28.06.2025 à 00:25
« Solidarité » : mot disparu de la langue française, par Rafio
Paul Jorion
Texte intégral (943 mots)
Illustration par ChatGPT
« Les patries sont toujours défendues par les gueux, livrées par les riches. » Charles Péguy.
Un jour peut-être émergeront des solidarités entre les peuples. Mais en attendant la solidarité est un bien culturel qui émane avant tout de la Nation. Éducation, santé, justice, police, défense etc. Solidarité indispensable aux plus modestes. Superflue pour les plus aisés. Carrément odieuse pour des classes dominantes désormais internationalisées. Alors quand il s’agit de récupérer des classes populaires en manque de représentation politique, le thème du déclassement national est un thème porteur. L’extrême droite s’empare du thème (partout), elle est en plein boum. La gauche le vomit, elle est au fond du trou. La gauche parle de chauvinisme, de nombrilisme, de manque d’ouverture au monde et patati et patata. Elle vous fait la morale. Et elle vous promet (depuis quelques décennies maintenant) les solidarités futures (l’Europe sociale par exemple). En attendant elle vous fabrique le marché européen de l’électricité (accord de Barcelone, 2002, premier ministre français : Lionel Jospin). Pourtant c’est pas compliqué : il ne s’agit que de solidarité. De solidarité RÉELLE, cette chose qui vous permet de vous sentir un peu plus grand et un peu plus fort que vous ne le seriez sans elle.
C’est dire si la gauche française est déconnectée des classes qu’elle était autrefois censée défendre…
Salutations à vous
26.06.2025 à 12:40
Danger ! Les eaux montent, par Gérard Legrand
Paul Jorion
Texte intégral (1523 mots)
Illustration du texte par ChatGPT (sans instructions)
La société dans laquelle se trouvait l’Allemagne après la première guerre mondiale (et d’ailleurs l’ensemble du monde dit « occidental »), me paraît très différente de celle dans laquelle nous vivons aujourd’hui, et notamment en ce qui concerne les moyens de diffusion.
En effet, le pouvoir politique disposait à cette époque pour diffuser l’information (et sa propagande), des journaux (imprimerie), de la radio (le nombre de postes de radio a été grandement multiplié après la première guerre mondiale), la télévision naissante ne pouvant être considérée à ce moment comme un vecteur d’information.
Les diffuseurs de nouvelles étaient en nombre relativement réduit, souvent sous contrôle du pouvoir en place et le lectorat ou l’auditoire ne s’adressait en très grande partie qu’au pays concerné, ici, l’Allemagne, même si les nazis ont procédé durant toutes ces années à un véritable « matraquage » par voie de presse d’affiches, tracts etc… Le « matraquage » n’était d’ailleurs pas seulement de papier mais également bien réel (combats de rue). En outre l’invention du microphone a permis également de s’adresser à un auditoire gigantesque (cf. Nuremberg 1938).
Aujourd’hui les moyens de diffusion sont innombrables, instantanés et mondiaux. Chaque détenteur d’un smartphone peut, où qu’il se trouve dans le monde, et à chaque instant, lancer des nouvelles, vraies ou fausses, envoyer des photos ou des films, truqués ou non, donner son avis sur tout et sur rien, insulter le monde entier, et toucher instantanément un nombre considérable de personnes.
Nos systèmes politiques « occidentaux » (États-Unis, Angleterre, France) ont été imaginés et mis en œuvre par des sociétés qui ne connaissaient que la plume, l’imprimerie (journaux, libelles, livres, etc.), et plus tard la radio.
Les tentatives faites à ce jour pour réguler ces flux « d’informations » se heurtent à des empires financiers très puissants, soutenus par des partis politiques qui comptent précisément sur l’absence totale de contrôle sur les contenus pour asseoir leur domination.
Dans ces conditions ces systèmes que l’on pourrait qualifier « d’anciens » ne sont plus adaptés à ces nouvelles formes de communication, et à ce jour, il est bien difficile d’entrevoir un début de solution, si l’on persiste à considérer que la liberté de penser (y compris la laïcité à la française), de circuler et de s’associer, de consentir à l’impôt voté par des représentants librement élus, etc. reste des valeurs sur lesquelles nous restons très attachés.
Faute de maîtriser ces nouveaux moyens, le pouvoir politique « navigue à vue » et semble vouloir emboîter le pas aux acteurs des « réseaux sociaux » pour diffuser ses propres informations, se mettant par là même au niveau de tout détenteur d’un smartphone et perdant de ce fait toute autorité et toute crédibilité aux yeux des citoyens.
Par ailleurs, l’incapacité de la classe politique à offrir une vision cohérente et claire du monde tel qu’il est, permet à certains hommes ou femmes politiques des positions extrêmes totalement déconnectées de la réalité et qui sont diffusées de façon continue.
Le déclassement de la France (ancienne puissance impériale) dans quasiment tous les domaines est très vivement ressenti par les habitants de ce pays. Ce sentiment joint à une profonde défiance (hélas justifiée !) envers le personnel politique, vu comme incompétent, corrompu, et essentiellement attaché aux avantages matériels que leur procure leur qualité « d’élus », provoque une très grave crise, notamment morale (il ne faut pas craindre d’employer le mot) dont pour l’instant l’issue reste incertaine, mais dangereuse pour les valeurs évoquées plus haut.
