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Julien HERVIEUX
Qu'il est bon d'être mauvais

UN ODIEUX CONNARD


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08.08.2025 à 14:39

Supermal

Un odieux connard

Le nom de Superman est, dans les comics, un symbole d’espoir. Dans la vie de tous les jours, c’est plutôt un nom que vous susurrez à l’oreille de geeks pour […]
Texte intégral (7832 mots)

Le nom de Superman est, dans les comics, un symbole d’espoir.

Dans la vie de tous les jours, c’est plutôt un nom que vous susurrez à l’oreille de geeks pour les voir se mettre à trembler. Ils changent alors de couleur, arrachent leurs t-shirts Évangélion et exhibant fièrement leurs tatouages écrits en elfique, se mettent sur la gueule. Vous les entendrez alors vociférer sur Zack Snyder, l’édition ultra-longue-director’s cut de tel film incluant l’homme au slip rouge, la compareront à la dernière réalisation de James Gunn, et tout cela pendant que d’autres agiteront les comics parce que « C’est pas fidèle au livre, mécréants !« .

De manière générale, c’est le moment où vous réaliserez que vous n’en avez cordialement rien à foutre, puisque bon, Superman, c’est quand même l’histoire d’un boy scout volant qui a tous les superpouvoirs ou presque, et règle tous les problèmes à coups de super patates dans la bouche ou de lasers magiques. J’entends d’ici des voix s’élever en grognant pour me dire que pas du tout mais permettez-moi de vous inviter à aller vous chamailler avec les autres, là-bas. Très joli tatouage elfique d’ailleurs, si je puis me permettre.

Car pour notre part, il n’y aura nulle comparaison. Ici, mes bons, nous allons simplement passer en revue le dernier Superman, de James Gunn.

Alors, quelqu’un va-t-il enfin réussir à écrire une histoire qui ne soit pas complètement débile ?

Ni une, ni deux : spoilons, mes bons !


L’affiche : deux films de suite sans explosions ni débris ? Il se passe quelque chose d’étrange par ici.

Notre chef-d’œuvre commence dans l’Arctique, alors qu’un petit texte à l’écran nous propose un peu de contexte. Ainsi, cela fait 30 ans que la Terre a connaissance des « métahumains », ces gens avec des pouvoirs plus ou moins scandaleux (comme celui de donner la Légion d’honneur à n’importe qui). Et depuis quelques années, l’un d’eux s’est fait connaître comme étant le plus puissant de tous : Superman. Qui se sert de sa force pour empêcher des braquages, stopper des voleurs de sac à main, mais en chie toujours comme un âne pour comprendre ce que c’est que cette histoire de « fraude fiscale » (apparemment, ça ne se résout pas avec des yeux lasers). Ah, si, dernièrement, il a empêché un conflit entre le Communistan et le Pauvristan. Non, ce n’est pas pareil, bande de mauvaises langues.

Seulement, ça a eu des conséquences. Ainsi, alors que Superman se promenait tranquillement dans Métropolis, un métahumain du Communistan est venu le trouver et lui expliquer sa façon de penser à coups de poings. Et pour la première fois… Superman a perdu. Et voilà comment notre super-homme s’écrase, comme une bouse, au milieu de l’Arctique.

– Aïe, constate-t-il finement.

Et il a raison, puisqu’il a en effet tellement bobo qu’il est incapable de se mouvoir. Mais alors, que faire, lorsque l’on est seul et amoché au pays des glaces ? Si n’importe quel Russe bourré pourrait proposer 712 réponses différentes, Superman a lui une option plus étonnante : il siffle. Et devinez qui ça attire ?

Superkiki.

Laissez-moi vous parler de Superkiki. Car ainsi, un jour qu’un auteur de comics était probablement lui aussi bien bourré, il a décidé d’ajouter à Superman… un chien. Avec les mêmes pouvoirs et la même cape (non, pas le même slip, sinon il pourrait moins s’en prendre aux lampadaires), sauf que hop, c’est un chien. Un concept ridicule, mais quelqu’un a eu l’idée de l’ajouter dans le film. Et voici donc Superkiki, le petit chien avec une cape à la con, qui fonce au milieu des glaces.

– Superkiki… tu dois m’aider… je suis blessé…

Après s’être vertement branlé contre la jambe de Superman (ça reste un chien), Superkiki traîne donc notre héros jusqu’à une forteresse de glace cachée. La fameuse Forteresse de Solitude, où Superman cache tous ses secrets, comme des restes de la navette avec laquelle il est arrivé sur Terre, l’ordinateur qui contient le dernier message de ses parents, ses slips de rechange, et toute une armée de robots à son service qui s’empressent de lui faire prendre un bon bain de soleil concentré, car comme chacun sait, Superman tire son énergie du soleil. Et ainsi, hop hop, le revoilà chaud patate pour retourner se battre. Avant de partir, il écoute une dernière fois le message de ses parents pour se donner du courage.

– Tu es notre fils, notre espoir et le réceptacle de notre amour. Nous t’envoyons à l’abri, sur Terre, où tu pourras faire le bien… scrouiscrouiscroui.

Alors, le père de notre héros ne dit pas texto « scrouiscrouiscroui« , c’est simplement que le message est endommagé, il n’y a donc que la première partie. Mais c’est bien suffisant pour que Superman se sente investi d’une mission sacrée d’aider les humains à ne pas se taper, voler, jeter leurs cigarettes par la fenêtre ou mettent leur clignotant sur les ronds-points, bordel, et reparte à fond les ballons direction Métropolis pour casser la gueule de Super-Communiste. Seulement, pas de chance pour lui… il re-perd. Et finit au sol, pendant que Super-Communiste délivre son message :

– CAPITALISME… KAKA.

Une réflexion si profonde qu’on la croirait sortie de Twitch, et c’est sur ces quelques mots que Super-Communiste s’enfuit. Certes, mais où ? Eh bien… dans un camp super secret. Un camp super secret situé JUSTE à côté de Métropolis, en vue des tours de la ville, et avec d’énormes drapeaux qui claquent au vent « LUTHORCORP ».

Que ? Mais ?! MAIS ENFIN ?!

Voilà, le film pourrait s’arrêter là, n’importe quel habitant de la ville pouvant voir par sa fenêtre que « Hééé, attendez, en fait, Super-Communiste, c’est visiblement un employé de Luthorcorp ! ». Oui, je suis sérieux. Son camp secret a bien des drapeaux à son nom qui claquent au vent, en vue de la ville. Mais qu’importe, et suivons Super-Communiste qui, sur place, retire son costume et s’avère… en avoir un autre en-dessous. Celui d’Ultraman, un métahumain masqué au service de Luthorcorp. Et le brave Ultraman va rejoindre son patron directement dans son bureau grâce à un petit téléporteur qui se trouve dans le camp. Le diabolique Lex Luthor , propriétaire de la firme éponyme, l’accueille à bras ouverts.

– Tu as bien travaillé, Ultraman ! Grâce à la grosse peignée que tu as mis à Superman, il a été forcé de faire étape dans sa Forteresse de Solitude. Et nous en avons profité pour la localiser ! J’ai envoyé sur place Nanonana, la nana métahumaine pleine de nanomachines à mon service, pour vérifier. Et c’est bon, c’est bien là. Regarde, j’ai fait une jolie croix sur ma carte. Je pense que ça pourra nous servir. Hohoho… HOHOHOHOHO !

Et après avoir éclaté d’un rire diabolique et lourdement souligné l’importance de cette information, Lex Luthor laisse le film reprendre son cours.

Ainsi, après avoir pris sa fessée, Superman s’est tout de même bien remis, merci pour lui (il a de la crème pour cucu botté). Il a donc repris son déguisement civil de Clark Kent, journaliste au Daily Planet, où il est en couple depuis quelques mois avec une autre journaliste, Loïs Lane. Et tout le monde discute des dernières aventures de Superman contre Super-Communiste.

– Vous avez vu ? Le Communistan dit que Super-Communiste, c’est pas eux ! lance un journaliste.
– N’empêche qu’il a bien mis sa rouste à Superman, ajoute un autre.
– HÉHO ! ÇA VA ALLER OUI ? intervient peu subtilement Clark Kent. Superman s’est bien battu ! J’en sais quelque chose car je suis…
– Vous avez entendu ? La bataille a fait pour 27 millions de dégâts matériels, j’espère que Superman a un super-portefeuille. Clark, pardon, tu allais dire quelque chose ?
– Je… ahem, non, rien.

Mais pendant qu’il sifflote, ailleurs, Lex Luthor n’est pas resté inactif. Car il a obtenu une réunion au Pentagone pour discuter avec les généraux américains.

– Messieurs, Luthorcorp peut vous proposer ses services. J’ai formé une armée d’experts capables de maîtriser des métahumains. Mes deux meilleurs éléments étant bien sûr Nanonana et Ultraman. Et je vous propose leurs services. Par exemple… POUR STOPPER SUPERMAN !
– Mais ? Mais enfin, pourquoi voudrions nous cela ? C’est comme un policier, mais plus efficace et qu’en plus, on ne paie pas.
– Oui mais euh… il… euh… il est HORS DE CONTRÔLE ! Il agit à son bon vouloir !
– Vous voulez dire, un peu comme des métahumains qui obéiraient à une compagnie privée, disons, Luthorcorp ? Sauf que Superman est tout seul et lui au moins ne vend pas son cul au plus offrant ?
– Ah merde oui, j’avoue que mes arguments sont un peu nazes vu ma situation.
– Accessoirement, en tant que multimilliardaire, logiquement, quand vous voyez un superflic qui arrête les braqueurs de la banque où vous planquez vos milliards, vous devez plutôt être de son côté que de dépenser des fortunes pour l’empêcher de faire ça.
– Je… euh… ah merde. Attendez, le script… pourquoi un multimilliardaire voudrait se ruiner en complots pour emmerder Superman… ah, voilà !

