12.08.2025 à 03:11
ET pourquoi pas un aquarium sans poisson ?
Simon Verdiere
Concernés par le bien-être animal et les questions éthiques autour du commerce et de la possession de poissons, de multiples amateurs d’aquarium n’ont pour autant pas renoncé à leur passion. Comment ? Certains ont simplement décidé d’aménager leur bac uniquement avec des plantes aquatiques et des objets décoratifs. Découverte du bac Hollandais. Pour un nombre […]
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Concernés par le bien-être animal et les questions éthiques autour du commerce et de la possession de poissons, de multiples amateurs d’aquarium n’ont pour autant pas renoncé à leur passion. Comment ? Certains ont simplement décidé d’aménager leur bac uniquement avec des plantes aquatiques et des objets décoratifs. Découverte du bac Hollandais.
Pour un nombre croissant d’individus, en particulier les personnes véganes, il est devenu intolérable de garder des êtres sensibles prisonniers de quatre parois de verre. Toutefois, pour un effet apaisant et esthétique, certains d’entre eux apprécient de concevoir un aquarium uniquement avec des éléments ornementaux et des végétaux aquatiques, à l’instar de celles en pot que l’on retrouve dans la plupart des foyers.
Une sensibilité mésestimée
Pendant très longtemps, la sensibilité et l’intelligence des poissons et des animaux aquatiques en général ont largement été sous-estimées. Dans le langage populaire, on parle même d’une « mémoire de poisson rouge » alimentant le mythe que ces animaux n’auraient que quelques secondes de souvenirs.
Une croyance pourtant infondée, démentie par les études, puisque ces créatures ont en réalité besoin de se rappeler certaines choses, essentielles à leur survie.
Toujours est-il que l’empathie envers les poissons a depuis longtemps été bien inférieure à celle pour les bêtes plus proches de nous comme les mammifères. Ainsi, sur les 2050 milliards d’animaux abattus par l’être humain chaque année, pas moins de 96 % étaient issus de la faune aquatique. Et pourtant, même s’ils ne sont pas capables d’émettre des cris comme de nombreuses espèces terrestres, diverses études ont bien démontré qu’ils ressentaient la souffrance.
Le bonheur est dans la liberté
Or, la vie en captivité pour une espèce sauvage n’a rien d’un paradis. Si certains s’imaginent les protéger de leurs prédateurs naturels, ils les privent surtout de leur liberté. Une existence plus courte au sein de son habitat d’origine sera toujours plus profitable que des années de souffrance en enfermement.
De fait, dans un aquarium, un poisson est exposé à un nombre incalculable de risques qui peuvent nuire à son bien être : température inappropriée, manque d’espace, mauvais régime alimentaire, absence d’atmosphère convenable, comportements agressifs entre poissons causés par le stress, bruits dans la maison, présence de l’être humain, etc.
Des besoins presque impossibles à satisfaire
En définitive, il est extrêmement compliqué d’offrir à l’animal toutes les choses dont il a réellement besoin. Il ne faut pas non plus confondre la capacité de celui-ci à survivre dans un milieu et le fait de s’y trouver à l’aise. La privation d’interaction avec un environnement varié ne pourra par exemple jamais être palliée dans un bac.
« La palme de la torture revient sans aucun doute au traditionnel bocal rond »
La palme de la torture revient sans aucun doute au traditionnel bocal rond que certains tentent d’ailleurs de faire interdire. En plus d’un espace beaucoup trop petit qui engendre une eau polluée et une difficulté à se mouvoir, ce genre de contenant déforme la vision des poissons ce qui leur provoque un stress intense.
Des méthodes de capture parfois très discutables
Par ailleurs, beaucoup de poissons vendus dans le commerce (soulignant notre rapport à l’animal comme un produit de consommation) proviennent d’un milieu naturel d’où ils ont été prélevés.
En plus de l’épreuve supplémentaire engendrée par le passage d’une zone sauvage à la captivité, ce sont aussi les méthodes de capture qui peuvent fortement être interrogées. Comme l’explique Animal Ethics, on utilise parfois une mixture de cyanure de sodium pour paralyser les animaux et les saisir facilement.
Aux Philippines, entre 70 et 90 % des poissons sont ainsi arrachés à leur environnement de cette manière. Or, en plus de faire souffrir l’animal concerné – ce qui entraîne même la mort dans 75 % des cas –, ce produit pollue et cause des dégâts sur toute la faune locale. Et parmi les survivants, beaucoup d’autres ne réchapperont pas au transport et au stress engendré par tout le processus de « livraison ».
