L.N Chantereau, Olivier Delbeke, Robert Duguet, Alexis Mayet, Luigi Milo, Vincent Presumey ...
09.05.2024 à 01:50
Rencontres internationalistes à l’initiative de la revue Adresses et de Left Renewal – 25 et 26 mai 2024
aplutsoc
Aplutsoc participera à cette initiative se situant dans la concrétisation de l’appel Left Renewal (Pour une gauche démocratique et internationaliste). Nous appelons nos amis et lecteurs à y assister.
Penser à s’inscrire auprès des organisateurs comme indiqué dans la publication ci dessous.
09.05.2024 à 01:25
Chiffres et barbarie, par OD et VP
aplutsoc
Texte intégral (1238 mots)
Souvent dans la gauche radicale, militants et commentateurs ressassent la célèbre formule de Rosa Luxembourg « socialisme ou barbarie ». Souvent aussi, cette répétition tend à banaliser les faits. Quelques fois, l’usage de cette formule peut donner l’impression que le pire du présent ne serait en fait que l’annonce d’une barbarie prochaine, pire encore, qui elle rendrait vraiment incontournable l’alternative : ou un changement radical de société ou la chute dans l’abîme infernal de souffrances et de douleurs inouïes pour les êtres humains.
Pourtant, il importe de restituer une image complète de la réalité présente des souffrances découlant des crises et des guerres engendrées par la survie du mode de production capitaliste.
Depuis le 7 octobre, beaucoup de gens ne voient qu’une seule scène de massacre sur Terre avec le siège israélien de Gaza. Répétons-le pour qu’il n’y ait pas de faux procès : ce siège est une opération abominable, inadmissible car elle touche en premier des populations civiles prises au piège d’un champ de bataille dont on leur refuse les portes de sortie ; l’objectif d’une deuxième Nakhba transpire des déclarations et des actes de Netanyahou et ses complices du gouvernement israélien. Malheureusement, jamais avant le 7 octobre, les faits que nous allons égrainer ci après n’ont suscité autant de compassion.
Il importe que ceux qui se veulent à l’avant-garde du combat pour un autre monde cherchent à avoir un regard vraiment global de la marche du monde avec ses crises, ses guerres, ses catastrophes. L’ignorance de la réalité mondiale ne peut aider à agir sérieusement pour changer le monde. Dans certains cas, elle peut flirter avec la complicité envers certains bourreaux.
Quelques indicateurs du martyrologe mondial
Le nombre de victimes en Ukraine, depuis février 2022, est au moins de 120 000 pertes militaires pour la Russie, plus environ 200 000 “hors de combat” blessés, environ 65 000 côté ukrainien plus 170 000 blessés dont 50 000 amputés, les victimes civiles répertoriées et identifiées étant, parmi les Ukrainiens, d’environ 10 500, dont environ 3500 par tortures et viols en février-avril 2022 dans la région de K’yiv, et cela compte non tenu des disparus et assassinés dans les zones occupées, particulièrement à Marioupol où le minima semble être dans les 40 000, et sans doute plus. Le tout s’ajoute aux 15 000 morts de la période 2014-2022, se répartissant moitié-moitié entre « séparatistes » déjà largement composés de soldats russes, et ukrainiens avec une forte proportion de civils. La population ukrainienne des parties non occupées est aujourd’hui de l’ordre de 32 millions pour 41 millions en 2021. On n’a pas de chiffres pour les zones occupées.
La répression puis la guerre en Syrie de 2011 a maintenant fait près de 500 000 morts, dont environ 170 000 parmi les troupes « pro-régime » et leurs alliés, le reste parmi la population des zones insurgées, avec près de 70 000 “djihadistes” ou supposés, et près de 60 000 morts dans les prisons, systématiquement sous la torture. On ne compte pas les victimes de viols, généralement non déclarés, et les traumatismes parmi les 8 millions de déplacés et réfugiés. Parmi les victimes de Syrie, figurent les Palestiniens de Yarmouk, 150 000 ayant fui la répression par les forces de Bachar el Assad : il n’y en a pratiquement plus aujourd’hui, la population ayant fui, le nombre de tués est difficile à évaluer mais 10 000 semble un minimum.
La guerre au Yémen aurait fait de 2015 à 2021 environ 150 000 victimes “directes” et 270 000 “indirectes” (faim et privations).
Le nombre de victimes de la guerre du Tigré, plus par massacres que par combats, sur les années 2020-2023, est au minimum de 385 000, 600 000 selon l’OUA, près de 1 million en comprenant les victimes de la famine correspondante. Les viols, massifs, ne sont pas chiffrés.
Il ne semble pas y avoir d’évaluation fiable de la guerre civile au Myanmar, qui a fait suite à la répression militaire d’environ 25 000 victimes en 2022. Les déplacés sont plusieurs centaines de milliers. Avant 2022, les assauts génocidaires contre les Rohingyas ont fait environ 100 000 morts depuis 2015 et provoqué la fuite de près d’un million de réfugiés.