Lex Luthor s’éclaircit la voix.

Lex Luthor en a assez de ces gens qui ont trop de pouvoir et ne sont contrôlés par aucun gouvernement ! Comme les multimilliardai… ah merde. Que fait cette balle dans son pied ?

– Il a empêché une guerre entre le Communistan et le Pauvristan ! Il se permet de s’occuper de questions internationales qui lui échappent !
– Et votre société vendant des armes, j’imagine que ça vous arrangerait que Superman arrête de maintenir la paix, hmmm ?

C’est vraiment le propos. On voit bien que c’est un film : dans quel univers le Pentagone trouve-t-il que vendre des armes, c’est mal ? Mais passons, car on voit donc l’intérêt de Lex Luthor.

– Bon, écoutez m’sieur Luthor, voilà ce qu’on vous propose. Vous nous trouvez UNE bonne raison qu’il faut arrêter Superman, et on vous soutiendra sur le sujet.
– Super, bande de blair… je veux dire, très bien !

Et Lex Luthor sait exactement où fouiner : maintenant qu’il a localisé la Forteresse de Solitude de Superman, il n’a plus qu’à s’y rendre. Et sur place, Ultraman défonce tous les robots sur son chemin, pendant que Nanonana neutralise Superkiki (en matérialisant une nanopantoufle un peu allumeuse), avant de pirater l’ordinateur de Superman. Et non seulement elle parvient à y trouver le message de ses parents… mais même à réparer la partie manquante ! Lex Luthor est curieux.

– Super ! Alors, qu’est-ce que ça dit ?
– C’est-à-dire qu’ils parlent dans une langue extraterrestre. Donc pour moi ils disent juste « Wagou wagou lolilol ».
– Bon, on va dire que nos linguistes qui n’ont jamais entendu un seul mot de cette langue peuvent tout décoder en 0,3s.
– Oui, un peu comme moi qui pirate un ordinateur alien et parvient à réparer des données dont j’ignore tout ! Il devait être compatible Windows, un peu comme dans Independance Day.

Quand on cite Independance Day, en général, c’est que ça va mal.

Mais au fait, que fait Superman pendant ce temps ? Eh bien ma foi, il est bien occupé. D’abord, parce que Loïs Lane a décidé, pour s’amuser, de l’interviewer en privé entre deux bisous. Sauf que telle une journaliste moderne, ses questions sont consternantes du genre « QUE PENSEZ-VOUS DE CES MESSAGES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX ?« . Ah, oui, faire des interviews où on demande ce que l’on pense du tweet de @JeanBatdu12 « Superman = caca », le journalisme contemporain est en effet plutôt bien représenté dans ce film. Superman lui-même en a un peu marre, et ça tombe bien, car au même moment, un monstre géant attaque la ville. Monstre géant sorti tout droit des laboratoires de Luthorcorp, justement pour occuper Superman pendant qu’on fouille sa Forteresse de Solitude.

Vous me direz « Mais attendez, Lex Luthor n’a pas peur de se griller ? Les autorités doivent quand même vaguement enquêter sur les menaces géantes qui ravagent leurs villes, non ? Et puis comment Lex sait-il que le monstre ne va pas lui ratiboiser ses propriétés ? »

Eeeeeeh bien… oh, regardez ! Derrière vous, un singe à trois têtes !

Voilà. Maintenant que vous avez perdu le fil de vos pensées, passons à la bagarre contre le monstre géant. Qui d’ailleurs, est parsemée de scènes où Superman va sauver quelqu’un avant qu’il ne se fasse écraser (une personne ou même un chien ou un écureuil, si, si). Et c’est là qu’il me faut souligner un truc fabuleux : durant tout le film, quand la ville est parcourue d’explosions dues à Super-Communiste ou autre monstre géant… les gens s’en cognent. Ah non, vraiment. Par exemple, on voit les gens regarder tout ça depuis leurs bureaux sans bouger. Dans les rues, des vendeurs continuent de servir des putains de hot-dogs (c’est vital !) à dix mètres des pieds du monstre. Et, oui, les gens font la queue pour acheter. Même la télévision locale fait ses titres sur des sujets qui n’ont rien à voir ! Oui, bon, un monstre géant attaque la ville. Mais saviez-vous combien coûtait la rentrée cette année ?

Vraiment.

Ça n’a donc aucun sens, et en tout cas sachez que la même scène se répète en boucle, à savoir :

– Des gens qui n’avaient rien à foutre là (par exemple, ils continuaient leur réunion en pleine attaque) sont soudain en danger
– Tous parviennent à s’enfuir sauf Jeannine/Roger/Rex le chien
– Superman n’a qu’une seule personne à sauver

Oui, même si un immeuble entier s’effondre, sachez-le, il n’y aura jamais plus d’UNE personne en danger à la fois. C’est vraiment pourr… pratique.

En tous les cas, Superman voit soudain arriver à sa rescousse trois autres justiciers : Mr Terrific, un crack des technologies avec une armée de drones, Green Lantern, et la Fauconne. Ensemble, ils savatent lourdement le monstre, même si Superman est triste car ils ont tué le bestiau au lieu de le capturer. Hélas, il n’a pas le temps de verser une super-larmichette, car la télévision locale, qui n’en a donc toujours rien à branler d’une espèce d’Axolotl de 100 mètres de haut qui crache du feu, décide que ayé, ils ont une information urgente, et la diffusent sur tous les écrans et téléphones du coin.

– Nous recevons à l’instant une information cruciale : Superman a été envoyé sur Terre avec un message de ses parents. Il a été décodé en entier et envoyé à nos journalistes… et le voici !

On voit alors l’hologramme vu plus tôt dans le film, des parents de notre héros, débiter la même chose :

– Tu es notre fils, notre espoir et le réceptacle de notre amour. Nous t’envoyons à l’abri, sur Terre, où tu pourras faire le bien…

Sauf qu’au lieu de faire « scrouiscrouiscroui », ça continue !

– « … au milieu de ces gros connards d’humains. Qui sont de petites merdes, laisse-moi te le dire. Alors tu les savates, tu les domines, et n’oublie pas de te faire un gros harem pour transmettre tes gènes. Maintenant, papa va te montrer comment enfiler une capote pour les cas où tu… »

Superman s’arrête là. Et il est choqué : lui qui avait toujours pensé qu’on l’avait envoyé sur Terre faire le bien… en fait, il devait la conquérir ? Il est méchant ? Tous les gens qu’il vient de sauver le regardent, un peu effrayés… avant de se mettre à l’insulter. Oui. Personnellement, j’aurais surtout demandé par quel miracle la première partie du message, celle non-endommagée, était par un incroyable hasard uniquement positive et bienveillante, alors que PILE après la coupure, ça tournait en « Monte ton Reich et utilise ton zboub, mon fils ! ». Le changement de ton, brutal, arrivait pile au bon moment, dis donc. Le hasard.

Les gens qu’il vient de sauver UNE seconde plus tôt l’insultent tous et lui jettent des trucs sur la gueule. Non, ils n’ont même pas eu une vague demi-seconde de doute. Le type qui sauve la ville tous les jours depuis 3 ans est un nazi, ils l’ont lu sur Blast.

Cependant, Superman finit, après un fort long moment, par se poser la bonne question.

– Mais attends… d’où ils ont eu accès au message de mes parents ?

Et Superman de s’envoler pour foncer à la Forteresse de Solitude qu’il trouve grande ouverte, les robots savatés, et l’ordinateur un peu pété. Quant à Superkiki, il a disparu ! Superman qui a vu à la télévision que la source de ces révélations n’était autre que ce p’tit bâtard de Lex Luthor, fonce donc jusqu’à ses bureaux, très en colère, mais Lex Luthor prétend ne rien savoir.

– Mais ? Que voulez-vous Superman ?
– Je sais que tu es allé dans ma Forteresse de Solitude voler mes secrets !
– Forteresse de Solitude ? Qu’est-ce donc, Superman ?
– Eh bien, comme son nom l’indique c’est l’endroit où je me rends pour être tranquille pour caresser mon Superkiki.
– …
– … attendez, je crois que j’ai mal choisi mes mots, on peut recommencer cette conversation ?
– Non. Et puis bon,  je ne sais rien… en plus, ça se verrait si je mentais. Parce que c’est supposé être arrivé il y a quoi ? Une heure ? Deux ? Et on m’a vu me promener dans l’Arctique avec mon crâne chauve sans même un bonnet. Alors si j’y étais allé, pensez bien que j’aurais la tête en train de peler, les oreilles plus rouges que ta cape, et que de manière générale, tu aurais quelques indices, surtout avec ta super vue !
– Sauf si nous sommes dans un de ces films où tout le monde peut se promener au milieu des glaces en slip sans aucun problème à cause d’une réalisation à la ramasse !

Et en effet.

Superman ne peut rien prouver. Mais maintenant, le monde entier se méfie de lui. Aussi décide-t-il de se rendre aux autorités afin qu’ils décident de ce qu’il faut faire. Et la réponse est simple : comme le Pentagone l’avait promis à Luthor, maintenant… ils le soutiennent pour arrêter Superman. Et lui confient sa garde, car Luthor lui a préparé une petite prison. Une prison accessible uniquement par téléporteur car elle se situe dans…

Un univers parallèle créé par Lex Luthor.

