, collectifs, syndicats, groupements forestiers qui œuvrent pour des forêts vivantes en Limousin
Collectif d’associations nationales et régionales, environnementales et paysannes, qui s’opposent à l’utilisation du bois en provenance des forêts pour des usages non essentiels dans un contexte d’urgence climatique
Association, reconnue d’intérêt général, composé de citoyens, propriétaires forestiers, acteurs de la filière bois, et amoureux de la nature soucieux de préserver la forêt périgourdine
(2) Rapport du Comité des sciences de l’environnement, de l’Académie des sciences et points de vue d’académiciens de l’Académie d’Agriculture de France – juin 2023 : Les forêts françaises face au changement climatique.
(3) Roux et al. 2017, Roux et al. 2020 ; du Bus de Warnaffe & Angerand 2020 ; Valade et al. 2017 ; Grimault et al. 2022.
(4) L’expertise Coupes rases et renouvellement des peuplements forestiers en contexte de changement climatique (CRREF).
(5) Cecherrini G. & al), une étude basée sur des données satellitaires à grande échelle, publiée dans la revue Nature en 2020
(6) IGN (Inventaire forestier national français).
(7) EFESE, 2019.
(8) Voir analyses réalisées par le laboratoire E2Lim à Limoges.
(9) Canopée 2022.
(10) Bilans annuels de la réussite des plantations forestières, réalisé par le Département de Santé Forestier.
(11) Le projet Forêt résiliente 2024 reconduit dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie,
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Allain Bougrain Dubourg, l’une des plus grandes voix et l’un des plus grands défenseurs de la cause animale et de la nature depuis de nombreuses décennies nous offre un nouvel ouvrage passionnant comme il sait si bien le faire. Passionnant et éclectique sur un sujet aussi important et varié que la biodiversité. Prodigieuse biodiversité, omniprésente, des profondeurs océaniques jusqu’aux déserts invivables, en passant par les cimes inaccessibles. On la retrouve même dans notre propre intimité (eh oui, n’oublions pas les bactéries !), mais on connaît encore trop peu sur elle. Le livre se lance avec précision et clarté dans ses origines et son devenir. Son étonnante saga embrasse notre quotidien, nos rêves, nos loisirs… et surtout notre survie. Comment s’y retrouver dans ces symphonies du vivant ? Les acteurs sont ici au rendez-vous. De la puce à l’éléphant, en passant par l’aigle, le chêne et tant d’autres, ils lèvent le voile sur leur existence. L’ouvrage se veut aussi très pratique et positif, malgré le constat sombre sur les menaces croissantes qui affectent la biodiversité. Ainsi, on découvre tour à tour les origines et les hauts lieux de la biodiversité, le vivant dans toute sa diversité, du règne végétal aux vertébrés, sans oublier la puissance des microbes. L’autopsie d’un déclin est décortiquée, en même temps que les outils de l’espoir sont présentés. Des témoignages d’acteurs de premier plan pour la biodiversité, de Jane Goodall à Alain Baraton, en passant par Boris Cyrulnik, viennent compléter le tableau. Un panorama des institutions, associations et initiatives issues de la société parachève l’ouvrage. Un vrai bijou. . L’article La biodiversité pour les nuls par Allain Bougrain Dubourg (JNE) est apparu en premier sur Journalistes Écrivains pour la Nature et l'Écologie. (402 mots)
Éditions First, 480 pages, 24,95 € – www.editis.com/maisons/editions-first
Contact Presse : Prenassi Pierre Olivier. Tél.: 01 44 16 09 52 – poprenassi@efirst.com
(Gabriel Ullmann)
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Prix Pulitzer de la biographie 2025, l’ouvrage narre dans le détail la vie et l’œuvre de Linné et de Buffon, avec des allers-retours très instructifs. Au XVIIIe siècle, Linné et Buffon se sont lancés dans le projet de classifier l’ensemble du vivant sur Terre. Deux visions opposées, deux vies dignes de romans d’aventure. Ils ont consacré leur existence à une tâche colossale : identifier et décrire toutes les formes de vie. Cela semblait difficile, mais pas impossible. Le Suédois Carl Linné pensait que la vie devait être classée dans des catégories statiques, et a donné au monde des concepts de classification binaire qui perdurent de nos jours. Le Français Georges-Louis de Buffon, quant à lui, la voyait comme un tourbillon foisonnant et complexe. Il a posé les bases de la théorie de l’évolution et a entrevu les dangers du changement climatique. Ils étaient contemporains dans ce XVIIIe siècle, et pourtant tout les opposait. Des champs de tilleuls en Suède au Ve arrondissement de Paris, en passant par de nombreux jardins botaniques, Jason Roberts explore les vies et les héritages entrelacés de ces deux grandes figures fondatrices d’une science de la vie alors balbutiante. D’autres figures ne sont pas oubliées comme Cuvier qui leur a succédé à la fin du siècle. . L’article Tout ce qui vit et respire par Jason Roberts est apparu en premier sur Journalistes Écrivains pour la Nature et l'Écologie. (331 mots)
Éditions Paulsen, 526 pages, 24,90 € – www.editionspaulsen.com
Contact presse : Laure Wachter. Tél.: 01 53 63 12 28 – laure.wachter@editionspaulsen.com
(Gabriel Ullmann)