Au Soudan, l’actuelle guerre entre les deux factions militaires a fait au minimum près de 15 000 morts depuis avril 2023. Mais ce chiffre est à l’évidence sous-évalué, car l’on sait que dans la seule ville de Deneima, capitale du Darfour occidental, le nombre de tués se situe entre 10 000 et 15 000. C’est clair : envers le Soudan comme envers le Myanmar, les comptes ne sont pas tenus.
Même chose au Sud-Soudan où le nombre de victimes des guerres entre 2013 et 2018 est évalué à 380 000, compte non tenu des victimes “indirectes”.
Le nombre de victimes de la répression au Xinjiang (Ouïghours et Kazakhs) serait de plusieurs dizaines de milliers si l’on s’en tient aux personnes assassinées.
L’occupation azerbaïdjanaise du Karabakh/Artsakh en 2023 aurait fait quelques centaines de morts et provoqué l’exode d’au moins 60 000 personnes, sans doute plus.
Le Hamas le 7 octobre 2023 a assassiné au moins 1100 personnes, presque entièrement des civils juifs-israéliens ou palestiniens, parfois d’autres nationalités (thaïlandais). L’armée israélienne a depuis, selon les évaluations communiquées par le ministère de la Santé Hamas mais communément acceptées par les observateurs et la presse (voir même jugées sous-évaluées au niveau des victimes militaires), tué près de 34 600 personnes, dont il est précisé qu’elles comportent environ 14 000 enfants. Il y a beaucoup plus de blessés et de traumatisés – tous les Gazaouis sont traumatisés et atteints, soit 2,3 millions de personnes. En outre, la répression coloniale a fait des centaines de morts en Cisjordanie.
Aucune des horreurs de cette liste de faits récents, sans doute incomplète, ne comporte de « génocide » au sens de destruction systématique de tout un groupe par élimination physique. La plupart comporte l’aspect “purification ethnique”. Les intentions génocidaires sont présentes de la part de la Russie en Ukraine, de certaines composantes du gouvernement et des colons israéliens, des forces antisémites, et envers les Rohingyas, ainsi que, sous la forme d’un programme violent d’acculturation forcée, envers les Ouïghours au Xinjiang tenu par la Chine. Bien sûr, notamment à Gaza, en Ukraine, au Myanmar, ces chiffres sont en train d’augmenter.
Certaines situations sont quasi couvertes par le silence mondial : en Irian-Jaya, la Nouvelle-Guinée indonésienne, 45 000 “Papous” ont fui la région de Nudga, poussés par l’armée qui a utilisé des bombes au phosphore.
Actuellement, les armées et leurs encadreurs “Afrika Korps” ex-Wagner massacrent des villages peuls entiers au Burkina Faso et au Mali.
La situation qui a incontestablement fait le plus de victimes est celle dont on a le moins parlé, même à Science-Po : c’est le Tigré.
Le 08-05-2024, OD & VP.
06.05.2024 à 22:20
Non à l’attaque israélienne sur Rafah !
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Lire la suite (235 mots)
Depuis plusieurs jours des négociations en forme de poker menteur, censées aboutir à une trêve et donc un cessez-le-feu, et éviter, selon les dires étatsuniens, une « catastrophe humanitaire » à Rafah, partie Sud du territoire gazaoui, étaient sabotées tantôt par Netanyahou, tantôt par le Hamas.
Cet après-midi, l’armée israélienne a provoqué délibérément la panique dans la population de Rafah, pour engager l’expulsion d’au moins 150 000 personnes : nouvelle Nakba, « épuration ethnique », risque génocidaire, crime de guerre, crime contre l’humanité.
Depuis une demi-heure, on apprend que l’armée israélienne bombarde massivement Rafah.
C’est le moment de se mobiliser en urgence, pour contraindre notamment Washington à lâcher Netanyahou, pour sauver les Gazaouis, sur les mots d’ordre des milliers de manifestants qui, la nuit dernière, ont affronté la police à Tel-Aviv et dans d’autres villes israéliennes :
- Stop à l’expulsion des habitants et des réfugiés de Rafah !
- NON à l’offensive criminelle !
- Stop à toute livraison d’armes pour effectuer ce crime !
- Cessez-le-feu immédiat !
- Libération des otages !
- Dehors Netanyahou !
- Retrait des colons et des troupes israéliennes de Cisjordanie !
05.05.2024 à 19:08
Mardi 14 mai 19h réunion publique et zoom pour la libération de Maksym Butkevych.
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04.05.2024 à 13:33
Poutine entraîne la gauche vers l’extrême droite, par John Reimann
aplutsoc
Texte intégral (6373 mots)
Présentation
Nous publions cette analyse de John Reimann, animateur du blog Oakland Socialist, qui dépeint les conséquences de l’influence poutinienne au sein de la gauche US. Il est important d’exposer les effets pratiques des orientations campistes qui occupent une place encore trop importante au sein de la gauche internationale.