– Attendez ?! s’exclame Superman. Vous avez un univers parallèle rien qu’à vous ?
– Oh, oui, j’ai répliqué le Big Bang, et paf pouf, voilà, j’ai une dimension rien qu’à moi. Pourquoi, c’est important ?
– Que… mec. Tu es multimilliardaire. Tu as des ressources illimitées grâce à ton propre univers, et tu fais des complots à deux balles pour ?
– M’enrichir !
– Ressources. Illimitées.
– Ah oui, merde.

Voilà. Donc ça n’a aucun sens. Mais si vous voulez encore moins de sens, Lex Luthor a aussi dépensé une fortune pour avoir une armée de singes génétiquement modifiés pour troller Superman sur les réseaux sociaux (si, si). Alors que chacun sait qu’il suffit d’un post Reddit pour avoir des milliers de gens qui le feront gratuitement. Ah, et tant qu’à faire n’importe quoi, on découvre aussi que Lex Luthor a enfermé des milliers de gens qu’il n’aimait pas dans cette dimension parallèle. Dont ses ex-copines. On va dire que 100% de ces gens n’avaient aucune famille qui les cherchait, et que faire disparaître des milliers de gens pour les enfermer dans une dimension parallèle, c’est un truc qui n’attire pas du tout l’attention.

– Vous savez, plus ça avance, plus je trouve ça con.
– Silence, Superman !
– Non mais regardez, même votre prison : ce sont juste des cubes en verre de 2m de côté. Avec à l’intérieur… rien. Ils font comment les gens, pour boire ? Faire popo ? Dodo ?
– Non mais je… raaaah, Superman, arrêtez ! Vous êtes chiant à la fin ! Tenez, pour vous calmer, je vais vous enfermer avec l’homme-élément. Un mec qui peut se transformer en n’importe quel élément… même la kryptonite ! Comme ça, tu vas rester tout faible, hahaha !
– Ouille ! Aille ! Ça kryptopique ! Mais attendez, le mec doit rester enfermé avec moi, alors ?
– Euh… oui.
– Mais comment vous le forcez à ça ?
– Eh bien en… enfermant son bébé dans un cube juste en face de lui. Avec un mec qui exécutera son bébé s’il n’obéit pas.
– Attendez… donc pour m’enfermer, vous enfermez un mec avec moi, pour l’enfermer, vous enfermez un bébé, et pour enfermer ce bébé, vous enfermez un de vos employés qui… vous avez enfermé qui pour qu’il accepte ? Non parce qu’apparemment, à chaque enfermement, votre solution, c’est d’enfermer quelqu’un de plus ?
– FERMEUTABOUCHEUUUUH !

Et Lex Luthor de laisser Superman avec l’homme-élément, que nous appellerons Korben Dallas. Un personnage pas bien malin, puisque sitôt Lex Luthor parti, Superman lui fait remarquer un détail.

– Vous savez que si vous arrêtiez deux secondes d’être l’homme-kryptonite, je pourrais m’envoler, aller chercher votre fils et vous libérer tous les deux ?
– SILEEEEENCE !
– Ah.

Car, non, Korben Dallas n’a pas envie de sauver son fils, ni son cul, là, de suite, alors qu’on vient de l’enfermer avec la solution. Mais alors, qu’est-ce qui va tout changer ? Une longue discussion ? Une menace trop poussée sur son enfant ? Un accident quelconque ? Non.

Lex Luthor revient… avec un vendeur de hot-dogs.

Si, si. Vous savez, les mecs qui continuent à vendre pendant que c’est l’apocalypse à Métropolis ? Eh bien il en a ramené un, et le menace d’un flingue, devant Superman.

– Superman ! Regarde, c’est Pajit, le vendeur de hot-dogs !
– Mais ?
– Il t’a vendu un hot-dog, une fois !
– Euh… oui et ?
– Eeeeeh bien parle ! Dis-moi tous tes secrets où je le tue !
– C’est-à-dire que… vous avez aussi emprisonné Superkiki, non ?
– Oui, on l’a enfermé ailleurs.
– Alors pourquoi vous vous êtes emmerdé à kidnapper le type à qui j’ai acheté un hot-dog une fois dans ma vie alors que vous aviez un otage bien plus cher à mes yeux déjà sous votre petite main potelée ?
– … euh… PAN !

Alors non, dans le film, Superman ne fait pas remarquer à quel point c’est con. Par contre, Pajit se prend bien une balle dans la tête. Et… ça fait pleurer Korben Dallas !

– Ooooh ! Il a tué ce vendeur de hot-dogs !
– Pardon ?
– Oui, Superman… ça m’attriste tellement !
– Ah. Euh. Donc, le truc qui va vous faire changer d’avis, c’est d’avoir vu Lex Luthor tuer un mec que vous n’aviez jamais vu ?
– Voilà ! Moi, Korben Dallas, j’arrête de faire de le kryptonite, et à la place, je fais un soleil pour te soigneeeeer !

Et pouf pouf, il le fait. On appréciera les figurants des cages autour à qui personne n’a expliqué ce qu’il se passait, on leur a juste dit « Faites les gens aveuglés par la lumière », donc ils se cachent un peu les yeux, mais tous regardent quand même dans la direction du soleil. Au lieu de, je ne sais pas moi, se tourner ?

Mais hop ! Superman retrouve sa force, s’échappe de sa cage, vole jusqu’à celle de Bébé Dallas, claque le type qui le retenait (et qui a tout vu, même le moment du soleil, mais n’a donc strictement rien fait, il s’est contenté de baver au lieu de, je ne sais pas, appeler ses collègues de Luthorcorp ? Menacer le bébé, soit exactement la raison de sa présence ?), puis s’ensuit une scène d’action longuette où notre héros doit affronter les gardes de Lex Luthor, les dangers de la dimension parallèle (dont un trou noir), libérer Superkiki, et regagner la sortie, où l’attendent… Mr Terrific et Loïs Lane !

Superman est tout content, mais a tout de même une question.

– Comment nous avez-vous retrouvés ?
– Alors déjà, il y a le camp secret avec des drapeaux « LUTHORCORP » juste devant Métropolis.
– Hmmmoui mais ça d’après le script, c’est discret. Donc quoi d’autre ?
– Ah ! Eh bien, Superman, tu sais que je suis journaliste, n’est-ce pas ?
– Oui, tu fais des interviews à base de « Réagissez à ces tweets ».
– Voilà ! Donc un de mes collègues journalistes a un contact qui lui a envoyé « Superman est prisonnier d’une dimension parallèle créée par Lex Luthor ».
– Mais ?! Qui c’est ce contact en or ?!

Eh bien c’est… la petite amie de Lex Luthor, Bimbo von Bimbo, une grande débile qui se filme en permanence, SURTOUT quand elle est dans des zones ultra-secrètes. Ah, et oui, Lex Luthor le voit, mais n’a aucun problème à avoir une crypto-Nabila (crypto, pas krypto, concentrez-vous) qui enregistre toute la journée des preuves de tous ses plans diaboliques. Il y a même un moment où il y a des contrats secrets, et il la laisse se rouler dedans en prenant des selfies où on voit les détails du contrat !

Je ne plaisante pas : par exemple, ici, Bimbo von Bimbo se filme depuis le QG de Lex Luthor pendant que derrière, Super-Communiste colle une branlée à notre héros. QG où on peut entendre Lex Luthor hurler ses ordres à Super-Communiste, révélant donc tous ses plans secrets. Et donc, elle fait ça devant tout le monde et personne ne dit que hééé, ça serait pas un peu risqué si on veut rester discrets ?

Heureusement que le film n’arrête pas d’insister sur le fait que Lex Luthor est vraiment très intelligent, et qu’il compte sur son gros cerveau pour battre les gros muscles de Superman. Disons que c’est pas gagné.

Enfin. Maintenant que Superman s’est évadé, il faut qu’il se remette sur pied, car toute cette kryptonite ne lui a pas fait du bien. Aussi Loïs l’emmène là où personne ne le trouvera… chez ses parents, les Kent, à Smallville. Car, oui, Lex Luthor a trouvé la Forteresse de Solitude ultra-secrète de Superman dans l’Arctique en 0,2 secondes, par contre l’adresse de ses parents, ça, pfou, c’est dur. Et voilà comment notre héros peut se requinquer au soleil dans les champs de papa, pendant que ce dernier lui fait un petit discours sur le fait que oui, tes vrais parents t’ont envoyé sur Terre latter autrui, mais c’est ta vie, tes choix. Et on est très fiers que tu sois un gros gentil.

Ce n’est que lorsque Clark approuve et annonce qu’il vote démocrate que Papa Kent le fermier va chercher son fusil et qu’il est donc temps pour notre héros de repartir à Métropolis.

Surtout que pendant ce temps, les choses s’accélèrent.

Dès l’annonce de l’emprisonnement de Superman, le Communistan a annoncé qu’il allait envahir le Pauvristan. Sans le héros préféré des enfants pour les arrêter, ça va être facile ! Surtout qu’on nous explique que Luthorcorp a vendu au Communistan pour 80 milliards d’armes. Ils ont donc des tonnes de soldats, des blindés, des grosses armes… et se massent à la frontière avec le Pauvristan. Qui est… comment dire ? Caricature n’est pas le mot. On est au-delà.

Si le Communistan est une sorte de puissance régionale surarmée, le Pauvristan, qui a pourtant échappé de peu à la dernière invasion est son opposé complet. Au point qu’à la frontière, ils n’ont pas d’armée, ni même un vague type en uniforme (comme ils sont gentils, ils ne peuvent avoir de gens en uniforme avec eux, enfin !). Non, en lieu et place, c’est un attroupement de familles avec enfants qui agitent vainement des fourches et des torches.