Objectification des animaux
En outre, bien qu’il existe des poissons sourcés ou élevés en captivité, reste qu’en gardant enfermés des animaux dans un aquarium ou dans une cage, on leur retire non seulement leur liberté, mais on va parfois jusqu’à nier leur essence d’être sentient. C’est particulièrement vrai pour les poissons qui ne sont alors plus réellement perçus comme des êtres vivants, mais plutôt comme des objets décoratifs. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les plus « populaires » dans les bacs sont les plus colorés, comme le célèbre poisson rouge.
Pour certains, les observer peut même avoir un effet thérapeutique, ce qui permet paradoxalement de lutter contre le stress. Néanmoins, dans cette optique, il convient de mettre en doute notre rapport unilateral à ces animaux qui sont exploités à notre profit et à leur total détriment.
Bien sûr, on pourrait alors se demander dans quelle mesure adopter un chien ou un chat serait moins problématique ? Et en effet, la vie de ces animaux n’est pas toujours idéale. Toutefois, ils sont au moins domestiqués et trouvent donc un intérêt relatif à vivre aux côtés des humains, contrairement aux poissons. Hormis les cas marginaux d’aquariums professionnels à visée de préservation ou scientifique, très encadrés, la majorité des bacs, aussi bienveillants soient leur propriétaires, ne sont pas bénéfiques à ces animaux aquatiques.
Pour rappel, les aquariums privés sont encore très répandus en France. Une enquête du Guichet du Savoir, citant les données de 2016, indique que 10,1 % des foyers possédaient au moins un poisson. Cela représente au moins 2,9 millions d’aquariums privés. Soit une réalité populaire qui ne s’arrêt pas à quelqus passionnés responsables.
Vers une révolution de l’aquariophilie ?
Face à ce constat, faut-il renoncer au caractère apaisant et esthétique des aquariums pour autant ? Pas forcément. De plus en plus d’individus se lancent en effet dans la conception de bacs sans poisson.
Ici, les stars du bassin ne sont plus des animaux condamnés à tourner en rond, mais des végétaux aquatiques. Comme certains ont des plantes en pot, d’autres en cultivent dans l’eau. Il reste aussi possible d’ajouter des décors minéraux pour créer un véritable paysage sous-marin.
Un système quasiment indépendant
Si l’on sait s’y prendre, un aquarium sans poisson offre également l’avantage de demander beaucoup moins d’entretien et d’investissement financier. Il sera tout de même nécessaire de vérifier la qualité de l’eau, tailler quelques fois les plantes et les fertiliser. Mais la plupart du temps, avec quelques bons conseils, il sera bien plus simple à surveiller qu’un aquarium avec poissons.
Ces aquariums verdoyants, que l’on associe souvent à l’aquascaping (le fait d’allier art et nature aquatique), sont aussi régulièrement liés aux « bacs hollandais », un style bien particulier d’aquarium, très largement basé sur les végétaux et parfois dépourvu de poissons.
Une multitude de possibilités
Quoi qu’il en soit, avec cette façon de faire, où l’esthétique n’est plus basée sur des animaux, mais bien sur des plantes et des pièces ornementales, naturelles ou artificielles, les possibilités sont presque infinies et les styles très nombreux. Certains vont même jusqu’à construire de véritables décors dignes d’un film à l’instar des maquettes ou des dioramas.
Bien constitué, un aquarium peut donc représenter un très bel ouvrage dont l’univers aquatique reste bénéfique, y compris en se passant de poissons et autres animaux qui seront beaucoup plus à leur place dans leur écosystème.
– Simon Verdière
Image : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Iwagumi_Scape.jpg
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Chasseur VS chat : qui bousille vraiment la biodiversité ?
Mr M.
Face aux accusations anti-chasse, les chasseurs renvoient parfois à un argument qui peut surprendre : l’impact de nos animaux domestiques sur leur environnement, notamment les chats, qui serait bien plus préoccupant. Mais ce whataboutisme est-il fondé ? Comparaison. La question du pire impact sur la biodiversité entre les chasseurs et les animaux domestiques suscite des […]
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Face aux accusations anti-chasse, les chasseurs renvoient parfois à un argument qui peut surprendre : l’impact de nos animaux domestiques sur leur environnement, notamment les chats, qui serait bien plus préoccupant. Mais ce whataboutisme est-il fondé ? Comparaison.