Contribution
Poutine, un fasciste russe, crée une grande confusion au sein de la gauche, y compris dans la gauche socialiste (1) [Notes en fin d’article – Ndr]. Lui, ses agents et ses soutiens (à la fois conscients et inconscients ) attirent un nombre important de personnes de gauche, dont des dizaines de milliers de jeunes à l’esprit internationaliste, dans ce qui est en réalité un vaste réseau d’extrême droite dirigé par Poutine.
Une avancée majeure dans cette tentative d’attirer la gauche dans les filets de l’extrême droite a été la confusion semée par les soutiens et les agents de Poutine autour de la révolution et de la contre-révolution syriennes. Depuis lors, lui et ses agents ont semé encore plus de confusion quant à la compréhension et à la réponse de la gauche à l’invasion impérialiste russe de l’Ukraine. Afin de réussir à nous opposer à ce processus contre-révolutionnaire, nous devons le comprendre ainsi que ses précédents historiques.
Gregor Strasser et le « Strasserisme »
Le précédent historique a commencé dans les années 1920 avec le nazi allemand nommé Gregor Strasser. Celui-ci a utilisé une rhétorique à consonance de gauche pour inciter les Allemands, y compris les travailleurs, à rejoindre le parti nazi. Le fascisme de Strasser avec sa rhétorique anticapitaliste est devenu connu sous le nom de strasserisme et il n’est pas unique dans l’histoire.
Aujourd’hui, nous voyons quelque chose de similaire dans ce qu’on appelle « l’alliance rouge-brun » (rouge pour la couleur des communistes et brun pour les « chemises brunes » nazies). Cela implique une alliance de groupes distincts, mais dans ce cas, ce qui se passe, c’est que des couches majeures de la gauche, y compris la gauche socialiste, utilisent un discours de gauche pour attirer les gens de gauche dans le réseau d’extrême droite de Poutine, de ses agents et de ses soutiens, de la même manière que Strasser a attiré les travailleurs dans le parti nazi.
Il n’y a pas deux événements identiques dans l’histoire, et il existe des différences entre le strassérisme et le poutinisme, mais ils ont aussi beaucoup de points communs. Si la version des années 1920 d’une « couverture de gauche » pour le fascisme pouvait être appelée « strasserisme », alors la version actuelle d’un développement similaire peut être appelée « poutinisme ».
Syrie
Le premier coup de semonce clair de la montée du poutinisme concernait la révolution et la contre-révolution syriennes. Tout comme les autres révolutions du Printemps arabe, la révolution syrienne était une révolution venue d’en bas pour chasser un dictateur égoïste et répressif – Assad. Ce qui était différent des autres révolutions, c’est qu’à partir de 2014 environ, le régime de Poutine est intervenu pour sauver Assad.
Certains à gauche décrivent Assad comme une sorte de combattant anti-impérialiste. Pourquoi, alors, l’écrasante majorité des groupes et individus fascistes et racistes soutiennent-ils Assad ? Il s’agit notamment de l’ancien leader du KKK David Duke, des manifestants racistes de « Unite the Right » à Charlottesville (2) et de Matthew Heimbach, fondateur de l’ancien Traditionalist Workers Party, parti raciste. Sur le plan international, les fascistes grecs d’Aube dorée et les fascistes italiens de Casa Pound soutiennent Assad.
Mais il n’y a pas que l’extrême droite :
En septembre 2019, le British National Party(BNP) parti ultra-nationaliste britannique a été accueilli par Assad. La semaine suivante, un rassemblement de « gauche » a également été accueilli par Assad. Parmi eux figurent : Rania Khalek, fondatrice du site de propagande russe « Breakthrough News » et Max Blumenthal, tous deux journalistes « indépendants » pro-Assad ; Yasemin Zahra de la campagne US Labor Against War, Paul Larudee, ancien représentant du gouvernement américain en Arabie saoudite et actuellement membre de l’International Solidarity Movement (un groupe de soutien à la Palestine basé aux États-Unis) ; Ajamu Baraka du Green Party et du Black Agenda Report ; Rick Sterling, un agent de Poutine qui est apparu sur la chaîne russe Sputnik News et est un habitué du conspirationniste et pro-Poutine Mintpress ; Anya Parampil, qui écrit pour le site poutiniste Grayzone (3) et a travaillé auparavant pour la chaîne de télévision russe RT ; et Judith Bello, membre de l’United National Antiwar Coalition (UNAC) (4).
Eux aussi soutiennent Assad. Ils font partie de ce réseau poutiniste.
Ukraine
Le même groupe de personnalités d’extrême droite et racistes qui soutiennent Assad soutient également Poutine et défend ou excuse l’invasion de l’Ukraine par la Russie. À droite, on trouve Donald Trump, Tucker Carlson, le raciste America First, David Duke, Matt Heimbach, les suprémacistes virilistes de QAnon, le sénateur républicain américain Tommy Tuberville, Stephen Bannon et le raciste Richard Spencer. C’est la même chose en Europe, où des nationalistes d’extrême droite comme la Française Marine Le Pen ont exprimé à plusieurs reprises leur admiration pour Poutine.
