Marie-Anne Guillemain
Bétonner. Voilà la « solution » apportée par le porteur du projet pour installer des panneaux photovoltaïques sur le sol très poreux de Cressia (Jura), où s’infiltre l’eau qui alimente la région. Pollution garantie. Et ce n’est que l’une des aberrations écocidaires de ce projet de centrale soutenu par la mairie sans aucune consultation de la population avant l’enquête publique. Un collectif s’est formé contre ce projet à Cressia, comme dans les trois autres communes proches où d’autres centrales sont annoncées (Pimorin, Saint Amour et Gizia). SOS Forêt apporte son plein soutien aux habitant·es qui défendent les milieux naturels contre et a envoyé sa contribution que vous pouvez retrouver ici. La lutte peut payer : à moins de 50km, un autre projet de centrale a fini par être abandonné (voir notre article ici) à la suite de la mobilisation citoyenne. L’article Jura : encore un projet de centrale photovoltaïque en forêt est apparu en premier sur SOS forêt France. Texte intégral (630 mots)
Pollution de l’eau, risque d’incendie, atteintes à la biodiversité… SOS Forêt a contribué à l’enquête publique sur l’installation d’une centrale photovoltaïque à Cressia (Jura), avec un avis évidemment défavorable.

SOS Foret France
La loi dite de « Souveraineté en matière agricole et renouvellement des générations en agriculture » adoptée le 19 février 2025 opère un très inquiétant recul écologique en proclamant l’exploitation des forêts comme « d’intérêt général », sans distinction ni des méthodes utilisées, ni de la destination du bois, ni même des nécessités saisonnières de tout milieu naturel : les activités d’exploitation forestières sont « sécurisées juridiquement tout au long de l’année ». C’est par un amendement déposé le 4 février par la sénatrice de Côte d’Or Anne-Catherine Loisier qu’un article L. 121‑6‑1 a été ajouté au Code forestier, dans une loi censée concerner l’Agriculture et alors que, depuis décembre, la Forêt est placée sous la tutelle du ministère de la Transition écologique. Aux termes du nouvel article, « les travaux forestiers réalisés dans le cadre de la gestion durable des forêts et de leur exploitation » sont considérés comme « indispensables à la préservation des écosystèmes, à l’adaptation des milieux naturels au changement climatique et à la fourniture de produits en bois destinés à tous les usages. » Or, tous les documents établissant les programmes de travaux en forêt privée comme en forêt publique sont qualifiés de « durables » ! Il est tout à fait possible avec de tels documents de détruire une forêt de feuillus diversifiée et riche en biodiversité, en la coupant à ras, de la réduire avec des tractopelles à des couloirs de terre nue pour y planter plus facilement des monocultures de résineux à croissance rapide. Le tout après avoir terrassé une piste de 4 mètres de large pour faire passer les engins. Au prétexte de supprimer des « contraintes réglementaires », cet article ajouté à la suite du déjà très problématique article 13 de la loi révèle la volonté du gouvernement d’accélérer la prédation sur la forêt. Il s’agit d’assurer l’approvisionnement d’usines ni écologiques, ni indispensables, mais particulièrement rentables grâce à l’argent public investi et maintenant la garantie de la loi. Par exemple produire du kérosène pour des avions qui concurrencent des trains (la loi mentionne explicitement les récoltes de bois destinées à la filière énergétique dans la liste des travaux forestiers « d’intérêt général »). Au moment où nous vivons la 6e extinction des espèces, cet article tourne le dos à la nécessité de protéger les écosystèmes forestiers, qui abritent 80 % de la biodiversité terrestre. Cette loi contraire à la Charte de l’Environnement doit être portée devant le Conseil Constitutionnel. Nous invitons nos concitoyennes et nos concitoyens à interpeller leurs parlementaires pour qu’elles et ils déposent un recours. S’il faut accélérer quelque chose, c’est la réévaluation du bois qu’il est possible de couper, en tenant compte des crises subies par la forêt depuis le programme national de la forêt et du bois… qui date de 2017 ! Il y a plus de dix ans, SOS Forêt alertait déjà sur l’impossibilité pour les forêts