La question du pire impact sur la biodiversité entre les chasseurs et les animaux domestiques suscite des débats passionnés, alimentés par des chiffres, des études scientifiques et des témoignages contrastés selon le bord.
En effet, de nombreux sites de chasse en ont fait leur cheval de bataille : Chassons.com titre en 2023 « Les chats domestiques, tueurs de masse de la biodiversité », Chasse Passion publie en 2024 « Quand le chat part à la chasse, c’est rarement pour rien », quant à Willy Schraen, président de la Fédération nationale des Chasseurs (FNC), il clamait haut et fort en 2020 son « problème avec les chats », pour lesquels il allait « falloir trouver une solution ».
Mais alors qui, des chasseurs ou des animaux domestiques, portent factuellement la plus lourde responsabilité dans l’érosion de la biodiversité française et mondiale ? Verdict.
Les animaux domestiques : un impact insidieux mais massif

En France, une étude de science participative menée par le Muséum national d’Histoire naturelle et la SFEPM relate des chiffres alarmants : entre 2015 et 2022, 5 048 chats de compagnie ont rapporté 36 568 proies, soit une moyenne de 27 proies par chat et par an, dont environ 68 % de petits mammifères et 21–22 % d’oiseaux.
La LPO (la ligue de protection des oiseaux) estime ainsi à 75 millions le nombre d’oiseaux tués par des chats en une année en France. Chiffre qui ne sort pas d’un chapeau, à l’inverse de celui annoncé sur le site Le Chasseur Français, évoquant “800 millions d’oiseaux croqués” par les chats chaque année.
Toutefois, dans certains contextes (notamment urbains), il n’est pas la cause principale du déclin des oiseaux. D’autres menaces qui ne sont ni imputables aux chasseurs, ni aux animaux domestiques, jouent un rôle central, comme la perte d’habitat, la pollution de l’air et lumineuse, les pesticides ou la raréfaction des insectes.
Les animaux domestiques à l’échelle mondiale
Un article paru dans Reporterre fait état d’une étude australienne, décrivant également les chiens comme les grands carnivores les plus répandus au monde et considérés comme une vraie menace environnementale « importante et multiforme ». Comme l’indique le professeur Bill Bateman, principal auteur de l’étude :
« Outre leur comportement prédateur vis-à-vis des animaux sauvages, les chiens laissent des odeurs, de l’urine et des excréments qui peuvent perturber le comportement des autres animaux longtemps après leur départ »
Selon France Nature Environnement, une étude américaine de 2013 publiée dans Nature Communications estime que les chats tuent chaque année aux États-Unis entre 1 et 4 milliards d’oiseaux et entre 6 et 22 milliards de petits mammifères. Ce sont surtout les chats errants ou harets (redevenus libres) qui sont responsables de la majorité de cette prédation.
« D’après une étude de 2023, chats et chiens sont identifiés comme des espèces invasives majeures »
Ainsi, chats et chiens sont identifiés comme des espèces invasives majeures d’après une étude parue dans le journal scientifique Nature Communications en 2023. Les premiers étant déjà responsables de l’extinction de 63 espèces (principalement des oiseaux), 21 espèces de mammifères et 2 espèces de reptiles. Les seconds, selon un article dans The Conversation et selon les chiffres de l’UICN, sont quant à eux directement responsables de l’extinction de 11 espèces et menacent actuellement près de 188 autres espèces dans le monde.
Autres impacts sur la biodiversité
Chats et chiens peuvent être vecteurs de maladies pour la faune sauvage, contribuant à la fragilisation des populations locales, comme c’est le cas en Ethiopie, où les chiens menacent directement les loups d’Ethiopie par la transmission de maladies. Sans compter qu’ils peuvent tous deux détruire des habitats (terriers, nids, etc.) et modifier les territoires, ce qui perturbe davantage les écosystèmes locaux.
D’ailleurs, l’impact est particulièrement fort sur les îles (où la faune n’est pas adaptée à ces prédateurs) et dans les villes où les animaux domestiques sont nombreux.
Impact par ricocher, comme on peut le lire dans Il est temps de manger le chien, de Brenda et Robert Vale, l’énorme consommation de viande d’un chien de taille moyenne avait un impact sur la planète deux fois supérieur à celui d’un SUV conduit sur 10.000 km, selon une reprise de l’AFP.