Le mouvement anti-mondialisation de Russie et la « mondialisation »
Mais il ne s’agit pas seulement de l’extrême droite raciste et nationaliste. Un événement qui a vraiment contribué à cristalliser la collaboration de ces forces avec la gauche poutinisée a été la conférence du Mouvement anti-mondialisation de Russie (AGMR – Anti-Globalization Movement of Russia) tenue en décembre 2014. L’AGMR a été fondée par l’agent de Poutine Alexandre Ionov, qui, comme nous le verrons, a depuis lors été très actif dans la politique américaine.
Un programme raciste et nationaliste se cache derrière une opposition de tonalité gauchiste à la « mondialisation » (5) et le soutien à la « multipolarité ». Ce programme ultra nationaliste revient à encourager chaque groupe ethnique et national à chasser tous les membres des autres groupes de leurs « nations » traditionnelles. Il soutient également « l’eurasisme ». Ce concept a été proposé à l’origine par les fascistes européens et, dans le monde d’aujourd’hui, il signifie une Europe dominée par la Russie impérialiste.
Cette conférence AGMR de 2014 a réuni divers fascistes, racistes et nationalistes, notamment la Ligue raciste du Sud, le Mouvement nationaliste du Texas et le parti néo-fasciste italien Millenium. À leurs côtés se trouvaient des membres de la « gauche » poutiniste des États-Unis. Il s’agissait notamment de Margaret Kimberley du Black Agenda Report (BAR) (6) et de la United National Antiwar Coalition (UNAC) ; Joe Iosbaker du Comité pour mettre fin à la répression du FBI et de l’UNAC ; Bill Dores du Centre d’action international : Mo Hannah, militante des droits des femmes; Marina Nova de l’UNAC; et Joe Lombardo, co-coordinateur de l’UNAC. Ils ont publié plusieurs rapports sur la conférence, comme celui-ci de Workers World, et d’autres qui ont depuis été effacés, comme celui-ci de l’International Action Center. Dans aucun de ces rapports, la participation de racistes et de nationalistes d’extrême droite n’est mentionnée.
Aujourd’hui, cette même « gauche » poutiniste s’est jointe à la droite raciste et nationaliste pour défendre de fait l’invasion impérialiste russe de l’Ukraine. Bien qu’ils n’aient pas assisté à cette conférence, d’autres membres de la « gauche » poutiniste ont rejoint ce chœur. Il s’agit notamment de Jill Stein, du Parti Vert, qui a participé à un dîner tristement célèbre à Moscou avec Poutine et le fasciste Michael Flynn. Stein a soutenu Trump contre Hillary Clinton en 2016. Le Black Agenda Report fait également partie de cette « gauche » poutinisée. Il y a aussi Medea Benjamin et Code Pink (7), qui soutiennent également la théocratie iranienne répressive et corrompue. Il existe également le Parti socialiste du peuple africain/Mouvement Uhuru. Ceci n’est qu’un petit échantillon de ces forces.
En 2019, Fashbusters a publié un exposé sur le rôle du multimillionnaire technologique Roy Singham. Singham est lié au parti au pouvoir chinois et représente les intérêts des classes dirigeantes chinoise et russe. Comme vous pouvez le constater, sur une période de trois ans, de 2017 à 2019, Singham a fait don de plus de 100 millions de dollars à plusieurs groupes poutinistes aux États-Unis, le principal d’entre eux étant le Forum du peuple.
Les codirecteurs du Forum du peuple étaient Claudia de la Cruz et Manolo de los Santos. Tous deux sont des membres dirigeants du Parti pour le Socialisme et la Libération (8). De la Cruz a récemment démissionné de son poste de codirecteur du People’s Forum pour devenir le candidat du PSL à la présidence des États-Unis en 2024. Le PSL défend efficacement l’invasion impérialiste russe de l’Ukraine. Cependant, dans son rôle de l’un des principaux groupes s’organisant contre le soutien américain à Israël, il cache ce fait. Il en va de même pour la campagne présidentielle de Claudia de los Santos.
Il a également été démontré qu’Alexandr Ionov, du Mouvement anti-mondialisation de Russie, aidait à financer le Parti socialiste du peuple africain/Mouvement Uhuru, qui soutient l’invasion russe. Pendant ce temps, Ionov aurait financé Maria Butina, qui a rejoint et est devenue active au sein de la raciste National Rifle Association.
Journalistes et universitaires « indépendants de gauche » Il y a aussi des journalistes « indépendants » comme Max Blumenthal, qui fut autrefois un fervent critique d’Assad. Il se rend ensuite à Moscou et revient mystérieusement avec le point de vue opposé. Il y a eu beaucoup de spéculations sur la quantité d’argent qu’il pourrait recevoir du régime Poutine. Parmi les journalistes similaires figurent Rhania Khalek et Chris Hedges, qui ont tous deux travaillé à un moment donné pour la télévision RT de Poutine, liée aux fascistes.
