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Le collectif STOP Croisières mobilise autour de la lutte contre l’industrie de plaisance des navires de croisières. Ses conséquences sur la qualité de la mer et de l’air entraînent de graves problèmes sanitaires pour les habitants qui vivent à proximité du trafic maritime, des zones de débarquement et en ville. Nous luttons pour permettre à la population locale de vivre sereinement sans atteinte à sa santé et à préserver le milieu marin.

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09.08.2023 à 11:48
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (1763 mots)

LE GNL = NOUVEL AVATAR DU GREENWASHING DE LA CROISIÈRE

Stop Croisières a organisé le 17 juin 2023 après midi un rassemblement nautique pour alerter sur l’usage du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) par les bateaux de croisière, carburant représentant une véritable bombe à retardement climatique. Alors que la haute saison des croisières débute, nous sommes déterminés à faire entendre la voix critique des Marseillaises et Marseillais sur cette industrie adepte du greenwashing. Plus de 100 personnes étaient présentes sur l’eau, en canoës kayaks ou sur des voiliers.

Présenté comme un “nouveau” carburant miracle (il existe pourtant depuis 2003), le Gaz Naturel Liquéfié est l’une des fausses solutions les plus souvent mises en avant par l’industrie de la croisière.

Nous ciblons le « MSC World Europa », premier navire neuf propulsé au GNL de l’armateur MSC, en escale hebdomadaire à Marseille.  Plus gros paquebot de croisière en Europe, il coche toutes les cases de la démesure tristement habituelle de la croisière : 333 mètres de long, pouvant accueillir jusqu’à 6 762 passagers, des parcs d’attraction, piscines, bars et restaurants à foison… Une aberration de plus sur nos mers, à l’heure de l’appel des scientifiques du GIEC à une sobriété vitale pour notre planète. Cerise sur le gâteau illustrant le cynisme sans borne de MSC :  le navire a été inauguré à l’occasion de la coupe du monde de football au Qatar, marquée par les scandales écologiques et sociaux. Pourtant, l’amateur met particulièrement en avant le caractère « plus durable » de ce bateau grâce à l’utilisation d’une « énergie nouvelle génération » : le GNL[1].

crédits : Air One

Pourquoi cibler le GNL ?

Cette manifestation fait écho à la sortie d’un rapport de l’ONG Belge Transport & Environment[2] sur le sujet. Soyons clairs : l’utilisation du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) est bénéfique du strict point de vue de la pollution de l’air par rapport au fioul lourd, généralement utilisé par le secteur maritime. Il supprime quasi intégralement le rejet des oxydes de soufre (SOx), et diminue les émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de particules fines[3].

Pour autant, le GNL n’est en aucun cas une solution « durable ». Il constitue au contraire une véritable bombe climatique et les conditions de son extraction génèrent des impacts considérables sur l’environnement.

Le GNL ne diminue aucunement l’impact climatique du transport maritime

Avec le GNL, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) sont réduites de 20 % par rapport au fioul lourd[4][5] ; mais comme le démontre l’ONG Transport & Environment dans son tout récent rapport, la diminution de CO2 est plus que compensée par les fuites de méthane[6]. Et comme le note l’ONG, “lorsque le méthane (CH4) est libéré dans l’air – même en très petites quantités – son impact sur le climat est désastreux”. En effet, l’extraction du gaz naturel, le processus de liquéfaction, son transport et sa combustion comme carburant marin produisent inéluctablement des fuites de méthane[7], dont l’effet de serre est beaucoup plus élevé que celui du CO2[8]. Globalement, le bilan climatique est ainsi négatif par rapport aux carburants actuellement utilisés !

L’extraction du gaz naturel cause de graves impacts sur l’environnement

Comme l’indique le rapport de Transport & Environment, ​​”il est probable qu’une part substantielle du GNL utilisé par les navires qui s’approvisionnent en Europe soit issue de la fracturation hydraulique”[9].

Une part conséquente du GNL utilisé en Europe est donc très probablement du gaz de schiste. Les États-Unis, qui développent actuellement leurs exportations de GNL, le produisent à partir de cette méthode de fracturation hydraulique, dont les impacts environnementaux sont dévastateurs. L’impératif européen de sortir de la dépendance au gaz russe à la faveur de la guerre en Ukraine a conduit les Etats-Unis à devenir un fournisseur stratégique de GNL pour l’Europe (à hauteur de 44% des importations européennes en 2022).