Je pense que le Communistan n’avait pas touuut à fait besoin d’acheter pour 80 milliards d’armes. Un fusil à poudre noire ou un type qui court avec en faisant « Pssht, du vent ! » suffisait amplement, visiblement.

Mais alors que l’invasion se prépare, revenons aux Etats-Unis où Loïs Lane, utilisant ses grands talents de journalistes, réfléchit très fort.

– Nous devons trouver un moyen d’arrêter Lex Luthor. Il faut trouver un moyen pour que les autorités se rangent à nos côtés.
– Oh. On pourrait leur parler de la dimension parallèle que Lex Luthor a créée complètement illégalement ? Et qui selon Mr  Terrific, est ultra-dangereuse ?
– Hmmmm non.
– Ah. Et si on leur parlait des milliers de gens qu’il a enfermés, genre ses ex-copines ?
– Hmmmm non.
– Alors les singes qu’il oblige à aller sur X ? Parce que c’est de la cruauté envers les animaux.
– Hmmmm non.
– Bon alors parlons-leur de l’assassinat, de sang-froid et devant témoins – Korben Dallas, Superman et tous les prisonniers – du vendeur de hot-dogs ?
– Non, tout ça c’est beaucoup trop efficace. Et puis pourquoi parles-tu de Superman à la troisième pers… eeeh mais attendez, vous n’êtes pas Clark ?
– Non, je suis le caporal Roudoudou, et je…
– Oui ben dégagez.

Et c’est ainsi qu’alors qu’elle a environ 53 bonnes raisons de faire arrêter Lex Luthor, Loïs décide plutôt de chercher à prouver que Lex Luthor est lié à l’invasion du Pauvristan. Et ça tombe bien, car sa grosse débile de petite amie a pris un selfie en se roulant dans les plans SUPER SECRETS de Lex, avant de les envoyer à son amant au Daily Planet. Et on voit donc tous les plans où… on découvre que Lex Luthor a en fait un accord secret avec le Communistan : ils n’ont pas besoin de lui payer les 80 milliards d’armes, si en échange, ils lui font cadeau de la moitié du Pauvristan où il établira son royaume, « Luthoria », MOUHAHAHAHA !

Que ?

Bon. Je rappelle que le mec est incroyablement riche, au point de pouvoir élever au grain ses propres métahumains ou faire cadeau de 80 milliards d’armes, et qu’il règne sur une DIMENSION PARALLELE dont il est le dieu et créateur, mais il est prêt à risquer tout cela pour… régner sur la moitié d’un pays constitué de clodos qui cultivent la poussière.

Voilà voilà voilà. Le mec a tout et le risque dans l’espoir… d’avoir encore moins.

Je pose la question : à quel moment le plan de Lex Luthor a-t-il un sens, en fait ?

Mais vous allez voir, ce n’est pas fini. Car toujours plus idiot, lorsque Lex apprend que Superman s’est évadé, il comprend que ce dernier risque d’empêcher l’invasion du Communistan. Aussi, il a un plan simple, à savoir créer un problème plus gros à gérer à Métropolis. Et ce problème… c’est tout simplement de surcharger un de ses téléporteurs pour ouvrir sa dimension parallèle au beau milieu de la ville, créant ainsi une faille qui s’étend sans cesse et détruit tout sur son passage.

Bon, je ne vois pas trop ce que Superman est supposé faire (refermer avec ses petits bras ?) mais il y va. Et évidemment, sauve des gens dans des plans où même si une tour de 150 mètres va s’effondrer, il n’y a toujours qu’une seule personne en danger. Ah. Quant à Lex Luthor, il sacrifie même sa propre tour dans l’affaire (oui, il détruit son propre empire), avant de continuer ses plans depuis un petit vaisseau. Il envoie Nanonana et Ultraman latter Superman, mais ce dernier parvient à vaincre Nanonana (tout simplement en oubliant qu’elle l’étouffe avec des nanites durant 10 minutes, avant de lui péter la truffe), puis découvre que sous le masque d’Ultraman se cache… son clone ! Créé par Lex Luthor à partir d’un de ses cheveux (à Superman, pas à Lex, pour qui c’est plus difficile).

– Mais ? Kékecé que ce bordel ? demande Clark.
– C’est ton clone ! Un clone idiot, mais un clone qui m’obéit ! Et voilà pourquoi tu as été vaincu au début du film, quand il se déguisait en Super-Communiste !
– Ah ben d’ailleurs, pourquoi tu le déguisais en Super-Communiste ? C’était un coup à attirer l’attention et des emmerdes au Communistan, qui était ton allié pour ton plan. Alors qu’il suffisait d’habiller mon clone comme moi, de foutre un peu le boxon, et hop, tout le pays avait de bonnes raisons de me haïr et de vouloir ma mort.
– … ah oui, crotte.
– Bon c’est pas grave, c’est pas comme si tes actions avaient le moindre sens depuis le début. Vas-y, continue, je t’écoute.
– Non mais j’ai fini.

Fort bien. C’est donc à ce stade qu’il y a la bataille finale entre Superman et son clone. Clone qui étant idiot, reçoit ses instructions via des drones de Lex Luthor autour de lui qui filment l’action et permettent à Lex de lui dire comment réagir. Superman se dit donc que « Tiens, si j’utilisais ma vision laser pour latter tous les drones et… ah non, ce serait trop efficace. Je vais plutôt me prendre une branlée durant 10mn, puis siffler Superkiki pour qu’il croque les drones. ». Ce qui est dit est fait, et hop, Ultraman se retrouve idiot et sans instructions, Superman peut donc le vaincre en le balançant dans un trou noir au fond de la faille dimensionnelle qui traverse la ville.

Puisque l’on parle de baston dans toute la ville, une fois de plus, laissez-moi vous montrer le souci des figurants. Là par exemple, Superman vient de se manger un souffle enflammé pour protéger une réunion dont on voit les membres juste derrière. Donc, oui, les mecs poursuivaient leur réunion alors qu’il y avait un monstre cracheur de feu à 10 mètres de la fenêtre, et maintenant que leur bureau est à moitié cramé… comme vous pouvez le constater, ils n’ont pas l’air pour autant pressés de sortir.

Alors vous me direz « J’imagine que toutes les télévisions du monde parlent d’une gigantesque faille dimensionnelle qui s’ouvre au beau milieu d’une métropole américaine ! Et ne parlons pas de la télévision locale ! ».

Ahaha. C’est mignon.

Bien sûr que non ! La télévision locale parle de tout et n’importe quoi, puis soudain, interrompt ses programmes pour annoncer que le Daily Planet vient de publier des photos montrant des liens entre Lex Luthor et le Communistan ! Avec un plan pour devenir roi d’un demi-Pauvristan ! Hopopop, les chaînes d’information tournent en boucle là-dessus (la fin du monde et un trou noir pouvant avaler la Terre, c’es très secondaire), et Superman n’a plus qu’à aller défoncer la porte du vaisseau de Lex Luthor et lui faire la morale pendant que Mr Terrific, lui, prend le contrôle des téléporteurs de Lex et les coupe pour ainsi fermer la faille dimensionnelle. Faille qui se referme littéralement, c’est-à-dire que vraiment, les deux côtés du canyon artificiel se resserrent et hop hop hop on voit plus rien !

C’est vraiment pratique.

Superman n’a qu’une question pour Lex Luthor.

– Mais pourquoi tu m’embêtes ?
– Parce que je suis JALOUX ! Je vois un surhomme, je suis faible je… voilà.
– Attends attends, en fait j’ai une deuxième question, Lex !
– Tu avais dit une ! Bon, allez. Envoie.
– Si ton but c’était de me tuer… pourquoi au début du film, quand Ultraman était déguisé en Super-Communiste et m’éclatait littéralement la truffe, tu ne l’as pas laissé me finir ?
– … parce que…
– Je vois : parce que sinon le film s’arrêtait dès le début. Donc chaque scène où tes plans entraient en jeu n’avait en fait aucun sens ?
– Voilà.
– Eh bien super. Bonne journée Lex.
– Bonne journée Superman. Je crois qu’en revoyant tout mon plan, je vais passer de Lex Luthor à Lex O’Mil.

Lex est arrêté, et l’invasion du Pauvristan par le Communistan aussi parce que soudain, le scénario s’est rappelé que « Eh mais attends, il y a d’autres justiciers, non ? » et pouf, Green Lantern & la Fauconne sont allés s’en charger. Superman peut donc rentrer à Métropolis rouler un patin à sa copine, repartir dans sa Forteresse de Solitude qui s’est magiquement réparée, et y regarder des photos de ses parents, les Kent parce que « C’est eux mes vrais parents, pas les nazis de l’espace ».

Supergirl passe brièvement faire coucou histoire de dire que « Ah oui au fait j’aurais pu aider mais je faisais la teuf » (véridique) et…

… FIN.

Bien bien bien.

Ah, et non : personne ne pense à arrêter Lex Luthor… parce qu’il a détruit une ville avec une faille dimensionnelle et tué des dizaines de milliers de gens. Non, le selfie qui montre un contrat secret, c’est bien plus important.


Il existe une règle simple pour connaître la qualité d’un film : celle de son méchant.

En effet, s’il est complètement débile, les gentils devraient parvenir à le vaincre en 2 minutes. Sinon, c’est qu’ils sont eux-mêmes un peu cons. Or, si les deux camps sont entièrement constitués de personnages stupides, il n’y a que deux options possibles : A) c’est une comédie B) c’est une daube.