françaises de fournir les volumes de bois que réclamaient des industriels. Ce constat est établi dès la première phrase de nos 16 propositions : La section 1 du chapitre II du titre II du livre Ier du code forestier est complétée par un article L. 121‑6‑1 ainsi rédigé : « Art. L. 121‑6‑1. – Les travaux forestiers réalisés dans le cadre de la gestion durable des forêts et de leur exploitation sont considérés comme indispensables à la préservation des écosystèmes, à l’adaptation des milieux naturels au changement climatique et à la fourniture de produits en bois destinés à tous les usages. À ce titre, les activités suivantes sont reconnues d’intérêt général et sécurisées juridiquement tout au long de l’année, dès lors qu’elles s’inscrivent dans le respect du présent code et des instructions figurant dans les documents de gestion ou les autorisations légales de coupe ou les demandes de boisement : « 1° Les travaux de préparation au boisement ou reboisement ; « 2° Les travaux de plantation et d’entretien sylvicole ; « 3° Les travaux d’exploitation forestière, incluant la récolte des bois destinés aux filières industrielles et énergétiques ; « 4° Les travaux de prévention des risques ; « 5° Les débroussaillements et obligations légales de débroussaillement ; « 6° Les interventions visant à prévenir les incendies de forêt ; « 7° La stabilisation et la restauration des sols de pentes ; « 8° La mobilisation des bois présentant des dépérissements sanitaires ; « 9° Les entretiens des abords des réseaux routiers, ferrés, électriques ou gaziers ; « 10° Les travaux de prévention des aléas climatiques. « Ces travaux contribuent directement à : « a) La résilience des forêts françaises face aux risques climatiques et biologiques et au renouvellement forestier ; « b) La prévention des risques pour les personnes, les biens et les infrastructures ; « c) La transition écologique de l’économie française en favorisant l’utilisation de matériaux renouvelables et bas carbone ; « d) L’amélioration de la balance commerciale en réduisant les importations de bois et en renforçant la souveraineté forestière. » « La filière forêt-bois est un acteur clé de la transition écologique et de la gestion durable des forêts françaises. Composée de plus de 400.000 emplois non délocalisables, cette filière contribue à la préservation d‘écosystèmes dynamiques et diversifiés, à la séquestration du carbone et au développement d’une économie bas carbone non délocalisable. Cependant, les travaux forestiers font face à des contraintes réglementaires croissantes, souvent incohérentes selon les territoires, qui compromettent la réalisation de missions essentielles : L’entretien sylvicole pour favoriser la résilience des forêts. La mobilisation des bois présentant des risques sanitaires Les actions de prévention des incendies, des tempêtes et de l’érosion des sols. L’approvisionnement des filières industrielles avec du bois local. Dans un contexte où la balance commerciale française dans le secteur bois reste déficitaire (avec une importation massive de bois étranger), où les dépérissements sanitaires nécessitent des interventions fréquentes, cet amendement vise à sécuriser juridiquement les travaux forestiers afin de garantir la compétitivité des acteurs nationaux et renforcer notre souveraineté économique. Enfin, ce texte prévoit une harmonisation des pratiques régionales, tout en rappelant l’importance de respecter les engagements environnementaux en cohérence avec les contraintes sanitaires autant que les contraintes et moyens économiques et humains du secteur. » L’article La loi d’orientation agricole déroule le tapis rouge aux industriels de la forêt aussi est apparu en premier sur SOS forêt France. Texte intégral (2145 mots)


LA SUREXPLOITATION
DES FORÊTS DANS NOS 16 PROPOSITIONS
Le texte voté
L’objet (déposé en même temps que l’amendement)
Bon Pote
Actu-Environnement
Amis de la Terre
Aspas
Biodiversité-sous-nos-pieds
Bloom
Canopée
Décroissance (la)
Deep Green Resistance
Déroute des routes
Faîte et Racines
Fracas
F.N.E (AURA)
Greenpeace Fr
JNE
La Relève et la Peste
La Terre
Le Lierre
Le Sauvage
Low-Tech Mag.
Motus & Langue pendue
Mountain Wilderness
Negawatt
Observatoire de l'Anthropocène