Putine vise le « Sud global » En mars de cette année, le Conseil atlantique a publié un rapport approfondi sur la campagne de Poutine visant à influencer l’opinion publique dans le « Sud global ». Le rapport détaille comment Poutine utilise les mêmes types d’agents et de fronts dans le monde cybernétique pour obtenir du soutien à l’invasion impérialiste russe de l’Ukraine. Le rapport est une révélation.
Nous devons accepter le fait que la « gauche » poutinisée ne peut pas être redressée.
Dans le monde naturel, une espèce peut évoluer sur une certaine voie et lorsque l’environnement change, cette espèce doit disparaître parce qu’elle a évolué trop loin sur cette voie et ne peut pas revenir. Il en va de même de l’évolution de la « gauche » poutiniste. Ils ont franchi un rubicon. Ils ne pourront jamais s’en remettre et un mouvement socialiste entièrement nouveau devra se développer complètement en dehors et en opposition à eux.
Malheureusement, parce que la « gauche » poutinisée a beaucoup d’influence, certains socialistes et d’autres à gauche s’opposent à la propagande poutiniste, mais refusent d’accepter que les poutinistes aient commis plus qu’une « erreur » isolée. Ces militants de gauche font continuellement des compromis et des concessions aux poutinistes parce que la « gauche » poutiniste est plus importante et mieux financée. Les conciliateurs jouent un rôle double et contradictoire. D’une part, ils s’opposent au soutien des poutinistes à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. D’un autre côté, ils refusent de dévoiler les poutinistes tels qu’ils sont réellement. Ils le font parce qu’ils ne reconnaissent pas que la « gauche » poutiniste a trahi le principe fondamental de la solidarité internationale de la classe ouvrière et qu’une fois qu’ils ont commis cette trahison, ils ne peuvent plus revenir en arrière.
Le candidat du Parti Vert à la présidentielle de 2020, Howie Hawkins, en est un exemple. Lors d’un débat avec Margaret Kimberley, il a prétendu que la différence résultait simplement d’une interprétation différente des faits. Il a refusé de révéler le fait que Kimberley avait effectivement collaboré avec des fascistes lors de la conférence du Mouvement anti-mondialisation en Russie d’Alexandre Ionov. Cette incapacité à expliquer les liens de Kimberley aura inévitablement laissé des auditeurs non informés, dans la confusion face à la vaste présentation des « faits alternatifs » de Kimberley, incapables de distinguer qui était quoi.
Il en a été de même pour le débat entre Hawkins et Jill Stein. Il n’y a eu aucune explication sur le lien de Stein avec Poutine, aucune mention, par exemple, de son tristement célèbre dîner à Moscou avec Poutine, Michael Flynn et autres. Hawkins n’a pas non plus mentionné le fait que, lors de sa campagne pour la présidence américaine en 2016, Stein avait effectivement soutenu l’allié de Poutine, Donald Trump.
Lors d’une discussion ultérieure avec l’auteur de ces lignes, Hawkins a expliqué son échec comme étant dû au fait qu’il ne voulait pas couper les ponts avec ces personnes. Bill Fletcher Jr. fait preuve d’une approche similaire lorsqu’il qualifie la gauche poutinisée de « nos amis de gauche » et qu’il dit combien il respecte Medea Benjamin.
Le cas de l’USN (Ukraine Solidarity Network / Réseau de solidarité avec l’Ukraine)
Plusieurs de ceux qui oscillent entre le soutien à l’Ukraine et le maintien des liens avec la « gauche » poutiniste sont des membres dirigeants du Réseau de solidarité avec l’Ukraine (USN). L’USN a récemment publié une déclaration à l’occasion du deuxième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La déclaration ne s’ouvre pas sur une dénonciation de l’invasion ou un appel au soutien à l’Ukraine mais sur une dénonciation del’hypocrisie de Biden soutenant l’Ukraine tout en soutenant Israël. Il est vrai que Biden & Co. font preuve d’hypocrisie dans leur soutien à l’Ukraine, mais même là, le point principal est la lenteur et l’insuffisance de ce soutien militaire. La déclaration de l’USN ne le mentionne pas. Ils ne mentionnent pas non plus que l’USN soutient le droit de l’Ukraine de se procurer des armes auprès de n’importe quelle source disponible. L’accent mis sur l’hypocrisie de Biden est exactement la position adoptée par la gauche poutinisée. À cela s’ajoute l’incapacité de la déclaration à souligner le refus de Biden de fournir toutes les armes dont l’Ukraine a besoin, quand elle en a besoin. Le communiqué mêle cela à une dénonciation des frappes aériennes américaines en Syrie, tout en ignorant le fait que c’est majoritairement la Russie qui a mené de telles frappes depuis 2015 jusqu’à aujourd’hui. Dans l’ensemble, il oscille entre dénoncer Biden et Zelensky et s’opposer à l’invasion malgré eux. L’insistance erronée de la déclaration de l’USN vient de sa tentative de soutenir l’Ukraine sans rompre les liens avec la « gauche » poutiniste.