Maintenant, permettez-moi de vous rappeler l’intrigue du film.

Lex Luthor, homme incroyablement riche qui règne sur une dimension entière, décide de tout remettre en jeu dans un seul objectif : régner sur la moitié d’un trou paumé rempli de clodos. Son plan implique un camp super secret signalé par d’énormes drapeaux, installé juste devant Métropolis. Heureusement, Superman ne le remarquera jamais, et malgré les 12 000 crimes commis par Luthor devant témoins, il ne parviendra à l’arrêter que parce que la petite amie de Lex Luthor prend des selfies en se roulant dans des contrat secrets. 

Voilà voilà voilà.

Attendez, je lis… 225 millions de dollars.

Eh bien.

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25.07.2025 à 09:39

Jurassic World – Rebouse

Un odieux connard

– J’ai dépensé sans compter ! Un large sourire se dessine sur les lèvres du vieil homme, alors que ses doigts s’agitent sur le pommeau en ambre de sa canne. […]
Texte intégral (7847 mots)

– J’ai dépensé sans compter !

Un large sourire se dessine sur les lèvres du vieil homme, alors que ses doigts s’agitent sur le pommeau en ambre de sa canne. Sa voix est dénuée d’arrogance, car sa tirade ne visait pas à rappeler ses importants moyens, non, mais bien à souligner qu’il avait tout fait pour parvenir à ses fins. Et à présent, devant cet enclos, malgré son grand âge, son rire est celui d’un enfant. Car c’est bien un rêve d’enfant qu’il dévoile à ses invités, un rêve devenu réalité après des décennies de labeur. Dans la jeep, un paléontologue en laisse tomber ses lunettes comme sa mâchoire, alors que ses yeux se posent sur l’impossible.

– Vous avez ramené à la vie…
– C’est de la folie ! l’interrompt le mathématicien de l’équipe avant qu’il ne prononce un mot de plus. Vieil homme ! Vous étiez tellement entêté à chercher si vous pouviez ramener ces choses à notre époque qu’à aucun moment, vous ne vous êtes posé la question de si vous deviez !
– Allons, soupire le vieillard en rajustant son élégant couvre-chef. Ne vous demandez-vous pas plutôt comment j’ai fait ? Tout a commencé avec ce moustique, prisonnier dans l’ambre que vous voyez dans le pommeau de ma canne. Figurez-vous qu’il avait piqué un scénariste. Et en qu’en fouillant, nous avons trouvé à l’intérieur toutes les licences que l’on pensait arrêtées, et…

Son propos est interrompu par un pied qui frappe nerveusement le plancher du véhicule. C’est le mathématicien qui, visiblement, refuse de suivre pareil raisonnement.

– Regardez ce que vous avez fait !

Et d’un doigt rageur, il désigne l’enclos, où des scénaristes jouent avec des licences qui auraient dû rester dans le passé. Ghostbusters, Alien, Terminator, Gladiator… et celle de Jurassic World, dont chaque épisode était plus nul que le précédent. Et pourtant, devant ses yeux, jouant avec cet énorme tas de caca, les scénaristes tentent de lui donner une nouvelle forme. Déjà, on peut y lire un titre :

Jurassic World – Renaissance.

Alors, après trois films absolument navrants, quelqu’un s’est-il dit « Et si on mettait dix balles de plus sur le scénario ? ».  Pour le savoir…

Spoilons, mes bons !


L’affiche : Ni explosions, ni débris, entrons-nous dans une nouvelle ère ?

Notre film commence il y a bien des années, sur l’île de Saint-Hubert, au large de la Guyane. C’est là que la société derrière Jurassic Park a décidé d’installer un laboratoire pour mener des expériences ultra-secrètes, car elle sait que si ça merde, des années plus tard, elle pourra toujours avoir François Bayrou pour dire qu’il ignorait tout. Pratique. Il faut dire que les scientifiques locaux n’ont pas envie que leurs expériences s’ébruitent : ils travaillent en effet, non pas sur la recette du kouign amann (la science a ses limites), mais bien sur le génome des dinosaures. Pour en créer de toujours plus bizarres et surtout, plus dangereux. Pourquoi ? Mais, parce que les visiteurs du fameux parc à dinos veulent toujours plus de frissons bien sûr !

Et comme ils avaient le choix entre construire un grand huit et investir des millions pour créer des trucs hideux ultra-dangereux que personne ne voudra regarder et qu’il faudra de toute façon enfermer, ils ont choisi la seconde option. Quelle évidence, enfin !

Mais attendez, car le meilleur arrive. Et pour mieux comprendre à quel point ce film se fout de votre gueule, faisons un petit jeu. Imaginez : suite à un choix de vie lamentable, vous avez fini scénariste à Hollywood (non vraiment, vous avez tellement léché de colle que vous avez chié dedans, si je puis me permettre). Et voilà qu’un Monsieur avec un joli costume vous dit « J’aimerais que vous écriviez une scène où soudain, la sécurité d’un laboratoire ultra-secret de Jurassic Park plante. Trouvez-moi une raison crédible à cet incident.« . Alors, à quoi pensez-vous ? Sabotage du site par un concurrent ? Catastrophe naturelle qui pose de sérieux soucis ? Mise à jour Apple ?

Prenez quelques secondes pour réfléchir. C’est fait ?

Bien. Alors, sachez que dans le film quelqu’un a écrit… « un emballage de Snickers se prend dans une porte« .

Non, je ne plaisante pas. Oui, vos sourcils sont tout froncés. Et voyez plutôt : un scientifique mange un Snickers, et laisse tomber le papier par accident. Celui-ci est aspiré par une porte automatique… ce qui provoque un court-circuit. Car, oui, ce laboratoire a des portes ultra-sécurisées supposées arrêter des dinosaures, mais un papier Snickers, et paf, c’est foutu (un Twix et le labo explosait, je suppose). Mieux encore… le système central, détectant la panne… redémarre. Et quand il redémarre, il déverrouille tout. Y compris les cages à dinosaures.

Première scène. PREMIERE scène et on a déjà une écriture qui sent plus le rectum que le bic. J’ignore ce que je préfère, entre le scénariste qui parmi toutes les possibilités a choisi comme motif de catastrophe « Gégé a raté la poubelle », et le système de sécurité qui, quand il détecte une faille de sécurité, passe justement en mode « journée portes ouvertes ».

Enfin : la suite, vous l’imaginez. Il y a bien évidemment des scientifiques qui courent partout les bras en l’air, de la fumée qui sort de nulle part sans que l’on comprenne bien pourquoi, et émergeant de celle-ci, une silhouette énorme : celle du grobatarosaure, la dernière création monstrueuse du centre. Que l’on devine plus qu’on ne voit.

Le fléau des bases secrètes ressemble à cela.

Cette fabuleuse introduction terminée, bondissons donc quelques années plus tard, aux Etats-Unis, où nous retrouvons John Pognon. John Pognon est riche et cupide, soit deux caractéristiques qui font qu’on sait déjà qu’il va mourir dans le film. Je me répète, mais j’ai toujours apprécié comment Hollywood, qui est géré par des millionnaires, voire milliardaires, martèle dans tous ces films que « Non mais être riche, c’est… c’est pas bien, n’essayez surtout pas chez vous. Le top du top, c’est d’être pauvre, et d’avoir pour seule richesse celle du cœur« . Ou, en plus court « Restez à votre place, les gueux. » Mais dans l’immédiat, John Pognon a un rendez-vous avec notre héroïne : Zora. Une ancienne des forces spéciales américaines, devenue mercenaire. Et il a un contrat pour elle.

– Zora, j’ai une mission très spéciale pour vous. J’ai besoin d’aller voir des dinosaures.
– Vous savez, depuis les films précédents, il y en a partout. Donc ça va être facile. C’était même le thème : les humains qui doivent désormais cohabiter avec les dinos.
– Alors euh… oui mais…  comment vous dire ? Scénaristiquement, ça nous emmerde un peu. Donc pour annuler tout ce que les films précédents ont fait… eh bien en fait… euh… les dinos s’adaptent très mal au climat. Et du coup, ben, ils sont tous morts.
– Pardon ?!
– Oui, comme ça, paf pouf. Heureusement, il en reste uniquement dans…
– Laissez-moi deviner : par un incroyable hasard, ils sont tous morts SAUF dans quelques îles bien particulières, genre celles de Jurassic Park & compagnie ?
– Oh ! Ben ça alors, comment avez-vous fait ? C’est exactement ça !

Voilà. Là encore, gros travail scénaristique : vous savez tout ce qu’il s’était passé dans les précédents films ? Hop, c’est annulé ! Comme ça, on peut en revenir à la formule basique de la franchise : héros doivent aller sur île – oh non, héros bloqués sur île – héros doivent fuir île. Un sacré travail d’écriture qui nous rappelle que s’il ne faut pas remplacer les scénaristes par des IA, c’est parce que c’est mal : une simple photocopieuse suffit.

Et donc, John Pognon explique que désormais, les dinosaures ne vivent en effet plus que dans les zones proches de l’équateur, où le climat leur convient mieux. Et qu’ils pullulent même dans toute une zone au large de l’Amérique du sud pleine de petites îles au point que les gouvernements du monde entier se sont mis d’accord pour en interdire l’accès. Même la navigation n’y est pas autorisée.