Un portrait peu glorieux de nos animaux de compagnie préférés. Le fléau étant bien évidemment leur sur-nombre et non leur existence, alimenté par un marché inconscient et irresponsable qui nuit également à leur bien-être (abandons, maltraitance, épuisement en élevage,…)
Si toutefois ces chiffres peuvent donner l’envie de protéger la biodiversité des griffes des animaux domestiques, il n’en est rien comparé aux menaces de la chasse.
Chasseurs : faux gestionnaires de la biodiversité, vrais destructeurs ?

Si certains chasseurs sont peut-être les témoins conscients des changements liés aux dérèglements climatiques, et prennent parfois le temps de gérer certains espaces verts en milieux ruraux, il faut rappeler qu’ils sont majoritairement urbains. Le mythe du chasseur rural est infondé, mais sert encore à redorer l’image de la FNC (Fédération nationale des chasseurs) et de ses représentants comme Willy Schraen.
S’il n’existe pas de données officielles sur le nombre d’animaux tués, un article de 30 millions d’amis exprime: “ Ces calculs, basés sur les données de référence de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (devenu aujourd’hui l’OFB), coïncident avec les « 22 millions d’animaux tués chaque année », annoncés par l’OFB dans une enquête publiée en 2019 (portant uniquement sur la chasse à tir).”
Or, comme l’enquête l’explique, ces données sont restreintes à la chasse à tir. Quid des blaireaux, déterrés et tués à l’arme blanche, ou des ongulés tués par les chiens de chasse, achevés au couteau, entre autres, ou encore des portées de renards tuées dans leurs terriers parce que “nuisibles”. En effet, les renards représentent par exemple pas moins d’un demi-million de spécimens chassés par an.
Ces chiffres n’incluent pas non plus le braconnage, ni même les animaux dits domestiques utilisés comme appâts, élevés pour la chasse, comme les chiens de chasse tués et maltraités, ou encore les animaux humains – chasseurs ou non.
La chasse : des chiffres opaques mais un spectre large d’animaux visés
En effet, chaque année, environ 20 millions d’animaux sont élevés en captivité puis relâchés pour servir de gibier en France, dont 14 millions de faisans et 5 millions de perdrix. Ces animaux, souvent élevés dans des conditions déplorables (cages exiguës, mutilations), sont généralement abattus rapidement après leur lâcher. Rien qu’à eux, ils représentent une part considérable du nombre total d’animaux tués par la chasse.
Bien qu’il ne soit pas comptabilisé dans la “biodiversité”, on ne se demande pas si les chiens et chats sont victimes de la chasse : la réponse est oui, comme le montrent de nombreux faits divers. Des animaux domestiques (chiens, chats, animaux d’élevage) sont victimes de tirs « accidentels » ou d’attaques de chiens de chasse, mais là encore, il n’existe pas de comptage officiel, même si la presse rapporte régulièrement de tels incidents.
Quant aux chiens de chasse, ils sont en effet fréquemment blessés ou tués lors des battues : par les animaux chassés qui se défendent, par des accidents de tir, ou encore par les dangers du terrain (ronces, taillis, etc.). Il n’existe aucune statistique officielle de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) sur cette réalité, mais les témoignages rappellent que le phénomène est loin d’être anecdotique. Ce sont également, après la saison, le troisième type de chiens le plus abandonné en France.
L’ampleur totale de la mortalité animale liée à la chasse est donc bien supérieure aux seuls prélèvements de gibier déclarés.
Zoom sur le braconnage
Les chasseurs s’en défendront, la chasse n’est pas le braconnage. Mais si aucune distinction n’a été faite entre les chats domestiques ou errants pour quantifier leurs dégâts, le braconnage doit être inclus dans l’analyse globale de l’impact de la chasse. D’autant plus que la limite est floue, puisque le respect de la réglementation dans ce domaine est peu surveillé.
Le braconnage, c’est-à-dire la chasse illégale d’espèces protégées ou en dehors des périodes autorisées, compromet la survie de nombreux animaux, notamment les grands carnivores comme l’ours, le lynx ou le loup, mais aussi des oiseaux, reptiles et poissons. Par exemple, en France, près de 2 millions d’oiseaux, dont de nombreux passereaux protégés, sont braconnés chaque année selon Conservation-Nature.