Par ailleurs, les projets d’extraction de gaz dans le monde défraient la chronique par leurs impacts environnementaux majeurs. Pour ne citer que l’entreprise française Total Energies, qui espère devenir le leader mondial du GNL, les exemples suivants sont édifiants  :

  • L’exploitation des gisements de gaz dans l’Arctique s’avère catastrophique pour les milieux naturels, à l’instar du développement d’un programme d’extraction du gaz dans la péninsule de Yamal[10].
  • Le projet offshore porté au large de l’Afrique du Sud, au sein d’une zone abritant une vie marine particulièrement riche, a fait l’objet d’une mobilisation des ONG BLOOM et The Green Connection[11].
crédits : Christophe Oudelin

CONCLUSION

Malgré ces éléments, le lobby de la croisière continue de faire passer ses nouveaux navires alimentés au GNL, combustible fossile, comme une transition écologique du secteur, alimentant volontairement la confusion entre pollution de l’air et impact climatique. Une fois de plus, l’industrie de la croisière fait diversion et nie l’évidence : la croisière durable est et restera de la poudre aux yeux.

L’impasse que constitue le GNL d’un point de vue climatique et environnemental renforce la position de fond de notre collectif : “Stop Croisières !”. La bonne croisière est comme le bon déchet : celle que l’on ne produit pas.


[1]https://www.msccroisieres.fr/nos-croisieres/navires/msc-world-europa

[2]“Gaz fossile : la pilule empoisonnée du transport maritime” – mai 2023 – Transport et Environment ; lien

[3]« Schéma national d’orientation pour le déploiement du gaz naturel liquéfié comme carburant marin » – 2016. Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer ; lien

[4]« Le GNL et carburant maritime : état des lieux et perspectives » – gaz mobilite.fr ; lien

[5]« Informations méthodologiques pour la Base Carbone > Scope 1 > Combustibles > Liquides » – ? ; bilan-ges.ademe.fr ; lien

[6]“Gaz fossile – La pilule empoisonnée du transport maritime” – mai 2023 – Transport et Environment. Lien

[7]« Exploitation des hydrocarbures : des chercheurs identifient plus d’un millier de fuites majeures de méthane dans le monde » – 2022. France Info ; lien

[8]« Méthane et changements climatiques : un danger négligé qui s’accroît » – 2017. Réseau Action Climat France ; lien

[9]“L’exploitation du gaz de schiste dévaste les Etats-Unis” – 2019 – Reporterre ; lien

[10]« Yamal LNG : comment les intérêts de l’industrie pétrolière continuent à primer sur la sauvegarde du climat… et même sur les sanctions commerciales » – 2018. Observatoire des multinationales ; lien

[11]“L’océan : destruction TOTAL” – octobre 2022 – BLOOM et The Green Connection ; lien

Crédits photo à la une : Grégoire Edouard.

30.05.2023 à 12:39
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (719 mots)

#MarégionSud : La mauvaise foi éhontée au détriment d’un débat démocratique éclairé sur la croisière à Marseille (et ailleurs…)

Marseille, le 5 mai 2023
Cela pourrait paraître anodin, mais la publication, le jeudi 4 mai 2023, de posts sur les réseaux sociaux de M. Renaud MUSELIER (et d’autres élu-es régionaux) prétendant à un soutien populaire à la croisière à Marseille est révélatrice de l’état du débat actuel sur le devenir de cette activité..


Le Président de la Région Sud, soutien notoire de la croisière, y prétend qu’une étude l’INSEE prouverait un soutien populaire « massif » des marseillais à cette industrie.
D’abord les faits :

● L’étude de l’INSEE publiée le 2 mai 2023 porte sur le poids du cluster industrialo-portuaire de Marseille-Fos en matière d’emploi. Elle n’aborde À AUCUN MOMENT l’opinion des marseillais sur la croisière.
● Cette soi-disant opinion marseillaise émane en réalité d’un sondage réalisé par la société Mars Marketing sur une commande… du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) lui-même ! En termes de garantie de neutralité, on a connu mieux… Et nous sommes bien loin de l’autorité de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques dont se prévaut le Président de la Région.
● 500 personnes ont été interrogées, dont moins de la moitié marseillaises (236).
Parmi ces personnes interrogées, 66% se déclarent favorables à la croisière, soit 330 personnes (dont 165 marseillais-es). Faut-il rappeler que la pétition de la ville de Marseille contre la pollution des navires a récolté plus de 50 000 signatures et la pétition de soutien aux victimes de la pollution des navires (Alternatiba Marseille, Cap au Nord et Stop Croisières) plus de 5 000 ? Quelle valeur donner à ces résultats au regard de l’échantillon et surtout du commanditaire de l’étude ?

Au-delà du GPMM qui cherche à auto-légitimer sa stratégie par un pseudo soutien populaire qui ne trompe personne, c’est la manipulation éhontée des informations par nos élus qui nous semble dramatique.