Cette même réticence erronée à rompre les liens ou à entrer en conflit avec la gauche poutinisée peut également être constatée dans un discours prononcé par Blanca Missé lors d’un rassemblement « Labor for Palestine » (le mouvement ouvrier pour la Palestine) à Oakland début janvier 2024. Blanca, qui est un autre membre dirigeant de l’USN, avait l’occasion idéale de faire le lien entre la guerre contre Gaza, l’occupation de Gaza et l’invasion et l’occupation de l’Ukraine par la Russie. Cependant, établir ce lien l’aurait mise en conflit avec les poutinistes qui avaient organisé l’événement. De toute évidence, elle n’était pas disposée à ce conflit, c’est pourquoi elle n’a jamais mentionné le lien entre Gaza et l’Ukraine.
L’approche compromettante de l’USN s’est également révélée dans plusieurs forums auxquels des membres dirigeants ont participé et, dans un cas, ont même aidé à organiser. Le premier a eu lieu le 29 janvier 2023, dans lequel Bill Fletcher jr. a débattu avec Médée Benjamin à propos de l’Ukraine. Fletcher s’est opposé aux opinions pro-Poutine de Benjamin, mais a en même temps souligné combien il respectait les partisans de Poutine et de la théocratie iranienne. Plus récemment, un groupe « marxiste » a organisé un forum sur le « nouveau » mouvement ouvrier . Les trois intervenants – dont deux sont des membres dirigeants de l’USN – étaient des partisans des bureaucrates syndicaux « progressistes ». Cependant, ce sont les mêmes dirigeants syndicaux qui veillent à ce qu’il n’y ait pas d’alternative socialiste ou ouvrière au Parti démocrate, parti contrôlé par les grandes entreprises et qui soutient Israël. Ces dirigeants syndicaux sont aux mains du Parti démocrate et constituent donc un obstacle à l’organisation politique socialiste et de gauche au sein des syndicats. Ces dirigeants ne devraient pas être félicités. Aucun des représentants présents à ce forum n’a non plus mentionné la question du mouvement ouvrier aux États-Unis et l’Ukraine. Le troisième était un forum : Axe de réaction : Poutine et l’extrême droite mondiale . L’un des intervenants, John Feffer, a minimisé les liens de Poutine avec l’extrême droite mondiale, et aucun autre ne l’a contredit. Blanca Missé, une autre membre éminente de l’USN, était également l’une des oratrices. Elle et l’ensemble des intervenants ont complètement échoué à aborder la poutinisation de la gauche, qui était censée être le sujet central du forum. Ce faisant, Blanca Missé a assuré qu’elle ne s’opposerait pas à cette « gauche » poutinisée.
Des différences au sein d’une campagne comme celle visant à défendre l’Ukraine existeront inévitablement. Il faut en discuter ouvertement, sinon les divergences surgiront par une entrée dérobée.
Les racines de la dégénérescence du mouvement socialiste aux États-Unis
Dans le passé, le mouvement socialiste a joué un rôle important dans le mouvement ouvrier américain, et il est donc important de comprendre les racines de sa dégénérescence actuelle. Voici quelques points généraux :
- En raison de la manière spécifique dont le capitalisme s’est développé aux États-Unis, la conscience de classe a toujours eu tendance à être un peu plus faible ici qu’ailleurs. Dans le même temps, le pragmatisme (recherche de raccourcis faciles et « pratiques ») et l’anti-intellectualisme ont tendance à y être plus forts. Cela a ouvert la voie aux mouvements populistes de gauche pour leur transformation en populisme d’extrême droite, y compris raciste.
- La perversion de la Révolution russe et la montée du stalinisme ont eu un impact désastreux. D’une part, cela a encore induit en erreur et même trahi le socialisme. D’un autre côté, cela a contribué à isoler davantage non seulement les partisans de la bureaucratie soviétique, mais aussi tous les socialistes dans la classe ouvrière.
- Une fois isolés de la classe ouvrière américaine, il était inévitable que ces socialistes soient isolés de la classe ouvrière internationale. Cela signifie qu’ils ne voient pas la classe ouvrière de l’ancien monde colonial comme autre chose que des objets passifs plutôt que comme des sujets de l’histoire. Cela signifie également qu’ils ne tiennent pas compte de l’expérience réelle vécue par les masses ouvrières et qu’ils n’écoutent pas leurs voix.
- L’un des effets du stalinisme a été d’inscrire dans le mouvement socialiste la priorité mise sur « l’opposition à l’impérialisme américain » à l’exclusion de tout le reste, y compris la lutte des classes en dehors des États-Unis. Le résultat fut que les socialistes de tous bords avaient tendance à s’opposer automatiquement à tout ce que soutenait le gouvernement américain et à soutenir tout ce que défendaient les rivaux impérialistes du capitalisme américain comme Poutine. Cela a été un facteur important dans leur soutien ou leur défense effective apportée à Assad et à l’invasion de l’Ukraine.