Le braconnage est aussi responsable de la raréfaction ou de la disparition d’espèces emblématiques comme le bouquetin des Pyrénées ou la civelle. Les chiffres du braconnage sont difficiles à établir précisément, car cette activité est clandestine et souvent sous-estimée dans les bilans officiels. Selon l’association Ferus, pour le loup, un rapport suggère entre 15 et 20 % de braconnage en France.
Les chiffres de la chasse et du braconnage à l’échelle mondiale
Malheureusement, il n’existe pas de chiffres sur la chasse à l’échelle mondiale, mais l’on retient quand même, à titre de comparaison, que la France autorise 87 à 91 espèces chassables (oiseaux et mammifères confondus), un record en Europe. Par ailleurs, en 2020, 31 espèces chassables sur 82 en France étaient menacées ou quasi-menacées. Les chiffres du braconnage mondial sont colossaux et concernent une grande diversité d’espèces.
Selon les données les plus récentes et les synthèses d’organisations internationales : hors de notre périmètre d’étude, environ 600 millions de requins et poissons tropicaux sont tués chaque année par braconnage, 56 millions d’animaux à fourrure (comme les visons, renards, etc.) sont victimes du braconnage chaque année, 6 millions d’oiseaux sont tués annuellement, 2 millions de reptiles (principalement pour le commerce de peaux) et 30 000 primates sont braconnés chaque année. De même, plus de 100 000 pangolins sont capturés annuellement, ce qui en fait le mammifère le plus braconné au monde (sources : wwf, national geographic).
L’effet papillon de la chasse
Chaque année, les chasseurs français dispersent entre 6 000 et 8 000 tonnes de plomb dans la nature, principalement via les cartouches de chasse. En Europe, ce chiffre grimpe à 21 000 tonnes, et jusqu’à 30 000 à 40 000 tonnes selon l’Agence européenne des produits chimiques.
Le plomb est un métal lourd extrêmement toxique : il provoque le saturnisme chez de nombreux oiseaux (notamment les anatidés qui ingèrent les billes de plomb en fouillant les sédiments), contamine les sols, les eaux et peut remonter dans la chaîne alimentaire jusqu’à l’humain. Cette mortalité par contamination n’est pas comptabilisée dans les chiffres.
Outre le plomb, la chasse dissémine chaque année des millions de cartouches et de douilles en plastique et en métal dans les milieux naturels, accentuant la pollution des sols et des habitats.
La dispersion du plomb expose aussi les chasseurs eux-mêmes et leurs familles : on estime que 14 millions de personnes en Europe, dont 1 million d’enfants, sont exposés au plomb via la chasse, soit par contact direct, soit par consommation de gibier contaminé. (Face à ces constats, une transition vers des munitions sans plomb est en cours, mais leur adoption reste limitée malgré l’existence de substituts efficaces (acier, bismuth, tungstène).
L’agrainage est également un problème pour les écosystèmes. L’agrainage, c’est-à-dire l’épandage de maïs pour attirer les sangliers et limiter les dégâts agricoles, a des conséquences écologiques souvent contre-productives. Il favorise la surpopulation de sangliers en perturbant les cycles naturels, dégrade les habitats, affecte la flore, la faune terrestre, et fragmente les territoires.
Enfin, la fabrication des armes de chasse, des munitions et des accessoires implique l’extraction de métaux, la consommation d’énergie et la production de déchets industriels, contribuant indirectement à la pression sur les ressources naturelles et à la pollution. Bien que moins quantifié, cet impact fait partie du bilan écologique global de la chasse, tout comme les très nombreux déplacements des chasseurs pour aller « prélever ».
L’argument de la régulation
Aux arguments de régulation qui contrediraient l’impact négatif sur les animaux : les arguments en faveur de la chasse comme outil de gestion de la biodiversité sont aujourd’hui remis en question par de nombreux experts et associations.
La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et le Conseil d’État rappellent que l’efficacité de l’élimination d’espèces classées « nuisibles » n’est pas démontrée. Les dégâts imputés à la faune sauvage sont rarement établis avec précision, et la régulation létale n’évalue pas l’impact sur l’état de conservation des espèces ni leur rôle écologique.
De plus, la chasse, surtout lorsqu’elle est pratiquée en dehors des périodes naturelles de régulation, peut déranger la faune en pleine période de reproduction et nuire à la dynamique des populations.