Le collectif Stop Croisières le revendique depuis sa création : l’avenir de la croisière devrait faire l’objet d’un débat public, démocratique et éclairé. Nous ne pouvons que déplorer les manipulations criardes de la majorité régionale, la surdité aux protestations des riverains du port impactés par la pollution dans leur chair (40% des oxydes d’azote à Marseille sont liés au trafic maritime selon Atmosud), et l’absence de prise en compte du consensus scientifique international sur la nécessité de réinterroger nos activités au regard de l’enjeu climatique (cf. 6 ème rapport du GIEC).
Nous continuerons de demander à ce que des études INDÉPENDANTES soient conduites sur l’impact de la croisière à tous les niveaux : santé, environnement, emploi, retombées économiques, fiscalité (ou absence de fiscalité…), investissements publics… La qualité du débat public sur ce sujet brûlant en dépend.

Etude de l’INSEE :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/7614185

Enquête d’opinion du GPMM auprès d’habitants des Bouches-du-Rhône :
https://www.marseille-port.fr/actualites/enquete-dopinion-des-habitants-des-bouches-du-rhone


Tweet Renaud Muselier :
https://twitter.com/RenaudMuselier/status/1653631933270687744?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet


Linkedin Renaud Muselier :
https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7059414608373006336/


Tweet Isabelle Campagnola Savon :
https://twitter.com/isasavon/status/1653656582738046977

28.04.2023 à 10:20
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (648 mots)

Suite à l’annonce du souhait gouvernement de dissoudre les Soulèvements de la terre, des comités locaux se sont créés partout en France pour montrer qu’un mouvement qui repousse partout ne peut être dissout. Ont répondu à l’appel plusieurs collectifs, associations et syndicats Marseillais qui se sont rassemblés pour une conférence de presse au Parc Longchamps : la Confédération Paysane, ANV Cop 21, Extinction Rébellion, les Ateliers écologiques et politiques d’Aix en Provence, Alternatiba, les scientifiques en rébellion, le collectif anti carrière de Mazaugues, le NPA, Solidaires et Stop croisières.

« Nous faisons face à un gouvernement qui méprise ouvertement toutes les revendications sociales et écologiques, qui se font pourtant de plus en plus pressantes. Que nous fassions des manifestations, des pétitions, des concertations, des lettres, des assemblées citoyennes, rien n’y fait, nous sommes ignoré.e.s pendant que des projets destructeurs sont au contraire promus. Nous n’avons ainsi d’autre choix que celui de s’opposer avec nos corps, face à ces projets qui menacent les conditions d’existence et face à cette politique qui va à l’encontre du vivant.

Nous sommes toutes et tous choqué.e.s par ce qu’il s’est passé à Sainte-Soline. Les scènes auxquelles nous avons assisté ont clairement pour but d’intimider et d’étouffer les mouvements de luttes écologiques et sociales. Dans un climat d’ores et déjà tendu, le gouvernement ne cesse de faire monter la pression. Notamment en tentant d’invisibiliser les personnes blessées lors des manifestations, en refusant d’étudier la question de l’interdiction de la Brav-M, en évoquant la dissolution des soulèvements de la terre, en annonçant la création d’une cellule anti-ZAD, et en allant même jusqu’à remettre en question la Ligue des Droits de l’Homme.

Nous répondons et répondrons à ces oppressions par la multitude. Partout où se dresseront des projets injustes et destructeurs, se forgeront des oppositions, dans l’objectif d’atteindre une société plus équitable, plus juste, plus écologique et plus vivable pour les humains, pour le vivant.

Avec les soulèvements de la terre, nous montrons que l’on peut s’organiser pour la défense de l’intérêt commun. Ce mouvement rassemble, non pas seulement des français et françaises, mais aussi des habitants de nos pays voisins.

Que ce soit des méga-bassines ou des méga bateaux de croisières, c’est une évidence que nous devons nous mobiliser localement et collectivement contre ces aberrations destructrices de futurs.

L’industrie de la croisière met en grave danger les écosystèmes marins, provoque des maladies chez les riverains, consomme des quantités indécentes de ressources et d’énergies et échappe à toute réglementation concernant la droit du travail, la sécurité des personnes et le paiement des impôts.

Pourtant, cette industrie continue à s’imposer et à croitre, d’une part en alimentant le mythe de retombées économiques indispensables au territoire, et d’autre part en présentant de fausses solutions technologiques qui sont en réalité inopérantes.

Les remèdes à ces modèles touristiques, agricoles ou industriels malades reposent sur des principes simples et connus : décroissance, relocalisation, partage. Nous sommes et serons de plus en plus nombreux et nombreuses à défendre ce changement de paradigme.

A Stop croisières, nous faisons partie de cette lame de fond, nous sommes les soulèvements de la mer, avec tous les collectifs et toutes les personnes qui sont venues se mobiliser, nous sommes les soulèvements de la terre. »

Article de presse : https://www.lamarseillaise.fr/societe/les-soulevements-de-la-terre-essaiment-un-peu-partout-PN13696229

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