Pour une explication plus approfondie, voir cet article sur les idées fascistes à gauche .
Une future régénération du mouvement socialiste
Un mouvement socialiste sain sera créé par des développements objectifs. L’un de ces développements est la guerre génocidaire menée par Israël à Gaza. Cela amène toute une couche des jeunes générations à l’activité politique. Cette jeune génération apportera de nouvelles idées et positions au mouvement. En raison des sombres perspectives économiques et du fait que l’ancienne bureaucratie soviétique, qui se présentait faussement sous le nom de « socialisme », a disparu, la jeune génération est bien plus ouverte aux idées socialistes.
De plus, en raison de la mondialisation du capitalisme et de la crise climatique – qui est une crise mondiale s’il en est – la nouvelle génération d’activistes politiques de gauche a tendance à avoir une vision fortement internationaliste. Ils apporteront également au mouvement une libération de bon nombre des vieux préjugés capitalistes. Cela comprend une émancipation plus profonde vis à vis de la suprématie masculine et du carcan de genre imposé par le capitalisme, ainsi que du traitement validiste des personnes handicapées. De cette manière, ils ajouteront beaucoup aux vieilles traditions socialistes.
Ces traditions socialistes perdurent, même si de nombreuses générations plus âgées se sont ralliées au poutinisme, ont adopté une attitude arrogante ou ont complètement abandonné la lutte. Mais si ceux qui maintiennent encore ces anciennes traditions peuvent apprendre des jeunes générations tout en leur apportant le meilleur des vieilles traditions, cela sera extrêmement positif.
Il est naturel d’introduire dans le mouvement de solidarité avec la Palestine la question de l’invasion et de l’occupation de l’Ukraine. Il est tout aussi facile et nécessaire d’aborder la question de la nécessité de construire un parti de masse de la classe ouvrière opposé aux Républicains et aux Démocrates.
Le fait que des conditions objectives soient nécessaires pour créer un nouveau mouvement socialiste plus sain ne signifie pas que nous pouvons simplement attendre que celui-ci se développe tout seul. Au contraire. Nous pouvons jouer un rôle modeste mais vital en aidant à préparer le terrain pour ces évolutions.
Les socialistes et les travailleurs du monde entier ont beaucoup à apprendre les uns des autres. Il en va de même pour les générations plus âgées – ou du moins pour les quelques rares personnes qui ont maintenu l’étendard de l’indépendance de la classe ouvrière et de la solidarité internationale de la classe ouvrière – et pour les jeunes générations nées dans un monde très différent. Le meilleur des vieilles traditions socialistes et ouvrières ne doit pas être écarté. La combinaison du meilleur des traditions avec ce qu’offrent les nouvelles générations peut jouer un rôle essentiel dans la reconstruction d’un nouveau mouvement socialiste dynamique, basé avant tout sur la solidarité internationale de la classe ouvrière. Même si ce sont des événements objectifs qui créeront un nouveau mouvement, cette combinaison peut et doit aider à préparer le terrain. En hommage à ceux qui nous ont précédés et par souci de ceux qui sont encore à venir – y compris toutes les espèces de la planète – nous n’avons d’autre choix que de poursuivre ce processus et de lutter ensemble.
Lectures complémentaires
- Voici une version beaucoup plus détaillée de ce même article.
- Voici un lien vers une brochure d’Oakland Socialist : Poutine, Assad et le désastre syrien. Celle-ci explique l’évolution politique du régime Poutine et de ses premiers supporters de « gauche » aux États-Unis.
- Voici un lien vers mon article S’opposer aux apologistes de Poutine – un parcours personnel. Même si je n’ai jamais été un apologiste de Poutine, ma pensée a changé au fil du temps. Cet article explique pourquoi et comment.
Notes des éditeurs
1) Dans le contexte US, le terme gauche englobe aussi bien l’aile libérale (au sens politique en usage dans le mode anglo-saxon) dans le parti démocrate que la gauche en dehors de ce parti et en relation avec la tradition de gauche (socialiste, communiste, révolutionnaire) telle qu’on l’entend en Europe. Ici gauche socialiste doit s’entendre dans le sens européen de gauche (des réformistes social-démocrates à la gauche radicale).
2) A Charlottesville (Virginie – USA) en août 2017, un face à face violent a opposé les manifestants racistes, mobilisés sous le prétexte de la défense d’une statue à la gloire d’un général sudiste, et des contre-manifestants anti-racistes et de gauche. Un raciste a tué une manifestante en lançant son véhicule contre un cortège anti-raciste et antifa.
3) Grayzone est un site particulièrement important dans ce paysage politico-médiatique : se présentant comme anti-impérialiste, il sert à recycler auprès d’un public de gauche des thématiques d’extrême droite « anti-système ». Voir l’article de Dan La Botz « Contre les calomnies campistes » de 2019.