Le cas du loup

Des études menées en France et en Europe démontrent que le retour du loup a un impact positif en cascade sur l’ensemble de l’écosystème :
- Selon WWF, en régulant les populations d’ongulés (cerfs, chevreuils, sangliers), le loup favorise la régénération des forêts, la croissance des jeunes arbres et la diversification des habitats, ce qui profite à de nombreuses espèces animales et végétales, y compris des espèces rares ou menacées.
- La présence du loup limite la surabondance d’herbivores, réduit la pression sur la végétation et contribue à la santé globale des populations d’ongulés, car -contrairement au chasseur – il prélève en priorité les individus faibles, malades ou âgés.
- Le loup a aussi un effet indirect : il régule les populations de « méso-prédateurs » (renards, martres), ce qui permet à de petits animaux, comme les oiseaux forestiers, de prospérer.
- Enfin, la présence du loup peut réduire les accidents de la route impliquant des ongulés, générant des bénéfices économiques pour la société.
Les recherches actuelles et les retours d’expérience en France et ailleurs en Europe montrent donc que la coexistence avec les prédateurs naturels, comme le loup, est une solution plus durable et bénéfique pour la biodiversité que la régulation artificielle par la chasse.
Or, la chasse n’étant pas un régulateur positif, il est raisonnable de qualifier son impact sur la biodiversité de fléau global et incomparable qui – contrairement au cas des chats – ne se limite pas seulement aux oiseaux ou à la petite faune.
En outre, les défenseurs des animaux et les écologistes sont formels : une cause n’empêche pas l’autre et les stratégies d’homme de paille ne fonctionnent pas. Le respect des vies animales et de leur équilibre étant une priorité, les associations œuvrent autant pour la stérilisation des chats et la régulation des adoptions que contre l’ampleur de la problématique cynégétique en France.
– Maureen Damman
Image d’entête de gauche à droite @Sebastian Pociecha/Unsplash & @katerinavulcova/Pixabay
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Gypaètes, paludisme et neutralité carbone : les 10 bonnes nouvelles de la semaine
Maureen Damman
Vous n’avez pas eu le temps de lire l’actu ? Voici notre top 10 des bonnes nouvelles de la semaine. 1. Gypaètes barbus, le grand retour ! Trois gypaètes barbus ont été réintroduits en Bulgarie, marquant le retour de cette espèce disparue depuis plus de 50 ans dans les environs. Le projet s’inscrit dans un […]
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Vous n’avez pas eu le temps de lire l’actu ? Voici notre top 10 des bonnes nouvelles de la semaine.
1. Gypaètes barbus, le grand retour !
Trois gypaètes barbus ont été réintroduits en Bulgarie, marquant le retour de cette espèce disparue depuis plus de 50 ans dans les environs. Le projet s’inscrit dans un programme européen de conservation de cette espèce rare de vautour. (Euronews)
2. Record de naissances pour les cigognes blanches
Le Danemark enregistre un nombre record de naissances de cigognes blanches en 2024-2025, avec environ 84 nouveau-nés, un sommet historique depuis le XXe siècle. (Reuters)
3. Droits spécifiques pour les dauphins
Après une mobilisation locale près des côtes de Jeju en Corée du Sud, une proposition de loi visant à reconnaître des droits spécifiques aux dauphins a été discutée, une première mondiale. On attend le résultat avec impatience. (Science&vie)
4. Moins d’insécurité alimentaire au Brésil
Selon la FAO, entre 20 et 28 millions de Brésiliens ont quitté l’insécurité alimentaire entre 2022 et 2024, marquant une nette amélioration de l’accès à l’alimentation. (Le Monde)