– Et c’est là où vous intervenez, Zora. J’ai besoin d’une équipe discrète pour aller sur place pomper du sang de trois dinosaures bien spécifiques. Car dans leur ADN se cache ce qui pourrait révolutionner l’avenir des traitements des maladies cardio-vasculaires. Et comme je bosse pour une boite pharmaceutique, ça nous intéresse.
– Désolée, mais moi, ça ne m’intéresse pas. Trop risqué.
– Pourtant, vous pourriez aider des millions de gens.
– Je m’en fous.
– Et votre mère elle-même est morte de pareille maladie !
– C’est vrai, mais je m’en fous toujours.
– Et… si je vous propose 10 millions de dollars ?
– J’ADORE AIDER MON PROCHAIN !

Oui, Zora aurait pu faire de la politique. Mais surtout, retenez bien cela : ceci est la scène d’introduction de Zora. Et la première chose qu’on apprend à son sujet… c’est qu’elle se fout de tout, sauf du pognon. Même la mort de sa mère, elle s’en cognait en comparaison, c’est vous dire si elle aime le fric. Son rêve est probablement d’avoir un F4 à Levallois, allez savoir. Retenez bien cela (pas Levallois, sa cupidité), on y reviendra. En attendant, maintenant que Zora est prête à partir planter des seringues dans des cuculs de dinosaures, John Pognon lui propose d’aller recruter l’autre spécialiste nécessaire à leur équipe, à savoir quelqu’un qui connait bien le comportement des dinosaures.

– C’est pourquoi j’ai choisi… Henry ! Un paléontologue qui travaille dans un musée qui tombe en ruines !
– Mais ?
– Oui Zora ?
– John Pognon… on n’a pas passé les derniers films à, justement, introduire de nouvelles spécialités ? Comme au hasard, dresseur de dinosaures ? Vous savez, comme Owen, le héros des trois derniers film ? Avec son petit clic-clic à raptors ? En fait, dans un monde où les dinosaures existent depuis des années, et où il y a même eu des parcs dédiés remplis de professionnels formés sur le sujet… pour avoir un spécialiste de leur comportement, ce ne serait pas plus utile d’aller chercher un type qui bosse ou a bossé avec des dinosaures vivants ?
– La Sainte Photocopieuse à scénarios a dit « Dans l’intrigue, un paléontologue tu foutras« .
– Ah. Ben alors si la Sainte Photocopieuse l’a dit…

Et c’est ainsi que John Pognon et Zora embarquent avec eux Henry, le paléontologue qui n’a rien à foutre là, et d’ailleurs, qui dit même qu’il n’a pas envie de participer à la mission. S’il vient, c’est juste pour voir « des dinos en dehors d’un zoo ». Hmmm… si seulement tu vivais dans un monde où l’on peut trouver des dinosaures tout le long de l’équateur, comme on vient de nous l’expliquer ! Et où des pays seraient sûrement ravis de te proposer un safari photo ! Mais Henry est américain, et on va donc supposer qu’en conséquence, il ignore l’existence d’autres pays. Partir en mission clandestine ultra-risquée, ça a l’air vachement mieux pour voir des dinos gambader. Tu es si fort, Henry.

Afin de compléter cette équipe de choc, Zora propose à John Pognon de recruter quelques-uns de ses vieux compagnons d’armes, qui ne seront pas de trop pour cette mission. Ainsi, ils vont chercher :
– Duncan, un ex-camarade et contrebandier, qui saura les faire passer en douce dans la zone interdite des îles des dinos
– Jean-Jacques
– Jean-Jacques
– Jean-Jacques

Certes, dans le film, ils ont des noms brièvement évoqués, mais on comprend tout de suite que ce sont des Jean-Jacques puisqu’ils n’ont aucune scène juste pour eux. Ils sont juste là, au fond, à faire du bruit. Hmmm… je me demande ce qui va leur arriver ! En attendant, John Pognon est satisfait.

Ah, oui : tous les anciens équipiers de Zora sont donc devenus des rois du « Je fais du fric en tuant/volant/trafiquant pour qui me paie le plus », mais en fait, ils sont gentils.

– Nous avons tout le nécessaire pour partir sur une île pleine de gros monstres : des militaires, un scientifique, et même des Jean-Jacques ! Tout est prêt !
– Un instant, Monsieur Pognon… regardez, là, en bas de votre document sorti de la Sainte Photocopieuse… il y a un truc écrit. Un élément apparemment obligatoire.
– Vous avez raison, Zora. Voyons… « Des enfants relous et au moins un parent, tu colleras« .
– Zut ! Ça, on n’a pas ! Que faisons nous, Monsieur Pognon ?
– Ayez foi en la Sainte Photocopieuse !

Et en effet.

* * *

Au même moment, au large de la Guyane, en pleine zone interdite.

– LALALALA ! JE FAIS DE LA VOILE AVEC MON BEAU BATEAU ! LALALALA ! J’ESPERE QU’IL NE VA RIEN NOUS ARRIVER D’AFFREUX À MOI, MA FILLE ESPIEGLE, MON ADOLESCENTE RELOUE ET SON COPAIN AUX HORMONES EN FOLIE ! QU’EST-CE QUE C’EST LÀ BAS ? OH NON ! UN ENORME DINOSAURE AQUATIQUE ! AAAAH MON BATEAU ! JE SUIS À LA DÉRIVE ! AU SECOURS ! J’ESPERE QU’UNE MISSION SECRETE DONT JE N’AI PAS CONNAISSANCE NOUS TROUVERA DANS LA ZONE INTERDITE PAR LE PLUS GRAND DES HASARDS !

* * *

Le 30 juin 1908, à Toungouska, en Sibérie, quelque chose a atterri avec tant de violences que cela a produit une explosion équivalente à un millier d’Hiroshima. Certains pensent à une météorite. Mais en réalité, il s’agissait d’une boîte à « Ça alors » d’une telle puissance qu’elle a remonté le temps pour venir s’écraser là.

Et en effet, alors que la mission secrète de John Pognon arrive peu après en bateau dans la zone, ils captent soudain un SOS d’une petite famille dont le navire est en détresse (alors qu’eux voulaient juste écouter Nostalgie en paix). John Pognon est partisan de l’ignorer, puisque personne ne doit savoir qu’ils violent les lois internationales pour venir dans le secteur. Zora, elle, dit qu’il faut y répondre, car laisser des gens en danger, c’est mal. Et Duncan pense de même.

– Attendez… Zora, on vous a présentée comme une mercenaire uniquement intéressée par l’argent, mais soudain, vous vous dites « Tiens, si je décevais mon client pour aller aider des gens gratos ? »
– Ah tiens, oui.
– Et vous, Duncan, vous qui êtes un contrebandier dont le métier est de ne surtout pas se faire gauler, vous répondez à tous les SOS ?
– Ah c’est vrai que….

Voilà voilà. Ce serait difficile d’avoir des personnages cohérents plus de deux scènes de suite. Et voici comment nos héros vont donc secourir une famille que nous appellerons la famille Doritos, puisque l’on y retrouve Dora, la petite enfant à sac à dos qui aime briser les clichés et les burnes, Dory, sa grande sœur neuneu, Dodor, son copain qui est du même niveau, et enfin Daddy, leur papa. Qui est très reconnaissant.

– Merci de nous avoir sauvés, mystérieux mercenaires. Déposez-nous au premier port venu, et nous ne dirons rien de ce que nous avons vu. Car vu votre matériel, et le fait que vous naviguez dans le coin, vous n’êtes sûrement pas supposés être ici.
– Et sinon, qu’est-ce que vous foutiez à emmener vos enfants dans une zone interdite par tous les gouvernements et bourrée de dinosaures tueurs ?
– Euh… putain que… que dit le script… « J’ai pas eu de bol ».
– Hein ? Mais ça ne répond pas du tout à la question !
– Ben oui mais le script n’a aucune idée de ce que je fous là. C’est juste la Sainte Photocopieuse qui demandait son lot d’histoires familiales, donc pif pouf, on atterrit dans le film.

Autre explication : Daddy est en fait venu exprès pour filer ses enfants relous à manger aux dinosaures, mais bordel, il a fallu qu’on vienne le sauver. Pas d’bol Daddy. La prochaine fois, va visiter un volcan. Ou Charleroi.

Enfin, revenons à nos moutons, puisque John Pognon refuse de faire un détour pour déposer tout ce petit monde. Il propose une autre option, à savoir d’emmener cette famille avec eux sur l’île de Saint-Hubert, où se trouve une ancienne installation sécurisée. La famille pourra y attendre en paix que les mercenaires accomplissent leur mission en vitesse, puis tout le monde repartira ensemble vers un port sûr, afin de s’y séparer en se donnant de grandes claques dans le dos ou de gros coups de pied au cul, selon comment tout se sera passé.

Il n’y a de toute manière pas de place pour la discussion, car soudain, à bord le sonar s’agite : un gros truc approche du bateau de nos mercenaires favoris. Et ça ressemble à un titanesque dinosaure aquatique.

– C’est sûrement le mosasaure ! s’exclame Henry. L’un des trois dinosaures à qui l’on doit pomper du sang ! Vite, prenez ce fusil à prélèvements super mal branlé qui ne tire qu’à dix mètres et éjecte ensuite l’échantillon dans une direction aléatoire au bout d’un parachute !
– … pardon ?!

Car, oui, nos amis sont dans une mission secrète où l’on peut recruter des gens pour dix millions de dollars par tête de pipe, par contre leurs fusils sont clairement de la daube conçue par un singe sous ecstasy. D’ailleurs, pourquoi est-ce que soudain, le paléontologue de la bande s’y connait en fusils à prélèvements ? Ah, mais oui, j’oubliais : il est « scientifique » (il a des lunettes). Donc tout ce qui est technique, hopopop, il maîtrise.