La comparaison de la période actuelle avec celle étudiée par Johann Chapoutot entre 1919 et 1933, ne paraît donc pas totalement pertinente, ne serait-ce que par ce que la configuration mondiale a complètement changé et que les moyens techniques de communication ont considérablement modifié les rapports entre les gouvernants et les gouvernés.
Toutefois reste actuel le « déni de démocratie » pour utiliser une expression à la mode, en d’autres termes, ici, le fait que le président de la république, usant du pouvoir que lui donne la constitution a nommé à 2 reprises un gouvernement dont les membres sont issus de minorités parlementaires voulant ignorer les groupes politiques majoritaires.
À cela, il faut ajouter la perspective de l’élection présidentielle qui doit se dérouler en mai 2027 et qui fausse encore plus le « jeu » parlementaire dans la mesure où les candidats potentiels se déterminent non en fonction de l’intérêt national (oh le grand mot !) mais en fonction de ce qu’ils estiment être leurs meilleures chances de gagner face à leurs concurrents.
Le système politique paraît donc bloqué, crise aggravée par la grande médiocrité de la classe politique dans son ensemble, même si l’on fait abstraction des « conflits d’intérêt » (bel euphémisme) qui concernent beaucoup d‘entre eux.
Le risque est donc que surgisse un « sauveur » qui promette – sans intention bien entendu de tenir ses promesses, et dérive vers ce qu’il est convenu d’appeler un « régime autoritaire ».
26.06.2025 à 00:37
Piqûre de rappel : Costa Mesa (Calif.), 1997, le 26 juin 2025
Paul Jorion
Texte intégral (809 mots)
Dans la série « Mes USofA à moi » – qui sont en de très mauvaises mains en ce moment même.
La scène se passe un dimanche matin à Costa Mesa, une communauté essentiellement latina de Californie méridionale. La réunion des Quakers du comté d’Orange va débuter dans un quart d’heure. Et comme les Quakers sont le plus souvent des squatters, le « meeting » aura lieu ici dans une classe d’école. Dans un coin de la salle : un piano.
Il faut savoir que les Quakers sont des intellectuels protestants très à cheval sur les principes (simplicité volontaire, objection de conscience et de croissance, désobéissance civile, etc.) et particulièrement allergiques à tout ce qui évoque véritablement l’idée d’une religion dans cette lointaine banlieue hispanique de Los Angeles tels que processions, encens, prières, cantiques et autres dorures et paillettes, pouah !
Margaret, ses quatre-vingt-cinq ans bien sonnés, a repéré le piano. Elle dit (suffisamment bas pour que personne ne puisse l’entendre) : « Je suppose que personne n’aura d’objection… » et se dirige résolument vers le piano devant lequel elle s’assied, puis se met à jouer l’un des morceaux les plus kitsch du répertoire de la Gospel Song blanche : « In the Garden » de Charles Austin Miles (1868 – 1946), qui abandonna la carrière respectable de pharmacien à Philadelphie pour la composition de cantiques.
Sa voix s’élève, chevrotante, humble mais triomphante : « Et Il marche à mes côtés, Et Il s’adresse à moi… » et… ignorant les regards noirs que lui jettent ses « amis » (c’est ainsi que les Quakers se saluent entre eux : « Ami ! »), elle continue de jouer et de chanter, imperturbablement.
25.06.2025 à 19:36
Ouest-France : Il reçoit son diplôme et provoque l’assistance en remerciant… ChatGPT : « Voilà où on en est… »
Paul Jorion
Texte intégral (1052 mots)
Lucas Cranach le Jeune
Ouest-France – Il reçoit son diplôme et provoque l’assistance en remerciant… ChatGPT : « Voilà où on en est… », le 23 juin 2025
Cet étudiant ingénieur de l’université de Californie (États-Unis) a décroché son diplôme en « collaborant » avec l’IA, et le moins que l’on puisse dire est qu’il ne semble pas rongé par le remords… Lors de la cérémonie, il s’est targué d’avoir réussi son examen grâce… à ChatGPT. La vidéo de sa joie – que certains assimilent à de la provocation – est abondamment commentée sur les réseaux sociaux.
UCLA graduate celebrates by showing off the ChatGPT he used for his final projects right before officially graduating
pic.twitter.com/hZAvrY1fJk
— FearBuck (@FearedBuck) June 18, 2025
En fait, il ne provoque pas l’assistance, il est juste … content !
Le transhumanisme est la pensée par défaut des Extrêmes-orientaux : leur représentation du monde n’est pas encombrée par une injonction divine contre le fruit de l’arbre de la connaissance. Que nous soyons chrétiens-zombies ou pratiquants, le spectre du « péché originel » d’être tentés de rivaliser avec Dieu continue de nous hanter … et de nous handicaper !
25.06.2025 à 11:42
Vidéo – Pourquoi Trump a-t-il dit « Bordel de merde ! » ?
Paul Jorion
Texte intégral (736 mots)
La rivalité de Trump avec Obama explique les événements récents. Son obsession d’obtenir un prix Nobel de la Paix détermine tous ses actes.
P.S. Restriction de circulation de la vidéo :
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Bonjour Paul Jorion, | |
Après avoir réalisé un examen complémentaire de votre vidéo, nous avons conclu qu’elle n’était pas adaptée à tous les annonceurs. |
- Persos A à L
- Mona CHOLLET
- Anna COLIN-LEBEDEV
- Julien DEVAUREIX
- Cory DOCTOROW
- Lionel DRICOT (PLOUM)
- EDUC.POP.FR
- Marc ENDEWELD
- Michel GOYA
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