5. Un pays de moins pour le paludisme !
Le Timor-Leste a été officiellement certifié exempt de transmission locale de paludisme par l’OMS. (WHO)
6. Piéger les cornes des rhinocéros
L’université de Witwatersrand en Afrique du Sud a lancé un projet d’injection d’isotopes radioactifs dans les cornes de rhinocéros pour lutter contre le braconnage. (L’actualité)
7. Un vaccin sans aiguille
Des chercheurs ont testé avec succès une méthode de vaccination sans aiguille utilisant un fil dentaire pour l’administration sous-cutanée, résultats obtenus en 2024. (Slate)
8. Neutralité carbone au Vatican
En 2025, un accord entre le Vatican et l’Italie prévoit l’installation de fermes solaires, le Vatican visant ainsi la neutralité carbone avant 2030. (Euronews)
9. L’ordre des médecins contre la loi Duplomb
Le Conseil national de l’Ordre des médecins prend position contre la loi Duplomb, parce que « sur le plan médical, le doute n’est pas raisonnable« , selon l’Ordre. (Francebleu)
10. 23 pesticides contenant des PFAS interdits
En 2024, le Danemark a interdit 23 pesticides contenant des PFAS afin de protéger la qualité de l’eau potable. (LRELP)
– Maureen Damman
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Appli, Gaza, lait maternel et K-pop : les 10 actus de la semaine
Maureen Damman
Vous n’avez pas eu le temps de lire l’actu ? Voici notre top 10 des actualités à ne pas manquer cette semaine. 1. L’intégralité de Gaza pour Nétanyahou Pas si surprenant, mais lors d’une interview pour la chaîne américaine Fox News, le chef du gouvernement israélien a confirmé son « intention » de prendre le contrôle de […]
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Vous n’avez pas eu le temps de lire l’actu ? Voici notre top 10 des actualités à ne pas manquer cette semaine.
1. L’intégralité de Gaza pour Nétanyahou
Pas si surprenant, mais lors d’une interview pour la chaîne américaine Fox News, le chef du gouvernement israélien a confirmé son « intention » de prendre le contrôle de la bande de Gaza. (FranceInfo)
2. Des précipitations d’envergure sur Taïwan
Taïwan a enregistré plus de 2m de précipitations en une semaine, entraînant cinq morts et près de 8000 évacuations. Les autorités ont signalé qu’une telle ampleur de catastrophe météorologique est rare dans la région (Le Monde).
3. Application contre le cancer du sein
Au Pakistan, une application mobile dédiée au dépistage du cancer du sein a permis une augmentation du taux de diagnostic précoce, facilitant l’accès aux soins et le suivi des patientes (Reasonstobecheerful).
4. Apaiser les relations Nord-Sud
La Corée du Sud a retiré les haut-parleurs qui diffusaient de la K-pop ou des informations vers la Corée du Nord, une opération impliquant plusieurs systèmes de diffusion installés près de la zone démilitarisée (Le Monde).
5. Vagues de chaleur au Portugal et en Espagne
L’Espagne et le Portugal font face à une vague de chaleur, avec des températures annoncées jusqu’à 42°C selon l’agence météorologique espagnole. Les autorités préviennent d’un risque d’incendies très élevé (Libération).
6. Algues brunes en Algérie
Plusieurs plages algériennes sont envahies cette saison par des algues brunes de type sargasse, phénomène observé sur plusieurs kilomètres de côte, perturbant la baignade et la pêche (Libération).
7. 18 infractions environnementales constatées
En France, un rapport sur la répression du mouvement anti-A69 a recensé l’utilisation de plusieurs centaines de grenades (GLI-F4, GM2L et assourdissantes) lors des interventions. Le concessionnaire est poursuivi pour 18 infractions environnementales constatées par la police (Reporterre).
8. Détruire la biodiversité palestinienne !
En Cisjordanie, l’armée israélienne a mené une opération ayant abouti à la destruction partielle d’une banque de semences paysannes, stockant des variétés locales de blé, pois-chiches ou pois, essentielle à la diversité agricole (Reporterre).
9. Du dioxyde de titane dans du lait maternel
Des analyses publiées en 2024 montrent la présence de dioxyde de titane (E171) dans des échantillons de lait maternel humain et animal. Cette substance, interdite dans l’alimentation depuis 2022, a été détectée à des concentrations allant de quelques microgrammes à plusieurs dizaines de microgrammes par litre (Reporterre).
10. Pollution partout, justice nulle part !
En juillet 2024, un tribunal espagnol a reconnu que les émissions et rejets issus de l’élevage industriel, principalement les nitrates et ammoniac, entraînent une pollution de l’eau en Castille-et-León, constituant une violation du droit à un environnement sain selon la charte européenne (Vert).
11. L’amalgame de trop !
L’amalgame est un cancer et il ne sert pas les causes justes qui ont besoin d’union des forces : Des passagers juifs reçoivent des plateaux-repas casher tagués « Free Palestine » sur un vol Iberia. Quand il y a des attentats commis au nom de l’Islam, serions-nous d’accord avec le fait que des plats distribués aux personnes mangeant Hallal dans un avion soient taggués « STOP TERRORISME » ? (FranceInfo)
– Maureen Damman
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