En attendant, le sonar n’a pas menti, c’est bien un gros bestiau qui file vers le navire. Qui n’est autre que le mosasaure attendu, ou « lézard de la Meuse », je le rappelle, qu’on reconnait au fait qu’il sifflote Verdun, on ne passe pas lorsqu’il approche de ses victimes. Tout l’équipage se met donc en branle pour essayer de lui pomper un peu de son sang à l’aide du fusil à échantillons. Passons sur la scène où l’animal approche, s’éloigne, manque de faire tomber à l’eau les héros, et paf pouf, Zora parvient à tirer la fléchette dans le bestiau.

– Super ! s’exclame Henry. Maintenant, la fléchette va pomper le sang, puis éjecter l’échantillon avec son petit parachute, qu’on n’aura plus qu’à récupérer !
– Attends… comment on sait que l’éjection va se faire dans la bonne direction, surtout en sachant qu’on est sur un bateau lancé à pleine vitesse, et que l’échantillon va lui décoller d’un mosasaure lui aussi qui va à fond, peut plonger à tout instant, et dont on n’a aucun contrôle de la trajectoire ?

C’est pourtant simple : le script, bon dieu !

Car oui, hop, miraculeusement, la fléchette collée sur le mosasaure envoie bien son échantillon parachuté pile-poil sur nos héros, sans aucune explication. Eh bien, merci ! Mais avant que les spectateurs ne puissent se lever et quitter la salle devant un tel niveau, le film nous envoie une nouvelle scène d’action : le mosasaure, grognon, a décidé de savater le bateau ! Pire, il est bien vite rejoint par des dinosaures mutants (oui, oui, des dinosaures normaux, ça ne suffisait pas) qui l’aident à secouer tout ce beau monde.

– Heureusement que nous avons emporté des armes pour neutraliser des dinosaures ! s’exclame un Jean-Jacques.

Qui en prend une et… bah en fait, ça ne fait rien à part du bruit. Pourquoi ? Comment ? On ne sait pas. Mais comme il tire sur des dinosaures majestueux (bien que mutants), la nature le punit en faisant qu’un des animaux bondit sur le navire et le croque. Adieu, Jean-Jacques ! Ta mort est une grande surprise, crois-le bien. En tout cas, elle doit l’être pour les mercenaires du bord qui se mettent alors à glapir « Holala on ne peut rien faire ! Vite, moteurs à fond, on va tenter de les semer en filant droit sur l’île devant nous, celle où on devait se rendre ! À faible profondeur, ils devraient nous lâcher ! »

Nos héros n’ont donc pas pensé à prendre des armes efficaces contre les créatures qu’ils traquaient. Malin !

Et vroum : Duncan pousse les moteurs à fond.

S’ensuit une autre scène longuette du navire qui prend des coups, des rochers, mais surtout, où la famille Doritos, a des soucis, et pas seulement à cause de leur QI de 120, certes, mais en cumulé. En effet, Daddy ordonne à Dory, sa plus grande fille, d’aller trouver une radio pour appeler à l’aide. Ce qui ne fait que moyennement plaisir à John Pognon, qui n’a pas trop envie qu’on attire l’attention sur son opération. Aussi, lorsque le bateau est secoué par un nouveau coup et que Dory se retrouve suspendue au bord, John Pognon ne l’aide pas. Pas de Dory, pas d’appel radio. Et… Dory tombe à l’eau.

Je vous entends déjà, lecteurs étonnés :

« Attendez, Monsieur Connard, êtes-vous en train de nous dire que Dory, une fille de la gentille famille, meurt dévorée par des dinosaures aquatiques mutants dès le début ? »

Eh bien… non.

Car pour une raison mystérieuse, et alors que TOUTE la famille Doritos se jette à l’eau pour aider Dory, les dinosaures, eux, décident de disparaître entre deux scènes. Voilà, ils voulaient croquer les humains, mais quand ces derniers sautent droit devant eux… eh bien, euh, en fait, ils n’ont plus faim. Ou alors, ils se disent que manger des neuneus, c’est peut-être mauvais pour ce qu’ils ont. Tout cela n’est qu’un prétexte pour que la famille Doritos se retrouve à nager jusqu’à un coin de l’île, pendant que les mercenaires et leur navire, eux, vont s’échouer plus loin, les séparant ainsi en deux groupes, comme dans tout Jurassic Park, comme le veut la Sainte Photocopieuse.

En arrivant sur la plage, l’un des Jean-Jacques mercenaires soupire.

– Ouf, nous voilà sauvés ! Quelle chance que ces dinosaures mutants aient abandonné la poursuite pile quand la famille Doritos a sauté à l’eau ! Et… aaaaah !

Et Jean-Jacques se fait manger, car en fait, les dinosaures n’avaient pas abandonné la poursuite du tout. Ils avaient juste disparu le temps de la scène où les Doritos sautaient à l’eau. C’est quand même génial. J’imagine bien l’équipe du film au moment de rédiger le scénario :

– Bon et là, les Doritos sautent à l’eau… mais ne se font pas manger, bien sûr, car ils doivent atteindre la fin du film.
– Ah ! On pourrait dire que le plan des héros a réussi : ils sont désormais dans des eaux si peu profondes que les dinosaures ont abandonné la poursuite ! Ce qui explique leur survie !
– … ouais mais ça serait cohérent. Tiens, voilà du pognon pour rajouter une scène, juste après, où un Jean-Jacques meurt tué par les MÊMES dinosaures pour expliquer que non, ils n’avaient pas abandonné. Et souligner que la survie des Doritos n’a aucun sens.
– Mais… pourquoi ?
– Tais-toi et zippe ta cagoule en cuir, esclave.

Si vous avez une meilleure explication, je suis preneur.

Cela dit, revenons à nos moutons mutants, et résumons : les Doritos sont échoués dans un coin de l’île, et les mercenaires et leur navire, sur l’autre. Et comme tout est très bien écrit, sachez que la présence des Doritos n’apporte RIEN au film. Ils ne servent à rien, ne font rien, et n’auront aucune interaction avec personne qui serve à quoi que ce soit. Commençons donc par leur épopée qui est… disons… ahem. Disons qu’elle a autant de sens que la carrière de Julien Odoul. Mais, voyez plutôt.

Car les Doritos se sont échoués PILE POIL devant la source chaude d’où partent les tuyaux de géothermie qui alimentent l’ancien centre scientifique de l’île. Comme ça, ils n’ont pas à se demander dans quel sens ils doivent suivre les tuyaux s’ils veulent arriver à un abri. Vraiment, quelle chance ! Ma boite à ça alors n’aurait pas remonté le temps pour s’écraser ailleurs, je l’aurais bien lancée sur mon écran en poussant des jurons en araméen.

Les Doritos partent ainsi à l’aventure et pour commencer, tombent sur un premier dinosaure, qui est petit et cromignon. Au point que Dora le fourre dans son sac à dos. Vous vous dites « Aha ! Ça va leur servir ! » mais en fait, non. Il est juste là. Voilà. Comment ? Vous voulez de l’action ? Pas de souci ! Car voici des vélociraptors ! Qui surprennent Dodor pendant qu’il était parti faire pipi à 250 mètres du reste du groupe (vraiment ; en même temps, il ne s’appelle pas Dodor pour rien). Vous vous attendez à une scène d’action ? Aha, malheureux ! En fait, on voit juste Dodor de face, qui pisse, pendant que dans son dos, un Deusexmachinosaure (c’est très rare) surgit pour manger les deux raptors pile quand ils allaient attaquer Dodor. La caméra ne bouge pas, tout se passe en arrière plan, et Dodor peut finir son pipi.

Puis, vient la scène où la famille Doritos arrive sur un petit cours d’eau qui traverse l’île.

– Je vais aller y nager, car je suis complètement conne ! s’exclame Dory.
– C’est vrai, c’est pas comme si on savait que des dinosaures aquatiques rôdaient !

Et Dora d’aller sur l’autre rive, où hélas, un T-rex dort. S’ensuit une scène que l’on peut résumer à :

– Surtout, ne fais aucun bruit, Dory !
– Oh non, j’ai marché sur une branche !

Mais ça ne réveille pas le T-rex.

– Surtout, ne fais aucun bruit, Dory !
– Oh non, j’ai réveillé toute une volée de chauve-souris !

Mais ça ne réveille pas le T-rex.

– Surtout, ne fais aucun bruit, Dory !
– Oh non, j’ai trouvé un bateau gonflable d’urgence plié et je le traîne sur le sol à un mètre du T-rex en faisant « crouiii ! crouiii ! »

Mais ça ne réveille pas le T-rex.

– Surtout, ne fais aucun bruit, Dory !
– Oh non, j’ai décidé, malgré l’énorme inscription « Ne pas gonfler sur terre », de tirer sur la poignée pour gonfler le bateau sur terre, et à 1 mètre du T-rex !

Et ça réveille le T-rex ! Oh ben ça alors, elle l’a vraiment pas cherché ! Toute la fine équipe décide que le meilleur moyen de fuir est donc de sauter dans le bateau et de pagayer, poursuivis par un T-rex qui selon les besoins de la scène, est tantôt champion de natation, tantôt avance à 0,5 km/heures et mord dans le vide toujours à 1cm des héros. Non vraiment, ces scènes d’actions sont oh… aaah… oaaaah… pardon, je baillais. Je disais donc : ces scènes d’actions font vraiment monter la tension.