4) L’UNAC proclame « combattre les guerres à l’étranger comme à domicile », elle présente une façade tout ce qu’il y a de plus gauche mais sa ligne basée sur le principe « ceux qui sont les ennemis des USA sont nos amis », a commencé à dérailler sérieusement à partir du soulèvement populaire en Syrie où les diverses composantes se voulant révolutionnaires (PSL, Workers World Party, Socialist Action, Freedom Road Socialist Organization, etc …) ont pris fait et cause pour le régime assassin de Bachar présenté comme une victime d’une intervention US.
5) L’AGMR – Anti-Globalization Movement of Russia – prétend agir « contre la domination mondiale des sociétés transnationales et des institutions commerciales et financières supranationales ». Il est financé par l’État russe et comprend parmi ses membres honoraires Bashar Al-assad et Mahmoud Ahmadinejad. Son créateur et animateur Alexandre Ionov affiche sans complexe son vote Trump.
6) Black Agenda Report se présente comme un média fournissant « des informations, des commentaires et des analyses depuis un point de vue noir de gauche ».
7) Code Pink se présente comme un groupe féministe pacifiste (Code rose : femmes pour la paix) qui de l’opposition à la guerre en Irak (2003) est passé du soutien à Bachar Al-assad présenté comme victime d’une intervention US. Dès 2014, Code Pink a pris le parti de Poutine dans le conflit ukrainien, portant la demande de cessez-feu et imputant le conflit « à l’OTAN ».
Medea Benjamin est une dirigeante de premier plan de Code Pink. Après de nombreuses années de militantisme alter-mondialiste, elle vire au campisme, menant une campagne « pacifiste » au profit du gouvernement des mollahs iraniens au mépris des opposants et des femmes iraniennes subissant la répression du régime.
8) Le PSL (Party for Socialism and Liberation) et le Workers World Party sont deux partis frères ennemis issu de la même tradition politique créée par Sam Marcy (1911-1998) et Vince Copeland (1915-1993). Marcy et Copeland ont été membres du SWP des années 40 jusqu’à 1956. La fraction de Marcy a soutenu l’intervention soviétique contre la révolution hongroise et fondait le WWP en 1959. Durant les années 60, celui-ci se construisit dans la radicalisation étudiante de l’époque avec une orientation ultra-gauchiste priorisant une intervention anti-raciste et anti-fasciste. Son idéologie est fondée sur un campisme célébrant Cuba, la Chine, le Vietnam et la Corée du Nord comme phares de l’anti-impérialisme. Le PSL est né d’une scission en 2004 et présente le même programme porté par d’autres gens. En 2020, le WWP a soutenu Loukachenko contre le mouvement démocratique accusé d’être « contre-révolutionnaire » et soutenu par « les fascistes du Maïdan et l’impérialisme US ». Sans surprise, PSL et WWP soutiennent la guerre de Poutine contre l’Ukraine dès l’annexion de la Crimée en 2014.
04.05.2024 à 10:34
De l’invisibilité de la lutte du peuple ukrainien dans l’interview de Rima Hassan accordé à Politis le 23 avril, par Ghislaine Zaparty.
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Dans un long interview accordé à Politis, Rima Hassan, en position éligible sur la liste LFI aux européennes, développe longuement les raisons de son engagement : « Les Écologistes m’avaient proposé de venir sur leur liste, mais en position non éligible. Avec LFI, je peux espérer défendre directement mes dossiers sur la scène européenne » .
Et d’ajouter « il ne s’agit pas seulement de la question palestinienne… J ‘ai par exemple soutenu les travaux de Raphaël Glucksmann sur le génocide des Ouïgours. Fort heureusement, on ne lui a jamais dit que ce n’était pas un enjeu européen. Or la question palestinienne est mille fois plus européenne que celle des Ouïgours. »
De la souffrance du peuple ukrainien, peuple européen s’il en est, de son courage héroïque, de ses luttes sociales et de sa résistance à l’oppresseur russe, de sa défense des droits inaliénables des femmes et des personnes LGBT, silence assourdissant de la candidate.
Que dire à Rima Hassan?
Que les luttes d’émancipation des peuples face à un oppresseur impérialiste, quel qu’il soit, qui cherche à asseoir sa domination tant économique que politique, ne sont pas hiérarchisables.
Que ces luttes de libération font partie d’un tout géopolitique, d’une compréhension globale de la situation internationale.
Qu’en France, dans la mouvance qui émarge traditionnellement à gauche, un désaccord de fond persiste entre une « solidarité internationale sélective » et l’exigence d’une solidarité effective, agissante envers tous les peuples opprimés quelle que soit la puissance opprimante.
Et qu’il est fortement souhaitable de dessiner correctement à gauche les contours d’une solidarité de classe, sans faille, indispensable aux peuples subissant une oppression impérialiste, d’où qu’elle vienne.
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