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Que se cache-t-il derrière les prodigieuses formes du monde vivant ? Spirales des escargots, hexagones des yeux de papillon, coquilles translucides des diatomées ou voiles de dentelle des champignons doivent leurs formes, leurs motifs, leur taille et leurs couleurs à des phénomènes physiques et à des lois géométriques. L’auteur, photographe et scientifique de renom, a exploré le monde des animaux, celui des plantes et celui, microscopique, des protistes et des bactéries. Utilisant les ressources de la microscopie et de nouvelles techniques d’éclairage pour révéler, entre formes et fonctions, les origines biologiques du vivant, il présente des images saisissantes de ses expéditions naturalistes. Dans un langage accessible, il explique comment les contraintes physiques et évolutives déterminent la structure des êtres vivants. Un voyage visuel original qui dévoile l’ordre caché de la nature. Une autre façon de voir la nature et de s’en émerveiller. . L’article Les formes de la nature – Ce que la géométrie du vivant nous révèle par David Maitland est apparu en premier sur Journalistes Écrivains pour la Nature et l'Écologie. (254 mots)
Éditions Ulmer, 288 pages, 40 € – www.editions-ulmer.fr
Contact presse : Valentine Herson-Macarel. Tél.: 06 42 85 81 86 – valentine@editions-ulmer.fr
(Gabriel Ullmann)
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Un important ouvrage sur le journal et le mouvement du même nom, Survivre et Vivre, vient d’être réédité. Son auteur est Céline Pessis, qui travaille entre autres sur la conflictualité socio-écologique dans la France de la seconde moitié du XXe siècle. Nous l’avons rencontrée. par Jocelyn Peyret La revue, qui connut 19 numéros entre 1970 et 1975, se situe à la frontière de l’écologie politique militante et des mouvements de scientifiques critiques. Céline Pessis nous explique qu’aux origines de Survivre et Vivre, « il y a un des plus grands mathématiciens du XXe siècle, Alexandre Grothendieck (NDLR : mort en 2014), qui aujourd’hui revient sur le devant de la scène ». Le contexte est celui de l’après Mai 68, il y a une « réflexion sur l’engagement de la science au service de ce qu’on appelle le complexe scientifico-militaro-industriel qui va faire voler en éclats cette prétendue neutralité de la science. Rapidement, au-delà des inquiétudes par rapport à une mauvaise utilisation du savoir scientifique, on a une interrogation qui se déplace sur les activités de production des connaissances en elles-mêmes, mais aussi sur les financements de la recherche, les orientations et l’organisation très hiérarchisée des laboratoires ». A travers la revue, il y a toute « une réflexion sur l’expertise scientifique qui va être développée par des scientifiques qui refusent de se mettre dans une situation de contre-expert, qui refusent de confisquer un débat public et qui préfèrent partir de la façon dont les problèmes se posent pour tout un chacun, de partir du vécu des gens ». Pour Céline Pessis, « le mouvement, en étant porteur d’une approche critique du productivisme et de la société de consommation, devient une plaque tournante de la réflexion écologique qui émerge à ce moment là ». En effet, à travers la multiplication de groupes locaux sera menée « une diversité de combats contre les grands projets d’aménagement ou dans les premiers réseaux de subversion alimentaire pour remettre en relation des producteurs et des consommateurs ». Au début de la première période, en 1970, que Céline Pessis nomme « grande crise évolutionniste », le mouvement s’appelle Survivre. Il est question de la survie de l’humanité et de la planète, avec une critique des liens entre sciences et armées et plus largement des technosciences issus de la Seconde Guerre mondiale, en particulier le nucléaire et la pétrochimie. Puis, la deuxième période, « impérialisme scientifique et subversion culturelle », émerge dès 1971. Le mouvement va alors s’appeler Survivre et Vivre, un terme plus positif, avec une critique de la science qui va cibler l’activité scientifique comme étant impérialiste avec une dimension coloniale vis-à-vis de toutes les autres formes de savoir qui sont ignorées et souvent disqualifiées. La subversion culturelle parce que le mode d’action que propose le mouvement à ce moment là, c’est au contraire de multiplier les débats et de redistribuer la parole et le savoir à la base. La troisième période, « écocontrôle et dissidence », c’est cette idée que « le mouvement refuse d’être un régulateur, une stabilisation du système en intégrant quelques améliorations environnementales. La dissidence est cette posture de rupture par rapport à une écologie politique qui s’institutionnalise à ce moment là avec les premiers candidats aux élections dont René Dumont en 1974. On a à la fois une critique de la récupération de l’écologie par le champ politique, mais aussi industriel, avec notamment tout un développement autour de l’antipollution dans ce milieu des années 70 par des grandes entreprises autour du traitement de l’eau, des déchets, etc, ainsi que l’émergence d’organisations hygiénistes avec des relents plus ou moins réactionnaires ». Le mouvement refuse cet écocontrôle planétaire en accusant les militants écolos de faire le jeu des technocrates. Ceux qui vont rester à Survivre et Vivre vont plutôt verser dans ce qu’on va appeler une idéologie du désir où celui-ci est perçu comme étant créateur, libérateur alors que le mouvement a entamé une rupture avec l’écologie politique et le refus de confier les clés du pouvoir à l’Etat. Pour aller plus loin L’article Entretien avec Céline Pessis sur son livre consacré au mouvement Survivre et Vivre est apparu en premier sur Journalistes Écrivains pour la Nature et l'Écologie. Texte intégral (888 mots)
Survivre et vivre. Alexandre Grothendieck, objecteurs de recherche et révolution écologique, Céline Pessis – Ed. L’Echappée, 2025.
La recension de l’édition originale de ce livre par Laurent Samuel sur le site des JNE en 2014.
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