« Tiens, un T-Rex ? Et si au lieu de l’éviter pour continuer notre chemin comme prévu, j’allais foutre le boxon juste à côté sans aucune raison ? »

Nos héros peuvent bien vite reprendre leur progression sur le cours d’eau, et vous me direz « Mais, ils n’étaient pas supposés suivre les tuyaux de géothermie ? » et… ah ben oui, tiens ? Pourquoi ne le font-ils plus ? Quel intérêt à changer de trajectoire pour remonter un cours d’eau sans aucune idée d’où il mène ? Non, vous avez posé une bonne question. Et le mauvais film, n’a aucune réponse.

Mais comme c’est dans le script : hop ! Ça les amène quand même à destination, à savoir l’ancien centre scientifique de l’île, celui qui fut détruit il y a bien longtemps par un emballage de Snickers (même moi je n’arrive pas à croire que je viens d’écrire cela). C’est ici qu’ils vont retrouver l’autre équipe… dont il est temps de conter la propre aventure.

Revenons donc à Zora, John Pognon, Henry, Duncan et le dernier Jean-Jacques, quelques heures plus tôt, alors qu’ils viennent de s’échouer sur l’île. John Pognon ne décolère pas.

– Notre navire est foutu ! Nous sommes bloqués ici, ce qui était totalement imprévisible !
– Pas d’inquiétude, lui rétorque Zora. J’avais prévu le coup. J’ai averti un hélicoptère de sauvetage qui viendra survoler l’ancien centre scientifique de l’île dans 24h. Il restera deux minutes, puis partira. Donc si nous sommes là-bas à ce moment-là, ils pourront nous évacuer.
– Vous voulez dire que vous avez averti des sauveteurs au hasard, en amont, de la mission super secrète dont je vous avais demandé de ne surtout pas parler ?
– Exactement.
– D’ailleurs, je vous avais parlé du centre scientifique ?
– Ah tiens non, c’est vrai. On va dire que j’ai deviné qu’il y en avait un alors qu’il était secret, que j’ai deviné ses coordonnées GPS, et que j’ai donné tout ça à l’hélico de secours sans vous en parler d’abord, d’ailleurs.

Ah, non, vraiment, on est bien, là. Toujours est-il que puisqu’ils ont un moyen de quitter l’île, autant en profiter pour aller recueillir les deux derniers échantillons manquants. L’un est à récolter sur un Titanosaurus, un gros herbivore, et l’autre sur un Quetzalcoatlus, une sorte de gros ptérosaure, et qui donc, vole. Pour le Titanosaurus, l’affaire est vite pliée : alors qu’ils se promènent dans un champ d’herbes hautes, ils aperçoivent un truc : c’est un de ces immenses animaux qui était allongé ! Bon, quand la caméra dézoome, on voit qu’ils étaient environ 200 et pas du tout allongés pour l’essentiel, mais apparemment, Zora la mercenaire n’est pas foutue d’apercevoir des dizaines de cibles de 12 mètres de haut juste devant elle (Zora a besoin de tout cet argent pour se payer des lunettes, car les mercenaires ont de très mauvaises mutuelles, c’est connu). Mieux, quitte à tirer au fusil à échantillons sur l’un d’entre eux… elle tire sur celui auquel Henry était en train de faire un câlin, appréciant le calme de ces paisibles herbivores.

Bon, Henry est certes un peu con d’aller se coller à la patte d’un animal qui peut l’écraser sans même le remarquer, mais Zora qui tire dessus alors qu’elle a des millions d’autres cibles, c’est limite une tentative de meurtre (qui hélas, échoue). Heureusement, personne ne semble remarquer ce petit problème, tout le monde glousse, et reprend sa route.

Reste à aller chopper le Quetzalca… Quetazcla… Quetalz… l’autre merdou.

Et figurez-vous que l’animal a installé son nid dans un ancien temple pré-colombien typique de la région, niché à flanc de falaise. Henry, le nerd, n’a aucun souci à y descendre en rappel avec Zora (Henry devait avoir un abonnement au club d’escalade local, en tout cas on va dire ça, voyez si je veux sauver l’intrigue), et tous deux parviennent à effectuer un prélèvement sur un œuf, ce qui est tout de même plus facile que sur une espèce de pigeon géant tueur. Sauf que ledit pigeon revient pile à ce moment-là, et s’ensuit une scène d’action où l’un de nos héros va mourir. Sur qui pariez-vous ? Je vous redonne la liste :

  • Zora
  • Henry
  • Duncan
  • John Pognon
  • Jean-Jacques

Vous avez trouvé ? Eh non, ce n’est pas Zora qui meurt en vomissant du sang dans ses propres excréments, coupées en deux par un bec géant, comme vous l’espériez secrètement, mais bien Jean-Jacques qui se fait gober comme un vulgaire Tic-Tac d’1,80m. Le reste de l’équipe peut battre en retraite, et reprendre sa route en direction de l’ancien centre de recherches de l’île. Qu’ils atteignent aisément et où ils retrouvent… la famille Doritos ! Sauf que les retrouvailles ne sont pas heureuses, puisque Dory désigne aussitôt John Pognon du doigt.

– C’est lui ! C’est lui qui, plus tôt sur le bateau, m’a laissée tomber à l’eau pour m’empêcher d’utiliser la radio ! Il a tenté de me tuer !
– C’est vrai, ça, John Pognon ? demande Zora d’un air inquisiteur.

Car Zora, dont la PREMIERE caractéristique est de ne croire qu’au pognon, est soudain plus intéressée par la justice, quitte à se fâcher avec le mec qui doit la payer.

Non, vraiment, toute cette scène au début où on insiste sur le fait que rien d’autre ne l’intéresse… bravo. Je rappelle qu’ils la retirent du film, ce dernier est plus cohérent et coûte moins cher. Tant de nullité crasse, c’est beau.

Toujours est-il que John Pognon sort un pistolet.

– Vous me saoulez, tous ! Ne m’approchez pas ! Nous allons attendre l’hélico, quitter cette île maudite, et la suite… nous verrons !

Sauf que John Pognon ne peut pas échapper à la règle de la Sainte Photocopieuse : « À la fin du film, des raptors tu mettras« . Et comme nous sommes dans une mauvaise production qui ne sait plus quoi inventer pour prétendre apporter quelque chose de nouveau à la licence, ce sont donc des raptors volants qui attaquent ! On en est là. La fine équipe se disperse dans tout le centre de recherche, avec les fameuses scènes où on tente de bloquer une porte pour stopper les prédateurs, où les enfants doivent se cacher dans des placards alors que les créatures les cherchent, et où les gentils se battent avec tout ce qu’ils trouvent pour faire diversion.

« Non mais c’est super différent passque là euh les raptors eh ben… euh… ils ont des ailes. »

D’ailleurs, quand nos héros tirent pour se défendre, ces animaux résistent aux balles de John Pognon, mais pas de Zora, qui ont pourtant la même pétoire. Le pouvoir de la gentillesse, sûrement.

L’affaire dégénère plus encore quand surgit celui que vous attendiez tous : le grobatarosaure ! Le monstre du début du film ! Et quand je dis monstre, je n’exagère pas puisque la bête ne ressemble à rien, si ce n’est à un alien de plusieurs mètres de haut, avec beaucoup trop de membres, écailleux, bref, c’est à peu près tout sauf un dinosaure. Le grobatarosaure ne fait qu’une bouchée de l’hélicoptère de secours qui s’était approché un peu bas, puis de John Pognon, qui lui avait pété un peu haut.

Le reste de la fine équipe peut donc récupérer la valise d’échantillons de John Pognon, puis s’enfuir, coursée par les dinosaures. Seul Duncan reste en arrière pour distraire le grobatarosaure, et il se sacrifie sans hésiter avant de…

… avant de revenir, parce qu’en fait, ça va. Pardon ? Le grobatarosaure qui lui arrivait droit dessus gueule ouverte ? Non, apparemment, il a juste toussé un peu fort, puis est reparti faire des mots-croisés. Oui, même la scène du sacrifice final est ratée (pas autant que celle de The Batman, mais tout de même). Tout le monde peut donc se glisser dans un canot à moteur et filer vers le large, alors que le soleil se lève sur l’île des dinosaures mutants.

À bord du frêle esquif, Zora se tourne vers Henry.

– Bon, Henry, les échantillons, je vous laisse décider d’à qui on les donne.
– Pardon ? Vous savez qu’ils valent des millions, si ce n’est des milliards ? La compagnie de John Pognon vous couvrira de lingots d’or si vous lui apportez.
– Ouais mais… t’avais pas parlé de les filer au peuple à un moment du film ?
– Euh, si, en les analysant et en diffusant toutes les données en ligne ! En open source. Pour que tout le monde puisse en profiter. Pas juste une société pharmaceutique. Mais ça veut dire que vous ne toucherez pas un dollar.
– Moui, mais moi, l’argent, vous savez… allez, va pour l’open-source !

Voilà. C’est le dernier dialogue de Zora, celui où en fait, le fric, elle s’en fout. Pardon ? Le début du film ? Chhhht. Écoutez ma voix. Oubliez. Oubliez tout. Vous êtes un sanglier. Un saaanglier. Voilà.

Quant à la famille Doritos, qui n’a donc servi à rien d’un bout à l’autre, elle n’a donc toujours servi à… rien, et tout le film aurait été exactement le même sans eux, sauf qu’il aurait duré une heure de moins. C’est donc sur la grande question du « Mais pourquoi ? » que le spectateur voit l’écran virer au sombre et…

… FIN !

De toute façon, on connait la réponse, et elle tient en deux mots : Sainte photocopieuse.

Et tout de même : une image du grobatarosaure, qui n’a donc plus rien à voir avec un dinosaure.


Pour conclure, laissez-moi donner la parole au mathématicien évoqué en introduction de cet article. Et qui saura mieux que moi résumer tout cela :

C’était donc prophétique.

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